« Mec la soirée du siècle, tu dois venir » lance Alban en brandissant le flyer où était écrit en gros un slogan qui pousserait tout party animal à sortir ce soir. « Franchement, tu peux pas manquer ça bro » ajoute-t-il face à ma réticence. Je ne sais pas si c’est une bonne idée, je n’ai pas encore terminé l’écriture du scripte pour la prochaine vidéo, tout comme je n’ai pas encore planché sur le budget de notre plus gros projet « Je sais pas trop mec, j’ai pas mal de boulot là » il me jette un regard choqué, et moi aussi je le suis, je n’arrive pas à croire que ces mots sont sortis de ma bouche, mais force est de constater que c’est le cas. Ne me dis pas que ça ait à voir avec le fait que je vienne de fêter mon anniversaire ? Donc mon approche de la trentaine ? Non, je ne veux pas devenir chiant à mourir et vieux avant l’heure. « Okay, c’est bon, je suis » je dis finalement. Je n’ai que vingt-huit ans, non, je refuse d’avoir les deux pieds dans la tombe, je me sens encore frais et dispo.

« C’est ici » annonce Alban comme si j’étais assez sourd pour ne pas entendre la musique, les cris et les rires. Le moins qu’on puisse dire c’est que les gens ont répondu présents, parait-il que l’organisateur est plutôt populaire sur le campus, connu pour les meilleures fêtes, je demande à voir. A mon époque… oh, voilà que je me mets à m’exprimer comme un vieux. Quand tu débutes une phrase de cette façon, cela indique une plainte, mais je vous jure que je suis encore fun. Comme pour me le prouve, je récupère le verre que me tend Alban, habituellement je m’en serai méfié car mon ami a une tendance aux mélanges particuliers, cependant, ayant quelque chose à prouver au monde et à moi-même, je me laisse tenter par une shot puis par cet alcool que je ne parviens pas à identifier mais qui déclenche un incendie dans ma gorge… un autre. « Je reviens » je m’excuse auprès d’Alban qui a visiblement prévu un sacré programme pour moi et je m’éclipse à le recherche des toilettes, la maison m’étant inconnue, je finis dans la cuisine… not according to plan cette histoire. « Ce ne sont pas les toilettes ici… » que je marmonne plus pour moi-même que les deux personnes dans la pièce, une que je reconnais comme Théo… à moins que ce soit l’inverse. Mon regard fait la navette entre la jeune Hazard-Perry et le jeune homme resté en recoin. Je ne suis pas doué avec les messages subtils, mais elle semble vouloir lui échapper, ou craignait-elle que je la surprenne dans une situation compromettante et ne partage l’information avec son grand-frère ? « Tout va bien ? » je lui demande alors de façon à ce qu’elle soit la seule à pouvoir m’entendre « J’interromps quelque chose ? » Toujours avec la même discrétion, je prends un air taquin « Théodora Hazard-Perry en pleine séance de drague, ça arrive pas tous les jours » je me moque gentiment « Je peux rester pour voir comment tu fais et prendre des notes ? Promis, je serai discret »

« Non, tu n’interromps rien. Au contraire. » M’assure-t-elle alors que je prends un air qui semble lui dire qu’on ne me la fait pas à moi, que je ne suis pas né de la dernière pluie. Après tout, elle est majeure et certainement vaccinée, elle peut bien faire ce qu’il lui chante, mon statut de meilleur pote de son grand-frère est peut-être un problème, mais je suis certain que Charlie qu’elle est a déjà vu le loup… Oliver en est la preuve vivante. Aussi, je continue alors à la taquiner, proposant de rester silencieux dans un coin et d’observer son mode de reproduction… enfin plutôt la manière dont elle ramène un mâle dans son lit, rien de bizarre, par respect pour Charlie je ne me permettrai jamais des pensées déplacées sur sa cadette, bien sûr. « Je devrai peut-être prendre des cours auprès du grand Félix Gonzalès avant… » pas dit que ces cours soient rentables, mais elle n’a pas besoin de le savoir « J’aurais bien trop peur que tu tombes amoureuse, je m'en voudrai de te briser le coeur et tes frères me feraient la peau » la précieuse des Hazard-Perry amourachée du rigolo du coin, surtout que l’aîné n’ignorait rien de mes frasques avec les filles, rien d’extraordinaire mais suffisant pour qu’il s’oppose fermement. « Arrête de faire l’idiot et sors moi de là plutôt. » Je lui lance un regard qui trahit mon incompréhension totale face à sa demande, la sortir d’où ? De quoi ? Elle m’entraîne ainsi plus loin « Te fais pas de films, c’est un mec avec qui j’ai quelques cours en commun et de toute évidence, on a pas les mêmes attentes l’un envers l’autre… Tu cherchais la salle de bain, c’est ça ? » voilà donc qui est plus clair, une situation banale dans ce type de soirée, il espérait sûrement ainsi qu’après quelques verres elle ait complètement changé d’avis à son sujet. « Je vois » je jette un regard discret au gars resté dans la cuisine dont on était le centre d’attention, passant un bras possessif autour de la taille de Théo de façon à ce qu’il le voit et comprenne le message « Bon, je dois t’annoncer que ce soir nous sommes ensembles » nous sachant observés, j’initie un contact physique proche entre nos deux corps « j’espère que tu t’en sens honorée » j’ajoute ainsi avec un petit sourire narquois, à l’image du ton peu sérieux que j’avais employé. « Tu sais donc où se trouve la salle de bain ? » je demande au bout d’un moment, ma vessie venue rappeler la raison pour laquelle j’avais fini dans cette cuisine. « Heureusement que je te connais sinon j’aurais cru à une invitation » Toujours plus le Félix, on ne peut pas dire que l’alcool m’aide à être réfléchi, bien au contraire.

« Fais gaffe que ça ne soit pas moi qui te fasse la peau. » je prends un air faussement effrayé et c’est mon sourire qui me trahit, je n’en reste pas moins méfiant cependant. Ne dit-on pas que la femme est la créature la plus dangereuse sur terre ? Nous les hommes nous aimons faire preuve de force, démontrer à qui veut bien le voir et l’entendre qu’on gère la chose… pourtant, il suffit qu’on se retrouve avec le caleçon sur les chevilles pour chanter l’avé maria au gré de la créature féminine à nos côtés. J’en viens à me demander si ce que je dis a du sens, on mettra ça sur les comptes des verres que j’ai déjà descendu. Et puis dans l’immédiat, nous avons des affaires plus urgentes sur le feu, à savoir le fait que Théodora et moi soyons un couple ce soir, prions pour que Charlie ne l’apprenne jamais. Il comprendra sans nul doute mes motivations, mais je sais aussi que lorsqu’on s’approche de trop près de sa cadette, il montre les crocs. « Tu as conscience que ce n’est pas comme ça que tu ramèneras quelqu’un dans ton lit ce soir ? » j’affiche également un sourire amusé « mais qui a dit que c’était mon but ? » fis-je avec toute l’innocence qui caractérise mon être en entier « Je ne suis pas ce genre d’hommes allons » je doute être très convainquant mais ce n’est pas pour autant loin de la vérité, car je ne fais pas toujours le premier pas et on peut dire qu’en ce moment je me suis quelque peu calmé, le statut ‘étant plus ou moins dans une relation’ oblige, des trucs de jeunes indécis. « Tu n’imagines même pas ! C’est vraiment trop d’honneur que tu me fais là… » Je ne fais pas attention à son ton ironique, au contraire, je lui offre un air qui semble lui dire, ‘je comprends l’effet que ça fait, t’inquiètes pas’. Je jette un regard au dénommé Aaron –il me semble- et je crois qu’il a compris le message, on ne peut pas être sûr avec ce genre de gars qui prennent des non pour des oui, surtout avec un coup dans le nez. Sans surprise cependant, Théo s’avère de bonne compagnie, un truc de famille certainement… sauf pour l’aîné qui ne peut pas exactement me voir en peinture, sans doute un moyen de refréner le désir qu’il ressent à mon égard, ce que je peux comprendre. « Qui sait ? Cela dit, ce serait probablement moi qui te briserais le cœur au final. Ça serait dommage.» Je fais mine de réfléchir pendant quelques secondes, comme si l’affaire était sérieuse « et je finirai en prison pour crime passionnel « je secoue la tête de façon dramatique « on est d’accord qu’on ne peut pas laisser cela se produire n’est-ce pas ? » sans parler du fait que Charlie aura attenté à ma vie avant mon procès. Bref, les deux joyeux lurons que nous formons partent à la recherche de la salle de bain sur un aveu de Théodora « En réalité, je n’ai pas la moindre idée d’où se trouve la salle de bain… mais je préfère encore la chercher que de rester à proximité de cette cuisine. Elle doit sûrement se trouver à l’étage. » Eh bien, nous sommes bien avancés là ! « A l’étage, ça du sens » attrapant naturellement sa main, je nous mène à l’étage et observant les portes fermée, je fais un rapide calcul dans ma tête « généralement c’est la pièce au bout du couloir nan ? » si jamais il n’y avait qu’une seule salle de bain bien sûr « je sais pas pour toi, j’ai pas tellement envie d’assister aux ébats d’inconnus » le voyeurisme ne fait pas encore parti de mes vices, heureusement, j’en ai déjà trop. C’est d’un pas décidé que je me dirige vers la dite porte sur laquelle je frappe doucement. Aucune manifestation de l’autre côté, donc je décide de l’ouvrir, allumant la lumière au passage et je lâche la main de Théo dès que j’identifie l’une des personnes à l’intérieur. Le regard de la jeune femme se pose sur moi, sans doute aussi accusateurs que les miens. Et l’on se fixe pendant un moment, en silence, comme des cons. « Désolé, j’ai cru que c’était libre » que c’était la salle de bain et que ma meuf devait bosser sur son projet, j’imagine donc que ledit projet était son ex. Je referme simplement derrière moi. Tant qu’on y est, ma meuf est peut-être exagérée, plus ou moins ensemble qu’on a dit, petits cons indécis. « Désolé mais j’ai un truc urgent à faire, j’avais complètement zappé » Je doute être convainquant mais l’envie faire la fête s’est envolée, acclamons cette sortie hautement dramatique. « si tu veux pas rester toute seule, je suis venu avec un pote, c’est un gentil, il pourra te protéger du grand méchant loup » l’humour, la solution à tout. Ou pas.

Croiser Théo ce soir n’était pas dans mes projets, jouer les protecteurs et les faux couples encore moins. Mais pourquoi pas au final puisqu’il n’y avait aucune mauvaise intention derrière et que tout ceci était avant tout pour la bonne cause. Pour sûr que mon nom mérite d’être cité dans la liste des mecs bien, ceux qui ont leur place au paradis et dans la friendzone. « Je me serai donc trompée à ton sujet. Je te présente mes plus plates excuses ! » Réplique-t-elle quand je lui fais savoir mon statut de gars sérieux, sur un ton qui me prouve qu’elle ne me croit pas le moins du monde. « Tu représentes à cet instant l'aristocratie anglaise » Parfois j’en oublie leur rang, de ce que j’ai comprends, les Hazard-Perry sont connus dans les hautes sphères londoniennes et quand tu prends quelques minutes pour y réfléchir, ça fait un peu flipper. Quoiqu’avec Charlie, c’est pas si compliqué de s’en rendre compte, ce qu’il en joue souvent le bougre sachant que l’accent british a son effet sur les filles, mais depuis qu’il est devenu Chachatte ça va tout de suite mieux. « Ceci dit je te pardonne, ma bonté me perdra, cela est vrai » je hausse les épaules, un sourire fier aux lèvres alors qu’on poursuit notre périple à la manière de deux aventuriers perdus dans une contrée inconnue, prêts à affronter dragons et Leprechaun. Malheureusement au vingt-et-unième siècle, les héros n’ont plus d’armures et les quêtes se résument à trouver des toilettes. L’humeur est légère et je crois bien que c’est la première fois qu’on se retrouve ainsi tous les deux, sans Charlie ou Oliver dans les environs. « Effectivement, ça serait fâcheux. On devrait peut-être éviter de se mettre trop dans le rôle, ça nous permettra d’éviter ce genre d’incident. » Je hoche vivement la tête, approuvant ses dires « Ouais, les paroles les plus censées que j’aurais entendu aujourd’hui » alléluia, je tiens trop à mes fesses pour les offrir en pâtures au boss de la taule, beaucoup de films nous montrent ce qui arrive à ceux qui font régulièrement des squats et qui sont accessoirement bas dans la hiérarchie. Pour l’heure cependant, la mission était de trouver cette satanée salle de bain sans trop d’incident. « Nan, c’est pas vraiment mon truc. Puis je te rappelle que j’ai deux frères susceptibles de se retrouver dans ce genre de soirée, alors t’as intérêt à choisir la bonne porte, j’ai pas envie qu’on tombe sur l’un d’eux et finir traumatisée jusqu’à la fin de mes jours. » Nous sommes tous deux d'accord sur ce point. « T’inquiètes Charlie n’est pas ici » Sinon j’aurais débarqué en sa compagnie, quant à Connor je n’en savais trop rien. Ce ne serait pas surprenant qu’il y soit invité, car malgré le fait qu’il était nouveau en ville, il était parvenu à se faire une place chez les fêtards du coin, son prénom revenait régulièrement. Sans surprise, sa plastique et son accent british convainquaient tout le monde. Ouvrant une porte au hasard, j’allais sortir une plaisanterie sur l’aîné de la famille Hazard-Perry lorsque le visage de mon match Tinder –ô romance du vingt-et-unième siècle- entre dans mon champ de vision et j’en oublie un peu le reste. Et c’est tout autant le bordel dans ma tête quand je décide de me barrer de la fête. Au final, j’aurais peut-être dû rester chez moi, bosser sur ce scénario et le montage de la vidéo en plus des autres trucs en amont, j’étais puni par le Dieu ennemi de celui de la procrastination. Théo n’avale pas complètement mes excuses, tu m’étonnes, l’intuition féminine tout ça. « Ça devrait aller, ton pote pourra profiter tranquillement de la soirée sans avoir à jouer les nounous. » Connaissant la bête, il avait sans doute de grands projets pour ce soir et non il ne s’agissait pas de jouer les babysitters. « Par contre, il est hors de question que je te laisse partir comme ça sans la moindre explication. Je ne dirais pas que tu viens de voir un fantôme mais presque… Tu veux qu’on trouve un coin pour se poser ? Ou on peut peut-être aller s’installer dehors ? » Je comprends donc que je ne pourrais pas me barrer sans une explication, Adieu ma sortie hautement dramatique sur fond instrumental, quitte à ce que ma vie ressemble à une comédie romantique à deux balles, autant que ça le soit jusqu’au bout. « Franchement, ça mérite pas qu’on aille se poser dans le froid » je hausse les épaules dans une attitude qui se veut nonchalante, passant une main dans les cheveux, signe que l’affaire est embarrassante pour moi. « C‘était ma copine là-dedans » enfin non pas exactement, enfin si, plus ou moins, disons que c’est le résumé d’une longue histoire qui a débuté sur Tinder. Les histoires Tinder sont toujours les plus difficiles à décrire, il parait. « J’ai juste cru qu’on avait un truc sérieux, qu’il y avait possibilité que ça donne quelque chose, tu vois ? » Il faut croire que non. Je feins la nonchalance, une attitude qui fait désormais parti de moi. Je passe les détails gênants, je ne m’attarde pas sur mes déboires sentimentaux habituellement, surtout sans alcool. « M’enfin ça plus tellement d’importance maintenant » J’affiche un sourire. Cela est vrai, la vie continue et je vais me trouver un chien, eux, au moins, sont loyaux (un peu de mélodrame que diable). « Du coup je pense aller finir le montage et le scénario qui attendent, ce sera sans doute plus productif » D’autant plus qu’avec l’accident du train en mai, nous avions pris pas mal de retard sur notre planning vidéos et le début du tournage du court métrage. « Tu comptes t’attarder, toi ? » Je me sentirai un peu coupable de la laisser ici seule avec un gars qui n’a jamais appris la signification du mot ‘non’ après elle, même si c’est une grande fille, indépendante et j’en passe. « Je peux t’appeler un taxi si tu veux ou tu peux venir squatter si ça te dit » pour essayer d’équilibrer le temps que je passe à hanter les murs de leur baraque « Je te laisserai même mon lit » j'ajoute avec légèreté.

« T’es pote avec Charlie, non, tu dois avoir l’habitude ? » Je lâche un rire. Elle marque un point. Charlie s’amuse de cette situation, de son statut et puis bon il aurait tort de s’en priver puisque les filles trouvent cela irrésistible. Si j’étais une nana sans doute que j’y trouverai du charme également, il faut pas se mentir, il a belle gueule en plus du reste. Bon tout ceci n’est que sur le court terme, car elles découvrent rapidement le petit caractère de princesse Chachatte et peu ont les épaules pour le supporter longtemps, ce que je peux comprendre, il n’essaie pas de les retenir, bien au contraire, décidant qu’elles ne le méritent pas. Finalement l’humeur jusqu’ici légère, s’assombrit un petit peu à la première porte ouverte –loin d’être la salle de bain- et mon envie de pisser me passe –c’est que ça rimerait presque. Ce changement n’échappe pas à Théodora et à son intuition féminine –ou je suis moins bon acteur que je veux bien le croire. Elle tente de me tirer les vers du nez, je résiste tout d’abord mais me rendant compte que je lui dois un semblant d’explication, j’entame le résumé le plus succinct de l’humanité… bon peut-être pas tant que ça. Elle a assez d’informations pour comprendre la situation et ne pas me poser plus de questions que nécessaire. De toute façon, je ne verrai quoi ajouter à tout ça. « Tu te vexes si je te dis que je ne pensais vraiment pas que tu étais le genre de mec qui cherche à avoir une relation sérieuse ? » Un petit rire m’échappe avant de secouer la tête « Nan t’inquiètes, je peux comprendre » je suis rarement sérieux, et j’imagine qu’on applique ça à tous les aspects de ma vie. Avoir un ami proche tel que Charlie n’aide certainement en rien, dans le cas de Théodora qui, je pense, en connait un rayon sur les agissements de son aîné. « Après c’est pas que je me ferme à toute relations sérieuses ou que j’en veux absolument une, disons que je me laisse porter » je hausse les épaules, on peut dire que Théo et moi auront véritablement fait connaissance ce soir. « Tu sais, si tu veux… je t’autorise à te servir de moi pour la rendre jalouse… Quitte à ce qu’on soit ensemble pour la soirée, autant que ça puisse te servir aussi. » J’aurais sans doute répondu oui, avec plaisir, mais l’envie de faire la fête était retombée, me rappelant à l’ordre quant à tout ce que j’avais à faire, l’angoisse quand on sait qu’on est indépendants. « C’est gentil, mais les responsabilités tout ça » je parle comme un presque trentenaire, ça fait peur « Ceci dit, je sais qui appeler si j’ai besoin d’une fausse petite-amie ! » que ce soit dans la vie ou même peut-être à l’écran, qui sait, je pense que la caméra l’aimera bien. Théo ne semble pas plus enclin que moi à s’attarder, et je peux comprendre car même sans l’épisode Rebecca, la soirée n’est pas aussi géniale qu’Alban me l’avait vendue. « C’est une invitation en tout bien et tout honneur, je le jure » je lève ma main droite comme on le ferait dans un tribunal américain pour montrer ma bonne foi. Encore une fois, je n’oserai jamais avoir des pensées déplacées envers car je sais qu’un mini Charlie dans ma tête viendrait me rappeler à l’ordre. « Si je te l’ai proposé, c’est que ça ne me dérange mais t’as aucune obligation » Je m’apprête à ajouter quelque chose qu’une voix m’appelle, attirant mon attention. Je tourne la tête pour tomber sur Rebecca. Il faut qu’on parle qu’elle dit, son air me laisse penser qu’elle ne me laisse pas le choix et n’attendant aucune réponse de ma part, elle dévisage Théo de haut en bas avant de nous dépasser et de se diriger vers la sortie. « Tu m’en veux si je reviens sur la proposition du taxi ? Ce sera même uber histoire que tu voyages comme une Hazard-Perry » j’esquisse un sourire, pianotant sur mon téléphone avant de reprendre « désolé de te lâcher comme ça, mais je pense qu’on a beaucoup de points à mettre sur les i » paie ton expression retro, l’approche de la trentaine est difficile. « Mon invitation tient toujours t’emmènera Oliver j’ai reçu le nouveau jeu qui lui faisait envie » bon, je me sens un peu coupable de me barrer comme ça après une nana qui n’en vaut pas la peine. « Du coup, le uber sera là dans trois minutes, la plaque c’est 080 MXT »