Cela faisait maintenant un peu plus d'un mois que Nino devait porter un bandage autour de ses côtes, suite à son agression dans la rue. Un peu plus d'un mois qu'il ne cessait de souffrir chaque jour. C'était compliqué pour lui de pouvoir chaque jour réaliser les petits actes du quotidien qui nous paraissent simple mais qui deviennent un calvaire lorsque la souffrance prend le dessus. Prendre une douche, s'habiller, se laver les dents, attraper des choses en hauteurs, c'est pas encore gagné pour lui mais il se force et il se rend bien compte qu'au bout d'un moment c'est plus possible comme ça. Il s'est donc forcé à envoyer un message à Duncan pour qu'il puisse le recevoir à l'hopital. Il était prêt à faire cet effort mais il avait demandé au médecin de faire en sorte qu'il n'ai aucun papier à remplir. En gros, être comme un patient clandestin. Il se foutait pas mal de savoir si ca pouvait mettre Duncan dans la merde en fait. C'était à lui de prendre ses responsabilité à partir du moment où il avait accepté. Il avait quand même de la chance d'être tombé sur un personne comme lui. C'était sans doute toutes ses expériences dans l'humanitaire qui faisait qu'il avait si bon coeur. Nino s'était à plusieurs reprises surpris de la gentillesse et de la générosité de Duncan.
Le voilà planté devant l'hopital, exactement au même endroit où ils s'étaient rencontré la première fois. Ca commence à remonter à présent. Plusieurs mois s'étaient écoulé depuis l'arrivée de Nino à Brisbane et il s'était étonné de voir que le temps passait si vite ici. Il commençait à se faire sa place dans cette ville mais il se rendait bien compte qu'il lui manquait un véritable appartement où il pourrait se sentir vraiment chez lui. Bien que squatter chez des personnes ici et là ne le dérangeait absolument pas. Mais à force, devoir rendre des comptes ou devoir se justifier régulièrement sur le pourquoi de ses absences ou simplement dire s'il serait présent ou non, c'était pesant, et il n'allait pas tarder à envoyer bouler quelqu'un à force. Bref, Nino était assis sur ce banc où il avait passé une partie de la nuit dans ses premiers jours en Australie, ce même banc où Duncan l'avait trouvé, pensant qu'il était presque mort.
Histoire de le prévenir qu'il était là, et qu'il l'attendait déjà depuis plusieurs dizaines de minutes, il lui envoya un sms. "J'suis devant, tu fou quoi? " Il avait peut être tendance à oublié que Duncan travaillait et qu'il n'était pas vraiment à sa merci. Surtout qu'il allait lui rendre un bon gros service.
Duncan ne rendait pas service pour avoir une bonne conscience ou se faire bien voir par d'autres personnes. Non, il le faisait parce qu'il pensait ça nécessaire pour que le monde avance. Nino était clairement dans le besoin lorsqu'il l'avait rencontré pour la première fois alors il lui avait tendu la main en n'attendant rien en retour. C'était dans sa nature et probablement que rien n'y changerait même les messages tellement agréable que lui envoyer Nino.
D'ailleurs bien qu'il savait lorsqu'il lui avait posé la bande que ça ne durerait pas, il avait tout de même reprit le cours de la vie en se disant que si Nino avait besoin et bien il saurait où le trouver. Le truc, c'est qu'il fallait qu'il passe des examens mais Duncan savait que ça allait être compliquer. Il détestait enfreindre les règles mais en même temps il détestait ces règles qui empêchaient quelqu'un qui avait de petits revenus voir pas du tout d'être soigner correctement. Dans une ville tel-que Brisbane, tout tourner plus ou moins autours de l'argent et dans un hôpital encore plus. Du coup, Duncan s'était débrouillé pour trouver un créneau en montant une histoire comme quoi le scanner avait besoin d'être vu par un professionnel et qu'il ferait des tests pour s'assurer que tout va bien. Dans le doute, on lui donna l'autorisation de faire les tests avec un interne, cet interne serait donc Nino pour l'après-midi. Il ne fallait pas traîner car il ne faudrait pas longtemps pour l'agent de service pour déclarer que tout fonctionner parfaitement bien.
Duncan fixait le message de Nino. Maintenant, il ne pouvait plus vraiment reculer et il n'avait plus cas croiser les doigts pour ne pas se faire choper dans les couloirs. Il attrapa une blouse blanche et traversa l'hôpital en laissant quelques dossiers à son interne en passant. Un peu de travail, histoire de l'occupé pour l'heure prochaine. Duncan passa les portes en allant rejoindre Nino.
- Désolé, j'étais à l'autre bout du bâtiment. Tu as toujours aussi mal ?
Il se mit en route sans perdre de temps pour rejoindre l'hôpital. Duncan était presque sûr que Nino avait une coté de casser et que c'est pour cela qu'il avait autant mal, le problème c'est qu'il ne pourrait pas lui fournir de ceinture ou autre puisque là, il devrait voir d'autres professionnels que lui et que tout le monde n'était pas aussi « généreux » que Duncan. Il trouvait une autre solution en attendant, il voulait savoir laquelle était cassé histoire de la maintenir en place avant qu'elle se ressoude complètement de travers. Il lui tendit la blouse.
- Tiens met ça, je vais te faire passer pour un de mes internes, ça en grouille dans tout l'hôpital. Essaye de sourire si on croise une autre blouse blanche.
Nino attendait avec impatience que Duncan se pointe. Il faisait les cent pas près de son banc et grimaçait souvent à cause de la douleur. Il avait mal mais c'était quand même plus supportable qu'il y a encore quelques jours. Il savait que ca allait mieux mais ce n'était pas totalement remis et il savait aussi que ca ne le serait jamais completement s'il ne faisait pas en sorte d'avoir les soins adaptés. La seule solution c'était de se pointer à l’hôpital. Cette idée ne l'emballait absolument pas mais il semblait avoir une confiance aveugle envers Duncan, même s'il ne le connaissait pas. Il s'était bien rendu compte qu'il avait déjà fait beaucoup pour lui. Un jour, peut être que Nino pourrait lui rendre la pareille mais pour le moment, il était encore de l'autre côté de la barrière, celle qui l'empêchait d'être quelqu'un de totalement autonome. Celle qui l'empêchait d'être à son tour quelqu'un sur qui on pouvait compter. Comme s'il était destiné à être un assisté toute sa vie. Il n'en avait pas envie, lui aussi voulait être quelqu'un de bien, mais cela semblait être trop demandé. Et parfois, cette pensée était bien enfuie en lui, ne laissant que son coté obscure venir en surface. Parfois, il était tout sauf quelqu'un de bien mais c'était comme plus fort que lui, comme si quelqu'un s'emparait de lui, comme s'il n'était qu'une marionnette. Surement facile à dire pour se décharger de toute responsabilités mais il avait aussi l'impression de n'être bon qu'à être un vaut rien. C'est souvent ce qu'on lui avait répété aussi. Qu'il ne serait jamais capable de rien, qu'il serait un minable toute sa vie, il avait appliqué à la lettre ce qu'on attendait de lui. Pour ça, oui, il était bon.
Duncan sort après avoir poussé les portes et le voilà devant Nino. Celui ci écouta à moitié son excuse. Ouais, c'est bon. On y va? demanda-t-il pressé d'en finir. Il n'aimait pas les hôpitaux, il aimait encore moins les hôpitaux quand son état de santé était le résultat de sa médiocrité. Cette médiocrité qui l'avait amené sur un trottoir à vendre de la drogue. Nino pensait pouvoir se promener dans les locaux ni vu ni connu mais c'était sans compter devoir enfiler une blouse blanche. Lorsque Duncan lui mis dans les bras, il le regarda d'un air hautain. C'est une blague? Le regard de Duncan répondait à lui seul à cette question. Nino compris rapidement qu'il n'avait finalement pas le choix. Il souffla et enfila la blouse. Voila doc! On peut juste se dépêcher? J'en peux plus! En ce qui concerne le sourire, c'était l'exigence de trop. Au pire, il allait se faire passer pour l'interne prétentieux, mais ça lui était bien égal.
Si Nino avait un jour une conversation sérieuse avec Duncan sur la vie, sur tout et n'importe quoi. Sur leur histoire personnelle, sur leur perspective d'avenir par exemple, à coup sûr que Duncan ne dirait jamais qu'il avait en face de lui un bon à rien. Bien au contraire, il ferait n'importe quoi pour l'aider à y voir plus clair. Chaque personne avait le droit dans sa vie d'être à un moment donner dans le doute. Ne pas savoir quoi faire de sa vie ou ne pas savoir dans quelle direction allait était et sera toujours quelque chose de légitime. Mais tout cela, Duncan ne pouvait pas le deviner même s'il avait plus ou moins compris les problèmes évidant que pouvait avoir Nino dans la sienne. Il n'était pas là pour juger, son boulot c'était avant tout de soigner et dans l'urgence, Nino avait besoin d'une radio. Mais Nino était aussi le genre de personne qu'il fallait laisser venir à soi et surtout pas brusquer ou forcer alors Duncan l'avait laissé venir et les voilà de nouveau devant l'hôpital.
Au premier abord, il sentit Nina peut-être stresser ou alors pas franchement emballer par l'idée. Pas que ça emballer plus que ça Duncan mais sa façon de lui parler ne lui plaisait pas vraiment. Il le regarda dans les yeux.
- Une blague ? Je joue ma carrière en ce moment même. Tu sais combien ça coûte à l'hôpital de faire un scanner ? Je sais tu t'en moques. Je pourrais bien me faire virer que ça te serait bien égal non ? Enfile cette blouse qu'on en finisse tu veux.
Le visage de Duncan s'était crispé lorsqu'il avait parlé, il s'en voulait un peu pour les mots employés mais tant pis. Il n'était pas du genre à ce mettre en colère mais ce que venait de dire Nino était plutôt vexant comme si tout ça pouvait être une blague. C'est sûr, si un docteur le voyait entrait dans le pôle scanner avec une personne lambda à coté de lui, il n'irait probablement pas poser de questions. L'hôpital, ce n'était pas le monde des bisounours, chaque centime dépensée devait être expliquer. C'était comme ça ici, même si ça dégoutter Duncan plus qu'autre chose. En guise de réponse, Duncan serra sa mâchoire avant d'entrer de nouveau dans l'hôpital où une infirmière fonça vers lui avec un dossier à la main. Elle fixa Nino avant d'ajouter.
« Pour la sortie du box trois, il me faut votre signature. »
Duncan parcouru le dossier même si un interne l'avait vérifié, il y jetait toujours un coup d'oeil avant de signer puis lorsque ça fut fait, il tendit de nouveau le dossier vers l'infirmière en la remerciant, puis il fit un signe à Nino pour repartir dans un des couloirs de l'hôpital.
Ni une ni deux, Nino se fait remettre en place par Duncan. En effet, il n'avait peut être pas penser qu'il pouvait jouer sa carrière. Ou du moins, ca lui avait effleurer l'esprit mais n'avait pas estimé la gravité de la chose. C'est vrai que faire passer Nino pour un interne ne devait pas être très légal. Mais Nino ne lui avait pas mis le couteau sous la gorge non plus et cette idée, il l'avait trouvé tout seul. Il n'avait pas demander au docteur de mentir pour s'occuper de lui. Il voulait seulement avoir un accès à un équipement médical sans avoir à remplir dix milles papiers où il devrait donner son identité et rendre des comptes. Duncan lui avait trouvé ce stratagème, il ne pouvait alors que s'en prendre à lui même. Mais Nino relevait tout de même la prise de risque. J'ai pas dis ça non plus. Nino ne lui souhaitait pas de se faire virer, contrairement à ce que pensais Duncan. Mais il n'allait pas non plus le plaindre. Il pouvait quand même reconnaître que c'était vraiment sympa de sa part, voire plus que ça même... Merci. c'était aussi sa façon d'exprimer qu'il était désolé, ou presque. C'était à prendre ou à laisser.
Une fois à l’intérieur de l’hôpital, les deux jeunes hommes se font arrêter par une infirmière qui semble regarder Nino d'un sale regard. Comme si elle se demandait qui il était. Ce qui est légitime, Nino n'a jamais mis les pieds dans cet hôpital et ce n'était peut être pas la période pour accueillir de nouveaux internes. Nino les laisse alors faire en détournant le regard, préférant ne pas se faire trop remarquer mais en même temps, il sait que les comportement fuyant ont plutôt tendance à attirer l'attention. Une fois qu'ils sont repartis, l'italien interroge le médecin. Elle se doute d'un truc non? Il était un tout petit peu parano. Elle m'a regardé bizarrement... Au pire, ce n'est qu'une infirmière, elle ne peut pas faire grand chose. On va se faire griller! et clairement, il n'avait pas envie d'avoir des problèmes avec la police juste pour avoir mis une blouse qui n'était pas la sienne.
Duncan se calma presque immédiatement lorsque Nino reprit la parole. Peut-être parce qu'il était monté en pression en considérant le risque qu'il prenait pour une personne qui lui était presque inconnu mais au final, il savait que ce qu'il faisait été la bonne décision. Il trouvait ça injuste que certaines personnes n'aient pas le droit au soin car leur situation financière ne leur permettait pas. Même si Nino disait détester remplir les papiers de l'hôpital, il se doutait qu'il y avait également l'apport financier qui devait lui poser problème. Ils n'étaient pas restés dehors plus longtemps et en entrant une infirmière les interpella. Elle avait peut-être des doutes ou pas. On sous estimait généralement beaucoup le travail des infirmières dans un hôpital mais en savaient beaucoup sur son fonctionnement. Après l'avoir remerciait, ils s'engagèrent dans un couloir et Nino se mit à parler… et à flipper.
- Elle ne se doute de rien du tout, à part peut-être se demander dans quel service tu pourrais bien être. Je te verrais bien en pédiatrie.
Duncan lui fit un léger sourire alors qu'ils tournèrent dans un couloir où peu de monde s'y promenait. Autant éviter un maximum le personnel de l'hôpital. Mais Duncan voyait vraiment Nino avec les enfants, à coup sûr le feeling passerait avec eux. C'était souvent les badboys qui se disaient insensible à tout qui aimait le plus les enfants beaucoup plus que les internes féminines, comme quoi, tout n'était que clicher. En arrivant devant une porte, Duncan se stoppa en regardant Nino.
- On y est. Je vais dire au radiologue qu'on est là, tu passeras de l'autre coté et je viendrais régler la machine. C'est assez étroit et bruyant mais ça va assez vite. Tu retireras ta blouse avant de t'allonger.
Poussant la porte il salua l'homme qui se trouvait derrière l'ordinateur. Sam était dans l'hôpital depuis un paquet d'années et donc il connaissait plutôt bien Duncan. Il présenta Nino comme un de ses internes qui était tombé dans les escaliers. Il savait que ce matin avait lieu un réglage de la machine donc il voulait en profiter pour faire une essai du lui afin de vérifier si oui ou non, il pouvait coller un procès à l'hôpital pour ne pas avoir mit de pancarte au niveau de l'escalier après avoir nettoyer. Bien sûr, il disait ça sur le ton de la plaisanterie en rentrant dans le parfait cliché du grand docteur pompeux d'hôpital. Chose qu'il n'était pas mais ça fonctionner merveilleusement bien. Duncan ouvrit la porte pour faire passer Nino de l'autre coté où se trouvait la machine.
Nino était peut être paranoïaque. Il y avait peu de chance certainement que cette jeune femme connaisse tous les internes de l'Hopital. C'était si grand ici et en même temps, en observant, tout le monde semblait se connaitre. Peut être qu'il serait légitime que Nino se pose des questions. En tout cas, il n'est pas ici avec la conscience tranquille. Il avait cette impression que c'était écrit sur son front, qu'on avait inscrit en caractère majuscule " COUPABLE ". Il n'avait qu'une envie, c'était d'en finir et pourtant, il venait seulement de mettre un pied dans cet hôpital. Il ignorait pour combien de temps il en aurait, mais il ne traînerait pas lorsque tout ça sera fini. Il prendrait le temps de remercier Duncan et pourquoi pas, cette fois lui proposerait il de se revoir à l'occasion mais pour lui payer un verre. Histoire de lui montrer qu'il lui était vraiment redevable. Un verre n'était pas grand chose mais il n'avait pas beaucoup plus à lui offrir. Pediatrie? Nino demanda, curieux. Il se questionna sur le pourquoi de cette remarque. Il n'avait jamais été très à l'aise avec les enfants, d'ailleurs il n'avait jamais eu l'habitude de les côtoyer. A Scampia, on laissait rarement les enfants jouer dans la rue ou sur les terrasses des immeubles. C'était pas bon pour eux et les rares parents qui les laissaient faire jeter un œil sur eux pour que personne ne les approches. La vie dans la rue à Scampia est pas faite pour les enfants, la vie à Scampia est faite pour personne de toutes façons. Ce quartier où personne ne met les pieds, où tout le monde à abandonné ses habitants. Le royaume de la drogue, la plaque tournante de l'Italie. Le service avec les vieux serait plus crédible. C'est pour dire... Mais peut être qu'il avait cette âme de mono de colonie de vacances dont il ignorait l'existence, dont tout le monde ignorait l'existence d'ailleurs.
Nino se voit arrêter dans sa course par Duncan juste devant une porte. Sur celle ci, se trouvait un pictogramme qui signifiait qu'il y avait des rayon X dans cette salle. Nino compris que c'était ici qu'il allait passer ses examens. Okay ca marche... répond-t-il au médecin une fois qu'il lui a expliqué la marche à suivre. Duncan entre alors, suivi de Nino qui s'introduit dans une pièce, comme un petit vestiaire où Nino retira sa blouse. Il ignorait s'il devait aussi retirer son t shirt, mais dans le doute, il le garderait. Si besoin, Duncan lui ferait la remarque. La porte s'ouvre alors et le docteur montra le bout de son nez. Apparemment, il c'était tout bon. Une chance pour Nino d'être tombé sur lui quand même. Il ignore ce qu'il a pu dire au radiologue pour qu'il puisse utiliser l'appareil si facilement. En même temps, Duncan était médecin, il devait sans doute pouvoir utiliser ces grosses machines s'il en avait besoin. Pas de question... Il regarde autour de lui. Enfin! Ca fait pas mal hein? A vrai dire Nino n'avait jamais passer de radio ou de scanner de toute sa vie. Il n'était pas souvent allé à l’hôpital. Son ancien médecin était plutôt habitué à le rafistolé en cas de contusion. Une chance pour lui, il n'avait jamais été gravement blessé, et dieu sait que c'est une grande chance à Scampia. Je garde ca? dit il en tenant son t shirt entre le bout de ses doigts. et je m'installe où? Comment?
Même si quelqu'un de l'hôpital reconnaissait Nino comme étranger au service de l'hôpital, concrètement les réprimandes ne seraient pas pour lui mais pour Duncan. Est-ce que perdre sa place à l'hôpital lui faisait vraiment peur ? Non, car après tout il avait d'autres ambitions dans la vie que de travailler dans un lieu comme celui-ci mais le problème c'est que cela lui permettait de pouvoir avoir un dispensaire relié directement à l'hôpital. Sans son travail, plus de dispensaire et là, c'était plutôt grave. Il se voyait déjà refaire ses valises et partir pour de bon au Mali. Enfin, il n'y avait vraiment aucune raison pour que cela se passe mal par contre il espérait réellement que Nino ne se casserait pas quelque chose tous les quatre matins car là, il finirait par en faire une attaque. Il le regarda ensuite.
- Oui la pédiatrie. Je suis sûr que tu crois ne pas être à l'aise avec les enfants mais je ne sais pas, j'imagine que tu saurais quand même prendre soin d'eux. Rentrer dans leur monde imaginaire et jouer les pirates s'il le fallait.
Duncan haussa les épaules. Il avait vu ça plusieurs fois. Quelques personnes se disant pas du tout à l'aise avec les enfants et finissant leur internat en pédiatrie. Il n'y avait vraiment rien de mal à ça. Il eu un léger sourire lorsque Nino lui parla du « service des vieux », il en fallait aussi pour ces personnes alors pourquoi pas. Il préféra néanmoins laisser le sujet de coté pour des choses beaucoup plus importantes, comme les côtes du jeune homme. Duncan expliqua rapidement à Nino comment tout cela allait se dérouler. C'était plutôt rapide même s'il fallait rester calme et que ça, ce n'était pas vraiment dans le tempérament du jeune italien.
- Non ça ne fait pas mal. C'est un peu impressionnant, surtout le bruit que cela peu faire mais il ne faut pas que tu bouges pour que l'image soit net.
Il entra avec lui du coté où se trouver la grosse machine.
- Garde ton tee-shirt mais enlève tout ce qui pourrait être en métal, comme une ceinture par exemple.
Il posa ensuite sa main sur une sorte de longue table en métal recouverte d'un drap de papier.
- Tu t'allonges ici et tu ne bouges pas. Ensuite je vais de l'autre coté. On lance le scanner et toi tu rentres dans la machine. Tu pourras parler, je t’entendrais si jamais il y a un soucis. Tu n'es pas claustrophobe ?
Manquerait plus que Nino lui fasse une grosse crise dans la machine pour que le service d'urgences se ramène en trombe dans la salle du scanner. Là, ce serait définitivement difficile à expliquer.
La méconnaissance de Nino à propos de ce genre de machine en disait long sur tout ce qu'il pouvait connaitre, ou non. Il n'avait pas été studieux à l'école, il ne s'était jamais vraiment intéressé au monde qui l'entourait, on ne peut pas dire que la curiosité soit sa plus belle qualité. Il n'avait jamais mis les pieds dans un hôpital si ce n'est pour se faire poser un plâtre quand il avait 8 ans. Depuis, plus rien, adepte de l'auto-médication ou du laisser passer. Une chance pour lui qu'il ne lui soit jamais rien arrivé de très grave, les raisons pour lesquelles ça aurait pu arriver n'auraient pas été très légales et les embrouilles lui seraient tombée dessus. C'est bien la raison pour laquelle il voulait venir ici sans se faire remarquer, ça on l'aura compris. " Non ça ne fait pas mal. C'est un peu impressionnant, surtout le bruit que cela peu faire mais il ne faut pas que tu bouges pour que l'image soit net." Il hoche la tête. Il avait tendance à lui faire confiance même si finalement il le connaissait peu. Mais jusqu'à maintenant, Duncan s'était montré fidèle et irréprochable avec Nino, bien au contraire, il s'était montré très généreux avec lui.Garde ton tee-shirt mais enlève tout ce qui pourrait être en métal, comme une ceinture par exemple. Nino s’exécute. Il vire aussitôt sa ceinture et sort aussi son porte feuille de sa poche et ses clés de l'autre. " J'crois que c'est tout!" dit il en tâtant son pantalon. Pas de téléphone sur lui donc pas de soucis avec ça. Tu t'allonges ici et tu ne bouges pas. Ensuite je vais de l'autre coté. On lance le scanner et toi tu rentres dans la machine. Tu pourras parler, je t’entendrais si jamais il y a un soucis. Tu n'es pas claustrophobe ? Nino alla alors s'allonger sur l'appareil et grimaça en s'inclinant. Il ne bougeait plus du tout, il se tenait raide ensuite. Près à attendre que l'appareil se mette en route. Il ne savait pas combien de temps ça allait durer. "Ca va." Non, il n'était pas claustrophobe mais en même temps, il n'était pas sure de bien avoir compris la question. S'il l'avait été, il ne se serait surement pas installer sur cette machine. "Tu peux y aller." Il regardait autour de lui, se demandant ce qu'il allait se passer ensuite. Il n'avait plus qu'à laisser Duncan faire son travail.
Duncan observa Nino vidait ses poches et s'installer pour entrer dans la machine. Il savait très bien qu'il allait découvrir soit une ou plusieurs cotes de casser. Le truc c'est que sans savoir lesquels s'étaient, il ne pouvait pas faire grand-chose même si dans ce genre de cas à part du repos, il n'y avait pas grand-chose à faire. Les cotes étaient difficilement réparables mais il pourrait toujours mieux le soigner qu'actuellement.
- Très bien ne bouge pas, il n'y en a pas pour longtemps.
Il passa donc de l'autre coté où se trouvait la personne qui s'occupait de faire entrer et sortir Nino de la machine. A l'aide d'un interphone, Duncan lui fit part que ça commençait. Nino s'avança donc dans la machine et l'image se mit à apparaître quelques minutes plus tard. Il y avait bien deux cotes de briser et une de fêler. Toutes du même coté, d'où la douleur plutôt insupportable. Duncan allait donc devoir lui trouver des anti-douleurs un peu efficace que ce qui lui avait donné mais aussi lui donner une bonne spécifique pour lui tenir les cotes et surtout pour éviter qu'elles se ressoudent n'importe comment, si ce n'était pas déjà commencé. A l'interphone, il lui fit part que c'était terminé, qu'il allait pouvoir sortir une fois que la machine serait arrêté. Pendant ce temps là, Duncan échangea avec son collègue pour qu'aucun cliché ne soit imprimé. Il les avait vu, c'était suffisant et comme c'était censé être un « exercice » et bien on allait évité un coût en plus à l'hôpital. Duncan ouvrit ensuite la porte à Nino en le regardant.
- Ça va ? Tu as deux cotes de casser et une de fêler, le tout à droite.
Duncan lui fit signe de le suivre dans les couloirs, ça aller être un peu plus long mais il allait faire le tour pour descendre jusqu'à la pharmacie. Il fallait qu'il lui prescrive une ordonnance avec les médicaments adéquats en autre des anti douleurs.
- Je vais aussi te donner une vrai bande élastique à mettre autours de tes cotes, tu devras l'enlever seulement pour te laver, le tout pendant trois semaines. Pour les cotes, il n'y a pas grand-chose à faire. Juste éviter qu'elles se ressoudes n'importe comment ou qu'elles reçoivent un nouveau choc.
Duncan était à deux doigts de lui dire également d'éviter les parties de jambes en l'air mais Nino s'en rendrait vite compte s'il avait vraiment mal que ce n'était pas une très bonne idée.
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