| | | (#)Mar 13 Juin 2017 - 15:26 | |
| Nino n’en pouvait plus de travailler pour Lauren Rose. En réalité, il la trouvait bien trop bavarde et il avait du mal avec ça. Il n’avait pas signé pour être psy mais seulement pour être un homme de main, il ignorait que cela engendrait de devoir l’écouter dès qu’elle n’avait rien à faire, comme si elle se sentait terriblement seul et que personne ne savait combler ce manque. Pourtant, suite à son agression il y a quelques mois, il avait dû arrêter de travailler pendant deux mois. Il avait repris il y a quelques semaines mais déjà, il n’en pouvait plus. C’est pourquoi il se cherchait un autre travail qui ne demandait pas beaucoup de temps non plus mais qui lui donnerait juste assez pour se nourrir et se prendre un appartement à l’occasion. Ce n’était pas non plus le cas en travaillant pour la blonde. Il était toujours chez Silver et il commençait à étouffer avec sa colocataire qui ne pouvait pas le voir. Les remarques incessantes étaient fatigantes et si au début il s’en amusait et en rajoutait des couches pour la provoquer, maintenant, il en avait clairement marre. Et s’il ne voulait pas se résigner à frapper une femme, il devait s’en aller et vite. Maintenant, tout était à faire… Ca faisait déjà deux ou trois fois que Nino postulait pour des postes qui ne lui semblaient pas trop compliqué à gérer. Un poste de traducteur anglo-italien mais le problème était qu’il ne maitrisait pas parfaitement l’anglais, loin de là. Son accent pouvait déjà être un petit souci mais en plus, il n’avait pas un vocabulaire très poussé. Il se débrouillait comme il pouvait pour comprendre les australiens et se faire comprendre, mais rien ne lui permettait de pouvoir traduire des textes complets par exemple. Des deux autres candidatures étaient pour des postes dans la sécurité mais lorsque Nino s’est présenté aux entretiens, il s’est fait recaler directement à cause de sa petite carrure. Rien de tel pour le mettre en rogne mais il n’avait pas eu d’autre chose que de s’y résigner étant donné qu’il avait fait face à deux grands colosses, en effet, il ne faisait pas le poids. Cette fois, c’était pour aider la gérante d’une épicerie qu’il pensait pouvoir prétendre à un nouveau poste. Il semblerait que celle-ci se soit blessée il y a peu de temps et ne puisse pas faire l’ensemble des tâches que lui demande son petit commerce. Il s’était bien sûre renseigner : pas de contact direct avec les clients et ça, c’était un bon point pour lui. S’il pouvait éviter de devoir être trop gentil, trop serviable, trop aimable, ça l’arrangerait. Bien qu’il savait qu’il allait devoir faire quelques efforts quand même. Même s’il n’allait pas servir directement les clients, il allait quand même en croiser de temps en temps. Il était pas loin de 20h quand il se rend à l’épicerie en question. Il semblerait que cela corresponde à l’heure de fermeture de l’épicerie ce jour-là. Il n’y avait déjà plus personne dans le magasin quand Nino y pénétra. Une sonnette retentie quand il y mit un pied. Il ne pouvait alors plus faire marche arrière. |
| | | | (#)Jeu 22 Juin 2017 - 15:37 | |
| Depuis l’accident de train de la semaine dernière, la vie de Liviana avait pris un nouveau tournant. Alors qu’elle commençait tout juste à se remettre de son accouchement, elle s’était retrouvée au plein milieu d’un cauchemar qui lui avait valu une épaule luxée ainsi que des terreurs nocturnes. Epuisée par l’absence de sommeil et par la charge supplémentaire de travail que lui avait imposé le blocage de son bras, Liviana n’avait pas vu passé sa semaine, ni sa journée ; c’était pour cela et sous les conseils de James que Liviana avait décidé de coller une affiche poste à pourvoir sur sa vitrine ; ainsi qu’une annonce dans le journal de la ville, elle recherchait quelqu’un pour l’aider dans les tâches quotidienne qu’elle ne pouvait plus faire à cause de son épaule démise. Il est un peu plus de dix-neuf heures trente lorsque la jeune femme change la pancarte ouvert pour fermer cependant contrairement à d’habitude, elle ne verrouille pas sa porte à clé et ne quitte pas la boutique avec son habituel café à la main ; ce soir elle jette un coup d’œil à travers la fenêtre et commence à préparer les étagères pour le lendemain matin. Les minutes défilent et une demi-heure plus tard la sonnette de la porte d’entrée retentie dans la boutique et attire l’attention de Liviana. Le regard de la jeune femme se dirigea vers la porte d’entrée, son candidat est là, plutôt grand, les cheveux blonds en bataille, une allure hésitante qui pourtant ne repousse pas la jeune femme « Bonsoir, je vous en prie, rentrez » dit-elle d’une voix douce en contournant son comptoir afin de se présenter au jeune homme « Je suis Liviana Beauregard, vous êtes Nino c’est bien ça ? » demanda-t-elle en serrant la main du jeune homme. Depuis la publication de son annonce, elle avait vu deux candidats, une jeune femme qui semblait plus intéressée par la couleur de son vernis à ongles que par la boutique, un jeune homme un peu étrange qui avait mis Liviana très mal à l’aise en fixant sa poitrine pendant plus de vingt-minutes, elle espérait sincèrement que Nino serait à la hauteur de ses espérances. En croisant son regard, elle tenta de se rappeler de ce qu’elle avait vu sur son curriculum vitae, il ne semblait pas avoir fait de grandes études mais il n’en était pas à sa première expérience ; et même si le fait qu’il est changé de boulot si souvent avait inquiéter la jeune femme au début elle avait décidé de passer outre ce détail. La jeune femme invita le jeune homme à la suivre sur une petite table qu’elle avait installé près de la vitrine afin de rendre cet entretien plus agréable « Donc, comme je l’ai dit dans l’annonce, j’ai besoin d’aide pendant plusieurs semaines et si les choses se passent bien, je suis prête à envisager un contrat. J’ai déjà une jeune femme qui travaille ici mais elle est étudiante et n’est disponible que le week-end… » elle ne savait pas s’il était la personne qu’elle recherchait mais elle préféré être clair et lui laisser sa chance « … il faudra mettre en rayon, faire de la réception de colis, s’occuper des inventaires, des choses assez communes pour une épicerie en réalité » ce n’était pas bien compliqué mais cet épicerie était le travail de toute sa vie, c’était son second bébé et elle avait vraiment besoin d’une personne de confiance pour travailler avec elle. La jeune femme passa sa main dans ses cheveux et rapporta son attention sur son candidat « Etes-vous la personne que je cherche Nino ? » demanda-t-elle en plantant son regard dans le sien, c’était à ses yeux la question un peu décisive. |
| | | | (#)Jeu 22 Juin 2017 - 16:19 | |
| « Bonsoir, je vous en prie, rentrez » Nino entend la voix d'une jeune femme, sans surprise, il savait pourquoi il venait ici et surtout pour qui il était censé travailler. Il aurait sans doute préféré être sous les ordres d'un homme, un mec discret, qui la ramène pas trop mais il semblait que les hommes n'avaient pas besoin d'autres hommes pour s'occuper de leurs affaires. Ce qui le surpris par contre, c'était ce bel accent qui ne lui était que familier. Il sourit d'ailleurs en l'entendant. Il semblerait que la jeune femme soit italienne. Elle ne peut que l'être, aussi belle qu'elle est, aussi belle qu'une italienne. « Je suis Liviana Beauregard, vous êtes Nino c’est bien ça ? » Il se contenta de pencher doucement la tête pour confirmer. Nino Marchetti, si elle n'avait pas deviné qu'il était lui aussi italien en voyant son CV, Nino n'en serait que plus vexé. Mais pour le coup, il semblait avoir déjà marquer des points, c'est ce qu'il espérait. Ca allait peut être lui permettre de combler le manque d’expérience dans ce genre de boutique, enfin, d'épicerie. En effet, si le curriculum vitae du jeune homme était bien fournis, maladroitement fait certainement, mais il avait listé plusieurs jobs completement fictif. Il n'avait jamais travaillé dans une boucherie, encore moins chez un fleuriste. Mais il s'était dit qu'en notant cela, il toucherait la sensibilité de la jeune femme et il aurait au moins sa chance. C'était bien plus vendeur que dealer de quartier ou guetteur de rue. Finalement, la seule chose véridique sur ce bout de papier c'était son passage chez Lauren Rose. Nino suivit sa futur patronne à la table qu'elle lui indiqua. Ce qui le rassurait, c'était que l'univers de cette épicerie n'était pas trop girly. Une touche féminine, certes, mais il n'avait pas l'impression d'être dans le clip d'Aqua, Barbie Girl. Il sentait qu'il pourrait être bien à son aise ici. Et même si cette femme semblait un peu trop mielleuse à son goût, elle avait l'air de savoir ce qu'elle voulait, ca ferait l'affaire pour un temps en tout cas. « Donc, comme je l’ai dit dans l’annonce, j’ai besoin d’aide pendant plusieurs semaines et si les choses se passent bien, je suis prête à envisager un contrat. J’ai déjà une jeune femme qui travaille ici mais elle est étudiante et n’est disponible que le week-end… il faudra mettre en rayon, faire de la réception de colis, s’occuper des inventaires, des choses assez communes pour une épicerie en réalité. Etes-vous la personne que je cherche Nino ? » Il avait l'impression de l'entendre chanter lorsqu'elle parlait et ça lui était plutôt agréable. Au moins, il n'avait pas besoin de se concentrer pour la comprendre. C'était maintenant à son tour de l'ouvrir. «Je suis votre homme!» il avait bien saisi ce qu'elle attendait et ca semblait convenir au jeune homme. Comme il l'avait espéré, il n'aurait pas de contacte avec les clients, du moins, il n'allait pas devoir être à la caisse et répondre à leur demande. A moins qu'elle ait oublié de le préciser. Autant lui demander. «Vous aurez besoin de moi pour l'accueil? La caisse? » ce n'était pas non plus sur l'annonce. Mais il ne pouvait pas non plus lui dire explicitement qu'il n'en avait pas envie. Il imagine bien qu'un fleuriste ou qu'un boucher ne pourraient pas dire ça, et comme il est censé y avoir travaillé... «Qu'est ce qu'il vous est arrivé?» demanda-t-il en désignant son épaule. Il se demandait bien ce qui pourrait faire qu'une jeune femme se retrouve dans un tel état. Ca ne devait pas être le genre de la jeune femme de se battre à la sortie d'un bar. «Et vous en avez pour combien de temps?» car rien n'était précisé non plus quant à la durée du contrat. |
| | | | (#)Mar 27 Juin 2017 - 5:59 | |
| La première fois qu’elle avait lu le résumé de Nino, Liviana l’avait reposé presque immédiatement dans la pile qu’elle avait reçue plutôt dans la semaine, il n’y avait rien d’exceptionnelle et elle n’avait pas eu de feeling en lisant ses aventures. Ce n’est que plus tard dans la semaine, lorsque sa maladresse avait fait tomber ses dossiers et que le résumé de Nino s’était retrouvé à nouveau sur ses yeux qu’elle eut envie de lui donner une chance. Il était jeune, il avait l’air d’être courageux vu la liste des choses qu’il avait déjà fait mais c’est surtout son nom de famille qui attira son attention, il lui rappela ses origines. Finalement, elle décida de lui passer un coup de fil et de lui donner un rendez-vous. Le jour de l’entretien arriva rapidement et Liviana espérait qu’il ferait l’affaire et qu’il était la personne qu’elle attendait. Son candidat passa la porte aux alentours de vingt-heures et à sa grande surprise il était ponctuel. Il le salua, se présenta et lui serra la main avec le sourire avant de l’inviter à s’installer un peu plus loin ; elle parla la première lui expliquant ce qu’elle attendait de lui, essayant de se montrer le plus direct et claire possible sans pour autant passer pour une patronne tyrannique. Il la laissa poliment terminer ce qu’elle avait à dire avant de prendre la parole, elle ignorait s’il s’agissait d’un vrai italien ou d’une personne avec juste des origines lointaines dans sa famille mais elle eut sa réponse lorsque ses premiers mots sortirent de ses lèvres « Je suis votre homme » elle afficha un petit sourire en l’entendant, il avait l’air confiant ce qui la rassurant immédiatement. Elle jeta un coup d’œil par la fenêtre en entendant un groupe de jeune passer devant sa boutique « Vous aurez besoin de moi pour l'accueil ? La caisse ? » elle rapporta son attention sur Nino en entendant le son de sa voix et haussa les épaules « C’est possible oui. C’est un problème pour vous ? » demanda-t-elle en le regard dans les yeux en ayant le sensation que cette partie du travail pourrait lui déplaire, il était peut-être juste intimidé par l’idée de parler à des inconnus pensa-t-elle sans vraiment y croire. L’italienne passa sa main libre dans ses cheveux en croisant le regard de Nino qui semblait se diriger vers l’épaule de la jeune femme « Qu'est-ce qu'il vous est arrivé? » elle fut surprise, elle ne pensait pas qu’il oserait lui demander aussi directement mais elle appréciait le fait qu’il ne tourne pas autour du pot pour avoir un renseignement « Et vous en avez pour combien de temps ? » elle se redressa sur sa chaise avant d’afficher un petit sourire « Il y a eu un accident, dans un train la semaine dernière, vous avez dû en entendre parler » du moins elle le supposa puisque cet incident avait fait la une des informations pendant plusieurs jours « Je faisais partie des passagers, je m’en suis plutôt bien sortie » avoua-t-elle en essayant de chasser les images cauchemardesques qui lui revenait comme des flash-back « Et pour votre dernière question, je l’ignore. Je suis bloquais pour un mois et j’aurais un peu de rééducation après… » elle avait compris ou il venait en venir « … j’aurais besoin de vous pour au moins deux mois et peut-être plus si ça se passe bien » elle jeta un coup d’œil aux informations qu’elle avait le concernant et elle relis une nouvelle fois le nom de famille qu’elle avait sous les yeux « Marchetti, votre accent, vous êtes originaire d’Italie ? » demanda-t-elle persuadé que lui aussi avait remarqué la touche italienne dans le son de sa voix. |
| | | | (#)Sam 8 Juil 2017 - 12:50 | |
| « C’est possible oui. C’est un problème pour vous ? » Nino aurait préféré une réponse négative mais il savait qu'il ne pouvait pas dire que clairement, ca l'emmerdait de devoir être poli avec des gens qu'il ne connaissait pas. Pire, être poli avec des emmerdeurs. Mais il allait prendre sur lui. On va dire que je suis pas très à l'aise devant les gens, mais ca va bien se passer. Ca doit être une question d'habitude. Sans trop en faire, il n'avait pas eu l'impression de lui mentir, au moins, il n'avait pas dit que ce serait un plaisir. La jeune femme s'en serait surement rendu compte assez vite. Il espérait ainsi qu'il ne passerait pas à côté de sa chance et qu'elle lui donnerait un peu de temps avant d'être irréprochable avec les clients. « Il y a eu un accident, dans un train la semaine dernière, vous avez dû en entendre parler » Ca lui évoquait vaguement quelques choses. Il n'avait jamais eu l'habitude de se tenir au courant de l'actualité, de regarder les informations, lire les journaux ou écouter la radio. Les médias ne l’intéressaient pas, il avait un peu tendance à croire à la théorie du complot, que le monde est gouverné par les banques et les grosses entreprises et que les dirigeants des pays ne sont que des marionnettes. Ca c'est l'effet Scampia, il voit bien comme des mafieux corrompent un maire de ville, des flics, alors il se dit que pourquoi pas, à plus grande échelle? Du coup, il a tendance à s'éloigner de tout ça, pour ne pas s’énerver à contre vent. Moins il écoute les moyens de communication, mieux il se porte. Vaguement. « Je faisais partie des passagers, je m’en suis plutôt bien sortie. » il semblerait que d'autre aient eu moins de chance que la jeune femme. Nino en était presque désolé. Il regarda son épaule et relativisa alors.Au moins, vous êtes toujours là! c'était peut être un peu maladroit comme remarque, il ignorait si d'autres personnes avaient perdu la vie pendant cet accident, ou bien même, quelqu'un qu'elle connaissait. «Et pour votre dernière question, je l’ignore. Je suis bloquée pour un mois et j’aurais un peu de rééducation après … j’aurais besoin de vous pour au moins deux mois et peut-être plus si ça se passe bien » deux mois, c'était un timing parfait pour lui. Pour la suite, en effet, il verrait si ça se passe bien mais il avait aussi d'autres projets. Il était pas vraiment fait pour garder un poste de travail si longtemps, il supportait difficilement d'être enchaîné quelques part, les engagements, c'était compliqué pour lui, même pour deux mois. Ça lui semblait d'ailleurs être long, mais ça lui sauverait la mise pour pouvoir rester en Australie. Okay, génial! Enfin, j'espère que vous allez vous remettre vite, mais si moi, ca me permet d'avoir un taf, c'est vraiment top! Il savait y faire, il pourrait peut être revoir son vocabulaire et tenter d'avoir un langage un peu plus soutenu et adapté à un entretien d'embauche, mais il faisait déjà pas mal d'effort. «Marchetti, votre accent, vous êtes originaire d’Italie ? » Voilà une question qu'il attendait, ou au moins il attendait une remarque du genre. Lui avait bien saisi qu'elle était italienne à la seconde où elle avait ouvert la bouche. Il sourit comme fier de ses racines, finalement, fier d'être italien! sì! il se redresse et poursuit. Je viens de Naples. il éviterait de citer de quel quartier exactement. Scampia était bien connu en Italie, tout le monde savait qu'il n'était pas bon habiter la bas et ses habitants étaient suffisamment discriminé et stigmatisés pour qu'il se permettent de le préciser. Et vous? Je dirai Milan ou Rome, avec tant de classe et d'élégance. Et puis, votre accent ne trompe pas! |
| | | | (#)Dim 16 Juil 2017 - 12:08 | |
| Nino semblait être une bonne personne, il avait l’air de s’intéresser au poste et à la petite entreprise de Liviana. Il posa plusieurs questions à l’italienne concernant les tâches qu’il aurait à faire au sein de Livuel, la jeune maman n’avait rien de précis en tête mais elle avait besoin d’un coup de main au quotidien, elle avait besoin d’une personne capable de toucher à tout et d’être à l’aise dans cette boutique ; elle remarqua presque immédiatement que le coté relation clientèle mettait Nino mal à l’aise, elle lui demanda directement si cette partie du boulot serait un problème « On va dire que je suis pas très à l'aise devant les gens, mais ça va bien se passer. Ça doit être une question d'habitude. » elle remarque qu’il tenta d’être le plus convaincant possible, évidemment elle savait qu’elle n’aurait pas trouvé une personne parfaite mais son côté mal à l’aise la toucha « En effet, mais vous remarquerez que la clientèle est plutôt douce et agréable » dit-elle sincèrement, elle n’aurait jamais accepté de servir une personne imbu d’elle-même. Liviana remarqua par la suite le regard de Nino sur son bras, il semblait avoir envie de demander sans oser le faire, il fallut attendre quelques secondes pour que la question sorte enfin des lèvres du jeune homme. Sans éprouver la moindre gêne elle lui raconta l’accident de train qui avait fait la une des informations pendant plusieurs jours, aujourd’hui encore il n’y avait aucune explication à l’arrêt soudain du train « Au moins vous êtes toujours là ! » il avait raison, et depuis ce jour-là elle remerciait sans cesse le ciel pour l’avoir gardé vivante même si elle faisait encore des cauchemar sur tout le sang et les morts qu’elle avait croisé ce jour-là. Le jeune homme interrogea l’italienne sur la durée du contrat, en réalité elle ne s’était pas encore posé la question, elle aurait besoin de quelqu’un pour au moins deux mois supposa-t-elle en envisageant de prolonger le contrat si les choses se passent bien avec lui. Un sourire sembla se dessiner sur ses lèvres, elle supposa que la réponse semblait lui convenir « Okay, génial ! Enfin, j'espère que vous allez vous remettre vite, mais si moi, ça me permet d'avoir un taf, c'est vraiment top » elle appréciait son attitude et son enthousiasme ; elle ne se doutait pas une seconde que tout ceci était le fruit d’un mensonge. Liviana afficha un petit sourire en osant finalement poser la question qui lui brulait les lèvres depuis le début, elle avait noté son accent italien à la seconde ou il avait passé la porte et elle ne pouvait pas s’empêcher de s’intéresser à ses origines « Je viens de Naples » un sourire étira les lèvres de la jeune femme « Et vous? Je dirai Milan ou Rome, avec tant de classe et d'élégance. Et puis, votre accent ne trompe pas ! » un flatteur pensa-t-elle en le regardant, ce n’était ni méchant, ni lourd alors elle ne dit rien de négatif à ce sujet « Je suis née et j’ai vécu à Rome jusqu’à mes dix-neuf ans. J’ai rejoint Brisbane pour mes études et pour changer un peu d’air » évidemment elle ne dit pas un mot sur le fait que la relation avec ses parents avait joué un rôle dans son départ. Heureuse d’avoir trouvé un compatriote italien, la jeune femme n’hésita pas une seconde de plus « Je suis d’accord pour faire un essai. On peut partir sur une semaine et si ça se passe bien, on signe ? » elle décida de lui faire confiance espérant ne pas être déçu par sa décision « Demain matin, 7h ça irait ? » la boutique ouvrait à huit-heures et demi tous les jours et fermait à sept-heures et demi tous les soirs, elle profiterait de l’heure qu’il aurait pour lui présenter la boutique et les produits. |
| | | | (#)Lun 17 Juil 2017 - 14:31 | |
| Clients sympa ou non, c'était pareil pour Nino. Bon, c'est vrai que ça aiderait avec une clientèle agréable comme elle dit mais, il n'était pas sociable, c'était un fait. Il ferait des efforts, c'est sur, mais il ne pouvait rien promettre, du moins, pas à lui. Pour sa patronne, il pourrait lui dire tout le contraire si ca lui permettrait d'être embauché. Mais il avait la sensation de ne pas à avoir à lui promettre monts et merveilles. Il sentait que ce job allait lui être donné sans grandes difficultés. Et son petit accents italien n'allait pas y être pour rien. Son origine pour une fois, allait lui servir. « Je suis née et j’ai vécu à Rome jusqu’à mes dix-neuf ans. J’ai rejoint Brisbane pour mes études et pour changer un peu d’air » Tiens, Rome, cette ville qu'il était loin de porter dans son coeur. Pourquoi? Simplement parce qu'elle lui avait arraché son frère. Rome qui semble être la ville parfaite, bien mieux que Naples en tout cas. Bien plus prometteuse que Scampia, c'est sure. J'y suis jamais allé. même pas une fois. Même pas quand il était petit. Sa mère avait clairement pas les moyens de l'emmener la bas, la ville si riche, si belle. Et même quand son frère y était, il n'a pas cherché à aller le voir une fois. Il s'est tellement sentie trahie quand Vittorio est partie, il n'avait plus envie d'être son ombre, plus envie de le suivre partout, plus envie d'être derrière lui à lui lecher les bottes. Il a bien compris qu'il était comme une marionnette pour Vittorio, un passe temps, le petit frère qui est là quand il a besoin de divertissement et puis quand il a plus besoin de lui, il tourne les talons et il se casse loin. Il l'avait eu mauvaise Nino. Il s'était senti seul, paumé et tout s'est enchaîné. Jusque là, Vitto le canalisait, lorsqu'il s'apprêtait à faire des conneries, il savait lui dire qu'il allait rien y gagnait, il savait l'en dissuadé. Mais qui était là pour ça ensuite? Plus personne. C'est comme ça que Nino s'est retrouvé dans ce braquage qui a mal tourné. C'est comme ça que Vince est dans un sale état aujourd'hui. La faute à qui du coup? Non, ce serait bien trop facile de dire que c'est Vittorio le responsable de tout ça, mais parfois le jeune italien préférait remettre la faute sur son grand frère. Mais mon frère y a habité. Pendant quelques temps. Avant de venir ici aussi. Moi je viens de Naples. Ca fait tout de suite moins rêver... il avait un petit goût amer dans la bouche en disant ces quelques paroles. Lorsqu'il parlait d'Italie, forcément il avait tendance à trop en dire. Il se lâcherait facilement mais il se contenait. Rapidement, la patronne se recentre sur le vif du sujet. Le contrat de Nino. « Je suis d’accord pour faire un essai. On peut partir sur une semaine et si ça se passe bien, on signe ? » Nino fit un discret signe de la tête pour affirmer ce qu'elle venait de dire. Une semaine, ca me va. il savait qu'il n'allait pas avoir droit à l'erreur. « Demain matin, 7h ça irait ? » Il fait une légère grimace, 7 heures, ca va piquer au réveil, lui qui n'avait plus trop l'habitude de se lever si tôt. Mais il allait devoir s'y remettre. Okay pour demain matin. Il faut une tenue spécial? il ignorait si elle avait une tenue avec le nom de la boutique dessus ou si il pouvait venir en civil. |
| | | | (#)Mar 1 Aoû 2017 - 7:54 | |
| Le plus gros défaut de Liviana était aussi sa plus grande qualité, elle avait une foi aveugle en l’humanité et elle était prête à aider chaque être humain sans émettre le moindre jugement. C’était ce qu’elle était prête à faire avec Nino, elle ne connaissait rien de lui mais pourtant elle voulait l’aider à s’en sortir en lui offrant une chance, sans envisager une seule fois qu’il lui mentait sur ses compétences et qu’il était en réalité un bon à rien. Le jeune homme avait l’air d’être gentil et c’était tout ce qui comptait pour la jeune italienne qui avait d’ailleurs remarqué qu’il possédait un accent similaire au sien ; curieuse, elle l’interrogea poliment sur ses origines. Liviana était de plus en plus intéressé par le jeune homme, lui aussi semblait avoir remarqué son accent alors lorsqu’il lui posa la question elle n’hésita pas une seconde à lui parler de son passé en Italie. Intriguée, elle se demanda s’il venait aussi de cette partie du pays « Je n’y suis jamais allé » elle était presque déçue d’entendre ceci, pour elle il était impossible de visiter l’Italie sans s’arrêter à Rome, bien que Brisbane avait conquis son cœur, la vie de son enfance avait laissé son empreinte dans sa mémoire et dans son cœur. « Mais mon frère y a habité. Pendant quelques temps. Avant de venir ici aussi. Moi je viens de Naples. Ca fait tout de suite moins rêver... » il y avait donc un second Marchetti en ville, finalement les italiens étaient peut-être plus nombreux que ce qu’elle avait imaginé. Un léger sourire se fendit sur les lèvres de la jeune femme qui venait de replonger plusieurs années en arrière « J’ai eu la chance d’y aller il y a quelques années, il y a un petit restaurant végétarien près de la place principale, j’ai mangé la meilleure pizza du monde là-bas » dit-elle en repensant au gout délicieux qu’avait ce met typiquement italien. D’une certaine façon, le jeune homme avait réussi à plaire à Liviana qui était prête à lui donner une chance en lui offrant le poste avec une période d’essai, elle voulait être sûr qu’il fasse l’affaire et qu’il se plaise ici ; elle lui fit une proposition qui sembla lui plaira « Une semaine, ça me va » elle afficha de nouveau un doux sourire, elle était ravie de pouvoir lui remettre un pied sur l’étrier. Elle l’informa ensuite sur les horaires de la boutique qui était ouverte tous les jours sauf le dimanche, elle remarqua l’expression de son visage, il était clair qu’il n’était pas du matin mais il s’y mettrait s’il tenait réellement à travailler « Okay pour demain matin. Il faut une tenue spéciale ? » elle hausa les épaules et secoua la tête de droite à gauche, Liviana n’était pas le genre de patronne un brin trop tyrannique qui imposait dès chose à ses employés sans leur permettre d’exprimer un avis « Ce que vous voulez tant que c’est correct » évidemment elle n’aurait pas toléré une tenue trop débraillait ou provoquante mais Nino avait l’air d’avoir bon gout même si elle aurait aimé passer un coup de ciseaux dans ses cheveux qui lui semblait un peu trop long. L’italienne fouilla dans la pochette qu’elle avait à côté d’elle avant de rapporter son attention sur Nino « Vous pourrez me ramener une photocopie de notre pièce d’identité ainsi que votre attestation de sécurité sociale ? » c’était des détails mais Liviana accordait beaucoup d’importance aux règles et elle n’aurait jamais employé une personne sans que ce soit légal. Elle tendit un papier avec ce dont elle avait besoin à Nino avant de refermer sa pochette « Vous avez d’autres questions Nino ? » demanda-t-elle. |
| | | | (#)Mer 2 Aoû 2017 - 5:26 | |
| Nino n’avait jamais été de simple passage en Italie, pour lui ce n’était pas un pays où il ferait le touriste et où il irait visiter tel ou tel endroit. Il se foutait bien de savoir que Milan était une capitale de la mode, que Florence était incontournable, il n'irait pas tenter de redresser la tour de Pise a coup de photomontage raté et pour Rome, qu'elle soit l'une des plus belle ville du monde, lui faisait une belle jambe. Il n'en avait rien à faire, il n'avait jamais vu le Colisée, la fontaine de Trevi et n'irait jamais mettre un seul pied au Vatican non plus. Pour lui, Rome c’était le diable qui avait attiré son frère, qui lui avait arraché. Vittorio avait bien changé jusqu’à même renier son propre frère. Il lui avait tourné le dos, le grand instruit, le grand justicier face à l'incapable, l'ignorant, bandit de bas étage comme il aimait lui rappeler. Eh oui, Nino était accroché à Scampia comme une moule après son rocher. Aucune raison de s’en défaire, a moins qu’on vienne l'en arracher. La vie l'en avait arraché, mis dans un avion et le voilà à Brisbane, près à se faire manger. « J’ai eu la chance d’y aller il y a quelques années, il y a un petit restaurant végétarien près de la place principale, j’ai mangé la meilleure pizza du monde là-bas Nino ignorait si c’était une chance de venir à Naples mais sa future patronne semblait ravie de ce passage dans sa ville natale. Le détail du petit restaurant végétarien sur la place principale, d’ailleurs qu’elle place principale ? Peut être celle de l’hôtel de ville… mais il avait bien compris qu’il n’avait sûrement pas grand-chose en commun avec la jeune italienne, si ce n'est leur origine. Il sentait bien qu’ils n’etaient pas du même monde. Mais, ce sera bien suffisant pour lui, il ne demandait pas tant. « je vous fais confiance pour la meilleure pizza du monde. » Il ne les avait jamais gouté, lui se contentait des pizzas de sa mère et c’étaient sans doute celle-ci les meilleures du monde en réalité. Il avait bien tout retenu : la tenue comme bon lui semble, tant que c'est correct. Pour ça, il allait sans doute devoir faire une effort. Si cette fois il semblait être plutôt bien habillé, les vêtements de qualité se faisaient rare dans son armoire. Une fois qu’il aura son premier salaire, il pourra aller se faire plaisir tien. Il verra pour négocier une avance à la fin de cette semaine, pour avoir de quoi se faire un peu plaisir. Les comptes étaient vides depuis quelques temps et la, il était presque vital pour lui de travailler. Bon, ensuite, la carte d’identité et une attestation de sécurité sociale… d’où elle sort ça ? On ne lui avait jamais demandé ça auparavant… il n’était même pas couvert en cas de besoin… « j'en ai pas… » autant être franc. « j'vais voir pour m'occuper de ca… » en espérant que ça ne retarde pas son embauche. « j’ai un ami médecin au pire. Il s'est déjà occupé de moi ici… »si ça peut la rassurer. « vous aurez ça la semaine prochaine, si c’est assez rapide. Mais de toutes façon, il se passera rien, tout va bien se passer ! » bon, il avait l’impression d’avoir fait le tour. Il n'avait pas d’autre question non plus. « du coup, à demain ! » |
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