Tout le monde fait des erreurs, tout le monde faute à un moment ou à un autre. Alexandre Samuels n'était pas de ceux-là. Il avait su résister aux tentations durant des années et rien n'avait ébranlé sa loyauté envers son épouse ni envers ses amis. Si bien que quatre années auparavant, quand il avait recroisé le chemin de la jolie Lancaster, bien que son regard avait parcouru son corps avec envie, son coeur était resté de marbre. Il était amoureux d'Eliane. Et malgré tout, une solide amitié avait soudé les deux "Al" que la vie avait décidé de réunir en Australie. Alex ne l'avait pas tout de suite reconnue. Il faut dire que des années s'étaient passées depuis qu'il avait parlé à l'adolescente qu'était Alizée à l'époque. Et pour couronner le tout, Alizée n'était pas la plus bavarde de la famille Lancaster. C'était à peine s'ils avaient échangés quelques phrases durant les quelques mois qu'Alex avait passés en Angleterre. Il avait beau être revenu à deux reprises chez eux, jamais la demoiselle ne lui avait accordé plus de temps. Et en vérité, Alex était plus intéressé à sortir avec Michael et découvrir les joies de la vie londonienne que de papoter avec une fille qui fréquentait toujours les murs de l'école.
Ce qui avait changé? Tout. Lorsqu'il avait retrouvée Alizée à Brisbane, Alex était marié, travaillait et ne manquait quasiment de rien. Sauf peut-être d'amis et encore, il n'avait pas vraiment le temps pour sortir et voir des gens. Pourtant, en retrouvant ce joli minois appartenant à son passé, en découvrant la jeune femme qu'elle était devenue, il n'avait pas pu se retenir de lui demander son numéro de téléphone. Une chose en entraînant une autre, ils étaient sortis boire un verre, discuter de la famille, apprendre ce qu'étaient devenus l'un et l'autre. Puis un verre avait appelé un autre rendez-vous et petit à petit, Alizée lui était entré sous la peau. Elle était le genre de femmes qu'Alex affectionnait particulièrement. Il l'avait présentée à Eliane au bout de quelques mois. Une part de lui sentait qu'avoir une amie de sexe féminin n'était pas sain et qu'il lui fallait s'exonérer de toute responsabilité en rendant leur amitié officielle. Il n'y avait rien de plus intelligent que de la présenter à son épouse qui était d'une nature jalouse et possessive. Si Alizée était acceptée, alors il n'avait plus rien à craindre. Et pourtant, leur amitié ne s'était pas arrêtée là, ils étaient devenus de plus en plus proches. Alizée était la petite soeur qu'il n'avait pas eue. Il avait bien Véra mais celle-ci était la méchanceté incarnée, il ne pouvait rien partager avec elle. Tandis qu'Ali était un rayon de soleil, une personne sur qui il pouvait toujours compter. Eliane n'appréciait pas toujours la complicité qui unissait les deux jeunes gens mais elle voyait bien qu'Ali était un pilier dans la vie d'Alex. Si bien qu'elle ne pouvait l'empêcher de voir son amie, de discuter avec elle et de se comporter comme un adolescent en sa compagnie. Leurs relations étaient diamétralement opposées. Là où Alex et Eliane étaient un couple soudé par un amour profond et passionnel au début, Ali et Alex étaient deux enfants qui parcouraient les sentiers ensemble pour se moquer du monde autant qu'ils le pouvaient.
Seulement voilà, quelques jours auparavant Alizée avait découvert que le coeur d'Alex était plus triste encore que ce qu'il n'y paraissait dernièrement. Elle savait qu'Alex allait mal, que l'infertilité d'Eliane mettait du plomb dans leur mariage mais elle ne s'imaginait pas qu'il pourrait faire une bêtise. Rongé de culpabilité, Alex avait pris ses distances, il avait cherché à ne pas dévoiler son erreur à celle qui d'usure savait tout. Evidemment, elle ne pouvait pas ne pas remarquer que son meilleur ami était distant. Elle savait qu'il lui cachait quelque chose et probablement même qu'elle sentait de quoi il s'agissait. Il avait suffit qu'il s'éclipse une seconde pour aller aux toilettes et le pot aux roses avait été découvert. Alizée connaissait le mot de passe du téléphone d'Alex et il ne lui avait pas fallu longtemps pour découvrir un texto de la part d'une certaine "T". Cette simple lettre pour la désigner était déjà un signal en soi mais un SMS indiquant qu'Alex l'attendrait le soir chez lui était encore plus violent comme confession. La scène fut elle aussi violente. Alex n'avait pas compris pourquoi Alizée le prenait si mal, c'était comme si c'était elle qui avait été trompée. Et depuis ce rendez-vous dans un restaurant, ce rendez-vous où elle était partie comme une furie, il n'avait plus eu de ses nouvelles. Aucune réponse à ses messages, elle refusait ses appels... Et Alex était désespéré. Il allait mal, il était plein de remords et de culpabilité et avait plus besoin que jamais de discuter avec son amie. Mais elle était aux abonnés absents. C'est pourquoi il avait décidé de la confronter, de l'obliger à lui parler, de régler le problème avant qu'il ne s'envenime.
Assis sur le perron de la maison n°121, il attendait sagement qu'Ali rentre du travail. Le soleil tapait doucement tandis que la soirée arrivait à petit pas. Au bout de quarante minutes d'attente, une silhouette apparut au bout de l'allée. Elle cherchait ses clés et n'avait pas remarqué son invité non attendu. Quand son regard se posa sur Alex, il remarqua sans difficulté qu'elle changea de couleur. "Ali..." sa voix était cassée. Cela ne serait pas facile, il le savait. Si elle l'avait repoussé jusque là, ce n'était pas pour se rendre dès qu'il apparaîtrait à sa porte. "Tu ne vas pas me maintenir en dehors éternellement, si?" Elle finirait par lui pardonner, elle le devait. Après tout, leur amitié ne pouvait pas se casser si facilement. Ils avaient déjà surmontés d'autres obstacles dans le passé. Il leur arrivait de ne pas se voir pendant des semaines et quand ils se retrouvaient, leur lien était toujours intact. Là, il n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle prenait si mal qu'il ait trompé Eliane. Il y avait même eu des soirs où elle lui avait dit qu'elle ne le comprenait pas d'endurer avec autant d'hardiesse la mauvaise humeur de son épouse. Elle qui le comprenait tellement d'habitude, était d'une froideur inégalable maintenant. Tournant la clé dans la serrure, il savait que si il n'agissait pas maintenant, elle lui fermerait la porte au nez. Il se plaça derrière elle, posa ses mains autour de son corps frêle et l'enserra avec une force retenue. "Ali..." Il ne l'avait plus prise dans ses bras de la sorte depuis quelques bons mois. La froideur de son épouse s'était communiquée à Alex et il était devenu plus distant dans ses contacts humains, même avec Alizée. "Me laisse pas dehors tu veux... Parle-moi au moins. Parlons-en..." L'émotion lui nouait la gorge. Il se sentait vulnérable. Il serrait son amie dans ses bras et il aurait voulu la serrer encore plus fort, la retourner et la tenir contre lui et qu'elle lui rende son étreinte. Il avait besoin d'affection. C'était pour ça probablement qu'il avait été voir ailleurs. "J'ai besoin de toi, ne m'abandonne pas maintenant Ali." Il relâcha son étreinte pour lui laisser le choix. Il ne pouvait pas la forcer à l'accepter. Il ne pouvait qu'espérer qu'elle lui donnerait une chance, qu'elle lui expliquerait pourquoi elle le trouvait si impardonnable.
Alizée était travaillée depuis plusieurs jours maintenant. Elle était de nature anxieuse, à ressasser des choses sans arrêt dans sa tête, à chercher le moment où elle avait fauté et à se remettre en question. Cette fois-ci cela n'avait rien à voir avec le travail ou la famille comme c'était souvent le cas. Cette fois-ci c'était son meilleur ami Alex qui en était la cause ou plutôt le fait qu'il s'était éloigné d'elle, qu'il lui avait menti et qu'il l'avait blessée au passage. Alex et Alizée, A&A, ce fameux duo, c'était une histoire compliquée.
Ils se sont rencontrés à l'adolescence quand Michael, son grand-frère avait ramené une connaissance qu'il avait faite pendant un voyage en Australie. Dès son retour à Londres après ce périple en Australie, Michael n'avait fait que parler de ce nouvel ami qu'il s'était fait, Alex. Il l'avait donc invité à Londres pour passer quelques temps chez les Lancaster. À l'époque Alizée avait quinze ans et était une toute jeune lycéenne avec un coeur d'artichaut. Alors elle n'avait pas mis beaucoup de temps à tomber sous le charme d'Alex qui quant à lui ne semblait même pas savoir qu'elle existait. Contrairement à d'habitude, elle était plus renfermée et gênée même si elle aurait bien aimé passer plus de temps avec l'invité de son frère. Il fallut attendre plus de dix ans pour que leurs chemins se croisent à nouveau et que leur relation prenne une nouvelle tournure.
Quand Alizée débarqua à Brisbane, quatre ans auparavant elle avait besoin de prendre un nouveau départ et c'est Michael qui lui conseilla de s'y installer tout comme il l'avait fait quelques années en arrière. C'est par son intermédiaire que les chemins d'Alex et d'Alizée se croisèrent de nouveau. À ce moment là, ils avaient tous les deux bien changés et étaient complètement différents des deux adolescents qu'ils étaient quand ils se sont connus. Évidemment, l'attirance qu'Alizée éprouvait pour lui à l'époque refit rapidement surface, toute femme normalement constituée ne pouvait résister à son charme mais il était marié alors elle mit ses ardeurs au placard. Et puis finalement ils sympathisèrent, se revirent à de nombreuses reprises et finirent par se lier d'une forte amitié.
Alex était devenu son meilleur ami, son confident, un pilier sur qui elle pouvait compter en toutes circonstances et qui comptait énormément pour elle. Ils étaient devenus presque fusionnels. Elle n'avait pas pu imaginer comprendre aussi bien quelqu'un par un simple regard comme elle pouvait le faire avec ses frères. Dès qu'elle avait un coup de moins bien, il était celui qu'elle appelait en premier. Ils se connaissaient par coeur maintenant et il était un des seuls à connaitre tout d'elle. Ensemble, ils pouvaient avoir l'air d'un vrai couple si on ne les connaissait pas, toujours à se chercher, à plaisanter ensemble et coller l'un à l'autre. Au fond Alizée était toujours attirée par lui même si les choses s'étaient tassées avec le temps. Ils étaient devenus amis et puis il était très amoureux d'Eliane alors elle n'avait rien à espérer. Mais maintenant que leur mariage battait de l'aile, elle y voyait une nouvelle ouverture mais à choisir elle préférait qu'ils restent amis car il comptait trop pour elle pour qu'elle prenne le risque de le perdre. Et puis elle ne pensait pas qu'il serait prêt à quitter sa femme de si tôt.
Ce à quoi elle ne s'attendait pas, c'est qu'Alex sorte du droit chemin et aille chercher du réconfort chez une autre femme. Elle avait bien vu qu'il n'allait pas bien depuis quelques temps, que cela avait empiré, qu'il lui cachait quelque chose mais impossible de lui sortir les vers du nez. De plus, il était devenu distant, elle s'était demandée ce qu'elle avait bien pu faire. Alors elle l'avait invité au restaurant pour qu'ils mettent cartes sur table mais comme il fuyait le sujet comme à son habitude, pendant qu'il était aux toilettes elle en avait profité pour fouiller dans son portable et c'est ainsi qu'elle découvrit qu'il avait une maîtresse. Chose complètement impensable. Elle ne pensait pas qu'il puisse tromper sa femme même si rien n'allait en ce moment et puis qu'il se confie et s'abandonne dans les bras d'une autre, la dégoutait. Depuis elle le fuyait, elle lui en voulait de lui avoir menti, d'avoir fait ça et d'être passée ainsi au second plan.
Quand elle rentra du travail, elle se gara dans l'allée, sortit ses chiens de la voiture, elle les avait emmené pour faire leur rappel de vaccins. À peine, Balto et Rex, ses deux akita inus sortis de la voiture ils coururent vers la maison. Pendant ce temps Alizée chercha ses clés dans son sac puis s'étonna de les voir autant aboyer. Quand elle releva la tête, elle vit Alex debout sur le perron, ses deux chiens autour de lui, contents de le voir. De son côté, ce n'était pas le cas et son regard en disait long. "Ali..."
"Qu'est-ce que tu fais ici? Tu t'es déjà lassé de ta maitresse, à moins que ce soit l'inverse?" Son ton était sarcastique et cinglant et elle s'en moquait. Elle avait été déçue et blessée et même s'il affichait un air de chien battu elle ne se ferait pas avoir. "Tu ne vas pas me maintenir en dehors éternellement, si?" Elle avait avancé jusqu'à la porte d'entrée sans lui adresser le moindre regard, elle n'avait qu'une envie, le gifler mais ce n'était pas nécessaire. Elle ne pouvait pas lui en vouloir éternellement bien évidemment mais elle voulait lui faire comprendre que ce serait moins facile que d'habitude pour obtenir son pardon et sa compréhension. Elle daigna ensuite poser son regard sur lui, un regard noir plein de fureur. "J'ai aucune envie de te parler Alex! J'ai peut-être pas été assez claire la dernière fois en te disant d'arrêter de me harceler au téléphone?!" Ses clés dans la serrure, elle ouvrit la porte, ses chiens s'engouffrèrent à l'intérieur. Elle s'apprêtait à en faire de même avant de sentir Alex l'enlacer comme il ne l'avait plus fait depuis bien trop longtemps à son goût. "Ali..." Elle soupira, se laissant aller contre lui parce qu'il lui manquait énormément même si elle lui en voulait. Son contact lui avait aussi manqué ces dernières semaines quand il était devenu froid et distant et il était donc le bienvenu. Elle n'aimait pas se retrouver aussi faible face à lui mais c'était un pouvoir qu'il avait sur elle, elle était sûre qu'il en était conscient. "Me laisse pas dehors tu veux... Parle-moi au moins. Parlons-en..." En temps normal, elle lui aurait dit que ça irait, qu'il était pardonné et elle l'aurait pris dans ses bras comme elle l'avait fait de nombreuses fois mais cette fois-ci, il allait devoir ramer un peu plus. Elle se dégagea de son étreinte et se retourna vers lui.
"Ha parce que maintenant tu veux en parler alors que depuis des semaines tu fuyais le sujet! Il a fallu que je te fasse une scène et que je t'envoie balader tout ce temps pour que tu te décides à le faire! Je pensais que tu ne me cachais rien mais si tu me caches ça, qu'est-ce que tu peux bien me cacher encore?!" Elle n'aimait pas être aussi dure avec lui, si elle n'écoutait pas sa raison et plutôt son coeur elle serait déjà dans ses bras en lui disant que ça irait, qu'il était pardonné et qu'elle le soutiendrait quoiqu'il advienne mais pas cette fois-ci. "J'ai besoin de toi, ne m'abandonne pas maintenant Ali." Elle soupira de nouveau puis s'écarta de la porte d'entrée pour le laisser entrer. Il avait raison, elle ne l'abandonnerait pas. Elle avait envie de savoir ce qu'il avait à lui dire. "Je ne t'abandonnerai jamais mais sache que je ne cautionnerai jamais tout ce que tu fais. Je veux bien entendre ce que t'as à me dire." Elle le laissa entrer puis déposa ses affaires dans l'entrée, caressa rapidement ses chats qui étaient venus les accueillir avant d'ouvrir la baie vitrée du salon pour laisser tout ce petit monde sortir dans le jardin. Elle reporta ensuite son attention sur Alex et s'installa dans le fauteuil éloigné de là où il était assis dans le canapé et lui fit comprendre d'un regard que c'était le moment où jamais de tout lui dire.
Le passé ne nous appartient pas. Alex n'avait pas été entièrement maître de son destin. A partir du moment où sa mère était morte et que son père avait épousé une nouvelle femme, sa vie avait basculé. Il pensait que ses problèmes étaient enfin finis quand il avait épousé Eliane, une femme dont la douceur apaisait les peurs de son âme. Et pourtant, derrière cette apparente tranquillité, derrière ce couple que tous estimaient être parfait, il y avait des failles. Parmi ces failles, le destin. Là où les deux gens souhaitaient créer une famille, il n'y avait pas d'espoir. Et Alex avait été se donner dans les draps d'une autre pour oublier que celle qu'il aimait le repoussait obstinément. Mais quand sa meilleure amie, celle à qui il communiquait tout, le repoussait à son tour... Il ne pouvait le tolérer. Eliane était compliquée, difficile à cerner et six années de mariage avaient suffi à rendre Alex peureux de ce lien qui s'était noué entre eux. Mais avec Alizée c'était différent. Quand ça n'allait pas, il se permettait d'en parler, car Ali... Ali il n'avait pas peur de la perdre. Il savait qu'elle était son Ali à lui. C'était bizarre et inexplicable en même temps. Et maintenant, il la voyait qui s'éloignait de lui comme son épouse l'avait fait. Se pouvait-il qu'elle soit du côté d'Eliane? Non, non, Alizée était l'amie d'Alex avant tout. Il avait besoin de croire cela sinon il était perdu.
Si les chiens étaient heureux de revoir l'ami de leur maîtresse, cette dernière n'exprimait pas la même joie. Au contraire, ses propos étaient acidulés. Alex soupirait sans savoir s'il devait relever cet affront ou le pardonner. "Je n'ai pas de maîtresse, ce n'est pas une maîtresse..." Il n'avait pas pu lui expliquer. C'était en grande partie sa faute car au lieu d'en parler, au lieu de tout lui dire comme il en avait l'habitude, il avait menti. Pourquoi? Parce quelque part, il sentait qu'il n'avait pas été correct. Parce qu'il avait le sentiment d'avoir fait quelque chose de mal vis-à-vis d'Alizée aussi. Il n'aurait pas su expliquer exactement ce sentiment mais il le sentait vivement battre en lui et c'était la raison pour laquelle il avait évité de lui en parler. Mais on ne cachait rien à la brune, elle le connaissait trop bien. "Si, si tu as été claire au téléphone. Mais j'ai pas l'intention de te laisser m'exclure de la sorte."C'eut été tellement plus facile s'ils pouvaient se passer l'un de l'autre. Mais comment pouvait-on se passer de son psy, de son frère, de son alter égo aussi facilement? Il devait déjà faire sans Eliane alors se passer d'Alizée en ce moment, c'était tout simplement lui tendre une corde pour qu'il se la mette au cou.
Tandis qu'il relâchait l'étreinte et qu'elle se laissait aller à parler, il sentit du soulagement s'emparer de lui. Qu'elle soit énervée, ce n'était pas grave. C'était le silence qui était dangereux. Il n'était pas habitué à ce qu'elle le tienne à distance et il savait qu'une situation pareille, si elle s'éternisait, pouvait faire naître de mauvaises conséquences sur leur amitié. Mais maintenant qu'elle s'exprimait, il commençait à reprendre confiance. Elle lui laisserait une chance. "Je ne te cache rien. Je ne voulais même pas te cacher ça... J'avais juste honte." Elle finit par entrer et elle le laissa faire de même. Bien qu'il était à l'intérieur, il savait que tout n'était pas pardonné et qu'il n'avait pas encore fait la moitié du chemin pour cela. Il s'assit dans le canapé sans y être invité et eut le plaisir de voir un des chiens venir le renifler. Sans regarder Ali, il posa ses mains sur la boule de poils qui s'offrait à lui et marmonna en fixant le sol "Tu ne cautionneras jamais tout ce que je fais... Qu'est-ce que tu me reproches exactement?" Son regard quitta l'animal pour se porter sur la furie qui était debout non loin de lui. "Tu m'en veux de quoi? D'avoir couché avec une autre femme ou de ne pas te l'avoir dit?" Instinctivement il s'était levé et avait laissé le chien en plan. Ils étaient habitués à se disputer tous les deux et ça avait déjà été assez violent par le passé. Il se rapprochait d'elle en haussant le ton et s'arrêta à quelques centimètres d'Alizée. "Tu réalises que même Eliane ne se permet pas de me faire des scènes pareilles?" Probablement était-ce aussi parce que la pauvre femme n'était pas encore au courant de ce qui s'était passé. "Je suis paumé Ali... Je voulais pas te mentir, je voulais pas la tromper, j'avais juste besoin de..." il se pinça les lèvres. Il ne savait pas quoi dire mais il savait qu'elle attendait des justifications qui en vaillent la peine. "... je sais pas. J'avais besoin d'une échappatoire. Pourquoi tu m'en veux tant à la fin? "
Alizée avait mauvais caractère et était du genre rancunière même si Alex elle ne pouvait jamais le tenir éternellement loin d'elle et lui faire la tête indéfiniment. Ils étaient comme deux aimants que rien n'y personne ne pouvaient empêcher de s'attirer l'un vers l'autre. Mais cette fois-ci, les non-dits et les mensonges venaient mettre à mal cette connexion. Alizée supportait mal qu'il ne lui ait rien dit, qu'il lui ait menti ouvertement et qu'une autre qu'elle pouvait lui apporter plus de réconfort et de soutien. Cette "maitresse" comme elle l'appelait n'avait pas été là pendant des heures et des heures à tenter de le rassurer, à prendre son parti et à tenter de trouver les mots. Elle avait toujours tout fait pour qu'il ne fasse rien qu'il pourrait regretter et là c'était loupé à priori. Et puis pauvre Eliane, Al' avait déjà mis du temps à obtenir sa confiance et son amitié alors maintenant qu'elle savait qu'il l'avait trompée ça n'arrangerait rien. Elle allait devoir la croiser sans rien pouvoir lui dire parce que sa loyauté était envers Alex même si c'était lui qui avait fauté.
Elle savait qu'Alex était là pour recoller les morceaux et parce qu'il était conscient qu'il avait fauté mais elle ne pourrait jamais lui dire les véritables raisons de son énervement parce qu'elle ne pouvait pas lui avouer ses sentiments, la situation était bien assez compliquée comme ça. Le voir hausser le ton et s'énerver ne le lui plaisait pas vraiment, il était en tort et elle avait l'impression qu'il retournait la situation. Et il la connaissait par coeur, il savait qu'elle était impulsive, qu'il ne lui fallait pas grand chose pour monter dans les tours et là ça n'allait pas tarder à arriver surtout en l'entendant marmonner.
"Tu ne cautionneras jamais tout ce que je fais... Qu'est-ce que tu me reproches exactement?"Elle rit alors mais c'était nerveux parce que ce n'était absolument pas drôle. Bon sang mais c'était évident, elle se tenait debout là, l'air complètement désespéré. Il s'en doutait quand même. "Tu m'en veux de quoi? D'avoir couché avec une autre femme ou de ne pas te l'avoir dit?" Le voir se lever vers elle et s'approcher en haussant le ton ça ne lui plut pas vraiment tout comme à Balto qui se mit à aboyer. Elle le caressa pour le rassurer, elle n'était pas en danger, puis le fit aller dehors avant de revenir pour faire face à Alex. "Alors déjà c'est moi qui devrait être énervée pas toi, alors n'inverse pas les rôles s'il te plait! Parce que moi aussi je peux gueuler et tu le sais très bien!" Évidemment qu'il le savait, ce n'était pas leur première dispute et Alizée qui s'énervait vite, haussait le ton sans demi-mesure et pouvait très rapidement dire des choses qu'elle pourrait regretter également. Elle pouvait se montrer dure quand on la cherchait bien. "Je t'en veux de un, d'avoir couché avec une autre femme oui parce qu'Eliane ne mérite pas ça et je pense pas qu'aller voir ailleurs soit la solution. De deux, je t'en veux de ne rien m'avoir dit évidemment! Je suis ta meilleure amie, t'es censé tout me dire.. T'es pas du genre à coucher avec une autre femme sur un coup de tête alors ça doit traîné depuis un moment cette histoire, je me trompe?!" Elle comptait bien lui tirer les vers du nez pour avoir tous les détails, qui elle était? Depuis quand il la connaissait? Et surtout depuis quand est-ce que ça durait et combien de fois il s'était envoyé en l'air avec.
"Tu réalises que même Eliane ne se permet pas de me faire des scènes pareilles?" Elle rit jaune de nouveau et le foudroya du regard. Non mais était-il sérieux? La scène de ménage qu'elle était en train de lui faire n'aurait rien à voir avec les foudres qui s'abattraient sur lui une fois qu'Eliane aurait tout découvert. Une femme trompée et bafouée il n'y avait pas plus dangereux. "Évidemment qu'elle ne t'en fait pas parce qu'elle n'est pas encore au courant mais quand elle le sera, crois-moi tu vas vraiment le regretter! Même si elle est froide, distante, que rien ne va en ce moment elle ne méritait pas ça bordel Alex! Maintenant quand je vais la croiser je vais devoir faire comme si de rien n'était parce que mon amitié pour toi est plus importante que la sienne, que j'ai galérée à obtenir par ailleurs!" Elle bouillonnait et commençait à faire les cent pas dans la pièce, les bras croisés contre sa poitrine, il avait le don de la mettre hors d'elle quand il s'y mettait, c'était pas croyable. "Je suis paumé Ali... Je voulais pas te mentir, je voulais pas la tromper, j'avais juste besoin de... je sais pas. J'avais besoin d'une échappatoire. Pourquoi tu m'en veux tant à la fin?" Elle soupira longuement et s'appuya contre le mur à l'autre bout de la pièce, elle ne supportait plus d'être à côté de lui pour le moment. Et puis il valait mieux qu'ils restent éloignés pour éviter que ça n'en devienne trop violent. Elle leva les yeux au ciel, il était paumé certes mais là il avait bien merdé. "Alors pourquoi tu l'as fait hein? C'est qui cette fille si ce n'est pas ta maitresse? Tu l'as connue où et quand? Et puis c'est arrivé combien de fois? Depuis combien de temps tu nous prends pour des idiotes Eliane et moi, hein?!" Ça y est la furie s'était emparée d'elle, il serait impossible de la calmer rapidement et sûrement. Elle passait ses mains nerveusement dans ses cheveux comme à chaque fois qu'on la mettait hors d'elle. En un seul regard il pouvait deviner à quel point elle lui en voulait.
"Et puis tu veux savoir pourquoi je t'en veux autant? Parce que ça fait des semaines que je te vois au fond du trou, que j'essaie d'être là pour toi et de te soutenir alors que tu es distant et froid.. Je savais que tu me mentais mais je me suis quand même remise en questions alors qu'au final tu t'envoyais en l'air avec l'autre T ou je sais pas qui..." Il vaudrait mieux qu'elle ne tombe jamais sur son amante ou sinon ce serait à ses risques et périls. Pendant sa tirade elle avait fini par s'approcher de lui un doigt accusateur pointé sur lui pour s'arrêter face à lui. "Tu m'as mise de côté et ça je ne le supporte pas! Je fais tout pour que tu ne fasses pas quelque chose que tu pourrais regretter et bah je vois que je me suis bien trompée sur toi!" Ses mots étaient durs, cinglants, comme à chaque fois qu'elle était trop énervée pour se contrôler. Des larmes de colère et de tristesse d'en arriver à de tels extrêmes menaçaient de s'échapper. "Tu n'es qu'un imbécile Samuels, tu gâches tout!"
La colère est un sentiment tellement humain qu'on oublie parfois qu'il peut faire des ravages. Alex le savait. Alex avait vu à quel point sa propre rage avait décimé sa vie. Il en voulait à Eliane et par dessus tout, il s'en voulait de n'avoir pu résoudre les problèmes autrement que comme il l'avait fait. Mais une chose était certaine, la colère qui s'exprimait là maintenant, celle-ci était moins dangereuse que d'autres. Car Ali et Alex étaient habitués à se crier dessus pour un oui et pour non. La seule différence était qu'ici ils n'éclateraient pas de rire juste après. Parce que ce qu'ils discutaient était grave. Alizée n'avait pas apprécié qu'il se permette de retourner la situation contre elle et il savait qu'elle ne laisserait pas cela passer sans dire son point de vue dessus. "Oui je le sais." A la manière d'un homme, il leva les yeux au ciel tout en sachant pertinemment bien que ça ne ferait que l'énerver encore un peu plus. Mais s'il voulait qu'elle se calme, il fallait d'abord la pousser jusqu'à l'explosion, il n'y avait pas de moyen plus simple ou plus sûr. Elle criait et s'emportait, Alex savait que c'était pas pour se calmer en moins de deux minutes. Elle lui reprocha de se trimbaler ce secret depuis un certain moment déjà. Depuis combien de temps couchait-il avec Théo? Il n'en savait rien. Ca avait tellement peu d'importance ce genre de détails qu'il n'en avait pas gardé le souvenir. Mais il sentait venir les questions plus pernicieuses et savait qu'il devait préparer le terrain avec précaution. "J'en sais rien. Oui, oui, ça fait un moment mais ça n'a pas la moindre importance. C'est juste une amie." C'était pas intelligent. Au moment où les mots franchirent ses lèvres, il sut qu'il avait gaffé. "Pas une amie comme toi Ali. C'est une fille, une gentille fille, rhan..." Il n'arrivait pas à s'exprimer car il savait qu'elle allait le coincer contre un mur et l'abattre.
Puis il fit une autre erreur en comparant les réactions de son épouse et de sa meilleure amie. Parce qu'effectivement Eliane n'était pas au courant. Mais pourtant, il savait très bien qu'une fois qu'elle saurait, car elle finirait par savoir, il ne pourrait le lui cacher vu qu'il ne le voulait pas non plus. Et quand elle saurait, il savait que sa réaction serait moins passionnelle que celle de la Lancaster. "Arrête de retourner mes mots contre moi. Quand elle saura, elle ne réagira pas comme toi, c'est ça que je voulais dire. On dirait que tu me fais une crise de jalousie et ça je ne l'admets pas. Quant au reste..." Il devait peser ses mots car il savait que cela n'avait pas été facile de favoriser l'amitié entre les deux femmes. Il avait toujours eu du mal à comprendre pourquoi. Si il était attiré par Alizée, il n'avait pour autant jamais montré cet intérêt et sa femme savait qu'il était le modèle de la perfection au niveau de la fidélité. Pourquoi avait-ce été si compliqué de les faire s'entendre du coup? Il s'était longtemps posé la question sans trop vraiment s'en faire. C'était un homme et il aimait qu'on se dispute son attention quand bien même cela n'était pas très sain. "... je sais que ça a été difficile. Mais je sais pas, tu n'as qu'à faire comme si t'étais pas au courant?" C'était ridicule, Eliane savait qu'Alex ne cachait rien à Alizée. Mais d'habitude, il ne cachait rien à Eliane non plus, du moins rien d'important. Cela aurait peut-être rassuré sa femme de savoir qu'il avait voulu cacher les choses à sa meilleure amie aussi. Ou cela l'aurait effrayée d'autant plus. "Je sais pas Alizée, j'ai pas réfléchi à tout ça, j'ai pas réfléchi, c'est tout. Je sais que tu m'en veux mais voilà, c'est fait c'est fait. Je peux pas revenir en arrière."
Vinrent les questions qui fâchent. Il savait qu'il n'y échapperait pas mais voilà, il espérait quand même. Il écouta en se demandant s'il devait répondre. Mais si il esquivait il savait qu'elle allait le tabasser avec ses petits poings presque inoffensifs. "C'est juste une fille Ali. Une fille qui est dans une mauvaise passe comme moi, qui comprenais ce que je ressentais et voilà..." Il la regarde et amèrement lui réponds au reste de sa question "Me demande pas combien de fois je me la suis tapée, c'est indigne de toi et indigne d'elle aussi." Il n'avait pas relevé le fait qu'elle se mettait dans le même bol qu'Eliane parce que sans savoir pourquoi, il la comprenait. Il se souvenait de la fois où elle lui avait caché qu'elle voyait quelqu'un pendant six ou sept jours. Cela l'avait mis dans une rage folle aussi. Puis elle expliqua enfin d'où venaient ses remontrances et ce qui faisait qu'elle était si agacée. Il s'assit et vit Balto qui se calmait en voyant que le danger était passé. La tête entre ses mains, il fixait le sol tout en l'écoutant ajouter des explications à son désarroi. "Je sais..." Elle l'avait appelée par son nom, ce n'était pas rien. Ca pouvait être affectueux ou une preuve de grande colère. Là, il n'y avait pas de doute sur ce que cela exprimait. "Je ne voulais pas vous faire de mal, ni à toi ni à Eliane." Il relève la tête, se lève ensuite et se rapproche d'elle et la force à accepter de rentrer au creux de ses bras. "Je ne cherchais pas à te mettre de côté. Mais j'avais besoin d'affection... plus physique..." Il la regarde avec un air coupable. "Tu aurais voulu me réconforter à ce niveau-là? " Il arque un sourcil comme s'il avait démontré quelque chose en lui faisant comprendre qu'il avait préféré Théo à elle pour des raisons justifiées. "Je ne voulais pas te blesser. J'ai rien dit parce que... parce que je savais que tu serais fâchée et parce que je m'en voulais aussi. Si je te repoussais c'était pour ne pas devoir te mentir et aussi pour me punir. Parce que ne pas te parler de ce que je ressens c'est une punition Ali." Réussirait-il à ne pas parler plus en détail de sa 'maîtresse'? Réussirait-il à se réconcilier au moins avec Ali? Il n'en savait rien, mais il la tenait dans ses bras comme on s'accroche à une bouée de sauvetage. Il avait besoin qu'elle accepte et en même temps il savait que ça ne serait pas facile d'oublier.
Michael l'avait toujours mis en garde contre Alex parce qu'il avait très bien compris les sentiments plus qu'amicaux que sa petite-soeur éprouvait pour son ami. Ça aurait pu rester une passade d'adolescente mais il connaissait sa soeur par coeur et savait très bien ce qu'elle pouvait éprouver. Il savait aussi qu'elle ne franchirait jamais le pas mais il trouvait cela malsain et il l'avait fait savoir à Alizée. Cette dernière était quand même restée trop butée pour écouter l'avis de son aîné et avait continué de voir Alex. Maintenant elle en était arrivée à un point où elle ne pouvait plus se passer de lui parce que quand elle était libre, elle était soit avec Michael, soit avec Alex. Elle ne pouvait plus envisager de le faire sortir de sa vie maintenant même si ses sentiments qu'elle avait réussis à enfouir avec le temps ressortaient à présent. Ils leur arrivaient de se disputer comme un vieux couple mais Alizée ne pouvait jamais lui en vouloir bien longtemps.
"Et pourquoi tu ne me l'avais pas dit? Pourquoi toi tu peux me cacher des trucs et moi non?!" Elle soupira et leva les yeux au ciel, ce n'était pas comparable. "Tu sais pertinemment que ça n'a rien à voir.. Ça ne faisait même pas une semaine que je le voyais.. J'attends que ça soit sérieux avant de te parler de quelqu'un.. Enfin bref on va pas s'étendre là-dessus.." Elle savait qu'Alex trouvait toujours un moyen de la faire culpabiliser pour une raison ou pour une autre, mais cette fois-ci il exagérait un peu. Revint encore le sujet qui fâche Eliane. Enfin du moins, le sujet délicat. Alex était parfois trop naïf et aveugle mais ce n'était pas le cas de sa femme. "De quoi est-ce que tu parles?" Elle resta silencieuse quelques secondes. Décidément il ne se rendait compte de rien même si ces derniers temps elle avait eu plus de mal à cacher ses sentiments envers lui. Notamment pendant les longues soirées qui finissaient en nuit passées chez elle, à lui raconter à quel point plus rien n'allait et où elle avait essayé de le rassurer et lui remonter le moral comme elle le pouvait. "C'est ridicule, Eliane sait très bien que toi et moi on est amis. Pourquoi veux-tu qu'elle s'imagine que ça pourrait être plus?" Le problème était qu'au contraire Eliane ne lui faisait pas entièrement confiance et c'était triste à dire mais elle avait raison. Alizée n'avait jamais su refouler complètement son attirance et elle savait que si Alex n'était pas marié et encore amoureux de sa femme, elle aurait tenté sa chance. Elle haussa les épaules et prit un air innocent, elle ne pourrait jamais lui dire la vérité. "Tu sais je suis une femme, sans vouloir me vanter je suis loin d'être horrible, toi aussi alors je pense qu'elle a pu se faire des films. Tu sais aussi bien que moi qu'elle n'a pas acceptée facilement notre amitié alors... Elle a très bien pu imaginer que je voulais plus avec toi, vu comme elle est possessive... Surtout en voyant notre relation qui est un peu spéciale, je pense pas que tu me contrediras... "
"Evidemment que je l'aime encore. Mais c'est à elle qu'il faut faire comprendre cela." Alizée resta silencieuse, elle avait déjà essayé de raisonner Eliane quand elle l'avait croisée mais on ne peut pas dire que les deux jeunes femmes étaient les meilleures amies du monde non plus alors c'était compliqué. Et puis, au fond d'elle Alizée n'était pas complètement contrariée par cette situation même si c'était horrible à dire, elle avait Axel un peu plus pour elle même si ces derniers temps il s'était éloigné. Et puis, elle avait toujours eu un peu d'espoir au fond d'elle même si elle savait que c'était Eliane et personne d'autre. "Ne t'inquiète pas, elle finira par le comprendre... Laisse-lui du temps.. Il va falloir déjà que tu lui dises.. Tu comptes t'y prendre comment?" S'il voulait que les choses s'arrangent vraiment il allait devoir être honnête avec Eliane et arrêter de voir cette fameuse T dont elle ne connaitrait pas l'identité ce soir. Alex n'avait pas l'air prêt à vraiment en parler. Elle finirait par tout savoir, elle le savait.
"Mais je le sais très bien que tu ne veux pas de moi à ce niveau-là. Je voulais juste te faire comprendre pourquoi ton amitié ne m'avait pas suffi... Et je sais que j'ai tout compliqué. Mais Alizée, essaie de comprendre, quand t'es au fond du gouffre, t'as pas vraiment l'impression que ça puisse aller plus mal. Alors tu t'engouffres encore plus bas sans te soucier du reste. Parce que même un vain plaisir, ça reste quelque chose de sympa dans ton monde merdique." La jeune femme avait enfin saisi. Elle avait été trop énervée et bornée pour réellement chercher à comprendre. Il était désespéré alors il avait fait une connerie parce que ça ne pourrait pas être pire. Elle regrettait simplement de ne pas avoir su le déceler et de ne pas avoir su l'aider à éviter de fauter. Elle connaissait tout ça après tout, quand elle avait eu son accident elle aurait pu faire pas mal de conneries parce que ça ne pourrait pas être pire comme elle se disait souvent mais Michael l'en avait empêchée, elle aurait aimé en faire autant avec Alex. Elle s'en voulait. "Je suis désolée Alex de pas avoir su t'aider et voir que tu étais mal au point de faire ça..."
"Tu me fais des cachoteries toi? Comment ça l'inverse? Qui pourrais-tu tromper et ensuite ne pas me le dire?" Elle secoua la tête négativement. Evidemment que non, hormis l'histoire de ce mec dont ils avaient parlée avant mais elle ne lui avait jamais rien caché. Elle voulait simplement qu'il comprenne que si c'était elle qui s'était autant éloignée et lui avait menti, il lui en aurait voulu. "Non bien sûr que non, je voulais juste dire que si je t'avais mis à l'écart comme ça et en t'ayant menti sur quelque chose d'aussi important autant de temps, tu m'en aurais autant voulu.. Alors promets-moi de ne plus me mentir et de t'éloigner comme tu l'as fait, je serai toujours là pour toi peu importe ce que tu as fait..." Maintenant les choses s'étaient apaisées. Chacun avait pu déballer son sac et dire ce qu'il avait sur le coeur. Alizée avait retrouvé son meilleur ami, plus de mensonges tout était reparti comme avant. Elle était dans ses bras, la tête enfouie dans son cou comme d'habitude et elle se sentait de nouveau bien. Elle avait un poids en moins. « Moi aussi je t’aime et je te déteste petite harpie. » À cette réplique, elle ne put s'empêcher de rire de bon coeur. Ce surnom était justifié et peut être même un euphémisme. Mais bon on ne se refaisait pas, Alizée ne changerait jamais. Maintenant l'orage était passé et c'est tout ce qui comptait.
« On se fait un petit pique-nique moquette dans ton salon ? J’ai rien de prévu ce soir et personne pour m’attendre chez moi. » Elle se détacha alors de lui et déposa un baiser sur sa joue avant d'acquiescer d'un signe de tête. Elle savait que ses mots étaient un constat plutôt difficile mais elle ne voulait pas épiloguer quand l'ambiance était enfin de nouveau apaisée. "Moi non plus j'avais rien de prévu.. Tu sais tu devrais prendre un animal ça fait de la compagnie même si t'es pas obligé d'en prendre autant que moi.." Elle rit de nouveau de bon coeur, ça lui faisait du bien. Elle partit ensuite chercher deux bières dans le frigo et en passa une à Alex en revenant dans le salon. "J'ai plus grand chose dans mon frigo, ça te va si je commande des pizzas?"
(c) sweet.lips
Dernière édition par Alizée Lancaster le Sam 20 Mai 2017 - 19:18, édité 1 fois
Alex et Ali, ça faisait déjà quatre ans que leur amitié avait subi des hauts et des bas. Ca avait commencé par une rencontre où Alex ne se souvenait pas d'elle, il fallait dire qu'elle avait bien changé entre temps aussi. Puis par des regards peu encourageants de la part de Michael quand celui-ci les avait découvert enfermés dans un cagibi à se raconter des secrets lors d'une soirée anniversaire. Alex ne comprenait pas pourquoi le grand frère d'Alizée était si méfiant envers Alex depuis qu'Alizée était arrivée à Brisbane. Il trouvait cela injustifié et avait le sentiment que la jalousie de Michael était déplacée. Mais cela n'avait en rien freiné leur amitié qui petit à petit n'avait fait que grandir et se resserrer. Si bien qu'aujourd'hui, Alizée pouvait se permettre quelque chose que personne d'autre dans l'entourage d'Alex ne se serait permis : lui demander des comptes. Elle voulait savoir qui était Théodora. Et évidemment, Alex avait des réticences à lui en dire plus car il ne souhaitait pas que la jeune femme ait une ennemie dans Brisbane. S'il avait considéré que Théo était une fille facile et digne du mépris des gens, il n'aurait jamais couché avec elle. Et maintenant, le fait qu'il avait couché avec lui attirerait ce même mépris. C'était un paradoxe auquel il ne pouvait prévenir qu'en taisant son identité.
"Oh s'il te plait arrête! Sa réaction c'est pas mon problème, c'est le tien.. Et puis franchement t'es mal placé pour me dire ça, le mois dernier ça te rappelle quelque chose? Quand tu m'as fait une crise parce que je t'avais pas dit que je voyais quelqu'un depuis à peine une semaine et que tu m'as fait cette scène dans ce bar comme si t'étais mon mec et que t'as bien ruiné ma touche.. T'es pire que Michael alors franchement tu n'as rien à dire..." C'était vrai, il avait fait tout ça. Et la réaction d'Eliane ne concernait pas Alizée. Elle était encore parvenue à retourner ce qu'il lui disait contre lui. C'était permanent entre eux. "Et pourquoi tu ne me l'avais pas dit? Pourquoi toi tu peux me cacher des trucs et moi non?!" Il avait détesté la voir avec ce grand dandy qui la draguait comme une poule de luxe. Mais ce qu'il n'avait pas supporté surtout c'était l'élément de surprise. Il était arrivé là-bas pour se détendre, sans penser y rencontrer personne de connu et ensuite il les avait vu, yeux dans les yeux à se raconter il ne savait quoi. C'était d'ailleurs assez drôle parce que depuis il était retourné dans ce bar plusieurs fois, se disant qu'il y reverrait peut-être Alizée avec un autre homme et la prendrait sur le fait d'une nouvelle traîtrise. Et c'était ainsi qu'il avait rencontré Théodora, dans ce bar là. L'ironie lui donnait envie de rire mais il ne le pouvait pas, Alizée l'aurait fusiller si elle le voyait rire en pareil moment.
"Tu plaisantes j'espère? Tu crois vraiment que la prochaine fois que je vais la croiser je vais pas penser à ce que tu as fait? Tu sais aussi bien que moi que je serai la première qu'elle viendra voir quand elle saura. Limite elle croira que c'est moi ta maitresse." Alex tombait des nues. C'était normal qu'elle sente la culpabilité du secret la ronger. Mais il ne comprenait pas pourquoi elle disait qu'Eliane penserait que c'était elle sa maîtresse. "De quoi est-ce que tu parles?" Plus innocent que lui, il n'y avait pas. Si il avait refoulé son attirance envers la jolie brune, il avait aussi refoulé celle qu'elle pouvait éprouver à son égard. Il se souvenait parfaitement du deuxième été qu'ils avaient passé sous le même toit, d'une soirée où tous deux un peu pompette avaient fini dans l'ascenseur d'un lycée et où elle avait été aussi silencieuse qu'une brebis qu'on menait à l'abattoir. C'était la petite soeur de Michael, elle avait alors 18 ans et était jolie comme un coeur. Mais elle semblait tellement angoissée par la présence d'Alex qu'il en avait déduit qu'elle ne l'appréciait pas du tout. Du coup pendant ces quelques moments passés ensemble, alors que le mâle en lui aurait bien profiter des sept minutes de bonheur gracieusement accordée par le jeu auquel ils jouaient, il fut contraint de rester dans son coin. "C'est ridicule, Eliane sait très bien que toi et moi on est amis. Pourquoi veux-tu qu'elle s'imagine que ça pourrait être plus?" Il insistait parce que cela le troublait. Il se souvenait des piques de son épouse quand il lui avait présenté la Lancaster. Autant Michael avait été agréé tout de suite, autant Alizée avait eu du mal à se faire une place dans leur cercle d'amis.
Tout s'enchaînait à une telle vitesse que les phrases acides le brûlaient au corps. Puis finalement, Alizée lui dit la plus grande vérité de la journée. "Laisse-moi te dire que c'est loupé.. Tu devrais plutôt te préoccuper d'elle si tu veux sauver ton mariage.. Je sais que tu l'aimes encore Alex même si ces temps-ci c'est difficile..." Il soupira en regardant le sol. Il y en avait au moins une qui était consciente de cette vérité. Mais comment faire entendre raison à sa femme? "Evidemment que je l'aime encore. Mais c'est à elle qu'il faut faire comprendre cela." Mais oui, les temps étaient difficiles et Alex aurait aimé que cela soit moins compliqué. Si seulement Eliane voulait entendre raison. Si seulement elle voulait en parler. Mais maintenant, Alex avait fait une bêtise qui allait compliquer les choses grandement et autant lui qu'Alizée savaient que cette incartade sexuelle lui serait préjudiciable.
Et alors qu'elle continuait à ne pas comprendre, alors qu'Alizée s'offusquait de ne pas avoir suffit à réconforter son ami, Alex lui demanda si elle pensait qu'elle aurait pu lui offrir ce dont il avait besoin. Ce n'était pas une proposition, juste une manière de souligner qu'elle ne pouvait pas l'aider à ce moment-là et que c'était pour cela qu'il s'était tourné vers quelqu'un d'autre. "T'es fou Alex! Jamais je ferai ça! La question se pose même pas, c'est bien pour ça que t'as été voir cette fille.. Je comprends que tu puisses en avoir besoin mais franchement tu vas rendre la situation encore plus compliquée..." Il sourit tristement "Mais je le sais très bien que tu ne veux pas de moi à ce niveau-là. Je voulais juste te faire comprendre pourquoi ton amitié ne m'avait pas suffi... Et je sais que j'ai tout compliqué. Mais Alizée, essaie de comprendre, quand t'es au fond du gouffre, t'as pas vraiment l'impression que ça puisse aller plus mal. Alors tu t'engouffres encore plus bas sans te soucier du reste. Parce que même un vain plaisir, ça reste quelque chose de sympa dans ton monde merdique." C'était là tout ce qui justifiait son geste. Il avait cherché à se déconnecter de sa réalité un moment, à avoir quelqu'un qui le prenne dans ses bras sans lui en vouloir de ne pouvoir avoir d'enfant avec.
"Evidemment que j'allais être fâchée.. Je savais déjà pas comment améliorer la situation et t'aider mais alors là... On a tous les deux souffert dans cette histoire.. Si ça avait été l'inverse tu m'en aurais autant voulu.." Alex leva un sourcil curieux. L'inverse? Avait-elle quelqu'un à tromper? Sortait-elle avec quelqu'un sans qu'il ne le sache. "Tu me fais des cachoteries toi? Comment ça l'inverse? Qui pourrais-tu tromper et ensuite ne pas me le dire?" Son regard était taquin. Il avait compris l'idée mais il avait besoin de détendre l'atmosphère. Elle vint vers lui et le prit dans ses bras. "Si tu savais à quel point je t'aime et te déteste à la fois quand tu t'y mets.." La guerre prenait fin. Elle avait suffisamment duré et Alex était presque soulagé de retrouver cette étreinte chaleureuse. Alizée lui avait manqué et bien qu'il avait été coucher avec Théodora, les bras ouverts d'Alizée semblaient d'un réconfort bien plus grand sur le moment. Comme si elle était un pansement à ses maux. Il saisit ce petit corps qui s’était collé au sien et huma les cheveux d’Ali. Elle avait cette odeur particulière qui lui était propre et il enfoui son visage dans ses cheveux, cherchant à retenir les larmes qui lui montaient aux yeux. Il ne savait si c’était le chagrin de toute sa situation ou le soulagement de retrouver Ali. « Moi aussi je t’aime et je te déteste petite harpie. » C’était sa manière affectueuse de l’appeler parfois, surtout après une dispute. Le temps passait et pourtant il ne relâchait pas l’étreinte, profitant de cette dose d’affection inconditionnelle qui s’offrait à lui. « On se fait un petit pique-nique moquette dans ton salon ? J’ai rien de prévu ce soir et personne pour m’attendre chez moi. » Il sourit pour cacher la tristesse qu’auraient dû évoquer ces paroles.
Michael l'avait toujours mis en garde contre Alex parce qu'il avait très bien compris les sentiments plus qu'amicaux que sa petite-soeur éprouvait pour son ami. Ça aurait pu rester une passade d'adolescente mais il connaissait sa soeur par coeur et savait très bien ce qu'elle pouvait éprouver. Il savait aussi qu'elle ne franchirait jamais le pas mais il trouvait cela malsain et il l'avait fait savoir à Alizée. Cette dernière était quand même restée trop butée pour écouter l'avis de son aîné et avait continué de voir Alex. Maintenant elle en était arrivée à un point où elle ne pouvait plus se passer de lui parce que quand elle était libre, elle était soit avec Michael, soit avec Alex. Elle ne pouvait plus envisager de le faire sortir de sa vie maintenant même si ses sentiments qu'elle avait réussis à enfouir avec le temps ressortaient à présent. Ils leur arrivaient de se disputer comme un vieux couple mais Alizée ne pouvait jamais lui en vouloir bien longtemps.
"Et pourquoi tu ne me l'avais pas dit? Pourquoi toi tu peux me cacher des trucs et moi non?!" Elle soupira et leva les yeux au ciel, ce n'était pas comparable. "Tu sais pertinemment que ça n'a rien à voir.. Ça ne faisait même pas une semaine que je le voyais.. J'attends que ça soit sérieux avant de te parler de quelqu'un.. Enfin bref on va pas s'étendre là-dessus.." Elle savait qu'Alex trouvait toujours un moyen de la faire culpabiliser pour une raison ou pour une autre, mais cette fois-ci il exagérait un peu. Revint encore le sujet qui fâche Eliane. Enfin du moins, le sujet délicat. Alex était parfois trop naïf et aveugle mais ce n'était pas le cas de sa femme. "De quoi est-ce que tu parles?" Elle resta silencieuse quelques secondes. Décidément il ne se rendait compte de rien même si ces derniers temps elle avait eu plus de mal à cacher ses sentiments envers lui. Notamment pendant les longues soirées qui finissaient en nuit passées chez elle, à lui raconter à quel point plus rien n'allait et où elle avait essayé de le rassurer et lui remonter le moral comme elle le pouvait. "C'est ridicule, Eliane sait très bien que toi et moi on est amis. Pourquoi veux-tu qu'elle s'imagine que ça pourrait être plus?" Le problème était qu'au contraire Eliane ne lui faisait pas entièrement confiance et c'était triste à dire mais elle avait raison. Alizée n'avait jamais su refouler complètement son attirance et elle savait que si Alex n'était pas marié et encore amoureux de sa femme, elle aurait tenté sa chance. Elle haussa les épaules et prit un air innocent, elle ne pourrait jamais lui dire la vérité. "Tu sais je suis une femme, sans vouloir me vanter je suis loin d'être horrible, toi aussi alors je pense qu'elle a pu se faire des films. Tu sais aussi bien que moi qu'elle n'a pas acceptée facilement notre amitié alors... Elle a très bien pu imaginer que je voulais plus avec toi, vu comme elle est possessive... Surtout en voyant notre relation qui est un peu spéciale, je pense pas que tu me contrediras... "
"Evidemment que je l'aime encore. Mais c'est à elle qu'il faut faire comprendre cela." Alizée resta silencieuse, elle avait déjà essayé de raisonner Eliane quand elle l'avait croisée mais on ne peut pas dire que les deux jeunes femmes étaient les meilleures amies du monde non plus alors c'était compliqué. Et puis, au fond d'elle Alizée n'était pas complètement contrariée par cette situation même si c'était horrible à dire, elle avait Axel un peu plus pour elle même si ces derniers temps il s'était éloigné. Et puis, elle avait toujours eu un peu d'espoir au fond d'elle même si elle savait que c'était Eliane et personne d'autre. "Ne t'inquiète pas, elle finira par le comprendre... Laisse-lui du temps.. Il va falloir déjà que tu lui dises.. Tu comptes t'y prendre comment?" S'il voulait que les choses s'arrangent vraiment il allait devoir être honnête avec Eliane et arrêter de voir cette fameuse T dont elle ne connaitrait pas l'identité ce soir. Alex n'avait pas l'air prêt à vraiment en parler. Elle finirait par tout savoir, elle le savait.
"Mais je le sais très bien que tu ne veux pas de moi à ce niveau-là. Je voulais juste te faire comprendre pourquoi ton amitié ne m'avait pas suffi... Et je sais que j'ai tout compliqué. Mais Alizée, essaie de comprendre, quand t'es au fond du gouffre, t'as pas vraiment l'impression que ça puisse aller plus mal. Alors tu t'engouffres encore plus bas sans te soucier du reste. Parce que même un vain plaisir, ça reste quelque chose de sympa dans ton monde merdique." La jeune femme avait enfin saisi. Elle avait été trop énervée et bornée pour réellement chercher à comprendre. Il était désespéré alors il avait fait une connerie parce que ça ne pourrait pas être pire. Elle regrettait simplement de ne pas avoir su le déceler et de ne pas avoir su l'aider à éviter de fauter. Elle connaissait tout ça après tout, quand elle avait eu son accident elle aurait pu faire pas mal de conneries parce que ça ne pourrait pas être pire comme elle se disait souvent mais Michael l'en avait empêchée, elle aurait aimé en faire autant avec Alex. Elle s'en voulait. "Je suis désolée Alex de pas avoir su t'aider et voir que tu étais mal au point de faire ça..."
"Tu me fais des cachoteries toi? Comment ça l'inverse? Qui pourrais-tu tromper et ensuite ne pas me le dire?" Elle secoua la tête négativement. Evidemment que non, hormis l'histoire de ce mec dont ils avaient parlée avant mais elle ne lui avait jamais rien caché. Elle voulait simplement qu'il comprenne que si c'était elle qui s'était autant éloignée et lui avait menti, il lui en aurait voulu. "Non bien sûr que non, je voulais juste dire que si je t'avais mis à l'écart comme ça et en t'ayant menti sur quelque chose d'aussi important autant de temps, tu m'en aurais autant voulu.. Alors promets-moi de ne plus me mentir et de t'éloigner comme tu l'as fait, je serai toujours là pour toi peu importe ce que tu as fait..." Maintenant les choses s'étaient apaisées. Chacun avait pu déballer son sac et dire ce qu'il avait sur le coeur. Alizée avait retrouvé son meilleur ami, plus de mensonges tout était reparti comme avant. Elle était dans ses bras, la tête enfouie dans son cou comme d'habitude et elle se sentait de nouveau bien. Elle avait un poids en moins. « Moi aussi je t’aime et je te déteste petite harpie. » À cette réplique, elle ne put s'empêcher de rire de bon coeur. Ce surnom était justifié et peut être même un euphémisme. Mais bon on ne se refaisait pas, Alizée ne changerait jamais. Maintenant l'orage était passé et c'est tout ce qui comptait.
« On se fait un petit pique-nique moquette dans ton salon ? J’ai rien de prévu ce soir et personne pour m’attendre chez moi. » Elle se détacha alors de lui et déposa un baiser sur sa joue avant d'acquiescer d'un signe de tête. Elle savait que ses mots étaient un constat plutôt difficile mais elle ne voulait pas épiloguer quand l'ambiance était enfin de nouveau apaisée. "Moi non plus j'avais rien de prévu.. Tu sais tu devrais prendre un animal ça fait de la compagnie même si t'es pas obligé d'en prendre autant que moi.." Elle rit de nouveau de bon coeur, ça lui faisait du bien. Elle partit ensuite chercher deux bières dans le frigo et en passa une à Alex en revenant dans le salon. "J'ai plus grand chose dans mon frigo, ça te va si je commande des pizzas?"