Doublement embêtée maintenant, la jeune femme avait regardé son nouvel interlocuteur (@Emre Erdogan) avec un air désolé s’excusant plusieurs fois en s’assurant qu’elle ne l’avait pas blessé avec son ciseau. Aussi vite elle s’était éclipsée pour retrouver son poste à l’infirmerie avec les fameux ciseau qui lui avait tout de même valu quelques mésaventures. « Ca va Yasmine tu fais une drôle de tête ? T’as vu quoi là bas ? » Lui avait demandé son collègue, un peu lourd qui avait déjà tenté de draguer deux des jeunes filles qui étaient venues se plaindre à l’infirmerie de mal de mer. Prétextant elle aussi que c’était le bateau qui la rendait un peu mal, elle avait repris place sur le tabouret près du brancard. L’une de ses collègues était venue se placer à côté d'elle pour lui parler de son nouveau né, de sa chambre, de tout ce qu’elle avait acheté pour lui. « Je l’ai quitté depuis 2 minutes mais il me manque déjà. Lui sa petite chambre, ses peluches même son humidificateur, je l’ai acheté pour sa chambre mais je crois que je vais en mettre partout maintenant. » Souriant par politesse, assez peu intéressée en vrai, Yasmine était tout de même heureuse de passer le temps. L’infirmerie étant bien vide depuis de longues minutes.  Alors quand le ventre de ses acolytes avait commencé à gargouiller Yasmine s'était portée volontaire pour aller chercher à manger . Autant en profiter avant que le monde commence à affluer en rechercher d’aide. Alors qu’elle tentait de trouver un bar son regard avait croisé celui d’un homme qui ne lui était pas inconnu (@Tommy Warren) et qui arrivait avec son plateau de frite en main. Souriant un peu gênée elle n’avait pour autant pas changé de trajectoire. Se permettant même un sympathique. « Vous avez retrouvé un pantalon à votre taille à ce que je vois. » Alors qu’elle le croisait et attrapait par la même occasion deux cônes de frites qui feraient patienter ses collègues le temps qu’elle trouve les hamburgers.

Couleurs :

Oui, son visage me disait bien quelque chose, mais je n’arrivais pas à mettre un nom dessus, pourtant j’avais l’habitude de me souvenir des prénoms des personnes que je rencontrais, mais là ça m’était impossible, impossible de me souvenir. C’était tout de même bizarre, je n’ai pas vraiment un entourage spécialement aisé, certes je vis très bien, même sûrement mieux que la plupart des personnes ici, mais pour cette jeune femme, j’avais l’impression que son niveau de vie était encore bien au-dessus ce qui compliqua ma réflexion. Une fois que je me suis présenté ses yeux s’écarquillèrent, comme si elle avait enfin réussi à me remettre, mais pour moi c’était toujours une inconnue. « Mais noon! » Me dit-elle une fois de plus. Je fus encore plus surpris quand elle m’affirma que l’on s’était déjà vu. « Enfin, si! On s'est déjà croisé! » Je ne savais pas trop quoi lui dire, je pensais sûrement qu’elle le prendrait mal si je lui disais que je n’arrivais pas à la reconnaître, ce qui est compréhensible. « Je suis toujours un peu confus, excuse-moi. On ne peut pas dire que j’ai une grande mémoire en ce moment. » Il y avait pas mal de changement, surtout à mon niveau. Je commençais à reprendre confiance en moi, à ressortir et avec Milena aussi ça commençait un peu s’accélérer. Je ne savais toujours pas où cela pouvait nous mener, mais au moins on aurait essayé. « Eva! Eva Adams! La copine de Dany, la crémaillère, les anniversaires, les soirées à la colloc... » Et là ce fut le déclic. On s’est effectivement vu plus d’une fois, mais ça faisait tellement longtemps que je ne l’avais pas vu et que je n’avais pas de ses nouvelles, même par le biais de nos amis en commun. C’est tout un tas de souvenirs de l’université qui refaisaient surface. Ça fait tellement longtemps et ce n’est pas vraiment une période de ma vie dont j’ai l’habitude de me souvenir, mis à part les conneries que j’ai bien pu faire avec Zach. « Ca fait vraiment bizarre de te voir, ici! » Ça fait toujours bizarre de retrouver une ancienne connaissance avec qui on a perdu contact, mais ça me faisait plaisir de la revoir. « Je ne pensais vraiment pas te revoir ici, ça fait tellement longtemps. 10 ou 12 ans même peut-être ? » Oui, nous nous étions perdus de vue après que je sois diplômé, comme beaucoup de mes amis à l’époque et c’était bien dommage. Je voulais lui poser un peu plus de questions sur ce qu’elle était devenue, mais elle m’adressa de nouveau la parole. « J'allais chercher à boire. Tu m'accompagnes? » Finalement, ça pouvait bien attendre, on allait sûrement passer une partie de la soirée ensemble. « Avec plaisir, c’est toujours plus agréable de passer une soirée avec quelqu’un qui ne m’est pas inconnu. Je te suis. » Lui dis-je. « Alors qu’est-ce que tu es devenue ? Toujours dans le domaine journalisme ? » J’avais un doute, mais je me souvenais qu’elle faisait des études dans ce domaine à l’époque, ou peut-être pas du tout. « Ça me rappelle tellement de souvenirs de te revoir et ça ne me rajeunit pas du tout. » Lui dis-je avec un large sourire.

Ca pour une surprise, c'en est une sacrée! Revoir Alvaro et en plus, capter que c'est aussi ce mec dont me parle ma meilleure amie de temps en temps, j'en reviens pas. Il fallait que je le dise à Milena aussi vite qu'il aura le dos tourné pour ne pas être trop grillée. Je suis sure que pour le coup, elle aura pleins de choses à me demander! J'ignore pourquoi je n'avais pas fait le rapprochement plus tôt, d'habitude, j'avais les connexions assez bien faites mais semble t il que pour ce coup là, je sois passée à côté. Mais j'étais de nouveau toute excitée de revoir une connaissance, on peut même dire un pote de l'université même si nous n'étions pas forcément très proche. En tout cas, je n'avais pas vraiment de mauvais souvenirs de lui. Je me souviendrai toute ma vie de cette fois où il m'a sauvé la vie en allant m'acheter des fringues alors qu'on m'avait volé les miennes dans une cabine d'essayage. Sacré moment.
Bon, je suis contente qu'il me reconnaisse à son tour. J'avoue que j'aurai été vexée si ca n'avait pas été le cas. Même si j'ai eu un moment de doute, j'ai finis par le remettre alors j'en attendais autant de lui. J'avais tendance à penser que je n'étais pas une nana banale dont on ne se souvenait pas. Mon caractère et mon charisme certains font que je marque les esprits, dans un certain sens. Bon par contre, il allait peut être foutre mes plans en l'air pour ce soir. Moi qui voulait me faire passer pour quelqu'un d'autre, être dans la peau d'une jeune femme libérée et totalement décalée, ça allait pas vraiment être possible. Je ne pouvais pas mentir à quelqu'un que je connaissais et ce même si je ne l'avais pas vu depuis une dizaine d'année. Ouais, 12 ans, c'est ça! 12 ans quand même, c'était passé assez vite et en même temps, certaines choses me paraissaient vraiment lointaines. Enfin bref, c'était partie pour aller vers le bar. Toujours! tiens, j'étais étonnée de voir qu'il se souvenait de ça. J'avais un large sourire sur mes lèvres, assez fière de moi aussi. Je travaille à ABC Radio. Rédactrice en chef. eh oui monsieur. Bon, j'étais co-rédactrice en réalité mais c'était bientôt de l'histoire ancienne. Bientôt à moi le poste, pour de bon!
On était devant le bar et je balai du regard l'ensemble des pancartes affichées au mur, où l'on pouvait donc lire ce qu'ils proposaient. Tout semblait être fait pour perdre le client. Des noms de pirates pour désigner des boissons. Serveur! S'il vous plait! je fais signe à l'un d'entre eux de venir vers nous, bien qu'ils semblaient tous très occupés. Je n'aimais pas attendre. Mettez moi... 5 verres de vodka tiens! et le double de shooters... le Jack tien!    j'ignorai de quoi il s'agissait réellement mais bon. Je me tourne alors vers Alvaro qui se demande surement pourquoi je commande tant de boisson. Je suis pas seule, t'en fais pas! J'ai croisé un groupe de mec la bas! Ils ont soif! et moi aussi tiens! Et toi? tu deviens quoi? je viendrai doucement à glisser vers les conversations plus intime, j'avais bien envie de savoir s'il avait une nana et voir quelles étaient ses intentions envers Milena.
Soudain, une envie très pressante me prend, et quand ca vient, ca prévient pas en général. J'ai surtout intérêt à pas trop traîner. Comme j'ignore combien de temps ça va prendre au serveur de préparer nos boissons,il faut que je m’éclipse. Bon dis, euh, tu peux gerer ça? Faut que j'aille au petit coin. Truc de nana. Tu vois les mecs la bas, les 3 grands gaillards. C'est pour eux aussi les verres. Tu apportes le plateau et j'vous rejoins? Dis leur que tu viens de ma part! je grimace doucement, il a peut être pas du tout envie d'aller avec eux, mais tant pis. Ou au pire, tu m'attends! J'en ai pas pour longtemps! je lui laisse pas vraiment le choix, je fais demi tour et je me faufile pour aller trouver les toilettes.

Anton qui est toujours à mes côtés se commande du scotch. Ouais c’est pas mal comme choix, mais ça fait petit joueur à côté de ma commande de vodka. Je suis un peu plus impressionné quand il parle de shots. Un sourire se forme sur mon visage, là on parle de choses sérieuses. J’ai l’impression qu’on va squatter le bar pendant un moment maintenant qu’on y est. J’ai bien prévu de boire jusqu’à plus soif.

« Bonne idée pour les shots. »

Je lève le pouce pour lui montrer mon approbation.

« J’ai un faible pour la vodka, mais la tequila fera l’affaire. »

Anton me demande si j’aime pas les frites et je fronce un peu le nez.

« Un peu trop huileuses à mon goût. Je suis surtout venu pour l’alcool. D’ailleurs on va planter la tente au bar je pense. Enfin moi ça me va. »

Il me demande pourquoi j’ai fait des pieds et des mains pour avoir une invitations. J’ai un petit peu répondu déjà avant à cette question mais je lui réponds de bon coeur.

« J’aime les soirées gratuites comme ça. C’est pas la bouffe qui m’intéresse, mais l’alcool comme je t’ai dit. J’ai décidé de m’en mettre plein le nez et je rentrerai chez moi au petit matin avec un taxi ou un bus. Plutôt un bus en fait, j’ai pas envie de me ruiner en taxi après une soirée gratuite, ce serait tout gâché. »

Y’a du monde qui arrive au bar et je reconnais une tête parmi tout ce monde. Eva, une cliente fidèle du Starbucks. Elle a l’air d’être dans une conversation profonde avec un type alors je ne la dérange pas. Et puis pour dire quoi ? Non un simple sourire si elle croise mon regard suffira. J’entends sa commande et je me dis qu’ils vont bien s’amuser avec tout cet alcool.

Mon premier verre de vodka est devant moi, je le prends pour le boire d’un coup sec. J’enchaîne le deuxième. J’ai besoin de sentir l’alcool couler dans mes veines. Je n’ai même pas pris le temps de trinquer avec Anton tellement j’étais pressé. Je suis maintenant plus relax avec ma bière et je me décale du bar pour laisser la place aux gens. Je sors mon téléphone de ma poche pour regarder si j’ai des likes sur ma photos instagram de tout à l’heure et je fronce le nez de voir que je capte pas de réseau ici.

« Rha ça capte pas. J’espère que y’a du wifi, même si j’en doute. »

Je vais déjà dans les réglages pour voir s’il y a un wifi lié au bateau.

« Une raison de plus de boire. Oublier que y’a pas d’internet. Ouais je suis un peu accro à la nouvelle technologie… »

Je l’avoue sans peine.

Parait-il que @Edward Fitzgerald savait ce qu'il était en train de faire concernant son opération séduction vis-à-vis d'@Eva Adams ... Bon, soit. Après tout c'était lui qui voyait, Vittorio trouverait bien son bonheur ailleurs en terme de gente féminine ... D'autant plus que cette Eva ne lui inspirait pas confiance, celle façon de s'éclipser en vitesse pour éviter les questions, il trouvait cela suspect. A moins que ce ne soit simplement une déformation professionnelle de sa part ? Il avait tendance à voir des comportements suspects partout. « Tu n’as pas à t’inquiéter, je suis certain que ce n’est pas une tueuse en série. » Oh, sans doute, quoi que dans ces cas-là il était clair que l'habit ne faisait pas forcément le moine ... Mais ce n'était pas vraiment ce qui inquiétait Vittorio, qui malgré tout n'avait pas insisté et s'était contenté d'une œillade dubitative du côté de la jeune femme. « C’est pas la première chose qui me serait venue en tête à moi. » avait de son côté rétorqué @Kane Williamson, après avoir admis qu'il était bien musicien mais que cela n'était pas son métier. Du côté d'Edward on n'était ni musicien ni adepte de tatouages visiblement «Ce n’est pas la peine de me regarder comme ça, je ne suis pas tatoué. Je ne veux même pas qu’une aiguille dans ce genre touche ma peau. » Le sourire gentiment railleur, Vittorio avait questionné « Peur d'être confondu avec un voyou ? Ou simplement peur du tétanos ? » parce que quitte à faire dans le cliché autant explorer toutes les possibilités qui s'y rattachaient. Et le voilà à nouveau qui s'en faisait pour la belle Eva, pour quelqu'un qui savait ce qu'il faisait il semblait quand même bien accroché, l'héritier « Si elle est pas revenu dans dix minutes on partira à sa recherche. Enfin, vous partirez à sa recherche. » Non, Edward se débrouillerait sans doute très bien tout seul « Pour tenir la chandelle ? Merci, mais j'préfère encore rester avec toi pour qu'on compare nos peintures de guerre. » Un sourire amusé sur les lèvres, l'italien ne l'avait en tout cas pas suffisamment mis en veilleuse pour échapper à la question évitée précédemment « Mais sinon on sait toujours pas ce que Vitto fait dans la vie non plus. C’est peut être indiscret comme question… Moi en tout cas je suis Pompier. Comme ça y’a plus de mystère. » L'air sincèrement surpris, parce que Pompier n'aurait jamais fait partie de ses paris potentiels concernant le domaine de travail du blond, il avait laissé échapper un léger sifflement admiratif « Classe. Qui sait, c'est peut-être toi qui réussira à choper miss Champagne ... L'uniforme il parait que ça fait toujours son petit effet. » Mas il évitait encore la question, c'est vrai, et histoire de ne pas passer pour un mauvais bougre il avait consenti à répondre en haussant les épaules « Congé sabbatique ... reconversion professionnelle, je ne sais pas encore. J'donne des conseils juridiques sur le net, en attendant. » Voilà, c'était une partie de la vérité, et définitivement Vittorio n'arrivait pas à admettre à voix haute qu'il puisse être l'assistant de quelqu'un ... Et pourtant dieu sait que Cora lui donnait suffisamment de choses à faire pour qu'on ne puisse pas dire qu'assistant était un job sans intérêt.

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Je commençais à me demander si ce Vitto n’avait pas quelque chose contre moi, il mettait de plus en plus de sous-entendu dans ses mots, mais bon ce n’est pas la première fois que l’on me faisait ce coup-là et ce n’était clairement pas la dernière fois et ce n’est pas comme si j’apportais une grande attention à ce que la basse population pensait de moi. Si à l’époque je devais prendre pour moi et m’intéresser à tous ce que l’on disait à mon sujet, je serais sûrement pendu à l’heure actuelle, on ne peut pas dire que la presse voyait d’un très bon œil la personne que j’étais, ni même ma famille tout court. « Peur d'être confondu avec un voyou ? Ou simplement peur du tétanos ? » Rétorqua @Vittorio Giovinazzo. Je ne fis pas plus attention à ses mots qu’à ce qu’il a bien pu me dire jusqu’à maintenant, me contentant d’une simple réponse. « Pas spécialement. Je ne veux pas faire quelque chose qui, je sais, me déplaira plus tard. Je fais attention à ce que je fais. » Ça aurait été dommage que la seule personne pour qui j’avais trouvé un minimum d’intérêt ne nous retrouve plus et c’était seulement d’avoir à l’idée de passer la soirée avec eux ou seul qui me dérangeait vraiment. « Si elle est pas revenu dans dix minutes on partira à sa recherche. Enfin, vous partirez à sa recherche. » Visiblement le jeune tatoué (@Kane Williamson) était plus intéressé pour parler de tatouage ou de la vie et le beau temps. « Pour tenir la chandelle ? Merci, mais j'préfère encore rester avec toi pour qu'on compare nos peintures de guerre. » C’est bien ce que je me disais, leur conversation était des plus ennuyante et ça me désolait un peu de devoir rester encore quelques instants avec eux et de les écouter parler de tout et de rien. « Ne vous inquiétez pas, je ne vous oblige en rien. Je trouve ça simplement plus divertissant que de parler de la pluie et du beau temps. » Leur vie et sûrement très intéressante, ou pas, mais j’ai bien assez de problèmes et de questionnements dans la mienne pour pouvoir trouver ça intéressant d’en parler. « Classe. Qui sait, c'est peut-être toi qui réussira à choper miss Champagne ... L'uniforme il parait que ça fait toujours son petit effet. » Un nouveau pic du barbu à mon égard, mais foutaise, si ça lui faisait plaisir et que ça le divertissait, j’étais heureux de lui servir de source d’imagination. « Congé sabbatique ... reconversion professionnelle, je ne sais pas encore. J'donne des conseils juridiques sur le net, en attendant. » Finit-il par avouer. Sans grande surprise pour ma part, mais je ne voulais pas tellement souligner ce point, lui montrer un semblant d’intéressement aurait été une erreur de ma part. Je restais donc silencieux, écoutant d’une oreille leur conversation histoire de faire passer le temps.  

J’ai déjà un peu trop bu, peut-être parce que ça faisait trop longtemps que je n’étais pas sorti ou parce que j’ai perdu mon groupe de potes - si je peux les appeler comme ça. J’avais réussi à me greffer à un groupe de filles que je comptais bien draguer comme il se doit - mais de toute évidence elles étaient toutes frigides ce soir. J’avais fini par lâcher l’affaire pour me rendre au bar et commander une nouvelle boisson en cherchant une prochaine proie. Cette soirée organisé sur un bateau semblait être une occasion en or, mais soit j’avais perdu mes talents de dragueur soit ma belle gueule ne faisait pas d’effet ce soir. En tous les cas, c’était un peu la déch’ depuis que j’étais arriver et attrapant une nouvelle bière j’avais jeté un regard aux deux hommes à côté de moi. (@Aaron Kennedy & @Anton Malikov) de toute évidence pas beaucoup mieux lotis que moi… Quoi que... Si les meufs avaient un balaie dans le cul, j’aurais peut-être un peu plus de chance avec un mec ce soir… Même si j’étais ouvertement bisexuel ça faisait un petit moment que je n’avais plus eu d’aventure avec une homme, et j’étais un peu rouillé il faut croire. Mais pour que ça arrive, encore fallait il que j’en trouve un qui était aussi attiré par les hommes et j’avais peut-être fait bonne pioche avec l’un des deux hommes. « Je peux me joindre à vous ? J’ai perdu mes potes - et je les soupçonnes même d’être passé par dessus bord. Ils sont assez cons pour l’avoir fait. » Un petit bain de minuit. « Et je commence à croire que les bouffeurs de burgers sont tous coincés du cul et asociales. » D’un air plus qu’entendu j’avais regardé le brun avec sa coupe à la Elvis ( @Aaron Kennedy) de haut en bas. « Enfin… Peut-être pas tous. » Avec un sourire un peu charmeur avant de reprendre une gorgée de ma bière et jeter quand même un regard à l’autre homme. « Je m’appelle Elio au faite. » Tendant ma main vers l’un puis vers l’autre je les avais serrées avec ferveur s'incrustant complètement dans leur conversation et ce sans aucune gêne.

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Je ris quand @Vittorio Giovinazzo compare les tatoués à des voyous. Mes parents avaient aussi ces apriori mais il s’y sont fait avec le temps. De toute façon ils pouvaient pas faire autrement. C’est vrai qu’avec le vouvoiement c’était pas facile à comprendre mais je parlais de Edward qui irait chercher Eva, pas Vitto et Edward. Je ne fais pas de commentaire supplémentaire à ce propos, mais j’aime bien l’alternative de Vitto, qui est de rester avec moi pour parler tatouages. C’est vrai que vu comme ça on a l’air d’avoir beaucoup plus en commun qu’avec monsieur l’héritier d’un empire. Je remets sur le tapis le sujet du travail de l’italien espérant qu’il y réponde. Il commence simplement par approuver mon métier à moi. Oui je dois avouer que j’en suis assez fier, ça fait effectivement classe d’être pompier, je ne peux pas le nier. Vitto en vient enfin à son métier et on apprend qu’il est en train de changer de voie. J’hoche la tête à sa réponse.

« Conseils juridique, ça doit être intéressant. »

Je dis surtout ça pour répondre quelque chose, mais c’est vrai que ça peut toujours être utile quelqu’un qui s’y connait dans le milieu.

« T’as une carte ou quelque chose ? Ca peut toujours servir. »

Je vois un serveur passer pas loin mais il apporte la même chose, ces coupes avec du semblant de champagne, je ne vais pas m’infliger ça une deuxième fois.

« Je sens qu’elle a dû se perdre en chemin. »

Je parle bien évidemment d’Eva qui est parti pour nous prendre à boire.

« Ou bien elle a trouvé chaussure à son pied. »

Je souris amusé en regardant @Edward Fitzgerald qui avait l’air de vouloir séduire la jeune femme.

« Imaginez elle revient pas. Ca entretiendrait encore plus le mystère sur la personne. »

C’est vrai qu’elle était jolie mais elle ne m’a pas tapé dans l’oeil personnellement. Pas mon genre.

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Alors que je compte prendre un shot commandé par @Anton Malikov , un type @Elio Harrington se joint à nous et il tombe à pic. On vient d’être servi un petit paquet de shots. J’ai laissé ma bière de côté, je la prendrai entre deux shots, parce que oui, je compte faire durer un peu les shots ou je vais être mort en moins de deux. Je n’ai pas envie de vomir sur le bateau, il faut que je sois joyeux, pas complètement défoncé. Je connais mes limites et je tiens bien l’alcool, donc pour l’instant je suis bien. Je ris quand il dit que ses potes sont peut être passé par dessus bord. Je prends un shot de tequila et je le tends à Elio.

« Tiens mec, tu arrives au bon moment ! Tournée de tequila. On est pas des coincés du cul nous. »

Enfin surtout moi. Je ne connais pas vraiment Anton pour dire la vérité. Je le vois qui me mate de haut en bas et je souris en coin. Mon gaydar me dit que y’a moyen mais j’ai un petit coup dans le nez et mon gaydar ne fonctionne pas très bien dans ces cas là, je veux surtout me taper tout ce qui bouge. Il se présente, il s’appelle Elio. Joli prénom. Moi aussi je le mate de haut en bas, y’a de quoi faire avec un corps pareil. Je serre la main du nouvel arrivant.

« Moi c’est Aaron et lui c’est… Anton ! »

Oui lui aussi est bien canon mais mon gaydar m’a dit que y’avait pas moyen alors j’ai pas cherché plus loin de ce côté là. Je fais tinter mon verre à shot avec celui de Elio et d’Anton et je bois cul sec le contenu de celui ci sans les attendre.

« Bon je vais faire une pause dans les alcools fort sinon va falloir que je me trouve un hamac pour dormir sur ce bateau et j’ai pas envie de louper toute la soirée. Ca ne fait que commencer ! »

Je fais d’ailleurs un petit clin d’oeil à Elio après cette phrase car oui, avec tout cet alcool et sa venu, j’ai l’impression que la soirée ne commence que maintenant. On a encore pas mal de shots de tequila remplis devant nous mais je prends ma bière pour y aller mollo.

« Je viens de m’enfiler deux vodka juste avant… Je commence à avoir chaud. »

Je précise parce que Elio vient à peine d’arriver et il me prendrait peut être pour un petit joueur si je disais ça juste après un shot. J’ai pas envie qu’il me prenne pour un gosse qui tient pas l’alcool.

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Un simple sourire du brun charismatique et je comprends que j’ai trouvé ma proie pour la soirée, clairement il n’est pas insensible, un peu alcoolisé aussi sans doute mais je ne suis pas mieux. « Tiens mec, tu arrives au bon moment ! Tournée de tequila. On est pas des coincés du cul nous. » C’est sans rechigner que j’accepte le shot de tequila, j’aime bien cette mentalité. « Moi c’est Aaron et lui c’est… Anton ! » Je plonge mon regard dans celui du jeune homme. « Enchanté Aaron… » Avec un sourire en coin avant de me rendre compte que c’est un peu impolie et de me tourner vaguement vers Anton. « et Anton aussi. » J’espère juste que je me trompe pas, et que je ne suis pas entrain de prendre place au milieu d’un petit couple qui va me le faire payer cher. Je fais tout de même tinter mon verre avec celui des deux hommes l’amenant à mon gosier aussi vite. « Bon je vais faire une pause dans les alcools fort sinon va falloir que je me trouve un hamac pour dormir sur ce bateau et j’ai pas envie de louper toute la soirée. Ca ne fait que commencer ! » Je le regarde un peu étonné. « Je ne te voyais pas petit joueur. » Mais je préfère le garder conscient pour pouvoir tâter un peu le terrain et voir ce qui est possible ou pas. « Je viens de m’enfiler deux vodka juste avant… Je commence à avoir chaud. » J’ouvre la bouche un peu amusé en amenant ma propre bière à mes lèvres. « C’est marrant… Moi aussi j’ai chaud d’un coup. » Le regard en dit long sur mes intentions, ce n’est clairement pas l’alcool qui me rend chaud, et je peux difficilement faire plus expressif que ça. « Bon je voulais me reprendre une portion de frite en vrai, mais j’ai pas vu de serveur depuis au moins dix bonnes minutes. Ils se font peut-être surprendre par l’appétit des gens. Ou alors ils vont chercher les patates eux même en mode éplucheur de tubercules dans le sous-sol. » L’image me fait rire, parce qu’une plantation de pomme de terre dans les sous sol du bateau, ça serait du jamais vu au moins, pas comme ce faux concept original qui a déjà dû être fait mille fois. « Et vous êtes… potes ? » je tâte le terrain tout de même - non pas que je sois contre un plan à trois, ça pourrait être sympa, mais je préfère m’y préparer. Pourtant je sans le Anton pas très chaud, je commence à douter sérieusement de l’hypothèse d’un couple et je me permet d’ailleurs de mater un peu les fesses du fameux Aaron. Mhhh, alléchant.

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Douze ans, douze que l’on ne s’était pas vu, ça ne me rajeunissait vraiment pas. Malgré mes trente-cinq petites années, je me suis mangé tellement d’obstacles et de retournements dans ma vie que j’avais l’impression d’avoir vécu plusieurs vies en une. « Toujours! Je travaille à ABC Radio. Rédactrice en chef. » Rétorqua la jeune femme. Je me suis moi-même étonné, je n’avais pas pu mettre un prénom sur le visage d’Eva, mais j’ai tout de même réussi à me souvenir de ce petit détail qui visiblement l’a aussi étonné. Toujours aussi fière quand elle me parlait de ses réussites, elle n’avait pas vraiment changé. « Finalement ma mémoire n’est pas si défaillante que ça. » Dis-je avec un large sourire. Toujours agréablement surpris, je me suis demandé le pourcentage de chance que l’on avait de se retrouver ici, des statistiques sûrement pas très intéressantes, mais j’étais vraiment loin de me douter que l’on se recroiserait un jour ou l’autre et surtout à une soirée comme celle-ci. « Serveur! S'il vous plait! » Nous étions enfin arrivés au comptoir et elle ne perdit pas de temps pour passer commande. « Mettez moi... 5 verres de vodka tiens! et le double de shooters... le Jack tien! » Enchaîna-t-elle. Ça faisait vraiment beaucoup pour un petit bout de jeune femme comme elle. Elle se retourna, voulant sûrement me donner quelques précisions. « Je suis pas seule, t'en fais pas! J'ai croisé un groupe de mec la bas! Ils ont soif! » Elle m’avait bien précisé qu’elle n’était pas seule, mais ça faisait tout de même pas mal de boissons. « Ça ne m’étonne pas, je suis le premier à sauter sur un bon verre de bourbon, même plusieurs. » Dis-je tout en riant. Enfin, je me suis dit pourquoi pas, ça ne pouvait pas nous faire grand mal. Le serveur commençait à nous servir, quand Eva me posa une question tout en regardant du coin de l’œil celui qui nous a servi. « Et toi? tu deviens quoi? » C’était un peu la question qui tue. C’est vrai que je commençais enfin à être bien, à vouloir avancer dans la vie, me ce n’était pas pour autant que j’avais oublié ce drame et les conséquences qu’il a bien pu avoir. « Oh tu sais, après le décès de Crystal, j’ai connu une très mauvaise période. Je ne savais plus vraiment où j’en étais. » Oui, c’était vraiment la pire des expériences que j’ai bien pu faire, mais je ne voulais pas m’arrêter sur ce point qui n’était pas vraiment très joyeux. « Mais depuis quelque temps ça va un peu mieux, je vais même monter une entreprise de recruteur avec Zachariah. Je ne sais pas si tu l’as connu toi aussi, mais nous nous sommes toujours aussi proches. » Alors que je venais tout juste de finir ma phrase, j’ai remarqué une petite grimace sur son visage, me demandant si c’était par ma faute ou si c’était parce que j’ai parlé de Zach, elle finit par s’adresser de nouveau à moi. « Bon dis, euh, tu peux gérer ça? Faut que j'aille au petit coin. Truc de nana. Tu vois les mecs la bas, les 3 grands gaillards. C'est pour eux aussi les verres. Tu apportes le plateau et j'vous rejoins? Dis leur que tu viens de ma part! » J’ai regardé dans la direction qu’elle m’a montrée, voyant très bien de qui elle me parlait, ils avaient l’air de passer du bon temps, enfin tous sauf un qui visiblement était agacé. « Ou au pire, tu m'attends! J'en ai pas pour longtemps! » J’ai pensé que c’était la meilleure solution, je ne voulais pas tellement m’incruster dans leur petit groupe et en plus je n’avais sûrement pas assez de mains pour pouvoir transporter la totalité de la commande. « Je pense que je vais rester ici, j’ai une bonne place et ne t’inquiète pas pour moi, ça ne me dérange pas d’attendre. » Elle me laissa donc au comptoir. Je ne savais pas vraiment ce que je pouvais faire en attendant, alors je suis resté planté là sans bouger. « Ça va je n'ai pas l'air d'un gros alcoolique avec tous mes verres. »

En réalité Tommy savait bien que d’une manière ou d’une autre il réussirait à refourguer ses frites avec succès, ne serait-ce que compte tenu du fait que la majorité des gens présents sur ce bateau dans le but de s’empiffrer gratuitement savaient à quoi s’en tenir question nourriture. Concept développé et soirée organisée par Hungry Jack, évidemment qu’il y aurait des montagnes de frites, c’était comme débarquer dans un restaurant asiatique et espérer y trouver du riz cantonais : la mauvaise surprise était assez peu probable. Cela n’avait malgré tout pas empêché le brun de faire un peu de comédie auprès de @Aaron Kennedy et @Anton Malikov pour qu’ils allègent un peu son plateau, mais après tout Tommy avait toujours eu ce petit côté un peu caliméro. « C’est bien parce que c’est toi. » avait malgré tout insinué son voisin d’un ton moqueur. « Tu sais où je peux trouver de l’alcool ? Du véritable alcool, pas ce truc … » Du pipi de chat avec des bulles, oui. D’ailleurs l'acolyte d’Aaron n’avait pas manqué de renchérir « S’il y en a, je suis de mèche. Cette boisson c’est de la pisse de nourrisson gazéifiée. Mais certainement pas du champagne. » Certes, mais fallait-il vraiment s’étonner du faux-pas d'une chaîne de fast-food en matière de boisson sophistiquée ? « Oh et puis tu sais quoi, je vais y aller au feeling et faire le tour du bateau pour découvrir un peu tout ça. » Avait-il finalement décidé, et quelques instants plus tard lui et l’homme qui l’accompagnait avaient pris leurs cliques et les claques pour rejoindre l’attroupement formé autour du buffet. « À plus tard … peut-être. » il y avait presque de la déception chez Tommy tandis que filait l’une de ses seules possibilités de sympathiser un peu. Mais soit, il avait encore des frites à servir. Beaucoup de frites. Finalement se rapprocher du bar lui avait alors semblé être le meilleur plan pour tenter d’appâter la population locale avec ses frites – trop – salées. « Vous avez retrouvé un pantalon à votre taille à ce que je vois. » Le sortant de sa réflexion la voix féminine lui avait fait un effet familier aussitôt expliqué lorsqu’il avait posé le regard sur sa propriétaire (@Yasmine Khadji). « Et vous votre langue, on dirait. » Remarquant seulement maintenant le logo du poste de secours sur son tee-shirt, il avait repris d’un ton léger « Je comprends mieux le pourquoi des ciseaux. Enfin, quoi que, est-ce que ça veut dire que quelqu’un a eu besoin qu’il lui découpe un orteil en urgence ? » Comme pour appuyer ses propos un convive venait d’écraser le bout de sa chaussure sans prendre la peine de s'en excuser « À ce rythme-là le mien devra bientôt subir le même traitement. D’ici la fin de la soirée mes pieds auront pris une jolie couleur à mi-chemin entre le violine et le magenta. » Mais puisque Tommy faisait partie du décor et de ses employés il pouvait oublier tout de suite l’envie grinçante d’aller faire bouffer sa casquette à l’inconnu.

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Les tatouages, sans grande surprise, étaient un sujet un peu sensible chez Vittorio qui s’agaçait facilement que l’on considère la chose avec dédain. Raison sans doute pour laquelle le ton qu’il employait avec @Edward Fitzgerald se faisait un peu plus cassant que la moyenne … Et puis il faisait partie de ces gens dont « riche » était un trait de caractère à part entière, ces gens qui pensaient que tout pouvait s’acheter, ces gens que Vittorio avait en horreur. Lorsqu’il avait répondu « Pas spécialement. Je ne veux pas faire quelque chose qui, je sais, me déplaira plus tard. Je fais attention à ce que je fais. » l’italien n’avait donc pas surenchéri, bien que l’envie de lui faire remarquer que la décision de marquer sa peau n’était pas moins faite avec attention et réflexion le démangeait grandement. Tandis qu’il était à nouveau question d’@Eva Adams Vittorio avait par ailleurs décliné tout intérêt à son égard, laissant le champ libre à Edward qui s’en satisferait probablement tout à fait. Et puisque devenir aussi suspect que la jeune femme n’était pas une option il avait consenti à donner son métier … ou du moins en partie. « Conseils juridiques, ça doit être intéressant. Tu as une carte ou quelque chose ? Ça peut toujours servir. » En réalité il y avait peu de chances qu’un expert en droit italien lui soit d'une quelconque utilité, sauf s’il décidait de tenter sa chance chez les Vigili del fuoco un de ces jours, mais Vittorio était lui d’avis que de son côté tout contact quel qu’il soit dans cette ville pouvait être bon à prendre. « Pas de carte non, mais si tu as un stylo j’peux te filer mon numéro. » Encore fallait-il avoir un stylo à portée de main. « En fait file moi ton téléphone pour que je l'ajoute, ça ira plus vite. » Ce faisant, Eva n’était toujours pas revenue et impossible désormais de l’apercevoir près du bar, bondé. « Je sens qu’elle a dû se perdre en chemin. Ou bien elle a trouvé chaussure à son pied. » Cette fois-ci c’était @Kane Williamson qui avait lancé vers Edward un regard lourd de sous-entendus. « Imaginez elle revient pas. Ça entretiendrait encore plus le mystère sur la personne. » Comme quoi Vittorio n’était plus le seul à penser que quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire. « Méfie-toi, si ça se trouve elle a un petit côté mante religieuse … » avait-il renchéri à l'intention d’Edward, d’un ton taquin. « Elle va t’attirer dans la cabine du capitaine en te murmurant des mots doux, refermer la porte derrière vous en te laissant admirer son charmant postérieur, et … PAF ! Elle t’aura coupé en deux avant que tu n'aies eu le temps de t’exclamer « Mortecouille, mais quelle est donc cette diablerie ! » … Et toute cette soirée se résumera à un article dans la rubrique faits divers pour disparition inquiétante. » D'accord, il exagérait un peu. Ou peut-être pas. Machinalement et tout en déblatérant des âneries, Vittorio avait jeté un œil à l’écran de verrouillage de son téléphone. « Tiens … plus de réseau. » Autant dire cette soirée avait intérêt à se dérouler sans encombre.

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Je capte bien la façon dont Elio me regarde et ça me plaît bien. Comme je l’imaginais il me traite de petit joueur, alors je me justifie brièvement. Je suis loin d’être un petit joueur. J’avoue avoir chaud et Elio en fait de même. Je souris en coin, parce que je crois que lui ce n’est pas l’alcool qui lui donne chaud, mais plutôt moi. Oui je m’emballe sûrement un petit peu, mais c’est toujours plaisant de se faire des films. Sauf que là vu son regard, ce n’est pas qu’un film. Je me passe la langue sur mes lèvres sans quitter le jeune homme des yeux. Il a bien attiré mon attention, ça c’est sûr. Il dit vouloir une portion de frites et je lui indique le comptoir juste en face.

« J’ai laissé mes frites là bas si tu les veux. Enfin elles sont en mode abandonné depuis dix bonnes minutes. Je sais pas si j’oserai les reprendre à ta place. »

On sait jamais si quelqu’un y a mis du poison entre temps. Oui je suis du genre parano quand je m’y mets. Il nous demande si on est pote et j’hausse un peu les épaules de manière vague.

« Pas vraiment on vient de se rencontrer sur le bateau. C’est l’amour de l’alcool qui nous a rapproché… »

Rapproché c’est un bien grand mot, on a pas fait le tour du monde ensemble ou bien seulement le tour d’un petit atlas relié. Ca serait déjà plus correct vu qu’on ne se connait depuis un quart d’heure max.

« Mais quelque chose me dit que ça va être toi mon nouveau meilleur ami… Sans vouloir te vexer Anton. »

Je fais un léger signe de la main à Anton puis j’enchaîne avec un clin d’oeil appuyé à Elio. Je ne le quitte pas des yeux tout en buvant une longue gorgée de ma bière. Je termine par me lécher les lèvres, toujours en le regardant. Je ne suis pas du tout discret, c’est pas mon genre.

Je ne pouvais pas vraiment leur en vouloir, on m’a souvent dit que j’étais un petit con qui ne respectait rien ni personne, préférant ne pas se mêler à la basse société, sûrement un rare trait de caractère que mes parents ont réussi à me transmettre malgré moi, mais franchement ça ne me faisait ni chaud ni froid que l’on me prenait pour un mec de ce genre-là, si ça pouvait m’éviter de leur adresser la parole toutes les secondes, j’étais heureux. Depuis que j’ai compris les sous-entendus de @Vittorio Giovinazzo ça me donnait encore moins l’envie de m’intéresser à eux, on dit que la susceptibilité est un vilain défaut. « Conseils juridiques, ça doit être intéressant. Tu as une carte ou quelque chose ? Ça peut toujours servir. » Surenchérit le blondinet. Levant les yeux une fois de plus au ciel, ils n’avaient visiblement toujours pas fini leur ennuyante conversation. Je commençais même à me demander si ce n’était pas mieux que j’aille ailleurs, voir s’il n’y avait pas une autre jeune femme avec qui je pourrais passer du bon temps, même passer des soirées dans les bars était finalement plus amusant que d’être à cet endroit. C’est alors que M. tatouage n°2 (@Kane Williamson) regarda dans ma direction. « Je sens qu’elle a dû se perdre en chemin. Ou bien elle a trouvé chaussure à son pied. » Je ne voulais pas me prendre la tête, j’ai alors décidé de lui adresser un simple sourire narquois, cependant je sentais un peu de rage monter en moi, ce n’était pas souvent que l’on me parlait de cette façon. « Imaginez elle revient pas. Ça entretiendrait encore plus le mystère sur la personne. » Il a tout de même réussi à m’arracher un petit éclat de rire, non pas par sa blague plus qu’inutile, mais surtout pas cet intérêt soudain qu’il porta à la jeune femme, qui pourtant n’avait pas l’air de l’intéresser plus que ça il y a quelques instants. « Méfie-toi, si ça se trouve elle a un petit côté mante religieuse … » Enchérit M. tatouage n°2 (@Vittorio Giovinazzo). C’est alors qu’il se lança dans une longue tirade, visant la jeune femme et ce mystère qui, soi-disant, l’accompagnait. « Elle va t’attirer dans la cabine du capitaine en te murmurant des mots doux, refermer la porte derrière vous en te laissant admirer son charmant postérieur, et … PAF ! Elle t’aura coupé en deux avant que tu n'aies eu le temps de t’exclamer « Mortecouille, mais quelle est donc cette diablerie ! » … Et toute cette soirée se résumera à un article dans la rubrique faits divers pour disparition inquiétante. » Sa dernière phrase était particulièrement drôle, ce n’est pas comme si on pouvait déjà dire tout et n’importe quoi sur moi dans les journaux. « Pour des personnes qui ne s’intéressaient pas à cette jeune femme, ni même à moi, vous êtes bien sympathiques de vous inquiéter pour mon sort. » Dis-je sur un ton ironique. Je commençais à me demander si je ne devais pas leur donner des couches, ça me paraissait tout de même peu probable que ça arrive. « Je dois avouer que vous en avez de l’imagination. » Sans vouloir trop les flatter, je devais reconnaître qu’ils n’étaient pas si inintéressants. « Imaginez, un problème survient sur le bateau, on retrouve des cadavres partout et aucune trace de cette fameuse Eva, ça serrait plus que suspect n’est-ce pas ? » Riant, surfant avec l’ironie, tout en voulant leur montrer le ridicule de ce qu’ils venaient de dire. Vitto fit également une remarque sur le réseau absent de nos téléphones portables, ce qui n’était franchement pas très étonnant, nous étions déjà un peu éloignés des côtes de Brisbane. « Et en plus aucun réseau, on serait franchement dans une fâcheuse situation, vous ne trouvez pas ? » Une fois de plus je n’ai pas pu retenir ce petit sourire malicieux.

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