Fallait bien que ça arrive un jour. Que je me blesse au boulot et que je me retrouve à l’hôpital. Je dirai pas que c’est le lot quotidien des pompiers mais c’est quand même un job propice à ça. On est face au danger tout le temps et cette fois ci j’étais au milieu d’un gros incendie. Mon premier. J’étais très nerveux et j’ai essayé de faire de mon mieux mais ça n’a pas suffit. Je ne sais pas si c’était une erreur de débutant ou non, mais je me suis retrouvé assommé par un plafond qui m’est tombé dessus. Heureusement j’avais mon casque, sinon j’ose pas imaginer les dégâts.

Je me réveil à l’hôpital, je ne sais pas combien de temps je suis resté inconscient, mais j’ai mal à la tête. Je n’essaie pas de bouger trop, je me sens pas top. Je referme les yeux et là j’entends un bébé se mettre à pleurer. Je regarde autour de moi et je vois un gosse dans le lit à ma droite, il a de la visite, sa mère on dirait, elle a un bébé dans les bras. J’ai envie de lui dire de faire taire son gosse mais j’oserai jamais faire cette réflexion. Non je préfère souffrir en silence. Je regarde à gauche et il y a aussi un enfant. Est-ce qu’on m’a mis dans le service pédiatrique ? J’appuie assez rapidement sur le bouton pour avoir une infirmière.

On m’explique que je suis ici de manière temporaire, qu’il n’y avait pas de lit disponible chez les adultes mais que ça ne serait tarder. On me dit que ma famille est là, que mes collègues sont passé me voir et ça me fait plaisir mais avant tout je demande des nouvelles sur mon sort, parce que j’ai un gros mal de tête quand même. J’essaie de ne pas m’imaginer le pire. Apparemment j’ai deux cotes fêlées et un trauma crânien, ils vont me garder en observation pour la nuit. Mes parents entre dans la chambre mais pas pour longtemps, les heures de visites sont bientôt terminés. Je suis ensuite déplacé vers le bon service où c’est un peu plus calme et je remercie le bon dieu. Je soupire un peu de soulagement, je suis dans une chambre tout seul. Je sursaute presque quand je vois quelqu’un que je connais à la porte. Yasmine.

« Les nouvelles vont vite à ce que je vois. »

Je souris, content de la voir.

« Ca fait plaisir de te voir et c’est gentil de passer… Je viens juste d’être installé dans cette chambre, j’étais chez les Lilliputiens jusqu’à maintenant. »

Les premiers jours à la maternité n’avait pas été de tout repos. C’était un tout autre moyen de fonctionner ici - des horaires différents des responsabilités différentes aussi et encore tellement de choses à apprendre. Avide de nouvelle connaissance, Yasmine n’avait une fois de plus pas vu la journée passer, demain pas d’hôpital pour elle, elle se retrouverait à nouveau sur les bancs de l’école, une retour aux sources un peu étrange mais qui n’était pourtant pas pour lui déplaire. Mais pour l’heure elle se rendait vers son casier, espérant se débarrasser de sa blouse blanche, croisant par la même occasion l’une de ses anciennes collègue. « Yasmine ! Tu connais bien Kane Williamson ? » Les deux s’étant parler une ou deux fois dans l’enceinte de l’hôpital et la plupart des gens n’étant pas sans savoir qu’il était un bon ami de Josh elle avait hoché la tête un peu inquiétée par cette question. « Oui pourquoi ? » Elle n’était pas sûre de pouvoir dire qu’elle le connaissait si bien, mais il faisait parti des personnes qu’elle appréciait et était heureuse d’avoir un peu renouée avec lui grâce à leur journée ensemble au festival. « J’ai entendu dire qu’il avait eu un accident, je crois qu’il est au deuxième. » Ouvrant des yeux un peu inquiète elle avait tenté de demander plus de détails sans rien décrocher. Allant jusqu’à son casier elle avait enfilé une veste vite fait pour sortir au fast-food le plus proche de l’hôpital et était revenue, encore vêtue de blanc. Les heures de visites étaient terminées mais elle avait le privilège de la blouse blanche et après s'être adressée au bureau infirmier pour être sûre qu’il était en état pour la recevoir elle avait rejoint la chambre 213 où était installé le blond. « Salut Kane. » Avec un léger sourire elle avait passé la tête par la porte comme pour s’assurer qu’elle ne le dérangeait pas. « Les nouvelles vont vite à ce que je vois. » Il semblait plutôt en forme fort heureusement. « Oui mais j’ai promis que je ne vendrais pas mes sources. » Avait-elle dit amusé alors qu’elle rentrait dans la chambre. « Ca fait plaisir de te voir et c’est gentil de passer… Je viens juste d’être installé dans cette chambre, j’étais chez les Lilliputiens jusqu’à maintenant. » Souriant légèrement elle avait levé son bras où se tenait le sac renfermant un burger qu’elle était allé lui chercher, n’ayant pas oublié son amour pour cet aliment lors de leur journée ensemble. « Je ne pouvais décemment pas te laisser manger la nourriture de l’hôpital. » Lui tendant le sachet elle avait pris place au bout du lit le regard un peu inquiet. « Comment tu vas ? T’as voulu jouer les super héros ? » En même temps c’était une variable toujours en place avec son métier.

Ma tête me lance toujours autant mais voir Yasmine me changent les idées et c’est comme si j’avais moins mal. Je bénis son arrivé. Cette soirée est décidément bien meilleur que le reste de cette journée. Moi qui ne pensais pas avoir d’autres visite, c’est vrai que j’ai pas mal de connaissance au sein de l’hôpital, dont Yasmine. Je n’avais pas remarqué le sac qu’elle avait apporté avant qu’elle ne me le tende.

« C’est quoi ? »

Puis je sens l’odeur sans même avoir ouvert le sachet.

« Un burger  ?! Oh punaise t’es la meilleure ! »

J’aurai pas cru que j’allais pouvoir manger quelque chose de si bon pendant mon court séjour ici. Je commence déjà à ouvrir le sachet, oubliant complètement mon mal de crâne pour le coup. Elle me demande comment je vais et je fais un vague signe de tête.

« J’ai connu mieux. »

Je ris légèrement quand elle suppose que j’ai joué les héros.

« Même pas ! J’ai juste fait une erreur de débutant. J’ai pas trop fait attention à l’état de la maison qui se dégradait plus vite qu’on pensait et j’étais au mauvais endroit au mauvais moment… Tout m’est tombé sur la gueule. Ca aurait pu être vachement plus grave que ça, j’ai eu de la chance. »

Je ne fais que répéter ce que ma mère et les docteurs m’ont dit un peu plus tôt, je n’ai pas véritablement de souvenirs de ce qui s’est passé.

« Enfin c’est ce qu’on m’a dit. Pour moi c’est le gros trou noir à partir du moment où le plafond s’est écroulé. »

J’arrête un peu de parler et j’entame le burger avec délice. J’en ferme même les yeux pour profiter à fond.

« Hmmm… Il est délicieux. »

Je fais gaffe à pas m’en foutre partout. Je prends la serviette qui est dans le sachet et je m’essuie les lèvres. Je compte prendre bien le temps de le manger, de le déguster.

« T’as entendu parlé du feu ? C’était un gros feu, mon premier comme ça. Y’a eu quelques blessés mes collègues m’ont dit. Je les ai eu au téléphone rapidement tout à l'heure. Ils se sont comparé à des volcanologues tellement c’était le brasier. »

Je ris un peu et je grimace parce que mes côtes me font souffrir.

« Je me suis fêlé deux côtes. Faut pas que je rigole, ça fait mal. »

Et là je vais en avoir pour de longues semaines avant que ça se remette bien.

« J’ai pas encore demandé combien de temps j’allais être en arrêt… Pas trop longtemps j’espère. »

Je vais me faire chier tout seul sinon à attendre d’être rétabli. Enfin c’est sans compter ma mère qui risque d’être très souvent chez moi et de m’inviter dans la maison familiale. Je suppose que ça fera du bien quelques semaines de repos. Enfin, je n’ai pas le choix de toute façon, je peux pas bosser avec des côtes fêlées.

« Un burger ?! Oh punaise t’es la meilleure ! » Le sourire qui s’inscrit sur le visage de Kane quand elle lui tend le fameux burger vaut bien les quelques dollars qu’il lui a coûté, c’est fou ce qu’on peut faire avec juste une bon steak au milieu de deux tranches de pain quand même. « Disons que je connais un peu les lieux. » Pas ce même service, mais en plus d’avoir travaillé pendant des années elle y a aussi vu son meilleur ami hospitalisé pendant de long mois alors évidemment, elle s’est fait une idée de la qualité de la nourriture avec tout ça et sait qu’un simple repas apporté depuis l’extérieur peut faire revenir le sourire. Cependant elle restait inquiète pour le blond qui bien que souriant avait petite mine. Pas du tout au courant de ce qui avait bien pu lui arriver elle l’avait questionné plutôt sobrement. « J’ai connu mieux. » Elle ne doute pas qu’il a dû se blesser en tentant un sauvetage dangereux, c’est le lot des pompiers. « Même pas ! J’ai juste fait une erreur de débutant. J’ai pas trop fait attention à l’état de la maison qui se dégradait plus vite qu’on pensait et j’étais au mauvais endroit au mauvais moment… Tout m’est tombé sur la gueule. Ca aurait pu être vachement plus grave que ça, j’ai eu de la chance. » Sa bouche s'était ouverte en un « oh » de stupeur face à cette révélation. « Vous n’avez pas des sécurités pour ça ? C’est super dangereux. » Choquée et un peu inquiète qu’il y retourne par la suite elle avait momentanément perdu le sourire. « En tout cas je suis contente que ça ne soit pas trop grave… » Du moins ça a l’air d’aller même si il ne l’a pas clairement dit. « Enfin c’est ce qu’on m’a dit. Pour moi c’est le gros trou noir à partir du moment où le plafond s’est écroulé. » Pas vraiment rassurant. « Tu as perdu connaissance ? » Ca semble un peu logique quand on se prend un toit sur la tête en même temps.

C’est avec plaisir qu’elle le regarde manger goulument. « Hmmm… Il est délicieux. » Souriant un peu fière d’elle elle bombe un peu le torse pour rire. « T’as entendu parlé du feu ? C’était un gros feu, mon premier comme ça. Y’a eu quelques blessés mes collègues m’ont dit. Je les ai eu au téléphone rapidement tout à l'heure. Ils se sont comparé à des volcanologues tellement c’était le brasier. » Elle rit un peu en même temps que lui voyant bien que l’effort ne lui fait pas du bien. « Je me suis fêlé deux côtes. Faut pas que je rigole, ça fait mal. » Fermant les lèvres comme pour les sceller elle garde pourtant un léger sourire. « T’as de la chance alors, je ne suis pas une fille très drôle. » Le petit sourire en coin pourtant la trahit et elle se reprend vite. « Mais je n’en ai pas entendu parlé non, c’était de quel côté de la ville ? » Évidemment elle s’inquiète un peu surtout vu comme Kane en parle. « Je ne travaille plus au service des grands brûlés depuis le début du mois… J'imagine qu’ils doivent être débordés. » Évidemment elle a une petite pensée pour eux. Malgré tous ses anciens collègues lui manquent et son travail aussi. « J’ai pas encore demandé combien de temps j’allais être en arrêt… Pas trop longtemps j’espère. » Elle grimace un peu « Au moins deux ou trois semaine je pense. » Elle le regard un peu désolé, il semblerait que pour lui comme pour elle travailler soit quelque chose d’essentiel. « Tu mangeras pas trop de Burger ein ? Tu risques de perdre ta forme physique et on a encore besoin de nos bons pompiers. » Avait-elle ajouté en riant un peu se souvenant pourtant qu’elle avait promis de ne pas tenter de le faire rire.

En tant qu’infirmière c’est clair que personne d’autre qu’elle connait mieux les lieux. Elle doit en voir passer des plateaux repas dans cet hôpital. Moi j’en ai aperçus quand je suis venu rendre visite à des patients, mais on n’a jamais trop parlé de la nourriture. De toute façon c’est bien connu que la bouffe d’hôpital n’est pas bonne. On parle de ce qui m’est arrivé et elle s’inquiète de la sécurité. Je crois que c’est surtout que j’étais le dernier à entrer dans cette maison en feu et je n’ai pas bien suivi mes collègues dans leurs pas et ça m’est tombé dessus. Littéralement. Elle est contente que ça ne soit pas trop grave, moi aussi. J’hoche la tête à sa question, ouais j’ai perdu connaissance, pas trop longtemps de ce que je me souviens, le temps de mon arrivé à l’hôpital. Je lui dis de pas me faire rire et elle dit ne pas être une fille drôle, ça me fait sourire. Elle me demande un peu plus de précision sur l’appel qu’on a eu, sur ce gros incendie, je prends le temps d’avaler ma bouchée de burger avant de répondre.

« C’était vers l’université. »

Yasmine me dit qu’elle ne bosse plus chez les grands brûlés et j’hausse très haut les sourcils. Ca c’est tout nouveau. Ca date d’un mois seulement. Elle pense que je vais être en arrêt pour au moins deux ou trois semaines. Ouais ça me semble correct, j’espère que ça ne sera pas plus. J’espère aussi que je serai rétabli au bout de ce temps. Je n’ai pas envie de jouer les prolongations. Dès que je verrai le docteur je lui poserai la question pour être fixé sur cette histoire d’arrêt maladie. Je souris quand Yasmine me dit de ne pas manger trop de burger pour pas perdre ma forme physique.

« T’inquiètes pas, je mangerai bien. Je sens que je vais faire un stage chez mes parents pendant une semaine déjà. Ca va bien me reposer. »

J’ai la chance d’avoir encore mes deux parents et pas loin. Je n’ai jamais quitté Brisbane, sauf pour faire un road trip de six mois mais là encore je n’ai pas quitté mon Australie natale.

« Je reprendrais le sport dès que possible. J’ai pas non plus envie de perdre ma forme. Je demanderai au docteur si y’a des sports que je peux faire sans crainte. Peut être de la natation… »

Ca me paraît inoffensif comme sport, je me trompe peut être.

« Je viendrais aussi vous apporter des donuts pour vos pauses cafés. Et je suis sûr que j’irai quand même à la caserne. Ca va trop de manquer. »

Parce que j’aime vraiment mon boulot mine de rien. Une chose est sûr, c’est que je ferai beaucoup plus attention à partir de maintenant pendant les interventions. Je n’ai pas envie de me tuer au boulot, même si je sais que c’est dangereux.

« T’es à quel service maintenant ? Que je me plante pas. Comment ça se fait que t’as changé ? Enfin si c’est pas indiscret comme question. »

« C’était vers l’université. » Presque honteuse de se sentir rassurée que tout ça se passe loin de sa maison, elle avait tout de même eu une pensée pour Hassan qui travaillait par là-bas. Attrapant son portable pour y voir directement un message de sa part qui lui disait de ne pas s’inquiéter et qu’il allait bien. Il la connaissait définitivement trop bien. « T’inquiètes pas, je mangerai bien. Je sens que je vais faire un stage chez mes parents pendant une semaine déjà. Ca va bien me reposer. » Souriant un peu amusée, elle avait tout de même rétorquée. « Si ta mère est comme la mienne, je doute que tu perdes du poid en allant manger chez elle. » D’ailleurs il ne fait pas de doute que si Fatima avait rencontré Kane elle l’aurait trouvé bien trop maigre et aurait voulu le remplumer directement en le gavant de bons petits plats. « Je reprendrais le sport dès que possible. J’ai pas non plus envie de perdre ma forme. Je demanderai au docteur si y’a des sports que je peux faire sans crainte. Peut être de la natation… » Hochant la tête elle laisserait cette réponse à son médecin de toute façon. « J’imagine que l’important c'est que ça ne te fasse pas trop mal. » Mais pendant un petit moment il risquait de souffrir, même avec de la natation douce. Mais ça il le découvrirait sans doute par lui même. « Je viendrais aussi vous apporter des donuts pour vos pauses cafés. Et je suis sûr que j’irai quand même à la caserne. Ca va trop de manquer. » Haussant un peu les sourcils d’un air amusé elle l’avait regardé un peu taquin. « Nous on dit jamais non pour être chouchoutés un peu, donuts, croissants, chocolat on accepte tout ! » Même si son nouveau service était un peu différent, les gens restant biens moins longtemps hospitalisés. « T’es à quel service maintenant ? Que je me plante pas. Comment ça se fait que t’as changé ? Enfin si c’est pas indiscret comme question. » Amusé de la question, sachant qu’elle lui avait posé la même il n’y a pas si longtemps elle avait répondu du tac au tac. « Je crois que j’avais moi aussi besoin de voir autre chose. Je travaille à la maternité, ça me change un peu. » Plus de grosses brûlure et bien moins de décès, elle n’allait pas s’en plaindre. « Toi tu te jettes dans le feu et moi je vais me planquer en faisant naître de bébé. » Deux changement de carrières qui avaient de toute évidence des motivations bien différentes. Yasmine ayant surtout senti le besoin de souffler un peu.

C’est vrai que je risque de bien manger chez mes parents, ma mère s’occupera très bien de moi et de mon estomac. Ca va me changer de ce que je me fais chez moi. C’est jamais très équilibré en réalité. Sauf quand je prends à emporter, enfin, c’est pas souvent équilibré quand je me prends des pizza ou des burgers. Toujours est il que j’essayerai de faire attention à mon alimentation parce que je n’ai pas envie de gonfler pendant ces quelques semaines de repos. Quand je parle d’apporter des donuts aux infirmières elle est bien évidemment d’accord. Elle me propose même des alternatives aux donuts, j’en prends bonne notes. Je viendrais plusieurs fois, j’alternerai les pâtisseries. Yasmine me dit qu’elle bosse maintenant à la maternité, ah oui ça change.

« J’aurai moins de chance de t’apporter des patients maintenant que je suis plus ambulancier. »

Parce que des femmes enceintes j’en ai vu passer des tas pendant mes huit années de boulot. J’ai mis au monde quelques enfants aussi, chez les gens directement quand il n’y avait plus assez de temps pour atteindre l’hôpital, ou bien dans l’ambulance. C’est toujours très délicat de mettre un enfant au monde, j’ai toujours essayé d’arriver à temps à l’hôpital, c’est l’idéal. Je ris un peu à sa remarque et je fais « non » de la tête.

« C’est pas une planque arrête, c’est quand même du boulot. Un sacré boulot. Je te souhaite bien du courage parce que quand ça se passe pas normalement là tu vas en avoir à fond de l’adrénaline. »

Je continue de manger mon burger, j’en reviens pas je l’ai déjà presque terminé en quelques bouchées. J’essaie de ne pas aller trop vite, surtout de ne pas respirer trop fort parce que ça ça me fait mal aux côtes.

« En tout cas je comprends que tu aies eu envie de changer. »

Ca a été mon cas il n’y a pas si longtemps.

« Et ambulancier ça t’a jamais tenté comme boulot ? Je te verrai bien là dedans. »

Et voilà que je termine le burger, je m’en lèche les doigts et je m’essuie la bouche avec la serviette.

« C’était super bon, merci encore ! »

Je suis du genre à dire cent fois merci quand je suis vraiment très reconnaissant.

« J’aurai moins de chance de t’apporter des patients maintenant que je suis plus ambulancier. » C’est vrai qu’avec leurs jobs respectifs Kane et elle avaient eu quelques occasions de se voir, maintenant ça allait être une autre histoire entre sage femme et pompier ce n’était pas aussi évident. « On ne sait jamais, t’as pas une copine en ce moment ? » Elle lui fait un sourire un peu amusé, on ne sait jamais que Kane devienne bientôt un papa, il se pourrait bien qu’elle le voit dans le coin dans ce cas. « C’est pas une planque arrête, c’est quand même du boulot. Un sacré boulot. Je te souhaite bien du courage parce que quand ça se passe pas normalement là tu vas en avoir à fond de l’adrénaline. » Elle essaye de ne pas trop y penser, à ceux qui ne survivront pas, mais plutôt à tous les enfants qu’elle va faire venir au monde. « J’ai déjà eu la chance de faire quelques accouchements depuis que j’ai commencé, puis j’ai aussi pu en faire quand je suis partie au Népal, je crois que c’est ce souvenir qui m’a décidé. » La meilleure amie de la jeune femme étant Népalaise c’est elle qui l’avait convaincu de partir dans ce pays pour 3 mois et elle avait vécu bien des choses là bas mais n’avait jamais oublié ce que c’était que d’aider à donner naissance. « En tout cas je comprends que tu aies eu envie de changer. » elle n'en doutait pas puisqu’il avait lui même fait le même choix. « Ca te manque parfois ton ancien job ? » Elle se posait la question, elle même y pensait beaucoup, se questionnant énormément sur les choix qu’elle avait pris. Mais c’était du Yasmine tout craché d’agir comme ça, elle réfléchissait bien trop. « Et ambulancier ça t’a jamais tenté comme boulot ? Je te verrai bien là dedans. » Elle sourit un peu à nouveau. « J’y ai pensé quand je travaillais aux urgences, mais je crois que j’aime trop le fait d’avoir un vrai contact avec les gens, je trouve le métier d’ambulancier super mais le contact trop éphémère, je serais sans doute frustrée… Puis je me sentirais obligé de suivre tous les cas par après, j’aurais plus de vie. » Déjà qu’elle avait peu de temps pour elle - entre son travail ses centres d’intérêt ses envies d’investissement dans milles et un projets. « Et toi c’est quoi le prochain job sur la liste ? Cosmonaute ? Lanceur de javelot ? Pilote de l’air ? » Parce qu’ils semble qu’il est prêt à continuer à évoluer. Mais pour l’instant il était question de se remettre de cet accident. « C’était super bon, merci encore ! » Finissant son burger avec plaisir elle ce serait satisfaite de cette vision. « C’était avec plaisir. » Et pas grand chose au final.

Je comprends pas tout de suite ce qu’elle veut dire en me demandant si j’ai une copine. Puis je réalise enfin, oui il me faut un petit temps de réaction, je me suis quand même pris un plafond sur la tête, et je me mets à rire. Pas longtemps parce que rire me fait très mal aux côtes. Je finis par grimacer et je fais « non » de la tête.

« Non pas de copine… »

Même si y’en a une qui ne quitte pas mes pensées en ce moment. Je ne peux pas dire qu’elle soit une petite amie.

« Mais même si j’en avais une, je ne pense pas avoir de gosse prévu dans un futur proche. »

Je suis encore jeune, je profite de cette jeunesse. On parle de jobs et elle me demande si mon métier d’ambulancier me manque parfois. J’hoche la tête.

« Ouais des fois quand je vois nos ambulanciers s’occuper des victimes, je dois me souvenir que c’est pas à moi de faire ça alors que c’est mon premier instinct. Je pense qu’il va me falloir encore plusieurs mois avant de ne plus avoir ce réflexe. »

A mon tour je propose le boulot d’ambulancier à Yasmine et j’écoute sa réponse avec attention. J’hoche la tête en même temps qu’elle parle.

« Ouais c’est pas pareil c’est vrai. Souvent je venais voir les patients après mes gardes pour avoir des nouvelles. Peut être que le boulot d’infirmier m’aurait plu. »

Je souris quand elle énumère quelques jobs.

« T’as des sacrés jobs en tête pour moi toi. »

Ca me fait rire un petit peu, puis je me rappelle qu’il vaut mieux que j’évite de rigoler.

« Non je sais pas trop, sûrement infirmier pour dire la vérité. Mais je ne suis pas encore lassé de mon boulot de pompier. J’en ai pour quelques années avant de commencer à penser à changer. Même si je doute que je me lasserai un jour… »

Je pose le papier du burger sur la tablette qui est à côté de moi.

« Dis je peux te demander un service ? Je sais pas si la librairie à côté de l’hôpital est encore ouverte… Mais tu pourrais aller me prendre l'almanach des sports ? J’ai vu qu’il y était la semaine dernière et je l’ai pas pris. Mais là je vais avoir pas mal de temps à tuer. »

Je me mordille la lèvre et puis j’ajoute vite fait.

« Mais seulement si t’as le temps. Sinon c’est pas grave j’irai demain. En fait tu sais quoi oublie, je vais pas t’embêter avec ça. Si je l’ai pas pour lire pour ce soir c’est pas bien grave. »

Oui je suis du genre à parler avant de réfléchir. Maintenant c’est trop tard. Je n’ai juste pas envie de la déranger.

Elle qui avait promis de ne pas le faire rire en quelques secondes a déjà rompu cette promesse en lui parlant d’une potentielle paternité. Ca ne l’étonne pas trop en même temps, elle a de la peine à imaginer Kane en père de famille posé. Mais on ne sait jamais, parfois les apparences sont trompeuses. « Non pas de copine… Mais même si j’en avais une, je ne pense pas avoir de gosse prévu dans un futur proche. » Elle rit un peu, apparement elle pense juste. Une fois de plus elle pense à sa mère qui a sa place ne manquerait pas de lui rappeler - comme elle le fait avec elle - qu’il n’est plus tout jeune et devrait commencer à y penser. « Tu y penses parfois ? A avoir une famille ? Des enfants ? » C’est un peu privé comme question mais ça la turlupine depuis un moment… Elle qui n’y pensait jamais avant, elle sent l’envie se faire sentir et poussé par sa mère dans cette idée que si elle ne le fait pas vite il sera trop tard, qu’elle ne pourra alors jamais connaître ça.

Rapidement la conversation revient sur quelque chose de professionnel cette fois. « Ouais des fois quand je vois nos ambulanciers s’occuper des victimes, je dois me souvenir que c’est pas à moi de faire ça alors que c’est mon premier instinct. Je pense qu’il va me falloir encore plusieurs mois avant de ne plus avoir ce réflexe. » Elle le comprend bien - elle avait vécu cette frustration quand elle était elle même passé des urgences aux soins aigus, à chaque fois qu’elle passait devant les urgence, elle avait envie d’aller aider comme si c’était son devoir, mais devait se retenir. « Oui tu ne peux pas faire les deux c’est sûr. Après je me dis que si ça me manque trop, je pourrais toujours y revenir si un poste se libère… J’imagine que c’est la même chose pour toi. » Ces changements de carrière n’étaient pas immuables forte heureusement. « Ouais c’est pas pareil c’est vrai. Souvent je venais voir les patients après mes gardes pour avoir des nouvelles. Peut être que le boulot d’infirmier m’aurait plu. » Elle écarte un peu les yeux amusé par cette révélation. « C’est drôle que tu dises ça parce qu’avec les collègues des urgences on s'est toujours dit que tu ferais un bon urgentistes quand tu nous amenais des gars. » Mais il avait choisi un autre métier qui avait tout autant de valeur et d’importance et avant son changement de poste jamais Yasmine n’avait imaginé qu’il allait le quitter. Mais maintenant en y pensait elle en avait toute une liste qui lui venait en tête pour Kane. « T’as des sacrés jobs en tête pour moi toi. » Elle rit un peu. « J’ai oublié jongleur dans un cirque, avec des bâtons en feu évidement pour te rappeler ton ancien job. » Elle le taquine un peu évidemment, se doutant qu’il n’est pas prêt de changer à nouveau de job de sitôt. « Non je sais pas trop, sûrement infirmier pour dire la vérité. Mais je ne suis pas encore lassé de mon boulot de pompier. J’en ai pour quelques années avant de commencer à penser à changer. Même si je doute que je me lasserai un jour… » C’est possible qu’il ne s’en lasse pas, mais ça reste un job qui demande des capacités physique importantes, peut-être pas si simple de rester pompier toute sa vie.

Cette fois quand Kane reprends la parole c’est pour lui demander un service et elle lui répond aussi vite. « Je crois qu’elle ferme à 21 heure t’as de la chance. » En fait elle en est sûre - pour y avoir passé quelques heures ses derniers temps. « Mais seulement si t’as le temps. Sinon c’est pas grave j’irai demain. En fait tu sais quoi oublie, je vais pas t’embêter avec ça. Si je l’ai pas pour lire pour ce soir c’est pas bien grave. » Elle sourit, amusée de le voir changer d’avis aussi vite. « Ca ne m’embête pas t’inquiète. Je devais de toute façon passer chercher des livres pour étudier. » Elle se lève d’ailleurs déjà. « Je reviens vite ! Tu as besoin d’autre chose ? » Aussi vite elle disparaît passe à la bibliothèque puis à la réserve pour revenir avec le livre et une autre petite surprise. « Je t’ai ramené un coussin aussi, c’est ceux qui sont réservés pour les richtos du deuxième étages, mais je compte sur ta discrétion, les oreillers à cet étages c’est de la pierre à ce qu’on m’a dit. » Il ne pourra pas dire qu’il n’est pas chouchouté le petit Kane.

Yasmine me demande si j’y pense à fonder une famille. J’hoche la tête. J’y pense surtout quand ma mère parle d’être grand mère, j’essaie toujours d’esquiver ce genre de conversation parce que je suis toujours célibataire et ça ne fait que me mettre dans l’embarras.

« J’y pense, mais je me dis que pour trouver la bonne il faut du temps. »

Je crois l’avoir trouver mais c’est loin d’être tout cuit avec elle. Je parle bien évidemment de Wendy. Je suis tombé sous son charme mais je n’ai pas eu beaucoup d’interactions avec elle depuis qu’on s’est revu. Elle est plutôt très occupé, à mon grand désarroi. Après elle me plaît carrément et elle a l’air parfaite mais faut voir si ça fonctionnerait réellement entre nous. Parfois ça colle pas, même si j’en doute pour le coup. Oui je me fais pas mal de film à ce sujet. On parle boulot et nos anciens boulot surtout. C’est vrai que je peux toujours repasser ambulancier si le coeur m’en dit.

« Je crois que je pourrais faire des remplacements en tant qu’ambulancier de temps en temps mais ça n’est pas encore arrivé. »

Je souris quand elle ajoute jongleur de cirque à la liste de job que je pourrais faire. Je me retiens de rire, c’est pas si facile que ça. J’enchaîne en demandant un service à Yasmine, service qu’elle décide de me rendre sans soucis. Moi qui avait peur de la déranger, apparemment ce n’est pas le cas et j’en suis bien content. Je lui fais un large sourire pour lui montrer ma gratitude.

« Non juste ça se sera parfait. Merci beaucoup Yasmine ! »

Je suis du genre à dire merci cent fois quand on me rend un service alors elle va y en avoir droit encore un moment quand elle sera de retour. Je sors mon téléphone portable et j’envoie un SMS à Wendy lui demandant des nouvelles. Je ne vais pas lui dire que je suis à l’hôpital, je n’ai pas envie de l’inquiéter, je suis hors de danger. Je lui en parlerai sûrement quand je serai de retour chez moi en convalescence. Yasmine est déjà de retour et pas qu’avec mon almanach, avec un cousin aussi !

« Wow tu penses à tout ! Merci ! »

Je prends le coussin et je place derrière mon dos car je suis en position assise pour l’instant, c’est plus confortable comme ça. Je ne suis pas du genre à faire la sieste tout le temps quand je suis dans un lit, je ne suis pas fan des siestes.

« Merci pour le bouquin aussi, t’es la meilleure ! »

Je commence à le feuilleter et puis je décide de le poser sur la table car ce n’est pas poli. Je ne vais pas me mettre à lire alors qu’elle est avec moi. J’aurai tout le temps après. Une infirmière entre dans la chambre avec un plateau repas, je lève une main pour lui faire signe que ce n’est pas nécessaire.

« J’ai déjà mangé, merci. »

Elle ressort de la chambre et je reprends la parole m’adressant à Yasmine.

« Tu bosses aujourd’hui ? Enfin, ce soir ? Histoire de voir si je peux venir te faire un petit coucou si j’ai une insomnie. »

Je sais pas pourquoi je pense toujours au pire dans les situations. Maintenant que je suis dans une chambre tout seul, il y a des chances que je puisse bien dormir.

Le but n’était évidemment pas de l'embarrasser avec des questions, mais aussi d’en savoir un peu plus l’un sur l’autre. Yasmine aimait bien Kane, peut-être même que si elle était restée avec son ex il aurait pu devenir réellement un bon ami - mais la rupture avec Josh avait évidemment changé un peu la donne les éloignant momentanément, jusqu’à peu. « J’y pense, mais je me dis que pour trouver la bonne il faut du temps. » Elle hausse un peu les épaules. « Qui sait elle n’est peut-être pas loin. » Elle vivait pour sa part depuis toujours proche de celui qu’elle considérait comme le seul homme qu’elle ait jamais aimé, et pourtant… Elle était seule. Pour autant elle ne voulait pas cesser de croire qu’elle pourrait trouver une personne bien pour elle - peut-être même sa mère lui en avait-elle trouvé un qui pourrait lui donner une vie stable et des enfants. Ca n’avait rien du grand amour qu’elle avait pu imaginer mais à son âge elle n’était plus sûre de pouvoir faire la difficile. « Je crois que je pourrais faire des remplacements en tant qu’ambulancier de temps en temps mais ça n’est pas encore arrivé. » C’est aussi une possibilité oui. « Pourquoi pas, ça te changera un peu. » Dans son cas ça risquait d’être un peu plus difficile, si en étant chez les grands brûlés elle avait plus d’un fois été donné un coup de mains aux urgences là il était question d’un autre métier.

Le quittant quelques minutes elle était revenue avec un oreiller et son fameux bouquin. « Wow tu penses à tout ! Merci ! » Elle rit un peu. « Je suis une infirmière au petit soin, tu crois quoi. » Même si ce soir elle n’était pas son infirmière mais juste son amie. « Merci pour le bouquin aussi, t’es la meilleure ! » « De rien. » Rougissant presque en entendant le compliment, toujours un peu mal à l’aise quand on lui disait des gentillesses. Après avoir expédié le repas Kane avait reporté à nouveau son attention sur lui. « Tu bosses aujourd’hui ? Enfin, ce soir ? Histoire de voir si je peux venir te faire un petit coucou si j’ai une insomnie. » C’était mignon comme attention de sa part et ça aurait pu l’occuper effectivement. « Non désolé, j’ai fini mon service là mais… Il y a ma collègue Kelly à la maternité, elle bossait avec moi aux urgences et je crois me souvenir qu’elle te trouvait à son goût. » Elle rit un peu, tout en sachant que Kelly n'est pas le genre de femmes ayant de la peine avec la drague et que donc elle ne lui en voudra pas de vendre la mèche, elle ne l’aurait pas fait sinon. « Et tu sais combien de temps ils pensent te garder ici ? » Elle espérait pour lui pas trop longtemps. « Sinon si vraiment tu t’ennuies il y a un télé au 3ème étage, c’est supposé être pour les gens de cet étages mais pendant la nuit personne ne va te houspiller. » Elle lui donne les petites astuces qu’elle peut pour lui rendre le moment le moins dur possible.

Elle n’est peut être pas loin c’est vrai. Je pense fort à Wendy quand elle me dit ces mots, je prends sur moi pour ne pas lui en parler. C’est encore bien trop frais pour étaler cette « histoire ». J’en ai déjà assez parlé à Alfie, Martin et Arsène. J’ai pas envie de me faire trop de films, même si clairement je m’en fais déjà plein. Yasmine me laisse quelques minutes et revient bien rapidement les mains chargées. Je me retrouve avec un super coussin, maintenant c’est sûr que je vais devoir essayer de dormir confortablement. J’ai tout pour moi, une chambre seul et un coussin moelleux. Je ne pouvais pas rêver mieux pour un séjour à l’hôpital. Yasmine a terminé son service mais elle me fait part d’une autre infirmière qui est là si jamais je m’ennuie. Une certaine Kelly, ça me dit brièvement quelque chose et apparemment je lui plaisais.

« Ah oui ? Faudra que j’aille faire un petit tour par là bas alors… »

Oui je suis curieux de voir qui c’est, parce que là ma mémoire me fait défaut. Faut dire que je me suis pris un sacré coup, c’est peut être pour ça. Yasmine me demande combien de temps je vais rester à l’hôpital.

« Juste une nuit normalement. Ils vont décider demain en fonction de mes constantes. J’ai eu beaucoup de chance ça aurait pu être bien plus grave. »

Je me répète mais c’est assez impressionnant quand on y pense. Ca vaut le coup d’être répété. La vie est courte, je le sais, et c’était certainement pas mon heure. En tout cas je vais faire bien plus attention au boulot à partir de maintenant. Mon amie me donne un tuyaux si jamais je m’ennuie et je lève le pouce pour lui répondre.

« Parfait, je prends bonne note. Merci. »

Je la remercie beaucoup mais elle me rend tellement de service et elle me donne tellement d’astuces que je ne peux pas faire autrement.

« T’es de journée la semaine qui arrive ? Je passerai dans le coin. »

Je lui ai déjà dit ça mais il me manque l’information de ses horaires. Si elle est de nuit ça va pas le faire. Ca ne fera que décaler d’une semaine ou deux ma venue.

« Je crois que la première chose que je ferai en rentrant chez moi c’est brancher mon blender et me faire un bon milk shake aux oreos. »

Je souris après avoir dit ça, je me souviens très bien qu’il vaut mieux pas que je ris. Je sais que ce que je viens de dire sort un peu de nulle part, alors je me justifie, comme si j’en avais besoin.

« J’ai une envie d’un coup. En plus j’ai fait des courses y’a pas longtemps, j’ai tout ce qu’il faut dans les placards et dans le frigo. »

Je ferme un bref instant les yeux, m’imaginant en train de boire ce magnifique milk shake.

« Hmmmm ! Heureusement que je sors demain. J’ai pas tant que ça à attendre. Enfin, si je sors le matin. J’espère que ce sera tôt. »

Elle lui donne toutes les petites infos qu’elle aimerait bien savoir - sentant bien que c’est bientôt pour elle le temps de s’éclipser, ce n’est pas grand chose surtout si il ne reste qu’une nuit mais ça peut permettre de passer des moments un peu moins long et ennuyeux dans l’hôpital - même si elle imagine déjà ses collègues infirmière en train de courir après Kane partout dans l’hôpital pour lui prendre ses constantes. « T’es de journée la semaine qui arrive ? Je passerai dans le coin. » Elle hoche la tête. « J’ai un cours demain matin mais je serai là dans l’après midi. Oublie pas le chocolat. » Elle le taquine un peu se levant du lit cette fois pour marquer un premier temps avant de partir. L’écoutant parler de ses envies milk shake aux oreos. « Hmmmm ! Heureusement que je sors demain. J’ai pas tant que ça à attendre. Enfin, si je sors le matin. J’espère que ce sera tôt. » Elle grimace un peu. « N’y compte pas trop, les médecins sont pas des rapides par ici. » Elle rit un peu en même temps légèrement désolée pour lui. Mais ce n’est qu’une nuit il s’en remettra. « Je vais te laisser tranquil Kane, j’ai encore mes cours à réviser ce soir et quelques brouettes administratives à régler. Mais je suis contente que tu n’ai rien de trop grave. » La main de la brune va se poser sur la jambe de Kane dans un geste qui se veut tendre et un peu rassurant. « Je compte sur toi pour passer me voir demain. Et de toute façon, l’hôpital est petit je suis sur que je te reverrais vite… Mais j’espère pas comme patient ! » De toute façon il ne serait plus le sien, mais si il pouvait rentrer ici sur ses deux jambes et se contenter de venir prendre des nouvelles de ses rescapés du feu, ça lui allait bien. « Bonne nuit. » en espérant que le coussin y aide.