« Voyons, je suis sa reine.» Un sourire éclaire mon visage à la réplique de mon amie. Elle prend donc réellement son rôle au sérieux, ou bien ce titre est également vrai dans l’autre monde… L’inquiétude de Bob quant à sa relation avec le pirate me fait rire, et je crois ne pas être la seule à m’en amuser. « T’en fais pas, toi, je te vendrais pas.» Quel traitement d’honneur ! Nos rires s’arrêtent cependant assez rapidement laissant place à un sérieux plus semblable à la situation et au combat qui arrive pour nous.

A peine la bataille a débuté qu’un cri se fait entendre dans tout le champ. Au main avec un orc, je me retourne, ne faisant plus du tout attention à lui alors que je vois Martin sur le sol, totalement déboussolé. Ce n’est pas censé être uniquement un jeu ?! Alors que derrière moi, l’autre tente à nouveau de prendre le dessus, je le pars et le regard avec méchanceté. « Il faut vraiment vous rajouter un cerveau à vous.  » Tournant le dos, je vois que Ginny s’occupe parfaitement de son collègue. C’est quand le maître du jeu annonce que tout ça n’aurait pas dû avoir lieu et que nous récupérons sans attendre notre camp que je m’arrête, me retournant en interrogeant Cora et Bob, sans vraiment d’espoir qu’ils s’y connaissent mieux que moi. « On l’aurait su plus tôt, on aurait envoyé Sven à l’attaque au lieu de devoir sacrifier Martin…  » En réalité, je ne suis pas du tout pour toute cette violence gratuite, mais quitte à en avoir un en moins… Les maitres du jeu auraient pu tout de même intervenir plus tôt, il n’a réellement pas l’air bien. Je m’avance donc vers le duo alors que le pirate vient de les quitter, m’inquiétant réellement pour la tête de Martin. « Tu vas bien Martin ?  » Je me tourne vers Ginny qui a l’air bien plus inquiète que moi et qui s’occupe de lui à petits soins. « Il n’y a pas de vrais médecins dans ces conditions ?  » Question bête mais ça doit arriver assez régulièrement vu à quel point les orcs ont tous l’air malin… Alors que les autres installent doucement le camp et reprenne possession de nos terres, je préfère m’assurer de l’état du garçon avant de partir dans une nouvelle aventure, qui ne viendra pas de suite, de toute manière.

L'orc n'y est pas aller de main morte. Ou est-ce juste que le nez -et le visage en général- soit un endroit très sensible à toute forme de violence ? Je ne saurais le dire. Dans tous les cas, je me sens bien plus étourdi que je n'aimerais l'avouer et je suis bien content que Ginny reste m'oblige à me lever pour m'accompagner dans un endroit un peu plus calme. Je m'autorise même à m'appuyer un peu sur elle, car pour l'instant je ne suis pas sûr que je puisse vraiment marcher droit. Oh, ça ira bientôt mieux, c'est clair et net, n'empêche qu'en ce moment même j'ai l'impression que ma tête va exploser.

C'est dans un soupire de soulagement que je m'installe sur la chaise en bois face à la cheminé et ferme les yeux.  « Merci» soufflais-je alors qu'une autre voix se fait entendre. JE rouvre les yeux et mon regard tombe sur Elisabeth qui, d'après son expression semble aussi très inquiète. Ais-je si mauvaise mine ? Je la regarde en souriant  « Ouais, ouais t'inquiète pas » la rassurais-je avant de soupirer doucement  « Putain, ils sont on fire les orc» reprenais-je en lançant un coup d'oeil vers l'extérieur  « Vous que vous trouviez un moyen pour les arrêter. Ça m'étonnerais qu'ils soient inextinguible» je dis des conneries, ça ne va plus.


Je me passe une main sur le visage lorsqu'Eli parle d'un médecin qui devrait être là pour des cas comme ça.  «Non. Non ça ira déjà » assurais-je  «Un peu de repos et tout rentrera dans l'ordre » dis-je en désignant le matelas qui est posé à même le sol. Sur ces mots, je me lève et me dirige, chancelant un peu, vers la couchette de fortune, soupirant à nouveau en voyant la peau de mouton qui est nonchalamment posée là. Du bout du pied, je la retire de la couchette puis hésite quelques instants. Dois-je réellement me coucher là où se trouvait la fourrure d'un animal mort ? Franchement, malgré le fait que je ne sois pas au mieux de ma forme, je ne mettrais jamais mes principes de côté.

« Ouais, ouais t'inquiète pas.» Bon, on partira sur le fait qu’il ne joue pas les durs et qu’il va réellement aller en s’améliorant, après tout il est grand et je n’ai pas à agir comme sa mère, donc le croire sur parole mais rester vigilants. S’ils nous tombent dans les bras, ce serait un peu plus complexe à tenir… « Putain, ils sont on fire les orc. Vous que vous trouviez un moyen pour les arrêter. Ça m'étonnerais qu'ils soient inextinguible. » Je ris à sa remarque. « On pourra pas dire qu’ils n’ont pas mis du leur dans le combat. J’en ai vu un mettre des tacles à tout le monde et un pleurer quand le maitre du jeu a pris la parole. » Get a life people ! Même s’il est facile de se laisser emporter, ils y vont peut-être un peu fort dans ce camp. « Après on peut toujours compter sur une éruption chez eux, s’ils agissent tous comme ça, ça risque d’exploser. » Et on pourra à se moment faire une irruption dans leur camp et les vaincre définitivement, sans vouloir utiliser de paronyme… Déclinant l’offre d’un médecin, il clame un peu de repos et je suis plutôt d’accord avec lui. Le voyant se diriger vers un matelas et la peau de bête mise dessus, je souris attendant sa réaction. Son geste de dégoût me fait rire alors que la scène devient ironique. Il ne va tout de même pas ne pas s’allonger sur le lit, simplement parce qu’il y avait ce truc dessus ? « Tu penses réellement qu’ils ont acheté des vraies peaux pour leur jeu ? » Si c’est le cas, je suis bien heureuse de ne pas avoir eu à mettre un centime personnel dans ce jeu parce que ça serait une raison pour faire rapidement demi-tour, encore plus que toutes celles déjà en vu. « Mais rassures moi, une fois que c’est plus dessus, tu t’allonges sur le matelas ? Lui il n’est surement pas à base d’animaux. » Enfin, espérons qu’il n’y ai pas de plumes ou autre dedans, sinon, nous allons définitivement perdre notre mage…

En voyant la peau de mouton, le dégoût monte de plus en plus en moi et je me sens mal. Je peux comprendre qu'à l'époque ils avaient besoin de ces peaux pour se réchauffer et tout, et je penses même que si je n'étais pas autant engagé dans la protection animale, je n'aurais aucun scrupule à m'allonger carrément dessus. Mais là c'est autre chose. Je ne mange pas de cadavre, pourquoi devrais-je donc accepté de m'allonge sur la fourrure d'un mouton ? C'est totalement illogique et ça ne suit absolument pas mes principes. Je sais que j'aurais mauvaise conscience même si en vrai je ne suis pas à l'origine de la mort de ce petit mouton.

Lorsqu'Eli me demande s'ils auraient vraiment osé prendre de la vraie peau de mouton, j'hoche doucement la tête  «Ouais. Ça ne m'étonnerait pas » dis-je doucement, pinçant les lèvres alors qu'un frisson parcours mon échine. Je ferme les yeux et me pince quelques instants l'arrête du nez avant de secouer la tête  «Bon » dis-je finalement en regardant autour de moi.  « Je ...» je plie les genoux pour m'installer sur le matelas, mais me ravise au dernier moment.  « Nop. Nop je peux pas, c'est plus fort que moi» dis-je en m'éloignant.  « Je ...» je regarde vers la sorti  «Je vais aller me trouver un coin un peu éloigner, dehors » dis-je en reculant vers la sortie  «Donc si vous me chercher vous me trouverez dehors. Sous un arbre, sans doute » expliquais-je en me détournant pour sortir.

Une fois en dehors de la tente, je m'immobilise un instant, prends une profonde inspiration et me dis que je suis bien idiot. Mais je ne peux pas, tout simplement. C'est Viscéral. Peu importe si la laine n'est plus sur le matelas, savoir qu'une partie d'un animal mort à touché l'endroit sur lequel je dors m’écœure au plus haut point.

« Ouais. Ça ne m'étonnerait pas. » Son dégout se ressent jusqu’à moi. Je le comprends dans un sens, à sa place, je ne suis pas sûre que je m’y serais allongée, mais vu son état, c’est assez loin d’être raisonnable. Plus le temps passe et moins il a l’air dans son assiette et je suis plutôt sûre que ce n’est pas la faute de sa commotion. Je le vois tester, mais se relever immédiatement ce qui amorce un léger sourire sur mon visage. « Nop. Nop je peux pas, c'est plus fort que moi» J’ouvre de grands yeux comme s’il agissait comme un enfant, ce qu’il fait exactement en ce moment. « Je vais aller me trouver un coin un peu éloigner, dehors. [/color]» J’hoche la tête, la pauvre Ginny qui avait trouvé un petit coin tranquille juste pour lui. « Donc si vous me chercher vous me trouverez dehors. Sous un arbre, sans doute.» Je soupire. Il n’est quand même pas sérieux ? «  Martin. » Mais il est déjà parti nous tournant le dos sans prêter attention à nos remarques. « [color=#006600]Il n’est tout de même pas sérieux là ? S’il faut on le lui fait son lit. Il faut qu’il s’assoit au moins… » Je sors en pas rapide de la tente, devant me stopper net alors que le dos du mage me fait face. «  Oulà » Heureusement que je gère encore certains réflexe, sinon il était bon pour un nouveau coup à la tête… Mais j’ai un peu peur de la sortie de Ginny qui me suit de près…  «  Tu veux pas au moins t’assoir sur un rocher ? Je t’assure pas que y aura pas de fourmis en dessous mais… » Ok, c’est bas, surtout sachant que je partage les mêmes convictions mais mon sourire l’explique, je ne me moque pas de lui, je préfère juste sauvegarder l’homme au café, totalement intéressée finalement ! «  Sinon, je pensais aller trouver un peu de bois vite fait dans la forêt pour faire le feu de joie des retrouvailles avec notre campement, peut-être que vous avez des herbes qu’il vous faut pour vos potions ? » Parce que je n’ai pas l’impression qu’il veuille rentrer chez lui et nous avons encore un jour à tenir dans cet endroit… Et peut-être qu’avec un peu de chance, nous tomberons sur les zigotos perdus depuis hier soir…

J'avoue que je me sens un peu idiot sur ce coup, de ne pas pouvoir me coucher sur le matelas sur lequel était posé une peau de mouton. Mais c'est au-dessus de mes forces. Je sais que les gens ne comprendrons pas et je ne leur demande pas de comprendre non plus, fait est que c'est comme ça et que je ne pourrais pas le changer. Au final je me retrouve à l'air libre et prends plusieurs profondes inspirations alors que je suis rejoins par Eli. Elle me demande si je ne veux pas m'asseoir sur un rochet et ne peut s'empêcher de faire une vanne que je trouve fortement déplacée pour le coup. Je soupire lourdement et secoue la tête  «J'vais m'allonger sous un arbre, ça ira déjà et je ... » je ne peux en dire d'avantage Ginny sort à son tour de la tente et nous demande ce qu'elle a râté. Je secoue la tête et fait un signe de la main en lui disant de laisser tomber alors qu'Eli surenchéris, disant qu'elle va chercher bois pour faire du feu. Ma collègue druide dit que c'est une bonne idée et je les observe quelques instants avant de dévier le regard  « Sans moi par contre. Désolé, mais je ne vous serais pas d'une grande aide» déclarais-je finalement. Et c'est totalement vrai.  « J'vais me poser là bas, en dessous du chaîne» dis-je en indiquant un arbre du doigt  «Et ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous clamser entre les doigts hein » dis-je en rigolant amèrement. Je laisse donc les filles partir dans la forêt, accompagnée de deux guerriers pirates. 6 bras de plus de seront pas de refus, je pense, vu qu'on sera beaucoup plus, il nous faudra donc un feu plus grand que ce que nous avons fait la nuit dernière. Pour ma part, je me dirige vers l'arbre que j'ai indiqué et m'installe à ses racines. Je m'adosse contre le tronc et ferme les yeux avant de finalement trouver une position plus confortable et suis très rapidement submerger par le sommeil.

Martin ne tient plus bien sur ses jambes et sa réaction me dit que la promenade en forêt ne sera pas pour lui. Ce qu’il confirme rapidement par ses paroles. « J'vais m'allonger sous un arbre, ça ira déjà et je ...» J’acquiesce, c’est bien plus prudent mais c’est aussi le moment que Ginny choisit pour revenir et demander où nous en sommes. Comment a-t-elle pu louper si peu d’évènements alors que nous sommes à quelques mètres d’elle ? Je souris alors qu’elle entend tout de même ma dernière proposition et à l’air d’être plutôt enthousiaste. « Faisons ça, alors.» Let’s go ! « Qui m’aime me suive!» C’est qu’elle reprend du poil de la bête la jeune mage ! J’aime ça et ça annonce une véritable motivation pour notre recherche dans les bois. « Sans moi par contre. Désolé, mais je ne vous serais pas d'une grande aide » Il n’a pas tort mais je n’aime pas le laisser là seul. « Et ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous clamser entre les doigts hein» « Tu as intérêt, sinon on revient pour finir le travail, ok ? » Je souris, je pense qu’il s’en sortira bien tout seul et il ne fait pas si chaud donc… « Mais si tu tournes de l’œil tu cris, y en a un qui viendra bien t’aider. » Bon s’il tourne de l’œil il n’aura pas la force de crier mais ce n’est qu’un détail. « Bon du coup tu n’as qu’une admiratrice Gin, mais je te suis. » Accompagnées de deux pirates, nous nous engageons dans la forêt avec la chance de soit tomber sur une troupe ennemie soit retrouver nos propres camarades manquants. « Une idée de ce qu’il te faut pour les potions ? » Je regarde les deux gars qui nous accompagne et regrette que ce ne soit pas des personnes de notre camp, j’ai jamais vraiment eu confiance en des pirates… « Pour le bois, il nous faut des branches plutôt épaisses et sèches, pas un truc qui est tombé hier si vous voyez. » Ils hochent de la tête et partent à la recherche de notre dû. Bon au moins ils sont plus malins que les orcs... « Tu connaissais Martin avant le jeu ? » Demandais-je à Ginny. Parce que sinon, ils se sont drôlement rapproché durant cette dernière journée, ce que je trouve génial, mais ma curiosité prend le dessus alors que déjà je mets de côté des branches qui nous serons utiles.

J'éclate de rire lorsque Lene avoue avoir foutu Sven à l'eau juste parce qu'il ne voulait pas se battre mais aussi parce qu'il ne voulait pas qu'ils viennent me chercher. Je note ça dans un coin de ma tête, je lui ferais la morale plus tard. Pour l'instant, mon rire s'accentue et devient limite moqueur lorsqu'elle dit que Matt et elle se sont à nouveau engueulé.  « Pourquoi ça ne m'étonne pas ça, hein ?» demandais-je en secouant la tête  « Enfin, si tu as foutu Sven à l'eau parce qu'il ne voulait pas me chercher … ça veut dire que je t'ai manqué ?» demandais-je avec ironie. Évidemment que j'exagère, cela va de sois. Même si j'aurais fait de même à la place de Lene, je pense. Mais peu importe.

Mon retour semble en réjouir plus d'un. Après Lene, c'est au tour de Matt d'accourir. Fidèle à lui-même et à son humour de merde, il me demande si les orc ne m'ont pas traumatisé en me touchant à des endroits peu catholique. Je roule des yeux puis rigole de bon cœur en lui frappant l'épaule  « Non, je me suis échappé à temps. Ils planifiaient une partouze après le repas» répondais-je du tac au tac. Lorsqu'Alex arrive et qu'il en ajoute une couche, je le trouve plus lourd qu'autre chose.  « Ah, ta mère t'as raconté ?» dis-je avec sérieux, blasé.

Sven, qui nous a rejoint avec le-mec-qui-sert-à-rien, entends ce que j'ai dis et me fusille du regard. Je lui offre un large sourire innocent et porte mon attention sur son amant d'une nuit qui, au final, dit la première chose sensé depuis le début du jeu : il faudrait retourner au campement.  «Bonne idée ! » m'exclamais-je  «A moins que tu préfères rester dans ton entéléchie avec Svenou  » demandais-je, innocent, à Connor. Comme prévu, l'amant maudit grogne et montre bien son mécontentement. Comme quoi, aucun Sven n'aime ce surnom ! Cela dit, mon frère m'aurait déjà sauté à la gorge. Mais soit. Je lance un coup d'oeil à Lene et à Matt  «Vous, vous allez faire la paix parce que j'ai pas besoin d'une équipe qui se bat entre elle si jamais on a besoin d'attaquer » j'observe la petite troupe puis désigne la lisière de la forêt  «On est good ? Alors allons-y ! » m'exclamais-je en me détournant pour commencer à marcher.

Elle n’a aucun complexe à l’avouer, aucun remord, rien. Elle ne manque même pas d’arranger sa version des faits en évitant de mentionner que le pauvre débile aurait pu se noyer, rien. Franchement, s’il avait été mort dans la flotte, ça aurait été son problème. C’est pas compliqué d’apprendre à nager hein ? Puis, elle mentionne la dispute, pour qu’il ne tombe pas des nues en revenant dans le groupe et en s’apercevant que les deux tourtereaux ne peuvent plus voir la gueule de l’un comme de l’autre (quoique, serait-il vraiment surpris ?) « Pourquoi ça ne m'étonne pas ça, hein ?» Elle hausse les épaules, comme si c’était si banale qu’elle se batte avec Matt. Il vit pas non plus avec eux pour le savoir. « Enfin, si tu as foutu Sven à l'eau parce qu'il ne voulait pas me chercher … ça veut dire que je t'ai manqué ?» demande t-il, arrachant un sourire à Lene qui répond d’un air blasé. « M’en parle pas, je me voyais déjà passer la fin du week end avec les trois idiots et leur demoiselle en détresse. Ça se serait fini en massacre cette affaire. » soupire t-elle, en s’disant que ça l’aurait en effet bien soulée de passer de jour à être traité comme la méchante pendant que l’autre andouille peut venir chialer à tout moment pour qu’on le couve. Ils ne tardent pas tous les deux à retrouver le reste du groupe, resté derrière vu que bien sûr, il faut pas moins de trois personnes pour surprotéger cette nouille de Sven. Lene reste en retrait pendant les retrouvailles des garçons, elle n’a nulle besoin de partager quoi que ce soit avec. «Vous, vous allez faire la paix parce que j'ai pas besoin d'une équipe qui se bat entre elle si jamais on a besoin d'attaquer » ordonne alors Anders, face à une Lene qui le regarde comme s’il avait demandé la lune, la seule phrase qu’elle se contente lui rendre est un « Plutôt crever. J'ai pas besoin d'entendre monsieur et ses admonestations.» avant de filer à nouveau à l’avant du groupe, en espérant que leur prochaine rencontre soit le reste de leur groupe.

« Si on pouvait trouver de la menthe sauvage, ou de la chicorée ce serait idéal. Ça soigne autant en GN que dans la vie en général.» J’hoche la tête à sa requête, pour le coup un GN en Irlande doit être plus simple, le temps étant plus propice à ce genre de récolte sauvage plutôt que la rudesse du sol Australien… Je l’aide tout de même regardant toujours où il y a des pousses en même temps de récupérer mon bien. Le calme fait un bien fou après avoir passé plus de vingt quatre heures non stop avec des personnes, j’ai besoin de retrouver un semblant de solitude ou presque tout du moins. « Martin? Oh non, je ne le connaissais pas avant. C’est tout nouveau. » Oh moins j’ai la première réponse à ma question, mais je trouve ça adorable à quel point elle s’inquiète pour lui. « J’espère qu’il va bien.» « Oui, ça va aller, il est surement plus costaud qu’il n’en a l’air. » Non, en réalité cette réplique n’est pas une attaque du tout ! Juste, il n’est pas un grand tas de muscle mais je suis sûre qu’il s’est très bien se débrouiller tout seul et en réalité, il y a encore pleins de personnes près de lui, il ne risque rien. Sauf si un orc décide de revenir sans avoir compris la leçon… « Alors vous êtes pas ensemble?» Bon, au moins la question est plus clair, ou la différence entre question délicate et où l’on peut lire entre les lignes et questions… de mâle en chaleur. Je ne peux m’empêcher tout de même de sourire à la question, me tournant légèrement, voyant les regards intéressés des deux pirates. C’est un jeu grandeur nature ou le nouveau tinder cette endroit ?!  La réponse par la négative de Ginny est évidente vu la réponse qu’elle m’a offerte deux secondes plus tôt mais pour le coup, il fallait s’attendre à la suite… « Et donc, vous êtes célibataires toutes les deux?» Bon au moins on sait pourquoi ils se sont portés aussi facilement volontaire pour venir prendre le bois avec nous. Mon regard se tourne vers Ginny, je sais parfaitement comment me sortir de cette impasse, mais je ne la connais pas assez encore pour en dire de même. On verra de toute manière leur réaction après la première douche froide. « Pire, mariée. » Quoi ? Il y a une meilleure manière de le dire ? Je vois celui à côté de moi nous dévisager, un peu plus de classe messieurs s’il vous plait. « Pas d’alliance, pas de mari, c’est comme un grand mensonge ça. » Je roule des yeux, sortant mon alliance que je porte autour du cou, pour le mari, ils devront attendre, moi-même j’ignore ce qu’il fait, où et comment à cet instant et depuis des mois. « Enfin, nous on dit ça comme ça, mais vous savez où vous tourner si vous avez froid cette nuit. » Mais ils y vont à fond en plus. Je ris légèrement devant leur incapacité réelle à draguer quelqu’un de plus de douze ans. Attendant de voir s’ils ont de nouvelles répliques du genre ou s’ils vont rapidement abandonner une fois que Ginny aura aussi pris le relai.

Non c'est vrai, je ne connais pas la relation de Lene et Matt, mais je me doute qu'elle n'est pas toute joyeuse et gentillette. Ils semblent avoir tous les deux leur propre caractère et je connais celui de Lene. Qui s'y frotte s'y pique, comme on dirait. C'est pour ça que je dis que ça ne m'étonne pas qu'elle s'en soit prise à Matt. Enfin, peu importe. J'hoche simplement la tête et roule un peu des yeux lorsque Lene me fait bien comprendre qu'elle n'ira pas s'excuser auprès du jeune homme et hausse simplement les épaules. C'est Matt qui me dit de laisser tomber que ça ne sert à rien de forcer les choses. Je suis Lene du regard et hoche la tête pour toute réponse avant de me mettre en route à mon tour. Le jeune homme m'emboîte le pas et me dit être désolé de ne pas être venue à ma rescousse et de s'être figé ici. Je souris et fait un signe de la main  «C'est rien, t'inquiète » assurais-je en secouant la tête  «Je n'ai pas eu l'occasion de voir quoique ce soit, malheureusement. Mais ils sont assez idiot, à vrai dire. Quand il s'agit de bouffe ils ne se concentrent sur rien d'autre. C'est pour ça que j'ai pu filer en douce comme ça ce qui est quand même vachement cool, avouons-le» dis-je en rigolant doucement.

Le groupe prend finalement vers la droite et se dirige vers la lisière de la forêt. En chemin je remarque bien quelque trace de pas et des feuilles aplaties  « On dirait qu'il y a eu du combat ici» expliquais-je  « Peut-être les notres ?» réfléchissais-je à haute voix en accélérant un peu le pas. Et au détour d'un buisson, nous tombant sur celles que je reconnais sans mal être une guerrière de notre clan et une des mages.  «Oh thank god, vous allez bien ! » m'exclamais-je en m'avançant vers elle  « ça va ? Ils sont où les autres ?» demandais-je  « Qu'est-ce que ...» je me tais brusquement en voyant les deux pirates et fronce les sourcils  «C'est quoi ça ?» demandais-je sans réfléchir, arme en main et me plaçant devant les autres comme pour les protéger.