« PUTAIN BOUGE C’EST COMMENCÉ! » je tire un coup puis un autre dans les airs, saute sur place, éclate de rire devant sa mine déstabilisée et en remet une couche. Il file vers la gauche, je gambade vers la droite. C’est qu’il ne sait pas du tout dans quoi il a bien pu se foutre en choisissant l’équipe adverse à la mienne, et que déjà, je vois mon délicat blason bleu défoncer allègrement le tissu rouge qu’il porte fièrement depuis que le compteur a affiché le grand départ. La tactique est simple et ça me plaît : buter dans le tas. J’ai le fusil qui me démange, les lumières stroboscopiques qui me rappellent mes folles années de beuverie avec Ezra à sillonner tous les bars et les clubs de la ville, et je me retrouve à ramper au sol le plus naturellement du monde, visant les chevilles pour la peine, pour le mieux. Si Anders avait pensé que je prendrais cette partie de lazer tag à la légère, c’était bien mal me connaître. En vrai, là où les jeux vidéos ne m’avaient jamais foncièrement accroché - sauf les classiques et peut-être un ou deux shooter (t’as vu Ginny comme j’ai appris de tes enseignements) - y’avait rien comme une bonne séance de fusil illuminé pour me donner des envies de roi du monde. On me pointe le mur derrière moi qui donne vers l’ouest, j’en comprends que l’ennemi arrivera par là et je me redresse, le corps épousant la forme du coin, la respiration qui ralentit. J’ai le coeur qui débat, j’ai envie de rire à gorge déployée, je dois me faire violence pour ne pas sautiller sur place comme un gamin et bam, je sens le rayon de lumière qui réchauffe un peu trop ma nuque, me forçant à rester immobile pour la prochaine minute comme punition. Défait, démonté, dégoûté, je tourne quand même le regard vers mon rival, prêt à lui éclater la tête du haut de mon lazer gun dès que ma défaite temporaire sera levée, et voilà que mes iris s'accrochent à ceux d’Anders, qui semble magistralement avoir su me maîtriser. Pour le moment. Il est donc à l'origine du coup de départ.« Tu vas baver. » game’s on.
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Il est rapide cet enfoiré. Rapide et ne tient pas en place. Et en plus il a de super reflex ! Merde. J'aurais dû faire équipe avec lui, on aurait dégommer les autre ! Mais non, il a fallut que Matt décide qu'on fasse bande à part, cet abrutis. Rah. Et en plus il me touche directement et me barre le chemin. BAM, une minutes immobile. Je jure dans ma barbe inexistante alors que ce con prend les jambes à son coup et déguerpis. Je comptes les secondes jusqu'à ce que le bip m'indique que je peux à nouveau bouger. À toute vitesse, je repars dans les dédales du labyrinthe, me baisses, ralentis, esquive, tire, touche et arrive finalement derrière Matt.
Je sais que c'est lui. Je le reconnais à sa carrure et sa façons de sautiller comme un gamin. Je me stoppe, me fais discret, arme, vise tire et «YEAH ! IN YA FACE ! » m'exclamais-je en m'approchant. Je passe à côté de lui, m'immobilise devant lui et plonge son regard dans le sien «Alors comme ça on croyais pouvoir me toucher et repartir en toute impunité ?Hein ? » demandais-je en le poussant du doigt « Tu croyais pouvoir m'avoir à ce jeu ? Eh bien figure toi que non !» le narguais-je, poussant le vice même plus loin en lui mettant une pichenette sur le nez.
« Alors, soit pas trop dégoutté de morfler un peu » reprenais-je en commençant à me reculer. «On se revoit plus tard ! » je me détourne brusquement et cours en courant en zig zag alors que j'entends, dans mon dos, le bip marquant la fin de l'arrêt obligatoire de Matt. Je ne regarde plus en arrière, passe une porte puis une deuxième, me retrouve devant une échelle, lance un coup d’œil en arrière puis accroche mon arme dans mon dos et attrape l'échelle pour monter. Une fois en haut de mon perchoir, je me stoppe pour reprendre ma respiration. J'en touche quelques uns en traître dont Matt, à nouveau. Je me lève et me penche au dessus de la barrière « Trop leeeent ! Je t'avais dis qu'on aurait dû faire équipe mais NON ! Le Ô grand Matt suprême se croit au-dessus de tout le monde » je lui tire la langue.
Du con. Du petit con bien veinard et vantard qui zig zag après m’avoir touché, qui m’en envoie plein la gueule, qui saupoudre de belles paroles et d’insultes, le sourire aux lèvres. Si habituellement j’étais du genre à tout voir à la légère, à rire plus qu’il n’en faut, là, je le prenais littéralement personnel là. Qu’il déconne et prenne son pied à ce jeu - ça allait. Qu’il étende sa victoire en long et en large comme de la confiture sur des rôties - ça, c’était de trop. Je serre les lèvres, je pince, je sens le goût amer et ferreux qui en ressort, et je planifie déjà ma vengeance. Un pas à gauche, une feinte à droite. Il grimpe en haut, il tire de nouveau, attrape le mec devant moi, celui derrière, mon épaule par le fait même. Il dégaine et son arme et ses rires, il rit à gorge déployée et il m’en balance de nouveau, et je marine. Putain que je marine et que je chauffe et que je joue trop au sérieux et que je sens la chaleur qui gonfle dans mon ventre. Ça va c’est cool Matt, c’est qu’un jeu, laisse-le s’amuser et sois l’adulte dans l'histoire. Pas besoin de passer dans le couloir mal éclairé, de buter deux adversaires avec un coup bien sec, direct envoyé entre les omoplates. Pas nécessaire de les regarder de haut, de leur envoyer tout ton ego entre les dents. Pas obligatoire de trouver un passage vers un autre escalier montant en haut et te postant direct derrière le p’tit Anders, semblant toujours si alerte, à la recherche de ce que son adversaire McGrath a bien l’intention de faire. Mais c’est trop beau pour être vrai et après avoir tout fait autre qu'écouter ce que ma conscience de mec semi-bien avait à me dire, je me poste là où il ne m’attend plus, esquissant une petite toux pour attirer son attention. Sa silhouette se tourne vers moi et je souris à pleines dents, gamin au matin de Noël, tyran devant sa prochaine victime. L’air qu’il fait, qu'il me donne comme ça, plateau d'argent, ça vaut tout l’or du monde. « Oh man, ta gueule je la prendrais en photo et j'projèterais la diapositive en tout temps à la grandeur du mur. » il est déçu, putain qu’il est déçu. Et que je suis fier. « Alors, tu préfères crever d’une balle entre les deux yeux, ou direct dans l’aorte? You choose. »
Je n'aime pas perdre et, en plus, je ne me contrôle pas toujours. C'est comme ça que, dans le feu de l'action, je fais bien comprendre à Matt que je l'ai touché deux fois et que j'en suis fier. J'ai 25 ans bientôt 26, mais quand on me met dans un tel jeu je perds facilement plusieurs années et redeviens l'adolescent intenable que j'étais. Je note dans un coin de ma tête que je vais devoir m'expliquer sincèrement avec Matt à la fin du jeu. Faudrait pas qu'il le prenne mal. Même s'il a l'air d'être du genre à passer au-dessus de tout ça... ? Enfin, on verra bien.
Pour l'instant je l'ai perdu de vu et je me traite d'inconscient. Me levant, je descends de mon perchoir et prends vers la droite, m'immobilise, hésite, me détourne et tombe nez à nez face à Matt. J'écarquille les yeux et me recule sous la surprise alors qu'il affiche un large sourire et me dit qu'il prendrait bien ma tête en photo et qu'il la mettrait en diapositive. Je pince les lèvres, me renfrogne un peu puis hausse les épaules lorsqu'il me demande si je préfères mourir d'un coup entre les yeux ou direct dans l'aorte.
« Entre les yeux c'est plus rapide pour moi, dans l'aorte c'est plus jouissif pour toi pour me voir agoniser pendant plusieurs minutes le temps que je me vide et que je me noie littéralement dans mon sang» dis-je réfléchissant un peu « Enfin … choisi ce que tu veux. Mais à ta place je choisirais l'aorte, ça devrait m'apprendre de ... »
Je ne peux en dire plus car Matt ne se le laisse pas dire deux fois. Un bip sur mon plastron me fait comprendre que j'ai été touché. Je baisse mon arme et mon regard, avant d'emettre un râle de douleur et tanguer sur le côté, plaquant ma main sur ma gorge. «Aaaaargh » jouais-je la comédie en me laisse glisser le long du mur avant de rigoler doucement et me redresser « Allez, je bouge plus. Si tu veux faire un tour, tu sauras où me trouver plus tard»
J’irais pas jusqu’à dire que c’était facile, loin de là. Plutôt, je me donnais un peu trop pour la peine, et ça se voyait direct à mes pas précis, à mes rires étouffés, à ma mine de gamin qui prépare un putain de gros mauvais coup. Pas que c’était hors de mon habitude d’agir en p’tit con de 6 ans et demi, mais là, on avait droit à la totale, des orteils à la tête, comportement à deux balles qui me motivait à vouloir atteindre la victoire coûte que coûte. S’il fallait assombrir les doutes de l’ennemi et me planquer, me laisser traquer, me laisser buter un temps pour le calmer, avant de redoubler d’ardeur et de chanter Another one bites the dust à tue-tête dans ses oreilles avant de le dégommer du haut de mon fusil laser, ça allait, j’étais prêt, je le voulais. Et je le savourais même, que dis-je, j’en dégustais chaque seconde, alors que je donne le choix à Anders, pris au piège, de décider quelle partie de son corps sonnera la défaite temporaire. Savamment, il étudie chacun de mes choix et en vrai, dans les films, ça faisait toujours plus dramatique. Là, on avait juste l’air de deux idiots en pleine discussion anatomique entre deux épisodes d’X-Men evolution et ça m'ennuie. Bim, bam je vise et la tronche et l’aorte et le temps de me placer pour ce duo survolté, j’entends le bruit familier du laser qui passe en flèche à mes côtés, sortant d'un autre fusil que le mien, atteignant Anders sous mes yeux. Ma proie, ma cible, mon joujou, et on me le pique sans demander? « Wait, what?! » je suis insulté, je suis au summum de la déception, je me retourne l’air hagard vers un co-équipier qui hausse les épaules, l’air de dire que lui aussi, il trouvait que je prenais un peu trop mon temps. « Apprivoiser la victime, tu connais pas? » apparemment non, il connaît pas. Ou il veut pas faire partie de mes plans foireux, sans aucune surprise. Attendant qu’il quitte l’attic, j’avance un pas puis un autre vers Anders, lui tendant la main pour l’aider à se relever. Profitons de sa fausse-mort quelques minutes pour revoir le plan. « Il fait chier lui. » que je grogne, l’ego atteint. « Bon, et si on s'associait pour lui faire sa fête, plutôt que de diviser nos forces comme deux cons? »
J’ai à peine le temps de me remettre de ma fausse blessure à l’aorte, qu’un deuxième laser me touche entre les yeux, m’immobilisant pour une deuxième minute. Je pousse un lourd soupire et je me rends rapidement compte que cette situation ne plait pas non plus à Matt. Lui, comme moi, déteste se faire en traitre. Surtout que là il s’agit de son coéquipier à lui, qui vient de lui voler sa victime. Un sourire narquois fend mon visage, mais je me reprends rapidement lorsque le jeune homme me propose une alliance pour lui faire la fête.
« AH BEN ENFIN ! Je me demandais si tu me proposeras ça lorsque j'aurais fini d'astiquer ma Nimbe !» m’exclamais-je en rigolant avant de me reprendre «Quand tu veux mon cher » dis-je en redressant «T’as pu voir son numéro ? J’avoue que tout s’est passé un peu trop rapidement » je réfléchis et regarde autour de moi «Il est parti par là-bas puis a tourné à la droite » je pince les lèvres Tu proposes quoi ? Qu’on se sépare ? Ou qu’on reste ensemble ? »
Je commence à me mettre en route quand le bip me le permet et suis Matt « Sinon y a toujours moyen d’essayer de le piéger » reprenais-je en reprenant mon arme en main «Je veux dire … ATTENTION !! » je m’exclame en me décalant sur le côté pour toucher un mec qui arrivait dans le dos de Matt « Dans le dos hein ?! C’est pas fair play ça !» dis-je en entrainant Matt vers l’autre côté, hors de porté du fusille de l’adversaire, avant de me tourner vers mon nouvel allié « Alors ? Tu proposes quoi ? T’as une idée ?» demandais-je. Moi, pressé ? Mais non, pas du tout. C’est juste mon hyperactivité qui ressort dans ces moments de stresses et de compétition.
Évidemment qu’il me suit dans mes conneries - Anders, c’était un vrai bro’. Son enthousiasme me fait chaud au coeur et me rappelle notre alliance dans les tranchées, le week-end dernier. Par alliance, je pense bien sûr à lui qui fait tout et à moi qui me planque derrière les arbres avec les paumes bien scotchées sur mes oreilles, mais ça c’est une autre histoire, pour un autre moment. Probablement à la racine du pourquoi je voulais tant gagner aujourd’hui. Mon psy vous le confirmerait, si seulement j’en avais un. Anders se relève et déjà, on est à la chasse. Je laisse mon regard dériver dans la direction où le fameux mec s’est poussé, mais nah, aucun indice, aucune bribe de souvenir que je peux apporter à l’équation pour aider. « Faisons un tour ensemble d’abord. » que je propose, l’idée d’avoir Anders qui surveille mes arrières et de m’occuper des siennes me rassure en temps de guerre. Et puis sa soudaine mémoire qui nous guide sur les pas de notre nouvel adversaire me rassure un peu plus. « J’aime bien l’idée. On le coince direct entre deux murs, et on le blast sans lendemain. » enthousiasmé par l’idée, Anders commence tranquillement à brainstormer la suite, avant de réagir au quart de tour et de buter un autre con qui tentait de m’avoir à l’hypocrite. « Ça va dude, t’avais peur de montrer ta sale gueule de face? » je me sens devenir un brin plus malin qu’à l’habitude, et c’est le torse bombé que je secoue la tête de la négative, laissant dégriser l’attaquant qu’Anders a propulsé au sol d’un main de maître. « Quelle connerie j’ai fait de nous mettre dans deux équipes. » après avoir vu la démonstration du Ivarsen qui avait su si bien me dégommer en début de match, puis a, c’était l’évidence. « À partir de maintenant, je te colle. » je rigole, bat des cils, tourne le coin et lui fait signe de marcher à tâtons, lentement, sans un bruit. Y’a deux silhouettes à quelques mètres qui semblent discuter de la pluie et du beau temps, et c’est le meilleur moment de tester notre tactique du sandwich. L’index agile, je lui pointe la gauche, lui montrant que moi, je file à la droite. On se perd de vue pour mieux se retrouver quelques secondes plus tard à peine, chacun d’un côté des blasons rouges. Ils ont à peine le temps de nous voir que déjà, le bruit familier et salvateur de nos fusils lasers leur font leur fête. « Je propose ça. Et quelques centaines de coups de laser supplémentaires après, pour la peine. » nos deux nouvelles victimes au sol, passons en mode recherche.
Matt se rend rapidement compte de sa bêtise de nous avoir foutu dans deux équipes différentes. Mais je ne peux pas lui en vouloir. Il ne pouvait pas savoir. Pour l’instant, nous décidons qu’une alliance est de mise. Peu importe si nous tuons notre équipe, au moins nous nous amuserons. Bon, on risque de se faire détester, mais peu importe. Je lui sauve la mise un coup, ce qui ne fait que confirmer sa superbe idée de notre alliance. « Et tu pouvais pas savoir que je me débrouillerais aussi bien au pistolet qu’à l’épée» dis-je en rigolant de bon cœur avant de reprendre mon sérieux et repartir.
Matt a envie de tester le truc ‘prendre en sandwich et blaster sans lendemain’. Il me plait bien ce mec, vraiment. J’hoche la tête lorsqu’il m’indique un groupe et fait comme il me demande. Je passe vers la gauche, longe un mur et compte jusqu’à trois avant de sortir de ma cachette avec un grand cri. Les mec s’effraie et n’ont même pas le temps de toucher leur armes qu’ils sont mort. J’éclate de rire en retrouvant Matt et lui tape dans la main «Une technique très parfaite, je dirais » dis-je avec un large sourire en me détournant.
« Allez, retrouvons cet enfoiré du coup !» dis-je en prenant un chemin vers la droite. Nous marchons longtemps, tuant deux ou trois personne sur notre chemin sans pour autant tomber sur le mec qui à fait chier Matt « au fait, à la fin, quand il n’y aura plus personne à tuer… on devra se la jouer comme Hunger games. Les amants maudit qui préfères mourir tous les deux plutôt que de vivre seul» dis-je en rigolant de bon cœur « A moins qu’un de nous trahisse l’autre avant la fin » reprenais-je grimaçant. Une chose est sûre, ce n’est pas moi qui trahirais Matt.
Il a de la répartie le petit, et ça lui va plutôt bien. Je rigole alors qu’il vante ses prouesses et au fusil, et à l’épée, et je me dis qu’en fait, il ne nous manque que l’attaque de zombies pour voir l’étendue de ses talents en matière de bataille. Rapidement, on se met en mouvement, et à force d’être alertes et vifs, on finit même par trouver de nouvelles proies. Question de travailler notre sens de l’équipe, et surtout d’en dégommer quelques uns maintenant que j’ai la gâchette qui me démange, Anders part d’un côté, je me pousse de l’autre, et la suite n’en est que plus victorieuse. Le bruit retentissant de nos armes me gonfle l’estime et je sautille même sur place, devant l’échec cuisant de nos victimes qui n’ont rien vu aller. À faire ça aussi facilement, ça pourra limite me foutre une immense trouille, parce que voilà je suis peut-être un psychopathe refoulé, mais je préfère garder ça pour un autre jour et un autre moment, la réflexion de l’instant axé sur ma joie et mon allégresse d’avoir trouvé un coéquipier aussi badass que moi. Parlant de notre duo, le voici qui laisse les cadavres ankylosés et blessés dans leur orgueils de nos adversaires au sol, continuant son chemin comme si tout allait pour le mieux. Parce que c’est le cas. « J’suis prêt à parier qu’il se planque dans l’idée de nous buter par derrière dès qu’on s’y attendra pas. » s’il y avait bien quelque chose qui me puait au nez, surtout dans pareil jeu, c’était l’injustice et l’hypocrisie. Tu fais au moins l’honneur de buter ton ennemi de face, nah? Anders pense pareil et roule des yeux autant que moi devant mon hypothèse qui, malheureusement, a tout pour être vraie. « Du coup je propose que dès qu’on sera en aire ouverte, je surveille ton dos et toi le mien. » c’était con et je devrais pas dire ça, mais le mec à mes côtés avait su gagner ma confiance au fil de nos bagarres et maintenant, je ne me verrais plus aller à la guerre sans lui. Le petit jeu d’égo du début de la partie est loin, bien loin. Assez que j’éclate de rire, sans m’en cacher, tournant le coin pour poursuivre dans un nouveau couloir mal éclairé. « La seule dispute qu’on aura d’ici là, c’est de savoir qui est la fille et qui est le mec. » je réflcéhis, amusé. « Et où on peut se trouver ces fameuses baies, parce que mine de rien, j’grignoterais bien un truc. » la malédiction de Matt dans toute sa splendeur : mon appétit d’ogre qui ne lâche pas. Ce sont à mon sens les deux seuls points à garder en tête parce qu’autrement, je ne vois pas l’issue de la partie étant autre que nous deux, et la médaille d'or à partager. D’ailleurs, je laisse mon regard dériver aux alentours, n’ayant pas pris le temps d’établir la situation côté lieu. Tout me semble calme, un peu trop calme même et sans dire un mot, je pointe devant du menton, pas encore certain s’il s’agit bien d’un ombre que je vois au sol, ou juste le reflet d’une porte, d’une fenêtre ou d’un module quelconque. Anders comprend et me suit, le plus discrètement du monde. Jusqu’ici, il n’y a que les battements de mon coeur que j’entends, un peu plus rapides qu’à l’habitude. Merci, copain l'endorphine.
Notre alliance à Matt et moi et parfaite. J'ai appris à connaître Matt sur le terrain lors du GN, je sais ce qu'il vaut et je sais qu'il est un homme de confiance. Mais qu'il ne faut pas non plus le prendre pour naïf ou pour quelqu'un de pas sérieux car il aura tôt fait de nous remettre à notre place. Il a l'esprit vif et je penses qu'il ferait un super partenaire d'escrime. Faudrait que je lui demande s'il n'a pas envie d'un jour tenter l'expérience. Mais pour l'instant nous nous concentrons sur le laser game. Notre technique est très simple mais efficace et nous la gardons en tête.
Matt me dit qu'il est persuadé que cet homme se planque pour nous attaquer dans le dos. Ce qui,à mon sens n'est vraiment pas du jeu. Ainsi lorsqu'il propose que nous nous couvrons mutuellement, j'hoche la tête «très bien, ça me va comme plan » dis-je, souriant, tout en restant en alerte. Je fais ensuite une référence à Hunger Games et au fait qu'on devra prendre la place des amant maudit ce qui le fait bien marrer. Il me dit que la seule dispute qu'on aura ce serait pour savoir qui fait la fille ou qui fait l'homme.
«On peut aussi être des amants homosexuel, tu crois pas ? » demandais-je en arquant un sourcil, souriant pour montrer que je ne suis vraiment pas sérieux. Je n'ai jamais eu une aventure avec un homme et j'avoue que ça ne me tente pas des masses. Mais les homosexuel ne ma dérangent absolument pas, que l'ont soit clair. Enfin, peu importe. Je rigole de bon cœur lorsque Matt me dit qu'il pense surtout aux baies qu'on pourrait mangé parce qu'il a faim « J'avais oublié que tu étais un estomac sur patte en fait» dis-je, amusé alors que nous sortons du premier hangar pour nous retrouver dans un autre monde, un peu moins futuriste.
« Bon … » je regarde autour de moi «On fait comment ? » demandais-je, scrutant les alentours.
Ça allait bien, trop bien même. On déconne, on se prend pour les rois, on bute tout le monde, on finit par maîtriser le tout… et je me dis que là, de suite, quelque chose doit clocher. Pourtant, Anders continue sa marche le plus normalement du monde, et me traînant toutefois les pieds, l’oeil vif, je réalise que ma crainte était tout sauf fondée. Rien, niet, nada. Le coeur souffle un peu, la discussion continue de couler, et j’apprends qu’en fait, Anders n’apprécie pas que mon humour et mes techniques au champ de bataille, mais aussi mon beau p’tit cul. « Nah, tu pourrais pas y survivre, mec. » que je rigole, hilare, agitant les hanches pour la peine. « Je te briserais le coeur et tu serais inconsolable pour le reste de tes jours. Et la vie d’après. » le fait étant que même si j’étais hétéro pur et dur, dans un sens comme dans l’autre j’étais incapable de me poser, de m'investir, de rester. Autant en fabulation qu’en réalité. Je me doute bien que mon ami y voit là une belle grosse blague, mais au final, ça reste peine perdue qu’il rigole ou non. Haussant les sourcils, secouant la tête de pitié, je le précède maintenant alors que nous passons d’un bâtiment à un autre, toujours à la recherche de notre cible ultime, celle qui a su si bien ressouder notre duo, celle qui doit périr pour que je puisse dormir convenablement ce soir. « Faisons comme ça. » que je réfléchis, tentant d’aider dans nos recherches. « Si t’étais un lâche, où tu irais te planquer? » la réponse s’impose d’elle-même et je me dis que direct, quand on a la frousse, on va en hauteur. En hauteur, on vise, on tire, on se planque, on ne se fait pas voir, et on remet ça. Position d’hypocrite qui me fait rager en tout temps, et qui semble être plutôt gagnante lorsque mon regard suit mes paroles et que je reviens sur mes pas vers l’extérieur, pour y détailler les toitures qui se dessinent devant nous. « Putain… » je serre les dents, ne voulant pas dévoiler nos couleurs, étant resté sur les rebords d’un mur de tôle pour la peine, mais je jurerais voir un corps étalé en haut, de biais, l’arme en pointe. Ça y est, on le tient. « Il est en haut là, on va se le faireeeeeee. » que je chantonne, psychopathe au possible, entraînant Anders dans ma course maintenant effrénée vers les escaliers qui me mèneront à mon dû.
Je regarde Matt, une moue de déception sur le visage, lorsqu’il dit que je ne pourrais pas survivre au fait qu’on soit amant, lui et moi. Il me briserait le cœur et je serais inconsolable pour le reste de mes jours et mes vies futures. «je suis sûr que tu bluff » dis-je «Un si jolie minois ne peut pas faire autant de mal ! Allez Matt, essayons au moins ! » le suppliais-je avant d’éclater de rire «Non en vrai je suis bien en célibataire et puis j’ai tellement pas envie de me poser pour l’instant, sérieux. Quand t’es en couple tu penses pour deux. J’te dis pas l’horreur ! » grimaçais-je. J’ai déjà eu une copine en Suède, c’était sincère même, et ça ne s’est même pas mal fini. N’empêche que je ne me poserais plus de si tôt. Soit.
Notre priorité c’est ce mec qui a tué Matt plusieurs fois. Si j’étais un lâche je me cacherais… en hauteur, oui. Je relève le regard et scrute les échafaudages jusqu’à ce que Matt ne m’indique l’avoir trouvé. Je suis la direction qu’il pointe du doigt et hoche la tête «Parfait. Je prends à droite toi à gauche, ok ? » Matt me fait signe que oui et nous nous séparons.
Monter, se planquer, un signe et attaquer. Le mec ne sait pas où donner la tête et en fraction de seconde il est mort, à terre et supplie qu’on arrête. J’éclate de rire et m’avance vers lui. Là à la lumière du jour je le reconnais. « SVEN ?!» m’exclamais-je «Putain, mais t’es vraiment un sale gosse tu sais ! » éclatais-je de rire. Je lui tends quand même la main parce que je suis fair play et l’aide à se relever. Une musique retenti, signe pour nous de repartir vers la sortie. « On se refera une parti un autre jour» dis-je à Matt alors que je retire le plastron en plastique qui me fait transpirer à fond. «En tout cas merci pour cette partie, c’était top ! »
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