Le Deal du moment : -20%
Drone Dji DJI Mini 4K (EU)
Voir le deal
239 €

 a case of little actions (sofia)

Anonymous
Invité
Invité
  

a case of little actions (sofia) Empty
Message(#)a case of little actions (sofia) EmptySam 27 Mai 2017 - 3:54


sofia & vittorio
#burgerteam ~ a case of little actions



Il y avait de ces choses dont Vittorio n’aimait pas se vanter, non pas parce qu’il en avait honte mais parce qu’il n’avait pas envie de devoir s’en expliquer ou y apporter une quelconque justification. Son bénévolat auprès de l’association d’aide aux SDF de Logan City en faisait partie, et semaine après semaine face aux éventuelles questionnements de son colocataire l’italien servait toujours la même réponse : il allait prendre l’air, pédaler un peu. Comme s’il ne pédalait pas déjà assez. Le vélo abandonné contre un mur de l’arrière-cour Vittorio s’était glissé comme à chaque fois par ce qu’il appelait d’un ton amusé « l’entrée des artistes » et qui n’était rien de plus que l’accès aux cuisines de ce bâtiment sans identité propre. Tantôt cantine, tantôt dortoir, parfois vide-grenier improvisé. « Il reste un tas de vêtements à étiqueter. » lui avait d’ailleurs lancé Solana – la soixantaine grisonnante et l’air plus sévère qu’elle ne l’était – depuis l’ovale des lunettes posées sur le bout de son nez, après avoir accepté l’air bougon l’embrassade dont la gratifiait chaque fois Vittorio. « J’y cours, chef. » Singeant le salut militaire un sourire aux lèvres et embarquant avec lui l’étiqueteuse tendue de bonne grâce, il avait jeté cette dernière par-dessus la pile de vêtements et poussé le chariot qui les contenait jusqu’à un endroit où faire son affaire sans gêner le passage.

Il avançait avec méthode, remettant chaque vêtement à l’endroit avant d’y apposer une étiquette et de l’enfiler sur un cintre, puis sur le portant à côté de lui. Provenant exclusivement de dons ces chemises, ces robes ou ces blousons devaient être vendues le surlendemain dans le but de récolter de quoi continuer d'entretenir la soupe populaire du dimanche midi, et bien qu'affublé du sourire de son habitude Vittorio n’en prenait pas moins la chose très au sérieux. « Je t’amène une autre paire de bras. » Relevant la tête vers Solana l’italien avait laissé son regard se heurter à une autre silhouette – autrement plus jeune et plus frêle. « Seulement les bras ? Moi qui espérait faire la conversation. » La plaisanterie n’empêchait pas la politesse il avait tendu une main vers la nouvelle venue en se présentant « Vittorio. Piacere di conoscerti. » À mesure que son attention s’arrêtait sur les traits de la jeune femme ceux-ci semblaient pourtant vaguement familiers au jeune homme, qui à peine la retraitée partie avait enchaîné « Tu es déjà venue ? » parce qu’après tout c’était l’explication la plus simple à ce vague sentiment de déjà-vu. « Il n'y a qu’une seule étiqueteuse … Mais tu peux mettre sur les cintres ce que j’ai terminé d’étiqueter ? » Partage de tâches et équité, qu’on vienne encore le traiter de mufle macho.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

a case of little actions (sofia) Empty
Message(#)a case of little actions (sofia) EmptySam 27 Mai 2017 - 23:13


   

     

   

a case of little actions.

— vittorio&sofia.
tu as tellement changé ! je suis franchement ravie de te voir parmi nous. un sourire étire les lèvres de la septuagénaire qui se tient devant elle. les cheveux grisonnants, mais le teint toujours aussi frais. malgré quelques traits tirés. Solena, elle a vu grandir la brune qui se tient devant elle. une Sofia au sourire radieux qui se complaît à ces embrasses chaleureuses. voilà quelques années qu'elle n'avait pas mis les pieds ici. peut-être beaucoup trop d'années. plus jeune, étant gamine, ses parents la traînait régulièrement à cette association. l'Eglise l'en remerciera. si Sofia a continué de mener quelques actions auprès des démunis, elle n'était pas revenue dans cette association depuis près d'une décennie. pourtant, en se levant ce matin -et après quelques réflexions de sa très chère mère du type "il faudrait que tu ailles rendre visite à Solena. elle me demande de tes nouvelles." - Sofia s'est enfin décidée.
j'vais t'amener auprès d'un charmant jeune homme. tu verras, vous ferez la paire. à croire que maman axworthy s'est assez plainte du fait que sa seule et unique progéniture deviendra vieille fille. un éclat de rire plus tard, les deux femmes se retrouvent rapidement dans une pièce isolé où un autre individu se démenait déjà à la tâche. je t’amène une autre paire de bras. seulement les bras ? moi qui espérait faire la conversation. un rire s'échappe d'entre ses lèvres. Sofia, elle a son sourire de tout les jours. sa bonne humeur légendaire. il lui dit quelque chose, ce type. un visage connu. peut-être un client du bar dont elle est la propriétaire. ou, peut-être seulement une impression.vittorio. piacere di conoscerti. elle vient serrer la main qu'il tend, et répond. Sofia. je suis tout autant ravie. merci à l'Europe et à ces deux années passées en France qui lui ont permis d'apprendre quelques bases d'italien. tout du moins, sans réussir à faire une belle traduction, Sofia est capable de comprendre le sens des phrases. en percevant quelques mots ici et là. Solena s'éclipse rapidement. laissant Vittoria et Sofia seuls à leur tâche. tu es déjà venue ? elle acquiesce doucement. oui, mais c'était il y a une éternité. dix ans pour être exacte. qu'elle répond en laissant un nouveau rire s'échapper. un habitué des lieux ? qu'elle demande. ouais, parce que Solena n'aurait pas laissé Sofia entre les mains de n'importe qui. pas d'un petit nouveau en tout cas. et encore moins dans celle d'un délinquant. il n'y a qu’une seule étiqueteuse … mais tu peux mettre sur les cintres ce que j’ai terminé d’étiqueter ? bien entendu, chef ! qu'elle dit tout en souriant. venant se saisir d'un t-shirt, les yeux rivés dessus, une mine de dégoût sur le visage. je ne suis pas styliste. mais, qui voudrait acheter ça ? qu'elle dit en montrant le vêtement en question à son acolyte. un bout de tissu noir avec un scorpion dessiné dessus. un tribal entourant le pauvre animal. trop surfait. trop vieux. enfin, c'est pour la bonne cause. qu'elle ajoute en haussant les épaules.
   MAY


     

MARQUEUR DE COMPTAGE DES POINTS
merci de ne pas supprimer
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

a case of little actions (sofia) Empty
Message(#)a case of little actions (sofia) EmptyLun 29 Mai 2017 - 4:03

Il avait beau avoir pris l’habitude de faire ses petites affaires dans son coin, Vittorio ne refusait jamais de la compagnie lorsqu’elle venait à lui, ou du moins pas tant qu’il ne savait pas à qui il avait affaire. Et lorsqu’il avait levé les yeux sur la nouvelle arrivante elle ne lui avait pas semblé se ranger dans la catégorie des gens dont la compagnie serait désagréable « Sofia. Je suis tout autant ravie. » avait-elle d’ailleurs répondu avec légèreté lorsqu’il s’était présenté, renforçant la subite impression de déjà-vu qui l’avait saisie les premiers instants et alors que Solena les laissait tous les deux à leur nouvelle occupation. Curieux, la proximité de la retraitée et de la jeune femme ne lui ayant pas échappé, il s’était demandé si elle était une habituée et si cette impression de l’avoir déjà aperçue ne venait pas simplement de là. « Oui, mais c’était il y a une éternité. Dix ans pour être exacte. » Tout compte fait la réponse positive ne résolvait pas le problème de l’italien, qui malgré tout n’avait pas fait de commentaire mais avait agité la tête à son tour lorsqu’elle avait demandé « Un habitué des lieux ? » - « On peut dire ça, mais seulement depuis la fin de l’année dernière. » Ce qui en faisant peut-être encore un novice face à elle malgré tout, si avant ces dix ans d’absence elle en avait accumulé autant de présence. Décidant en tout cas de laisser le mystère qui entourait la jeune femme dans un coin de sa tête, car ne souhaitant pas jouer la carte que « on ne s’est pas déjà vu quelque part ? » au bout de seulement trente secondes de discussion au risque de passer pour le dragueur le plus ringard de l’univers, il s’était amusé de son « Bien entendu, chef ! » exclamé avec ce qui ressemblait à une pointe d’amusement tandis qu’il proposait un partage des tâches. « Fais attention, je pourrais m’habituer à me faire appeler chef. » Sourire gentiment narquois en guise de paraphe, il s’était néanmoins rapidement remis au travail lorsque la montagne de vêtements sous leur yeux lui était revenue en mémoire. « Je ne suis pas styliste, mais qui voudrais acheter ça ? » Le ça n’était autre qu’une chemise à manche courtes dont le motif tribal et l’animal qui s’étalait au beau milieu ne laissaient aucun doute quant à la décennie dont provenait le vêtement « Enfin, c’est pour la bonne cause. » Certes. Un air taquin s’affichant sur son visage l’italien avait lancé « Oh allez, ne me dis pas que tu n’as pas toi aussi comme quelques atrocités vestimentaires dans les années deux mille … On est tous passés par là, tu sais. » Etait-il par là en train d’admettre que lui s’était rendu coupable concernant ce genre de chemises totalement passées de mode ? Peut-être bien. « Vraiment, ni ras-de-cou en plastique ni jogging fluo à déclarer, votre honneur ? » Quoi que, Vittorio n’avait pas la moindre idée de ce à quoi pouvait ressembler la tendance vestimentaire australienne il y avait dix ou vingt ans … Lui n’avait comme référence que les apprenties Spice Girls de supermarché du quartier napolitain où il avait grandi.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

a case of little actions (sofia) Empty
Message(#)a case of little actions (sofia) EmptyLun 29 Mai 2017 - 22:12


   

     

   

a case of little actions.

— vittorio&sofia.
revenir ici lui remémore un tas de souvenirs, à Sofia. toutes ces journées passées auprès des plus démunis. elle n'était qu'une enfant. puis une adolescente. les temps ont changé. et si Sofia se rend toujours à l'église chaque dimanche, elle doit avouer être moins investie dans ce rôle là. si se réintégrer ici était d'une part une obligation de par sa mère, Sofia est bien heureuse de découvrir qu'elle ne sera pas seule pour sa prochaine mission. à vrai dire, depuis la soirée passée sur le bateau, la brune ne supporte plus la solitude. drôle de réaction lorsqu'on sait que, là aussi, Sofia ne fait plus confiance en personne. inquiète d'être entourée d'inconnus. angoissée à l'idée qu'un nouveau psychopathe se pointe là où elle se trouve. pourtant, Vittorio lui paraît chaleureux. et, elle balaye sa méfiance dès les présentations faites. On peut dire ça, mais seulement depuis la fin de l’année dernière. si elle l'avait croisé ailleurs, Sofia n'aurait pas imaginé qu'un type comme lui se démène à venir aider les démunis. sans vouloir porter de jugement. - parce que Sofia n'en porte que très rarement. mais Vittorio n'a clairement pas la gueule du genre de gars qui traînent par ici. alors, j'te considère comme un habitué. qu'elle affirme en haussant les épaules. c'est vrai. rares sont les personnes qui tiennent autant de temps dans cet endroit. à côtoyer ce type de population. parce que ce sont des marginaux. et que c'est bien connu, personne n'aime ça. foutaise. Sofia voudrait tellement les envoyer au diable, ceux qui pensent ça. ceux qui ne leur tendent pas la main. rapidement, Vittorio propose un partage des tâches. équitable, selon elle. et de toute façon, peu importe ce qu'il lui aurait donné à faire, elle se serait exécutée. Fais attention, je pourrais m’habituer à me faire appeler chef. alors, un rire s'échappe d'entre ses lèvres. c'est bon enfant. elle aime ça, Sofia. ne rêve pas. Solena en ferait une crise cardiaque si tu lui prenais son trône. lui ou n'importe qui d'autre. parce que Solena a toujours été celle qui dirigeait ici. depuis des décennies. à croire que cette femme est une âme bienveillante. du genre à rester là. à continuer de mener ses actions. et ce jusqu'à son dernier souffle. et, ils se mettent rapidement au travail. chacun effectuant sa tâche. jusqu'à cette découverte. Oh allez, ne me dis pas que tu n’as pas toi aussi comme quelques atrocités vestimentaires dans les années deux mille … On est tous passés par là, tu sais. elle fronce les sourcils. une moue sur le visage alors que sa tête nie.Vraiment, ni ras-de-cou en plastique ni jogging fluo à déclarer, votre honneur ? bon, d'accord peut-être quelques tops où mon nombril était bien trop découvert. qu'elle avoue avec quelques difficultés. et heureusement que ses parents ne l'ont jamais croisé dans cet accoutrement. ils l'auraient crucifiée sur place, c'est certain. quelle époque ! qu'elle ajoute en riant. prenant un second vêtement étiqueté pour l'accrocher sur un cintre. ouais, une époque révolue. et heureusement.
le pire, les années 90. quand nos parents nous forçaient à mettre ses vieilles parkas multicolores. elle voit encore les photographies disposées dans le salon de la demeure familiale. quelle honte. avec ses cheveux attachés en "palmier" comme disait sa mère. ils avaient une sacré gueule ses palmiers, franchement.

   MAY


     
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

a case of little actions (sofia) Empty
Message(#)a case of little actions (sofia) EmptyJeu 1 Juin 2017 - 5:04

C’était une question de point de vue au fond, le fait d’être un habitué. Elle était venue pendant longtemps, et lui venait souvent mais depuis peu, il y avait presque un équilibre entre les deux, et d’ailleurs la dénommée Sofia n’avait pas tardé à affirmer « Alors, j’te considère comme un habitué. » avec conviction. S’attelant sans plus attendre à la besogne qui leur avait été confiée – et compte tenu de la taille de la pile de vêtements encore en attente, quatre bras ne seraient pas de trop – l’italien n’avait comme souvent pas pu s’empêcher de s’engouffrer dans la brèche de la première plaisanterie qui lui serait adressée. C’était presque une seconde nature, un fait qu’il ne parvenait à réprimer que dans un cadre strictement professionnel et qui reprenait ses droits dans toutes les autres circonstances. « Ne rêve pas. Solena en ferait une crise cardiaque si tu lui prenais son trône. » Le pire dans cette histoire était peut-être que l’on ne sache pas avec certitude s’il s’agissait d’une exagération ou non. « Elle aussi, elle est là depuis longtemps ? » La – pas si – vieille femme lui donnait la sensation de faire partie du décor et d’avoir toujours été là. C’était déroutant, bien que presque rassurant … Cela lui rappelait un peu le hangar, quand il était môme. Nesto et son hangar. S’extasiant – l’ironie état nécessaire – devant les effets de mode parfois un peu discutables de la dernière décennie, Vittorio avait obtenu de sa nouvelle acolyte une timide confession concernant ses propres écarts vestimentaires passés « Bon, d’accord peut-être quelques tops où mon nombril était bien trop découvert. » avant que la nostalgie ne lui arrache un rire léger « Quelle époque ! » Quelle époque, oui, et d’autant plus lorsqu’il prenait l’envie de regarder en arrière et de faire un bilan, avec cette vague impression que tout cela remontait à des siècles. « Le pire, les années 90. Quand nos parents nous forçaient à mettre ces vieilles parkas multicolores. » Vittorio s’en souvenait vaguement, oui, mais surtout parce qu’il se souvenait avoir alors rêvé d’en avoir une. Stupide, mais fait d’un véritable effet de mode. « Oh, ma mère, du moment que je ne sortais pas totalement nu elle se souciait assez peu de mon accoutrement. » avait-il alors confié d’un air pensif, dont il avait lui-même rapidement interrompu le fil de ses pensées. Quoi que certains jours elle avait été bien trop occupée pour que c’eut été le cadet de ses soucis. « Arrête-moi si je suis trop indiscret, mais … Il y a une raison particulière au fait que tu ne sois pas venue ici depuis longtemps ? » Le jugement totalement absent de la voix, Vittorio ne faisait que satisfaire une curiosité et rien de plus, comme il venait de le faire valoir. « Je suis tombé sur cet endroit par hasard … » avait-il finalement confié d’un ton pensif, sans trop savoir pour quelle raison. « Depuis Solena tente tous les dimanches de me traîner jusqu’à l’Office … Mais je ne suis pas très églises, du moins lorsqu’elles sont pleines. » Vides c’était une autre histoire, la religion avait plus de place à ses yeux en tant qu’ensemble que n’en avait son taux de présence au sein de la maison du Seigneur.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

a case of little actions (sofia) Empty
Message(#)a case of little actions (sofia) EmptyVen 2 Juin 2017 - 19:11


   

     

   

a case of little actions.

— vittorio&sofia.
détrôner Solena est une perspective purement inenvisageable. il semble à Sofia que cette femme devait passer le plus clair de son temps ici. parce qu'elle en est on ne peut plus sûr, Solena n'a aucune vie de famille. et cette femme est dévouée corps et âme à l'Eglise et au bénévolat. Elle aussi, elle est là depuis longtemps ? Je l'ai toujours connu ici. Dire qu'elle fait partie des murs serait un euphémisme. un rire s'échappe d'entre ses lèvres. pensive, elle reprend. il me semble qu'elle n'a pas eu une vie des plus faciles. je crois que son mari est mort jeune. peu de temps après leur mariage. elle ne s'en est jamais vraiment remise. elle hausse alors les épaules. compatissante à cette douleur qui persiste depuis des décennies pour cette pauvre femme. Sofia comprend son chagrin. et, elle comprend aussi le choix de Solena de ne s'être jamais remariée. elle est de la vieille époque, Sofia. du genre à croire que nous n'aimons réellement qu'un seul être. à croire que chacun possède son âme soeur. et que, de ce fait, il est inutile de chercher à aimer à nouveau. rapidement, les langues se délient. laissant Sofia sur cette confession. un passif qu'elle souhaiterait, elle, oublier. ou, peut-être est-elle simplement nostalgique de cette époque. années où l’insouciance berçait son quotidien. Oh, ma mère, du moment que je ne sortais pas totalement nu elle se souciait assez peu de mon accoutrement. elle remarque l'air pensif de Vittorio. peut-être a-t-elle remué des souvenirs enfouis. le genre qu'on n'aime pas raconter. alors, tandis qu'elle se mord la lèvre inférieure -signe d'une certaine gêne. - elle vient prendre des mains de Vittorio un vêtement qu'elle accroche à son cintre. il est certain qu'ils en auraient pour quelques heures. Arrête-moi si je suis trop indiscret, mais … Il y a une raison particulière au fait que tu ne sois pas venue ici depuis longtemps ? ce n'est pas indiscret. qu'elle souffle. puis, elle reprend. en réalité, j'ai grandi ici. oui. enfin, plus ou moins. elle n'a jamais habité dans ce bâtiment. dès mon plus jeune âge, je venais une à deux fois par semaine ici. et puis, il y a eu les aléas de la vie. je suis allée à la faculté. puis je suis partie deux ans en Europe. et, je ne suis plus revenue. à vrai dire, il n'y a pas vraiment de raison à son absence. pas de raison qui vaille. elle a commencé à espacer ses visites. à venir de moins en moins souvent. jusqu'à ne plus venir. une pointe de mélancolie dans la voix. Sofia, elle se voit encore courir dans les pièces. être adorée par les sans-abris qu'elle servait les soirs d'hiver. ouais, elle aimait bien venir ici. Je suis tombé sur cet endroit par hasard … Depuis Solena tente tous les dimanches de me traîner jusqu’à l’Office … Mais je ne suis pas très églises, du moins lorsqu’elles sont pleines. chacun à sa propre façon d'être proche de Dieu. qu'elle déclare. pour ma part, je me rends à l'Office tous les dimanches. et je prie régulièrement. pour ne pas dire plusieurs fois par jour. peut-être un peu trop. elle est incomprise, Sofia. par la plupart des personnes de sa génération. parce que, bien trop croyante. bien trop soumise à cette force qu'il exerce, Dieu. c'est à penser qu'elle pourrait devenir religieuse, la brune. à vrai dire, l'idée lui a déjà traversé l'esprit. plusieurs fois, même. dans des moments de doute. contrairement à Solena, je ne pense pas qu'on soit dans l'obligation de se rendre dans une Eglise pour être un bon pratiquant. elle ne juge pas, Sofia. elle verbalise seulement le fond de sa pensée.
   MAY


     

MARQUEUR DE COMPTAGE DES POINTS
merci de ne pas supprimer
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

a case of little actions (sofia) Empty
Message(#)a case of little actions (sofia) EmptyLun 31 Juil 2017 - 2:45

Solena lui rappelait Nesto. L’un et l’autre n’avaient rien à voir et l’échantillon de caractère dont faisait preuve la maîtresse des lieux la plupart du temps laissait penser à Vittorio qu’elle et le vieux ne se seraient jamais entendus, jamais. L’une lui rappelait l’autre, pourtant, probablement dans cette façon d’occuper son temps et son esprit en s’occupant des autres tout en donnant l’impression de rarement s’occuper d’elle-même, une impression confirmée par Sofia lorsqu’elle avait affirmé « Je l’ai toujours connue ici. Dire qu’elle fait partie des murs serait un euphémisme. » avant de nuancer d’un ton pensif « Il me semble qu’elle n’a pas eu une vie des plus faciles. Je crois que son mari est mort jeune. Peu de temps après leur mariage. Elle ne s’en est jamais vraiment remise. » Laissant son regard se perdre dans le vague un instant, comme si cette explication le laissait à son tour un brin pensif, il avait haussé les épaules et répondu « Peut-être qu’elle a réussi à trouver son bonheur ailleurs que dans le mariage, en fin de compte. » L’italien était du genre pragmatique, avant de songer directement à l’amour désespéré duquel on ne se remettait pas, lui voyait plutôt une femme qui, si elle avait perdu un être cher, n’avait peut-être pas que le mariage comme unique but dans la vie et d’autres objectifs auxquels se consacrer, des choses qu’elle n’aurait pas sacrifié pour quelqu’un d’autre que le premier homme qu’elle avait épousé. Cela lui semblait tellement plus important à lui, de s’accomplir soi-même. Laissant finalement leurs pensées divaguer du côté de la désuétude de bon nombre des vêtements qu’ils étiquetaient et mettaient sur des cintres, Vitto avait laissé se noyer la brève mention de sa mère en dirigeant l’indiscrétion vers la jeune femme. « Ce n’est pas indiscret. » avait-elle pourtant assuré concernant sa question, avant d’y répondre « En réalité, j’ai grandi ici. Dès mon plus jeune âge, je venais une à deux fois par semaine ici. Et puis, il y a eu les aléas de la vie. Je suis allée à la faculté. Puis je suis partie deux ans en Europe. Et, je ne suis plus revenue. » Et il savait bien, lui, comme on pouvait vite se laisser happer par les événements de la vie au point d’en oublier – ou de vouloir oublier – un peu d’où est-ce que l’on était parti. Au sens propre comme au sens figuré. « Ah oui, en Europe ? » avait-il en tout cas relevé, non sans une certaine attention « Mais je comprends. Parfois c’est difficile de trouver du temps pour tout. » Inutile de se mentir, Vittorio ne passait un temps invraisemblable ici que parce que son nouveau « métier » – bien qu’il préfère considérer cela comme une occupation temporaire – lui donnait l’impression d’avoir bien plus de temps libre qu’il n’en avait besoin. Difficile pour lui de savoir quoi en faire, après avoir passé la dernière décennie à ne pas compter ses heures et à ne littéralement vivre que pour son travail. Ce travail qu’il avait perdu, ce travail qui lui manquait. Celui qui donnait un sens à sa vie, en réalité, sens que l’italien essayait aujourd’hui désespérément de compenser en se rendant utile là où l’on voulait bien de lui. Mais pas encore de là à se laisser entraîner dans toutes les volontés de Solena, qui n’en démordait pas qu’un jour elle le traînerait à l’office du dimanche matin. « Chacun a sa propre façon d’être proche de Dieu. Pour ma part, je me rends à l’Office tous les dimanches. Et je prie régulièrement. » avait de son côté confessé Sofia, Vittorio ne sachant alors pas vraiment si elle jugeait ou respectait l’aveu qu’il venait de faire. « Contrairement à Solena, avait-elle pourtant repris, je ne pense pas qu’on soit ans l’obligation de se rendre dans une Eglise pour être un bon pratiquant. » Il avait acquiescé d’un signe de tête. Il ne saurait pas vraiment dire pourtant si Solena jugeait sa décision ou espérait simplement ramener dans le droit chemin la brebis égarée pour laquelle elle le prenait. « Disons que je préfère le calme d’une église vide à la cohue d’un dimanche matin. » Tout comme lors de ses années romaines il avait toujours préféré le calme de sa petite église de quartier, qui ne payait pas de mine mais faisait totalement l’affaire, aux grandes églises majestueuses mais assaillies de touristes. « Mais c’est vrai, je n’ai pas besoin d’une église pour savoir où se situent mes convictions. » Il en avait vu tellement, lui, des voyous qui couraient à l’église expier leurs fautes dans l’espoir que cela leur rendrait la conscience tranquille et la possibilité de recommencer « Qu’est-ce qui t’a décidée à revenir, du coup ? Ne me dis pas que c’était l’odeur de poussière et le sens de la mode qui se dégagent de ces vêtements. » Certains semblaient en effet à l’odeur avoir passé un sacré bout de temps dans un coin sombre de placard ou un bout de grenier. « Ils vendent ça une misère pour les plus démunis mais hey, parait que le vintage revient à la mode. Si ça se trouve ce truc vaudra une fortune comme pièce de collection dans dix ou vingt ans. » Disant cela il avait agrafé un débardeur à la couleur criarde et sur lequel était imprimé des signes asiatiques à la signification probablement douteuse. Oui, bon, il y avait tout de même peu de chance.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

a case of little actions (sofia) Empty
Message(#)a case of little actions (sofia) EmptyVen 20 Oct 2017 - 15:31


   

     

   

a case of little actions.

— vittorio&sofia.
Sofia connait Solena depuis une éternité. Depuis toujours, même. Et, elle en sait pourtant peu sur elle. Ou suffisamment. Parce que Solena n'est pas du genre à étaler sa vie privée. Et il est vrai qu'on peut croire qu'elle n'en a pas tellement. Alors,Sofia se permet de confier à Vittorio le peu qu'elle sait sur la personne qui veille sur les lieux. Peut-être qu’elle a réussi à trouver son bonheur ailleurs que dans le mariage, en fin de compte. Sofia qui détourne son regard. Venant détailler l'expression de Vittorio. Elle n'avait pas imaginé voir les choses sous cet angle. Parce qu'elle est plutôt du genre à croire que l'amour rythme une vie. Parce qu'elle croit au prince charmant et à toutes les conneries de ce genre. Tu penses ? Qu'elle dit, simplement. Un haussement d'épaules qui accompagne ses dires. Plutôt septique, bien qu'elle ne soit pas contre cette idée. Après tout, chaque être est différent. Tu changes la vision que j'ai d'elle depuis mon enfance. Qu'elle ajoute, un rire qui s'échappe d'entre ses lippes. Loin d'elle l'idée de lui faire un reproche. Ah oui, en Europe ? Hm. Oui. J'ai habité en France. Et j'en ai profité pour faire un road trip européen avec ma meilleure amie. Depuis, j'y retourne régulièrement. Et ce surtout parce que Emile y vit toujours. Parce qu'elle est tombée amoureuse de ce pays où est née Ariane. Parce qu'au moins, là-bas, c'est différent. Pas la même mentalité. Pas les mêmes emmerdes. Mais je comprends. Parfois c’est difficile de trouver du temps pour tout. Un sourire vient étirer ses lèvres, acquiesçant doucement. Le temps ou l'envie, Sofia ne sait pas vraiment quelle excuse elle pouvait se donner. Elle en vient à se demander si elle serait revenue sans l'insistance de sa mère. Si, un jour, elle aurait pu trouver ce temps. Disons que je préfère le calme d’une église vide à la cohue d’un dimanche matin. Mais c’est vrai, je n’ai pas besoin d’une église pour savoir où se situent mes convictions. Elle acquiesce d'un signe de tête. Plutôt en accord avec les dires de Vittorio. Elle-même l'avait vécu il y a de ça quelques années. Se rendant parfois dans une église. Mais passant la plupart de son temps en dehors d'une bâtisse sacrée. Elle avait choisi de voir du pays. De changer sa façon d'être. Moins pieuse. C'était surtout Ariane qui l'avait entraînée dans cette voie. Bien qu'elle ne le regrette pas. Je comprend. Qu'elle préfère dire, simplement. Son esprit qui s'évade encore vers ces années vécues à l'étranger. Cette époque qui lui manque. Qu’est-ce qui t’a décidée à revenir, du coup ? Ne me dis pas que c’était l’odeur de poussière et le sens de la mode qui se dégagent de ces vêtements. Un rire s'échappe. Ma mère. Qu'elle dit simplement, en haussant les épaules. Comme si ces simples mots suffisaient comme réponse. Une mère, ça oblige à bien des choses. Paraît que Solena voulait me voir. Qu'elle demandait de mes nouvelles. Qu'elle ajoute. En fait, j'crois que ma mère voudrait que Solena me case avec quelqu'un. Qu'elle conclue, un rire gêné sur le bout des lèvres. C'est ridicule. Mais compréhensible. Parce que Sofia souffre. Parce qu'elle n'a jamais été capable de s'entourer de types biens. Et parce qu'elle n'arrive pas à se relever de sa rupture avec Elio. Et sa mère le voit, s'inquiète. Ils vendent ça une misère pour les plus démunis mais hey, parait que le vintage revient à la mode. Si ça se trouve ce truc vaudra une fortune comme pièce de collection dans dix ou vingt ans. Elle vient regarder le débardeur que tient Vittorio dans ses mains. Une moue sur le visage. Au moins, la tendance s'inversera. Qu'elle dit en haussant les épaules. Les pauvres deviendront riches grâce aux riches qui deviendront pauvres. Sûrement pas. Parce que si la vintage revient à la mode, ce n'est pas grâce aux vêtements portés à l'époque.
   MAY


     
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

a case of little actions (sofia) Empty
Message(#)a case of little actions (sofia) EmptyMer 1 Nov 2017 - 21:40

À la manière dont elle avait glissé son regard vers lui, on devinait que la jeune femme concevait difficilement que le couple ne soit pas central à la réussite d'une vie dans les yeux de chacun. Y'avait pourtant des choses que l'on s'autorisait et des décidions que l'on prenait plus facilement lorsque l'on n'avait personne d'autre que soi-même à prendre en compte, et nonchalamment Vittorio avait haussé les épaules lorsqu'elle avait demandé « Tu penses ? » Pourquoi pas ? « Tu changes la vision d'elle que j'ai depuis mon enfance. » Il ne savait pas trop s’il s’agissait d’un reproche ou non, il ne savait pas non plus s’il fallait se réjouir du fait qu’elle semble dubitative à l’idée que Solena ne soit pas la veuve désespérée qu’elle imaginait qu’elle était, mais quoi qu’il en soit Vittorio n’avait préféré pas faire d’autre commentaire que le simple « Je pense qu’on ne connaît jamais totalement les gens. Ou du moins ce qu’ils ont dans la tête. » avancé sur le ton de la conversation. Mais elle connaissait mieux l’oiseau que lui après tout, alors allez savoir. Laissant là les commérages il avait tiqué sans grande surprise lorsqu’elle avait mentionné l’Europe, comme tout bon européen qui se respectait et relevait instinctivement la tête lorsque l’on mentionnait sa région, son pays ou son continent d’origine. « Hm. Oui. J’ai habité en France. Et j’en ai profité pour faire un road trip européen avec ma meilleure amie. Depuis, j’y retourne régulièrement. » Ça lui semblait vraiment être un truc d’australiens et d’américains, le fait de ne pas se contenter d’un pays ou deux lorsqu’ils mettaient les pieds en Europe mais se sentir de taille à affronter le continent tout entier … Probablement une question de rapport aux distances, il suffisait de voir la taille hallucinante de l’Australie. C’était d’autant plus fascinant pour Vittorio qui n’avait jamais mis les pieds en dehors de son pays avant de débarquer à Brisbane une idée derrière la tête. Reste que cela expliquait la disparition de la jeune femme des environs ces dernières années ; En partie, du moins. Pas la raison pour laquelle elle était subitement revenue, là où contrairement à ce que Vitto venait d’avouer elle n’avait jamais déserté l’église en revanche. « Ma mère. » Seulement ? « Parait que Solena voulait me voir. Qu’elle demandait de mes nouvelles. » Ça lui avait arraché un sourire, ajoutant encore aux parallèles entre Solena et son Nesto, avant que Sofia n’ajoute sans camoufler son dépit « En fait, j’crois que ma mère voudrait que Solena me case avec quelqu’un. C’est ridicule. » et ne lui arrache un léger rire. Maniant maintenant l’agrafeuse avec un côté presque machinal, il avait dodeliné la tête avec une pointe d’amusement « Qui a besoin de Tinder quand il y a la paroisse, uh ? » et affiché un sourire légèrement moqueur au moment d’ajouter « Et c’est moi qu’elle t’a présenté en premier, en plus. Elle place la barre très haute. » Laissant néanmoins là la plaisanterie il avait terminé de s’occuper des quelques vêtements qui restaient de la pile initiale, avec la satisfaction du travail bientôt terminé tandis qu’il plaisantait sur le devenir de toutes ces fripes traitées avec tant de dédain. « Au moins, la tendance s’inversera. Les pauvres deviendront riches grâce aux riches qui deviendront pauvres. » Le sourire amusé s’était mué en quelque chose de presque amer, pensif, parce que la conclusion ressemblait à un conte de fée s’opposant à la réalité des faits. « On devrait le suggérer à Solena comme slogan, pour la vente de ce week-end. » Leur besogne terminée, le portant désormais débordant de vêtements qui n’attendaient plus que de trouver nouveaux propriétaires, Vittorio s’était levé pour étirer un instant ses bras avec l’impression d’être assis là depuis une éternité. « Merci du coup de main. » avait-il par ailleurs adressé à la jeune femme avec un nouveau sourire. « Je vais ramener ça en partant. » Désignant le portant, il lui avait tendu l’agrafeuse en échange, puis une main destinée à serrer la sienne « Qui sait, peut-être à un de ces jours ? » Si elle décidait de revenir ici de son propre chef et pas uniquement poussée par la volonté matriarcale. A moins que ce ne soit lui qui décide un jour de mettre les pieds à l’église, Solena n’attendait probablement que de le voir sauter le pas un jour, mais Vittorio n’était pas homme à abandonner ses principes et ses préjugés facilement. Et sa dernière visite d’une église remontait à la veille de son départ de Rome. Tout un symbole, donc, qu’il n’était pas prêt à balayer.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

a case of little actions (sofia) Empty
Message(#)a case of little actions (sofia) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

a case of little actions (sofia)