Now and then I think of when we were together, like when you said you felt so happy you could die. Told myself that you were right for me but felt so lonely in your company. That was love and it's an ache I still remember. You can get addicted to a certain kind of sadness like resignation to the end, always the end. So when we found that we could not make sense, well you said that we would still be friends. But you didn't have to cut me off, make out like it never happened and that we were nothing.
Une porte fermée. Une stature de bois, immuable, solide, stoïque, qui me nargue, alors qu’on me dit d’attendre, famille ou pas. J’ai le portable qui danse entre mes doigts, le coeur qui s’arrête pour mieux se relancer, et les idées qui se bafouillent. Il ment, il ne fait que mentir, il se moque et il rigole, je vois déjà sa silhouette tourner le coin et me balancer une remarque bien conne, sourire à deux balles en prime. Mais rien. Plus les minutes, les heures, les instants passent, et plus tout reste au même stade. Aucune nouvelle, ce bruit aussi agressant que nécessaire qui n’annonce pas de nouveaux messages, moqueries, ridicules complaintes faussées qu’il utiliserait pour me tordre le coeur en deux, s’attirer mes foudres autant que mes craintes. Je ne sais rien de la situation d’Edward que ce qu’il m’a écrit plus tôt, une soirée, un bateau, une blessure, souffle qui manque un tour. Alors j’attends, parce que je ne sais faire que ça, attendre. Noah dort 3 couloirs au-dessous, il n’a pas besoin de savoir, toutefois, je prévois déjà passer le chercher lorsqu’Ed ira mieux - il voudra le voir, ils voudront se retrouver. Depuis mon retour de Disney, depuis nos retrouvailles à l’appartement, depuis tout et rien, je n’avais pas vu mon mari, si ce n’est entre deux urgences, à distance, regards bas. Je ne multipliais pas les occasions pour des raisons évidentes, et je n’en restais pas plus rancunière non, juste insécure, distraite, distante. Un pas pressé qui attire mon attention à droite, une porte qui s’ouvre à gauche, une discussion, messe basse, au coin là, bien en évidence. Malgré l’anneau que je porte à mon doigt, personne n’est en mesure de me dire où et quand et quoi et comment tout se déroule derrière cette foutue porte, silence pesant, absence éhontée. J’étais arrivée trop tard d’avoir douté, j’avais eu le retard de celle qui roule des yeux, qui nie, qui passe à autre chose. Et maintenant, c’était en silence et triturée que je devais me montrer patiente, sage, posée. “Tout ira bien madame, nous vous dirons lorsqu’il sera réveillé.” qu’on m’avait rassurée, voyant un énième aller retour vers la machine à café considéré comme suspect. Cinq heures et des poussières plus tard, j’avais fini par descendre à la chambre de mon fils, lui parler un peu, le préparer. Je détestais ces secrets et ces non-dits, encore plus que cette situation qui me gardait entre l’arbre et l’écorce, entre le mal et le pire. Et si… et si. Même si je n’arrivais pas à donner à Edward ce qu’il voulait, ce dont il avait besoin, n’en était pas moins que je m’inquiétais. S’il lui arrivait quoi que ce soit, s’il soupirait une dernière fois sur la table d’opération, si mes dernières paroles lancées à la va vite du bout de l’index ne se résumaient qu’à une suite d’insultes croyant à sa bêtise, je… je ne me le pardonnerais jamais. Noah dans les bras, j’avais fini par retrouver mon siège face au bloc, guettant les volets battants, oeil aguerri, sentiments qui se contredisent. Je ne pouvais pas ressentir ce qui se passait, je ne pouvais pas éprouver ce qui se tramait, et c’était encore plus déplacé de le vivre et le revivre, dans l’attente de l’impossible. « Ça va bien aller maman, il nous a, nous. » qu’avait avancé Noah, tête blonde pleine d’idées et d’amour. J’avais ravalé difficilement, ébouriffant sa crinière, étouffant le reste. Si seulement il savait à quel point j’aurais aimé le lui offrir - ce nous. Puis l’horloge fait un autre tour, et je jure avoir somnolé à un moment, la paupière lourde, le coeur de travers. Encore endormie, un brin ailleurs, on me réveille d’un tapotement sur l’épaule, ralenti qui active mon fils puis relance mon sang dans mes veines. « Monsieur Fitzgerald est en salle de réveil. » je dois me faire violence pour ne pas me lever d’un trait, sentant déjà ma silhouette s'affaiblir d’avoir si peu pris soin d’elle. C’est Noah qui me précède vers la fameuse embrasure, poussant la poignée de sa paume fragile, s’engouffrant dans la pièce sombre, froide, mal-aimée. Il y entre d’abord et je passe à tâtons, ne m’y faisant toujours pas à l’ambiance de mort qui régnait dans les couloirs de l’hôpital. Puis voilà que mon regard croise le sien et que je chavire d’inquiétude. Comment en étions-nous arrivés là? « Hey… » que je souffle, assistant à mon fils qui grimpe de lui-même dans le lit d’Edward, s’installant à ses pieds les prunelles qui ne le quittent pas une seconde. « Tu nous as fait une jolie frousse, tout de même. » j’essaie de peser mes mots, de garder mes remontrances et mes excuses pour plus tard. Mes distances, ce sont elles qui dirigent le reste. « C’est quoi cette histoire dans laquelle tu t’es encore foutu? » un trait d’humour finit enfin par franchir mes lèvres, tremblantes.
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Dernière édition par Ginny McGrath le Sam 10 Juin - 20:49, édité 2 fois
After life’s fitful fever he sleeps well. Treason has done his worst. Nor steel, nor poison, malice domestic, foreign levy, nothing can touch him further. W. Shakespeare
Tout est arrivé si vite, je n’ai pas eu le temps de dire ouf que je me suis retrouvé par terre, gisant sur le sol. Cette douleur qui fut brève, rapide, s’estompa rapidement une fois mes yeux fermés. Je ne ressentais rien, j’avais l’impression de ne rien peser, j’avais l’impression de flotter avant d’être expédié dans une réalité alternative, une réalité que je me suis moi-même créée après la dernière visite de Ginny, une visite qui a sûrement marqué le début de la fin, quelque chose dont je me suis fait violence. Ce rêve était peut-être qu’une frasque de plus de la part de ma tête, de mon cœur, comme pour me faire plus mal une fois revenu à moi. Je me souviens avoir repris connaissance à quelques reprises, entendant la voix d’Heidi essayer désespérément de me faire revenir à moi, avant de mieux retourner dans ce doux et joli rêve. Depuis quand j’ai pris cette habitude de ne plus avoir confiance en moi ? Depuis quand je n’accepte plus ce que je suis, celui que j’étais avant ce mariage ? Dans ce rêve, cet état d’inconscience dans lequel je me trouvais, je n’arrivais pas à me reconnaître, je n’arrivais pas à penser que cette vie aurait pu arriver dans le monde réel, on en est tellement loin. Jusqu’à aujourd’hui je n’ai jamais ressenti cette envie chez elle d’en finir avec cette histoire, histoire qui dure depuis six ans et pourtant elle me l’a bien fait comprendre, maintenant j’attends, j’attends qu’elle revienne vers moi avec son idée bien construite afin de m’en faire part plus explicitement. Ce rêve m’a permis de quitter ce monde qui m’arrache un à un tout ce que j’ai construit petit à petit, mon lien plus qu’exceptionnel avec ma mère qui finalement a décidé de le détruire de ses propres mains, passant par ma fierté avant d’arracher, aujourd’hui, ce que j’ai cru ressembler le plus à une famille, un sentiment d’appartenance que je n’avais alors jamais ressenti. Je ne sais pas combien de temps je suis resté dans cette illusion, mais je reviens finalement à moi, à l’hôpital, la douleur à l’abdomen refaisant surface, je m’aperçois alors du pansement propre. Une opération ? Tout commence à me revenir, l’invitation, la soirée, " l’accident ". Récupérant mon portable je vois un message de Ginny : De comment ils te laissent texter du bloc opératoire ?! Arrête ça tout de suite, tu vas me faire mourir. Je ne me souviens même pas lui avoir envoyé des messages, je ne me souviens pas avoir été emmené à l’hôpital, un vrai black-out. Cette douleur est insoutenable, on a beau m’avoir opéré, j’ai cette impression, cette impression que mes viscères vont se vider sur place, je décide alors d’appeler infirmière, qui en concertation avec le médecin, décide d’augmenter ma dose de morphine. C’est alors que j’aperçois Ginny dans le couloir, s’arrêtant devant la porte de ma chambre et faisant comprendre à infirmière qu’elle était ma " femme ". Si mon cœur ne s’est pas arrêté sur la table d’opération, je ne donne pas cher de lui à cet instant. L’air grave, nos regards se croisant, je ne peux que constater une fois de plus que tout a changé entre nous. Mais c’est un autre petit bonhomme qui m’interpelle alors qu’il débarque en courant dans la chambre pour venir me rejoindre sur le lit. « No… Noah ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ? » Il s’accapare de toute mon attention… ça doit bien faire quoi… presque un an que je ne l’ai pas vu ? J’en oublie la présence de Ginny qui se décide enfin à rentrer à son tour. « Tu n’aurais pas dû l’emmener… Je ne veux pas qu’il me voie dans cet état… » À peine le temps de finir ma phrase que Noah saute à mon cou, grimaçant, la douleur était toujours présente, mais je n’arrive pas à le pousser, je n’arrive pas à me défaire de son étreinte, je préfère alors lui chuchoter à l’oreille. « Je… Je suis tellement désolé… » Il se décide enfin à se retirer, mais pour mieux s’allonger à mes côtés, ne voulant plus me quitter. « Hey… » Relevant les yeux, mon regard croise de nouveau le sien, toujours avec cet air grave, elle semble cependant essayer d’ajouter ce trait d’humour qu’elle apprécie particulièrement dans ce genre de situation. « Tu nous as fait une jolie frousse, tout de même. » Baissant de nouveau mon regard vers Noah, j me pose de nouveau cette question. Depuis quand suis-je devenu autant sentimental ? Un mot dont j’ignorais l’existence avant de faire leur rencontre et que je commence peu à peu à exclure de mes nombreux traits de caractère. « Désolé, je ne me souviens même pas t’avoir envoyé des messages… Je ne pensais pas que l’on se reverrait dans ce genre de situation… » Je ne veux pas revenir sur ce qui s’est passé, Noah n’a pas à écouter les vieux démons qui se sont emparés de nous. La douleur s’estompant peu à peu, reprenant également mes esprits, je commence à sentir que les effets de la morphine arrive. « C’est quoi cette histoire dans laquelle tu t’es encore foutu ? » « Tu en entendras sûrement parler dans les journaux. Je veux simplement oublier toute cette histoire. » Regardant de nouveau Noah qui me semble bien inquiet, je décide de lui afficher un rire bien forcé pour le rassurer, il n’a pas besoin de stress en plus, il en a déjà bien assez. « Alors mon grand, comment vas-tu ? J’espère que tu prends bien soin de ta maman ! » J’écoute alors le petit me faire part de ses aventures. Je décide de me redresser un peu malgré l’interdiction du médecin, j’aurai bien l’air con devant eux si ma plaie se réouvre. M’adressant de nouveau à Ginny, j’ai l’impression que mes paroles seront les dernières à être sensées sortant de ma bouche. « Pourquoi continues-tu à faire tout ça pour moi ? »
Now and then I think of when we were together, like when you said you felt so happy you could die. Told myself that you were right for me but felt so lonely in your company. That was love and it's an ache I still remember. You can get addicted to a certain kind of sadness like resignation to the end, always the end. So when we found that we could not make sense, well you said that we would still be friends. But you didn't have to cut me off, make out like it never happened and that we were nothing.
Il avait mauvaise mine. En même temps, à quoi est-ce que je m’attendais? J’essaie de rester de glace, stoïque, impassible, et la petite main de Noah trouve la mienne, les doigts glacés qui s’y accrochent avec l’attente qui vient à travers. Puis, il ne serre plus du tout, et il me précède, il s’élance de toutes ses forces et atterrit là où ça compte, là où il voulait aller depuis que je m’étais fait violence et que je lui avais dit ce qui se passait l’étage d’en haut. « J’habite ici, je sais tout ce qui s'y passe! » qu’il s’exclame, sens de l’humour, et si fier de sa blague. L’ironie du truc m’arrachant un serrement de cœur au passage. La mère en moi lutte entre l’attendrissement de voir sa candeur, et l’impuissance de ne pas encore avoir réussi à faire quoi que ce soit de concret pour le sauver. Edward est déboussolé, Edward en perd le souffle et j’esquisse un pas dans leur direction pour calmer le bonhomme qui déjà l’enlace, mais la scène me semble trop méritée pour y faire quoi que ce soit. Noah s’ennuyait profondément d’Ed, et je n’allais pas causer plus de mal que ce que je ferais bientôt, en lui disant ce dont tout ceci retourne. « Il ne m’a pas donné le choix. » je ris faiblement, mon regard bienveillant caressant la silhouette de Noah à distance. « Je ne sais pas d’où il tient ça, de n’en faire qu’à sa tête. » un sourire fin se dessine sur mes lèvres. Si Noah n’avait pas une once d’ADN appartenant au Fitzgerald, il n’en était pas moins calqué en de nombreux points au jeune homme. Ils avaient tout de même vécu ensemble et grandit tous les deux durant 4 bonnes années, assez pour que le gamin développe quelques ressemblances. « Désolé pour quoi?! Tu vas bien là, non? » je sursaute, la voix cristalline de Noah trahissant la confession qu’Edward semble lui avoir fait discrètement à l’oreille. Mon fils avait cette intelligence et cette rapidité d’esprit qui le démarquait des autres enfants – il avait dû grandir, vieillir, se responsabiliser plus vite que la majorité des petits garçons, et même si cela n’avait pas toujours été facile n’en restait qu’aujourd’hui, il arrivait à comprendre plus vite la gravité de tout, les éléments qui se mouvent autour de lui et leurs raisons. « Oui, il va bien maintenant. » que j’insiste, me voulant rassurante, appuyant mes mots d’un regard voilé vers Edward, cherchant son approbation. Faites que ce soit vrai. Je retiens un rire lorsqu’il avance n’avoir aucun souvenir de ces fameux messages qui m’ont guidée ici. Complètement irréalistes, sortis de nulle part, j’avais tout mis en veille, en berne pour le rejoindre, comme si c’était la seule chose logique, importante, essentielle à faire. Même si je ne le croyais pas, même si je voyais la blague et la stratégie d'horreur qui fonctionnaient comme de rien, même si j’étais persuadée qu’il m’attendrait au détour d’un couloir avec ce sourire de petit con qu’il arborait since day one, j’étais venue. J’avais eu la frousse, j’avais demandé à être informée, j’avais attendu. Des heures. Pourquoi? « On a toujours été très doués pour les situations extrêmes de toute façon. » j’avais l’impression que chacune de nos altercations avait toujours une teinte différente, exagérée, propre. On n’avait jamais fait les choses à moitié, et même si le masque, si la frasque de nos parents avait couvert le reste, nous avions toujours été les joueurs principaux. Ceux qui mènent la danse, aussi maladroits et incertains pouvions-nous être. « Par contre, tu as utilisé la frime de la perte de mémoire une fois, là. Que je ne te reprenne pas à la ressortir lorsque ce sera à ton avantage. » malicieuse, je finis par rejoindre Noah et Edward, mes doigts enlaçant les barreaux formant le pied du lit. Ils semblent s’être installés confortablement tous les deux, et je préfère de loin observer le spectacle que m’y imposer. Qui sait combien de temps ce climat de calme durera – son récent accident ne me le confirmait que trop. Voilà même qu’il le mentionne, les journaux promettant de couvrir l’histoire. « Oublions, alors. » j’ai tout sauf envie que Noah fasse des cauchemars en imaginant Edward dans une situation d’horreur, et je profiterai des informations qu’il m’a données et de ce que les actualités auront à dire pour compléter le récit. L’important ici, c’est qu’il reprenne des forces. On éclaircira à un autre moment. Muette, je souris lorsque Noah s’élance en héros pour répondre aux questions d’Edward. Petit cœur. « Je lui ai fait un dessin l’autre fois, j’pense que je commence à être meilleur avec le fusain. » c’était pas tout à fait ça, mais il y avait de l’espoir. « Je t’en ai fait un aussi, mais c’était avant de venir. Attends. » sa petite main potelée se tend vers moi, sachant que je garde le papier précieusement plié dans ma poche. Complice, je lui donne ce qu’il demande, mon regard s’accrochant à celui d’Edward. « Maman a dit qu’avec tes blessures faudrait attendre encore un peu avant d’avoir un chien. C’est ok, j’suis patient. Tu veux l’appeler comment? » sur la feuille tracée qu’il offre à Edward, on peut facilement voir notre petite famille, additionnée d’une grosse boule de poils. Le cliché me laisse pantoise, sachant toute l’ironie qui s’en dégage, à commencer par Noah qui jongle comme un guerrier entre la vie et la mort. « Il a vu un documentaire sur les chiens à travers le monde et ça l’a tout retourné. » que j’explique, petit être sensible qui commente le dessin à un Edward attentif. Allant chercher de l’eau, laissant le bambin babiller, je reviens avec un verre plein que je tends au Fitzgerald, distraite. La journée était si belle, que laisse deviner le soleil derrière les rideaux. Noah en mission retouches canines, il a les yeux rivés sur le brun qu’il a sorti de sa poche pour poursuivre son dessin alors qu’Edward s’adresse maintenant à moi. Doucement, dans l’attente. « Parce que 6 ans, c’est pas rien. » qui glisse tout seul, malgré tout ce qu’il peut croire, malgré tout ce que j’ai pu dire. « Et parce que tu l’as assez fait pour moi. Là, c’est ton tour. Profite. » mon humour noir a envie d’ajouter le temps que ça passe, or, je trouve la remarque lourde de sens sachant les papiers qui dorment dans mon atelier. Restons-en aux bases. « Comment tu te sens? » que j’aborde finalement, mes pupilles détaillant l’étendue visible de ses blessures, me rapprochant un peu plus de lui, de l’endroit où sa tête est faiblement posée.
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Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Now and then I think of when we were together, like when you said you felt so happy you could die. Told myself that you were right for me but felt so lonely in your company. That was love and it's an ache I still remember. You can get addicted to a certain kind of sadness like resignation to the end, always the end. So when we found that we could not make sense, well you said that we would still be friends. But you didn't have to cut me off, make out like it never happened and that we were nothing.
Aujourd’hui serait le jour qui marquerait le début du reste de sa vie. C’était avec cette pensée en tête qu’Ezra s’était levé, ce matin là, étonnement tôt par rapport à son habitude. Comme animé d’une motorisation interne encore inconnue jusque maintenant, qu’il expérimentait pour la première fois. Aujourd’hui se devait d’être un jour spécial, un jour à part. Quelque-chose qui le marquerait à jamais. Ginny lui avait promis qu’aujourd’hui, il rencontrerait Noah. Pour de vrai, officiellement. Il allait pouvoir regarder son fils dans les yeux, le prendre dans les bras, sentir son odeur, éprouver son amour à son égard. A partir d’aujourd’hui, il pourrait tenter de ne plus seulement être père mais aussi être un papa. Après tout ce temps, après toutes ces emmerdes et ces chemins détournés, ils allaient pouvoir enfin nouer les liens qui auraient du faire partie de leurs vies depuis le début. Alors bien sur, le coeur était lourd et les mains étaient moites. Bien sur que la respiration se faisait de plus en plus courte, rapide, alors que la voiture du jeune homme venait se garer sur le parking de l’hôpital - un parking qu’il ne connaissait que trop bien et surement pas pour les bonnes raisons. Son fils, il l’avait déjà entraperçu, allongé sur ce lit, si frêle, si petit. Bien sur qu’il aurait voulu rester à ce moment là, qu’il aurait voulu faire plus et surtout faire mieux. Mais il ne le pouvait pas car ce n’était pas simplement eux trois qui étaient engagés dans cette histoire. C’était plus compliqué. Il avait alors freiné tous ses sentiments et envies en espérant que le jour où il pourrait le voir de nouveau arriverait. Il était arrivé. Le doigt qui appuyait sur l’ascenseur pour indiquer l’étage envoyé quelques jour plus tôt par message par Ginny. Une chambre dans un couloir, ça pouvait être innocent; même si dans un hôpital ça ne l’était que rarement. Mais pour Ezra, cette porte de bois représentait bien d’autres choses - des choses volées, réprimées, anéanties, volées. Il allait pouvoir enfin laisser un peu de lumière entrer dans son coeur; la lumière de l’espoir. La main tremblante, il vint alors cogner délicatement trois petits coups sur le dos du bois, attendant qu’un bruit, une remarque, une attention soit faite à son égard de la part d’une des personnes se trouvant de l’autre côté de cette porte. Bien sur, il espérait fortement qu’Edward ne serait pas de la partie - après tout, légalement, il se devrait d’être là mais Ezra n’avait qu’une image biaisée, entachée de ce jeune homme qui avait servi de père pour son fils durant ces années; de cette personne qui avait pris Ginny pour acquis alors que son coeur à lui la pleurait jours et nuits. Mais les secondes passaient et rien ne se manifestait. Quelques coups supplémentaires furent apposés mais aucun retour ne put être descellé. « Vous cherchez quelqu’un en particulier monsieur ? » Retenant un léger sursaut, Ezra se tourna vers la jeune femme qui, souriante, venait de lui adresser la parole. Son badge indiquait qu’elle faisait partie de l’équipe infirmière de l’étage et instinctivement Ezra se sentit plus rassuré. « Je cherche Ginny McGrath. La maman de Noah McGrath, il est dans cette chambre normalement. » Fronçant légèrement les sourcils, Ezra jeta un regard de nouveau vers son téléphone pour vérifier qu’il ne disait pas d’énormité. Mais Ginny lui indiquait clairement la chambre 214, devant laquelle il se tenait. Il reporta alors son regard vers la jeune infirmière qui semblait désolée désormais. Alors, pendant un instant, il sembla à Ezra que son coeur s’arrêta de pomper. Parce-qu’un regard désolé, dans son esprit, ne semblait vouloir dire qu’une seule chose de la part d’un soignant et il ne voulait pas que ce soit ça, il n’était pas prêt. Il avait déjà du rassembler beaucoup d’efforts pour venir jusqu’ici, après tout ce qu’il s’était passé - même si de ce son côté ce n’était rien comparé aux aventures de Ginny -, alors non il n’était en aucun cas prêt à attendre ce genre de nouvelle. « Qu’est-ce que c’est ? » Des annonces de la sorte, on lui en avait déjà fait durant ses courtes années de vie, et non, il n’était pas prêt, il le sentait, le savait. « Noah et sa mère vont bien, ne vous en faites pas. Vous êtes lié à eux de quelle façon ? » Ezra commença au début par ouvrir délicatement les lèvres, avant de se retenir. Il ne savait pas ce que Ginny avait fourni comme informations officielles auprès du service hospitalier concernant sa relation avec Noah, et il ne voulait pas mettre en l’air tous les plans qu’elle lui avait exposé concernant son divorce et Noah, ses parents, cette histoire. Il se contenta de soupirer légèrement. « Je suis de la famille… Eloignée. » Le petit sourire désolé s’afficha de nouveau sur les lèvres de l’infirmière. « Vous devriez appeler Madame McGrath pour plus d’informations, elle pourra mieux vous répondre que moi, j’en suis désolée. » Il répondit à son petit sourire désolé, avant de prendre de nouveau la direction de la salle d’attente, à l’entrée du service. Soupirant, prenant son téléphone de nouveau dans la main, il hésita quelques instants. Si ça se trouve, Ginny ne voulait plus de cette rencontre et c’était sa façon à elle de le lui dire. Même si c’était de toute évidence plutôt étrange, c’était aussi une solution qui lui fallait prendre en comptes. Ca ne ferait que deux fois qu’elle lui ferait le même coup - organisé par ses parents ou elle même, ça n’aurait pas grand différence. Mais elle lui avait promis qu’il n’y aurait plus aucun secret entre eux, alors inspirant une dernière bouffée d’air de courage, Ezra vint porter son téléphone à son oreille après avoir composé le numéro de la jeune femme.
After life’s fitful fever he sleeps well. Treason has done his worst. Nor steel, nor poison, malice domestic, foreign levy, nothing can touch him further. W. Shakespeare
Je me suis régulièrement identifié comme un père pour Noah, la personne qui a été là pour lui et sa mère, gérant ses problèmes en faisant de mon mieux, mais depuis que nous sommes arrivés à Brisbane nous avons perdu un peu de ce lien qui nous unissait. Quel père suis-je vraiment ? Quel père peut bien refuser de rendre visite à un gamin à l’hôpital à cause d’un accrochage ? Quelle image doit-il bien avoir de moi ? Je n’ose même pas imaginer le voir devant sa petite télé d’hôpital, regardant les dernières frasques, les dernières conneries réalisées par celui sur qui il pouvait compter, sur qui il a pris exemple ces cinq dernières années. La morphine commence peu à peu à faire son effet, mais la douleur est toujours présente, je ne sais pas à combien de dose j’ai encore accès, mais j’espère que ça fera enfin disparaître cet air crispé que je dois afficher sur mon visage en ce moment. « J’habite ici, je sais tout ce qui s'y passe! » L’innocence de ce petit m’a toujours laissé admiratif. Même avec la vie qu’il mène depuis quelques années, il arrive encore et toujours à en rire, son courage n’a pas d’égal, je fais même plutôt tâche face à lui. « Toujours le même à ce que je vois. » Lui passant la main dans sa chevelure tout ébouriffée, je suis partagé entre un sentiment de bien-être et de regret, parce que je sais que tout ceci ne durera pas longtemps. Je me pose toujours cette même question – comment font-ils pour me faire devenir quelqu’un de différent avec eux ? – et je n’ai toujours pas réussi à y répondre. Je me sens malgré tout différent, comme si quelque chose embrouille mes esprits, est-ce le fait que La Mort elle-même m’a rendu visite ? est-ce tout simplement les effets de la morphine ? Je ne sais pas, mais la voix de Ginny me ramène à moi après avoir fixé les yeux du jeune bambin qui s’est jeté dans mes bras. « Il ne m’a pas donné le choix. Je ne sais pas d’où il tient ça, de n’en faire qu’à sa tête. » Un léger sourire adoucit mon visage crispé par la douleur. Je ne peux que comprendre la jeune femme qui s’est laissé convaincre par Noah. « Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. » Noah décide finalement de me laisser respirer quelques secondes, me regardant avec des yeux laissant transparaître de la tristesse, il n’a sûrement pas compris le sens des mots que je lui ai chuchoté à l’oreille. « Désolé pour quoi?! Tu vas bien là, non? » Il n’a peut-être pas compris le sens de mes mots, trouvant ça peut-être normal que mes visites soient si peu nombreuses, mais ce n’est pas le cas, j’aurais dû être au moins autant présent que Ginny, être là pour le rassurer. Ezra avait peut-être raison, je ne suis probablement rien. « Oui, ne t’inquiète pas pour moi. Tu sais très bien que je suis un super-héros, rien ne peut m’atteindre ! » Avec un large sourire, j’essaie tant bien que mal de bomber le torse pour exagérer mes propos, mais grave erreur alors que j’arrive à peine à respirer sans qu’une vague de douleur survienne. Posant ma main sur le pansement, je jure avoir perdu connaissance l’espace d’une seconde. « Oui, bah fais attention, même les super-héros peuvent mourir ! Et je ne veux pas que le mien meure ! » Nous ne pouvons pas renier le fait que ce gosse soit le fils de Ginny, il a le même don que sa mère, celui de réussir à m’arracher un sourire dans des moments difficiles, de réussir à me redonner le moral même si celui-ci retombe facilement bas ces derniers temps. Enfin, il y a une autre femme à rajouter à l’équation, un détail que je n’ai sûrement pas vu arriver. « Oui, il va bien maintenant. » Ginny n’a jamais vraiment réussi à cacher ce qu’elle ressentait ainsi que ses émotions et c’est sûrement ce que j’apprécie le plus chez elle. Elle veut sûrement se rassurer elle-même, ce regard que l’on échange de nouveau, dans un couple normal, la femme se serait jetée sur son homme, mais nous sommes différents, malgré tout ce qu’on a pu partager nous n’avons jamais réellement franchi d’étapes. Je pourrais lui adresser un simple petit sourire, mais j’apprécie tellement la taquiner avec un sourire un peu plus niais. « On a toujours été très doués pour les situations extrêmes de toute façon. » Haussant simplement les épaules, peut-être avec une pointe de dépit, je ne peux que confirmer ses dires, la simplicité n’a jamais été notre truc. « Par contre, tu as utilisé la frime de la perte de mémoire une fois, là. Que je ne te reprenne pas à la ressortir lorsque ce sera à ton avantage. »
Noah se rapproche un peu plus de moi pour se glisser dans le lit, laissant une place au pied du lit libre pour sa mère qui n’a pas tardé à venir s’y asseoir. « Tu es dure avec moi ! J’ai échappé à la mort ! » Noah est visiblement amusé, comprenant le second degré derrière tous les mots employés. Ginny me demande alors ce qui s’est vraiment passé sur le bateau, mon sourire effacé, je ne veux vraiment pas en parler pour le moment, car je n’associe que de la colère à cet événement. De toute façon j’ai juré de traîner en justice les responsables, jusqu’à ce que ce restaurant ne puisse plus se payer les avocats et décide de fermer les portes. « Oublions, alors. » Acquissent d’un simple mouvement de la tête c’est sûrement la meilleure chose à faire pour le moment. Noah, qui était jusqu’à présent à mes côtés, décide de se lever avec fougue afin de répondre à ma question. « Je lui ai fait un dessin l’autre fois, j’pense que je commence à être meilleur avec le fusain. Je t’en ai fait un aussi, mais c’était avant de venir. Attends. » Le fusain... une chose est certaine, ce n’est pas moi qui lui ai transmis sa passion pour le dessin, j’en suis toujours au stade de dessiner un bonhomme en bâton. Il se rapproche alors de Ginny, lui faisant signe de lui donner quelque chose qu’elle possède. Questionnant sa mère du regard, je n’ai aucune réponse en retour, c’est visiblement une surprise que le petit garnement m’a réservé. « Maman a dit qu’avec tes blessures faudrait attendre encore un peu avant d’avoir un chien. C’est ok, j’suis patient. Tu veux l’appeler comment? » Attrapant d’une main fébrile le dessin de Noah, j’en profite également pour me redresser un peu plus sur mon lit tant bien que mal. Passant de mon autre main la surface du dessin, je ne peux qu’assister tristement à une scène qui ne se passera jamais, tout du moins pas avec eux. Je n’arrive pas à sortir le moindre son de ma bouche, cette scène est tellement irréaliste à mes yeux que je ne sais pas quoi lui répondre. « Il a vu un documentaire sur les chiens à travers le monde et ça l’a tout retourné. » Redressant mon regard vers la jeune femme, je ne peux que constater qu’elle est également toute retournée par le message que veut faire passer Noah dans son dessin, une vie rêvée qui ne verra jamais la lumière. « Tu sais quoi, je pense qu’Edward est un super prénom. Qu’en dis-tu ? » Fier de moi, j’arrive de nouveau à faire apparaître un sourire, je ne veux pas décevoir ce petit bonhomme qui se tient devant moi, tout content de son dessin. « Non ? Que dis-tu d’Edward Jr ? Je trouve ça plutôt classe comme prénom ! ». Laissant le petit finir son dessin, je redresse de nouveau le regard de Ginny, qui était partie me chercher un verre d’eau avant de reprendre place sur le lit. « Parce que 6 ans, c’est pas rien. Et parce que tu l’as assez fait pour moi. Là, c’est ton tour. Profite. » Une fois de plus, un léger sourire niais se dessine sur mon visage, préférant prendre la situation au second degré que de m’apitoyer sur mon sort. « Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd ! Tu as intérêt à ne pas me décevoir ! » Après un petit éclat de rire fidèle à nos habitudes, Ginny redevient un peu plus sérieuse, comme si elle n’était toujours pas certaine de mon état de santé. « Comment tu te sens? » Je la quitte des yeux l’espace de quelques secondes pour observer Noah tout en réfléchissant à ce que je pouvais bien lui dire. Est-ce vraiment pour ma santé qu’elle me pose cette question ? Ou est-ce tout simplement par rapport à la vie que je mène ? « Je… » Alors que je viens enfin trouver ce que je peux bien lui dire, son téléphone se met à sonner. Refusant qu’elle ignore un appel qui peut être important, je lui fais signe qu’elle peut y répondre. Ginny se dirige alors vers le couloir tout en gardant un œil sur son fils toujours présent à mes côtés.
Je décide alors de me retourner vers Noah avec une expression à faire pâlir plus d’un gosse, profitant du fait que Ginny ne soit pas là, mais je sais très bien qu’il apprécie ce genre d’histoire. Il décide d’arrêter son dessin et de se placer en face de moi, visiblement intrigué par ce que j’ai à lui raconter. « Je l’ai vu ! Habillée de sa longue robe noire, armée de sa faux tout aussi grande que lui, un squelette imposant, un regard livide, je pouvais sentir non pas la profonde solitude et peur émanant d’elle, mais tout simplement une odeur nauséabonde qui m’a tout de suite fait vomir. » Mon visage dévisageant de nouveau le bambin pour montrer maintenant le dégoût, je décide de poursuivre ma petite histoire et ce n’est pas Ginny qui pourrait m’arrêter. « Je relève alors la tête pour l’observer droit dans les yeux, même si elle n’en avait pas, afin de la défier. Oui ton père a défié LA MORT elle-même ! Et comme tu peux le voir je suis toujours là, je te laisse donc deviner qui a gagné ! » Avec un sourire plus que satisfait, je peux tout de même sentir les ondes négatives émanant de Ginny dans le couloir, ainsi que d’entendre les éclats de rire du Noah.
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Dernière édition par Edward Fitzgerald le Jeu 4 Jan - 9:40, édité 1 fois
Now and then I think of when we were together, like when you said you felt so happy you could die. Told myself that you were right for me but felt so lonely in your company. That was love and it's an ache I still remember. You can get addicted to a certain kind of sadness like resignation to the end, always the end. So when we found that we could not make sense, well you said that we would still be friends. But you didn't have to cut me off, make out like it never happened and that we were nothing.
Le pincement au cœur, les yeux qui suivent le trajet du dessin finement tracé par Noah, je glisse mes doigts autour des barreaux du lit pour m’éviter de perdre pied, fragile. Il voulait un chien, il voulait une famille, il voulait une vie autre qu’encadré de ces murs, et il nous voulait nous, parents dysfonctionnels, relation ambiguë. Pourquoi avant le tout m’avait paru si facile à jouer, plus simple pour le gamin qui n’avait pas à savoir toutes les erreurs, tous les faux pas que j’avais pu commettre ? Edward comme allié, je n’avais jamais vraiment ressenti la pression de jouer à mentir, remords frappants qui guident la scène, la tête blonde ébouriffée de Noah qui s’appuie sur l’épaule d’Ed, lui arrachant un grognement, fin, imperceptible, probablement lié à une douleur quelconque que j’essaie de nier pour la peine. Il lui parle du canin et il lui demande un nom, il part dans son délire de bambin et j’inspire profondément, connaissant la suite, sachant qu’une fois sortie d’ici, la réflexion, la vérité, le divorce et les dommages collatéraux remonteront à la surface. Pourtant, je ne peux pas réprimer un rire lorsque le Fitzgerald propose son propre nom pour étrenner le potentiel chien romancé. « Là, tu fais fort. » que je blague à mon tour, secouant la tête, amusement passager. Noah est plutôt d’accord avec l’idée, rigolant de plus belle. « Edward Jr, arrête de sentir les fesses de miss Chanel ! Edward Jr, ça ne se mange pas ça, ce sont les sous-vêtements de la voisine ! » à chaque mise en situation, c’est un gamin hilare que je retrouve, et je ne peux que laisser un grand sourire se dessiner sur mes lèvres. Allez oust cette impression de tourner le couteau bien profondément dans la plaie. Si on ne pouvait pas jouer, si on ne pouvait pas espérer, si on ne pouvait pas adoucir la journée un peu plus pour cet enfant écorché, je ne savais pas ce qu’on pouvait faire de plus. La petite tête de Noah finit par s'axer en direction de son dessin, et voilà qu’il gribouille distraitement maintenant qu’il se fait une idée un peu plus claire de ce chien dont il rêve depuis la veille. Et Edward qui me demande pourquoi je suis ici, pourquoi je suis venue, l’évidence qui me semblait de mise. J’en profite pour me confier à demi-mots, pour le remercier aussi, doucement, mais c’était sans savoir qu’il jouerait comme à ma propre habitude la carte de l’humour. Valait mieux. Si notre dernière conversation avait été des plus houleuses, je sentais que celle-ci se devait de rester dans les règles de l’art, pour la simple et unique raison que tout avait été dit, et que les oreilles de mon fils n’avaient pas besoin de se retrouver prises avec nos problèmes de grands. Pas aujourd’hui, pas maintenant, pas jamais. « Ne joue pas avec ta chance, Fitzgerald. » si la déception était devenue rigueur entre nous, par ma faute bien évidemment, je rebondis plutôt sur sa pique avec un battement de cils pour y ajouter une touche supplémentaire. « Plus tu tangues vers le chantage, plus je tangue vers ce joli tube de morphine, là. » sourire à deux balles plus tard, alors que je réalise qu’Edward a lui-même accès au médicament et qu’il peut bien doser comme bon lui semble. « Bon, pour les menaces on repassera. Mais tu comprends l’idée. » un rire supplémentaire et voilà que je le rejoins sur le lit, me posant le plus tranquillement du monde, ne voulant ni brusquer Noah dans ses croquis, ni le blessé dans ses maux. Il me semble fatigué, au-delà des ecchymoses. Épuisé, il y a comme une lueur dans ses yeux, un truc différent, une impression peut-être, qui me garde de détourner le regard alors qu’il entame une phrase, qu’il fixe le gamin à son tour. Puis c’est mon portable qui sonne, et que je suis plus que portée de mettre en veilleuse. Je n’ai pas à être dérangée là, je suis avec Noah et tout va bien et on se remet de nos émotions et voilà. Edward me pointe tout de même l’appareil du menton, qui trône maintenant sur la table à sa gauche, et comme si j’allais faire un affront d’impolitesse je me plie à son conseil muet en attrapant le combiné d’une main distraite. Le nom qui s’y affiche me fait l’effet d’une douche froide et je me fais violence pour cacher l’expression de mon visage qui doit changer dans sa totalité. « Je... je reviens. » j’en oublie même mes doigts qui étaient enlacés aux siens, et je me confonds en me levant, lui arrachant presque le bras avec moi au passage. « Et j’essaie de ne pas te démembrer non plus… » petit rire gêné, mal, jaune et ailleurs, avant de filer dans le couloir et de fermer doucement la porte derrière moi. Noah s’active pour prendre le relais de la discussion, et si mes rétines restent scotchées sur les deux hommes à l’intérieur, mon cœur lui, saute un battement. Ou cent. « Ezra ? » il ne me téléphone jamais. Il m’envoie un message texte à la rigueur, il est bref, il n’est pas impoli ni intrusif, mais il n’est pas du genre à appeler. Il préfère faire en face à face, et je ne pourrais pas dire que cela ne m’allait pas. Tant de malentendus s’étaient dessinés entre nous, je ne pouvais pas demander mieux que de tout régler avec lui de vive voix, le plus possible. Mais voilà que ses mots à l’autre bout du combiné me semble fuyants, presque autant que les miens, et son incertitude me fait réaliser le pire. J’ai oublié. La date, l’heure, le moment, le rendez-vous, la journée, le secret qui pète, le moment qui est choisi. Edward à qui je devais l’annoncer, le divorce qui devait venir à la clé, Ezra et Noah, père et fils, et ce son, distinct, ce soupir que me laisse entendre l’émetteur. Mon échec. « Je suis désolée. » ma voix se brise de le savoir là, ici, à l’étage, sans aucune ressource. « Edward a eu un accident, il a été hospitalisé et on s’est précipité et… » toujours ce silence pesant qui nous caractérisait si bien. Je sais qu’il en doute, je sais qu’il ne me croit pas, je sais qu’il est blessé, bien au-delà de ce que je peux même penser. « Monte. Viens nous voir. Noah est ici. » je ne réfléchis pas et je multiplie les gaffes et je risque gros, mais de le savoir meurtri sur un pallier à l’autre bout de l’établissement alors qu’il m’a clairement dit qu’il n’attendait que ça, qu’il ne voulait que ça, me brise un peu plus. Edward comprendra. Ce sera précipité, mais j’aviserai, je trouverai le moyen, j’enroberai, je serai débrouillarde et… et… et toujours rien. Silence. « S’il te plaît. Viens. Pars pas. » je ne reconnais pas cette voix, la mienne, si épuisée, cette perte de contrôle, cette déception qui parle pour moi, mais je l’assume. Presque même, alors que je lève les iris pour voir à travers la fenêtre de la chambre d’Edward, et que je le vois maintenant occupé à chatouiller un Noah au bord des larmes d’avoir trop ri. Toujours dans l’attente d’Ezra, je détaille ce gamin qui a grandi dans l’ombre de mes erreurs, au bout d'une histoire ficelée par mes parents qu’il n’avait jamais demandée, jamais voulue, mais dans laquelle il a évolué et m’a rendu fière un nombre incalculable de fois. Noah et Edward, ce père d’adoption qui lui a tout donné. Noah et Ezra maintenant, ce père biologique qui a encore tant à lui prouver. Espoir minime, petite voix, lueur qui danse, et je souhaite tant qu’ils arriveront tous à s’entendre, à cohabiter, à vivre pour le mieux.
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Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Now and then I think of when we were together, like when you said you felt so happy you could die. Told myself that you were right for me but felt so lonely in your company. That was love and it's an ache I still remember. You can get addicted to a certain kind of sadness like resignation to the end, always the end. So when we found that we could not make sense, well you said that we would still be friends. But you didn't have to cut me off, make out like it never happened and that we were nothing.
Les notes qui se perdaient au creux de son oreille, la sonnerie qui retentissait à l’infini et qui semblait ne jamais vouloir s’arrêter. Longue et lente torture, téléphone en main, le temps suspendu. Ce n’était peut-être pas une bonne idée et peut-être que si, finalement, la solution de l’évasion devait être prise en compte. Peut-être que Ginny était peut-être finalement repartie, qu’elle avait pris peur. Et Ezra ne savait pas, en cet instant, s’il lui en voudrait réellement si c’était le cas. Après tout, c’était lui qui venait perturber leur quotidien, si bien tissé pendant toutes ces années où il n’était juste pas là. Il n’avait rien à dire, et le peu qu’il aurait pu faire pour eux c’était envolé en fumée avec les résultats des tests sanguins. « Ezra ? » La voix douce et frêle de Ginny se fit soudainement entendre à l’autre bout de la ligne, surprenant presque le jeune homme qui était à deux doigts de raccrocher, d’abandonner. Son coeur, forcément, se mit à partir au galop alors que tout son visage s’illuminait légèrement. Elle avait répondu, fatalement ça voulait dire qu’elle ne l’évitait pas tant que ça - sinon, ce n’était pas la bonne technique à employer. « Ginny… Salut. » Et là, il se sentit con. Parce-qu’il devenait intrusif alors qu’il s’était toujours promis de ne pas l’être. Il ne voulait pas devenir ce mec lourd à toujours être derrière elle, derrière eux, alors qu’il avait fui pendant toutes ces années - il fallait être honnête. « J’espère que je te dérange pas, je suis désolé si c’est le cas, je… » Je t’attends comme un idiot devant la chambre de Noah ? Il ne se permettrait, même si c’était en effet la réalité. Il se sentait idiot, ne sachant trop comment aborder le sujet, surtout qu’elle ne l’avait pas elle-même mis sur le tapis - signe qu’elle n’avait pas du tout la tête, les pensées, dans la situation. En d’autres termes, il le sentait au plus profond de ses tripes - il se refusait à croire que ces années séparés avaient fait qu’il ne la connaissait plus comme avant -: elle avait oublié. « Tu dois être occupée à autre chose, je pense, je suis avec l’infirmière devant la chambre de Noah mais je ne vous ai pas vu, tu dois en profiter pour lui faire respirer un peu le grand air, ne t’en fais pas je repasserai. C’était idiot de t’appeler, pardon. » Il se confondit en excuses, un peu trop à son goût d’ailleurs, mais il se sentait mal - qu’elle ait oublié, qu’il se soit quand même pointé, qu’il soit tant attaché à ce moment qu’ils n’avaient cesse de repousser. Parfois les événements indiquaient certaines choses auxquelles Ezra devrait plus faire attention. Si à chaque fois, cette rencontre devait être repoussée, reprogrammé - depuis qu’il avait appris pour la grossesse de Ginny c’était le cas de toutes façons -, c’était peut-être pour une bonne raison. Dure à intégrer, difficile à digérer mais il fallait peut-être qu’il finisse par se rendre à l’évidence. Le soupire qui, malgré lui, lui échappa. Qu’il aurait voulu retenir plus longtemps pour ne pas que Ginny puisse avoir accès à ce malaise de sa part - elle n'avait pas à régler ses problèmes internes, elle avait assez de soucis comme ça. « Je suis désolée. » Sa voix avait changé de ton, plus frêle, plus fragile. A en donner des frissons au jeune homme - et il s’en voulut davantage à ce moment là. Juste à ce moment là. « Edward a eu un accident, il a été hospitalisé et on s’est précipité et… » Il était prêt à dire quelque-chose, à lui dire qu’ils se verraient plus tard, à lui répéter qu’il ne lui en voulait pas - mais ça, c’était avant qu’elle ne prononce son prénom à lui. La mâchoire d’Ezra vint se serrer, et il dut prendre une grande inspiration pour ne pas s’énerver tout seul dans son coin et au téléphone alors que Ginny n’avait rien fait. C’était juste que, dès qu’il entendait son prénom, il sentait en son sein que tout se mettait à remuer, à se secouer. Il n’avait techniquement jamais rien fait de mal mais il ne pouvait quand même pas le voir en peinture. C’était physique. Il avait eu un accident qu’elle disait - et qu’il était à l’hôpital, à l’endroit même où Ezra se trouvait aussi aujourd’hui. Soit. Cependant, ça n’enlevait pas ce goût amer qui s’encavait doucement, beaucoup trop lentement dans la bouche d’Ezra. Lui, il n’en avait pas grand chose à faire qu’il soit blessé, du moment que ça n’heurtait ni Noah ni Ginny en retour, non ça ne l’importait pas. Dans cette phrase, l’élément qui le faisait tiquer était que Ginny était avec lui, dans ce même hôpital également, alors qu’elle aurait du être avec Ezra en ce moment même. Son coeur à lui se retrouvait un brin brisé par cette analyse de la situation. « Monte. Viens nous voir. Noah est ici. » Le coeur qui danse la polka lorsqu’il entendit le prénom de son fils - ce petit être qu’il rêvait tant de rencontrer. Cependant, la proposition de Ginny était beaucoup trop ironique. Elle lui proposait de se rendre dans la même chambre qu’elle, Noah - et que l’autre surtout. Alors que c’était lui qui était hospitalisé. Et que Noah n’était pas encore au courant de la situation entre ses parents - que ce soit le vrai duo ou celui prétendu pendant des années. « S’il te plaît. Viens. Pars pas. » La voix de Ginny qui pliait sous le poids de la situation, qui l’implorait réellement alors que celle d’Ezra n’arrivait plus à émettre le moindre mot. Comme si on venait de lui couper tout souffle, comme si son corps l’empêchait de répondre quelque-chose qui pourrait le hanter et le heurter pendant la dizaine d’années à venir. Parce-que face à elle et cette voix qu’elle employait - volontairement ou non, d’ailleurs - il ne savait résister. Il était faible, le savait, mais ne faisait rien pour changer quoi que ce soit. à cette situation. Avec elle, il n’aurait jamais voulu rien changer de toutes façons. Le silence entre eux au téléphone, pendant ce temps là, était insoutenable. Un combat à mort se faisait en le sein d’Ezra, entre son coeur et sa raison. Et vous savez ce qu’on dit de ces combats là, de manière générale ? « Quel étage ? » Le coeur a ses raisons que la raison ignore. Des mots murmurés, et sitôt regrettés à peine prononcés. Il allait consciemment se faire du mal mais il y allait quand même. Parce-qu’il ne pouvait plus d’être mis sur la touche et qu’il voulait lui aussi faire partie de l’action de l’année. La conversation téléphonique ne dura pas tant par la suite et ce fut après avoir raccroché seulement que Ezra s’autorisa un long et puissant soupire. Il était con, beaucoup trop con. Et ses pieds qui prenaient la direction de l’ascenseur pour rejoindre l’étage indiqué par Ginny. Une vague d’émotions complètement contradictoires était en train de l’envahir. De l’excitation, du regret, de l’amusement quant à la situation - il n’y avait que Ginny pour réussir à se mettre dans une merde pareille. Mais bien évidement de l’amertume et de la colère dont il n’arrivait pas à se détacher. Les portes de l’ascenseur qui s’ouvrent et le regard d’Ezra qui finit par tomber sur la silhouette frêle, fragile, de Ginny au milieu de l’allée.
Now and then I think of when we were together, like when you said you felt so happy you could die. Told myself that you were right for me but felt so lonely in your company. That was love and it's an ache I still remember. You can get addicted to a certain kind of sadness like resignation to the end, always the end. So when we found that we could not make sense, well you said that we would still be friends. But you didn't have to cut me off, make out like it never happened and that we were nothing.
Ce genre d’appel, ce genre de rendez-vous, cette voix surtout. Je suis incapable de réaliser comment j’ai pu oublier l’événement, celui que j’attends depuis près de 7 ans, celui qui signifiait tant pour moi, pour lui, pour Noah même, si seulement il savait. Mais il ne sait pas, il ne sait rien, et ses rires font écho, jurent, sonnent si faux, à travers la porte de bois qui me toise, le portable bien collé contre ma joue, espérant rattraper Ezra au passage. Je ne suis que succession d’oubli, de déni, de doute, de regrets, et même si je m’excuse, je sais que ça ne sera pas suffisant, ni à lui, ni à Edward, ni à Noah, ni même à moi, c’est pour vous dire. J’ai le cœur qui se serre de ne plus avoir aucune ressource, aucune idée du sens où je vais, celui que je veux prendre, boussole déboussolée qui cherche le Nord sans vraiment vouloir le trouver. Et je prends une décision exécutive, j’agis, je réagis, en phase d’action sans oser penser différemment, voulant régler le tout, vite, bien, enfin. Viens, que je lui dis, Pars pas, que je supplie. Il met un temps raisonnable, juste assez douloureux, pour y repenser à deux fois. Et je ne peux pas le blâmer. D’ici, la situation est tout sauf reluisante. Si ce n’est que le tout a assez duré, j’aurais bien pu pardonner le fait qu’il se retire, momentanément, ou pour toujours. Je ne lui en tiendrais pas rigueur, même, je prendrais la faute entière pour avoir été celle qui a joué avec le feu, qui a provoqué le tout, qui n’a pas bien su gérer, qui n’a jamais su gérer rien au final. Je doute de moi et de nous et de lui, à peine, juste assez pour resserrer mes doigts autour du portable de malchance qui nous sépare, qui m’empêche de lire son expression, de creuser à travers ses yeux, de savoir, vraiment, s’il le veut, ou si j’ai tout bousillé. « Au 4ième, la porte à droite de l’ascenseur. Je t’attends, on bouge pas. » que je m’entends répondre du tac au tac, 0.01 seconde après qu’il ait consenti. J’ai le cœur qui bat à tout rompre, j’ai la gorge qui se noue lorsque le déclic me confirme qu’il a raccroché, qu’il arrive, qu’il est dans l’immeuble, qu’il monte même, et chaque tintement, chaque claquement sur le parquet, chaque silhouette qui passe brusquement me le rappelle, me l’implore. Et si tout ratait, et si c’était la fin d’un début qui n’a même pas encore vu le jour ? C’est ridicule de penser que tout peut bien aller à partir de maintenant, mais voilà, je n’ai plus rien d’autre à quoi me rattacher. Edward dans la pièce d’à-côté, Noah qui ignore tout de la suite, Ezra qui passe l'encastré d’aluminium, et mes épaules qui s’ouvrent. Étrangement calme, comme devant le fait accompli, assumant puisque je ne peux rien de plus, rien de mieux, rien du tout. Un silence pesant, un silence qu’on maîtrise tellement maintenant, et quelques pas suffisent à ce qu’il soit près de moi, à ce que je sois près de lui. Je ne sais même pas qui de nous deux salue l’autre en premier, qui s’avance, qui regarde, qui détaille. Je sais juste qu’il est là, qu’il se tient bien devant moi, et qu’à partir de là, on a tout à construire. Que c’est une page qui se tourne, un chapitre qui s’ouvre, une idée qui prend forme, qui prend vie. J’aurais dû en faire tout un plat, j’aurais dû me requestionner, douter même, un brin, juste assez. Mais je préfère faire confiance à cet instinct, à cette pulsion qui me dicte que peu importe la façon, le résultat sera toujours le même. Maintenant, Noah recevrait de l’amour d’une personne supplémentaire. Une personne qui compte, énormément, pour laquelle on a été patients, pour laquelle j’ai espéré tellement. « Merci. » depuis les confessions, depuis le puzzle que nous avons retracé ensemble, depuis cette soirée où il a tout su et où j’ai tout compris, c’était un mot qui revenait souvent. Merci d’être là, merci d’avoir fait confiance, merci de ne pas être parti, merci de vouloir, malgré tout ce que ma famille a pu te faire subir. Mes doigts trouvent les siens dans une vague de nostalgie que je commence à savoir ignorer avec brio, hésitant à le rassurer, quand bien même je savais que ce n’était pas nécessaire. Je connaissais assez Ezra pour savoir que s’il était ici, sachant ce qui se tramait dans la pièce voisine, c’était qu’il y tenait, qu’il voulait vraiment. Aucune parole, aucun geste supplémentaire ne pouvait me prouver mieux à quel point il avait sa place dans notre famille, à quel point elle lui était dûe. « Je vais l'avertir, avant. Je veux que tu restes avec moi. Edward semble reprendre du mieux, mais je tiens à ce qu’il sache lui aussi ce qui va se passer. Je veux que ce soit clair pour tout le monde, je n’ai plus du tout envie qu’il y ait le moindre secret. C’est terminé. » que je commente, voulant clarifier les zones grises, qu’il sache exactement où je m’en vais avec cette histoire, où je l’amène. « J’ai repéré une salle de lecture plus loin, si tu veux, tu pourrais aller y passer un moment avec Noah. Après. » j’ignore après quoi, j’ignore où la suite nous mènera, je la redoute autant qu’elle me soulage. Et puis j’imagine qu’ils auront besoin d’un temps d’adaptation, autant le père que le fils. Je ne lui demande pas s’il est d'accord, je ne l’interroge pas plus, son regard qui s’accroche au mien suffit à confirmer qu’à partir de maintenant, on saute dans le vide. Tous les deux. Et ma main libre trouve la poignée de la porte de la chambre avec une facilité déconcertante. Je tourne, j’attrape les iris d’Edward au vol, je n’attends pas qu’il comprenne, je ne souhaite pas lui faire plus de mal que cette scène risque d’apporter. Mais il déduira assez vite que je me confirme, que je me répète. Il comprendra, parce qu’il aime Noah de tout son cœur, parce qu’il a vu ce gamin grandir, parce qu’il a tout donné et encore, parce qu’il ne souhaite que le meilleur pour le bonhomme. Parce qu’il aura du mal, au départ, mais qu’il sait que c’est pour le bien du garçon, et parce que tout ça a assez duré. « Hey, Noah. » sa petite tête blonde se redresse et ses yeux brillants passent d’Edward à moi, puis à la personne qui se trouve derrière, dans l’embrasure, liée par ma poigne qui ne lâche pas, qui ne serre pas non, mais qui accompagne. « Tu te souviens du jeu où je te disais de mettre tes mains sur tes oreilles, parce que je devais préparer un "pourquoi" ? » ce rituel qu’on avait instauré avec Edward qui consistait à le protéger d’une mauvaise nouvelle livrée maladroitement. Je ne faisais pas dans la mère poule, je détestais le couver, je le traitais comme mon égal, mais j’avais appris trop souvent que les mots du personnel médical pouvait parfois avoir un effet bombe sur son petit cœur amoché, généré des pourquoi qui se retrouvaient parfois aligné à une réponse sauvage, injuste. Je préférais donc lui expliquer le tout, en temps et lieu, une fois l’information assimilée et digérée de mon côté. « J’ai besoin que tu comptes jusqu’à 100. Tu peux faire ça mon cœur ? » « Bah ouais, facile. » qu’il répond, tout fier, ne s’opposant jamais vraiment longtemps. Il n’était pas difficile, et surtout, il savait que je lui disais tout, que je lui faisais assez confiance, que je le respectais assez pour être franche, toujours. Aujourd’hui plus encore. « Edward. Je m’excuse de t’imposer ça maintenant. Je suis profondément désolée. » Noah entame le compte, alors que j’articule. « C’était aujourd’hui. Qu’on avait prévu le lui dire. » je me doute qu’il a complètement oublié notre plan vu sa situation, de même que pour moi. Je poursuis donc, calmement. « Le timing ne sera jamais bon. Il y aura toujours quelque chose. Alors je… j’aime mieux qu’on règle le tout. Qu'on n'attende pas, pas encore. » il est toujours temps de reculer pour le Fitzgerald, il a autant son mot à dire. « Es-tu toujours d’accord ? » J’ose espérer qu’il comprend, qu’il comprendra du moins. Noah en est à la cinquième dizaine alors que j’ajoute, fatalité. « J’aimerais que ça se passe bien, pour Noah. Vous pouvez faire ça, les gars ? »
After life’s fitful fever he sleeps well. Treason has done his worst. Nor steel, nor poison, malice domestic, foreign levy, nothing can touch him further. W. Shakespeare
Tout ceci me semble tellement futile, je ne sais pas ce que Ginny me trouve comme excuse auprès du gamin pour mon absence répétée à l’hôpital, mais je ne peux que constater, une fois de plus, la connerie de ma réflexion, celle de ne plus passer ici à cause de la présence de ce mec qui est l’une des raisons de notre départ de Londres. C’est bizarre de ressentir ça à ce moment précis, mais je me sens calme, apaisé, ça fait tellement longtemps que nous n’avions pas été réunis tous les trois. Noah sortant son dessin, un dessin qui me divise, d’un côté je ressens de la joie, mais de l’autre je ressens une profonde tristesse à la vue de cette utopie imaginée par un petit garçon qui ignore encore beaucoup de choses. « Là, tu fais fort. » Que ce soit celui de Noah, de Ginny ou même du mien, nos éclats de rire sont tellement forts que l’on doit pouvoir nous entendre depuis le couloir. « Edward Jr, arrête de sentir les fesses de miss Chanel ! Edward Jr, ça ne se mange pas ça, ce sont les sous-vêtements de la voisine ! » Depuis quand n’avions-nous pas rigolé de cette façon ? Noah se reconcentra sur son dessin, bien déterminé à le finir sous mes yeux, voulant me montrer toute l’étendue de son talent. Cette relation peut être si simple, comme elle peut être tellement compliquée, on arrivera probablement jamais à trouver un juste milieu et ce même après six de mariage. « Ne joue pas avec ta chance, Fitzgerald. Plus tu tangues vers le chantage, plus je tangue vers ce joli tube de morphine, là. Bon, pour les menaces on repassera. Mais tu comprends l’idée. » Même si elle donne l’impression d’être une femme fragilisée par les événements, ne désirant pas se laisser faire, il ne faut pas sous-estimer sa capacité à répondre du tac au tac et c’est bien plus drôle pour moi comme pour elle. « Je n’ai pas besoin de ton aide pour ça. Je vais même demander à l’infirmière d’augmenter le seuil de limite, ça ne fait aucun effet cette merde. » Lui dis-je avec un large sourire. Un grincement de dents plus tard et je me confonds déjà en excuse, les gros mots ne peuvent visiblement toujours pas arriver jusqu’aux oreilles du petit qui est toujours appuyé contre moi avec son dessin. Elle décide finalement de nous rejoindre, de venir à son tour se poser sur le lit. Après les éclats de rire et les petits pics, c’est au tour d’un léger silence de s’installer entre les quatre murs. Je pourrais rester une éternité à l’hôpital si ça pouvait me permettre d’être aussi proche d’eux, si ça pouvait me permettre de me sentir moins seul. Puis son téléphone se met à sonner, une sonnerie qui vient gâcher ce moment, cette proximité. « Je... je reviens. » Dit-elle après avoir cédé à ma demande. J’aurais aimé lui dire de ne pas répondre, de laisser son portable éteint, de rester avec moi, avec Noah afin de profiter de cet instant présent que nous ne vivons plus depuis bien trop longtemps. Je ne sais pas si c’est un appel important ou non, mais à voir sa tête qui voit le nom de la personne s’afficher sur son portable, je sens déjà que je vais regretter mon choix. « Et j’essaie de ne pas te démembrer non plus… » Nos doigts se libérèrent et Ginny referma derrière elle la porte.
Je me retrouve donc seul en compagnie de Noah, qui prend visiblement toujours autant de plaisir à dessiner, à donner des détails à ce dessin qui ne verra jamais le jour. Ne désirant pas le couper dans sa tâche, je me contente de le regarder faire, de le regarder tordre sa tête dans tous les sens afin de trouver le bon angle pour dessiner ce qu’il désire. Je me rends compte que du haut de son jeune âge il me dépasse clairement dans ce domaine. Puis il s’arrête d’un coup et relève sa tête vers moi, son regard n’est plus le même, c’est comme si quelque chose le tracassait depuis un long moment. « Maman dort pas beaucoup ces jours-ci… tu sais pourquoi ? » J’aimerais pouvoir tout lui dire, ne plus avoir de secret, il le mérite, mais dans ce cas, je devrais également lui dire que toute notre relation, tout ce qu’on a bien pu partager est fondé sur un mensonge, un mensonge qui pourrait être difficile à encaisse, tout comme il serait difficile pour moi de l’avouer. « Tu sais, ta maman n’a jamais beaucoup dormi, peut-être un peu moins que d’habitude en ce moment, mais pourquoi me demandes-tu ça ? » Je vois très bien que ma réponse ne le satisfait pas, je ne sais pas où il veut en venir, mais il ne va pas me lâcher la grappe avec ça tant qu’il n’aura pas la réponse qu’il désire. « Parce que quand je lui demande elle dit que c’est parce qu’elle boit trop de café, mais je suis pas con, elle en boit tout le temps et elle dort bien quand même. Elle dormait bien à Disney, et après aussi. » Je pose alors ma main sur sa petite tête avant de lui secouer les cheveux dans tous les sens, ce qu’il déteste. « Tu n’as pas à t’inquiéter, je suis certain que ce n’est rien de grave, mais si tu veux je lui en parlerai pour avoir le fin mot de cette histoire, c’est promis. » Je lui tends alors le petit doigt pour qu’il l’attrape avec le sien, un simple geste qu’on se faisait régulièrement pour sceller nos promesses. « Et toi alors, ça va ? » Je n’ai pas eu le temps de finir, qu’il me coupe déjà la parole, pressé de me donner de ses nouvelles « Moi je dors mieux là. Mes médicaments sont cool, ils goûtent les cerises et j’ai moins mal au coeur. » Je n’étais même pas au courant qu’ils lui avaient changé ses médicaments, j’essaie de me convaincre que je suis un bon père pour lui, mais quel père refuserait de voir son fils à cause d’un homme ? « Noah… Je… Je suis désolé de ne plus venir depuis un petit moment. Tu dois terriblement m’en vouloir, mais je croule sous les problèmes des grandes personnes et ça m’empêche de faire le plus important pour moi, venir te voir. » Alors que par réflexe je décide de le prendre dans mes bras, ne voulant plus le relâcher, la porte de la chambre s’ouvre de nouveau, c’est Ginny, mais elle n’est pas toute seule. « C’est qui, tu le connais ? » Me demande Noah. « Oui, malheureusement. »
Ginny et lui-même, ici, ensemble, dans ma chambre d’hôpital. Qu’ai-je bien pu faire au karma pour mériter ça ? Si je pouvais faire un cauchemar de la sorte, ça serait bien celui-ci. Mais alors qu’elle me regardait profondément dans les yeux, elle attire l’attention de Noah, lui demandant de jouer à ce jeu où il doit se boucher les oreilles. Mauvais signe, ce jeu, on ne l’a que très rarement fait et ce n’était pas vraiment pour des bons sujets. « Edward. Je m’excuse de t’imposer ça maintenant. Je suis profondément désolée. » J’aimerais tellement pouvoir participer à ce jeu moi aussi et me boucher les oreilles afin d’éviter d’entendre la suite. Quand Ginny s’excuse deux fois dans une même phrase, ce n’est jamais bon signe et surtout pas pour moi. « C’était aujourd’hui. Qu’on avait prévu le lui dire. » J’avais totalement oublié ce moment. C’est bien ce que je dis, j’emmerde le karma. Alors que je pouvais enfin profiter d’eux comme avant, comme avant Brisbane, il faut que ce soit ce jour qu’ils ont décidé pour que ce mec avoue qu’il a été un putain de lâche à avoir laissé partir sa fiancée et son fils loin de lui. « Le timing ne sera jamais bon. Il y aura toujours quelque chose. Alors je… j’aime mieux qu’on règle le tout. Qu'on n'attende pas, pas encore. Es-tu toujours d’accord ? » Si je ne vais pas déballer tout ce que j’ai tellement envie de lui dire en face à face depuis la dernière fois, Ginny peut être certaine que je ne me retiendrai pas quand ils seront partis. « Si le timing ne sera jamais bon c’est peut-être pour une bonne raison non ? De toute façon quelque chose me dit que je n’ai pas vraiment mon mot et que dans tous les cas il se passera ce qu’il doit se passer. » Un regard amer en la direction de ce mec qui tient la main de Ginny et voilà qu’elle me demande l’impossible. « J’aimerais que ça se passe bien, pour Noah. Vous pouvez faire ça, les gars ? » Je suis à la limite d’exploser de rire à cette demande, mais on me pendra sûrement pour un fou et la possibilité que ma plaie se rouvre n’est également pas à exclure, il ne manquerait plus que je me vide de mon sang à cause de lui. « Tu sais très bien que je ne peux pas te faire cette promesse. J’ai déjà essayé de lui parler et tu sais très bien ce que ça a donné. Je n’ai plus rien à lui dire et il ne devrait même pas se trouver dans cette chambre. » Je sais que Ginny risque de m’en vouloir à réagir de cette manière, mais il est toujours là, toujours là pour venir gâcher les rares bons moments que je peux passer avec Ginny et Noah, toujours là pour me mettre des bâtons dans les roues et entretenir cette animosité qui commence à naître depuis un petit moment. « Tu as de la chance que je sois branché à une machine, sinon je t’aurais déjà renvoyé d’ici à te démerder avec Ginny quand à ce sujet. Je ne prendrai pas part à cette décision. » Dis-je à Ezra droit dans les yeux. Rien que de prononcer son prénom m’envahit de dégoût. Si Ginny a toujours essayé de le défendre, elle n’a jamais réussi à me faire changer d’avis. Quoi qu’ait bien pu dire la famille McGrath à Ezra, je n’aurais jamais laissé ça se passer de cette façon. « Faites ce que vous avez à faire, mais je refuse que vous parliez à Noah en mon nom, je me chargerai de lui parler plus tard. »
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Dernière édition par Edward Fitzgerald le Jeu 4 Jan - 10:16, édité 1 fois
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Now and then I think of when we were together, like when you said you felt so happy you could die. Told myself that you were right for me but felt so lonely in your company. That was love and it's an ache I still remember. You can get addicted to a certain kind of sadness like resignation to the end, always the end. So when we found that we could not make sense, well you said that we would still be friends. But you didn't have to cut me off, make out like it never happened and that we were nothing.
Le coeur d’Ezra loupa rapidement un battement alors que ses iris accrochaient à celle de Ginny, de l’autre côté du couloir. Elle se tenait bien là, comme elle l’avait dit au téléphone, quelques étages plus haut d’où il se tenait lui lorsqu’il avait daigné appeler la jeune femme. Parce-qu’il pensait qu’elle avait abandonne l’idée, qu’elle s’était rétractée et dit que ce n’était finalement pas la bonne idée que de faire cette rencontre - mais qu’elle avait été trop polie pour le lui dire. Finalement, ils se regardèrent pendant un moment cette long pour la suite des événements mais nécessaire. A distance, comme ça, Ezra pouvait se permettre de ressentir encore quelques instants toutes ces émotions qui venaient le taquiner, le titiller, alors qu’il n’en avait pas demandé autant. Et alors, avant même qu’il s’en aperçoive, il était déjà sorti de l’ascenseur pour venir s’avancer vers Ginny, et peut-être bien même qu’elle avait commencé à faire quelques pas de son côté aussi - il l’ignorait fortement, trop concentré à la regarder, la détailler, l’analyser. Trouver la moindre trace de petite chose qui pourrait l’aider à savoir dans quel état la jeune femme se trouvait aujourd’hui; pouvoir anticiper à cette suite de son côté l’attitude à adopter, les sentiments à mettre de côté. Il tentait de son côté de ne rien laisser transparaitre, de s’entrainer là maintenant devant Ginny à être impartial pour pouvoir répéter cette action une fois passé le seuil de la porte de chambre, une fois qu’il serait devant deux personnes supplémentaires - dont une dont il se serait bien passé. « Merci. » Ezra fut arrivé devant Ginny avant qu’il n’ait le temps de s’en rendre compte. Il inspira légèrement, comme prenant des forces venues d’ailleurs, avant de tirer un léger sourire - juste assez pour lui faire comprendre qu’il n’y avait pas de quoi et que c’était normal. Après tout, il y avait encore quelques dizaines de minutes, il pensait qu’il s’était fait planter. Il était surement faible, il avait surement perdu toute volonté - mais il ne voulait plus résister, lui résister, faire de cette situation qu’elle soit encore plus compliquée qu’elle ne pouvait l’être. Ses doigts fins se glissèrent entre les siens et il vint appliquer cette légère pression sur la main de Ginny, celle qui veut dire qu’il y croyait et qu’il était là, à ses côtés - que tout irait bien. « Je vais l'avertir, avant. Je veux que tu restes avec moi. Edward semble reprendre du mieux, mais je tiens à ce qu’il sache lui aussi ce qui va se passer. Je veux que ce soit clair pour tout le monde, je n’ai plus du tout envie qu’il y ait le moindre secret. C’est terminé. » Même si Ezra l’aurait bien éjecté de la conversation, de ce qu’il allait se passer, il n’eut pas d’autre choix que d’acquiescer de nouveau auprès de Ginny. Après tout, de ce qu’il avait compris, son futur-ex-mari était allongé dans le lit de l’autre côté de cette porte. « J’ai repéré une salle de lecture plus loin, si tu veux, tu pourrais aller y passer un moment avec Noah. Après. » Le coeur d’Ezra se mit à battre légèrement plus rapidement, son sang à circuler d’une façon plus vaillante, lorsque Ginny lui dit qu’ils auraient du temps après, avec Noah. Lui, son fils - et surtout aucun tiers, aucune personne qui pourrait venir les déranger dans une discussion qui resterait surement marquée dans leurs deux esprits à jamais. Et alors qu’il voulut exprimer à haute voix sa gratitude pour ce qu’elle faisait présentement, alors que ça ne devait pas être facile pour elle non plus, le jeune homme ne put que se contenter d’un nouvel hochement de tête; il était incapable d’exprimer la moindre parole, le moindre son, ses cordes vocales étaient comme bloquées, paralysées. Alors il se contenta de se laisser entrainer par Ginny qui ne lui lâchait pas la main, dont l’autre de cette dernière attrapait trop rapidement la poignée de la porte dans la chambre, le coeur d’Ezra battant beaucoup plus rapidement que la normal, ses mains devenant moites à cette exposition prolongée de stress dont il faisait preuve. Lorsque l’air interne de la chambre se fait ressentir, Ezra commença à douter pour la première fois de sa légitimité à être dans cette pièce. Autant jusque maintenant, il avait foncé tête baissée sans jamais se dire qu’il ne devrait pas être ici, qu’il se devait toujours de se retirer. Autant aujourd’hui, il ne savait plus, hésitant davantage. Il ne savait où poser son regard alors qu’il sentait toujours autant présente autour de la sienne la main de Ginny, seule chose qui l’empêchait de réellement se liquéfier de peur et d’angoisse sur place. Il ne s’était jamais senti comme ça - jamais - car il avait toujours plus ou moins su où chaque situation allait se mener. Là, c’était le noir complet, le flou total, le blanc d’informations. Le regard d’Ezra se porta en tout premier lieu, bien que furtivement, sur le petit garçon qui se tenait sur le côté du lit, qui observait la scène de ses grands yeux, qui paraissait presque peu étonné de voir un inconnu venir à lui, à eux, dans un endroit aussi intime qu’une chambre d’hôpital. Mais il ne put se résoudre à le regarder bien longtemps, sentant ce malaise monter en lui - pas légitime surement, mais bien présent surtout. Très rapidement, ses iris dévièrent vers cet homme allongé dans le lit, celui dont il aurait bien voulu se passer pour la journée, pour le moment au moins - voire plus si non-affinités comme ça semblait être le cas. Leurs regards ne s’accrochèrent pas, Ezra détournant le sien vers Ginny rapidement, l’autre semblant faire de même - et ce petit être, cette jeune femme pleine d’espoir, de vie, qui semblait être tout à fait sereine quant à la situation qui se déroulait sous ses yeux. Ou alors, elle était très bonne actrice pour la journée. « Hey, Noah. » Ezra préférait se concentrer sur le sol et sur cette main que Ginny se refusait de lâcher plutôt que de suivre du regard la scène qui se déroulait sous ses yeux. « Tu te souviens du jeu où je te disais de mettre tes mains sur tes oreilles, parce que je devais préparer un "pourquoi" ? J’ai besoin que tu comptes jusqu’à 100. Tu peux faire ça mon cœur ? » « Bah ouais, facile. » Cette voix si fine, si forte qui parvint jusqu’aux oreilles d’Ezra, qui vint lui donner une slave de frissons qu’il ne saurait contrôler; qui lui procura aussi un peu de courage, un peu de joie, un peu d’amour sans même qu’il ne soit le principal concerné par cet échange. C’était comme s’il avait cette impression de rentrer à la maison après un long périple. Quelques une de ses inquiétudes s’en allèrent à ce moment là sans qu’il n’ait eu besoin de faire quoi que ce soit. Et il laissait Ginny parler, parce-que c’était à elle d’exprimer, de s’exprimer - et d’expliquer la situation surtout. « Edward. Je m’excuse de t’imposer ça maintenant. Je suis profondément désolée. C’était aujourd’hui. Qu’on avait prévu le lui dire. » Le calme avant la tempête régnait en maitre dans cette chambre d’hôpital. Rien que de son côté, Ezra pouvait sentir ce tourbillon d’émotions qui venait l’envahir doucement, progressivement - surement. « Le timing ne sera jamais bon. Il y aura toujours quelque chose. Alors je… j’aime mieux qu’on règle le tout. Qu'on n'attende pas, pas encore. Es-tu toujours d’accord ? » Le silence se faisait un malin plaisir à rester plus que de mesure entre eux, Ezra aurait bien voulu une réponse légèrement plus rapide de sa part à lui. Il savait que ce n’était pas facile, que ce n’était pas idéal et que forcément, ça le mettait dans une position plus que compliquée; il pouvait ô combien facilement le comprendre. Cependant, il ne s’attendait pas réellement à autant d’animosité, d’amertume, de négativité dans sa voix lorsqu’il s’exprima enfin. « Si le timing ne sera jamais bon c’est peut-être pour une bonne raison non ? De toute façon quelque chose me dit que je n’ai pas vraiment mon mot et que dans tous les cas il se passera ce qu’il doit se passer. » Ezra ne put s’empêcher de garder son regard baissé plus longtemps, et leurs pupilles se rencontrèrent instantanément. Il était comme dans son souvenir, comme cette dernière fois qu’ils s’étaient rencontrés - et surtout que le poing d’Ezra avait rencontré sa face à lui. Alors ce même sentiment, indescriptible, envahit peu à peu Ezra. Ce mélange de respect - il fallait l’avouer quand même - et de colère à son encontre. Et Ginny qui connait assez bien les deux jeunes hommes pour tenter de jouer les tampons. « J’aimerais que ça se passe bien, pour Noah. Vous pouvez faire ça, les gars ? » Il savait que même si ça le rebutait au plus profond de lui, même s’il aurait préféré ne pas avoir à le revoir, il le ferait. Pour Ginny, pour Noah, pour que cette situation ne soit plus telle que ça. « Tu sais très bien que je ne peux pas te faire cette promesse. J’ai déjà essayé de lui parler et tu sais très bien ce que ça a donné. Je n’ai plus rien à lui dire et il ne devrait même pas se trouver dans cette chambre. » Noah qui continuait de compteur le côté, ne portant pas attention à ses parents - nombreusement présents - dans la pièce alors que ses dernières étaient sur le point de se déchirer les uns les autres. Et ce grand dadais qui se permettait de faire ce genre de réflexion. Ezra ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel, soupirant, venant commencer à caresser doucement le dos de la main de Ginny - car sans elle, tout partirait dans tous les sens et qu’il fallait qu’elle tienne bon. « Je suis là j’ai tout entendu. » Il fut d’ailleurs étonné d’entendre sa propre voix, alors que celle ci semblait aux abonnés absents depuis qu’il avait aperçu Ginny dans le couloir. Son regard partit de nouveau à la rencontre de celui de l’autre jeune homme et ce dernier semblait avoir décidé de faire comme s’il importait dans cette conversation, au lieu de parler par dessus lui et uniquement à Ginny. « Tu as de la chance que je sois branché à une machine, sinon je t’aurais déjà renvoyé d’ici à te démerder avec Ginny quand à ce sujet. Je ne prendrai pas part à cette décision. » La mâchoire d’Ezra prenait une tournure plus tendue, un aspect plus fermé, plus sec - il n’avait pas souvent de pulsions de violence envers personne, mais dès qu’Edward était devant lui, ça devenait fréquent, beaucoup trop fréquent pour que ce soit normal et raisonnable. « Faites ce que vous avez à faire, mais je refuse que vous parliez à Noah en mon nom, je me chargerai de lui parler plus tard. » Ezra eut un petit rire à la fois nerveux et moqueur, qui ne dura cependant pas. « Ton nom va forcément être cité si on commence à lui en parler, mais tant pis pour toi. » Il aurait voulu dire un nombre de choses incalculables envers Edward, mais il se forçait de se retenir parce-que d’une, il ne voulait pas mettre Ginny dans une position encore plus inconfortable qu’elle pouvait être, de deux Noah n’avait pas à assister à une prise de becs entre les deux coqs et que de trois, il s’amusait à se dire que c’était de la triche de sa part s’il lançait les hostilités alors qu’Edward était infirme dans son lit. « Et sache que j’aurai préféré que tu n’existes pas non plus dans cette histoire, mais je fais avec et je vais tenter de faire de mon mieux, moi. » C’était puéril, c’était débile - il le savait mais il ne pouvait s’empêcher de laisser sortir au moins une petite remarque, réflexion. Et le compte de Noah qui ne cessait d’avancer. Ezra finit par lâcher Edward du regard pour reporter son attention sur Ginny. « Je sais que tu voulais l’attendre mais on aura pas son soutien aujourd’hui, et… Bien je suis là. Comme prévu. » Quand il s’adressait à la jeune femme, la voix d’Ezra était devenue de nouveau rassurante, calme, rassurante. Du mieux qu’il le pouvait dans toute cette situation alors que son coeur était prêt à exploser avec toutes ces émotions qui semblaient vouloir le réduire en miettes pour aujourd’hui. Il finit par venir faire un légère pression sur sa main, tenant toujours la sienne. « Je suis prêt quand tu l’es. » Parce-qu’il n’avait jamais été père jusque maintenant mais que l’attraction et l’attachement certain qui se développaient envers son fils alors qu’ils ne s’étaient à peine échangé qu’un regard pouvait que ça irait bien. Sur le long terme, dans le pire des cas.
Now and then I think of when we were together, like when you said you felt so happy you could die. Told myself that you were right for me but felt so lonely in your company. That was love and it's an ache I still remember. You can get addicted to a certain kind of sadness like resignation to the end, always the end. So when we found that we could not make sense, well you said that we would still be friends. But you didn't have to cut me off, make out like it never happened and that we were nothing.
« Edward… s’il-te-plaît. Si tu n’avais pas eu ton mot à dire, je serais déjà partie avec Noah. On serait déjà sortis, je ne t’aurais même pas parlé d’aujourd’hui et …et je n’aurais pas tenu à ce que tu sois là, dès le début. » c’était injuste qu’il pense ainsi, alors que j’avais insisté au départ pour l’y impliquer, pour qu’il soit au courant de tout, pour que justement il ne se sente pas mis à part peu importe comment il le prenait. Edward avait été, était et sera un excellent père, et je n’avais rien à redire, mais je pouvais aussi comprendre qu’il sentait qu’on s’attaquait personnellement à sa position, qu’on tentait de le déloger – ce qui était tout sauf le cas. J’ignorais en quels mots, de quelle façon, en quel langage je pourrais bien le lui expliquer, mais comme le temps semblait me manquer, il était nécessaire de prioriser, et d’ainsi m’assurer qu’il limitera ses cicatrices trop brûlantes de transparaître devant Noah. Le petit allait avoir droit à une grosse annonce aujourd’hui et c’était déjà assez en soi. « Je ne parle pas de vous deux. Ça, c’est à vous de le régler, entre grands garçons. Je parle de Noah, pour Noah. Ça sera assez difficile à encaisser à la base, si on pouvait tous et chacun garder nos différents pour l’après, ce serait mieux, et tu le sais. » et il en rajoute, il est acide, amer, et je sens la main d’Ezra qui se resserre sur la mienne, sa voix enrouée qui finit par statuer, combats de coqs devant lequel je suis lasse, tellement épuisée. J’aurais voulu, innocemment j’en conviens, si naïve, qu’ils laissent leur rancœur à la porte, qu’ils jouent aux adultes eux aussi – néanmoins, c’était à moi de leur rappeler que maintenant plus que jamais, ils devraient être solides et posés, ne montrer aucune faille, ne pas troubler la paix qu’on a réussi à gagner face à la maladie, la trêve qui m’avait donné assez confiance pour organiser cette rencontre en elle-même. « Il en est à 25 là. » la voix du brun se casse sur celle du blond, et si je ne m’étais pas juré de tout faire pour que le calme reste le mot d’ordre ici, si je n’avais pas planté mes pieds, ancrés complètement dans le linoléum de la pièce, j’aurais simplement attrapé Noah, et on aurait filé. On aurait attendu qu’ils rangent leurs piques, leurs griffes, leurs propos acerbes, et on serait revenus ensuite, pour faire les choses bien. 15 minutes plus tard, 3 heures, 2 semaines, qu’importe. « Ça suffit. » mon ton est sans équivoque. Je n’hausse pas les décibels, mais la menace est là. La mère a parlé, et l’un comme l’autre scelle les lèvres, sourcils froncés, grognant en harmonie. « On reprendra cette conversation quand on sera seuls. Pas maintenant. » s’ils aimaient le gamin autant qu’ils l’avançaient, autant qu’ils me le montraient chacun à leur façon depuis les premières secondes de leur entrée dans la vie du garçon, c’était là le moment de me le prouver de nouveau. D’être plus grands, plus matures que les pulsions, les torses bombés, les insultes. Les poings qui démangent. Réglé comme une horloge, Noah finit par dégager ses paumes de ses oreilles, le décompte terminé. Et il lève la tête vers moi, grands yeux brillants, dans l’attente de la suite que je lui offre toujours, des explications qu’il reçoit quand il s’est prêté au jeu. Ses joues rosies, il bat des cils, et même si son attention pourrait retourner sur son dessin, sur la télévision qui joue en trame sonore, sur l’infirmière qu’il reconnaîtrait facilement dans le couloir, il ne me lâche pas. « Rebonjour. » doucement, j’avance vers lui, entraînant pendant quelques pas Ezra avec moi, avant de délier délicatement mes doigts des siens. Je veux être près, tout près de mon fils maintenant, mais je m’assure tout de même que le Beauregard reste stoïque, ne bouge pas, d’un coup d’œil. J’échange aussi un regard avec Edward, rassurée de ne pas que voir un voile noir emplir ses rétines. Ce n’est pas tout à fait ça, mais on s’en rapproche. « Tu te souviens quand je t’ai parlé d’ici, de Brisbane? On était sur la terrasse, chez les grands-parents. » je tends les bras, enlaçant la taille de Noah, le soulevant du lit pour l'emmener avec moi vers le canapé du coin, zone neutre. Il hoche de la tête, le souvenir qui lui revient sûrement à l’esprit parce qu’il avait été lié à l’annonce de notre déménagement imminent en Australie. « J’ai parlé des amis que j’avais, quand on y habitait, quand j’étais plus jeune. » le mot roule entre mes lèvres, injuste. « Et Matt a parlé de sa copine aussi. » j’éclate de rire devant cette bribe dont il se souvient, même si la mention de mon frère me laisse de glace. « Il n’y avait pas que Matt qui… était avec quelqu’un. » un sourire triste en direction d’Ezra, nostalgique même. Introduction en douceur. « Écoute Noah. Il n’y a pas de bonne façon de le dire, et je vais avoir besoin que tu sois super transparent avec moi. Que tu me dises si je vais trop vite, si tu ne comprends pas tout, si tu as des questions. » et en franchise, surtout. Il avait beau avoir 7 ans, il en comprenait plus sur la vie, sur les gens, sur tout, que bien d’autres et jamais je n'aurais voulu ridiculiser la situation, l’infantiliser. Il méritait de savoir, et j’étais là pour le lui apprendre de mon mieux. « Tu me fais peur maman. » mon cœur se serre, avant que mes bras ne referment leur étreinte un peu plus fort sur Noah, et qu’un baiser se dépose sur son front. Il gesticule parce que je le chatouille, mais l’intention est là. Oh, bébé… « Y’a pas de raison d’être effrayé. Il n’y a que des gens qui veulent ton bien dans cette pièce. » et un bref échange de regards avec les deux hommes toujours présents, silencieux mais assidus, me le confirme. Noah ne les voit pas, par contre, toujours scotché à mes lèvres. « J’ai pas été honnête, et je t’ai mêlé à mes problèmes d’adulte. J’ai pris une décision pour toi, je t'ai caché quelque chose longtemps, et je n’aurais jamais dû. Je suis vraiment désolée Noah, et j’espère qu’un jour tu comprendras pourquoi je l'ai fait. » il ne dit rien, il fronce les sourcils, il écoute. Je poursuis, sentant son petit menton prendre appui sur mon épaule. « T’as une famille bien particulière, bonhomme. Il y a Edward, qui n’a aucune forme d’autorité quand tu sais peser sur ses cordes sensibles. Il y a moi, qui essaie d’acheter ton amour et ton estime à grands coups de cookies au chocolat et il y a Ezra qui… qui t’aime de tout son cœur, même s’il n’a pas pu être là avant. » la blague, toujours, avant les aveux. À la mention de l’un comme de l’autre, je pose de nouveau mes iris sur leurs silhouettes, m’assurant que la situation n’est pas irréelle que pour moi. Après en avoir parlé, après l’avoir anticipée, imaginée, espérée, après en avoir été totalement terrifiée… nous y voilà. « Pourquoi ? » la voix cristalline de mon fils me ramène à l’ordre. « Parce qu’il n’a pas pu nous suivre, quand on est partis à Londres. » « Pourquoi ? » je balaie une mèche rebelle qui part dans tous les sens sur son front, le sourire qui soupire. « Parce que grand-maman et grand-papa n’ont pas voulu. Parce qu’ils croyaient de mauvaises choses, parce qu’ils lui ont dit des mensonges aussi. » comment expliquer à un gamin de 7 ans que ses grands-parents ont mis sur place tout un stratagème pour exclure son vrai père de l’équation, ne le voyant pas assez digne pour leur fille… ? « Et toi, tu as menti quand ? » aouch. Je ravale durement, avant de me confier. Enfin. « Beaucoup, Noah. À tous les jours. » il fronce de nouveau les sourcils. « Et t’as eu du dessert quand même ? » j'éclate de rire, un rire franc, qui fait du bien malgré tout. « Je m’en serais bien passée. » mes épaules se haussent d’elles-mêmes. Si j’avais pu tout te dire, si je n’avais pas eu à te mentir dès ta naissance… « Ils ont cru qu’Ezra était méchant, ils ont voulu le garder loin de nous pour nous protéger. » j’ai l’impression d’entendre la voix désespérée de ma mère au téléphone, alors qu’elle tentait de me convaincre de leurs bonnes intentions. Meilleure chance la prochaine fois – jamais. « Mais il était comme le gamin dans le film de l’autre jour. Celui à qui ils ont inventé des bobards pour le mettre à l’écart le temps qu’ils aillent dans la cabane dans l’arbre, et qu’elle devienne la leur. » l’analogie fait hocher positivement de la tête le petit être qui n’a pas bougé de mes genoux, alors qu’il semble comprendre un peu mieux. « Pourquoi ils voulaient le garder loin de nous ? » qu’il demande, portant maintenant son attention sur Ezra, le détaillant des yeux, comme pour la première fois. Les miens s’accrochent aussi à ceux du Beauregard. « Parce qu’ils croyaient à tort qu’il ne t’aimerait pas assez. Qu’il ne t’aimerait pas comme… un papa. » et je souffle. Après 7 ans, après des cœurs brisés, après des litres de secrets, tout autant de manigances, de la manipulation et des déceptions, nous y voilà enfin. « Noah, tu as une maman, et… deux papas. Edward, que tu connais déjà… et Ezra, qui se joint à l’équipe après qu’on ait su la vérité et qu'on lui ait finalement fait une place. » je laisse passer un petit rire, voulant minimiser le tout, ne réalisant qu’un mot à la fois l’ampleur de l’annonce. « Un papa adoptif… et un papa biologique. » « Un quoi ? » damn. À travers la conversation, j’avais prévu tout sauf ça. Devoir expliquer le lexique du mot se rapproche dangereusement d’une classe d’éducation sexuelle, ce pour quoi je serais plus que nulle. Allons-y façon ludique, donc. « Un papa biologique. Ezra était mon petit ami à l’époque Noah. Et c’est avec lui que… qu’on t’a créé. Qu’on t’a mis au monde. » le malaise est palpable, et le silence prend toute la place. « Et Ed lui ? » je souris. Parce qu’évidemment, Edward n’est pas sorti de l’équation, même s’il l’a demandé tout à l’heure, même s’il a insisté pour qu’on ne le nomme pas… je ne m’en serais jamais donné le droit. Il fallait qu’il sache ce que je pense de lui, une bonne fois pour toute, et la gratitude qu’il avait générée. « Edward t’a aimé aussi fort qu’Ezra. C’est pourquoi il est venu prendre le relais, quand Ezra a été obligé de rester ici. On a été très chanceux de l’avoir, et ce n’est pas parce qu’Ezra est de retour dans nos vies qu’Edward va en partir. Ils t’aiment énormément, tous les deux. Pour toujours. » le bonhomme se blottit un peu plus, silencieux, pensif. Le voir ainsi me déstabilise. Pourtant, la grande annonce est faite, le pansement est retiré, la vérité est sortie. Et maintenant, quoi? « Ça en fait beaucoup, hen ? Est-ce que tu veux prendre une pause ? » que je demande, doucement, tout bas, à son oreille. « Non. » il est mutin, il ne me laisse pas voir ce qu’il pense vraiment, mais il semble y tenir. « Plus personne ne va partir, là ? Y’aura personne qui leur dira des mensonges, qui croira de mauvaises choses sur eux ? Autant mon papa biologique, que mon papa adoptif ? » le voilà qui prend possession des termes, et qui lève la tête vers eux à tour de rôle, inquiet.
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Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Now and then I think of when we were together, like when you said you felt so happy you could die. Told myself that you were right for me but felt so lonely in your company. That was love and it's an ache I still remember. You can get addicted to a certain kind of sadness like resignation to the end, always the end. So when we found that we could not make sense, well you said that we would still be friends. But you didn't have to cut me off, make out like it never happened and that we were nothing.
« Ça suffit. » Le ton que prenait Ginny pour s’adresser aux deux jeunes hommes, alors qu’ils étaient en train de jouer à savoir qui pouvait avoir la plus grosse, étonna Ezra. Il ne l’avait jamais vu comme ça, ou que trop rarement; si affirmée, si sure d’elle. « On reprendra cette conversation quand on sera seuls. Pas maintenant. » Ezra vint légèrement pincer ses lèvres, car même si elle avait raison et que cette conversation n’avait en aucun cas légitimité à être eu sur le moment, il ne voulait pas se courber devant Edward. Question d’égo ou qu’importe ce que vous voulez, mais il avait déjà laissé filer trop de choses pour lui céder encore ces petits détails qui feront qu’il gagnera sa place dans cette étrange famille dans les temps à venir. Ce fut à ce moment là que Noah retira les mains de ses oreilles, relevant sa bouille vers sa mère, le regard naviguant encore de droite à gauche entre les différentes personnes présentes dans la pièce, mais toujours avec ce visage serein. « Rebonjour. » Assez rapidement, Ginny laissa aller la main d’Ezra - qui l’aurait bien gardé pour lui encore un temps, ça lui donnait de la force face à ce petit être qu’il voulait tant rencontrer - pour venir prendre son fils dans ses bras, sur ses genoux. « Tu te souviens quand je t’ai parlé d’ici, de Brisbane? On était sur la terrasse, chez les grands-parents. J’ai parlé des amis que j’avais, quand on y habitait, quand j’étais plus jeune. » « Et Matt a parlé de sa copine aussi. » Après les quelques secondes d’incompréhension, de choc un peu - il avait parfois tendance à oublier que si Noah était le fils de Ginny, il était forcément rattaché à la famille McGrath et donc à Matt aussi; malheureusement ? -, Ezra se laissa aller à un petit rire également; plus discret, dans son coin, mais présent. Il avait d’ailleurs l’impression de ne pas avoir ri au sujet de Matt depuis des mois, des années. Comme s’il ne représentait qu’un sujet douloureux, houleux. Il avait eu tendance à mette de côté le Matt qu’il connaissait, ce Matt dragueur et blagueur, celui avec lequel il avait été tant ami pendant un long moment. « Il n’y avait pas que Matt qui… était avec quelqu’un. » Les rires qui s’effacèrent rapidement pour laisser place à cette émotion complexe, destructrice et complaisante. Des sourires nostalgiques qui s’échangèrent à la volée, alors que c’était peut-être la meilleure des façons d’introduire délicatement le sujet. Ezra n’avait d’yeux que pour Ginny en ce moment même, et cette façon si habile, si aisée d’amener les choses qui faisaient mal, qui faisaient bien. « Écoute Noah. Il n’y a pas de bonne façon de le dire, et je vais avoir besoin que tu sois super transparent avec moi. Que tu me dises si je vais trop vite, si tu ne comprends pas tout, si tu as des questions. » « Tu me fais peur maman. » Et alors, à cet instant là, alors qu’il n’arrivait guère à mettre des mots dessus depuis qu’il avait pénétré dans cette chambre, Ezra comprit. Alors qu’il voyait Noah là, perdu, désemparé, il voulait le protéger. Le chérir, le rassurer - l’aimer. L’instant maternel, paternel, qu’importe le nom qu’on avouait lui donner - il le ressentait là. Mais il savait qu’il se devait de rester là, d’attendre et surtout de laisser Ginny finir les explications de la situation. « Y’a pas de raison d’être effrayé. Il n’y a que des gens qui veulent ton bien dans cette pièce. » Un échange de regards, avec Ezra comme avec Edward - que ce premier avait décidé volontairement d’oublier, pour ne pas être tenté de s’énerver pour un rien contre lui - confirmant qu’ils étaient tous d’accord sur cette idée. Si des différents existaient entre eux tous, c’était bien l’amour qu’ils portaient pour Noah qui les maintenait en place, gentiment. « J’ai pas été honnête, et je t’ai mêlé à mes problèmes d’adulte. J’ai pris une décision pour toi, je t'ai caché quelque chose longtemps, et je n’aurais jamais dû. Je suis vraiment désolée Noah, et j’espère qu’un jour tu comprendras pourquoi je l'ai fait. T’as une famille bien particulière, bonhomme. Il y a Edward, qui n’a aucune forme d’autorité quand tu sais peser sur ses cordes sensibles. Il y a moi, qui essaie d’acheter ton amour et ton estime à grands coups de cookies au chocolat et il y a Ezra qui… qui t’aime de tout son cœur, même s’il n’a pas pu être là avant. » En parlant de coeur, celui de ce dernier venait de se briser quelque peu en entendant les mots de la jeune femme.Elle savait peser ce qu’elle disait, trouver les bons, les mots justes surtout. Car même s’ils n’étaient pas familiers l’un envers l’autre, Ezra avait réellement toujours aimé Noah de tout son coeur, aussi fort qu’il l’avait pu de là où il se tenait. Et le fait qu’elle l’évoque à voix haute, qu’elle en parle ouvertement devant lui, ça rendait toute chose le père en chemin en lui. « Pourquoi ? » « Parce qu’il n’a pas pu nous suivre, quand on est partis à Londres. » « Pourquoi ? » Il n’était pas dupe - ça se sentait ça se voyait. Et le fait qu’il puisse concrètement comprendre déchirait encore plus le coeur d’Ezra qui dut se tourner quelques instants, décrocher son regard de cet enfant car il avait, il fallait avouer, du mal à ce que la vérité soit mise autant en avant - surtout devant un enfant; son enfant. Juste quelques pas, discrètement, évacuer l’énergie trop présente en lui. Et surtout, ne pas se laisser submerger par l’émotion. « Parce que grand-maman et grand-papa n’ont pas voulu. Parce qu’ils croyaient de mauvaises choses, parce qu’ils lui ont dit des mensonges aussi. » Pare-qu’ils ont beau t’aimer, ce ne sont pas des gens bien - mais ça il se devait de le garder pour lui, et en aucun cas en toucher un mot à Noah de ce qu’il pouvait penser; pas tout de suite en tous cas. « Et toi, tu as menti quand ? » « Beaucoup, Noah. À tous les jours. » « Et t’as eu du dessert quand même ? » Si la situation n’avait pas été si tragique, dramatique, il en aurait ri aussi. Mais les émotions étaient elles que pour le moment il ne pouvait pas se le permettre, ça ne pourrait sortir en autre chose qu’un rire pincé. « Je m’en serais bien passée. Ils ont cru qu’Ezra était méchant, ils ont voulu le garder loin de nous pour nous protéger. » Ce dernier finit par relever son regard vers Ginny, alors qu’il évitait de croiser ses iris depuis trop longtemps dans cette conversation maintenant. Il savait qu’elle ne faisait que répéter les raisons, les excuses de ses parents, qu’elle ne pensait pas un mot de tout ça, mais l’entendre elle le dire ça lui faisait froid dans le dos - et pas de ces bons frissons non. « Mais il était comme le gamin dans le film de l’autre jour. Celui à qui ils ont inventé des bobards pour le mettre à l’écart le temps qu’ils aillent dans la cabane dans l’arbre, et qu’elle devienne la leur. » « Pourquoi ils voulaient le garder loin de nous ? » Alors, depuis le moment où il avait posé un pied dans cette pièce, depuis qu’ils avaient lancé cette conversation de l’enfer, les yeux de Noah vinrent rencontrer ceux d’Ezra. Un échange bref, électrique, puissant. Cette fois ci, le frissons étaient malheureusement bons. Ginny vint échanger à son tour à regard avec Ezra, alors que ce dernier naviguait du regard entre la mère et le fils, si différents et pourtant autant fort l’un que l’autre. Il savait que c’était là, rien qu’à la façon dont Ginny portait son regard, qu’elle avait finir d’achever la vérité. Il le savait aussi à la façon dont il pouvait percevoir son pouls dans ses oreilles rien qu’à cause du stress, de l’angoisse qui régnait en son sein. « Parce qu’ils croyaient à tort qu’il ne t’aimerait pas assez. Qu’il ne t’aimerait pas comme… un papa. » Quelques secondes de silence qui semblèrent s’écouler au ralenti, où il retint son souffle, où il porta toute son attention sur le petit bout d’humain miniature devant lui. « Noah, tu as une maman, et… deux papas. Edward, que tu connais déjà… et Ezra, qui se joint à l’équipe après qu’on ait su la vérité et qu'on lui ait finalement fait une place. Un papa adoptif… et un papa biologique. » Le moment décisif était là, le moment où Noah allait enfin mettre ses mots à lui sur ce qu’il se passait, ce qu’il voyait, comprenait. [color:7ee3=#darkblue]« Un quoi ? » Ah. Il n’avait pas pensé à l’idée qu’il ne puisse pas comprendre le terme. Ce n’était pas commun les enfants qui pouvaient rencontrer plusieurs de leurs parents, surtout une fois qu’une adoption avait été posée - qu’importe son origine. Mais il était vrai que tout s’était tellement bien mis en place dans leurs têtes d’adultes à eux qu’Ezra ne s’était pas dit que ce serait plus compliqué à comprendre pour un enfant, un petit être où toute la vie n’avait pas encore été expliquée. Regardant rapidement Ginny, il put comprendre le malaise certain dans lequel elle se trouvait, et il ne pouvait intervenir. Il détourna le regard, passant une main dans ses cheveux, attendant qu’elle puisse trouver de nouveau les mots juste pour expliquer la situation au petite, qu’il puisse comprendre clairement. « Un papa biologique. Ezra était mon petit ami à l’époque Noah. Et c’est avec lui que… qu’on t’a créé. Qu’on t’a mis au monde. » « Et Ed lui ? » Un petit sourire en coin, un peu amer, se fit une place sur le visage d’Ezra - mal à l’aise. Bien sur que le gamin parlait de Edward comme si tout était normal, parce-que pour lui il avait là s’agit de sa normalité pendant six longues années. Une personne qu’Ezra lui aurait aimé voir retirée de l’équation restait pourtant une constance stable pour le gamin. « Edward t’a aimé aussi fort qu’Ezra. C’est pourquoi il est venu prendre le relais, quand Ezra a été obligé de rester ici. On a été très chanceux de l’avoir, et ce n’est pas parce qu’Ezra est de retour dans nos vies qu’Edward va en partir. Ils t’aiment énormément, tous les deux. Pour toujours. » Alors, le silence s’installa de nouveau calmement, presque paisiblement entre les personnes présente dans cette pièce qui était définitivement trop petite pour contenir tout ce beau monde en ce moment même. « Ça en fait beaucoup, hen ? Est-ce que tu veux prendre une pause ? » « Non. » Ezra releva un regard vers Noah, choqué qu’il puisse si bien encaisser cette nouvelle, toutes ces possibilités et ces vérités en aussi peu de temps et comme si tout ceci était tout à fait normal. Il n’était pas déçu du gamin, au contraire, juste choqué - car il n’avait rien pris de tout ça aussi bien, avec vingt-cinq ans de plus. La preuve en était, ses nerfs ne commençaient à se détendre et ses muscles à se relâcher que maintenant, à peine, doucement. « Plus personne ne va partir, là ? Y’aura personne qui leur dira des mensonges, qui croira de mauvaises choses sur eux ? Autant mon papa biologique, que mon papa adoptif ? » Les mots semblaient si simples, si beaux, pures dans la bouche du garçon. En l’espace d’une phrase, il avait résumé la situation mieux que personne, il avait intégré toutes les facettes de cette situation. C’était relaxant, soulageant. Et alors que son regard naviguait d’Edward à lui-même, Ezra ne s’en rendit pas comptes, mais une larme se laissa aller sur sa joue. Le soulagement était tel qu’il ne pouvait réellement retenir ce qu’il ressentait, alors qu’Edward était lui-même présent dans cette pièce et qu’il n’aurait jamais voulu qu’il le perçoit dans cet état. Rien que le fait de croiser le regard du garçon alors qu’il connaissait et semblait accepter cette nouvelle vérité. Les sourcils du petit vinrent d’ailleurs se froncer, légèrement, avant qu’il ne se redresse de sur les genoux de sa mère. « Pourquoi tu pleures ? » Ezra mit quelques secondes avant de comprendre qu’il s’adressait par conséquent à lui. D’un geste aussi furtif qu’il le put, il vint essuyer les quelques larmes rebelles, reniflant discrètement et se raclant la gorge de façon à prendre une voix correcte, claire. Il ne voulait pas paraître aussi fragile qu’il l’était réellement à l’intérieur - la seule personne présente dans cette pièce qui pourrait avoir l’occasion de le voir de la sorte était Ginny et elle n’était pas seule en l’occurence. « Je… Une poussière. Dans l’oeil. Très vilaine. » Il tenta de tirer un petit sourire pour rassurer le gamin, lui montrer que tout allait bien et que tout était dans l’ordre. Parce-que maintenant, c’était les sourires et les rires qui devaient prendre place. Le gamin finit par quitter délicatement les genoux de sa mère, avançant de quelques pas pour arriver aux pieds de ce nouveau père dont il avait tout à découvrir, à apprendre - et inversement. Son regard levé vers son visage. « Bonjour, nouveau papa. » Parce-que ça semblait à la fois si simple que les paroles du gamin étaient les plus belles qu’Ezra ait pu entendre de toutes sa vie. C’était si compliqué à côté car il avait tout un nouveau comportement à apprendre, toute une nouvelle façon de faire à intégrer - il était réellement père, maintenant; pour de vrai, plus seulement par du bouche à oreille. Lentement, comme si ça lui paraissait normal, il vint alors s’accroupir devant Noah, qui était plus grand que ce qu’il avait pu imaginer, avant de se laisser tomber sur ses genoux et de venir le serrer dans ses bras - doucement, délicatement, paternellement. « Oh, Noah. »
After life’s fitful fever he sleeps well. Treason has done his worst. Nor steel, nor poison, malice domestic, foreign levy, nothing can touch him further. W. Shakespeare
C'est le cœur lourd que j'assiste impuissant à l'arrivée de cet homme, je n'arrive pas à imaginer que tout serait comme avant, que rien ne changera, mais je le sais et je le sens, tout sera différent, petit à petit, jours après jours, mois après mois, je n'aurai plus cette place que je ne pensais jamais avoir. C'est peut-être égoïste de ma part, mais j'ai toujours été comme ça et je le serai toujours, ce qui me fait le plus mal, c'est qu'au fond je sais que c'est la seule solution et que c'est la meilleure, pour Noah, mais aussi pour Ginny, seulement jamais je ne pourrai l'avouer à haute voix. Étrange espoir que de croire en une fausse utopie, une vie que je savais impossible et pourtant j'y ai cru, peu de temps, mais cela m'a suffi pour me faire oublier d'où je viens. Ginny qui s'approche calmement de moi, essayant de me faire comprendre la situation et je ne fais rien, je reste là, campé sur mes positions, n'aidant rien ni personne, moi y compris. Comme je l'ai dit c'est plus fort que moi, je n'y peux rien, ou peut-être que si. Acerbe, je continue à cracher mon venin sur Ezra, tout aurait pu se passer très bien s'il n'y avait pas eu cette journée là, mais j'ai comme été blessé dans ma fierté et Dieu sait que j'y tiens et même de simples excuses ne pourront rien changer. Le peu de fois où j'ai pu faire sa rencontre s'en est suivi un combat de coq, des gamins qui réagissent au moindre mot émis par l'autre. « Edward… s’il-te-plaît. Si tu n’avais pas eu ton mot à dire, je serais déjà partie avec Noah. On serait déjà sortis, je ne t’aurais même pas parlé d’aujourd’hui et …et je n’aurais pas tenu à ce que tu sois là, dès le début. » Mais je continue, toujours plus sec, toujours plus condescendant, je m’embourbe dans des paroles que Ginny me fera fortement regretter quand nous ne serons plus que deux dans cette chambre. « Je ne parle pas de vous deux. Ça, c’est à vous de le régler, entre grands garçons. Je parle de Noah, pour Noah. Ça sera assez difficile à encaisser à la base, si on pouvait tous et chacun garder nos différents pour l’après, ce serait mieux, et tu le sais. » A ma décharge ma dose de morphine m’empêche de tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler. « Je suis là j’ai tout entendu. » Il y a des sons qui sont plus que désagréable à entendre pour l’oreille d’un humain, pour moi, la voix d’Ezra en fait partie, peut-être est-ce mon corps qui surjoue, mais s’en est devenu un reflex, quand je l’entends, je sais que je vais passer une journée de merde. Sans y prêter attention, je continue ma petite discussion avec Ginny, essayant de lui faire comprendre que ce n’était pas qu’un simple refus, mais que je ne suis peut-être celui qui n’est pas prêt et cette situation, ce lieu, ne fait qu’aggraver ce sentiment en moi. « Ça suffit. On reprendra cette conversation quand on sera seuls. Pas maintenant. » Préférant ne pas m’emporter à mon tour, je suis Ginny dans sa décision malgré moi, sans être prêt à entendre la vérité. Je me fais peut-être passer pour le connard de la bande, l’égoïste, mais ça me va après tout ça sera peut-être plus simple pour Ginny, Noah et Ezra de me voir comme tel, plus facile pour tourner la page.
« Rebonjour. Tu te souviens quand je t’ai parlé d’ici, de Brisbane? On était sur la terrasse, chez les grands-parents. J’ai parlé des amis que j’avais, quand on y habitait, quand j’étais plus jeune. » L’histoire commence, une histoire, une vérité dont j’ai pris place malgré moi, mais dont je n’ai jamais regretté. « Et Matt a parlé de sa copine aussi. » Connaissant l’énergumène, ça ne m’étonne même pas qu’il ait balancé ça d’une manière bien beauf et sans sous-entendu. Ça me fait penser qu’il me doit toujours un verre après ce qu’il s’est passé à Londres. « Il n’y avait pas que Matt qui… était avec quelqu’un. Écoute Noah. Il n’y a pas de bonne façon de le dire, et je vais avoir besoin que tu sois super transparent avec moi. Que tu me dises si je vais trop vite, si tu ne comprends pas tout, si tu as des questions. » Je sens comme un petit frisson traverser tout mon corps, comme si j’allais purement et simplement disparaître après que Noah soit au courant, oui, simplement être effacé du schéma. « Tu me fais peur maman. » S’il y a bien un gosse qui pourrait tenir le coup après sept de mensonges, c’est bien lui et même si au début il aura peut-être un peu de mal, je suis certain qu’il réussira à surmonter ça, car on lui a appris à être fort en toutes circonstances. « Y’a pas de raison d’être effrayé. Il n’y a que des gens qui veulent ton bien dans cette pièce. J’ai pas été honnête, et je t’ai mêlé à mes problèmes d’adulte. J’ai pris une décision pour toi, je t'ai caché quelque chose longtemps, et je n’aurais jamais dû. Je suis vraiment désolée Noah, et j’espère qu’un jour tu comprendras pourquoi je l'ai fait. » Je ne fais plus attention à la réaction du petit bonhomme ni-même à celle de Ginny ou d’Ezra, tout ce que j’arrive à faire c’est de l’écouter, l’écouter elle, raconter ce mensonge qui a commencé avec ses parents avant que je ne sois mêlé à celui-ci avec mes propres parents. « T’as une famille bien particulière, bonhomme. Il y a Edward, qui n’a aucune forme d’autorité quand tu sais peser sur ses cordes sensibles. Il y a moi, qui essaie d’acheter ton amour et ton estime à grands coups de cookies au chocolat et il y a Ezra qui… qui t’aime de tout son cœur, même s’il n’a pas pu être là avant. » J’affiche finalement un petit sourire, non pas que l’instant le demande, mais ça me rappelle seulement qu’elle a raison, ce petit est un vrai petit diable quand il le veut, il ne lui a pas fallu longtemps avant de commencer à faire ses petits caprices. « Pourquoi ? » « Parce qu’il n’a pas pu nous suivre, quand on est partis à Londres. » Pas pu ou peut-être tout bonnement aussi pas voulu, c’est toujours plus simple de jeter la faute sur Papa et Maman McGrath quand on arrive à ce sujet, mais je ne dis rien ne voulant pas rendre cette situation plus compliquée qu’elle ne l’est déjà. « Pourquoi ? » « Parce que grand-maman et grand-papa n’ont pas voulu. Parce qu’ils croyaient de mauvaises choses, parce qu’ils lui ont dit des mensonges aussi. » Bingo, j’aurais dû le parier. « Et toi, tu as menti quand ? » « Beaucoup, Noah. À tous les jours. » « Et t’as eu du dessert quand même ? » « Je m’en serais bien passée. » L’innocence de ce petit ne cessera jamais de m’étonner, il a beau montrer une certaine maturité pour son âge, il n’en reste pas moins un petit garçon qui a déjà subi beaucoup trop de difficultés dans sa vie. « Ils ont cru qu’Ezra était méchant, ils ont voulu le garder loin de nous pour nous protéger. Mais il était comme le gamin dans le film de l’autre jour. Celui à qui ils ont inventé des bobards pour le mettre à l’écart le temps qu’ils aillent dans la cabane dans l’arbre, et qu’elle devienne la leur. » La douleur s’estompe peu à peu, la morphine aidant à la faire passer, mais voilà que je sens mon esprit divaguer de plus en plus, mais ça ne m’empêche cependant pas de trouver cette excuse ridicule pour ce mec. Il n’a seulement pas su porter ses couilles et s’est fait poser une muselière sans même aboyer et se défendre. « Pourquoi ils voulaient le garder loin de nous ? » « Parce qu’ils croyaient à tort qu’il ne t’aimerait pas assez. Qu’il ne t’aimerait pas comme… un papa. Noah, tu as une maman, et… deux papas. Edward, que tu connais déjà… et Ezra, qui se joint à l’équipe après qu’on ait su la vérité et qu'on lui ait finalement fait une place. Un papa adoptif… et un papa biologique. » Si seulement il ne pouvait n’y avoir qu’un seul de ces papas ça serait l’idéal, mais visiblement l’autre ne désire pas fuir ses responsabilités comme il l’a déjà fait. C’est surtout quand je repense à ce détail de l’histoire qu’une envie irrépressible de le frapper monte en moi, qui oserait laisser partir sa femme et son enfant seulement après une discussion avec ses beaux-parents ? Je n’aurais jamais rien laissé de tout ça arriver. « Un quoi ? » « Un papa biologique. Ezra était mon petit ami à l’époque Noah. Et c’est avec lui que… qu’on t’a créé. Qu’on t’a mis au monde. » Un petit ami qui ne te méritait pas, elle devrait émettre cette nuance. « Et Ed lui ? » Dit-il en me pointant du doigt alors que la fatigue et les calmants marquent de plus en plus mon visage. « Edward t’a aimé aussi fort qu’Ezra. C’est pourquoi il est venu prendre le relais, quand Ezra a été obligé de rester ici. On a été très chanceux de l’avoir, et ce n’est pas parce qu’Ezra est de retour dans nos vies qu’Edward va en partir. Ils t’aiment énormément, tous les deux. Pour toujours. » Fantasy, ça serait peut-être le cas durant les premiers jours, mois, mais je sais très bien ce qu’il se passe quand ce genre de situation survient, jamais rien ne se passe comme prévu. J’essaie tant bien que mal de garder les yeux ouverts, voulant montrer à Noah que je suis toujours là et que je le serai toujours. « Ça en fait beaucoup, hen ? Est-ce que tu veux prendre une pause ? » Qu’elle lui demande. « Non. » C’est avec une assurance presque surréaliste que le petit bonhomme répond aussitôt à sa mère. Je serai toujours aussi admirative devant un tel élan de maturité, je le soupçonne même de l’être plus que nous tous réunis dans cette chambre d’hôpital. « Plus personne ne va partir, là ? Y’aura personne qui leur dira des mensonges, qui croira de mauvaises choses sur eux ? Autant mon papa biologique, que mon papa adoptif ? » Tout semble si simple pour ce petit gars, comme si tout pouvait se résoudre d’un simple claquement de doigt et j’aimerais tellement que ce soit le cas, mais c’est malheureusement impossible, le monde des grands comme il aime si bien l’appeler ne laisse pas de place à la simplicité et il ne lui en laissera jamais. L’esprit perdu, je n’entends qu’en fond Noah et Ezra qui ont commencé leur petite discussion, en ce moment même je n’arrive qu’à me concentrer sur le visage de celle qui porte un anneau au même doigt que moi, celui qui pourrait bientôt disparaître. « Alors ça y est… la bombe est finalement lâchée ? » Tout en maintenant mon regard dans le sien, j’essaie de lui faire comprendre que j’attends qu’elle ne fasse qu’un petit pas vers moi. « Et maintenant, que va-t-il se passer ? »
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Dernière édition par Edward Fitzgerald le Jeu 4 Jan - 10:38, édité 1 fois
Now and then I think of when we were together, like when you said you felt so happy you could die. Told myself that you were right for me but felt so lonely in your company. That was love and it's an ache I still remember. You can get addicted to a certain kind of sadness like resignation to the end, always the end. So when we found that we could not make sense, well you said that we would still be friends. But you didn't have to cut me off, make out like it never happened and that we were nothing.
L’effet de groupe me retient d’avoir une larme puis une autre à l’oeil. C’est que plus de 7 ans se sont écoulés avant que cette scène ait lieu, et honnêtement, je devais avouer que j’avais longtemps cessé de l’espérer. Noah reste attentif tout au long de mes explications, et elles sont complexes par moment, même si je tente au mieux de résumer, de vulgariser, de simplifier. Ce n’est pas chose facile, mais j’ai la chance d’avoir mis au monde un enfant particulièrement intelligent, et à force d’avoir dû grandir plus vite que la moyenne, il me surprend comme jamais encore à laisser la conversation couler, à hocher de la tête pour confirmer qu’il comprend, à assimiler mieux encore que je ne l’aurais fait, si on avait tenté de m’expliquer la situation à sa place. C’est logique, c’est bienvenu, c’est adorable, maintenant qu’Ezra fait quelques pas dans la direction du gamin, qu’il l’apprivoise à son tour, qu’il prend le temps qu’il faut. Et je laisse un sourire se dessiner sur mes lèvres, attendrie, un peu plus que je ne l’admettrai aux autres, à moi-même. La voix d’Edward attire mon attention, et si je ne souhaite pas manquer une seule seconde des présentations officielles du Beauregard et de Noah, je sens que ma place n’est plus à leurs côtés. Ils ont des liens à tisser, des bases à construire, j’en ai déjà assez fait. « Maintenant, il va falloir que vous appreniez à jouer aux grands garçons, comme Noah. » sa question est légitime, ma réponse l’est toute autant. J’accompagne mes mots d’un air amusé, avant de m’installer sur son lit, en retrait, toutefois assez proche pour ne pas avoir besoin d’étaler au duo en diagonale le reste de notre conversation. Mon regard les couve, mais ma voix se dédie à Edward. « Tu penses que ça va le faire, ou je vais devoir te négocier des rations de morphine pour les premiers mois? » je ne cache pas ma surprise face à son calme, face à sa réaction posée une fois que je lui ai demandé de lâcher prise, d'agir en adulte. Il n’avait jamais été méchant en soit, surtout lorsque Noah était dans les parages. Edward avait des pulsions d’ego, un gros caractère, des plis particulièrement acérés, n'en restait qu’il avait le bonheur du bonhomme à coeur, et qu’il n’aurait jamais rien fait pour l’entacher. Surtout à un moment aussi important pour lui. Grand bien lui en fasse. « Merci, de m’avoir laissé lui expliquer. » je tourne lentement la tête dans sa direction, tentant de faire fi des fils, des machines, des branchements, des marques de fatigue, de douleur sur son visage. Entre mon fils et maintenant lui, je ne pouvais pas dire que j’adorais particulièrement l’hôpital et ce qu’il m’inspirait. La respiration du brun est un peu plus calme que tout à l’heure, un peu moins saccadée, et je suis tout de même rassurée de voir que le ton acide qu’il avait lorsqu’Ezra est entré dans la pièce a laissé place à une voix un peu plus calme. « Je pensais tout ce que j’ai dit tu sais, à propos de toi, et du fait que tu resteras dans notre vie. » je le pense, de tout mon coeur. Il avait toujours été un père attentionné pour Noah, malgré la situation complexe dans laquelle on avait été mis tous les deux, malgré mes blocages qui auraient bien pu l’éloigner à de nombreuses reprises. J'espérais qu’avec un peu de recul, qu’après avoir pris le temps de digérer la nouvelle, d’avaler le fait qu’Ezra soit officiellement inclus dans l'équation, il voudrait vraiment de lui-même, et pas seulement pour Noah ou pour moi, revenir près de nous, remplir son rôle, prendre la place qui lui appartenait et qui n’irait jamais à personne d’autre.
De longues minutes passent, peut-être même une heure, avant qu’on vienne nous déranger, qu’on toque à la porte de la chambre. Noah a fini d’exhiber sa BD préférée à Ezra, Edward somnole un peu moins, je souffle un peu mieux. « Mlle McGrath? Docteur Abernathy vous attend en salle 15. » j’hoche de la tête, pas particulièrement surprise, la routine de Noah étant imprimée au feutre dans ma tête. Chaque rendez-vous était enregistré, chaque examen était planifié. Le principal intéressé lève la tête dans ma direction, réagit au quart de tour comme à son habitude. Noah range ses affaires, ramasse son petit sac, passe près d’Edward pour déposer un baiser sur sa joue, vient se poster à ma hauteur comme s’il était réglé comme une horloge. « Ezra peut venir avec nous? » il questionne tout bonnement, candide, oubliant sans malice que le Beauregard se trouve dans la pièce, son coeur qui, je le prédis, risque de faire un sursaut d’entendre la question, laissant présager que c'était maintenant le moindrement normal. Ezra, à quelques pas de nous, attrapera mon regard alors que je ne mets qu’une fraction de seconde à le chercher. « C’est si tu veux, c’est pas obligé, c’est qu’un truc de routine, prise de sang et lecture de ses dernières analyses. » même s’il s’agit d’une visite habituelle, sans chichi, je sais bien que de voir Noah accompagné de blouses blanches, de repérer son petit corps traité comme celui de n’importe quel autre patient risque de piquer son coeur d’une bien drôle de façon. Autant lui laisser toute la latitude du monde de s’en échapper. Mes doigts se perdent dans la crinière ébouriffée de mon fils, alors qu'il pense déjà à ce qu'il fera une fois qu'il sera libre des tests à venir.
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Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Now and then I think of when we were together, like when you said you felt so happy you could die. Told myself that you were right for me but felt so lonely in your company. That was love and it's an ache I still remember. You can get addicted to a certain kind of sadness like resignation to the end, always the end. So when we found that we could not make sense, well you said that we would still be friends. But you didn't have to cut me off, make out like it never happened and that we were nothing.
Ezra ne sait pas réellement combien de temps avait bien pu s’écouler depuis qu’il avait eu les genoux à terre, depuis qu’il avait pu sentir pour la première fois ce petit corps tant fragile et solide à la fois dans ses bras. Parce-que maintenant, c’était parti. Pour la première fois depuis que Ginny lui avait annoncé la nouvelle, depuis qu’elle lui avait dit être enceinte de lui plusieurs années auparavant, il allait pouvoir remplir son rôle de père. C’était puissant, c’était aussi puissant émotionnellement parlant. Il ne se rappelait pas avoir ressenti autant de choses à la fois depuis la mort de son frère - mais là, ici aujourd’hui, pour une fois ce n’était que du positif. Trop occupé à porter son attention sur Noah, sur ses traits qu’il imprimait à jamais dans sa mémoire, il n’avait pas réalisé que Ginny avait quitté leurs côtés pour aller se trouver de nouveau au côté d’Edward. Pour une fois, Ezra s’en fichait. Pour le moment, c’était Noah, et c’était tout; suffisant. Le petit garçon finit d’ailleurs par se reculer, sourire aux lèvres, et le coeur d’Ezra manqua un battement. Bien sur qu’il revoyait des traits de Ginny à travers ceux de son fils; bien sur qu’il reconnaissait facilement les épis dans ses cheveux, les mêmes qu’il avait sur les photos de lui gamin. Naturellement, Noah vint lui prendre la main, forçant Ezra a se relever, pour aller dans un coin de la chambre. Et avant que le jeune homme ait eu le temps de dire quoi que ce soit, de comprendre même le moindre détail, Noah avait sorti une bande-dessiné de son sac à dos et commençait à lui décrire l’histoire, à faire des commentaires sur la moindre action et la moindre image. Ezra faisait aussi bien qu’il pouvait pour garder la façade, pour ne montrer à quel point la situation actuelle le touchait - mais en bien. Il voulait pouvoir profiter, enregistrer sans avoir la moindre gêne émotionnelle. Et puis, avouons le, il en avait déjà assez montré à Edward pour la journée. « Et là, c’est le seul moment où le méchant il est plus fort que les autres. Sinon, tout le reste du temps, ce sont les gentils qui gagnent. Comme d’habitude quoi. » « Mlle McGrath? Docteur Abernathy vous attend en salle 15. » Du temps, peut-être même beaucoup de temps avait passé depuis qu’Ezra avait relevé la dernière fois la tête de Noah pour voir ce qu’il se passait autour d’eux. Le gamin avait eu cette capacité à créer de suite une bulle autour d’eux, comme une bulle magique, dans laquelle le temps et les gens n’étaient pas comme la réalité. C’était bien, c’était bon et pour une fois, Ezra se sentait complet, entier. Cependant, la phrase qu’avait prononcé l’infirmière, à peine la tête passé à travers l’encadrement de porte, avait fait louper un battement de coeur à Ezra. Comment ça, elle était attendue ailleurs ? Il commença à froncer les sourcils, à chercher Ginny du regard alors que Noah s’activait déjà à ses côtés, comme s’il participait à une répétition de théâtre extrêmement bien organisée. Ginny, de son côté, ne semblait pas plus perturbé que ça par la situation. un air de routine s’affichait sur son visage, de déjà vu et de trop bien toléré. En une fraction de seconde, Noah se trouvait aux côtés de sa mère alors qu’Ezra n’avait pas réussi à bouger d’un pouce de sa chaise. « Ezra peut venir avec nous? » La voix du gamin le sortit de cette espèce de torpeur, espèce de statue à l’intérieur duquel il semblait être coincé. Instinctivement, il se leva, trouva le regard de Ginny. La seule personnes qui saurait lui dire ce qu’il se passait, que faire par la suite - celle en qui il avait confiance les yeux fermés. Elle avait du comprendre qu’il lui fallait plus d’explications et un contexte auquel se raccrocher car elle trouva son regard dans l’instant suivant. « C’est si tu veux, c’est pas obligé, c’est qu’un truc de routine, prise de sang et lecture de ses dernières analyses. » Pendant tout ce moment où il avait pu commencer à interagir avec Noah, il avait oublié. C’était cruel et c’était horrible de sa part, mais il avait oublié que Noah était aussi à l’hôpital pour lui et pas seulement pour voir son soi-disant père. Alors, de nouveau, son coeur sembla s’effondrer à l’intérieur de sa poitrine, comme mille morceaux, mais il savait qu’il devait à son tour être fort. Inspirant profondément, il finit par acquiescer d’un hochement de tête et à prendre la direction de la sortie. Pas un regard ou une parole en direction d’Edward - ce n'était pas réellement le moment pour qu’ils conversent. Noah de son côté qui parlait comme si de rien n’était et Ginny qui les conduisaient à travers les couloirs comme s’il s’agissait de sa maison de vacances. Ils savaient que de leur côté, ils y étaient habitués. Il savait aussi que maintenant qu'il avait décidé de prendre sa part de responsabilité dans tout ça, il allait devoir s’y habituer lui aussi. Mais c’était réellement une situation qu’il trouvait angoissante - il avait déjà du mal à tenir debout lorsqu’il y était pour lui-même, alors là ses jambes lui paraissaient comme du coton à l’idée qu’on puisse faire les soins sur son fils. Peut-être avait-il perdu un ton de couleur de visage au passage qu’il ne s’en serait pas réellement rendu comptes. Il savait juste que son coeur battait plus vite que la normale et qu’il faisait plus chaud que dans la chambre dans ce couloir. « Ginny… » Non, il n’allait pas non plus faire un malaise, il était un peu plus résistant que ça. « T’es sûre que… » Que ma place est là, réellement maintenant de suite avec vous, que je suis légitime dans cette histoire, que ça ne va pas créer des problèmes, que Noah est réellement d’accord avec tout ce qu’il se passe et qu’il a bien compris la situation ? Tant de questions qui ne sortiraient probablement pas par ses cordes vocales aujourd’hui mais dont il savait vouloir les réponses prochainement.