Jouer les espions avec Matt ? Je ne peux pas dire non, clairement. Lorsque mon ami a apprit par je ne sais quel moyen que Lene, sa coloc, allait à un rendez-vous galant avec Christopher, un pirate qui est tombé sous son charme, il m'a directement appelé. Ni lui ni moi avons envie de rater ça ! Quite à se récolter les foudre de la jeune femme ! It's worth it. Matt et moi avons passer pas mal de temps à échafauder un plan. Matt m'a déniché le numéro de Christopher et je suis parti à la recherche d'informations. C'est ainsi que nous avons appris que Christopher planifiait d'emmener sa chère au Burrow. Matt et moi avons éclater de rire à cette information, tout deux sachant que Lene serait plus du genre a aimer un bon burger qu'un truc sophistiqué. Enfin, peu importe.
A 19h30, nous sommes installé à une table. Nous avons tous les deux sorti les costards cravates et je pense bien que le serveur nous croit gay. Mais peu importe. Nous savons d'ors et déjà que nous nous restreindront à la boisson. C'est que la soirée risque de mettre un gros trou dans notre budget. Mais que ferait-on pas pour pouvoir rigoler de nos amis ? Ou peut-être sauver nos amis d'un réel désastre ? Nous verrons bien. Je commande un whisky pour faire genre -même si j'aime bien le whisky, en fait- et discute un peu avec Matt tout en gardant l'entrée à l’œil.
« Elle arrive !» coupais-je mon ami dans notre discussion. Je me baisse un peu et, avec attention, observe Lene et Christopher. Ils ont sorti le grand jeu « Oh putain. Lene en robe... ? Et en talons en plus ?!» j'arque un sourcil et lance un coup d'oeil à Matt «Tu m'avais pas dit qu'elle sortirais le grand jeu aujourd'hui ! » dis-je en poussant gentiment mon ami. Je ricane bêtement et observe discrètement le couple hors du commun qui est installé un peu plus loin mais à une table que Matt et moi pouvons garder à l'oeil.
Je me sentais comme un gamin à observer Lene du coin de l’oeil se préparer. Ouais, ouais, j’avais vraiment besoin de passer 14 fois dans le couloir longeant sa chambre, puis la salle de bain, pour voir l’état dans lequel elle se mettait, à un giggle de me faire cogner. Quelques textos envoyés à Anders plus tard et je m’esquivais sans un mot vers la sortie, battant des cils, envoyant baisers soufflés à une Lene qui me montre son majeur comme l’habitude qu’elle en a fait. Comme je l’aimais cette petite, c’était indécent. Mission du con ce soir donc, et c’est tout friqué de nos plus beaux habits que nous avons pris place au bar qui donne sur la salle. On? Ivarsen et moi, les espions de pacotille, prêts pour le spectacle de notre vie. Post-GN, j’ignore d’où et de comment mais Lene avait fini avec le numéro de téléphone d’un des pirates avec qui on s’était battu, et de fil en aiguille, il l’avait invité au resto. Je voyais le truc venir à des kilomètres et j’avais donc orchestré avec Anders un plan d’espionnage sans aucune lacune, si ce n’est qu’on allait rire tellement fort lorsque la jeune femme allait débarquer ici et foutre un pain à l’autre qu’on se ferait immanquablement prendre. M’enfin, peu m’importe, lorsque je commande whisky pour aller avec les costards et qu’on se calle dans les sièges de cuir hors de prix qui me rappellent foutument ma vie d’avant, avec les parents McGrath, à courir tous les grands événements de Londres dans l’espoir de faire de ma vie quelque chose. So much pour ça. Bref, Anders me file un coup de coude et je toussote d’engouement, me planquant derrière le menu, l’oeil agile. « Wait, what? » que je m’exclame, n’ayant pas vu le résultat final de la Adams avant de me barrer de la maison. En vrai, je me souvenais pas du tout de la dernière fois où elle avait enfilé pareils habits. « Je croyais qu’elle viendrait en jeans, en vrai. À s'en foutre. » voilà qu’elle prouvait à quel point je la connaissais plus du tout au final. Ou simplement qu’elle voulait être certaine de pas avoir à payer un rond en balançant lascivement ses hanches moulées par le tissu. Foutue manipulatrice. « 5 dollars qu’il se trouve une excuse bidon pour la toucher. » que je parie, l’air amusé, l’envie de rendre notre observation plus amusante. « Genre le dos pour l’aider à s'asseoir, le bras pour lui retirer sa veste… » et j’assiste à la scène, fasciné autant qu’hilare. « Ou la joue parce qu’il a envie de perdre ses couilles d’ici 10 minutes. » que je narre, voyant le fameux Christopher caresser l'arête de la mâchoire de Lene, lui sussurant j’sais pas quoi à l’oreille.
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Dernière édition par Matt McGrath le Mer 31 Mai 2017 - 1:32, édité 1 fois
Je ne sais pas ce qu'il y a de plus incroyable. Que je sois là, a espionner Lene avec Matt, ou que cette même Lene ait accepté un rendez-vous galant avec Christopher ou encore qu'elle soit en robe et talon et qu'elle joue de ses deux grands atouts ? Je m'étonne d'ailleurs un instant de son sympathique décolleté, mais Matt me sort de mon observation en me pariant 5$ que Christopher va se trouver une excuse pour toucher la jeune femme. Je ricane comme un idiot derrière mon menu et hoche la tête.
« Et moi je te parie 10$ qu'il ne va pas pouvoir la regarder dans les yeux plus de 10 sec» dis-je, parlant évidement de la poitrine que Lene a bien mise en évidence. «Mais tes hypothèses me paraissent totalement justes. J'ajouterais même que ... » je me tais brusquement en me redressant, voyant que Christopher est entrain de caresser la joue de Lene «Mais qu'est-ce qu'il fou ?! Il est suicidaire ce type ou quoi ? » demandais-je à Matt avant de secouer la tête «Il va pouvoir rapidement dire adieu à ses couilles... il connaît pas Lene, ça se voit ! » dis-je en secouant la tête.
J'observe comme les deux s'assoie, et effectivement, Christopher ne manque pas de laisser glisser ses doigts sur le dos de Lene et lui caresser les épaules rapprochant la chaise pour elle. « j'aimerais vraiment savoir ce qu'elle est entrain de lui dire là» soufflais-je «'Non Chris, je suis une femme forte et indépendante, j'ai pas besoin d'un homme attentionné dans ma vie' » imitais-je Lene « ou alors 'oh suck it up, tu m'étouffe. Commande un whisky et laisse moi me bourrer la gueule pour que je ne me rappelle plus de cette soirée'» j'interroge Matt du regarde «La deuxième solution me semble plus normale, tu penses pas ? » demandais-je, demi sourire sur les lèvres.
Assistez à la scène me rendait aussi perplexe qu’hilare. J’avais jamais vu à quoi ressemble Lene durant une date, pour la simple et unique raison que j’avais pas du tout affaire là. Le plan était né autour d’une bière, quand la brune avait fait l’erreur de nous en glisser un peu trop à Anders et moi sur le sujet, et ça n’avait pas été trop long qu’on avait pu assembler les les pièces du puzzle pour s’imposer la soirée fatidique où Chris avait prévu la sortir en grand. J’étais pas totalement convaincu déjà du plan de match du dude, mais à voir Adams pavaner à ses côtés, c’était pas plus difficile à comprendre. Il lui plaisait ou du moins, il avait le potentiel pour la faire chier un minimum. C’était déjà ça. Anders fait écho à mon pari et rigole du regard de l’autre qui glisse le long du décolleté de Lene - que je valide, pour les simples besoins de la cause. « La règle des bro’ voudrait que j’aille l’avertir, mais la voir lui en foutre une sur la gueule me semble tellement tentant que je bougerai pas d’un poil… » sourire malicieux pour accompagner le tout, alors que je laisse mon corps s’adapter au siège sur lequel je suis affalé. C’était irréaliste et marrant comme tout, et pas correct en soi, mais tant qu’on ne se faisait pas prendre, c’était limite adorable. On était là au cas où ce soit un danger et que quelqu’un n’en sorte pas indemne. Par là, je savais juste pas si je parlais de Lene, ou de Chris. À voir. « S’il la connait pas, c’est là où il en aura l’occasion. » je murmure, avide d’une belle scène violente, d’une attaque dont la Adams a le secret. Pourtant, c’est docile comme tout qu’elle se laisse faire, et ça, ça me démange. Soit elle en pince pour lui, soit elle fulmine et attend que sa jauge d’acide soit à son paroxysme pour frapper. Anders pense pareil que moi lorsqu’il narre la scène façon Lene, et je retiens un rire un peu trop fort en portant de ce fait mon propre verre de whisky à mes lèvres. « Allez Lene. » que j’imite maintenant l’ancien pirate, complètement la pensée de mon ami. « On va jouer à un jeu. Je tente de placer le plus de remarques douche bags dans la même phrase et tu te retiens de m’égorger. À go. » à semi lire sur leurs lèvres, on dirait presqu’on a tout bon sur la conversation qu’ils sont vraiment en train d’avoir.
C’est écrit sur la boite, ce truc est censé arracher tous les poils. Alors pourquoi ça ne marche pas comme dans la pub ? Les jambes au-dessus de la baignoire, elle retient un cri à chaque qu’elle retire une bande de cire, étouffant ses cris pour que Matt ne remarque la situation ridicule dans laquelle elle se met pour un simple mec. Se faire belle n’est pas dans les habitudes de la jeune femme, à quoi bon mettre une jolie robe si c’est pour finir à poil dans l’heure ? Puis bon, tous ces trucs d’épilation, tout ça. Est-ce que c’est vraiment important ? Non, mais ce soir Lene a flairé un gros poisson qu’elle compte vraiment attraper dans ses filets, quitte à remettre en cause la façon dont la Terre tourne en faisant comme n’importe quelle nana en demande de sexe, c’est-à-dire : passer trois heures en salle de bain. Matt n’est plus là quand elle en ressort, ce qui est déjà un bon point, au moins il n’aura pas à se foutre de sa gueule et elle n’aura pas à se disputer avec lui et arriver en colère à son rendez-vous. Pour l’instant, les astres semblent parfaitement aligné pour que ce soir, il y’ait de l’action avec ce cher Christopher, pirate fort musclé à ses heures perdues et gars fuckinguement riche dans la vraie vie. C’est donc au bras du jeune homme qu’elle arrive fièrement au Burrows. Restaurant chic de Brisbane, où vous vous en doutez bien, elle n’a pas l’habitude d’aller hormis quand Tony se décide à l’inviter pour brother&sisters time (ce qui n’est pas arrivé depuis des mois) et dont elle n’a jamais franchie le pas, habillée de la sorte. Il faut dire, Lene a mis tous les efforts de son côté pour que la soirée termine rapidement avec le logo interdit aux moins de dix-huit ans. La réservation tombe, et tranquillement Christopher la guide jusqu’à leur table, passant une main dans son dos à l’occasion, on ne peut s’empêcher d’observer le regard totalement fière d’une Lene qui est certaine d’avoir réussi à harponner son compagnon pour la soirée. Assis à table, le gentleman ne tarde à lui faire la conversation sur la carte, puis lui glisse un compliment, attisant le sourire de la jeune femme et puis bien sûr, il a de l’humour, ce qui est amplement suffisant pour donner à Lene l’envie d’ingurgiter son plat (t’façon, vu la quantité, ça sera vite fait) et passer aux choses sérieuse. La commande passé, la conversation va de bon train, au point que Lene se laisse aller à glisser un pied sous la table, qu’elle frotte lascivement contre la jambe du jeune homme.
Je ne peux m'empêcher de rouler des yeux lorsque Matt me parle du 'bro code' qui voudrait qu'il aille avertir Lene. Heureusement, il ajoute qu'il a encore plus envie de la voir lui foutre un pain dans la gueule. «Non. D'abord elle lui envoie son vin à la gueule, puis l'eau et APRES elle lui fout une baffe de laquelle il se rappellera encore longtemps » contre disais-je mon ami avec humour «ce serait tellement mieux dans ce sens là. Je veux dire, merde quoi … j'imagine tellement Lene faire un scandale ici. Ce serait tellement son genre, vu comment elle est grande gueule et tout » je rigole doucement «Elle n'aurait aucune honte à le traité de tous les noms qui lui passent par la tête » je secoue doucement la tête et trempe mes lèvres dans mon whisky avant de pouffer de rire lorsque Matt commence à imiter le pirate. «Putain, c'est trop ça » dis-je, fortement amusé avant de me redresser.
«Attend, je fais Lene toi tu fais le pirate, ok ? » dis-je désignant les deux tourtereaux. Je toussote légèrement et prends une voix fluette totalement exagéré « Oh Chris', je ne comprends pas pourquoi tu m'as donner rendez-vous ici. Tu sais je ne suis pas une fille facile et tu m'achètes plus avec un gros burger ou un Mikshake à ...» je me tourne vers Matt « Vanille ? chocolat ? Caramel ? C'est quoi le parfum préféré de Lene ?» demandais-je, sortant de mon personnage. Je fronce les sourcils et regarde vers Lene « Au pif, je dirais vanille … mais … en vrai j'en sais rien»
Deux gamins, deux gamins bien cons qui risquent de se faire lacérer les organes si la brune venait à nous remarquer au fond du restaurant. Alors ouais, on garde la voix basse, les rires pareil, et on ne fait que commenter du bout des lèvres ce qui me semble être à des kilomètres du type de rencard auquel Lene aspire. Pas qu’elle n’a rien à faire ici, au contraire, je suis sûre qu’elle y prend son pied avec toute la bouffe bien chère qu’on y sert, mais plutôt, ça respire le mec qui veut se prouver, qui veut lui montrer à quel point c’est un gagnant, ce genre de conneries et ça, ça la répugne. À mon souvenir. Je laisse même mes impressions prendre la parole alors que j’imite de ma voix bien grave et faussement charmeur quelques lignes qu’il a sûrement dûes lui lancer. Anders pouffe, je lui lance un regard noir dans le sens de se taire, avant d’éclater aussi. Le menu nous cache le temps qu’on s’en remette, et voilà que mon pote décide de mettre le paquet en imitant Adams à la perfection. Je suis pendu à ses lèvres, meilleure narration ever, alors que du coin de l’oeil je vois les gestes que fait la jeune femme et qui font écho aux paroles de mon ami. « Bébé, l’argent ne compte pas quand je peux me perdre dans les diamants qui font briller tes yeux. » que je m’emporte, avant la question qu’Anders me balance. Hum. « À l’époque elle avait deux extrêmes. Soit elle foutait toutes les saveurs daedans, soit elle était super picky et ça lui prenait en moyenne 20 minutes pour se décider. » il conclut que vanille serai sûrement sa saveur du moment, et j’hausse les épaules. « Si tu en parle encore, c’est moi qui vais commander. » mine de rien le whisky pour l’estomac ambulant que j’étais, c’était plutôt peine perdue. Arrêtant de masquer nos tronches avec le menu, je lui redonne son utilité première et finit par nous commander à la va vite un plateau d’entrées. « Pas besoin de trop commander, elle sera blasée dans peu de temps. » que je constate, voyant qu’à la table qui nous intéresse, les conversations ont doucement fait place à un jeu de regard. « S’ils disent rien, c’est parce qu’il a merdé tu penses? Déjà? Woah. »
C’est très impressionnant comme les anciennes habitudes peuvent très vite se remettre en place. Elle est loin pourtant l’époque de la Lene Adams raffinée, souriante, aimable en société. L’époque d’avant, quand elle est était encore une membre à part entière du clan Adams, et qu’en raison elle devait agir à la perfection. Tout un code qu’elle avait envoyé valser aussi déshéritée pour mieux mettre fin à cette petite voix qui lui avait toujours crié d’arrêter de jouer ce rôle de merde au sein de cette famille. Et pourtant, ce soir, Lene reprend le rôle avec plaisir, s’amusant que ce soit aussi facile d’avoir l’air faite pour ce genre d’endroit quand elle sait que son estomac criera de fin dans à peine une heure vu qu’elle n’aura rien mangé là. Parlant nourriture, les amuses bouches arrivent très rapidement. Voilà ce qui est fortement désagréable dans un endroit comme celui-ci, une femme n’a pas le droit de se jeter sur la nourriture ou même de manger plus d’un tiers de l’assiette. Qu’à cela ne tienne, Lene décide de ne pas se priver, de jouer la fille un peu naturelle en se levant sur le plat, commentant son grand appétit avec des blagues et forçant le sourire de son partenaire. Pour le reste, c’est-à-dire le regard des autres, elle veille à ne pas surveiller le reste de la salle et préfère s’affaire sur Christopher, allant même jusqu’à lui demander de parler de lui (comme ça elle ne parle pas d’elle) et lui poser tout un tas de question, sur sa mère, sa sœur, son chien, like she care. Elle l’écoute attentivement, sa jambe restant collée à son mollet, jusqu’à remonter un peu plus vers son genou pour le faire languir. Sa façon à elle de lui faire comprendre qu’ils vont devoir manger très vite car elle a un programme à tenir.
Le dude qui s’était attrapé une proie pendant le GN, fallait quand même lui donner du crédit. Et pas n’importe quoi. Lene l’avait regardé de haut la première fois où ils s’était croisé, et le fait qu’il soit beau gosse avait sûrement dû racheter sa puanteur et son costume de base une fois le week-end terminé. Et puis à le regarder comme ça, les regarder même, vous pourriez presque penser que je suis jaloux, que j’ai accepté d’embarquer dans le plan d’anders juste parce que je ne suis qu’un gros con pas capable de l’oublier - et vous ne pourriez pas avoir autant tort. Oh ouais, y’avait tout un historique entre Lene et moi, mais fallait pas croire qu’au premier larbin - ou larbine - qui lui faisait de l’oeil, que je partias en grandes pompes et en croisade. J’étais pas assez con pour croire qu’un(e) inconnu(e) puisse la faire rire autant que je le faisais à l’époque, et la faire chier autant que je m’y appliquais depuis mon retour. C’était chaotique et bizarre et compliqué et ça ne serait probablement jamais vraiment bien défini entre nous, mais si cette situation aussi chiante qu’intriguante pouvait me peser quotidiennement, je m’y rattachais en sachant qu’elle me voyait pas comme les autres. Comme Matt qu’elle voulait défoncer, ouais, mais comme Matt, et pas comme rien. Ceci étant dit, j’ai mal au crâne d’avoir trop pensé et la bouffe qui se dépose devant nous me satisfait un peu trop pour m’attarder encore à définir l’indéfinissable. « Dig in! » que j’encourage Anders, la carte de crédit de papa se chargeant du reste. Arrosant les entrées d’une autre bonne rasade de whisky, je rêve déjà à un plat plus consistant qu’on ira se chercher sur le chemin du retour, sûrement à une dinner qui longe l’autoroute. « Et faudrait qu’il commence à se passer quelque chose, parce qu’on croirait qu’ils s’emmerdent autant que nous là… » l’autre ne disant aucun mot nous rendait la tâche un peu moins amusante, alors pour mettre un peu de piquant, j’en rajoute. « Oh Lene, arrête de me dévisager avec ce regard de braise, je sens mon pantalon se serrer… » et je rigole, ignorant qu’en effet, c’est exactement ça qui se passe à quelques tables plus loin.
Lorsque Matt commande une entrée, je me dis qu'il est fou. Il va dépenser tout son budget bouffe pour le mois en faisant ça ! Mais je ne dis rien, me disant qu'à deux ça va être possible de payer sans trop se ruiner. Pendant que notre commande arrive, nous continuons d'observer les deux tourtereaux qui semblent s'amuser plus que de raison et n'hésitons pas à les imiter. Faussement, je suppose mais c'est ce qui est marrant ! Matt me fait marrer et, tandis qu'attrape un pain que je tartine d'une des tartinades données pour l'entrée, il imite Christopher à la perfection. Je me prends le temps d'avaler ma bouchée et regarde à nouveau vers Lene «Mais je n'y peut rien si tu ne peux pas te contrôler » l'imitais-je « Je suis une femme, nous ne devrions pas être victime des gens de genre qui ne peuvent pas se contrôler !» reprenais-je en souriant « Keep it in your pants !» concluais-je en ricanant. Je reprends une bouché de mon pain «Lene, malgré les apparences, semble être une sacré féministe. J'me trompe ? » demandais-je à Matt. Je l'observe quelques instants puis reporte mon attention sur le jeune couple, souriant «Mais ouais, va falloir qu'ils fassent un truc. J'sais pas.... que …. ça par exemple ! » m'exclamais-je un peu plus fort. Mais pas trop non plus.
Et effectivement, Christopher vient de faire la bourde de sa vie. En voulant être trop galant, il s'est levé et a d'abord renversé le verre de vin dont le contenue s'est évidement renversé sur Lene. Ensuite, en s'excusant, il n'a pas entendu le serveur venir et ne l'a remarqué que lorsqu'il était déjà trop tard. Il le bouscule un peu trop vivement et le pauvre monsieur n'a pas le temps de rattraper l'entrée que le tout se renverse aussi sur Lene. La voilà donc pleine de vin et de ce que je suppose être un tartare de bœuf ou je ne sais quoi. Je grimace «Voilà un peu d'action » soufflais-je en observant bien la réaction de la jeune femme.
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Ouhhh, tout ça commençait à être plus qu’intéressant. Et clairement pas à cause du couple qu’on se donnait tant à espionner à l’autre bout de la pièce, mais plutôt grâce au timbre de voix d’Anders qui frôlait des aigus encore une fois insoupçonnés. J’en salive presque, regard brillant, alors qu’il imite Lene à la perfection, assez que si je ferme les yeux, c’est comme si j’y étais. « T’as qu’à me contrôler si t’es si forte, Lene oh Lene. » j’exagère la voix ténébreuse, jeu de sourcils pour faussement séduire Ivarsen de la façon dont Christopher s’y prend avec Adams. Une gorgée de whisky plus tard et je hoche même de la tête, complètement d’accord avec ses propos. « Yep, bien vu. Tu lui ouvres la porte, tu la reçois dans les couilles. » true story. Avec elle, c’était #staystrong et #freethenipples si j’avais le malheur d’être le moindrement gentleman. Elle avait besoin de personne, et c’était tant mieux. Si l’entrée commandée commence à m’intéresser particulièrement, le manque d’action m’attaquant directement l’appétit, je passe presque par m’étouffer dans ma bouchée lorsque je lève le regard vers l’objet d’intérêt de mon ami. J’en suis qu’aux dommages collatéraux lorsque je vois Lene recouverte de vin. Bah, elle va retirer sa robe et on n’en parle plus que je pense, con de première, jusqu’à ce que je vois le deuxième fail qui prend vie, m’arrachant un soupir de pas avoir dégainé mon portable plus vite pour filmer le tout. Le serveur, le plateau, la bouffe et le malaise, ça sent la merde jusqu’ici, mélange d’ingrédients pêle-mêle qui sont tombés partout sur eux, sur elle, au sol, dans le bougeoir qui ornait la table. « Il peut encore s’en sortir en initiant un food fight ou un truc marrant. » que je pense à voix haute, parce que ce serait le genre de truc qui la ferait ronchonner, avant qu’elle s’y mettede bon coeur. Mais nah. Chris reste de glace, immobile, à fixer la scène avec horreur. « J’ai presque envie qu’on se rapproche pour entendre ce qui se dira... » je m’en voudrais de manquer la suite.
Le sourire en coin, le regard aguicheur. Elle l’écoute qui débite un tas d’informations sur sa vie, son travail, sa famille tout ça. La bonne nouvelle est qu’il ne semble pas avoir d’enfant, incitant son pied à remonter un peu le long de sa jambe pour encore mieux lui faire comprendre combien elle est présentement à fond sur lui. Réaction qui provoque un rire nerveux de la part du jeune homme, une réaction un peu pressée alors qu’il cherche à lui servir directement un verre de vin. Verre qui sans prévenir atterrit sur Lene. Elle reste surprise, mais s’interrompt dans sa réaction quand elle aperçoit Christopher toujours aussi mal à l’aise qui bouscule le serveur, qui renverse à son tour son plat sur elle. Action qui clôture le moment provoquant un long silence de la jeune femme qui observe le morceau de viande crue sur sa robe. Elle s’épargne une grimace, mais la pensée de payer une fortune pour que sa robe passe au pressing amène sa première réaction tandis que le serveur mortifié se confond en excuse, de même que Christopher. « Taisez-vous ! » ordonne t-elle, ne s’entendant plus penser, partagée entre l’envie de péter un câble et bousiller sa partie de jambe en l’air, et celle de se maitriser afin de sauver la soirée. « J’espère que vous compter bien trouver une solution pour ma robe ? » dit-elle à l’adresse du serveur, tandis qu’elle en retire de ses mains les restes du plat qui lui a atterrit dessus. « Et toi ! T’as deux mains gauches ? »dit-elle à Christopher qui se confond en excuse face à elle, ce qui n’arrange pas le problème que maintenant, elle a une robe imbibé de vin et de jus de viande. Elle soupire avant de se relever, tandis que le responsable du restaurant accourt vers elle pour se confondre en de nouvelles excuses. Mais le constat est là, elle ne compte certainement pas restée dans cette tenue et file rapidement aux toilettes en indiquant à Christopher de régler très rapidement le problème tandis qu’elle tente de récupérer la soirée plutôt que de s’en aller. C’est ainsi que l’on retrouve Lene presque nue dans la salle de bain à tenter de sauver et sécher un peu sa robe pour avoir quelque chose d’un peu confortable à porter pour revenir chez elle. Elle rejoint Christopher après quelques minutes, tentant de cacher sa mauvaise humeur à elle. La suite du programme semble être un retour à la maison, et une solution à emporter pour le repas avec une nouvelle invitation à venir avec geste commercial du restaurant. Programme satisfaisant. Elle repart avec lui quand il lui fait une remarque en pointant le coin du salon. « Hey mais ! C’est pas tes potes là bas ? » Ses yeux se portent jusqu’au bout de la pièce où elle aperçoit Matt et Anders, mort de rire. Rien que l’idée qu’ils aient vu la scène révoque totalement son intention de pas se mettre en colère. Elle se dirige vers eux, le pas lourd. « Alors ? C’était amusant ? Vous faites quoi là ? »
Ç’aurait été encore plus marrant si Lene avait attendu quelques minutes supplémentaires avant de s’insurger. Le truc avec elle, c’était qu’elle était un vrai volcan. Tu la voyais se chauffer, tu la voyais rougir, les yeux tacites, le souffle rauque. Tu la sentais monter, tu te doutais que l’explosion serait proche, et c’était presque ça le pire, le plus flippant dans l’équation. Qu’elle te pète à la gueule. Plus elle était calme, plus fallait la craindre. Mais là, là, elle en était venue aux cris trop vite. Elle avait stoppé et le serveur et son date d’un cri bien sec bien senti, assez pour qu’ils s’immobilisent tous dans l’attente du reste. Si la scène est aussi intéressante à distance qu’elle doit être effrayante de proche, je me cale tout de même dans mon siège avec Anders en allié pour voir de mes petits yeux rieurs ce qui adviendra de la carcasse de l’autre pseudo-pirate. Lene se dégomme du mieux qu’elle peut, déblatérant ses insultes toute en prose, et c’est presque ému que je vois Christopher qui se confond en ce que je crois être des excuses, à ses côtés le serveur qui lutte entre les larmes et les justifications. Il fait bien selon moi de se la boucler et d’obéir, et j’hoche de la tête bien convaincu alors qu’il finit par ramasser les restes de son fail cuisant sous les yeux de la brune incendiaire. Je suis un brin déçu je dois dire, parce que le tout aurait pu facilement tourner en food fight si je m’en étais mêlé – mais force est d’admettre que de garder mon cul scotché à ma chaise me garantira d’avoir une progéniture le jour où Lene réalisera qu’on était là pour assister à la scène à distance. Ce jour-là, ma santé sera proportionnelle aux nombres d’années qui se seront écoulées depuis. Puis la voilà qui se barre, et je soupire, les iris qui la suivent sans faute, et son corps barbouillé qui passe par la case salle de bain. Bah, normal quoi. « Ça fera sauver sur l’eau à la maison, c’est bien. » que je blague sur la douche de fortune qu’elle s’y improvise probablement. « À mon avis, on devrait en profiter pour se barrer là, sinon gare à nous… » on a vu, on a vécu, maintenant on passe à autre chose. Ou pas. Semblerait-il que le temps qu’on se lève se nos places et qu’on récupère la carte de crédit de papa, les yeux de lynx du mec aux mains gauches nous ont repérés au fond de la salle. Eh merde. « Milkshake au dinner au coin ? » que je tente, les yeux de biche en prime. « En échange, on passera même aucun commentaire sur l’odeur de spaghetti que tu vas dégager pour tout le reste de la soirée. » je lui donne jusqu’au parking pour me cogner dans les côtes. Et pour nous dire si elle préfère vanille, chocolat ou fraise.