Passer un week-end dans un tout autre monde, presque littéralement, ça fait du bien. Le retour à la réalité est très dur par contre. Dur, mais toutefois nécessaire. Une semaine après avoir reprit le boulot je me sens bizarre. Comme vidé de mon énergie et de mon envie de faire quoique ce soit. Je crois que ce GN était le coup d'envoie de mes prochaines vacances. Et sans doute vais-je proposé à Arsène d'avancer notre road trip en Europe à cette année encore. Ou peut-être vais-je simplement partir deux semaines en Nouvelle Zélande avec Hugh ? Ou au Sri Lanka, seul. Je ne sais pas. Mais je suis activement entrain de réfléchir à un moyen de m'échapper de cette routine qui commence à s'installer à nouveau.
Toutefois, je n'oublie pas mes objectifs principaux : faire découvrir le véganisme au maximum de gens. Je suis, depuis dernièrement, membre d'une association qui s'occuper d'aller de restaurant en restaurant et monter au restaurateur que le véganisme à le vent en poupe, comme on dirait. Ce jour là, c'est un restaurant Italien qui a accepté de nous proposé deux pizzas, deux salades, deux entrées, une bolognaise ainsi qu'un tiramisu et de la glace. Le tout végétalien, évidement. Ce genre de réunion est organisé au moins une fois par mois et vise le grand publique. Tout le monde est chaleureusement invité, sous réserve d'avoir réservé avant, évidement.
Ayant une place assurée, je prends bien mon temps pour débarquer au restaurant mais me dirige rapidement vers la table à laquelle sont déjà assit une bonne quinzaine de personne. Nous devrions être vingt en tout. Et j'avoue être quelque part joyeusement étonné d'avoir autant de gens ! Mais peu importe. Je salue tout le monde, m'attarde un peu chez ceux que je connais, discute avec les uns et les autres puis prends place à côté d'une jeune femme. Brune et plutôt mignonne, elle n'a pas l'air d'être plus âgée que moi. Avançant ma chaise vers la table, je lui offre un charmant sourire.
«Bonsoir, voisine de la soirée » dis-je avec humour «Martin » me présentais-je en lui tendant la main, avant de m'arrêter à mi chemin « EH ! Mais t'es ma collègue druide !! » m'exclamais-je subitement, mon sourire s'agrandissant d'avantage «trop cool de te voir ici ! » souriais-je « Je savais pas que tu t'intéressais à ça ...» ça, sous entends 'le veganisme' et 'la bonne bouffe'.
Évidemment que personne n’avait voulu m’accompagner. Ben avait mimé la plus grosse envie de gerber de sa vie, Noah avait inventé un rendez-vous sorti de nul part avec son infirmière - Adam lui avait vraiment appris comment se sortir de tout depuis leur final bond à Disney -, Saul s’était excusé, vraiment, en me précisant qu’il me laisserait cuisiner de la salade à notre prochaine rencontre et Tad n’avait simplement pas répondu à mes textos. Mais voilà, luncher seule, ça ne me faisait pas plus de mal. Je ne comptais plus les moments où j’étais seule, vraiment, depuis de nombreuses semaines. Là où l’atelier était devenu mon refuge, j’avais fini par le transformer en espèce de workshop collaboratif qui grouillait de monde à ma grande surprise. Le besoin de solitude, la liberté qui ressort et l’envie de changer d’air plus tard, j’avais tourné le coin et vu l’affiche qui annonçait le fameux repas dont j’avais pu lire des brèves bribes en ligne. Tant qu’à sortir de mon antre et à profiter d’un repas, autant soit-il original un peu. J’avais la chance d’être entourée d’hommes qui savaient faire merveilleusement à manger, Matt le premier, Edward le deuxième, et je ne pouvais pas dire qu’on m’avait refilé une place aux fourneaux bien souvent durant les dernières années. Je savais toutefois remarquer lorsqu’un repas promettait d’être savoureux ou non, et l’idée de rendre le tout complètement vegan avait piqué ma curiosité. Je ne le disais pas trop haut ni trop fort, mais j’étais devenue végétarienne il y avait un peu plus de 10 ans déjà, et si le veganisme me tentait un peu plus chaque jour, il fallait dire qu’à la base, je mangeais mieux pour pallier à mes nombreuses faiblesses et baisses d’énergie. Ceci étant cela, des plats italiens complètement revisités sans sous produits animaux me semblaient tout un tour de force, et je passai la porte avec la curiosité qui tinte aussi fort que la cloche qui annonce mon arrivée. La salle n’est pas particulièrement bondée et ça me va. Moment de solitude oblige, je m’installe en bout de table, un livre que j’extirpe de mon sac, et une eau plate avec citron qu’on m’apporte sans plus de cérémonies. Je me plonge dans mes vieilles histoires et ma littérature anglaise dans l’attente du premier service, impression de me la jouer sauvage qui me dérange à peine, mais un peu de mouvement à mes côtés me fait lever la tête, et croiser un regard qui me revient, familier. J’étais plus que nulle avec les noms, avec la mémoire et ses failles. Et il me sauve sans attendre, situant notre dernière rencontre, me rappelant ce week-end passé où encore une fois, je m’étais étonnée à être plus qu’une loque humaine vivant à l’hôpital. « Hey! » je laisse l’entrain le saluer, évitant d’y aller avec un prénom - druide me va amplement pour le moment. « Oui je… ça m’avait l’air délicieux. » je sourie, ne sachant pas trop s’il me fait la conversation par politesse, ou par envie. Il semble connaître les autres gens installés autour de nous à les voir tous butiner dans sa direction, et je me dis que d’ici 5 minutes il sera blasé de mes hésitations et me tournera le dos comme je m’y suis habituée. Va, vole. Interrompue dans notre joute de sourires et de banalités, le serveur passe à nos côtés avec des plats bien en vue, commençant par l’autre extrémité de la table avant de venir nous servir à notre tour. « Ça m’a l’air délicieux, en fait. » que je corrige, déjà convaincue par les parfums et l’aspect des assiettes.
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Ça fait plaisir de voir Ginerva, ou plutôt Ginny de son vrai nom, dans un autre contexte que celui du GN. Et en plus lors d'un événement qui me tiens tout particulièrement à cœur ! J'ai vraiment passé un super week-end avec elle, loin des champs de batailles à simplement nous échanger des bon plans et des recettes naturelles. Au final, ça ne devrait même pas tellement m'étonner vu qu'elle s'est vachement intéressé à tout ce que je lui ai raconté. Dans tous les cas, ça fait du bien de la voir ici.
Elle me dit que ça avait l'air bon sur le menu. «ça a surtout le bon goût de la justice et de l'égalité pour tous » ajoutais-je, rigolant de bon cœur alors que je me recule lorsqu'ils déposent les pizza, entrée et plats de pâtes sur la table. J'observe le tout en sentant déjà mon ventre qui gargouille de plaisir. Mais je dois me retenir. D'ailleurs, tout le monde se retiens mais tous me lance des regards comme si c'est moi qui devait donner le signal au fait qu'ils peuvent commencer à manger. J'attends que le serveur ait servi le dernier verre de vin pour finalement toussoter et me lever.
« je peux avoir votre attention, deux petites minutes ?» demandais-je «j'aimerais tout d'abord remercie Mr. Carlos, le propriétaire du restaurant ici présent » dis-je en désignant un monsieur, debout près du mur à la sorti des cuisines «Qui a accepté de nous proposé plusieurs petits plats vegan, rien que pour nous. Je comptes sur vous pour lui prouver que ça vaut vraiment le coup qu'il propose ce genre de choix sur sa prochaine carte » je rigole doucement lorsqu'un tonnerre d'applaudissement retenti et que je vois le monsieur rougir un peu «Mr. Carlos, vous faites le bon choix comme vous pouvez le voir » dis-je en souriant, amusé « Donc les gens, amusez-vous bien et surtout mangez-bien. Et vous ferez passer le message autour de vous lorsque vous sortirez d'ici» je me rassoie «Sur ce, buon appetito comme on en Italie» reprenais-je en lançant un coup d’œil vers Mr. Carlos qui me réponds par un pouce en l'air. Je lui fais un clin d’œil puis regarde ma voisine « Je te sers quoi Ginny ?» demandais-je poliment.
J’étais du genre végétarienne secrète. Pas que je n’assumais pas mes choix alimentaires - au contraire, je ne retournerais jamais en arrière - mais plutôt parce que je détestais toute forme de conflit. Ici, je savais que je n’aurais pas besoin de répondre aux interrogations des gens près de moi qui constateraient à répétition qu’aucune protéine animale ne siège dans mon assiette, ni aux éternelles remarques sur mon manque de vitamines suite à mes repas pas aussi garnis que les leurs. Le truc, c’était que même après plus de 10 ans de végétarisme, je n’avais aucune carence. Mais ce genre d’argumentaire, même si on en est la preuve vivante, n’est jamais vraiment bien concluant avec quelqu’un de borné. D’où mon mutisme, et mes différentes manigances pour repousser la viande lorsqu’on me la servait. Matt, Ezra, Tad et même Edward avaient pris la plus grande majorité de cette partie, habitués lorsqu’ils partageaient une assiette avec moi à y piquer ce que je n’ingèrerais pas... et tout le monde ne s’en portait que mieux. Or ici, pas question d’entrer dans le conflit et de devoir justifier chaque bouchée. Soulagée, je me redresse pour être bien attentive et alerte au petit mot que Martin enchaînera. L’entendre se présenter à nos voisins de table m’a encore une fois sauvée et son nom ainsi que ses prouesses de druide me reviennent bien clairement dès qu’il ouvre la bouche et enchaîne son speech d’ouverture. Je réalise de ce fait qu’il doit être en charge de l'organisation du lunch, ou du moins qu’il doit y être bien impliqué, et je prends en note mentale de lui en parler plus tard, lorsqu’on sera un peu plus calmes. Ça y est, je suis curieuse. Les présentations faites, ce sont les plats qui prennent la vedette, et les exclamations que j’entends à l’autre bout de la pièce me confirment que les parfums qui embaument le restaurant ne sont pas faux du tout. Mon estomac me fait savoir qu’il est bien prêt pour entamer le tout, et enjouée, je laisse aller un soupir d'excitation. « Un peu de tout, s’il-te-plaît. Habituellement, je prends mon temps, mais là j’ai l’impression que tout partira à une vitesse folle! » et je ne me trompe pas, à voir les fourchettes qui piquent et les cuillères qui ramassent. Mon appétit d’oiseau des derniers jours retrouve un brin de constance et je me réjouis déjà de voir Martin s’appliquer à me monter une assiette digne de ce nom. La portion qu’il dépose devant moi étant énorme, j’aurais été presque gênée d’y plonger mes ustensiles avant de voir que pour lui aussi, il s’est gâté. « À ce que je vois, je ne suis pas la seule qui a peur d'en manquer. » le clin d’oeil qui suit lance le repas, et tous les convives se précèdent et se relancent d’exclamations satisfaites. « Il… il a voulu rapidement le chef? S’associer à tout ça? » Martin ne semble pas occupé à bavasser avec quelqu’un d’autre, alors j’en profite pour assouvir mon intérêt. « Parce qu’à voir tous les efforts qu’il a mis sur les plats, je me dis qu’il devait être bien enthousiaste face à l’idée! »
Ça fait vraiment beaucoup de bien d'avoir des points communs avec des gens. Ou plutôt, de se découvrir des points commun. Je me doutais que Ginny n'avais pas une passion pour la viande, mais de là à me douter qu'elle soit Vegan ? Jamais. Cela dit, peut-être n'est-elle que végétarienne ? Enfin que … c'est déjà bien ! Mais pas assez. A mes yeux aimer TOUS les animaux et quand même continuer à les exploiter pour le lait ne va pas de paire. Enfin, je lui poserais la question plus tard. Pour l'instant je remercie chaleureusement Mr. Carlos puis indique à tout le monde qu'il peut se servir.
Ginny me demande 'un peu de tout' et c'est ce que je fais. Je lui donne une petite portion de carbo, de bolognaise et une part de pizza de chaque pizza. Je lui redonne son assiette bien remplie puis m'attaque à mon tour, prenant, moi aussi, un peu de tout. Ginny semble avoir envie de continuer la conversation ce qui m'arrange un peu quelque part. Elle me demande si le chef a rapidement accepté. Je lance un coup d'oeil vers Mr Carlos puis hausse les épaules «Trois session de rendez-vous seulement » souriais-je en me tournant vers Ginny «Il était assez récalcitrant, surtout en ce qui concerne les pizza. Parce que 'oh mon dieu pas de fromage sur la pizza ? Mais c'est pas possible !' » l'imitais-je avec un vieil accent italien avant de rigoler doucement «Mais je lui ai montré que le fromage végétal est vraiment excellent. Et puis ses pizza sont de bases déjà excellente » j'hausse les épaules «Et la carbo pareil. Il a eu beaucoup de mal à se faire à la crème soja et surtout au tofu fumé » j'hausse les épaules «Chacun a une telle appréhension par rapport au tofu, je comprends vraiment pas pourquoi » dis-je en secouant la tête « C'est méga bon pourtant»
Je souris et attrape mon bout de pizza 3 fromages végétales. «Une fois qu'il a compris que c'était bon et passé outre ses appréhension, il était méga enchanté. Et il sera encore plus si on vient régulièrement pour manger vegan chez lui »
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« Seulement! » que je répète, faussement étonnée. C’était fou comment les gens y allaient à reculons, avec tout ce qui pouvait venir troubler leurs habitudes. La simple pensée m’immobilise, réalisant que je ne suis pas mieux, à ma façon, mais je laisse passer, Martin reprenant le fil de la conversation. Une - délicieuse - bouchée plus tard et il m’explique le processus, les réflexions du chef, les ajustements qu’il a dû faire. Ajoutant le geste à ses mots, je prends une bouchée de pizza pour la peine, complimentant le tout d’un “Mmmmm” bien senti. « Tu savais que de base, la vraie pizza, celle de Naples, n’a pas de fromage? » j’oublie que j’ai la bouche pleine tellement je suis fière d’ajouter ce fun fact à la conversation, gracieuseté de mon foodie de grand frère. « La croûte était la vraie vedette, et les garnitures juste une façon de la mettre plus en valeur. » il serait si fier à m’entendre. Complice, j’hausse les épaules tout sourire. « Tu l’utiliseras comme argument, pour le prochain resto italien que vous ciblerez. » si ça pouvait aider, cette obsession que les McGrath avaient avec la pizza, eh bien tant mieux. Petit coup d’oeil autour de nous et je réalise que je ne suis pas la seule à me régaler, les gens osant maintenant une deuxième portion. Mon regard suit une louche qui plonge dans le plat de pâtes que Martin commente et je me dois de tester, pour comparer. « On le goûte à peine, en vrai. » la différence était là, mais il ne fallait pas non plus en faire tout un plat - le mauvais de jeu de mots est bien sûr le bienvenu. « Je serais curieuse de voir, si on évitait de dire que tout ça est vegan, qui arriverait à déceler que ce l’est. » le petit jeu m’amuse déjà, et je note de faire le teste avec Matt, et qui sait, Edward peut-être. « T’imagines, faire croire aux passants que le tiramisu est 100% mascarpone, et les voir se régaler en disant tout haut qu’il n’y a rien pour battre la version traditionnelle... » un petit rire de gamine bien malicieuse se joint à ma phrase, et c’est hilare que je me dis qu’au final, les gens, ils croient bien ce qu’ils veulent croire. Tous les mêmes. « Je suis prête à garder le rythme et à passer plus souvent, si cette pizza là reste sur le menu. » je m’étonne moi-même, venant de prendre une bouchée de cette nouvelle addiction dont mes papilles demandent et redemandent déjà. « J’en connais un qui vendrait son fils pour quelques parts, même… » l’intolérance au lactose de Benjamin me revient en tête, et le chaos qu’avait amené une fameuse crise un soir à Disney, au retour d’un restaurant quelconque. Pleine de bonnes intentions, je prends en note mentale de le traîner ici, pour le bien de son intestin.
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J'arque un sourcil lorsque Ginny m'explique que la vraie pizza, l'originale, était dépourvu de fromage. Et que de toute manière le plus important c'était bel et bien la pâte. La garniture n'était donc là que pour rehausser le goût. Je secoue doucement la tête en me baissant pour fouiller mon sac. « Non, je savais pas» dis-je en sortant un carnet à l'emblème des Sea Shepherd «Mais merci beaucoup pour ces info ! Ça va bien m'aider pour la prochaine fois » dis-je en griffonnant quelques mots sur les lignes avant de poser le carnet à côté de mon assiette. Je rigole ensuite à la proposition de l'apprenti mage «Mais figure toi que c'est très souvent le cas !» dis-je en me tournant vers elle «Je ne compte même plus le nombre de fois où j'ai fait goûter à mes potes omni des gâteaux ou des tiramisu ou autre plat normalement carné sans leur révéler le secret et qu'ils ont adoré » avouais-je, secouant légèrement la tête «C'est juste le mot 'vegan' qui rebute la plupart des gens » j'hausse les épaules « ça doit avoir une connotation du style … fade, sans saveur, pas de goût … bref, un truc dégueulasse. Alors que non, pas du tout !» dis-je en me redressant « D'ailleurs, la meilleure. Un jour, une femme a goûté mon brownie, elle a adoré et quand je lui ais dit qu'il était sans œufs, sans lait et même sans gluten, elle a quand même osé me dire 'ah voilà, ça manque ce goût d'oeuf'» je secoue la tête « J'étais là 'mais whaaaaat ? Depuis quand on goûte l'oeuf dans un gâteau, sérieux ?» je rigole doucement et roule des yeux « Enfin voilà, bref. » j'hausse les épaules « Tu es seulement végétarienne toi, je me trompe ?» demandais-je, histoire de changer un peu de sujet.
La bouche pleine, le coeur heureux, je laisse Martin me faire état de ses propres expériences avec les gens, et leurs jugements. Si j’avais la chance de ne pas me frotter trop souvent aux remontrances et aux remarques malsaines des autres, il semblait avoir un historique tout autre et même si le malaise devait être bien présent, surtout lorsqu’il me raconte cette histoire avec une dame particulièrement judgmental, je ne peux m’empêcher de laisser aller quelques rires. Voyons, comment est-ce que ce qui se trouvait dans une assiette pouvait autant faire jaser, vraiment? Là où la liberté de l’un dépasse celle de l’autre vous me direz… « Les gens s’attendent à ce que ça goûte autre chose. » que je relativise, haussant les épaules. « Quand ils entendent “burger” ils pensent que ce sera la même consistance, le même goût, la même forme qu’un burger au boeuf, par exemple.[/color] » je prends une bouchée de pizza, avant de poursuivre. « Et au final, si ça goûte trop la betterave, les haricots ou même le tofu - qui goûte rien, hen! - c’est déception par-dessus dégoût. » rien d’étonnant là, et les quelques hochements de tête positifs que je vois faire écho autour de nous me montre que nous sommes pas mal tous sur la même longueur d’ondes. « Plus j’y pense, et plus je me dis que le mensonge reste la meilleure façon pour certains. » l’idée me semble horrible, et elle me fait bien rire au fond. « Je suis persuadée qu’en y mettant de vrais efforts, on pourrait facilement construire un menu super élaboré et totalement végétalien, et fourber n’importe qui y goûtera, même les plus fins palais. Tout est une question de perception! » quel plan maléfique que j’esquisse, là. « Végétarienne, oui. Je n’ai jamais vraiment tenté de faire le saut direct au véganisme, en fait, j’aime mieux ne pas me mettre de bannière non plus. Ça oblige les gens à arrêter avec leurs questions, à vouloir trop définir ce que je veux manger de ce que je ne veux pas. » et c’était plus simple ainsi, moins de confrontations. « Et tu es vegan depuis longtemps, toi? »
C'est quelle n'a pas tort la petite ! Bien au contraire ! Ses explications sont totalement claires, nettes et précises. Oh mon dieu que ça fait plaisir d'entendre ça. Sérieusement, elle monte de plus en plus dans mon estime sur ce coup, je dois avouer. Et je ne suis pas le seul à être pendu à ses lèvres. Je vois bien que les autres de la table se sont, pour la plupart, aussi tourné vers Ginny et l'écoute avec attention. «Je suis tellement d'accord avec toi, tu peux pas savoir comment » dis-je avec un large sourire «T'es entrain de mettre des mots sur les pensées de tout le monde ici » dis-je en désignant les tête curieuses qui se sont tournées vers nous. « EEH !» je me tourne vivement vers Ginny « Faut tellement qu'on se fasse une cession cuisine ! Tu sais, le genre où on invites de gens omnivore et on leur fait des burger !» dis-je avec un large sourire «ouais ! Ouais on va faire ça » dis-je, excité comme un husky avant une course d'attelage « Tu invites les gens, moi je m'occupe de la bouffe et on cuisine ensemble. Chez toi ? Chez moi ? Peu importe !» Ok, je m'excite trop là, va vraiment falloir que je me calme un coup.
Du coup, je lui demande si elle n'est que végétarienne, sans me rendre compte que ça peut parraître condescendant. Mais soit. Elle ne semble pas mal le prendre et me répond d'ailleurs qu'elle n'apas oser le pas vers le veganisme à cause des questions qu'on risquerait de lui poser. J'hoche la tête en grimaçant légèrement « Je peux comprendre, totalement » dis-je sincèrement « Mais une fois passé ce cape où tu t'en fous de tout ça, tu verras, tu te sentiras tellement bien» je lui offre un large sourire puis hausse les épaules « Depuis 2012, donc 5 ans. Je suis passé directement d'omnivore -limite carnivore- à Vegan. Y a pas eu de transition douce» dis-je en rigolant doucement. Ce même rire ne me quitte pas tout au long de la soirée. Avec Ginny nous réussissons à nous mettre d'accord sur une soirée prochaine et je lui promet de sortir de grand jeu.
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