Lorsque Penelope s’était levée ce matin, elle n’avait aucune idée de ce qu’elle allait faire. Comme à son habitude durant ses jours de congés, elle passerait surement sa journée devant des rediffusions de l’incroyable famille Kardashian. Elle était d’ailleurs en retard, ce dimanche soir, elle n’avait pas regardé l’épisode. Kim raconté ce qui lui était arrivée à Paris et toute la famille s’envolerait bientôt pour des vacances à Cuba. C’est peut-être idiot mais parfois, Penelope aimerait avoir une aussi grande famille, aussi soudé et aimante. Allumant sa télévision, Penelope se pencha pour attraper son ordinateur portable. Sur le moteur de recherche, elle écrivit : que faire à Brisbane aujourd’hui ? Le temps que la page charge, elle met la chaine E ! et commença à regarder la fameuse émission de télé-réalité. Se tournant de nouveau sur son ordinateur un message intrigua la jeune demoiselle. Aujourd’hui de 11h à 12h30, l’auteure du nouveau roman : l’amour sous la neige viendra lire un passage de celui-ci à la bibliothèque centrale de Brisbane. Regardant l’heure, la jeune brune sortit rapidement de son lit pour aller se préparer. Comme à son habitude, la demoiselle enfila une jolie combinaison short noir avec une ceinture couleur dorée pour marquer la taille. Paire de talons compensés, elle prit une veste dans son placard et attrapa son sac à main. Elle partit de chez elle, sans même prendre le temps d’éteindre le poste de télévision. Légèrement en avance –pour une fois-, Penelope s’arrêta au Starbucks qui faisait le coin de sa rue. « Je vais prendre un cappuccino avec une touche de sirop de caramel s’il vous plait. » A peine deux minutes plus tard, elle sortait du petit café, son gobelet à la main.

Lorsqu’elle arriva devant la petite bibliothèque du quartier, elle entra dans la pièce et s’installa sur une chaise au beau milieu des autres personnes. Sur la chaise se trouvait un exemplaire du bouquin. Lisant le résumé de celui-ci, Penelope fut agréablement surprise par le style d’écriture de l’écrivaine. Elle était encore inconnue mais Penelope est certaine que son livre ferait un carton. Prenant une gorgée de sa boisson, la brunette attendait impatiente que la lecture commence.

Depuis le départ d’Alex, Eli n’était plus du tout fan des week-ends. Alors qu’avant, c’était grasse mat avec petit-déj au lit pour finir sous les draps et pleins de rire, de balades et autres petits plaisirs de la vie en couple, aujourd’hui tout n’était plus que silence et solitude. Le silence était devenu son compagnon dès qu’elle revenait à la villa. Elle se demandait parfois si elle ne ferait pas mieux de se prendre un appartement en ville. Tout plutôt que de se retrouver dans cette maison vide et rempli de souvenirs. Faire de cette maison un mausolée en souvenirs des jours heureux qu’elle n’espérait presque plus retrouver. Plus les jours passaient et plus le silence d’Alex lui semblait être un signe évident de sa volonté à mettre un terme à leur mariage. La jeune femme essayait de se faire à cette idée mais malgré ses efforts, Eliane n’arrivait pas à se dire que son mariage était en train d’imploser. Elle ne pouvait croire que leur couple puisse finir ainsi. C’était juste inconcevable…

Alors elle fuyait le plus souvent possible de la villa. Il lui arrivait de plus en plus fréquemment de se rendre à son bureau les week-ends. C’était d’ailleurs ce qu’elle fit ce jour-là. Mais en arrivant à son bureau elle vit une petite note de son assistante qui la fit sourire

Mary a écrit:

Je t’interdis de travailler aujourd’hui ! Va plutôt à la bibliothèque. Il y a une lecture et apparemment c’est un auteur plein d’avenir !

Eliane regarda la note et hésita un instant. Après tout, Mary avait raison. Pourquoi ne pas essayer de profiter un peu ! Elle prit donc le chemin de la bibliothèque et arriva juste à temps. La lecture allait commencer d’ici cinq minutes. Elle s’installa au hasard sur une chaise non sans avoir pris avant le livre qui y était mis. Légèrement essoufflée, elle se détendit quelque peu et regarda autour d’elle avant d’écarquiller les yeux en voyant qui était sa voisine.

« Pénélope ? Je ne savais pas que tu connaissais cet auteur ! »

C’était une magnifique journée. Bien que l’automne fût arrivé en ville depuis quelques semaines, le soleil n’avait pas quitté le ciel depuis huit heures ce matin. C’est d’ailleurs pour cela que Penelope s’était décidée à sortir de son appartement ce matin. Impatiente de profité de la journée, elle avait prévu plusieurs activités cette semaine - la plupart en compagnie d’Iris -. Cependant, Iris ne serait pas la aujourd’hui, elle passait la journée avec son charmant petit-ami Priam. Cela ne dérangeait pas Penelope, elle était heureuse de voir sa meilleure amie aussi heureuse. Puis il faut le dire, elle n’aurait pas apprécié être ici, elle ne serait comportée comme une enfant en se plaignait toute la journée avec des phrases toutes faites comme : j’ai faim, j’ai soif, je m’ennuie, je ne comprends pas de quoi elle parle – en autre -. Mais Penelope n’échangerait Iris avec personne d’autres, les opposées s’attirent et c’est véritablement le cas entre les deux jeunes femmes.

« Penelope ? Je ne savais pas que tu connaissais cet auteur ? » La jeune brune fit un sursaut et manqua de renverser son cappuccino sur elle-même. Cette voix, elle la connaissait mais de dos, elle ne serait dire de qui il s’agit. Se tournant légèrement, Penelope esquissa un sourire. « Eliane. Toujours présent sur ses lèvres son sourire s’agrandit légèrement. Je pourrais te dire la même chose. » Mais à vrai dire, personne ne connaissait vraiment l’auteur, c’était quelqu’un à en devenir d’après certaines personnes. C’était loin d’être Jane Austen, l’auteure favorite de Penelope. « C’est un plaisir de te voir ici. » Absolument sincère, c’était tout à fait le genre de Penelope. Elle ne connaissait Eliane que depuis quelques temps mais elle l’appréciait. Cependant, elle n’avait jamais eu le temps de discuté très longtemps. « Peut-être on pourrait aller boire un café après la lecture ? » Les deux jeunes femmes pourraient apprendre à mieux se connaitre et elle pourrait discuter de livres, d’auteurs et de nouvelles découvertes littéraires. Penelope ne pouvait prétendre à une meilleure après-midi.

En venant ici, elle ne s’attendait pas à tomber sur une connaissance. Mais en y réfléchissant, ce n’était pas si étonnant que ça. Pénélope aimait lire elle aussi. Donc se rencontrer ici ne devrait pas être une surprise. Elle se rappelait de la première fois où elle s’était rencontrée. Eli était tombée en panne, et étant une noob pour tout ce qui concernait la mécanique, ne s’était pas cassée la tête en appelant un garage. Elle y était ensuite retournée plusieurs fois et avait bien sympathisée avec cette mécanicienne. Et le fait qu’elles partageaient le même gout pour la lecture et pour une certaine auteure anglaise avaient grandement contribué à leur sympathie réciproque.

« Ben je ne la connais pas vraiment. On m’a en quelque sorte forcé à venir. »

C’était un peu vrai non ? Sans l’injection de Mary, jamais elle ne serait venue ici. Sa pauvre secrétaire devait en avoir marre de la voir travailler autant. Certes, cela lui donnait encore plus de boulot mais Mary n’était pas le genre à se plaindre de la charge de travail. Non, elle s’inquiétait bien plus de l’état de son avocate et amie. Et si parfois, elle se comportait comme la mère qu’Eli n’avait jamais eu, c’était aussi la meilleure que la brune connaissait. Elle savait quelle chance elle avait d’avoir une telle femme à ses côtés.

« Avec plaisir ! Ça nous donnera l’occasion de nous voir sans pneus et crics comme témoins ! »

Le peu qu’elle savait de Pénélope lui plaisait et l’apprendre à la connaître davantage ne pouvait que lui faire plaisir et surtout, elle ne rentrerait pas chez elle si vite… La séance commença et le passage que l’auteure lut ainsi que sa façon de rendre son ouvrage si vivant plurent énormément à l’avocate qui se promit de la suivre de près. C’était une chance que de pouvoir suivre l’évolution d’un écrivain depuis le départ. C’était d’ailleurs ce qu’elle adorait. Lorsque la lecture prit fin, elle se tourna vers Pénélope et lui dit super enthousiaste

« Oula ! Je sens qu’elle va faire une grande carrière ! »

« Ben je ne la connais pas vraiment. On m’a en quelque sorte forcé à venir. » Forcé à venir ? Mine de rien, cela étonnait énormément Penelope. Depuis qu’elle avait rencontré Eliane, leur passion pour la lecture les avait rapprochés un peu plus. « D’après le New-York time, elle est considérée comme la prochaine Jane Austen. » Du Penelope craché, elle faisait toujours des recherches sur à peu près tout afin de rester parfaitement informé sur le sujet. On peut dire, que sur le trajet et pendant l’attente, elle avait lu à peu près une dizaine d’articles sur la jeune demoiselle. Elle était d’ailleurs impatiente d’entendre le premier jet de son roman. « Avec plaisir ! Ça nous donnera l’occasion de nous voir sans pneus et crics comme témoins ! » Il est vrai que Penelope avait hâte d’en apprendre un peu plus sur Eliane, elle ne la considérait pas encore comme une amie mais elle est certaine qu’elle en deviendra une, un jour proche. A chaque fois qu’elles se sont vues, elles étaient entourées de crics, de pneus et Penelope n’était jamais à son avantage, couverte de cambouis ou de peinture, une vraie mécanicienne. « J’espère que cela ne va pas trop nous perturber. » Penelope laissa un rire s’échapper de sa bouche et esquissa un petit sourire.

« Oula ! Je sens qu’elle va faire une grande carrière ! » Penelope ne savait quoi dire, elle était encore sous l’émotion et le choc de la lecture. Elle n’avait qu’une seule hâte, pouvoir terminé le roman au plus vite. Tournant sur elle-même, elle ramassa l’exemplaire qu’on lui avait donné en début de séance. Elle feuilleta quelques pages puis se tourna vers Eliane. Le livre était extraordinaire, en un seule chapitre, elle avait réussi à faire passer des émotions totalement différente ; la colère, la peur, la tristesse et la joie. Le livre était très prometteur. « J’avais l’impression de lire un Jane Austen. » Réellement, c’est le meilleur compliment que Penelope puisse faire. Sortant de la bibliothèque en compagnie d’Eliane, Penelope mis ses lunettes de soleil sur ses yeux. « Alors.. on t’as forcé à venir ? Penelope laisse quelques secondes de silence avant de reprendre. Tu te rends compte que tu aurais pu louper tout ça ? » La jeune brune était vraiment excitée par son après-midi, elle était une grande fan des romans et découvrir un aussi bon écrivain lui mis du baume au cœur. Elle avait l’impression que les vrais écrivains n’existaient plus. Tout le monde écrit sur les vampires, les loups-garous ou des romans érotiques, tout ce que la demoiselle déteste. « Je connais un  café à cinq minutes à pieds d’ici. On y va ? » A moins qu’Eliane avait sa propre idée.

L’avocate voyait bien que cela étonnait Pénélope. Elle n’avait plus vraiment de vie sociale ces derniers temps et sans Mary, elle n’aurait probablement jamais rien su de cette lecture à la bibliothèque. Eli sourit à la brune.

« Jane Austen carrément ? Si le critique a raison, je peux t’assurer que je vais suivre cet auteur de très très près »

C’’était pour cette raison que Mary lui avait dit de venir ici. Elle la connaissait bien. En même temps, cela devait faire une dizaine d’années qu’elles se connaissaient. Depuis l’époque où Eli avait commençait comme simple stagiaire. Cette femme l’avait prise sous son aile et une belle amitié s’était développée entre elle malgré leur différence d’âge. Mary n’arrêtait pas de dire qu’Eliane était sa fille adoptive. Et dieu seul savait à quel point Eli aurait aimé l avoir pour mère. La lecture transporta la brune. Elle avait toujours aimé lire et les auteurs de talent se faisaient de plus en rares elle en avait l’impression. Du moins jusqu’à maintenant.

« Le critique du New-York Times avait raison. Viens, je veux absolument avoir une dédicace. J’adore connaître les auteurs depuis leur début pour en suivre l’évolution… »

Le livre à la main et quelques mots échangés avec l’auteur, cela avait suffit à donner le sourire à la jolie brune. Elle ne prenait plus le temps pour les petits plaisirs de la vie tel que celui-ci tellement elle était obnubilée par ses propres problèmes. Mais Eli se promit de faire plus attention à l’avenir. Levant le regard vers Pénélope à la sortie de la bibliothèque, elle rit doucement en répondant

« Forcé est un terme un peu fort. Disons que ma secrétaire se doutait que je comptais passer au bureau et m’a laissé une petite note pour me dire de venir ici au lieu de travailler… Et je ne regrette absolument pas. C’est une pépite d’or qu’on vient de voir et d’entendre… »

Eliane sourit à sa compagne encore sous le charme de ce livre qu’elle avait hâte de continuer. Un peu de musique en fond, un verre de vin ou une tasse de thé à la main et c’était tout.

« Non non je te suis »

Bien sûr, Penelope savait que la vie d’Eliane avait changé ses derniers temps, elle avait eu une sorte de perte dans sa vie et elle s’était renfermée sur elle-même. Penelope n’était jamais rentrer dans les détails mais elle espérait que son amie irait mieux. Elle en était sûr en réalité, si la brunette avait réussi à vivre malgré tout ce qui c’était produit dans sa vie, Eliane y arriver aussi. La mort de sa mère n’avait pas été une dure épreuve pour Haesting, pour cause elle n’avait que deux ans. Ce qui avait été le plus dur c’était de survivre sans elle, pendant l’adolescence on a toujours besoin d’une maman. « Le critique du New-York Times avait raison. Viens, je veux absolument avoir une dédicace. J’adore connaître les auteurs depuis leur début pour en suivre l’évolution… » Penelope souriait en entendant la première remarque d’Eliane. C’est avec plaisir qu’elle la suivit pour qu’elle puisse avoir sa dédicace. Bien que Penelope apprécie vraiment la discussion avec l’auteure, elle ne fit pas dédicacée son livre. Elle aimait avoir un livre dans un état impeccable, un peu maniaque sur les bords ou l’âme d’une collectionne plutôt. « Je suis impatiente de finir votre roman, il m’a transporté. Je pense que ce fameux journal avait raison à propos de vous. » Un remercîment, un sourire échangée et voilà que les deux brunes se retrouvent dans la rue.

Penelope ne regrettait en rien son après-midi, la lecture avait été fabuleuse et en plus, elle eut la chance de rencontrer l’une de ses amies. « Forcé est un terme un peu fort. Disons que ma secrétaire se doutait que je comptais passer au bureau et m’a laissé une petite note pour me dire de venir ici au lieu de travailler… Et je ne regrette absolument pas. C’est une pépite d’or qu’on vient de voir et d’entendre… » Penelope écoutait attentivement Eliane et elle ne pouvait pas la contredire. La vérité est que Penelope est tellement passionnée par son travail qu’elle en oublie souvent le reste, c’est surement la même chose pour Eliane. « Tu dois prendre du temps pour toi. Je sais que ce n’est pas évident, je fais pareil que toi mais on doit pouvoir y arriver. Surtout si d’autres personnes y arrivent. Elles ne sont pas si  différentes des autres. Je suis absolument d’accord avec toi. Disait-elle à propos de la lecture. Arrivant devant le café, Penelope repris. Ils font les meilleures milkshakes et capuccino de la ville. » Penelope était très rigoureuse sur la caféine, si elle le dit, c’est forcément vrai.

Cela faisait longtemps qu’Eliane n’avait pas autant hâte de rentrer chez elle et de lire un livre. Elle prit deux exemplaires du livre et devant le regard étonné de Pénélope, un petit rire s’échappa de ses lèvres finement ourlées.

« Ne me prends pas pour une folle mais en général mes exemplaires dédicacés sont dans un endroit particulier de ma bibliothèque… Je préfère les garder en l’état »

Eli était légèrement maniaque sur les bords et le sujet des livres d’Eli faisait partie des taquineries sans fin d’Alex. Cela avait été une condition sine qua non de la jeune femme lorsqu’ils avaient commencé à chercher un endroit pour abriter leur amour. Eli pouvait se passer de dressing sans problème mais il lui fallait une pièce pour lui servir de bibliothèque. Elle en avait des tonnes. Parfois en double voire en triple lorsqu’elle ne se rappelait pas avoir déjà acheté tel ou tel bouquin. A l’époque, ils étaient tellement heureux qu’Alex avait accédé au caprice de sa femme sans problème. En fait, elle aurait pu lui demander n’importe quoi qu’il aurait accepté. Et aujourd’hui… Elle se rembrunit à la pensée de son mari et s’efforça de repousser les sombres pensées au loin.

Elle sourit à Pénélope qui lui disait qu’elle devait prendre du temps pour elle. Mais c’était bien plus compliqué à faire que ça. Du temps pour elle reviendrait à trop de temps pour penser à sa vie personnelle catastrophique et ce n’était pas un bon plan. Pas un bon plan du tout.

« Plus facile à dire qu’à faire… »

Elle lui sourit avant de changer de sujet

« Je suis comme toi. J’ai tellement hâte de lire ce livre… Le passage du chenil m’a particulièrement marqué… »

Elle suivit son amie dans le café et hésita avant de se décider pour un milkshake vanille. Elle pouvait bien se faire plaisir après tout. Elle attendit que Pénélope passe commande pour payer pour elles deux sans faire attention à ses protestations.

« Pour une fois qu’on se voit en dehors ! La prochaine fois ça sera toi… »

« Ne me prends pas pour une folle mais en général mes exemplaires dédicacés sont dans un endroit particulier de ma bibliothèque… Je préfère les garder en l’état. » Cela faisait sourire Penelope, une armoire juste pour des livres dédicacées. Il est vrai que cela pouvait être sympathique mais la brunette était plutôt du genre à garder ses exemplaires dans un état impeccable sans aucune page abimée ou autre. Une véritable collectionneuse en réalité. « Je suis comme toi. J’ai tellement hâte de lire ce livre… Le passage du chenil m’a particulièrement marqué… » Penelope hocha la tête pendant quelque seconde, elle se souvient encore de ce passage qui l’a profondément touché. Le petit ami de Rosalie le personnage principale travaillait dans ce chenil. Il perdit la vie dans l’incendie du chenil. L’auteure avait tellement bien décrit l’incendie, la propagation de la fumée et des flammes avaient donnée des frissons à la demoiselle, tout paraissait si réel. C’était si étrange mais les romans transportés toujours Penelope.

Sur place, Penelope regarda la carte pendant un long moment se demandant ce qu’elle allait commander. Généralement, elle prenait toujours un capuccino mais vu la chaleur du jour, elle avait surtout besoin de quelque chose de rafraîchissant. En regardant la carte de plus près, la demoiselle remarqua qu’il avait rajouté des smoothies à la carte. Un sourire aux lèvres, P s’adresse au serveur. « Je vais prendre un de vos smoothies. Hum.. Pêche, mangue et fraise. » D’accord, le mélange est un peu étrange mais c’est une véritable tuerie une fois qu’on y a gouté. Alors qu’elle s’apprêtait à payer pour elle deux, Eliane fut plus rapide ce qui fit légèrement râler Penelope, elle n’aimait pas trop qu’on paie pour elle. « Merci.. » Lança-t-elle envers son amie. Les boissons en main, Penelope et Eliane s’installaient en terrasse. « La prochaine fois c’est moi qui invite. dit-elle avec un sourire avant de reprendre gentiment. Alors, racontes-moi. Du penses partir en vacances ? »

Elle suivit la mécanicienne jusqu’au café et passa commande. Il faisait très chaud aussi n’avait-elle aucunement envie de boire du chaud. Encore si il y aurait du thé à la menthe mais ce n’était pas le cas. Le vrai thé à la menthe bien préparé vous rafraichissait bien plus que n’importe quelle autre boisson. Elle-même le faisait à la maison. Alex adorait cela. Mais ce n’était plus d’actualité en ce moment. Beaucoup de choses n’étaient plus d’actualité ces derniers temps… Mais ce n’était pas pour ça qu’il fallait s’arrêter de vivre n’est-ce pas ? Eliane avait continué à vivre même si ce qu’elle faisait n’était pas le terme qu’aurait employé sa secrétaire. Se plonger dans son travail n’était pas vivre selon elle mais cela convenait parfaitement à Eli et c’était ce qui lui fallait. Un dérivatif à tout ce qu’elle endurait depuis le début de l’année.

La brune sourit en entendant la commande que son amie avait passée. C’étaient des goûts assez éclectiques si on pouvait dire ça comme ça. Pêche mangue cela passait encore mais rajouter de la fraise… C’était vraiment étrange mais bon si Pénélope aimait ça…

« ça marche ! Et peut-être que je ferais un choix aussi original que toi », lança-t-elle avec un petit clin d’œil.

Pénélope lui demanda alors ses projets pour les vacances. Une ombre passa dans son regard. Elle avait tant espéré être enceinte à cette époque de l’année qu’ils n’avaient rien prévu de spécial. Avec Alex, ils pensaient réellement être dans les travaux pour préparer l’arrivée de leur futur enfant et repenser à tous ces projets lui faisait mal. Mais ce n’était pas de la faute de Pénélope. Elle n’y était pour rien et n’était au courant de rien…

« Rien de spécial. Je ne sais pas si je vais prendre des jours. Ou si j’en prends, ça sera surement pour faire du tri et du ménage chez moi. Mettre des choses dans le grenier et vider ce qui était parqué dedans… Rien de bien passionnant en somme ! »

Eli lui fit son sourire de façade, celui qu’elle montrait à tout le monde. Celui de la femme tranquille.

« Et toi ? Quelles contrées as-tu prévu de visiter ? »

« ça marche ! Et peut-être que je ferais un choix aussi original que toi » Pour la jeune brune ce choix n’était pas vraiment original. A vrai dire, elle en avait déjà pris un auparavant et c’était même l’une des spécialités de la maison. Des mélanges de fruits plus différents les uns que les autres qui donnaient au final, un goût somptueux à la boisson. La douceur de la fraise, l’acidité de la pêche et l’exotisme de la mangue, le tout avec un zeste de jus d’orange rendait le tout extrêmement délicieux et rare. « Ne me juge pas. dit-elle avec un petit sourire sur ses lèvres avant de reprendre assez rapidement. C’est délicieux, je le jure. » Portant son verre près de sa bouche, Penelope entrouvrit ses lèvres pour y laisser la paille et aspira sa boisson un sourire aux lèvres, c’était tellement frais que la brunette sourit. Penelope avait hâte de pouvoir en apprendre plus sur son amie, elle ne la connaissait pas plus que ça mais elle savait que c’était une demoiselle vraiment intéressante et très amicale.

« Rien de spécial. Je ne sais pas si je vais prendre des jours. Ou si j’en prends, ça sera surement pour faire du tri et du ménage chez moi. Mettre des choses dans le grenier et vider ce qui était parqué dedans… Rien de bien passionnant en somme ! » Penelope l’écoutait attentivement, comment pouvait-elle ne pas prendre un moment de repos loin du chaos et du bruit de Brisbane. Penelope n’avait qu’une hâte, partir en vacances, découvrir de nouveaux pays et de nouveau paysage. « Come on. dit-elle avec un petit sourire avant de reprendre. Tu dois prendre des jours, pour te reposer. Pas pour faire du ménage et débarrasser toute ta maison. » Penelope était sérieuse. Sa vie n’avait pas été facile, pourtant elle avait toujours fait en sorte de ne pas s’apitoyer sur son sort et de profité de chaque moment de la vie, qu’elle soit seule ou non. « Et toi ? Quelles contrées as-tu prévu de visiter ? » Penelope esquissa un sourire avant de reprendre. « Je vais rendre visite à ma famille à Sunnyvale, c’est en Californie. La demoiselle préférait préciser, sait-on jamais. Ensuite j’irais surement faire un tour au Sri Lanka et je terminerais par faire le tour des vignobles en Italie. »

Eli laissa échapper un petit rire à la protestation de Pénélope. Elle n’en doutait pas une seule seconde que ce soit délicieux pour elle mais les goûts et les couleurs variaient un peu trop en fonction des personnes. Eli avait ses propres mélanges originaux qui laissaient toujours son mari perplexe. Mélanger de la mayo avec de la sauce piquante chinoise ou encore manger ses céréales avec du fromage… Pas du fromage blanc non ! Du fromage à tartiner ! Donc non, elle ne se permettrait jamais de juger la brune sur ses goûts…

« Non mais je te crois ! Pas besoin de me le jurer ! », rigola-t-elle.

La question des vacances vint rapidement entre les deux jeunes femmes. Eli n’avait pas de projet. Elle en était même arrivée à se demander si elle n’allait pas quitter Brisbane si la « pause » d’avec Alex se transformait en quelque chose de plus définitif… Ce n’était pas ce qu’elle voulait mais malheureusement la vie ne tenait pas forcément compte de ce que les personnes voulaient n’est-ce pas ? Mais une chose était sure, si c’était vraiment fini avec lui, elle ne voudrait pas retomber sur lui. Cet échec serait celui de trop. Elle ne savait pas où elle irait ni ce qu’elle ferait mais rester à Brisbane ? Trop dur…
Aussi répondit-elle vaguement à Pénélope. Mais cette dernière ne l’entendait pas de cette oreille et exhortait la brune à prendre de vraies vacances.

« Oui… On verra… »

Elle enchaina avec les projets de la brune. C’était bien plus optimiste et vivant que les siennes.

« L’Italie est tellement beau… Tu vas voir tu vas adorer ! »

Eli avait fait un semestre à Paris pour renouer avec ses souvenirs d’enfance et la jeune étudiante d’alors en avait profité pour faire le tour de l’Europe. Elle s’était pris ensuite 6 mois pour mieux explorer le vieux continent. Cela faisait parti de ses plus beaux souvenirs.

« Essaye d’aller à l’opéra une fois que tu seras en Italie. C’est tellement… Je te jure que tu vas pleurer tu ne sauras même pas pourquoi ! »

« L’Italie est tellement beau… Tu vas voir tu vas adorer ! » Penelope esquissa un sourire avant de reprendre une gorgée de son étrange smoothie. La demoiselle avait déjà visité l’Italie il y a quelques années alors qu’elle n’était qu’au début de l’âge adulte et elle avait tout simplement adoré. Rome était magique mais elle avait adoré Milan et ses magnifiques petites rues. Mais cette année, elle avait envisagé un tout autre genre de voyage. Amatrice de vent depuis de nombreuses années, elle n’avait qu’une envie : parcourir les vignobles de toute l’Italie et de déguster tous les différents vins proposés. « Essaye d’aller à l’opéra une fois que tu seras en Italie. C’est tellement… Je te jure que tu vas pleurer tu ne sauras même pas pourquoi ! » La demoiselle esquissa un sourire avant de reprendre gentiment envers son amie. « Je ne peux être que d’accord avec toi. Admit Penelope avec un petit sourire. Je l’ai visité lorsque j’étais adolescente et c’était vraiment magique. Je n’ai pas pleuré mais c’était vraiment épatant. Tout était sublime. » Un sourire aux lèvres, la demoiselle posa son verre sur la table présente devant elle et regarda la route pendant quelques instants. Brisbane était magnifique à cette période de l’année. On pourrait presque se croire sur une carte postale. « Mon endroit préférée hormis la fontaine de Trevi naturellement c’est le Vatican. Un sourire aux lèvres, elle repris assez rapidement. C’est vraiment un endroit magnifique et plein de charme. Puis il a toute une histoire derrière lui, il a vécu tant de choses émouvantes que j’en ai pleuré. » Non, cela n’avait rien à voir avec le fait que ce soit le lieu favori de sa défunte mère. Non, cela était juste une pure coïncidence. « Si tu venais avec moi ? »

« Je dois donc être la seule sensible du lot alors ! », plaisanta Eli.

La jeune femme se savait sensible mais elle ne le montrait pas vraiment à tous. Seulement à quelques amis proches. Ces personnes qui savaient qu’elle pouvait pleurer en regardant les Gardiens de la Galaxie 2 comme elle pouvait pleurer devant le Roi Lion – mais ça elle défiait quiconque de ne pas avoir au moins versé une larme à la mort de Mufasa – ou encore devant un ballet qui la transportait. Et ça c’était sans compter sur le fait qu’elle pouvait se mettre à pleurer à cause d’un livre. Oui, Eliane avait ce côté sensible qu’elle cachait dans sa vie de tous les jours. C’était l’une des raisons pour lesquelles elle n’avait pas choisi le droit des familles comme spécialité. Elle se connaissait et n’aurait jamais pu rester de marbre devant tant de souffrance. Le droit des affaires était nettement plus pragmatique et lui permettait d’avoir le recul nécessaire pour rester la plus efficace possible.

« Oui c’est magnifique… J’ai passé un très bon moment à sillonner ce pays sublime… »

La meilleure année de sa jeunesse car les meilleures années de sa vie de femme cela avait été auprès de son mari… La jeune femme refusait de se laisser les émotions la submerger mais cela devenait de plus en plus difficile. La fatigue et le stress ne l aidaient pas non plus certainement. Elle sursauta lorsque Pénélope lui demanda de partir avec elle. Ecarquillant légèrement les yeux, la jeune femme lui fit un petit sourire

« T’es adorable… Et je te remercie… Mais je ne suis pas sure d’être de très bonne compagnie en ce moment… »

Mais ne voulant pas s’appesantir sur le sujet, elle enchaina

« Et qu’as tu visité d’autres ? »

« Oui c’est magnifique… J’ai passé un très bon moment à sillonner ce pays sublime… » Penelope était totalement d’accord avec Eliane, l’Italie avait une sorte de côté magique et tous les moments passaient dans ce pays était inoubliable. Penelope n’oubliera jamais ses moments avec son père et sa nouvelle famille. Les meilleures années de sa vie, c’est certain. La jeunesse, bien qu’elle se considère encore jeune, Penelope sait que la trentaine approche à grand pas et cela l’effraie un peu. « T’es adorable… Et je te remercie… Mais je ne suis pas sure d’être de très bonne compagnie en ce moment… » Penelope fronça les sourcils, pourquoi disait-elle tout cela. Elle n’était pas du tout d’accord avec elle, bien au contraire, c’était du grand n’importe quoi. « Je ne suis pas d’accord. lança Penelope dans un premier temps, elle n’était même pas du tout d’accord. Justement. On va se changer les idées toutes les deux, loin de nos problèmes. Ça sera amusant et tu sortiras un peu de ta maudite tanière. Tu arrêteras de passer ta vie derrière un bureau. Profite avant de devenir une petite mamie. » La brunette essayait juste de changer les idées de son amie et quoi de mieux que des vacances d’été. « Je te propose autre chose. Les vacances à l’air d’être un mot compliqué pour toi alors … Pourquoi pas un petit week-end entre filles ? » Penelope sait que des fois, il faut forcé la main à une amie pour l’aider à revivre comme avant. Prenant la dernière gorgée de sa voiture, elle voyait très bien que son amie ne se sentait pas très bien. « Et qu’as tu visité d’autres ? » La jeune brune se mit à réfléchir pendant quelques minutes, elle ne savait pas ce qu’elle avait préférée dans ce voyage en Italie. Alors qu’elle allait reprendre la parole, son téléphone se mit à sonner. Elle s’excusa auprès d’Eliane et répondit assez rapidement. « Non Ezra, je n’ai pas les clés de la dépanneuse, je le serais. » A l’autre bout du fil, Ezra insistait pour que la demoiselle vérifie. En ouvrant son sac, elle fut surprise de voir qu’elle avait bien les clés du véhicule. Elle raccrocha et regarda Eliane. « Je suis désolé Eliane, je vais devoir y aller.. Montrant les clés du véhicule, elle reprit. J’ai embarqué les clés de la dépanneuse et ils en ont besoin. Se levant assez rapidement, Penelope attrapa son sac et regarda la demoiselle. Appelle-moi pour notre petit week-end. » La demoiselle monta dans sa voiture et parti, déçu de laisser son amie.