Je réfléchis à peine, dicté par un instinct bien plus fort que la raison ma main quitte non sans regret le contact rassurant de celle d’Aaron. Je n’ai pas envie de le laisser là, mais pas non plus de l’emmener dans une autre des mes galères. « Je reste ici… Je t’attends. » Je compte revenir, je vais revenir. Je ne veux pas plus le laisser seul mais avancer dans la foule qui s’agite à deux semble presque irréalisable. Je hurle le nom de Sofia à m’en péter les poumons, espérant qu’elle va bien et surtout qu’elle ne se retrouve pas au sol. C’est une autre silhouette connu que je retrouve, celle de @Charlie Hazard-Perry qui lève la main pour se faire remarquer. « Elle est là, je l’ai trouvée ! » Je ne comprend pas tout mais les rejoins au plus vite. « Tu vas bien ? » Ma voix trahit mon inquiétude alors que je regarde @Sofia Axworthy et le bras de Charlie parfaitement vissé à elle. Je me sens presque de trop d’un coup - comme si elle n’avait plus besoin de moi. « Tu n’as rien ? » Je me tourne alors vers Charlie en lui offrant une accolade amical heureuse de le retrouver lui aussi. « Oui ça va je… Je suis content que de te revoir. » Mine de rien je me ferais aussi un peu de soucis pour lui - même si je ne doute pas que notre princesse Hazard-Perry sait s’occuper de lui sans avoir besoin de moi. « Rappelle-moi de ne plus jamais accepter la moindre offre gratuite chez ABC » Je ris un peu jaune. « Si tu me rappelles de ne plus jamais accepter une de tes invitations à la con. » Mon regard encore une fois sur cette proximité entre les deux, je me dis que c’est pour mettre Sofia à l’abris et que je n’ai pas de soucis à me faire. « Bon c’est quoi le plan ? On ne devrait peut-être pas rester là à attendre que ce type ne vienne nous cueillir… » Je hausse les épaules. « La sécurité à fermer les portes, soit disant pour nous protéger. J’ai plutôt l’impression qu’ils ne savent pas quoi faire. Ce mec est un psychopathe… J’ai vu ce qu’il a fait et… » Un nouveau frisson me parcourt l’échine en repensant à ce corps. « Je ne crois pas qu’il ait le moindre scrupule. » Je commence à me dire qu’il faudrait qu’on trouve de quoi se défendre. Devenant même limite parano. « J’étais avec un… ami… Je vais essayer de le ramener ici… Les gens sont complètement fous là au milieu. On dirait qu’ils ont tous subi une lobotomie. » Bon d'accord je panique un peu moi aussi mais là ils vont faire des morts à force de pousser de la sorte. « Je reviens tout de suite. » Et me revoilà parti à la recherche d’@Aaron Kennedy… J’aurais sans doute mieux fait de l’emmener avec moi dès le début. J’ai pas été bien malin sur le coup.

Couleurs :

@Heidi Hellington et @Vittorio Giovinazzo  changé de place, de quoi étrangement rassurer tout le monde. Et si quelques instants l’idée de refiler son ciseau à un inconnu dans cette situation lui avait semblé un peu stupide Yasmine c’était rassurée en se disant qu’il ne pouvait pas être le tueur puisqu’elle venait de l’entendre parler à tout le bateau. « Vous pouvez lui parler… » Toujours ses mains comprimant la plaie d’Ed l’infirmière s’était adressée à Heidi qui semblait de plus en plus blanche en espérant que le fait de parler l’aider un peu elle aussi. « On s’occupe de votre ami Heidi… » Elle avait gardé le nom en tête, espérant la calmer de cette façon alors qu’un bruit de foule s'élevait de sous leur pied.  « Ça vient de la salle de réception … » Serrant les lèvres l'Algérienne avait cette fois eu plus de peine à occulter l’angoisse qui s'emparait d’elle. Cette impression qu’ils allaient tous mourir. « Je sais pas encore si je suis rassuré de pas y être allé ou pas. » Tous sans doute se posaient la même question, mais aucun endroit sur ce bateau ne semblait plus sûr. Ils étaient piégés comme des rats, au milieu de la mer avec aucune possibilité de s’échapper et le bateau qui s’immobilisait d’un coup. « Le bateau s’est arrêté… C’est déjà ça je suppose. » Elle hoche la tête de droite à gauche pour sa part pas aussi rassuré que @Kane Williamson par cette affirmation. « Le bateau ne doit pas s’arrêter ! Il faut qu’on rentre ! » Sous ses doigts @Edward Fitzgerald commençait un peu à s’agiter, reprenant conscient alors qu’Heidi lui parlait, la douleur lui lacérant sans doute le dos. « Ne bougez pas trop Ed… Je sais que ça fait mal. On va essayer de vous donner quelque chose pour la douleur. » Les seuls médicaments qu’elle avait sous la main étant à passer par la bouche elle n’avait rien pu faire jusqu’à maintenant. « Vittorio est-ce que tu peux essayer de trouver un peu d’eau ? » L’homme tel un vrai garde du corps n’avait pas bougé depuis plusieurs minutes. Et alors qu’il faisait un pas vers l’avant un homme armé d’un couteau de cuisine avait débarqué sur le bon, arrachant à l'algérienne un léger cris. « On a rien fait… Laissez nous tranquille. » Les larmes de panique lui montaient aux yeux maintenant alors que l’homme au couteau le brandissait devant lui la main tremblante. « Je veux pas mourir ! Vous êtes les tueurs ? » Relevant un peu la tête Yasmine s'était trouvée un peu surprise par le ton apeuré de l’homme qui semblait n'être rien d’autre qu’une victime. Mais pour autant elle n’avait pas confiance - quelle meilleure tactique pour un tueur que de se faire passer pour sa propre victime pour gagner la confiance des gens ?

Couleurs :

Ca va aller, je ne te lâche plus. On va retrouver Elio ne t’en fais pas. elle se sent rassurée de se retrouver entre les mains de Charlie. tout de même inquiète d'avoir perdu Elio. elle est paniquée, Sofia. apeurée à l'idée qu'il puisse leur arriver quelque chose. à Charlie, à Elio, à elle. ou à une autre de ses personnes. la brune se laisse emporter par Charlie. en sécurité dans un recoin de la pièce. Ca va ? Qu’est-ce qu’il se passe ? J’ai l’impression que c’est la folie sur ce bateau ! alors, elle arque un sourcil. étonnée de son insouciance. mais, il y a encore quelques minutes, elle l'était aussi, Sofia. alors, elle lui explique. Y'a eu un mort, le capitaine, je crois. et un autre gars est grièvement blessé. j'sais pas trop ce qu'il y a eu. j'étais. à vrai dire, je cuvais dans une pièce quand tout ça est arrivé. et puis, j'ai trouvé Elio. et. et je l'ai perdu. les mots qui sortent de sa bouche se font rapides tant elle est effrayée. il y a un gars qui veut leur peau. elle en est consciente. pourquoi, elle n'en sait rien. pourquoi eux, pourquoi ce soir. Sofia ! Elle est là, je l’ai trouvée ! alors, elle voit Elio s'approcher d'eux. une vague de soulagement qui l'a traverse. Dieu merci, il va bien. Tu vas bien ? elle acquiesce doucement. faisant un check-up de ton état à lui. sur ses deux jambes, aucune trace de sang. lui aussi, il va bien. accrochée à Charlie qu'elle ne quitte pas. un de ses bras passé autour de la taille du garçon. Tu n’as rien ? Oui ça va je… Je suis content que de te revoir. Rappelle-moi de ne plus jamais accepter la moindre offre gratuite chez ABC. alors, elle comprend mieux ce qu'ils font là. pourquoi ils sont présents à cette soirée. dans ce cauchemar. Sofia, elle n'arrive pas à décrocher un mot. ses yeux rivés sur la foule qui veut s'échapper. Si tu me rappelles de ne plus jamais accepter une de tes invitations à la con.
il lui faut puiser dans toutes ses forces pour ne pas céder à la panique, Sofia. Bon c’est quoi le plan ? On ne devrait peut-être pas rester là à attendre que ce type ne vienne nous cueillir… La sécurité à fermer les portes, soit disant pour nous protéger. J’ai plutôt l’impression qu’ils ne savent pas quoi faire. Ce mec est un psychopathe… J’ai vu ce qu’il a fait et… Je ne crois pas qu’il ait le moindre scrupule. Son attention se reporte sur eux. Ses yeux qui se promènent sur l'un et sur l'autre. Buvant chacune de leur parole. on va mourir. on va tous mourir. qu'elle déclare.
il peut arriver à tout moment. faire un massacre. tous nous tuer. qu'elle répète. alors, elle lève les yeux vers le plafond. caressant l'espoir de pouvoir prier. de pouvoir demander à Dieu de les protéger. mais Elio l'interrompt rapidement. J’étais avec un… ami… Je vais essayer de le ramener ici… Les gens sont complètement fous là au milieu. On dirait qu’ils ont tous subi une lobotomie. Je reviens tout de suite. alors, elle tend sa main. rattrapant Elio par le bras. fais attention à toi. qu'elle souffle avant de lâcher prise. s'il lui arrivait quelque chose, Sofia ne le supporterait pas. elle préfère faire semblant de le détester à tout jamais, plutôt que de le perdre définitivement. ce n'est pas une peccadille. qu'elle souffle. ce gars est fou. il va tous nous descendre. un discours qu'elle répète. traduisant sa peur. on fait quoi ? qu'elle demande à Charlie. resserrant son étreinte. de peur d'être à nouveau seule, à nouveau abandonnée. on attend sagement ici ? qu'Elio revienne avec son. enfin. tu vois, bien. Elio ou le psychopathe. ouais, ils ne seront en sécurité nul part. elle s'en rend bien compte. mais, il est hors de question qu'elle attende gentiment sa sentence. finir entre quatre planches aussi jeune n'est pas dans ses projets, à Sofia.

Couleurs :

Rien de tout ça n’aurait dû arriver, pourquoi ce n’était tout simplement pas une soirée banale comme on peut en trouver tous les soirs en ville ? Pourquoi a-t-il fallu qu’un malade soit présent lui aussi sur le bateau ? Je ne savais plus ce que je pouvais bien faire, rassembler tout le monde ? Je ne pensais pas que c’était une très bonne idée, on ne savait toujours pas de quoi ce malade était réellement capables et s’il avait une bombe et s’il avait une arme automatique ? Ça n’aurait pas été une ou deux victimes, mais plusieurs centaines. « Garde les pieds sur terre, vieux, ça ne sert à rien de céder à la panique. Ils vont gérer ça comme il faut, pas par conscience professionnelle mais parce qu'ils n'ont pas le choix s'ils ne veulent pas se retrouver avec un naufrage sur la conscience. Faut qu'on garde tous la tête froide. Je compte bien rentrer chez moi ce soir, et je pense que vous aussi. » @Tommy Warren se voulait rassurant, peut-être un peu trop optimiste, ça faisait du bien, mais ça pouvait être aussi très dangereux de ne pas avoir une certaine peur de la situation, car ça pouvait être cette peur qui nous sauverait la vie. Gérer ça, gérer ça, jusqu’à ce moment-là, ils n’ont jamais fait preuve d’une grande capacité à gérer la situation, à croire qu’ils ne savaient pas quoi faire. « C’est bien ça le problème, sont-ils réellement capable de gérer le problème ? » Dis-je la voix toujours un peu tremblotante. La masse qui s’était formée devenait de plus en plus bruyante, se demandant bien ce qui pouvait bien se passer et le motif de ce regroupement. Une voix féminine se présenta sur l’estrade. « Mesdames et Messieurs. Le Capitaine du bateau ayant été victime d'un accident - sans gravité, ne vous en faites pas pour lui - nous sommes contraints d'amorcer un retour au port. En attendant que celui-ci se fasse, notre personnel va passer dans le calme parmi vous pour relever vos identités et permettre un dédommagement futur et nous excuser de ce contre-temps malheureux. Vous pouvez en attendant toujours profiter du buffet situé en bout de salle. Merci de votre attention. » « C'est tout ? Une plâtrée de mensonges éhontés et un relevé des identités pour en faire dieu sait quoi ensuite ? » S’exclama Tommy. « Pourquoi continuer dans ce mensonge ? Certes ça pourrait déclencher une émeute, mais c’est tout aussi dangereux de garder les passagers dans l’ignorance sans leur laisser une chance de se méfier d’un possible malade mental présent ici. » Des membres du personnel sont bien venus nous voir, nous demandant notre identité, chacun son tour nous avons transmis nos coordonnées. « Vous devriez avoir honte de tenir cette foule dans l’ignorance… » Lui dis-je avant de lui donner mon identité. J’aurais aimé tout avouer, les mettre devant le fait accompli, mais quelqu’un s’en chargea avant moi et je l’avais déjà croisé, c’était l’infirmier rentré un peu plus tôt et qui était débordé par l’affluence des passagers. « C'est un mensonge, ils nous mentent ! Le capitaine est mort. et un autre type a été blessé par arme blanche. on est dans la merde ! » Nous avions finalement eu notre réponse, la foule commençait à s’agiter de plus en plus, commençant à avoir peur, indigné d’avoir écouté tout un tissu de mensonge. @Aaron Kennedy et @Elio Harrington commençaient à se poser des questions, cherchant à vouloir se sortir de ce foutoir, puis un bruit aigu, des grésillements, les hauts parleurs s’étaient mis en marche.  « Un, deux, trois. Jamais deux sans trois. Et le troisième ce sera … toi. » Je ne pouvais pas y croire, qu’est-ce qu’il pouvait bien nous vouloir ? « Putain, mais qu’est-ce qu’il nous veut à la fin ? » « C’est pas une vendetta… On a un putain de psychopathe à bord ! » Elio m’a suivi dans mes propos. Une  émeute s’est donc finalement formée petit à petit comme on s’en est douté. Cette vague emporta une jeune femme (@Sofia Axworthy) qui s’était intégré un peu plus tôt à notre petit groupe. Elio s’empressa d’essayer de la rejoindre, ne voulant pas la laisser seule, j’étais spectateur de ce qui commençait à devenir dangereux pour chacun d’entre nous. « Veuillez rester calme mesdames et messieurs, vous êtes en sécurité ici. » Foutaise, en sécurité ? Nous n’avions jamais été en sécurité sur ce bateau. « Ca a des faux airs de Titanic cette histoire… Avec le mort et le blessé en plus je dois dire. » S’exclama Aaron qui était resté avec nous. « J’espère qu’on ne finira pas comme à la fin du film, je ne veux pas être le Jack Dawson de notre propre catastrophe. Il faut se sortir d’ici avant que ça ne dégénère et je suis certain que c’est l’effet qu’escompte ce malade mental. » Oui, si ça se trouve il était déjà présent dans cette foule quelques minutes après son annonce, cherchant sa prochaine victime. « On doit se trouver un endroit au calme et où l’on pourra assurer nos arrières. »

Couleurs :

Je n’ai rien vu venir, une seconde j’étais debout et la seconde d’après je me retrouve à terre, sentant mon sang sortir de la plaie, il ne me fallut pas très longtemps pour perdre connaissance. Je me suis toujours demandé si ce que l’on voyait dans les films était réel, si l'on voyait vraiment une rétrospective de sa vie, si l'on revoyait sa vie défilée sous ses yeux, j’ai eu ma réponse. Après avoir perdu connaissance je me suis retrouvé projeté en arrière, un bond dans le passé d’au moins cinq ou six ans, à l’époque où je venais tout juste de me marier avec Ginny, mais ce n’était pas ma vie, enfin ce n’était pas la réalité. Je me voyais bien devant Ginny échangeant nos vœux, mais j’avais ce sentiment en moi, j’étais profondément amoureux d’elle, ça m’a fait bizarre, car ce n’était clairement pas ce que j’ai ressenti en réalité à ce moment-là. On vivait ensemble, comme un couple modèle sans aucun souci, Noah était en pleine forme, aucune maladie à l’horizon, c’est à ce moment-là que j’ai compris, ce n’était pas une rétrospection de ma vie, c’était une réalité parallèle, une réalité où nos sentiments avec Ginny étaient partagés, où l’on vivait heureux, à l’écart de tous les problèmes auxquels on doit faire face actuellement. C’était comme une utopie, une vie sans problème, une vie heureuse. J’ai tout de suite pensé que mon cerveau cherchait par tous les moyens à me protéger de la douleur, à me protéger de cette vision d’horreur que j’aurais bien pu avoir en regardant mon abdomen dans cet état. Je n’entendais même pas la voix de @Kane Williamson, de @Vittorio Giovinazzo et celle d’une jeune femme qui m’était inconnue (@Yasmine Khadji). J’étais perdu dans une réalité alternative, j’en avais conscience, mais c’était tellement agréable, mais ce sentiment était aussi mélangé avec la peur, la peur de ne pas pouvoir revenir à moi, la peur de lâcher prise et de partir pour un meilleur monde. Mais j’ai finalement entendu une voix qui s’est mêlée à mon rêve, une voix que je connaissais, une voix qui commençait à me faire revenir à moi, me sortant peu à peu de ce rêve idyllique. «Qu’… qu’il… ssé ? Qu’est…  faire ? » Je ne pouvais entendre que des sons, des morceaux de mots, cette voix me paraissait à des kilomètres de ma position. Puis j’ai ressenti cette chaleur, celle d’une personne tenant ma main, je l’ai tout de suite assimilé à la voix que j’ai entendue quelques instants plus tôt, puis plus rien avant de la ressentir de nouveau. Sa voix continuait à résonner dans ma tête, comme si elle cherchait à me faire revenir à moi, cherchant à me faire ouvrir les yeux. « Hei… Heidi ? » J’ai finalement réussi à sortir quelques mots, ou plus précisément un prénom celui d'@Heidi Hellington, mais je ne savais même pas s’ils pouvaient m’entendre, ma voix me paraissait détruite par la douleur, quant à mes yeux, j’étais tout simplement incapable à ce moment de pouvoir les ouvrir, j’avais l’impression que mes paupières pesaient plusieurs tonnes. Oui, cette douleur, celle que j’ai commencé à ressentir peu à peu en reprenant mes esprits petit à petit. Je pouvais sentir sa main dans la mienne, mais mon seul réflex à ce moment a été de lui serrer, leur montrer que j’étais toujours là et que je me battrai pour survivre.

Couleurs :

Tommy avait beau tenter d’intimer à @Alvaro Williams de garder un certain calme, principalement parce que perdre leur sang-froid ne les aiderait pas à réagir avec conscience et logique, ce dernier semblait s’agacer de plus en plus comme en témoignait sa remarque « C’est bien ça le problème, sont-ils capables de gérer le problème ? » Bonne question, à laquelle ils allaient peut-être obtenir une réponse puisque l’une des responsables venait de prendre la parole maintenant que la majorité des passagers semblaient avoir rejoint la salle. Peine perdue pourtant, puisque ne leur avait été servie qu’un tissu de mensonge dont le brun n’avait pu s’empêcher de s’indigner. « Sans gravité ? J’en reviens pas … » avait renchérit @Aaron Kennedy d’un ton dépité, tandis que méfiant Tommy se demandait déjà ce qu’il adviendrait de leurs identités si docilement divulguées. « Sûrement pour leur permettre de donner nos noms à la police. » avait hasardé @Sofia Axworthy sans doute avec raison. Bien sûr, comme si Tommy avait besoin de s’encombrer de la police actuellement. Tandis que chacun donnait malgré tout son nom bon gré mal gré, Tommy avait bafouillé « Je … » hésitant presque à donner un faux-nom, mais craignant à la fois d’être grillé par Aaron et que cela ne lui retombe dessus par la suite … La dernière chose dont il avait besoin actuellement c’était un nouveau savon de James Beauregard. « Warren. Thomas. » Cela lui apprendrait à accepter tout et n’importe quoi en terme de job, on ne l’y reprendrait plus. « Vous devriez avoir honte de tenir cette foule dans l’ignorance … » avait quant à lui marmonné Alvaro, accueillant en échange un regard perplexe du matelot venant de noter son nom ; A croire que lui non plus n’avait aucune idée de ce qui se tramait réellement. « C’est un mensonge, ils nous mentent ! » Tournant la tête Tommy avait reconnu le pseudo-infirmier pas très dégourdi de l’infirmerie. « Le Capitaine est mort, et un autre type a été blessé par arme blanche. On est dans la merde ! » De toute évidence celui-là n’avait jamais eu le mémo concernant le fait de ne pas faire paniquer une foule entière sur un objet flottant. « On a le droit de sortir d’ici maintenant qu’on a donné nos identités vous croyez ? » Sortir d’ici certes, mais pour aller où ? Ils restaient prisonniers de ce bateau en quelques sortes. « J’en doute … Et pour faire quoi, se mettre à la recherche du tueur ? » La question d’@Elio Harrington était restée sans réponse tandis que les haut-parleurs grésillaient et qu’un silence de mort s’installait durant quelques instants pour laisser s’égrener comme une mauvaise comptine « Un, deux, trois. Jamais deux sans trois. Et le troisième ce sera … toi. » La voix d’Elio tandis qu’il s’exclamait « C’est pas une vendetta …On a un putain de psychopathe à bord ! » s’était malheureusement perdue dans le brouhaha provoqué par la foule, et l’instant suivant la bousculade était devenue générale tandis que le gros de la foule tentait désespérément de se frayer un chemin paniqué vers la sortie, sans grand succès « Ils nous enferment ! » Bousculé à son tour, Tommy s’était rattrapé à Alvaro avant qu’Aaron n’en fasse de même avec lui et se fende d’un « Désolé … » passé totalement inaperçu « Venez ! » Jouant un peu des coudes et gageant que les deux hommes le suivraient, Tommy s’était frayé un chemin jusqu’à un côté de la pièce. Pas de quoi être sorti d’affaire mais de quoi limiter un peu les risques de finir piétiné par quelqu’un qui voudrait sortir plus vite que les autres. « Veuillez rester calmes Mesdames et Messieurs, vous êtes en sécurité ici. » - « C’est leur incompétence à gérer cette situation qui va finir par tuer quelqu’un. » Finalement Tommy se laissait lui aussi gagner par l’agacement et une certaine impatience. Il n’avait pas échappé au pire durant la tempête de l’été dernier pour risquer de mal finir sur ce putain de bateau « Ca a des faux-airs de Titanic cette histoire … Avec le mort et le blessé en plus je dois dire. » - « J’espère qu’on ne finira pas comme à la fin du film … » Tommy n’avait même pas écouté la suite de la conversation, il se foutait bien de ces histoires de film et estimait qu’il y avait plus important à faire et à penser actuellement. « On doit se trouver un endroit au calme et où l’on pourra assurer nos arrières. » A l’évidence Alvaro comptait bouger à nouveau, et secouant la tête Tommy avait fait valoir sa désapprobation face à cette idée « Fendre la foule à nouveau et risquer de se faire marcher dessus ? Très peu pour moi, je reste ici. » Ce n’était pas l’idéal mais c’était mieux que d’être au milieu de la masse compact de personnes, selon lui. Posant un œil sur Aaron il avait d’ailleurs fini par réaliser « Ils sont où tes deux potes ? » Perdus dans la cohue ? Probablement, à moins qu’ils n’aient choisi de se faire sciemment la malle … Le dénommé Elio agissait décidément comme quelqu’un qui avait quelque chose à cacher, et seul le fait qu’il se soit trouvé à côté d’eux au moment de la dernière menace semblait écarter l’hypothèse qu’il soit mêlé à toute cette pagaille.

Couleurs :

Je ne sais plus où donner de la tête - pas certain de savoir ce que je dois faire maintenant. Surtout quand je vois que Sofia panique. Je voudrais faire un geste vers elle, mais je n’ose pas, plus aujourd’hui. Elle est en sécurité avec Charlie je lui fais confiance, et elle aussi et je commence à m’en vouloir un peu d’avoir laissé Aaron là au milieu. C’est sûr je ne le connais pas vraiment mais il m’a défendu plus d’une fois ce soir - il a même accepté de porter cet accoutrement ridicule avec moi - je lui dois bien ça. Mon regard se pose une dernière fois sur Sofia, marquant mon hésitation avant que je ne tourne les talons sentant sa main me retenir. « fais attention à toi. » Je sens mon coeur me pincer alors que cette fois ma main va trouver son visage. « Ca va aller. » C’est presque une promesse que je fais, déposant un baiser sur son front. En y réfléchissant j’imagine qu’elle ne va pas aimer le geste, mais j’avais ce besoin de me sentir un peu plus proche d’elle avant de partir - chasser cette impression d’abandon qui me serre les tripes à nouveau alors que je les quitte après un léger signe de tête vers Charlie. L’air de dire « prends bien soin d’elle. » J’essaye de retrouver l’endroit ou nous étions mais pas de Aaron, je l’appelle, je le cherche un peu mais impossible de le retrouver au milieu de cette nué de gens. Je le cherche pendant bien une dizaine de minutes avant de rebrousser chemin un peu penaud et de retrouver l’endroit ou sont mes amis - espérant qu’eux n’aient pas bougé. Légèrement déportés je les visualise pour finir quelques mètres à côté de l’endroit ou ils étaient quand je les ai quitté. Les retrouvant un peu à bout de souffle à force de me battre avec une horde de gens qui tentent de sortir. « Je… Je ne l’ai pas trouvé. Je crois qu’ils faut vraiment qu’on trouve un moyen de sortir d’ici. Les esprits commencent à s’échauffer. Certains essayent de défoncer la porte… Je ne sais pas pour aller où mais… » Je ne sais pas comment sortir d’ici et si c’est la bonne solution, mais à nouveau la voix se fait entendre partout sur le bateau. « Vous n’êtes en sécurité nul part. Les mangeurs de cadavres mourront. » Je regarde mes deux amis un peu interloqué. « C’est quoi ce délire ? » Ce mec est vraiment fou. Il veut nous buter parce qu’on mange de la viande ? « Pourquoi personne trouve d'où vient ce bruit et va l’arrêter ? Au lieu de nous tenir enfermé ici. » Je comprend bien le principe mais là ça va dégénérer. D’ailleurs il me semble apercevoir un corps au sol. Quelqu’un a dû s’évanouir et va finir écraser si personne ne fait rien.

Couleurs :

@Alvaro Williams espère a juste titre qu’on ne finira pas comme Jack Dawson. En vérité je me dis tout de suite qu’il y a peu de chance qu’on meurt de froid dans notre partie de l’océan malgré les eaux turbide, mais il y a pas mal de requins dans les environs alors tout danger n’est pas écarté. Il dit qu’il faut sortir d’ici, je suis bien d’accord, je n’aime pas cette ambiance confiné. Seulement j’ai dit à Elio que je l’attendais, je sais pas s’il va réussir à me retrouver parmi cette foule de gens. @Tommy Warren n’est pas pour bouger et du coup je compte rester sur place aussi.

« Ouais je vais rester ici aussi, attendre Elio, il a dit qu’il revenait… »

Enfin il me semble. Ses derniers mots sont un peu confus pour moi, je me souviens plus exactement ce qu’il a dit, j’espère surtout qu’il va revenir. Même si je connais Tommy je me vois mal lui prendre la main pour me rassurer, alors que c’est quelque chose que je peux faire librement avec le blond. Vitto me demande où sont mes deux potes, je pense qu’il parle de Sofia en guise de deuxième pote.

« Elle s’est fait embarqué dans le mouvement de foule et Elio est parti à sa recherche. »

Je vais pour ajouter quelque chose mais la voix qui s’élève dans les hauts parleurs me coupe dans mon élan.

« Vous n’êtes en sécurité nul part. Les mangeurs de cadavres mourront. »

J’ouvre grand les yeux.

« Les mangeurs de cadavres ?? C’est une putain de blague c’est pas possible. »

J’essaie de ne pas céder à la panique, mais c’est compliqué. Je sens mon coeur battre beaucoup plus vite. Mangeur de cadavre, qu’est ce qu’il veut dire par là ? Je ne suis pas un cannibale, je devrais être tranquille. A moins qu’il ne parle d’autre chose… Difficile de se mettre dans la tête d’un fou furieux psychopathe. C’est pas mon rayon.

Couleurs :

Qu’on se le dise, Vittorio ne pensait pas voir à nouveau sa vie menacée d’une quelconque manière après avoir quitté l’Italie. Là-bas il s’y était fait, il y avait les menaces de mort récurrentes – et la plupart du temps non sérieuses – liées à son poste d’assistant du procureur, les magouilles incessantes de Nino et Gennaro, et ses propres casseroles dont il tentait tant bien que mal de se dépêtrer. Ici il ne devrait pas y avoir quoi que ce soit, Vittorio était un vacancier et rien d’autre … Et pourtant il était là, sur le pont d’un bateau, une lame à la main et un type en train de se vider de son sang lentement mais sûrement allongé derrière lui. Les battements de son cœur ayant accéléré un peu, il prenait en tout cas son rôle au sérieux et scrutait le moindre bruit et le moindre mouvement susceptible de venir vers eux. En-dessous les choses semblaient s’agiter, également et @Kane Williamson avait fait remarquer « Ça me plait pas du tout ce bruit … Je ne sais pas si je suis rassuré de ne pas y être allé ou pas. » Vittorio lui se rassurait de ne pas être descendu, mais commençait aussi à ressentir une pointe de culpabilité envers @Eva Adams qu’il avait lui-même désigné pour y aller à leur place. « J’espère qu’il n’est rien arrivé à Eva … » avait-il d’ailleurs laissé échapper avec une pointe d’angoisse, car quand bien même il méprisait la jeune femme pour le métier qu’elle occupait, il n’en était pas non plus à souhaiter qu’il lui arrive quelque chose. « Le bateau s’est arrêté … C’est déjà ça je suppose. » Déjà ça, la situation était toute relative … Certes ils ne s’éloignaient plus de la côte, mais ils en restaient désormais loin, bien trop loin pour espérer rentrer à la nage en tout cas, à moins de vouloir se jeter dans une mort certaine et mourir au choix d’hypothermie ou d’épuisement. « Le bateau ne doit pas s’arrêter ! Il faut qu’on rentre ! » s’était exclamée @Yasmine Khadji en semblant un peu excédée, ou simplement à bout de patience, chose pour laquelle aucun d’entre eux ne penserait à lui jeter la pierre compte tenu des circonstances. S’adressant ensuite à @Edward Fitzgerald et @Heidi Hellington l’infirmière avait à nouveau interpelé l’italien ensuite « Vittorio est-ce que tu peux essayer de trouver un peu d’eau ? » Hésitant un court instant, incertain à l’idée de laisser le petit groupe seul et à découvert, il avait fait un pas en avant et semblé chercher des yeux s’il n’y avait pas moyen d’en récupérer quelque part, sans quitter totalement le pont. La seconde suivante néanmoins l’eau était devenue le cadet de ses soucis tandis qu’un homme porteur d’un couteau de cuisine montait les dernières marches de l’escalier menant leur pont « On a rien fait … Laissez-nous tranquille ! » Ne semblant pas écouter les supplications de la jeune femme l’homme avait fait un pas en avait, puis deux « Je veux pas mourir ! Vous êtes les tueurs ? » Hagard, l’homme semblait plus apeuré que véritablement menaçant, mais il restait un inconnu avec un couteau à la main et par conséquent une menace directe. « Doucement mon gars … On est comme toi, on veut juste sortir de ce merdier … » Faisant un pas précautionneux vers lui, Vittorio avait tendu la main qui ne tenait pas la paire de ciseaux « Doucement … baisse ton couteau. Doucement … » Au lieu de se détendre et de voir qu’il ne risquait rien l’homme semblait avoir pris plus peur encore, et dans un mouvement brusque il avait fendu l’air avec la lame de son arme improvisée, manquant de peu l’avant-bras de Vittorio. « Laissez- moi ! Je ne vous laisserai pas faire, je veux pas mourir ! Vous entendez ? Je veux pas mourir ! » Ils entendaient, oui, mais impossible en revanche de faire entendre raison à cet homme qui à nouveau avait brandi son couteau pour se défendre de ce qu’il croyait être une agression. Forcé de parer l’attaque avec ce qu’il pouvait – c’est-à-dire sa propre main – l’italien avait lâché un cri mêlé de douleur et de surprise, mais profité de l’infime moment de flottement pour saisir le poignet de l’agresseur, l’attirer vers lui et lui asséner un coup de genou qui l’avait fait se plier en deux et lâcher son arme « Attrapez ça ! » Donnant un coup de pied dans le couteau tombé au sol, Vittorio l’avait fait glisser jusqu’au petit groupe pour que l’un d’eux le récupère. Parant sans vraie difficulté les coups désordonnés que tentait de lui asséner l’homme, l’italien avait de son côté fini par lui en asséner un sur la nuque … et avait regardé avec un mélange de soulagement et d’angoisse l’homme s’écrouler au sol. « Je l’ai juste assommé … Je crois, je … » La paume de sa main gauche laissant du sang partout où il avait le malheur de la poser, il était tombé genoux au sol à côté de l’agresseur et l’avait fait rouler sur le côté en tentant maladroitement de vérifier s’il respirait toujours. « Vous n’êtes plus en sécurité nulle part … Les mangeurs de cadavres mourront. » C’était un cauchemar, tout simplement.

Couleurs :

Moi je suis soulagé que le bateau s’arrête mais ce n’est pas le cas de tout le monde. @Yasmine Khadji ne l’entend pas de cette oreille. C’est vrai faut qu’on rentre, mais je trouve que c’est déjà bien que le bateau ne continue pas de s’éloigner du port. Je n’ai pas le temps de répondre quelque chose que @Edward Fitzgerald s’agite et prend toute notre attention. C’est une bonne chose de le voir gesticuler, il est conscient. Yasmine demande à @Vittorio Giovinazzo de trouver de l’eau et on est interrompu par un nouvel arrivant armé d’un couteau. Oh mon dieu c’est pas bientôt fini les rebondissements ce soir. Mon coeur fait un tour dans ma poitrine en voyant le type brandir le couteau dans notre direction. Quand il prend la parole je comprends qu’il est juste effrayé par ce qu’il se passe sur ce bateau. Je suis sûrement trop naïf mais je préfère le croire, je n’ai pas envie de penser que c’est le tueur que nous avons sous les yeux. Vitto essaie de calmer le jeu avec le type, je vois qu’il a les choses en main et je dois dire que je suis rassuré de le voir faire. En deux temps trois mouvement le type brandit sa lame devant Vitto et se dernier arrive à le maîtriser en quelques secondes. Je vais récupérer le couteau par terre, ça peut toujours servir, même si j’espérais ne pas avoir à le faire.  C’est le moment que le tueur choisit pour lancer un autre message au travers des hauts parleurs. On est vraiment dans la merde, cette soirée allait de mal en pis. Je n’ai pas le temps de faire de remarque sur ce qu’il vient de passer, je vois le sang s’échapper de la main de Vitto.

« Il t’a blessé… Laisse moi voir. »

Je m’approche de lui et je me retiens de froncer le nez, je garde mon air pro, comme si j’étais au boulot, il n’a pas besoin de voir que je suis inquiet. Une plaie ouverte de la sorte ce n’est jamais bon, il allait lui falloir des points de suture et on n’a pas ce qu’il faut pour ça sur le bateau.

« Je vais te nettoyer ça. »

Mais avant je me baisse vers le type pour vérifier qu’il est encore vivant, je sens un pouls. On est sauvé.

« J’ai un pouls. »

Je me tourne vers Yasmine et @Heidi Hellington . Je vais pour prendre de quoi désinfecter la plaie de Vitto. Je fouille un peu dans les provisions qu’on a.

« Il reste de quoi faire un pansement ? »

J’en ai bien peur que non, je ne trouve rien d’utile dans ce qu’il reste.

« Sinon je peux aller à l’infirmerie. »

Même si je ne sais pas où c’est, je ne vais pas proposer à quelqu’un de quitter ce petit groupe qui est quelque peu rassurant au fond. J’ai un couteau au pire, je pourrais m’en servir pour éloigner les  gens qui croiseraient mon chemin. Je dois dire que je ne suis pas à l’aise à cette idée. J’ai vraiment hâte qu’on soit libéré de ce bateau.

Couleurs :

ils paniquent, tous. surtout à en voir le visage des autres invités de cette soirée. un désastre. ils n'en ressortiront pas vivant. Sofia en est intimement persuadée. son optimisme légendaire a bel et bien foutu le camp. alors qu'elle voit Elio s'éloigner, elle le retient. elle a besoin de lui dire. qu'il sache qu'en réalité, elle s'inquiète pour lui. Ca va aller. elle l'espère, Sofia. et alors qu'il vient caresser sa joue et l'embrasser sur le front, elle ferme les yeux. profitant de ce contact avec lui. et si c'était leur dernier moment ensembles ? si Elio ne revenait plus jamais ? elle ne le supporterait pas, Sofia. mais, elle le regarde s'éloigner. une pointe de jalousie qui la traverse. aller chercher son ami. elle n'est pas dupe, Sofia. elle a bien compris que le gars avec Elio était plus que ça. mais, elle préfère ne pas y penser. chassant cette idée en voyant la foule s'amasser près de la sortie. la foule en délire. alors, elle s'adresse à Charlie. lui demandant s'il est raisonnable de rester ici. bien que protéger par ce recoin où ils sont.
et, rapidement, elle voit Elio réapparaître parmi l'amas de corps. Je… Je ne l’ai pas trouvé. Je crois qu’ils faut vraiment qu’on trouve un moyen de sortir d’ici. Les esprits commencent à s’échauffer. Certains essayent de défoncer la porte… Je ne sais pas pour aller où mais… elle est rassurée de le voir là. parce que, c'est comme s'il avait tenu une promesse. enfin une. et alors qu'elle vient se saisir de sa main pour le rapprocher de Charlie et d'elle, les hauts-parleurs grésillent à nouveau. Vous n’êtes en sécurité nul part. Les mangeurs de cadavres mourront. C’est quoi ce délire ? à présent, ils en avaient le coeur net. ce gars est un taré. Pourquoi personne trouve d'où vient ce bruit et va l’arrêter ? Au lieu de nous tenir enfermé ici. et la foule, jusqu'alors silencieuse le temps de l'intervention du présumé tueur, se remet à paniquer. les personnes qui tentaient de défoncer la porte retournent à leur ouvrage. ils s'entassent tous. ne laissant plus qu'un groupe se former. Sofia, elle suit le regard d'Elio. une femme au sol, seule. simplement allongé. et ses yeux s'écarquillent, à Sofia. oh mon dieu ! qu'elle dit en voyant la scène. parce que cette fille vient de se faire piétiner. de ses lèvres s'est échappé un cri. elle a pu le percevoir, Sofia. puis, plus rien. juste une tache de sang qui se forme autour de son crâne. on peut pas la laisser comme ça ! qu'elle dit alors qu'elle s'éloigne de Charlie. la main d'Elio qu'elle lâche par la même occasion. et, elle se dirige vers le corps. bousculant les uns et les autres. la pièce qui se vide petit à petit. sûrement qu'ils ont ouvert les portes. mais Sofia, elle se penche sur la silhouette inerte. cherchant à trouver un pouls. elle est morte. elle ne sait pas si Charlie et Elio l'ont suivi. en tout cas, la voilà avec du sang sur les mains. et un corps sans vie à ses pieds.

Couleurs :

Rapidement après mon retour avec l'infirmière de ce bateau, Vittorio et Kane m'avaient envoyé à la recherche de plus d'information suite à l'annonce au haut parleur. Comme si la révélation de mon métier faisait de moi la personne idéale pour mener l'enquête. Le problème était que j'étais terrifiée par ce que j'avais vu et que j'étais loin d'avoir les idées en place. Ma neutralité et mon sang froid s'étaient envolés avec l'âme du capitaine. Mais il semblait que je n'avais pas franchement le choix. Je sentait comme une pression, notamment de Vittorio qui ne semblait pas vraiment me porter dans son cœur. Je n'en avais que faire, je n'allais surement pas le croiser à nouveau suite à cette soirée. Si d'ailleurs, je pouvais éviter de croiser tous ces gens à nouveaux. J’espérai qu'on s'en sortirait tous, ça ne pouvait pas être autrement mais je n'avais pas envie de créer un lien quelconque avec eux qui me rappellerait cette nuit sordide.
J'approche de la salle de réception, le grand restaurant qui normalement, accueillerait tous ceux qui viendraient se goinfrer de burger et de frites, même si, cette idée pourra être enterrée elle aussi. J'imagine bien que cette soirée allait faire une très mauvaise publicité à cette chaîne de fast food. En tout cas, de mon côté, je m'assurerai qu'on en parle encore et encore à la radio. Et si je pouvais filer quelques infos en exclusivité à d'autres médias, je ne m'en priverai pas. En m'assurant d'être la première chaîne à en parler. Dès que j'aurai du réseau, j'en informerait quelques collaborateur et aussi ma famille, peut être que quelqu'un pourra réagir depuis la terre ferme.
Me voilà dans cette grande salle où tout le monde semble être très inquiet et se demande ce qu'il se passe réellement. Un malaise sans gravité pour le capitaine, c'était peu dire... s'ils savaient vraiment j'ignorais la catastrophe que cela pourrait engendrer. J'imaginais en fait ma propre réaction à l'échelle des 500 personnes présentes ici et c'était assez moche à voir.  « Un, deux, trois. Jamais deux sans trois. Et le troisième ce sera … toi. » Je m'arrête sur place. Je supposais que cette voix était celle de l'homme qui avait tué le capitaine et ensuite poignardé Edward. Une vague de frisson parcouru mon corps et mon coeur s'emballa à nouveau. C'était quoi cette soirée? Si c'était ça les surprises dont on m'avait parlé, alors là, chapeau bas. J'étais maintenant trop éloignée de l'autre groupe pour les retrouver. Je ne pouvais pas faire demi tour, c'était sans doute trop risqué pour moi. Et si je croisais ce tueur et que c'était mon tour? J'avais la sensation que dans cette grande salle, j'étais plus en sécurité. Mais c(était sans compter sur la foule en délire que je voyais sous mes yeux. J'étais plaquée contre le mur et je n'étais qu'une simple observatrice du carnage. Les gens courraient dans tous les sens sans faire attention les uns aux autres. Des cris stridents me perçaient les oreilles. J'étais comme pétrifiée, sans savoir ce que je pouvais faire, comment je pouvais être vraiment utile. J'en voulais aussi à Vittorio et Kane de m'avoir envoyé ici seule. Moi qui pestais toujours contre ces personnages de films qui partaient seuls quand un tueur était dans les parages, étant sûre qu'il serait le prochain à être tué. Et si du coup, j'étais la prochaine? Et si le tueur était lui aussi dans cette pièce et que c'était du pain béni tombé du ciel d'avoir tout le monde à proximité? Des gens se cognaient, d'autres tombaient, tout le monde se bousculait. On me marchait aussi sur les pieds, je reçu un coup de coude dans le ventre. Je réussi à m'isoler et me mettre dans un coin de la pièce. Les gens voulaient partir, seulement, il n'y avait aucune issue. « Vous n’êtes plus en sécurité nulle part … Les mangeurs de cadavres mourront. » C'est qui ce taré?

Couleurs :

Si j’avais été plus que soulagée de croiser la route de #Vittorio, j’étais profondément attristée que mes retrouvailles avec #Edward ait lieues de cette façon. Me ressaisissant, je m’agenouillais à ses côtés, prête à prêter main forte à l’infirmière qui tâchait de le maintenir en vie. « Vous le connaissez ? » me demandait-elle aussitôt et j’hochais la tête en signe d’approbation, laissant échapper un petit « Oui je le connais » du bout des lèvres sans rentrer dans les détails pour autant. De toute façon, elle ne m’en laissait pas le temps : « Tenez-lui la main… Je vais comprimer un peu plus la plaie et… Ça risque de lui faire très mal. » Je m’exécutais, sans broncher, attrapant la main glacée d’#Edward, la serrant avec délicatesse mais fermeté, espérant déclencher chez lui un semblant de réaction. Pendant ce temps, un jeune blond (#Kane) disait tout haut ce que tout le monde pensait tout bas : il ne fallait vraiment pas que le tueur décide de nous rendre une petite visite. C’est alors que l’infirmière déclarait : « Peut-être qu’on devrait trouver de quoi se protéger… Je veux dire… au cas où… Un.. couteau ou je… J’ai des ciseaux dans ma poche. » Ses paroles faisant parfaitement écho en chacun de nous. [color:d0b9=#lightseagreen]« Heidi ? Viens prendre ma place. » m’interpellait alors #Vitto, soulevant la tête de l’inconscient pour que je puisse placer mes genoux dessous et le maintenant par les épaules pour éviter tout sursaut. L’italien se redressait une fois ledit ciseau récupéré dans la poche de la jeune femme, quand un boucan pas possible se faisait entendre dans la salle de réception, signe qu’une fois de plus la panique avait gagné les participants. Et je ne pouvais que les comprendre, si je n’avais pas croisé Vitto et si je n’avais pas remarqué ce petit groupe en détresse je serai sûrement en train de paniquer moi aussi. Un élan de peur me tordait le ventre lorsque je songeais à Douglas et Elio qui se trouvaient, quelque part sur ce maudit bateau, en vie avec de la chance. Mais heureusement la jeune infirmière me sortait de mes pensées, tâchant de me rassurer. « Vous pouvez lui parler… On s’occupe de votre ami Heidi… » disait-elle d’une voix calme. J’hochais la tête, ouvrant la bouche en cherchant quoi dire. « Edward, c’est Heidi. Si tu m’entends, je t’en serai vraiment reconnaissante de bien vouloir reprendre connaissance » finis-je par lâcher d’une voix tremblante mais calme, les larmes aux yeux malgré tout. D’un coup, le bateau s’arrêtait, nous prenant tous par surprise et voilà qu’#Edward se mettait à s’agiter. Avec toute ma force, je tâchais de le pousser à rester immobile, le maintenant en place. « Ed, c’est moi, du calme. On s’occupe de toi d’accord ? Mais il faut que tu arrêtes de bouger. » lui intimais-je, tentant de le calmer avec l’aide de #Yasmine. Concentrée sur l’état du mal en point, n’avait pas remarqué le jeune homme qui était arrivé derrière #Vittorio, armé d’un couteau de cuisine, l’air effrayé. Ce fut le cri de l’infirmière qui me faisait sursauter moi aussi, me mettant en fait de la situation. « On a rien fait… Laissez-nous tranquille. » s’écriait-elle alors que dans un réflexe un peu vain, je me recroquevillais autour du corps de mon ami pour tenter de la préserver. « Je veux pas mourir ! Vous êtes les tueurs ? » s’exclamait l’inconnu, le regard un peu fou. « On ne vous veut aucun mal ! Regardez, on essaye simplement de sauver la vie de cette homme » Evidemment dans ce genre de situation, il y a avait de quoi se méfier de tout et de tout le monde, mais quelque chose au fond du regard de l’individu me laissait penser qu’il était simplement aussi effrayé que je l’étais. Mais la voix fébrile d’#Edward reprenant ses esprits détournait mon attention : « Hei… Heidi ? » Je souriais, malgré mes yeux légèrement embués de larmes. « Oui c’est moi, bouge pas. » Je serrais sa main un peu plus fort pour lui faire savoir que j’étais là et que je ne comptais pas disparaître, qu’il était entre de bonnes mains. Dans mon dos, j’entendais #Vittorio qui tentait de raisonner le désespéré au couteau, en vain. Lorsque je reportais mon attention sur la scène c’était pour voir le couteau de cuisine entailler la main de l’italien et un petit cri m’échappait avant même que je n’ai pu le retenir. Vittorio finissait par reprendre l’avantage désarmant le type avant de lui asséner un coup sur la nuque. « Je l’ai juste assommé … Je crois, je … » Les lèvres pincées, incapable du moindre mouvement, j’observais le corps du type gisant à même le sol. « C’était de la légitime défense. Il est simplement dans les vapes oui » murmurais-je, comme pour essayer de m’en persuader. Et voilà que le tueur venait de nouveau nous glacer le sang : « Vous n’êtes plus en sécurité nulle part … Les mangeurs de cadavres mourront. » Cette fois-ci, je perdais mon sang froid. « Mais c’est un putain de malade ! » Mélange d’angoisse et de colère, j’étais d’une humeur explosive. « Ca va Vitto ? » ne pouvais-je m’empêcher de m’inquiéter alors que le jeune homme avec nous (#Kane) prenait la décision de s’occuper de sa plaie et de s’inquiéter du cas de notre nouvel agresseur : « J’ai un pouls. » lâchait-il finalement, m’enlevant un poids des épaules. Si Vittorio me devait un repas, je ne comptais pas le partager avec lui à la cantine de la prison du coin. « Bon Edward, tu m’entends ? Il faut que tu t’accroches d’accord ? C’est pas le moment de nous laisser. Alors si tu as le courage, c’est le moment de te ressaisir » le houspillais-je un peu, de moins en moins rassurée d’être ainsi exposée, sur le pont principal. « D’ailleurs, il n’y a pas moyen qu’on puisse le déplacer dans un endroit moins exposé ? » demandais-je à l’attention du reste du groupe, pas rassurée à l’idée d’avoir autant d’angles morts dans ma vision par lesquels pouvait surgir le malfrat.

Couleurs :burger:

Le cauchemar semblait ne pas être prêt de finir. L’homme au couteau apeuré devenait dangereux et les mains toujours sur la plaie d’@Edward Fitzgerald qui semblait se réveiller un peu au son de la voix d’@Heidi Hellington, Yasmine osait à peine regardé la scène qui se jouait sous ses yeux, ces derniers emplies de lame alors qu’elle priait pour un peu d’aide. « Doucement mon gars … On est comme toi, on veut juste sortir de ce merdier … Doucement … baisse ton couteau. Doucement … » L’homme au couteau semblait presque fou - sans doute sous le choc lui aussi elle doutait de plus en plus qu’il soit le coupable de ce massacre. « Laissez- moi ! Je ne vous laisserai pas faire, je veux pas mourir ! Vous entendez ? Je veux pas mourir ! » La suite avait été trop vite, le coup de couteau, la bagarre et elle impassible qui regardait le sang de @Vittorio Giovinazzo couler la lèvre tremblante. Jusqu’au bruit sourd d’un corps qui tombe sur le sol, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que l’agresseur était au sol. « Je l’ai juste assommé … Je crois, je … » Elle était resté silencieuse alors que Kane allait se charger de vérifier le pouls de l’homme. Il ne peut pas être mort… C’est ce qu’elle répète dans sa tête refusant une nouveau mort sur ce bateau. « J’ai un pouls. » Un soupire de soulagement sort de ses lèvres à cette affirmation. « Mets le en position latérale de sécurité. » La moindre des choses qu’ils pouvaient faire. Même si il était l’agresseur, la voix qui à nouveau s’échappait du haut parleur leur donnait l’assurance qu’il n’était pas le tueur. Que le fameux psychopathe rodait encore et était prêt à tueur les mangeurs de viandes qui avaient osé venir sur ce bateau. « Il reste de quoi faire un pansement ? » Impassible Kane avait continué de fouiller pour trouver de quoi faire un pansement. « Je crois que non… » Et cette affirmation était presque aussi effrayant que si on venait de lui dire que le tueur n’était pas loin. « Sinon je peux aller à l’infirmerie. » L’idée ne lui plait pas mais il faut absolument arrêter le sang de couleur et faire quelque chose pour celui qui leur a sans doute sauvé la vie. « Tu sais où c’est ? » Il fait non de la tête et elle sait ce qu’il lui reste à faire. « D’accord je… Je vais y aller. Vitto va venir avec moi. » Il a l’air de savoir se battre et Kane peut comme ça rester avec le blessé il faut quelqu’un qui sait quoi faire au cas ou il se péjore. « Prends ma place Kane, on sera vite revenu. » Du moins elle l’espère. Pas vraiment rassurée à l’idée de se promener sur ce bateau de l’horreur. Heidi quand à elle continuait de parler avec Edward, finissent par poser une question plutôt délicate. « D’ailleurs, il n’y a pas moyen qu’on puisse le déplacer dans un endroit moins exposé ? » Son regard sur l’infirmière, Yasmine était restée un moment sans bouger… « Je… Je ne sais pas. J’ai peur qu’il se mette à saigner plus encore… Peut-être qu’on peut essayer de ramener quelque chose pour le transporter. » Il y avait des lits la bas qu’ils pourrait peut-être utiliser comme civière. Au moins ce voyage à l'infirmerie ne serait pas vain. « Est-ce que ça va pour toi Vitto ? » Parce que c’était aussi l’embarqué dans cette aventure, le pousser à venir avec elle et à se mettre en danger à nouveau, pour lui et sa main mais aussi pour un inconnu.

Couleurs :

Contre toute attente, au milieu de la panique, en plus d’avoir récupéré et sauver #Sofia d’un écrasement potentiel, j’avais réussi à retrouver #Elio qui ne tardait pas à se frayer un chemin jusqu’à nous, dans notre petit renfoncement de sécurité. Le jeune homme s’inquiétait aussitôt de l’état de la jeune femme que je n’avais pas lâché d’une semelle depuis avant de répondre en me rassurant à mes interrogations sur son état à lui. Après quelques paroles futiles échangées pour tenter de dédramatiser, la gravité et l’urgence de la situation nous ramenaient bien vite à la réalité et je suggérais de ne pas rester dans le coin à attendre sagement l’arrivée de ce fou furieux. « La sécurité a fermé les portes, soi-disant pour nous protéger. J’ai plutôt l’impression qu’ils ne savent pas quoi faire. Ce mec est un psychopathe… J’ai vu ce qu’il a fait et… Je ne crois pas qu’il ait le moindre scrupule. » Un frisson parcourait mon échine alors que je songeais à ce qu’Elio avait dû voir. « Tu peux être certain que cette histoire va faire les gros titres et que l’entreprise va avoir à répondre de tout ça devant le tribunal. » Si j’étais venu sur ce bateau dans un but purement ludique, je savais pertinemment qu’ABC avait missionné un autre stagiaire pour venir couvrir l’événement et je comptais bien m’assurer personnellement que la réalité des événements serait correctement relatée. C’était tout bonnement inadmissible de mettre la vie d’autrui en danger de cette façon. Car si Hungry Jack’s n’était pas responsable de la santé mentale de ses adhérents, l’entreprise en revanche portait sur ses épaules la sécurité d’une centaine de passagers et le moins que l’on pouvait dire c’était que l’équipe n’était pas entraînée à faire face aux situations de crise. Je sentais le regard de Sofia qui allait et venait entre Elio et moi. « On va mourir. On va tous mourir. Il peut arriver à tout moment. Faire un massacre. Tous nous tuer. » répétait-elle, en proie à la panique et je prenais alors doucement son menton entre mon pouce et mon index pour la forcer à me regarder droit dans les yeux. « Calme-toi, on est là. Promis, il ne touchera pas à un seul de tes cheveux. » C’était peut-être un peu présomptueux de ma part compte tenu du fait que j’étais loin d’être une armoire à glace, même face à Elio, je ne ferais pas nécessairement le poids. Mais je savais parfaitement que ni lui, ni moi ne laisserions ce psychopathe faire le moindre mal à la jeune femme.  « J’étais avec un… ami… Je vais essayer de le ramener ici… Les gens sont complètement fous là au milieu. On dirait qu’ils ont tous subi une lobotomie. » reprenait finalement Elio. « Fais attention à toi » disait-elle et Elio de répondre : « Ca va aller. » en embrassant son front « Et reviens vivant surtout. Je m’en voudrais que ça soit la dernière tenue que tu aies porté de ta misérable existence » lui lâchais-je, un petit sourire en coin aux lèvres, en faisant clairement référence à cette immonde blouse verte qu’il se trimbalait sur le dos pour je ne savais quelle raison. Et voilà qu’à peine Elio disparu, elle se remettait à parler toute seule, paniquant à moitié : « Ce n'est pas une peccadille. Qu'elle souffle. Ce gars est fou. Il va tous nous descendre. » Et commençant à perdre patience, je plaquais un index sur ses lèvres. « Tu me fais confiance ? Alors tout va bien se passer. » affirmais-je, déjà en train d’élaborer la suite de nos agissements. « On fait quoi ? On attend sagement ici ? qu'Elio revienne avec son. Enfin. Tu vois, bien. Elio ou le psychopathe. » Ses pensées faisaient clairement écho aux miennes. Aucun de nous deux n’était d’avis de rester planter là, pourtant je ne voulais pas perdre Elio une seconde fois. « On attend. Si dans dix minutes il n’est pas revenu, on bouge. » La mobilité, c’était une de nos meilleures chances si le tuer se baladait sur le bateau à la recherche de sa prochaine victime. Et j’avais également conscience que rester dix minutes, seuls, sans rien à faire ne serait pas mince affaire avec Sofia qui était à deux doigts de faire une syncope. « En plus, en dix minutes, je sais parfaitement ce qu’on pourrait faire pour passer le temps et se détendre un peu » lâchais-je, un petit sourire en coin, malicieux sur les lèvres alors que je lui lançais un regard lourd de sous-entendus. En réalité, j’avais parfaitement conscience que ce n’était ni le lieu, ni le moment de jouer à ce genre de jeu, mais je n’avais pas d’autres idées pour tenter de la faire penser à autre chose qu’à l’urgence de la situation. « En plus, dans le pire des cas, il y a pire comme mort. » insistais-je, avec un petit rire un peu nerveux. Pendant que je l’embêtais volontairement, toujours fermement accroché à elle, je guettais les alentours, à l’affut de la silhouette d’Elio, qui finissait par arriver : « Je… Je ne l’ai pas trouvé. Je crois qu’il faut vraiment qu’on trouve un moyen de sortir d’ici. Les esprits commencent à s’échauffer. Certains essayent de défoncer la porte… Je ne sais pas pour aller où mais… » Je ne pouvais qu’acquiescer mais le psychopathe ne m’en laissait pas le temps : « Vous n’êtes en sécurité nul part. Les mangeurs de cadavres mourront. » Cette fois-ci l’annonce me glaçait un peu le sang, mais je tâchais de réagir avec ma désinvolture naturelle, pour ne pas entraîner Sofia avec moi. « Décidément, qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez vous, les Australiens ? » soupirais-je alors qu’Elio y allait de son petit commentaire : « C’est quoi ce délire ? Pourquoi personne trouve d'où vient ce bruit et va l’arrêter ? Au lieu de nous tenir enfermés ici. » La panique reprenait de plus belle et même dans notre petit coin les choses devaient vraiment compliquées. Je tenais fermement Sofia contre moi, dans l’espoir de ne la perdre alors qu’elle s’était accrochée également à Elio. « Oh mon dieu ! On peut pas la laisser comme ça ! » s’écriait-elle en remarquant une jeune femme qui se faisait piétiner par la foule. Incapable de regarder la scène, j’avais détourné les yeux, les lèvres pincées, clairement écœuré, Sofia s’éloignait alors pour la rejoindre. « Elle est morte. » la sentence tombait, irrévocable et si jusqu’ici je trouvais encore l’énergie de donner dans les faux semblants, d’amuser un peu la galerie, j’avais le cœur au bord des lèvres et cela n’avait rien à voir avec le mal de mer. « On fiche le camp d’ici ! » m’exclamais-je aussitôt. « Et toi, tu nous lâches plus d’une seule semelle. » dis-je, autoritaire à l’attention de Sofia, dont j’attrapais aussitôt la main, enjoignant Elio à faire de même « Je refuse de te ramasser dans cet état. Quant à toi, c’est fini les excursions de ton côté, tu restes avec nous » ajoutais-je en plantant mon regard dans celui d’Elio. « En bougeant, on aura beaucoup plus de chances de ne pas le croiser et qui sait, peut-être qu’on trouvera l’illumination en chemin » C’était l’inaction le pire, l’attente, rester là à rien faire en regardant tout le monde paniquer, sans rien pouvoir faire. J’avais besoin d’occuper mon cerveau, même si c’était en vain, même avec du vent. Alors, mes doigts entrelacés à ceux de Sofia qui tenait Elio, j’avançais en quête d’une issue loin de la foule.

Couleurs :