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 first second chance (heidi)

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Message(#)first second chance (heidi) EmptyMar 30 Mai 2017 - 5:43


heidi & vittorio
#burgerteam ~ first second chance



Pose pas de questions dont tu saurais pas digérer la réponse. C’était un truc que sa mère répétait souvent, à lui, à ses frères également, c’était elle qui leur avait appris à ne pas poser de questions qui fâchaient, et en définitive à ne pas poser de questions tout court. Leur génitrice n’avait que rarement de bonnes idées – pour ne pas dire jamais – lorsqu’il s’agissait de l’éducation de ses rejetons, mais celle-ci était probablement l’exception qui confirmait la règle, et preuve en était que trente et un ans plus tard et à l’autre bout du monde Vittorio entendait encore sa voix âpre dans un coin de sa tête. Pourquoi t’es encore là, Vitto ? Qu’est-ce qui cloche chez toi, hein ? Voilà le genre de questions qui le taraudaient et même le tenaient éveillé la nuit, en ce moment. Pour Kaecy ? Foutaises, ses retrouvailles avec la jeune femme lui avaient fait l’effet d’un pétard mouillé, et elle n’avait aux dernières nouvelles toujours pas levé le petit doigt pour tenter de le recontacter. Pour Liviana ? Quelle belle ânerie, celle-là aussi. Le reste ? Son boulot avec Cora lui plaisait un peu plus qu’il ne l’aurait avoué mais ne le transcendait pas non plus, sans doute parce qu’il connaissait ses compétences et ses aspirations et qu’assistant d’une starlette sur le retour n’était pas la position idéale pour les faire valoir, quant à sa colocation avec Bob elle se passait bien sans pour autant que Vittorio ne l’imagine dévasté s’il venait à lui rendre ses clefs un beau matin pour sauter dans un avion direction l’Europe. Même la mort lui faisait des pieds de nez jusqu’ici aussi, ne se contentant plus des menaces de morts régulièrement retrouvées dans sa boîte aux lettres ou à son bureau – métier à risque, que celui de représenter la justice et le respect des lois – mais s’invitant aussi au beau milieu de ses tentatives fugaces pour tenter d’avoir l’air d’un vacancier comme les autres.

Il n’était pas né de la dernière pluie, Vittorio, il savait parfaitement que cette soirée maritime macabre lui et les autres passagers n’avaient pas encore fini d’en entendre parler. La police, la justice et même les médias, tout le monde aurait des questions à leur soumettre pour tenter d’élucider chaque parcelle encore sombre de cette histoire rocambolesque. Mais même ça, même l’idée d’être à nouveau interrogé ou importuné ne l’avait pas persuadé d’acheter un billet de retour pour Rome, et lui-même ne comprenait pas ce qu’il attendait ou espérait encore. Il était simplement toujours là, toujours la même cohabitation avec Bob et toujours le même boulot pour la belle de ce dernier. Toujours cette invitation à dîner auprès de la meilleure amie de cette dernière, aussi, qui se faisait attendre et que les récents événements avaient encore repoussé à plus tard. Aujourd’hui plus que la veille pourtant l’italien s’était senti l’envie subite de réparer cet accroc, et c’est ainsi qu’en l’espace de quelques messages échangés il avait convenu d’un rendez-vous avec Heidi, se fiant aveuglément à l’avis de Bob qui lui avait conseillé le Burrow, à Fortitude Valley, lorsque l’italien avait quémandé une adresse qui ne fasse ni cantine qui repère à gros portefeuilles. C’était le juste milieu parfait, ou en tout cas c’était ce que lui avait promis son colocataire.

Vingt heures vingt-cinq, levant parfois les yeux vers le ciel d’un air dubitatif en observant les nuages qui d’abord gris clair s’assombrissaient maintenant de plus en plus, l’italien attendait donc Heidi le pied ferme, et avec malgré tout une pointe d’appréhension tandis qu’il repensait au fait que la dernière fois qu’il l’avait vu, c’était sur ce bateau. En été sa blessure à la main aurait peut-être été plus difficile à camoufler, mais l’hiver approchant le bandage qui entourait encore sa paume gauche se fondait totalement dans la continuité de ses chemises et de son blouson, une satisfaction aussi stupide que minime mais qui semblait suffire à contenter notre italien. Vingt heures vingt-huit, et un peu plus loin sur le trottoir Vittorio avait reconnu la silhouette d’Heidi, son regard détaillant un court instant sa tenue avec un intérêt presque scientifique ; Elle était styliste, lui avait-elle dit, et dès lors il ne pouvait s’empêcher de se demander si cela impliquait que chacune de ses tenues était choisie et composée avec soin, s’adaptant aux circonstances et à ce que la jeune femme souhaitait faire transparaitre auprès des yeux amenés à se poser sur elle. « Pile à l’heure et juste à temps pour éviter l’averse, c’est ce que j’appelle un timing parfait. » Bien que sachant que la chose n’était pas aussi répandue sur ce continent que chez lui, Vittorio avait claqué une bise à la jeune femme sans prendre le temps de l’hésitation, et alors que les premières gouttes de pluie s’abattaient eux avaient rejoint sans tarder l’intérieur du restaurant. « Thomas. Bob Thomas. » avait-il annoncé lorsque lui avait été demandé le nom de la réservation, et croisant le regard suspicieux d’Heidi l’italien avait attendu que tous les deux aient été conduits à leur table et laissés seuls pour justifier « J’ai entendu dire que les touristes se faisaient refouler plus facilement lors des réservations de dernière minute … et parait-il que mon accent me trahit un peu. (si peu) Alors j’ai laissé mon coloc’ réserver à ma place. Il me devait bien cette faveur, il a interrompu une soirée que je passais en charmante compagnie, récemment. » Sourire amusé de sa part tandis que tous les deux prenaient place.
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Message(#)first second chance (heidi) EmptyJeu 1 Juin 2017 - 17:09



first second chance
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vittorio & heidi
La vie avait finalement repris son cours. C’était impressionnant, presque vertigineux, cette façon dont la vie reprenait toujours ses droits, malgré les événements et tragédies qui venaient perturber nos existences. Une journée portant placée sous le signe de la détente et de bons moments passés entre amis ou famille, c’était rapidement transformée en cauchemar. J’étais toujours capable de ressentir la peur qui m’avait saisi lorsque j’avais compris le danger auquel nous avions fait face. Parfois, avant que je ne m’endorme, des images terribles et sanguinolentes s’imprimaient sur mes paupières closes pour me tourmenter. Je m’en étais pourtant sortie indemne, sans la moindre égratignure. J’avais également eu la chance de n’avoir à déplorer la mort d’un quelconque proche, quand bien même je m’étais retrouvée avec bien plus de proches sur ce bateau que je ne l’aurai cru. Elio avait visiblement été épargné, même si lui-même subissait les conséquences de ce qu’il avait découvert sur le bateau, quant à Edward, il était aujourd’hui en train de se remettre de son coup de couteau. Vittorio lui s’en était sorti avec seulement une entaille dans la main, ce qui était bien peu quand on songeait aux risques énormes qu’il avait pris plus d’une fois au cours de cette soirée. Pour affronter le contre coup de ces événements morbides, j’avais choisi une technique que je ne maîtrisais que trop bien : l’évitement. J’avais rangé ces événements dans une toute petite boîte que j’avais enfoui en moi, refusant bien souvent de parler de ce qu’il s’était passé sur ce bateau, même lorsqu’on me posait la question. Et pour m’empêcher d’y penser, je m’étais jetée à corps perdu dans mon travail, passant encore plus de temps (tenté que cela soit encore possible) dans l’atelier à dessiner les prochaines collections de la marque de couture. Le travail avait sur moi une vertu curative. J’occupais mon esprit avec autre chose, n’ayant pas le temps de songer à quel point j’étais passée à côté d’une catastrophe qui aurait pu changer ma vie à tout jamais, et me permettant de m’épuiser suffisamment que lorsque le temps d’aller me coucher était venu, je ne tardais pas à sombrer dans les bras de Morphée, reléguant à mon inconscient la tâche ingrate de gérer ces images d’horreur que j’avais gardé en mémoire. Une part de moi savait parfaitement que ce n’était pas la solution, que tout du moins, ça n’avait rien d’une solution viable sur le long terme et que tôt ou tard, les choses finiraient par me rattraper. C’était pourtant comme si je n’apprenais pas de mes propres erreurs, rétablissant à chaque fois le même schéma qui me conduisait à l’échec. Mais je ne savais pas faire autrement. J’étais pourtant satisfaite à l’idée de pouvoir me poser de temps à autre, débrancher mon cerveau pour profiter d’une soirée agréable sans pour autant être assaillie de pensées sur ce bateau de malheur. C’était une des raisons qui m’avait poussé à accepter la proposition de Vittorio de manger avec lui au Burrow. Malgré le fait qu’il m’avait fait faux bond lors de notre premier rendez-vous, j’étais totalement disposée à lui laisser une seconde chance. Peut-être était-ce son côté italien qui avait eu raison de moi, ou tout simplement ce feeling non négligeable que j’avais aussitôt senti entre nous, mais j’étais certaine de passer une bonne soirée en sa compagnie et c’était tout ce que je demandais. Je m’étais fait violence pour arriver à l’heure à notre point de rendez-vous et comme à chaque fois que j’en avais l’occasion, j’en avais profité pour revêtir les pièces de la dernière collection, afin de me faire un peu d’autopromotion mais surtout parce que c’était des vêtements qui me correspondaient parfaitement. Pour l’occasion, j’avais opté pour une robe à la coupe assez sombre, m’arrivant mi-cuisse mais d’un rouge vif, que je portais sous un trench noir. Pour sûr, Vittorio n’aurait aucune difficulté à me retrouver dans la rue. C’était d’ailleurs assez rapidement que mes yeux se posaient sur sa silhouette qui m’attendait sur le trottoir à côté de l’établissement. « Pile à l’heure et juste à temps pour éviter l’averse, c’est ce que j’appelle un timing parfait. » soulignait-il et je lui adressais un petit sourire avant de le laisser me faire la bise, me pliant à ses habitudes sans rechigner. « Je me suis dit qu’il serait dommage que je sois une fois de plus en retard. Pas que tu penses que c’est une maladie chez moi » répondis-je avec un petit sourire avant de laisser l’italien m’entraîner avec lui à l’intérieur du restaurant, laissant derrière nous les premières gouttes de pluie de la soirée. Aussitôt, un serveur s’avançait vers nous et Vittorio lui disait alors : « Thomas. Bob Thomas. » Un petit rire m’échappait alors que je lui lançais un regard plein d’interrogation. Auquel il ne daignait répondre qu’une fois installé à table, face à moi. « C’est décidément une maladie chez toi n’est-ce pas ? Est-ce que Vittorio est au moins ton véritable prénom ou une de tes nombreuses identités secrètes ? » lui lançais-je aussitôt, l’air taquin en faisait une référence directe à notre première entrevue. Car si j’étais bien certaine d’une chose, c’était que l’homme face à moi n’était pas Bob Thomas. « J’ai entendu dire que les touristes se faisaient refouler plus facilement lors des réservations de dernière minute … et parait-il que mon accent me trahit un peu. Alors j’ai laissé mon coloc’ réserver à ma place. Il me devait bien cette faveur, il a interrompu une soirée que je passais en charmante compagnie, récemment. » s’expliquait-il alors, me tirant un petit sourire satisfait. C’était définitivement un beau parleur et ce n’était pas lui qui changerait le cliché dont souffraient (ou pas) les italiens à ce niveau. Mais au-delà du compliment lâché innocemment, c’était tout autre chose qui avait attiré mon attention dans sa réponse. « C’est donc Bob, ton colocataire troubleur de fête ? » J’arquais un sourcil en souriant, réellement étonnée. Car il n’y avait pas plus différents au monde que Vittorio et le réalisateur de cinéma. Je n’avais que très peu parlé à Bob depuis son retour à Brisbane mais je l’avais autrefois côtoyé suffisamment pour me faire une idée assez précise du personnage et Vittorio était à des kilomètres de lui ressembler. Là où Bob était encore un adolescent coincé dans un corps de jeune adulte, passionné de cinéma et clairement dans son monde, Vittorio semblait avoir bien plus les pieds sur terre, sans parler de son comportement, surtout en présence féminine, qui laissait présager d’une certaine confiance en lui. « Décidément, tu es cerné par les proches de Cora. Si je ne te connaissais pas, je pourrais presque croire que c’est une machination de ta part pour tenter de faire bonne impression auprès de ta patronne. ». Le serveur venait rapidement nous trouver pour nous apporter les menus et nous demander ce que nous souhaitions boire. « Je prendrais bien un verre de vin, un blanc plutôt sec si vous avez » demandais-je alors, avant reporter mon attention sur l’italien, remarquant seulement le bandage qu’il portait à la main. Sans trop réfléchir, une fois le serveur reparti avec nos commandes, mes doigts se glissaient vers la bande qui couvrait la plaie sur sa paume. « Et c’est donc Bob qui a été de corvée de vaisselle toute la semaine. Tu sais pour combien de temps tu en as encore ? » demandais-je finalement, curieuse et concernée par la réponse. Mine de rien, le geste de Vittorio avait peut-être épargné plusieurs vies. Mes yeux s’étaient finalement égarés sur la chemise du jeune homme, qui avait promis de mettre sa plus belle. D’un œil expert, j’en observais d’un coup d’œil les détails et je ne pouvais m’empêcher de lui indiquer que : « Si tu venais à l’atelier, tu auras une bien plus belle chemise que celle-ci à sortir pour les grandes occasions. Ajustée et sur-mesure en prime. » C’était en effet le propre de notre atelier, les pièces étaient ajustées avant d’être vendues, pour permettre à chaque client d’avoir une tenue parfaitement adapté à sa morphologie, et une pièce plus ou moins unique en son genre à chaque fois.
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Message(#)first second chance (heidi) EmptyDim 4 Juin 2017 - 3:48

Vittorio l’avait presque oublié, ce retard dont avait fait preuve Heidi lors de leur première rencontre, et à vrai dire même s’il s’en était souvenu de lui-même et non pas parce que la jeune femme venait de faire remarquer « Je me suis dit qu’il serait dommage que je sois une fois de plus en retard. Pas que tu penses que c’est une maladie chez moi. » d’une voix légère, il ne lui en aurait pas tenu rigueur. La raison à cela était relativement simple : il avait connu lui aussi les horaires extensibles, le « dernier truc à terminer » et les journées de vingt-quatre heures qui n’étaient pas suffisamment longues pour faire tout ce qui était prévu en arrivant au bureau le matin. Parfois cela lui manquait, et parfois au contraire – mais rarement – il se disait que ce brusque virage dans sa vie professionnelle et personnelle avait été un mal pour un bien. Reste que cinq pauvres minutes de retard n’aurait rien changé à ses yeux, et sans plus tarder l’un et l’autre avaient pénétré dans le restaurant, évitant la pluie de justesse. « C’est décidément une maladie chez toi n’est-ce pas ? Est-ce que Vittorio est au moins ton véritable prénom ou une de tes nombreuses identités secrètes ? » Laissant échapper un léger rire tandis que le serveur conduisaient Heidi et « Bob Thomas » à leur table, l’italien s’était penché vers la jeune femme sur le ton de la confidence « C’est Bruce Wayne, en réalité. Mais chut, je suis en mission secrète. » avant de la laisser s’installer et d’en faire de même à son tour. Lui expliquant malgré tout la véritable raison cachée derrière cet usage de pseudonyme qui semblait sortir de nulle part, il en avait presque oublié que si Heidi connaissait Cora, par extension elle connaissait forcément Bob également. « C’est donc Bob, ton colocataire troubleur de fête ? » Le pauvre Bob, qui en plus ne méritait même pas spécialement cette réputation puisqu’il était certainement un colocataire bien plus discret et bien moins fauteur de trouble que le bruyant et expansif Vittorio. « Décidément, tu es cerné par les proches de Cora. Si je ne te connaissais pas, je pourrais presque croire que c’est une machination de ta part pour tenter de faire une bonne impression auprès de ta patronne. » Bonne impression ? Les choses lui semblaient un peu trop tard pour cela. Quoi que si l’impression avait été si mauvaise la rouquine ne l’aurait sans doute pas engagé, pour commencer … A moins qu’il y ait une intention cachée, derrière tout ça. « Et tu n’as encore rien vu. » avait-il néanmoins rétorqué d’un ton presque provocateur, tandis qu’on venait leur porter la carte et se renseigner sur leur choix de boisson « Je prendrai bien un verre de vin, un blanc plutôt sec si vous avez. » - « La même chose pour moi, merci. » Les laissant au choix de la suite de leur repas, le serveur s’était éloigné et le barbu en avait profité pour reprendre, avec un peu plus de sérieux. « C’est Bob qui m’a présenté Cora, en fait. Enfin, en quelques sortes, j’ai joué au facteur entre l’un et l’autre après la tempête en octobre, quand ils ne pouvaient pas se déplacer. » Et dire que les brochures de voyages continuaient de vendre l’Australie comme un pays au climat paradisiaque, quelle arnaque. « D’ailleurs, je ne sais pas si je devrais poser cette question, mais … c’est quoi au juste, l’histoire entre ces deux-là ? » Si son colocataire était là, probablement lui jetterait-il un coussin du canapé en lui faisant les gros yeux, pour tenter de lui faire regretter d’avoir posé cette question. Mais Bob n’était pas là, et Vittorio lui était curieux. Quant à Heidi, elle aurait probablement le point de vue de Cora, et c’était justement le point de vue qu’il manquait à l’équation de Vittorio. « Et c’est donc Bob qui a été de corvée de vaisselle toute la semaine. Tu sais pour combien de temps tu en as encore ? » Machinalement Vittorio avait fait aller les doigts de sa main bandée, l’annuaire encore un peu à la traîne « Je retire les sutures après-demain, et Bob m’a filé le numéro de son kiné pour après … Mais ça devrait aller, je suppose que je devrai bientôt renouer avec la vaisselle. » Il avait soupiré d’un air faussement désespéré, bien qu’en réalité outre le fait d’être privé de vaisselle il était aussi privé d’entrainement, et s’il n’avait pas spécialement hâte de réenfiler les gants en caoutchouc, ses gants de boxe, eux, lui manquaient beaucoup plus. « Et comment va Edward ? » s’était finalement décidé à demander Vitto, d’un ton plus précautionneux « C’est un de tes amis ? » Au moins une de ses connaissances en tout cas, et qu’Heidi se soit inquiétée de son sort en faisait soit une amie inquiète soit simplement une humaine dotée d’empathie, ce qui serait une explication toute aussi valable et plausible. Ouvrant finalement son menu, l’italien avait commencé à le parcourir d’un œil à moitié concentré, reportant son attention sur Heidi lorsqu’au bout de quelques minutes elle avait fait remarquer « Si tu venais à l’atelier, tu aurais une bien plus belle chemise que celle-ci à sortir pour les grandes occasions. Ajustée et sur-mesure en prime. » Plissant les yeux en prenant un air faussement suspicieux, il avait remercié d’un signe de tête la serveuse venue leur apporter leurs verres de vin, et attendu que celle-ci se soit éloignée pour répondre « J’hésite entre trouver la proposition alléchante, et l’intention un peu insultante … Qu’est-ce que tu lui reproches à cette pauvre chemise ? » S’il avait voulu faire preuve d’une totale honnêteté, Vittorio aurait probablement dû préciser que par « plus belle chemise » il sous-entendait l’une des trois seules qu’il possédait dans sa valise. Il avait beau être résident australien depuis neuf mois désormais, il avait toujours le comportement du type qui ne voulait pas trop s’alourdir pour le retour, et se contentait donc en grande partie de ce qui se trouvait dans sa valise à son arrivée à Brisbane. « Mais c’est donc une invitation ? Parce que je peux être très premier degré, quand je veux, tu risquerais de me voir débarquer à ton atelier un beau jour, sans m’être annoncé avant … Je suis sûr que je n’aurai même pas besoin de soudoyer Cora pour réussir à trouver l’adresse. » Même tout seul, il était à peu près certain de pouvoir y arriver. Il n’avait peut-être pas un très bon sens de l’orientation, mais en revanche une aiguille dans une botte de foin ne lui faisait pas peur. « On trinque ? » avait-il finalement proposé en se saisissant de son verre « Je te laisse choisir à quoi. » La balle était dans son camp. Et la curiosité de Vittorio était totale.
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Message(#)first second chance (heidi) EmptyDim 4 Juin 2017 - 19:46



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Et voilà qu’une fois de plus, Vittorio se faisait passer pour quelqu’un d’autre et je décidais aussitôt de lui demander si c’était compulsif chez lui ou lié à sa profession d’agent secret. « C’est Bruce Wayne, en réalité. Mais chut, je suis en mission secrète. » murmurait-il me faisant aussitôt rire. « Motus et bouche cousue » confirmais-je avec un petit sourire en coin, venant m’installer à table, face à lui. C’était alors que l’italien révélait la raison pour laquelle il se faisait passer pour Bob Thomas, me permettant ainsi d’apprendre que ce dernier était son colocataire, levant le jour sur un duo que je n’aurais jamais cru capable de fonctionner. Le serveur interrompait notre conversation pour venir s’inquiéter de nos boissons et une fois reparti, Vittorio reprenait ses explications : « C’est Bob qui m’a présenté Cora, en fait. Enfin, en quelques sortes, j’ai joué au facteur entre l’un et l’autre après la tempête en octobre, quand ils ne pouvaient pas se déplacer. » J’hochais la tête, comprenant mieux comment cela se faisait-il qu’il gravite autant autour de ma meilleure amie par pure coïncidence. « Et comment tu as connu Bob, sans indiscrétion ? » lui demandais-je, poussée par la curiosité. « D’ailleurs, je ne sais pas si je devrais poser cette question, mais … c’est quoi au juste, l’histoire entre ces deux-là ? » La question de Vittorio me tirait un nouveau rire. C’était la question à un million, celle à laquelle il était quasiment impossible de répondre. « Je dirais que l’histoire entre ces deux-là, c’est avant tout qu’il n’y en a pas. Ils se connaissent depuis des années et sont amis. Sauf qu’ils pourraient être bien plus... Je pense qu’ils sont plus ou moins faits l’un pour l’autre. Mais les circonstances de l’époque ont fait qu’ils n’ont jamais eu l’occasion de se donner une réelle chance et qu’ils se voilaient tous les deux un peu la face, surtout Cora je pense et Bob n’est pas très… » Mais Vittorio voyait très bien ce que je sous-entendais, ayant eu plus d’une fois l’occasion de découvrir le trait de caractère un peu rêveur et fuyant de son colocataire. « La plupart du temps, ils n’étaient jamais célibataires en même temps et se sont toujours plus ou moins complu dans leur amitié. » lui expliquais-je. L’histoire de Bob et Cora, c’était exclusivement des occasions manquées et un manque cruel de communication. Et avec l’arrivée de Priam en ville, je n’étais pas certaine qu’ils aient un jour l’occasion de se donner une chance tous les deux. « Je crois qu’ils sont un peu bloqués dans la friendzone. » plaisantais-je. Voilà longtemps que je n’avais pas trop embêté Cora avec Bob, ayant bien compris qu’ils n’étaient pas encore prêt à franchir le pas, mais voir Vittorio aussi intrigué par leur relation, je me disais que c’était peut-être un tort de ma part. « C’est Bob qui t’as parlé de sa relation avec Cora ? » lui demandais-je curieuse. « Parce que si c’est lui qui t’en as parlé, tu devrais peut-être le conseiller de se jeter à l’eau une bonne fois pour toute. Il serait bête qu’il passe à côté une fois de plus. » J’avais ensuite posé une question à l’italien sur sa blessure à la main, datant de cette maudite croisière. « Je retire les sutures après-demain, et Bob m’a filé le numéro de son kiné pour après … Mais ça devrait aller, je suppose que je devrai bientôt renouer avec la vaisselle. » soupirait-il et je souriais, soulagée de savoir qu’il n’y avait pas eu davantage de complications suite à son coup de couteau. « Et comment va Edward ? C’est un de tes amis ? » rebondissait-il. « Bien mieux. Je suis allée le voir à l’hôpital l’autre jour et il était sur la voie du rétablissement. Et parler d’ami c’est peut-être un terme un peu fort. C’est avant tout client fidèle, avec qui j’ai appris à sympathiser au fil des séances d’essayage. » lui avouais-je alors. Edward était bien trop présomptueux et sûr de lui pour devenir un de mes amis les plus proches, néanmoins j’avais appris à l’apprécier au-delà de ses défauts. Suffisamment pour m’inquiéter de son état suite à ce qu’il lui était arrivé. Et en parlant de ma maison de couture, je ne pouvais m’empêcher de taquiner un peu Vittorio quant à sa chemise dont il avait vanté les mérites par texto la veille. « J’hésite entre trouver la proposition alléchante, et l’intention un peu insultante … Qu’est-ce que tu lui reproches à cette pauvre chemise ? » feignait-il de s’offusquer et je lui lançais un regard malicieux, amusée. « Eh bien… Le tissu est d’assez bonne qualité… » Le terme assez prenant néanmoins tout son sens dans cette phrase, laissant supposer que ce n’était pas non plus ce qui se faisait de mieux sur le marché actuel. « Mais certaines finitions témoignent d’une qualité un peu en deçà d’une chemise de haut standing. La coupe est bien faite et flatte plutôt bien ta silhouette, même si en étant plus ajustée elle pourrait mettre certains atouts davantage en valeur. » Malgré mon ton très professionnel, je savais pertinemment que je cherchais un peu Vittorio en lui faisant quelques compliments dissimulés sur son physique. « Mais c’est donc une invitation ? Parce que je peux être très premier degré, quand je veux, tu risquerais de me voir débarquer à ton atelier un beau jour, sans m’être annoncé avant … Je suis sûr que je n’aurai même pas besoin de soudoyer Cora pour réussir à trouver l’adresse. » me taquinait-il en retour, me faisait pouffer de rire. « C’est bien plus qu’une invitation. Je serais véritablement vexée d’apprendre de la bouche de ma meilleure amie que tu vas t’habiller ailleurs que chez moi. » répondis-je, du tac au tac avant d’enchaîner. « D’ailleurs, en parlant du loup, si tu as des doutes quant à mes talents de styliste, tu n’as qu’à demander à Cora ce qu’elle pense de mes collections. » Là-dessus, je pouvais parfaitement compter sur Cora qui avait fait le choix de me faire une confiance aveugle pour ses tenues aux événements médiatiques. J’avais depuis l’ouverture de ma maison de couture, la lourde responsabilité d’habiller ma meilleure amie pour chaque apparition dans les médias. C’était l’une de mes plus ferventes admiratrice et celle qui comptait le plus à mes yeux. « On trinque ? Je te laisse choisir à quoi. » proposait-il, verre à la main. J’hochais la tête, attrapant mon verre pour le lever un peu, plantant mes yeux noisette dans ceux de Vittorio. « A mon premier rendez-vous avec Bruce Wayne, puisse le sort nous être favorable cette fois-ci. » lançais-je malicieuse. Il fallait dire que jusqu’ici nos entrevues ne s’étaient jamais déroulées comme prévu mais j’avais un bon pressentiment pour celui-ci. « Pardonne-moi la question, mais j’ai du mal à t’imaginer assistant de starlettes du grand écran depuis toujours. C’est vraiment ta convocation de base ou une exception faite pour Cora ? » lui demandais-je. A le voir si à l’aise, avec cette attitude un peu d’italien caricaturé, j’avais du mal à l’imaginer assistant depuis toujours et pour toujours. Je l’imaginais davantage menant lui-même sa propre barque, menant une carrière de façon passionnée, sans parvenir à savoir dans quel domaine je l’imaginais. Pour sûr, j’avais du mal à le voir comme un physicien nucléaire dans le domaine de la recherche, mais il pouvait être plein de surprise.
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Message(#)first second chance (heidi) EmptyDim 6 Aoû 2017 - 15:55

Le temps passait à une vitesse folle, et si l’expiration de son premier visa n’était pas venue lui rappeler le tic-tac du temps qui filait l’italien aurait eu de la peine à réaliser qu’il était déjà là depuis si longtemps. Si longtemps et ne se sentant toujours pas plus en phase avec ce pays et sa manière de fonctionner, ses habitudes et sa mentalité de latin beaucoup trop imprimées dans son ADN. « Et comment tu as connu Bob, sans indiscrétion ? » Que questionnait quant à elle Heidi, tandis que Vittorio expliquait en quelques mots ce qui l’avait mis sur le chemin de Cora en premier lieu. « Il cherchait un colocataire, il avait passé une annonce dans le journal. Et j’en avais assez de l’hôtel sans wifi et aux murs fins comme du papier à cigarette dans lequel j’étais. » Seul hôtel qui soit dans ses prix en partant du postulat qu’il ne savait pas combien de temps il resterait ni à quel point cela grignoterait ses économies. Mais puisqu’ils avaient entamé le sujet Bob, et ayant en face de lui quelqu’un qui connaissait tout aussi bien – non, mieux – Cora, Vitto n’avait pas résisté bien longtemps à l’envie de savoir quel était l’avis d’Heidi au sujet de la relation qui liait le réalisateur et l’actrice, et quelle était au juste cette relation, justement. Essayer de tirer les vers du nez des principaux intéressés s’était jusque-là révélé particulièrement infructueux. « Je dirais que l’histoire entre ces deux-là, c’est avant tout qu’il n’y en a pas. Ils se connaissent depuis des années et sont amis. Sauf qu’ils pourraient être bien plus … Je pense qu’ils sont plus ou moins faits l’un pour l’autre. Mais les circonstances de l’époque ont fait qu’ils n’ont jamais eu l’occasion de se donner une réelle chance et qu’ils se voilaient tous les deux un peu la face … » Se retenant de faire remarquer que ce dernier point ne semblait pas avoir beaucoup changé depuis, il l’avait laissée continuer « Surtout Cora je pense, et Bob n’est pas très … » Dégourdi ? Au fait des signaux féminins pourtant reconnaissables ? Éveillé à autre chose que son travail ? Oui, Vitto voyait très bien. « La plupart du temps, ils n’étaient jamais célibataires en même temps et se sont toujours plus ou moins complus dans leur amitié. Je crois qu’ils sont un peu bloqués dans la friendzone. » Ça, c’était peu que de le dire. « C’est Bob qui t’a parlé de sa relation avec Cora ? Parce que si c’est lui qui t’en a parlé, tu devrais peut-être le conseiller de se jeter à l’eau une bonne fois pour toutes. Il serait bête qu’il passe à côté une fois de plus. » Haussant les épaules d’un air impuissant, l’italien avait avoué avec un brin de désolation « Ah mais tu crois que j’ai pas essayé ? Ce gars est plus têtu qu’une mule. Toujours à marmonner que si ça n’a pas fonctionné avec sa Bianca ça ne fonctionnera pas mieux avec une autre. » Malgré lui Vitto avait roulé des yeux. « J'ai du mal à imaginer à quoi ressemblait ce mariage, si je dois être honnête … » Peut-être parce qu’il n'avait que le point de vue de Bob, peut-être parce que cette Bianca n’était que la femme qui avait mis le feu aux affaires de Bob et que ce dernier qualifiait maintenant d'erreur de jeunesse.

Difficile malgré cela de garder bien longtemps loin de leur esprit cette croisière aux allures de cauchemar, dont le terme « attentat » relayé par la police et les médias pour en parler faisait presque aussi froid dans le dos que le souvenir de la soirée en elle-même. Assurant que sa propre blessure n’était pas aussi grave qu’elle en avait eu l’air et serait bientôt à ranger dans la case vieux souvenirs, l’italien s’était renseigné sur l’état à l’époque beaucoup plus préoccupant d’Edward, dont Heidi semblait être une connaissance. « Bien mieux, je suis allé le voir à l’hôpital l’autre jour et il était sur la voie du rétablissement. Et parler d’ami c’est peut-être un terme un peu fort. C'est avant tout un client fidèle, avec qui j’ai appris à sympathiser au fil des séances d'essayage. » Une connaissance plus qu’un ami, donc. Mais qui témoignait d'un certain altruisme chez la jeune femme ; Dieu sait que Vittorio ne se serait pas déplacé jusqu’à l’hôpital pour une simple connaissance. Jadis trop occupé à s’inquiéter pour la sécurité et l’intégrité physique de ses amis sans avoir à ajouter à la liste celle de ses connaissances. Chacun son fardeau. « Tant mieux s’il est tiré d’affaire. » Se contentant d’un sourire et se gardant bien d’admettre qu’au fil de la fameuse soirée il en était venu à ne plus donner cher de la peau du concerné, il avait laissé là le sujet pour tiquer sur le jugement d’Heidi concernant sa tenue vestimentaire « Eh bien … le tissu est d’assez bonne qualité … » Mais ? « Mais certaines finitions témoignent d’une qualité un peu en deçà d’une chemise de haut standing. La coupe est bien faite et flatte plutôt bien ta silhouette, même si en étant plus ajustée elle pourrait mettre certains atouts davantage en valeur. » Sourire narquois en prime, Vitto avait délibérément joué à l’innocent au moment de faire remarquer « Oh, parce que tu as analysé ma silhouette et repéré mes atouts. Je pensais qu’on attendrait au moins le troisième rendez-vous pour ça. » avant d’improviser une moue dépitée « Mais je doute que le salaire de ton Edward et mon salaire d'assistant jouent dans la même catégorie, d’où mon espoir que tu intervienne en ma faveur auprès de Cora. » et d’en revenir ainsi au sujet qui, en premier lieu, les avait amené à posséder une excuse pour se rencontrer. Et puisqu’il était question de Cora la styliste n’avait d’ailleurs pas manqué de faire remarquer « C'est bien plus qu’une invitation, je serais véritablement vexée d'apprendre de la bouche de ma meilleure amie que tu cas t’habiller ailleurs que chez moi. D’ailleurs, en parlant du loup, si tu as des doutes concernant mes talents de styliste, tu n'as qu’à demander à Cora ce qu’elle pense de mes collections. » Laissant échapper un léger rire il avait secoué la tête « Tah-tah, bien essayé, mais je ne tomberai pas dans ce piège. Lancer Cora sur le sujet des vêtements ? Elle n’en sera pas encore à la moitié de sa thèse-antithèse-synthèse que j’aurai presque atteint l’âge de la retraite. » Bien que totalement conscient que Cora se résumait à bien autre chose qu’une écervelée qui ne savait parler que chiffons et maquillage, son machisme latent le persuader plus que de raison de plaisanter à ce sujet. Quoi qu’il s’en garde bien plus face à la concernée, pas suicidaire non plus.

Interrompus par le retour du serveur et de leurs verres, Vittorio avait attendu son départ pour questionner les motifs que tous les deux auraient à trinquer. Divers et variés, sérieux ou plus légers, l’italien laissait en tout cas le choix final à la jeune femme. « À mon premier rendez-vous avec Bruce Wayne, puisse le sort nous être favorable cette fois-ci. » Sourire amusé à l’appui, l’italien avait fait tinter son verre de vin contre celui de la jeune femme avant de le porter à ses lèvres. « Pardonne-moi la question, mais j’ai du mal à t’imaginer assistant de starlettes du grand écran depuis toujours. C’est vraiment ta vocation de base ou une exception faite pour Cora ? » La lueur qui s’était allumée dans le regard du jeune homme suffisait à traduire la satisfaction que lui procurait l’idée qu’il n’ait pas besoin de préciser qu’il pensait valoir mieux que cela pour que la chose se remarque. « Non, tu as raison. Ce n’est ni ma vocation, ni mon ambition à long terme … Mais j’avais besoin d’un boulot, et Cora m’a proposé celui-là. En ne manquant pas de me faire remarquer que sinon je pouvais toujours aller postuler chez McDo. » Ou pire, chez Hungry Jack. Reprenant un tant soit peu de sérieux il s’était tout de même senti obligé de préciser « Non mais, on est d’accord que quand je me moque je plaisante, et que j’suis reconnaissant envers Cora de m’avoir filé un boulot. Je voudrais pas que tu me prennes pour un ingrat. » Il avait totalement conscience que sans cette proposition il serait effectivement en train de préparer du faux café chez Starbucks ou de servir des frites dans un fast-food, et si assistant n’était pas sa vocation le fast-food l’était encore moins. « J’ai fait du droit, je travaillais pour un procureur dans mon pays … Mais mon diplôme n’a aucune valeur, chez vous. » Et pour cause, puisque le système juridique n’avait absolument rien de comparable. « Je ne te retourne pas la question, je suppose que tu as ce genre de métier que l’on ne peut faire que par vocation. Ça fait longtemps que tu connais Cora ? » Reposant son verre sur la table après en avoir bu quelques gorgées, il s’était saisi à nouveau du menu pour parcourir la carte et tenter de décider ce qui ferait son repas. Relevant d’ailleurs un air faussement suspicieux vers Heidi, il avait fait remarquer « Si tu me fais l’affront de prendre une pizza, je ne suis pas certain que la chute dans mon estime sera un jour rattrapable, tu es prévenue. » Quand même, y’avait des choses avec lesquelles il ne fallait pas déconner.
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Message(#)first second chance (heidi) EmptyVen 10 Nov 2017 - 22:09



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vittorio & heidi
C’était tout naturellement qu'avec Vittorio la conversation avait évolué vers l'absence d'idylle entre son colocataire et ma meilleure amie malgré le penchant évident qu'ils avaient l'un pour l'autre. Une histoire, qui au fond n'en était pas une (c’était là-même que résidait le problème) et qui avait une fâcheuse tendance à me pousser à lever les yeux au ciel ou à avoir envie de me frapper la tête contre le mur. Il semblait que les seules personnes qui ne savaient pas que Cora attendait sûrement plus que de l’amitié venant de Bob, étaient justement Bob et Cora. J'avais cependant rapidement déclaré forfait quant à leur relation, bien trop occupée par ma propre vie sentimentale pour me permettre d’émettre un quelconque jugement sur la façon dont la rousse avait décidé de mener la sienne. C’était d'ailleurs sans compter sur le rôle que pourrait jouer Priam dans la vie de la jeune femme à l'avenir, car une chose était certaine : leur histoire n’était pas réellement terminée, même si une fois de plus, j'imaginais bien Cora faire l'autruche à ce propos. Et visiblement, Cora n’était pas la seule à se raccrocher à son passé sentimental : « Ah mais tu crois que j’ai pas essayé ? Ce gars est plus têtu qu’une mule. Toujours à marmonner que si ça n’a pas fonctionné avec sa Bianca ça ne fonctionnera pas mieux avec une autre. J'ai du mal à imaginer à quoi ressemblait ce mariage, si je dois être honnête … » Alors que l'italien levait les yeux au ciel de façon théâtrale, je me mettais à rire. « Je pense en toute honnêteté qu'il ne vaut mieux pas essayer d'imaginer... Quand on pense à la façon dont les choses se sont terminées entre eux... » Je souriais, amusée, malgré la petite voix dans ma tête qui me rappelait que j’étais réellement mal placée pour commenter les fins de relations quand on songeait à la façon cruelle dont j'avais purement et simplement abandonné Dean. « Enfin... C'est toujours facile de juger une relation d'un point de vue extérieur » tachais-je alors de me rattraper, en pinçant les lèvres dans un petit sourire contrit. Comme si c’était un moyen de me dédouaner, de minimiser cet acte dont j’étais pourtant totalement responsable. Et sans plomber réellement l'ambiance de la soirée, le sujet sur lequel déviait la conversation n’était guère plus joyeux. Rapidement le brun s’inquiétait brièvement de l’état d'Edward qui n'avait pas été épargné par le psychopathe présent sur le bateau avec nous, profitant de l'occasion pour se renseigner sur la nature de ma relation avec le magnat de la finance. A l’évocation d'Edward qui était l'un de mes plus fidèles clients et l’égérie de mes collections masculines, j'avais aussitôt scruté la tenue de l'italien avec attention, ne pouvant résister à la tentation de le taquiner à ce sujet, profitant de l'occasion pour lui glisser un petit compliment à peine déguisé. « Oh, parce que tu as analysé ma silhouette et repéré mes atouts. Je pensais qu’on attendrait au moins le troisième rendez-vous pour ça. » Je riais en secouant la tête avant de répliquer aussitôt : « Peut-être que les italiennes fonctionnent comme ça mais nous, les australiennes, ont préfère se dire qu'on ne sait jamais de quoi sera fait le lendemain. » C’était du moins ma façon de voir les choses. Vittorio quant à lui ne perdait pas le nord, profitant de l'occasion pour lui remettre sur le tapis la raison pour laquelle nous avions décidé de nous rencontrer à l'origine : son augmentation de salaire que je devais négocier auprès de Cora. « Mais je doute que le salaire de ton Edward et mon salaire d'assistant jouent dans la même catégorie, d’où mon espoir que tu intervienne en ma faveur auprès de Cora. » Je battais alors des cils d'un air entendu. « Si c'est pour porter secours à ta garde-robe, je vais être obligée d'user de mes talents pour convaincre Cora de te permettre au moins de venir t'habiller chez moi. » J'en profitais alors pour me faire mousser un peu, vantant les mérites de ma collection et mes talents de styliste, m’appuyant notamment sur l'approbation de ma meilleure amie. « Tah-tah, bien essayé, mais je ne tomberai pas dans ce piège. Lancer Cora sur le sujet des vêtements ? Elle n’en sera pas encore à la moitié de sa thèse-antithèse-synthèse que j’aurai presque atteint l’âge de la retraite. » Je ne pouvais retenir un léger rire face à sa réaction. Visiblement le jeune homme s’était déjà confronté à la passion pour la mode de Cora et je ne pouvais le blâmer de ne pas avoir envie de se lancer la-dedans, même si c’était selon moi un sujet tout à fait passionnant. « Raison de plus pour me croire sur parole alors. » Je lui adressais un petit clin d’œil avant de me saisir de mon verre pour trinquer, comme venait de le suggérer le jeune homme. Et comment en-gaillardie par l'alcool qui venait titiller mes papilles gustatives, j'osais finalement poser à Vittorio la question qui me brûlait les lèvres depuis que je l'avais rencontré : que faisait-il réellement dans la vie ? Si je craignais un peu de l'offenser en doutant à ce point de sa vocation d’assistant, la lueur qui éclairait aussitôt son regard me rassurait. Ainsi donc mon instinct ne m'avait pas mené sur une mauvaise piste. Je l’écoutais alors attentivement m'expliquer, qu'en effet je ne m’étais pas trompée, tout en en profitant pour taquiner légèrement Cora au passage, me tirant un sourire amusé. « Non mais, on est d’accord que quand je me moque je plaisante, et que j’suis reconnaissant envers Cora de m’avoir filé un boulot. Je voudrais pas que tu me prennes pour un ingrat. » Sa réflexion me tirait un petit sourire en coin avant que je n'ajoute, sérieusement cette fois : « Je pense qu’après ce que tu as fait sur ce bateau de malheur pour nous éviter une mort certaine, ingrat ne sera certainement pas le premier mot à me venir à l'esprit en songeant à toi... Non pas que j'ai pour projet de songer souvent à toi. » Après avoir légèrement effleuré son bandage pour illustrer mes propos, j'affichais une petite moue malicieuse en écho à mes propos taquins. « J’ai fait du droit, je travaillais pour un procureur dans mon pays … Mais mon diplôme n’a aucune valeur, chez vous. » Un avocat donc ? C’était donc qu'en plus de sa belle gueule et de son bagou italien légendaire, Vittorio en avait dans la boite crânienne. « Et du coup, si tu comptes rester dans le coin quelques temps, tu n'as pas envie de reprendre du métier ? Avec des cours du soir ou que sais-je ? » lui demandais-je aussitôt. « Je ne te retourne pas la question, je suppose que tu as ce genre de métier que l’on ne peut faire que par vocation. Ça fait longtemps que tu connais Cora ? » J’acquiesçais avec un petit sourire en coin. « Je suppose que ça va faire très cliche si je te dis que c'est un rêve d'enfant, n'est-ce pas ? » Je riais un peu avant de réfléchir légèrement à la première fois ou j'avais croisé Cora. « Suffisamment longtemps pour qu'elle puisse prétendre au prix Nobel de la paix, à me supporter depuis toutes ces années. On s'est rencontrés à Sydney pendant nos études. » Entre elle et moi, les choses s’étaient faites en douceur. J'avais peu à peu apprivoisé la rousse et elle s’était rapidement creusé une place dans mon cœur. A partir cet instant, Cora s’était ensuite toujours trouvée à mes côtés lors de toutes les étapes cruciales de ma vie : ma rencontre avec Dean et Ben, mon déménagement à Adelaide, la demande en mariage de Dean, la mort de mon grand-frère, ma rupture avec mon fiancé, mon retour à Brisbane, le retour de Matteo dans le monde des vivants, mes histoires avec Elio. Elle était toujours là, à portée de main, prête à me remettre dans le droit chemin. Alors que je laissais mon esprit vagabonder un peu, je me saisissais à mon tour du menu, imitant Vittorio qui me menaçait avant même que je n'ai eu le temps de parcourir le menu des yeux : « Si tu me fais l’affront de prendre une pizza, je ne suis pas certain que la chute dans mon estime sera un jour rattrapable, tu es prévenue. » Cette fois-ci, il me tirait un véritable rire. « Seulement si tu me promets de me faire goûter la vraie pizza à l'italienne. » Et pour me moquer de lui, j'accompagnais mes propos de gestes de la main, à l'image des clichés sur les italiens, feignant l'innocence par la même occasion. Le serveur interrompait cependant mon petit jeu en venant s’inquiéter de nos commandes. Je lui demandais alors un plat à base de viande, n'ayant rien d'italien pour ne pas heurter la sensibilité du jeune homme. Et à peine le serveur parti, je le fixais en arquant les sourcils d'un air entendu qui semblait vouloir lui demander s'il était satisfait de mon choix. « Dis-moi, pourquoi Brisbane ? » lui demandais-je alors après avoir bu une gorgée de mon verre. « Ne t'y méprends pas, j'adore cette ville, c'est chez moi et je ne pense pas pouvoir un jour partir définitivement d'ici. Mais en venant d'aussi loin, si ce n'est pas une opportunité de travail qui t’amène par ici, qu'est-ce que c'est ? Et ne me dis pas que c'est l'air marin. » Vittorio était entouré de mystère, une aura qui me plaisait en même temps qu'elle attisait ma curiosité.
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Message(#)first second chance (heidi) EmptyMar 28 Nov 2017 - 0:51

Ce n’était probablement pas le but initialement recherché par la jeune femme en faisant ce commentaire, mais lorsqu’Heidi avait fait remarquer sur le ton de la résignation que « Je pense en toute honnêteté qu'il ne vaut mieux pas essayer d'imaginer ... Quand on pense à la façon dont les choses se sont terminées entre eux ... » elle avait piqué la curiosité d’un Vittorio qui justement ignorait précisément comment les choses s’étaient terminées entre son colocataire et son ex-femme … Ou tout du moins il ne connaissait que la version de Bob à ce sujet, tout en doutant de plus en plus de l’objectivité qui en découlait. « Enfin ... C'est toujours facile de juger une relation d'un point de vue extérieur. » avait de son côté semblé vouloir subitement se rattraper la jeune femme, comme prise de remords ou d'un cas de conscience de dernière seconde. Et cela aussi, cela piquait la curiosité de l’italien, mais là où il se permettait de la titiller lorsqu’il était question du colocataire avec lequel il vivait depuis un an il n’en allait pas de même avec Heidi qu’il connaissait à peine, peu importe qu’elle lui donne un bon feeling. « Et … Comment se sont terminées les choses entre eux, au juste ? » Selon Bob il s’agissait simplement de Bianca et de sa subite incapacité à supporter le rythme de travail qu’il avait toujours eu … Et certes, quand Vittorio voyait la façon dont Bob se noyait dans le travail il peinait à comprendre quand et comment il parvenait à trouver du temps pour une épouse, dans tout ça. Difficile pour l’italien de lui jeter entièrement la pierre pourtant, probablement parce que son propre acharnement au travail lui avait coûté une relation également.

À propos de travail, et en passant volontairement rapidement sur les mauvais souvenirs de leur soirée maritime, Heidi avait eu l’occasion de lui vanter les mérites du sien et de lui proposer ses services, attirant la douce ironie de Vitto tant elle allait vite en besogne et lui prêtait des moyens qu'il ne possédait pas question garde robe. « Peut-être que les italiennes fonctionnent comme ça mais nous, les australiennes, ont préfère se dire qu'on ne sait jamais de quoi sera fait le lendemain. Si c'est pour porter secours à ta garde-robe, je vais être obligée d'user de mes talents pour convaincre Cora de te permettre au moins de venir t'habiller chez moi. » Le sourire en coin il l'avait gratifiée d'un regard entendu, tous les deux sachant très bien que même le meilleur des assistants avait peu de chances de se vêtir sur mesure. Pas que Vittorio n'en ait spécialement envie, il avait grandi en portant les vêtements de son frère aîné dont il lui fallait prendre soin pour que Nino puisse les porter à son tour. Malgré cela son emploi auprès de Cora n'en était pas moins un emploi temporaire à ses yeux, il avait travaillé trop dur et pendant trop longtemps pour se résoudre à n'en être plus réduit qu'à cela … Mais peut-être Heidi trouverait-elle sa façon de l'affirmer trop présomptueuse, voir ingrate. « Je pense qu’après ce que tu as fait sur ce bateau de malheur pour nous éviter une mort certaine, ingrat ne sera certainement pas le premier mot à me venir à l'esprit en songeant à toi ... Non pas que j'ai pour projet de songer souvent à toi. » Laissant échapper un rire, il avait dodeliné légèrement la tête pour nuancer ce qu'il estimait être un brin exagéré « Je n'ai pas fait grand-chose … j'ai juste saisi une occasion. C'était par pur réflexe. » Il n'avait pas vraiment réfléchi aux conséquences sur le coup, et avait un peu occulté les réflexions de l'interne qui lui avait suturé la main en affirmant que sa blessure aurait pu être bien plus grave … Elle ne l'avait pas été, c'était tout ce qu'il y avait à retenir. « Mais qu'est-ce qu'il faudrait que je fasse, pour que tu songes souvent à moi … ? Je suis plein de ressources, tu sais. » Le sourire narquois laissant finalement place à un brin de sérieux tandis qu'il acceptait enfin de lever le mystère sur son véritable domaine professionnel – du moins il espérait pouvoir toujours le considérer comme tel – il avait pourtant affiché une moue incertaine lorsqu'elle avait demandé « Et du coup, si tu comptes rester dans le coin quelques temps, tu n'as pas envie de reprendre du métier ? Avec des cours du soir ou que sais-je ? » et reposé son verre sur la table. « J'y ai pensé, mais je ne sais pas encore … quand j'ai débarqué à Brisbane je ne pensais pas être toujours là un an plus tard, pour tout t'avouer. Tout est question de visa, de paperasse … C'est un peu compliqué. » Et c'était aussi en cela que son emploi auprès de Cora avait son importance, sans elle pas de visa, et donc plus aucune chance de pouvoir rester dans les environs sans basculer dans l'illégalité la plus totale. Il était trop vieux pour un visa étudiant. Préférant laisser de côté cette question épineuse l'italien n'avait pas manqué de retourner questions et curiosité vers la demoiselle, qui un fin sourire sur les lèvres avait admis « Je suppose que ça va faire très cliché si je te dis que c'est un rêve d'enfant, n'est-ce pas ? » - « Un peu. Mais c'est tout à ton honneur … Ce n'est pas donné à tout le monde de pouvoir vivre de ses rêves d'enfant. » avait-il répondu avant de la laisser continuer à propos de leur rouquine commune « Suffisamment longtemps pour qu'elle puisse prétendre au prix Nobel de la paix, à me supporter depuis toutes ces années. On s'est rencontrés à Sydney pendant nos études. » Parfois Vittorio oubliait que Cora en avait fait, des études, qu'elle avait tenté d'avoir un semblant de vie « normale » entre la phase d'enfant star sur laquelle Bob ne cessait de radoter, et la phase d'actrice sur le retour qui était actuellement la sienne.

Pensive, Heidi avait gardé de longues secondes un silence que le jeune homme n'avait pas osé interrompre, jusqu'à ce que leur soient amenés deux menus pour leur permettre de faire leur choix. Parcourant une première fois les plats proposés d'un œil rapide, il avait réprimé une légère grimace en y trouvant des pizzas que la styliste avait tout intérêt à ne pas tester en sa présence si elle espérait conserver l'estime qu'il avait pour le moment pour elle. « Seulement si tu me promets de me faire goûter la vraie pizza à l'italienne. » Relevant un œil de derrière son menu, Vitto lui avait lancé un regard amusé « On y arrive doucement, au troisième rendez-vous. » Lui laissant le loisir de prendre cela pour un oui, il avait jeté un dernier coup d'œil à la carte lorsque leur serveur était revenu vers eux en commençant par la commande d’Heidi. « Et pour moi le poisson du jour, avec les haricots verts en accompagnement. » Acquiesçant d’un signe de tête le serveur avait récupéré leurs menus et tourné les talons, l'italien se saisissant à nouveau de son verre en reposant sur Heidi un regard songeur. « Dis-moi, pourquoi Brisbane ? » Arquant un sourcil, pas certain de là où elle voulait en venir, il l'avait laissée développer « Ne t'y méprends pas, j'adore cette ville, c'est chez moi et je ne pense pas pouvoir un jour partir définitivement d'ici. Mais en venant d'aussi loin, si ce n'est pas une opportunité de travail qui t’amène par ici, qu'est-ce que c'est ? Et ne me dis pas que c'est l'air marin. » La gratifiant d'abord d’un rire amusé, il s’était engouffré dans la brèche en répondant « L'air marin est beaucoup plus agréable à respirer ici, pourtant. » Celui de sa Naples natale au moins, vicié par la pollution portuaire. Faisant tourner un moment son verre entre ses doigts il avait semblé peser sa réponse une seconde ou deux « J'ai connu quelqu’un il y a longtemps, qui a vécu ici. Et quand j’ai dû quitter Rome j'ai … Je ne sais pas trop. C'est le premier endroit qui m’est venu à l'esprit. » Cela ne devait pas faire le moindre sens, dit comme ça … Cela n'en faisait déjà pas beaucoup pour lui. À la fois d’être venu jusqu’ici, et d’être toujours là à l'heure actuelle. « C’était un peu comme faire tourner une mappemonde, et s’arrêter sur la première destination familière ... Sauf que je n’avais jamais quitté l’Italie avant. » Alors le tour des destinations « familières » était vite fait. Mais interceptant rapidement le regard bourré de sous-entendus d’Heidi, l’italien s’était presque senti obligé d’avouer l'arbre pour continuer de cacher la forêt. « Toi, tu t’apprêtes à demander si le quelqu'un en question était une femme. » Les gonzesses et leur romantisme à deux balles. « Ce n'est pas ce que tu imagines. Il n'y a pas de happy end à la fin de cette histoire. » Pas pour lui en tout cas, ni pour la raison principale de sa venue en Australie, ni pour la quête secondaire entreprise ensuite. Et pourtant il restait là, sans savoir ce qu'il attendait, ce qu'il espérait … Il n’avait nulle part où aller, au fond, et en même temps il aurait pu aller où bon lui semblait pour exactement les mêmes raisons.
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Message(#)first second chance (heidi) EmptyMar 9 Jan 2018 - 0:38



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Contre toute attente, nous nous retrouvions à évoquer le mariage en perdition de Bob, que je ne connaissais pas si bien, mais surtout par le prisme de l’opinion que Cora avait de lui. « Et … Comment se sont terminées les choses entre eux, au juste ? » me demandait alors Vittorio alors que je m’étais légèrement perdue dans mes pensées au sujet des mariages brutalement avortés. Un petit pouffement de rire m’échappait à l’entente de sa question. « Une sale histoire de feu mis aux affaires de Bob par son ex. » Je riais plus ouvertement cette fois. C’était mal de me manquer des mésaventures de ce pauvre Bob, mais je ne pouvais me retenir de trouver ça hilarant. C’était le genre de choses qu’on ne voyait que dans les films et le côté très ironique de la situation quand on connaissait le métier du jeune homme. « J’ai toujours entendu Bob parler de son ex comme étant une folle. Maintenant, je t’avoue que je ne connais pas vraiment les détails de l’histoire. » Et à vrai dire ça ne m’avait jamais intéressé outre mesure. De ce point de vue-là, je ne donnais pas vraiment dans les clichés attribués (souvent à tort) à la gent féminine. Les ragots et les histoires qui ne concernaient pas de près mes plus proches amis ne m’intéressaient pas outre mesure et je ne me montrais pas particulièrement curieuse à ce propos. La conversation avait naturellement suivi sur le parcours professionnel de Vittorio auprès de ma meilleure amie, se dernier s’inquiétant visiblement que je le trouve ingrat, je balayais rapidement ses appréhensions. « Je n'ai pas fait grand-chose … j'ai juste saisi une occasion. C'était par pur réflexe. » Je levais les yeux au ciel, en riant un peu. « Modeste en plus de ça. » dis-je en riant, juste avant qu’il ne poursuive sur sa lancée. « Mais qu'est-ce qu'il faudrait que je fasse, pour que tu songes souvent à moi … ? Je suis plein de ressources, tu sais. » reprenait-il en soulevant mes précédents propos. De nouveau, un petit rire m’échappait, amusée par son aplomb qui me plaisait plutôt, à dire vrai. « Parce que l’idée que je songe souvent à toi, te plait n’est-ce pas ? » Je lui renvoyais la balle, telle une patate chaude pour ne surtout pas me mouiller. J’arborais une petite moue taquine qu’il n’était pas rare de voir apparaître sur mon visage de façon régulière. J’avais toujours aimé les relations où un peu de malice trouvait facilement sa place et Vittorio semblait être plutôt réceptif à mes petites taquineries, pour mon plus grand plaisir. « J'y ai pensé, mais je ne sais pas encore … quand j'ai débarqué à Brisbane je ne pensais pas être toujours là un an plus tard, pour tout t'avouer. Tout est question de visa, de paperasse … C'est un peu compliqué. » finissait-il par répondre lorsque le ton un peu plus sérieux de la conversation était revenu quand je m’étais inquiétée de savoir s’il comptait reprendre sa carrière d’avocat en Australie. J’affichais un petit sourire contrit, signe que je comprenais les enjeux de son séjour par ici et les contraintes que cela lui imposait administrativement parlant. Et je ne pouvais m’empêcher de m’interroger quant à la raison de sa venue sur les côtes australiennes mais je me devais de laisser mes questions pour une autre occasion puisqu’à son tour Vittorio s’intéressait à mon propre choix de carrière. Avec un petit sourire coupable, je lui avouais alors sans vraiment de honte qu’une carrière dans la mode était pour moi un rêve d’enfant. « Un peu. Mais c'est tout à ton honneur … Ce n'est pas donné à tout le monde de pouvoir vivre de ses rêves d'enfant. » J’avais légèrement hoché la tête, acquiesçant. « Je t’avoue que j’y suis arrivée au prix de certains sacrifices. » lui confessais-je. Si j’avais toujours désiré devenir la styliste de ma propre ligne de vêtements, mon avenir avec Dean n’avait pas toujours été compatible avec mes souhaits d’enfants. J’avais un temps fait le choix de faire passer ma relation amoureuse devant mes propres envies, avant de changer brutalement d’avis pour revenir à Brisbane accomplir ce pour quoi je m’étais lancée dans des études à la base. Un léger silence s’était installé entre nous alors que je restais plongée dans mes pensées, parcourant le menu avec distraction avant d’arrêter mon choix pour mon plat de la soirée, faisant promettre à Vittorio de me faire goûter cette fameuse pizza à l’italienne. « On y arrive doucement, au troisième rendez-vous. » Je riais alors avant de répondre du tac au tac : « Disons que si ni ton colocataire, ni un psychopathe ne viennent interrompre notre rendez-vous, il se pourrait que j’envisage un troisième rencart. Mais uniquement pour l’amour de la nourriture italienne, bien entendu. » Finalement le serveur était venu récupérer nos commandes, récupérant les menus avant de nous laisser seuls de nouveau en tête-à-tête. Croisant alors le regard magnétique de l’italien, je me décidais à saisir l’occasion pour lui poser la question qui me brûlait les lèvres depuis un moment : la raison de sa venue à Brisbane. « L'air marin est beaucoup plus agréable à respirer ici, pourtant. » répliquait-il en soulevant une de mes paroles précédentes et je levais légèrement les yeux au ciel en secouant la tête, alors qu’un petit sourire amusé étirait mes lèvres. « J'ai connu quelqu’un il y a longtemps, qui a vécu ici. Et quand j’ai dû quitter Rome j'ai … Je ne sais pas trop. C'est le premier endroit qui m’est venu à l'esprit. C’était un peu comme faire tourner une mappemonde, et s’arrêter sur la première destination familière ... Sauf que je n’avais jamais quitté l’Italie avant. » confessait-il finalement alors que j’écoutais ses paroles avec attention et un brin de curiosité. L’italien continuait de flaire planer autour de lui une certaine zone d’ombre qui avait quelque chose d’attrayant, j’étais curieuse de pouvoir gratter tout doucement la surface lisse de bellâtre beau-parleur pour découvrir sa personnalité véritable. « Toi, tu t’apprêtes à demander si le quelqu'un en question était une femme. Ce n'est pas ce que tu imagines. Il n'y a pas de happy end à la fin de cette histoire. » Soutenant alors son regard de mes yeux marrons, je secouais alors doucement la tête. « Pour être parfaitement honnête, je me demandais plutôt ce qui avait pu mal tourner pour que tu sois assis à cette table avec moi. » De nouveau, une petite moue boudeuse s’imprimait sur mes traits l’espace d’un instant avant que je ne reprenne, sur un ton plus léger : « Ne te méprends pas, je sais que j’ai un charme incomparable et que ma compagnie est parfaitement délicieuse, mais tu devrais être en train de partager une bonne soirée au restaurant avec cette fille-là, plutôt qu’avec une quasi inconnue. » Car en seulement deux entrevues, malgré les circonstances effrayantes de la seconde, aucun de nous deux ne pouvait prétendre ne serait-ce que connaître un peu l’autre. Nous étions à l’étape où nous apprenions doucement à savoir qui se trouvait en face de nous, jouant un petit jeu de séduction à priori innocent tout en évoquant nos connaissances communes. « Je sais qu’il y a une règle pour les premiers rendez-vous, concernant l’évocation des ex. Mais je suppose que compte tenu des circonstances un peu spéciales de nos précédentes rencontres, on peut oublier les règles de base. » glissais-je avec un petit sourire en coin. « Si tu as envie d’en parler bien entendu. Sinon on peut passer à un sujet moins épineux, comme ce qu’il me faut éviter de commander à manger pour ne pas offenser l’italien qui sommeille en toi. » plaisantais-je en référence à sa menace concernant la pizza qu’il m’avait fait plus tôt.
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Message(#)first second chance (heidi) EmptyMar 30 Jan 2018 - 23:33

C’était tout de même un vrai comble, que Vittorio soit obligé de passer par une tierce personne pour obtenir des informations sur lesquelles il ne parvenait pas à mettre la main auprès du principal intéressé. Et comble de mauvaise foi, surtout quand on savait le peu d’informations dont Bob disposait de son côté à propos de l’italien et de ses antécédents personnels avant de s’installer sous son toit. Mais n’ayant pas son pareil pour faire preuve de mauvaise foi Vitto oubliait bien facilement ce second point pour se concentrer sur le premier, presque pendu aux lèvres d’Heidi lorsqu’il avait demandé des détails à propos de cette ex-femme dont son colocataire ne parlait jamais à part pour se lamenter. « Une sale histoire de feu mis aux affaires de Bob par son ex. » Ouch, grimaçant avec un brin de compassion l’italien avait laissé la jeune femme compléter « J’ai toujours entendu Bob parler de son ex comme étant une folle. Maintenant, je t’avoue que je ne connais pas vraiment les détails de l’histoire. » C’était déjà beaucoup plus de détails qu’il n’en aurait obtenu de la part de l’ex-mari en question, à vrai dire, et restant songeur une seconde à peine Vittorio avait commenté « Et moi qui pensais compter des folles furieuses parmi mes ex. » Au moins aucune des siennes n’avait mis le feu à ses affaires, bien qu’il ne doute pas un instant que l’idée avait au moins traversé l’esprit de Tilda lorsqu’ils s’étaient séparés, d’un pas si commun accord. Laissant finalement là le « sujet Bob » l’esprit des deux jeunes gens était rapidement revenu voguer du côté de la soirée de l’enfer à laquelle ils avaient tous les deux assisté, la main bandée du jeune homme comme rappel personnel que tout cela aurait pu se finir de façon beaucoup plus tragique. Pour eux, du moins, pour certains l’affaire était déjà pliée et le résultat macabre. « Modeste en plus de ça. » s’était permis de taquiner gentiment Heidi, quand l’idée de Vitto pourtant se situait plutôt du côté de l’optique de se faire oublier, le plus possible, le plus vite possible. Autant de raison pour lui de saisir au vol la perche tendue lorsqu’elle avait rétorqué « Parce que l’idée que je songe souvent à toi te plait, n’est-ce pas ? » et de la gratifier d’un léger rire avant de répondre « Disons que plus la femme est jolie, plus l’idée est plaisante. » et de se saisir de son verre de vin pour en boire une gorgée. On satisfaisait rarement mieux Vittorio qu’en jouant le jeu du ping-pong verbal avec lui, et Heidi semblait plutôt bien se défendre en la matière.

Plus sérieuse, cependant, le sujet de leurs emplois respectifs était venu sur le tapis avec chez Vittorio une frustration toujours latente d’en être réduit à une fonction d’assistant dans laquelle il avait l’impression de ne pas exploiter des capacités qu’il était pourtant certain de posséder. Rien à voir avec Cora, rien à voir avec le fait qu’elle ait effectivement besoin d’une personne pour gérer sa paperasse et ses futilités du quotidien – particulièrement en étant par monts et par vaux comme c’était actuellement le cas – le problème venait simplement de lui et de ses ambitions. Elles se situaient clairement ailleurs, et conféraient au jeune homme une certaine admiration face à une Heidi qui vivait à l’entendre d’une passion née à un âge où beaucoup ne savaient pas ce qu’ils voulaient faire « quand ils seraient grands ». « Je t’avoue que j’y suis arrivée au prix de certains sacrifices. » Il n’en doutait pas, et avait acquiescé sans faire de commentaire supplémentaire. C’était bien souvent les sacrifices qui allaient avec qui donnaient de la valeur à un fait, aussi cruel cela puisse-t-il paraître. Interrompus par l’arrivée des menus, ils avaient commandé en poursuivant leurs taquineries, l’italien mentionnant déjà un troisième rendez-vous alors que le deuxième commençait à peine, sûr de lui et de ses ambitions. « Disons que si ni ton colocataire, ni un psychopathe ne viennent interrompre notre rendez-vous, il se pourrait que j’envisage un troisième rencart. Mais uniquement pour l’amour de la nourriture italienne, bien entendu. » Sourire en coin et verre à nouveau au bord des lèvres, Vittorio avait acquiescé « Bien entendu. » Rendant ses menus au serveur après avoir commandé, l’italien avait par ailleurs glissé d’un ton faussement sérieux « Du coup tu feras attention avec le poisson, de ne pas avaler une arête. Ce n’est pas le moment de finir ce rencard-ci aux urgences. » Une fois, pas deux. Quoi qu’il n’avait aucune idée de comment s’était terminée la soirée d’Heidi après leur retour en terre ferme, la fois passée … et il n’avait pas l’intention de le demander, parce qu’au fond ce n’était pas ses oignons, et qu’elle semblait suffisamment bien entourée à ce moment-là pour qu’on imagine qu’elle était rentrée au bercail sous bonne garde.

Sans qu’il ne s’en étonne vraiment Heidi avait fini par le questionner sur ce qui le poussait à rester dans les environs, ou ce qui l’avait poussé à venir se terrer sur l’immense caillou qu’était l’Australie, en premier lieu. Et si Vittorio avait conscience que d’avoir hérité d’un colocataire et d’un boulot l’empêcher d’utiliser à tout va l’excuse du touriste qui s’attardait un peu, il n’avait jusqu’à présent jamais trouvé de mensonge convainquant pour expliquer son non-retour en Italie. Il ne pouvait même pas prétendre être tombé amoureux de Brisbane, au fond, il savait bien que même s’il y mettait toute la bonne volonté du monde il ne tromperait personne quant au fait qu’il ne se sentait pas ici comme un poisson dans l’eau, bien au contraire. Faute de mieux il avait donc décidé de jouer franc-jeu, sans pour autant se perdre en détails superflus … Il était là pour quelqu’un, et cela n’avait mené à rien, fin de l’histoire. « Pour être parfaitement honnête, je me demandais plutôt ce qui avait pu mal tourner pour que tu sois assis à cette table avec moi. » Ouvrant la bouche, comme s’apprêtant déjà à servir une pirouette verbale sur fond de plaisanterie, il l’avait plutôt laissée reprendre en voyant qu’elle allait ajouter autre chose « Ne te méprends pas, je sais que j’ai un charme incomparable et que ma compagnie est parfaitement délicieuse, mais tu devrais être en train de partager une bonne soirée au restaurant avec cette fille-là, plutôt qu’avec une quasi-inconnue. » Il aurait pu, c’est vrai … Il aurait voulu, sans doute. Mais s’il y avait bien une chose dont Vittorio était parfaitement au courant c’était que l’on n’obtenait pas toujours ce qu’on voulait, et haussant les épaules avec fatalisme il avait joué la carte de la fausse indifférence « Une chance pour moi que la quasi-inconnue soit effectivement de bonne compagnie. Je n’ai peut-être pas tout perdu. » Et puis au fond, ce n’était pas comme s’il y avait vraiment eu la moindre chance que Kaecy et lui finissent dans ce restaurant à un moment ou un autre, pas tant que l’autre faisait partie du tableau. De son tableau à elle. Tout cela n’était qu’un faux problème sans vraie solution. « Je sais qu’il y a une règle pour les premiers rendez-vous, concernant l’évocation des ex. Mais je suppose que compte tenu des circonstances un peu spéciales de nos précédentes rencontres, on peut oublier les règles de base. » Le ton d’Heidi s’était fait sérieux, plus sérieux que Vittorio ne l’aurait imaginé en évoquant ce qu’il considérait comme une anecdote de parcours, dont la jeune femme n’avait pas à se sentir concernée. « Si tu as envie d’en parler bien entendu. Sinon on peut passer à un sujet moins épineux, comme ce qu’il me faut éviter de commander pour ne pas offenser l’italien qui sommeille en toi. » Sourire gentiment narquois à l’appui, il s’était reculé pour laisser son dos rencontrer le dossier de la chaise et avait répondu du tac au tac « Pasta alla Carbonara. Je ne sais pas d’où vient cette idée stupide que de la crème ait quoi que ce soit à faire dans cette recette, mais c’est rien que de l’intox. » Voilà pour la partie non-épineuse. Mais parce que Vittorio connaissait les femmes comme n’étant jamais satisfaites tant qu’elles n’avaient pas obtenu ce qu’elles avaient en tête en premier lieu, il avait repris un brin de sérieux pour revenir sur le point précédent et y apposer sa propre conclusion « Il n’y a pas grand-chose à en dire, vraiment. Elle en avait un autre en tête, quand elle est partie, elle vit toujours avec lui … Tant mieux pour elle. » Il avait haussé les épaules, tentant d’adopter un air détaché et de ne pas songer au fait que l’envie latente de mettre son poing de la figure du type en question pour le punir du simple fait d’exister était toujours présente, également. « Et tant mieux pour moi aussi, je suppose, un peu plus et je n’apprenais jamais qu’elle n’était pas la seule chose intéressante dans les environs. » Sourire taquin et battement de cils exagéré à nouveau, tandis qu’il terminait son verre de vin et le reposait vide sur la table, laissant passer quelques secondes avant de hasarder à son tour. « Mais puisqu’on oublie les règles de base du premier rencard, je serais d’avis qu’on mette aussi un de tes ex sur le tapis … Question de parité, parait que c’est un mot à la mode en ce moment. » La grande question à ses yeux étant surtout de savoir si elle allait se défiler, maintenant. Lui était bien trop satisfait d’avoir fait dévier la conversation sur elle et non plus sur lui.
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Message(#)first second chance (heidi) EmptyMer 31 Jan 2018 - 5:16



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Sans savoir si c’était la légendaire verve des italiens ou les circonstances toutes particulières de nos premières entrevues qui avaient permis de briser la glace avec une facilité déconcertante, je me rendais vite compte que passer du temps en compagnie de Vittorio était étrangement… Plaisant ? Agréable ? Tant d’autres termes aussi positifs les uns que les autres me venaient à l’esprit à ce moment précis. A moins que cela ne soit tout simplement ce goût que nous semblions partager pour les joutes verbales et autres taquineries que je considérais fondamentales dans un contexte de séduction. Non pas que j’étais réellement venue dans ce restaurant pour le retrouver dans l’espoir de rentrer dans un véritable rapport de séduction attesté avec le jeune homme quand bien même j’avais fait l’effort de me présenter sur mon trente-et-un pour mettre toutes les chances de mon côté. Je me laissais porter par le moment présent avec une aisance déconcertante, à des années lumières des tourments que je connaissais normalement dans ce genre de situations. Et je ne pouvais nier que cette fraîcheur avait quelque chose d’appréciable. Tout comme le détail (qui n’en était pas vraiment un à mon sens) qui voulait que Vittorio ne connaissait rien de l’Heidi que j’avais été plus jeune, avant la disparition de mon frère, avant la rupture de mes fiançailles avec Dean, avant la trentaine qui se profilait à l’horizon accompagnée de ses acolytes les responsabilités. L’âge de raison que les gens aimaient à appeler le moment charnière de la vie que je m’apprêtais à traverser bon gré, mal gré. Etais-je seulement prête à me montrer raisonnable ? Rien n’était moins sûr. Et naturellement, l’idée même d’un troisième rendez-vous avec l’italien était mise sur la table, sans que je n’aie rien à y redire, tant qu’aucune urgence ne venait interrompre cette deuxième entrevue. « Du coup tu feras attention avec le poisson, de ne pas avaler une arête. Ce n’est pas le moment de finir ce rencard-ci aux urgences. » soulevait justement le jeune homme, me tirant un petit sourire amusé. « Puisse le sort nous être favorable ce soir. » Parce que si j’avais été un temps soit peu superstitieuse, je ne doutais pas un instant que l’issue au mieux écourtée, au pire tragique de nos précédentes rencontres, m’aurait laissé croire que l’univers cherchait à nous mettre des bâtons dans les roues. Et m’étonnant presque moi-même d’avoir attendu aussi longtemps avant de poser la question qui me brûlait les lèvres, j’écoutais Vittorio mettre cartes sur table quant à la véritable raison qui le poussait encore aujourd’hui à rester à Brisbane. La quête d’un amour passé qui s’était soldé par une déception amoureuse. Un domaine qui ne m’était que trop familier sans que je n’aie la prétention de me faire experte en la matière. Je ne pouvais néanmoins m’empêcher de pousser la curiosité jusqu’à lui faire remarquer que je m’étonnais quand même de le savoir à cette table en ma compagnie plutôt qu’aux côtés de celle pour qui il avait manifestement traversé la moitié de la planète. « Une chance pour moi que la quasi-inconnue soit effectivement de bonne compagnie. Je n’ai peut-être pas tout perdu. » J’acceptais le compliment sans me faire prier, le gratifiant au passage d’un sourire sincère en répondant un petit « Peut-être bien. » prononcé du bout des lèvres.  Je poussais néanmoins mon indiscrétion jusqu’à lui demander s’il était disposé à s’étaler un peu plus sur le sujet où s’il préférait que nous nous en tenions à des débats culinaires pas moins intéressants pour autant (après tout, je ne rechignais pas à l’idée de le laisser me faire voyager à travers les spécialités culinaires de son pays natal où je n’avais encore jamais eu la chance de pouvoir poser mes valises). « Pasta alla Carbonara. Je ne sais pas d’où vient cette idée stupide que de la crème ait quoi que ce soit à faire dans cette recette, mais c’est rien que de l’intox. » répondait-il alors à mon interrogation silencieuse ou saisissant à la volée la porte de sortie que je lui avais tendu sur un plateau d’argent. Loin de moi l’idée de le forcer à parler de sujets qu’il ne se sentait pas près à aborder. Pourtant, il revenait de lui-même sur le sujet épineux évoqué précédemment : « Il n’y a pas grand-chose à en dire, vraiment. Elle en avait un autre en tête, quand elle est partie, elle vit toujours avec lui … Tant mieux pour elle. » Un sourire un peu désolé mais sans la moindre once de pitié se peignait sur mes traits. A en juger parce que j’avais découvert jusqu’ici, je ne doutais pas que le bel italien parviendrait sans trop de difficultés à retomber sur ses pattes, trouvant sous peu chaussure à son pied. « Et tant mieux pour moi aussi, je suppose, un peu plus et je n’apprenais jamais qu’elle n’était pas la seule chose intéressante dans les environs. » Je riais un peu en écho à son sourire taquin avant de contre-attaquer, presque présomptueuse de penser qu’il faisait référence à ma personne de façon indirecte : « Je ferai semblant de ne pas m’offusquer de n’être qu’une chose. » Je tendais ensuite la main pour attraper mon verre face à moi et le porter à mes lèvres alors que Vittorio reprenait : « Mais puisqu’on oublie les règles de base du premier rencard, je serais d’avis qu’on mette aussi un de tes ex sur le tapis … Question de parité, parait que c’est un mot à la mode en ce moment. » Jugeant que c’était de bonne guerre puisque c’était moi qui avait lancé les premières offensives dans ce domaine et qu’il aurait été bien malhonnête de ma part de choisir de ne lui donner matière à se mettre sous la dent à son tour, je m’attelais donc à répondre. « Il n’y a pas une règle de l’univers qui stipule qu’on ne peut être épanouie dans son travail et heureuse en amour à la fois ? » soulevais-je alors avec une pointe de malice dans le regard. Dans le domaine des déceptions amoureuses, j’en connaissais un rayon et je prenais un instant le temps de la réflexion pour savoir laquelle de mes désillusions j’allais bien pouvoir choisir d’exposer à l’italien. « Quand je te parlais de sacrifices un peu plus tôt… » commençais-je alors, évoquant la conversation au sujet de mon métier épanouissant mais aussi très prenant et exigeant dans la mode que nous avions eues quelques instants auparavant. « J’ai, pendant quelques années, abandonné ce rêve d’enfant que j’avais. Parce que ce n’était pas compatible avec les ambitions professionnelles de mon petit-ami de l’époque. Je l’ai suivi, pendant presque dix ans, persuadée que l’idée d’avoir d’un mariage épanoui, une jolie maison et de beaux enfants, comblerait sans peine ce que j’avais laissé derrière moi. » C’était là le modèle que mes parents m’avaient imposé, me permettant de grandir au sein d’une famille heureuse où tout le monde semblait y trouver son compte. J’avais aspiré à en faire de même, plaçant donc ma relation avec Dean comme prioritaire par rapport à ce qui aurait judicieux de faire professionnellement parlant pour moi, quittant Sydney pour Adelaide sans même y réfléchir à deux fois. « Puis la réalité m’a rattrapé de la façon la plus brutale qui soit. » Je ne savais toujours pas aujourd’hui combien de temps je m’étais voilée la face, effrayée à l’idée de me rendre à l’évidence que sans élément déclencheur, je serai peut-être toujours coincée dans cette routine aussi rassurante qu’insipide à l’heure actuelle. « Je me suis réveillée un matin sans me reconnaître. J’avais l’impression d’étouffer et de ne plus me reconnaître. » Je me souvenais de ce sentiment effrayant de n’avoir l’impression de n’être qu’une figurante dans le film de ma propre vie, un vulgaire pantin sans âme ayant abandonné tout ce qui le faisait vibrer auparavant. « J’ai tout plaqué, du jour au lendemain. Et je suis revenue à mes racines, ici, à Brisbane pour essayer de rectifier le tir. » Je n’étais pas fière de la façon dont j’avais géré les choses, notamment vis-à-vis de ma relation avec Dean qui, bien qu’étant devenu un autre homme, satisfait de sa vie et prenant son entourage pour acquis, n’avait pas un mauvais fond. « J’étais tout envoyé valser, maison, mariage, futur mari sûrement parfait, très certainement l’une de mes rares chances de ne pas finir vieille fille. Mais au moins, je vis. » concluais-je, rougissant un peu en me rendant compte que je lui tenais le crachoir depuis plusieurs minutes maintenant. Mais sauvée par le gong, c’était le serveur qui s’approchait de nous à nouveau, nos plats en main. Il plaçait nos assiettes respectives face à nous et l’odeur alléchante me mettait aussitôt l’eau à la bouche. Je m’emparais sans trop tarder de mes couverts, non sans oublier de gratifier Vittorio d’un petit « Buon appetito » (certainement les seuls mots que je connaissais en italien) que je faisais suivre, sur le ton de la plaisanterie par : « J’espère que tu as ton brevet de secourisme, au cas où. » en référence aux arêtes de poissons qu’il avait mentionné un peu plus tôt.
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Message(#)first second chance (heidi) EmptyVen 16 Fév 2018 - 14:27

C’était assez ironique, qu’il soit plus enclin à mentionner la demi-rupture avec Kaecy que la non-relation qui le liait à Liviana, quand la première faisait clairement de lui un plus grand imbécile. Et ce n’était pas l’une ou l'autre, au fond, c’était l'assemblage des deux qui le retenait presque contre son gré dans cette ville, l’attachait de liens invisibles à Brisbane quand il n'avait pourtant eu cesse de répéter à quel point il détestait cette ville. Ce pays. Cet hémisphère, même. Il restait là, à se terrer comme un lâche à quelques rues, quelques quartiers seulement des deux femmes qui avaient justifié qu’il saute dans un avion sans réfléchir, et il ne faisait rien. Absolument rien. Si ce n’était se répéter et affirmer à qui voulait bien l’entendre que ce n’était pas important, qu’il avait mieux à faire, autre chose à penser. « Peut-être bien. » Mais malgré l’affirmation la sauce ne prenait pas, elle n’était pas convaincue, pas assez en tout cas pour se soustraire à la volonté de gratter la surface, de creuser pour obtenir ce qu'elle croyait presque à sa porté. Tout en lui donnant une porte de sortie factice dans laquelle Vittorio s’était engouffré sans tact, et sans oser faire croire qu’il ne voyait pas clair dans son jeu et ses intentions. Probablement que son honnêteté soudaine ne venait que de là, de ces faux-semblants qui n’en étaient pas. Et il avait expliqué finalement, à demi-mots, et toujours avec cette allure de tout prendre à la légère parce qu’on ne l’atteignait pas, lui, pas même en s’appelant Kaecy, ou Liviana, ou Dieu sait qui. « Je ferai semblant de ne pas m’offusquer de n’être qu’une chose. » L’acidité tempérée par un sourire camouflé derrière son verre, Heidi avait arraché à l’italien un autre sourire, narquois, et la brièveté d’un clin d’œil tandis qu’il la gratifiait d’un « Mais une jolie chose. » et goûtait à son propre verre avec une lenteur calculée. Tout juste le temps pour lui de formuler l’interrogation qu’il comptait bien lui renvoyer, comme on renvoyait la balle d’une conversation remise en jeu. Elle semblait trop intéressée pour ne pas avoir ses propres déboires à compter, ses propres péchés à confesser. « Il n’y a pas une règle de l’univers qui stipule qu’on ne peut être épanouie dans son travail et heureuse en amour à la fois ? » Probablement que si, et on appelait cela le sens des priorités. Mais plutôt que de le lui faire remarquer l'italien avait préféré la laisser poursuivre, et lui offrait toute son attention « Quand je te parlais de sacrifices un peu plus tôt … J’ai, pendant quelques années, abandonné ce rêve d’enfant que j’avais. Parce que ce n’était pas compatible avec les ambitions professionnelles de mon petit-ami de l’époque. Je l’ai suivi, pendant presque dix ans, persuadée que l’idée d’avoir d’un mariage épanoui, une jolie maison et de beaux enfants, comblerait sans peine ce que j’avais laissé derrière moi. » Il avait arqué un sourcil, plus intéressé par le Mais qui viendrait ensuite – et il y avait forcément un Mais – que par la toile de vie proprette qu’elle venait de dépeindre en quelques mots bien choisis. « Puis la réalité m’a rattrapé de la façon la plus brutale qui soit. » Léger signe de tête, comme un évidemment muet. « Je me suis réveillée un matin sans me reconnaître. J’avais l’impression d’étouffer et de ne plus me reconnaître. J’ai tout plaqué, du jour au lendemain. Et je suis revenue à mes racines, ici, à Brisbane pour essayer de rectifier le tir. » L’ayant écouté jusqu’à la fin en ne cachant pas la pointe de satisfaction que lui inspirait l’issue – heureuse ou malheureuse, tout dépendait du point de vue – de son histoire, il avait reposé son verre sur la table et offert un regard intéressé doublé d’un ton léger mais non moins sérieux « Maintenant je suis définitivement tenté par un troisième rencard. » Parce qu’elle lui plaisait, cette façon de penser. Cette façon d’assumer et de s'assumer, dans sa volonté de poursuivre une carrière et d’en faire sa priorité. « Mais j’ai toujours pensé que les sacrifices étaient une nécessité. Ils donnent de la valeur à l’accomplissement. » Et de hausser les épaules en se calant sur le dossier de sa chaise, comme si la recette était enfantine, le mode d’emploi infaillible. Ce n’était pas tant qu’il se foutait des dommages collatéraux, mais ils ne valaient pas la satisfaction de la réussite … et ainsi, sa propre relation avec Nino en était là où elle en était. Misère. « J’ai tout envoyé valser, maison, mariage, futur mari sûrement parfait, très certainement l’une de mes rares chances de ne pas finir vieille fille. Mais au moins, je vis. » Soit, et il ne pensait pas avoir besoin de lui demander si elle regrettait sa décision pour avoir la réponse à sa question : elle n'en avait simplement pas l'air. Aussi s’était-il contenté d'arguer avec un brin d’amusement « Il y a quand même un gouffre entre mariée et vieille fille, j’espère que tu es au courant ? » avant que le retour du serveur avec leurs plats ne coupe court à la conversation. Observant avec une dose de délectation le poisson et les haricots verts joliment présentés dans son assiette, il avait jeté un œil à celle d’Heidi par curiosité et relevé les yeux vers elle lorsqu'elle l’avait gratifié d’un « Buon appetito. » maladroit mais d'autant plus attendrissant. « Grazie e buon appetito anche a te. » Glissant un clin d’œil à la réponse, un rire lui avait échappé lorsqu'elle avait questionné sans sérieux mais avec prestance « J’espère que tu as ton brevet de secourisme, au cas où. » Se donnant l'air d’y réfléchir à deux fois, il l’avait désignée de la pointe de sa fourchette pour enchérir « J’espère pour toi. » avant d’entamer son poisson et de la laisser sur ce faux suspens. Intéressés un temps chacun par leur contenu de leur assiettes, il avait silencieusement – religieusement – profité de leur repas avant que Vittorio, la pointe de curiosité jamais très loin, ne se risque à questionner du bout des lèvres après les avoir essuyé avec sa serviette « Et ce futur mari sûrement parfait … Tu sais ce qu’il est devenu ? Tu ne l’as jamais revu ? » Parce qu’à l’écouter il y avait un goût d’inachevé certain, au moins chez lui, peut-être chez elle. Le goût des histoires qui s’étaient terminées sans conclusion.
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Message(#)first second chance (heidi) EmptyMar 27 Fév 2018 - 6:28



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Transgressant tous les codes préétablis des premiers rendez-vous, nous en étions venus à évoquer nos histoires passées (ou non) respectives, mettant à mal le grand tabou des ex avec une facilité déconcertante quand le sujet n’avait rien de bien joyeux. Il me permettait d’assouvir une certaine curiosité indéniable quant à l’objet de son émigration en Australie et rapidement, c’était mon tour de jouer cartes sur table. Je me livrais alors, évoquant avec un étrange recul sur la situation, mes états d’âmes quant à ma relation avortée avec Dean. J’avais toujours fait en sorte de glisser ce sujet sous le tapis, espérant qu’en tournant le dos au problème, il cesserait d’exister. Je m’étais presque toujours évertuée à n’évoquer ma rupture de fiançailles qu’à demi-mots, répondant de façon évasive, même auprès de mon plus proche entourage qui connaissaient tous l’histoire de Dean & Heidi. Et sûrement rassurée par l’absence de jugement qu’il pouvait porter sur ma relation avec le Maguire, je parvenais pour la première fois à exprimer mes idées avec clarté, levant légèrement la brume qui planait sur mes sentiments pour l’avocat australien. Et alors que j’évoquais certainement là l’une des plus grossières erreurs de mon existence selon les points de vue, la réponse de Vittorio me prenait de court : « Maintenant je suis définitivement tenté par un troisième rencard. » J’étais tellement surprise que j’étais venue pouffer de rire, sans même avoir le temps de me retenir. « Un penchant certain pour les fugitives ? » lui demandais-je, encore hilare, alors que me revenait en tête le début de notre entrevue : « Je vais vraiment finir par croire que c’est bien Bruce Wayne en face de moi. » avais-je alors ajouté, un sourire en coin creusant une fossette dans ma joue. « Mais j’ai toujours pensé que les sacrifices étaient une nécessité. Ils donnent de la valeur à l’accomplissement. » J’avais lentement hoché la tête, après avoir pris le temps de la réflexion un instant. Je supposais qu’il avait raison, que c’était d’ailleurs la raison pour laquelle, je ne parvenais pas à regretter mon geste en soi si je regrettais la forme qu’il avait prise. Je n’avais jamais été aussi épanouie que depuis que je menais mon rêve d’enfant, depuis que je n’avais plus de comptes à rendre à personne, à l’exception de mon banquier qui faisait régulièrement des syncopes face à mes revenus drastiquement instables. J’avais un instant repris la parole pour apporter une dernière précision qui me semblait essentielle : celle que j’avais enfin repris mon existence en main, que je ne laissais plus quiconque décider de mon bonheur et de quoi serait fait mon avenir, à deux doigts de paraphraser les derniers vers du poème Invictus de William Ernest Henley, et n’oubliant pas de lui glisser comment je me voyais d’ici quelques années, seule avec pour seule compagnie mon chien. « Il y a quand même un gouffre entre mariée et vieille fille, j’espère que tu es au courant ? » A nouveau, je m’étais mise à rire doucement. « Bien-sûr, mais c’est que tu ne connais pas mes autres déboires amoureux. Je réserve ces histoires pour les prochains rencarts. » soulignais-je alors, continuant de jouer sur ces futurs rendez-vous qui se profilaient doucement à l’horizon, les uns après les autres avec un naturel déconcertant mais rafraîchissant. Et des histoires à raconter, j’en avais encore en stock, si on pensait à ma relation tumultueuse et rocambolesque avec Elio et à mes retrouvailles récentes avec Matt. Je songeais en mon for intérieur que ma vie sentimentale était définitivement un champ de ruine, mais face à Vitto, cela ne me semblait plus aussi dramatique qu’à l’accoutumée. Les plats nous étaient finalement servis et après avoir tenté de souhaiter à l’italien un bon appétit dans sa langue natale, je l’avais écouté me répondre avec aisance, sa voix comme une douce musique à mes oreilles : « Grazie e buon appetito anche a te. » Et dans une moue définitivement mutine, j’étais presque venue ronronner : « Définitivement très sexy. » avant de venir plaisanter sur ses compétences en secourisme. « J’espère pour toi. » qu’il avait répondu avant que nous ne nous lancions dans la dégustation de nos plats respectifs. « Et ce futur mari sûrement parfait … Tu sais ce qu’il est devenu ? Tu ne l’as jamais revu ? » était-il finalement venu m’interroger, brisant le silence presque religieux qui s’était installé entre nous pendant que nous mangions. Son insistance sur les termes que j’avais précédemment employés ne m’échappait pas, quand bien même je choisissais de ne pas la relever, pour répondre plutôt à sa question en toute honnêteté : « Je ne l’ai pas revu depuis deux ans non. Aux dernières nouvelles, il était toujours à Adelaide, où je l’ai laissé. » Je me gardais de mentionner que j'avais échangé quelques appels avec lui, pas certain que cela soit d'un grand intérêt. « D’ailleurs, c’est un avocat lui aussi. Qui sait, peut-être qu’un jour sur un affaire tu auras l’occasion de lui botter les fesses. » plaisantais-je, ne pouvant m’empêcher comme toujours d’alléger la gravité d’une discussion à l’aide d’une petite blague lancée l’air de rien. La suite du repas s’était déroulée sans anicroche, la discussion suivant son cours avec naturel, l’italien me surprenant toujours par sa verve et ses taquineries qui me plaisaient indéniablement. Nos plats avaient rapidement été terminés puis débarrassés. Et nous avions partagé un dessert accompagné d’un dernier verre avant de payer l’addition. Quittant l’établissement côte-à-côté, le fatidique moment des adieux se profilait à l’horizon. « J’ai passé une excellente soirée, merci. » lui glissais-je alors en lui faisant face juste devant la porte du restaurant, sur le trottoir. C’était tout ce dont j’avais besoin en ce moment, des moments simples qui me faisaient du bien. J’étais presque déçue que l’heure de rentrer chez moi soit arrivée, pas pressée de quitter Vittorio dont la compagnie m’était agréable. « J’habite à quelques rues d’ici, tu pourrais peut-être me raccompagner ? » suggérais-je, l’air presque innocente si un sourire taquin n’étirait pas mes lèvres, trahissant mes véritables intentions. Je n’avais pas la moindre honte à essayer d’éterniser un peu cet instant. Restait à savoir si l’italien partageait, ou non mes envies. « Et si tu acceptais, je pense que ça serait un bon point pour toi à propos de cette histoire de troisième rencart. » la taquinais-je, sourire en coin à l’appui.
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Message(#)first second chance (heidi) EmptyMer 14 Mar 2018 - 2:01

Elle semblait s’en amuser, de cette tendance qu’il semblait avoir à ne pas condamner et même à approuver cette idée de fuite en avant, cette décision de revenir à ses premiers rêves en abandonnant ceux qu’elle pensait avoir construits au passage sans être certaine de pouvoir s’en satisfaire éternellement. Et c’était ironique en y pensant, de le voir approuver ici et jeter la pierre du côté de Kaecy qui, au fond, l’avait fui pour suivre un instinct, pour répondre à une impression qu’elle était attendue ailleurs et devait s’y rendre. C’était paradoxal, probablement insensé, impossible à expliquer si on lui demandait la moindre justification, mais puisqu’Heidi n’avait ni la connaissance suffisante de son passif ni la capacité à lire dans les pensées sa réflexion ne lui avait arraché qu’un rire, et un « Un penchant certain pour les fugitives ? Je vais vraiment finir par croire que c’est bien Bruce Wayne en face de moi. » auquel Vittorio n’avait répondu qu’avec un clin d’œil et un sourire entendu, comme s’il avait dans l’idée de laisser planer le mystère et de continuer à jouer le jeu. Reste que, suite à cette fin de relation aussi malheureuse que radicale, l’australienne ne semblait plus se faire grande illusion quant à son avenir amoureux, passant ainsi de son propre aveu de la future épouse à la probable célibataire éternelle qui finirait sa vie « vieille fille » - selon ses propres mots. Un raccourci un peu rapide, du point de vue de l’italien, qui n’avait pas manqué de le faire remarquer du bout des lèvres. « Bien-sûr, mais c’est que tu ne connais pas mes autres déboires amoureux. Je réserve ces histoires pour les prochains rencarts. » Et outre le sourire entendu qu’ils avaient échangé, Vitto avait affiché un regard satisfait, celui d’être officieusement arrivé à ses fins en obtenant la possibilité d’un rendez-vous supplémentaire qui ne soit pas uniquement une plaisanterie de répétition. « Bien. Je note. » qu’il avait alors répondu, le clin d’œil amusé en prime, alors que la venue de leurs plats respectifs les interrompait et laissant un temps la conversation en suspens. Heidi s’essayant à la langue de Dante pour souhaiter un bon appétit avait quelque chose d’amusant, attendrissant, et après avoir répondu à son tour dans la langue et ri du « Définitivement très sexy. » obtenu en retour, l’un et l’autre s’étaient enfin mis à la dégustation, l’estomac de Vittorio ravi d’obtenir enfin gain de cause après le repas de midi qu’il n’avait pas pris le temps de prendre. Les assiettes diminuant tranquillement, l’italien reconnaissant intérieurement que Bob avait été de bon conseil au moment de lui suggérer l’adresse de ce restaurant, le silence d’Heidi lui était malgré tout apparu comme songeur au fil des minutes, et la curiosité sans doute un peu trop piquée il s’était entendu questionner à propos de cet homme presque abandonné devant l’autel. « Je ne l’ai pas revu depuis deux ans non. Aux dernières nouvelles, il était toujours à Adelaïde, où je l’ai laissé. » avait-elle alors simplement admis, avec ce petit air à peine perceptible de c’est la vie dans le regard. « D’ailleurs, c’est un avocat lui aussi. Qui sait, peut-être qu’un jour sur une affaire tu auras l’occasion de lui botter les fesses. » Piquant la pointe de sa fourchette dans son poisson, Vittorio avait laissé échapper un léger rire, un brin plus incertain qu’il ne l’aurait souhaité peut-être. Cela lui manquait affreusement, la vie d’homme de droit, et pourtant cela lui donnait aussi de plus en plus l’impression d’être derrière lui et d’appartenir à quelque chose qu’il ne valait peut-être mieux pas remuer. « Qui sait, si les cours du soir finissent un jour par devenir une véritable option. » avait-il alors simplement répondu avec légèreté, pas encore certain de vouloir envisager cela de façon sérieuse, pas vraiment certain de vouloir commencer à faire des projets impliquant que l’Australie soit un véritable chapitre et non plus seulement un entre-deux. En restant en tout cas l’un et l’autre là pour ce qui était des sujets qui fâchaient, tous les deux avaient terminé leur repas dans la bonne humeur et la légèreté, l’italien surpris de réaliser qu’au milieu du boxon monumental apporté par l’attentat sur ce bateau, ses déboires avec Nino, avec Liviana, ce petit intermède faisait plus de bien que prévu. « J’ai passé une excellente soirée, merci. » avait de son côté fait savoir la jeune femme tandis que, le repas terminé, ils avaient regagné l’extérieur. La pluie qui avait manqué leur tomber sur le coin du nez à leur arrivée semblait avoir dit son dernier mot, et bien qu’encore vaguement humides les rues semblaient avoir déjà oublié l’épisode. « J’habite à quelques rues d’ici, tu pourrais peut-être me raccompagner ? » Sourire en coin, elle avait ajouté comme pour plaider sa cause « Et si tu acceptais, je pense que ça serait un bon point pour toi à propos de cette histoire de troisième rencart. » Et dodelinant la tête avec l’air de faussement peser le pour et le contre, il avait malgré tout fini par répondre « Dans ce cas, je ne voudrais pas qu’on puisse dire que je n’ai pas mis toutes les chances de mon côté. » En plus d’un clin d’œil amusé, l’italien avait offert son bras puis s’était laissé guider par Heidi jusqu’à son adresse, effectivement à quelques rues seulement du lieu où, sans le savoir, Vittorio lui avait donné rendez-vous pour le dîner. « Tu vois, toute une soirée à mes côtés, et ni imprévu ni mauvaise surprise à la clef cette fois-ci … Je crois qu’on peut dire qu’on a vaincu la malédiction. » Marquant une pause, et fronçant les sourcils l’air exagérément soucieux, il avait malgré tout ajouté « Enfin … Envoie-moi quand même un message une fois que tu auras atteint ton canapé. Comme ça je serai sûr que tout cela ne s’est pas terminé par une intervention des pompiers dès que j’ai eu le dos tourné. » Croisant les bras, il avait repris un air plus léger « Un point bonus si le message contient le lieu ou le jour du prochain rencard. » et finalement piqué un rapide baiser sur sa joue, avant de sourire en toute innocence et de faire deux ou trois pas en arrière, lançant un dernier « Buona notte, carina. » avant de tourner les talons, reprenant peu à peu conscience de son absence totale de sens de l’orientation, et du temps qu’il lui faudrait probablement pour retrouver le chemin du toit qu’il partageait avec son colocataire.
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