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 ain't no sunshine - théodora&emre

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Message(#)ain't no sunshine - théodora&emre EmptyMar 20 Juin 2017 - 23:14


Il avait pris la décision d'aller trouver Théodora, mais s'était vite trouvé devant une impasse : à quel endroit était-il supposé la rencontrer ? Il savait que s'il s'infiltrait à nouveau dans sa chambre, elle partirait d'emblée avec un mauvais a priori et se méfierait de lui. S'il la retrouvait devant l'école, ils seraient l'attraction des ménagères et autres baby-sitters en quête d'une histoire croustillante à se mettre sous la dent. Et ça, ni Théodora ni Emre n'en avaient envie. Finalement, après de longues secondes de réflexion, l'Anglais se décida à bouger ; il se redressa, enfila une veste en cuir dans laquelle il avait précédemment pris soin de glisser une enveloppe à l'attention de Théodora.  Ses pas le menèrent, sans grande conviction, vers la bibliothèque universitaire de la ville de Brisbane. À défaut d'y croiser la mère de son fils, il prendrait au moins un peu de temps pour étudier ses propres cours – ce qui, en soit, n'était pas du luxe. S'il voulait éviter les rattrapages, il n'avait pas le choix : il fallait qu'il s'y colle, et sérieusement. Il emprunta un livre faisant état des situations historiques et économiques des pays occidentaux du vingtième siècle, puis s'installa à l'entrée. Si jamais Théodora arrivait, elle ne pourrait que le voir – et inversement.


Alors qu'il pensait que sa technique ne porterait pas ses fruits, l'Anglais eût la surprise de voir débarquer ladite Théodora. Ils échangèrent un long regard silencieux, avant qu'Emre ne se lève pour s'éclipser. Alors qu'il contournait les amies de Théodora, il fit un léger signe de tête pour lui indiquer qu'il l'attendait à l'extérieur. Pas d'esclandre – il ne voulait pas gâcher ses chances aussi facilement. Il rangea son livre dans son sac à dos, et attendit dans le hall, les bras croisés sur sa poitrine. Après un temps qui lui sembla infiniment long, il vit apparaître une silhouette familière. Elle ne semblait pas rassurée ; son empressement était clairement visible, et elle jetait des coups d'oeil à gauche et à droite – comme si elle avait peur d'être repérée. « T'as jamais rappelé. » Commença Emre, sans masquer son reproche. Théodora lui avait promis de réfléchir à sa proposition, et de revenir vers lui pour le tenir au courant de sa décision. Elle ne l'avait jamais fait. Les jours s'étaient écoulés, se transformant en semaines. Si Emre pouvait se montrer patient dans certaines situations, la donne changeait complètement dès qu'il s'agissait de son fils. « Ça fait des semaines que j'attends. » Dans l'ombre, comme toujours. Il est là, il veille au grain, mais il ne se manifeste jamais. Il avait plus ou moins promis à Théo qu'il ne ferait pas de forcing pour le moment, mais son impatience commençait à le ronger. Il avait besoin d'une réponse. Il avait besoin d'être fixé, de savoir où ils en étaient. Besoin de savoir que, tôt ou tard, il pourrait voir son fils d'un peu plus près. Besoin de savoir qu'il pourrait le toucher, jouer avec lui, l'amener manger une glace en sortant de l'école. Besoin de savoir qu'il pourrait, enfin, être un père un peu près normal. Mais lorsqu'il croisa le regard de Théodora, il comprit qu'il devrait prendre son mal en patience. Que ses rêves et ses envies pouvaient attendre. « Qu'est-ce qu'il y a ? » Demanda-t-il en fronçant les sourcils. Il s'attendait à tout – et surtout au pire. Avait-il manqué de discrétion ? Avait-il été repéré à proximité de son fils ? Il n'en avait jamais eu l'impression. Il était resté suffisamment loin et suffisamment discret pour ne pas être pris la main dans le sac. Mais il avait dû se passer quelque chose. Quelque chose qui ne jouait pas en sa faveur, et qui ferait pencher la balance du mauvais côté. « Charlie. » Son prénom s'échappa de ses lèvres en un soupire de lassitude. Est-ce qu'un jour ou l'autre, on lui laisserait sa chance ? Est-ce que tôt ou tard, on lui laisserait prendre sa place légitime ? Est-ce qu'on lui offrirait l'opportunité de récupérer l'immense partie de lui-même qu'on lui avait arraché, en le séparant de son enfant ? Emre commençait à en douter. « Charlie t'a parlé de notre entrevue, c'est ça ? » Demanda Emre, tout en sachant pertinemment que son ancienne petite-amie répondrait positivement. Ça n'avait pas été glorieux, ça n'avait pas été malin, et ça avait encore moins été mature. Mais ça avait été plus fort qu'eux. Ils s'étaient affrontés, partant dans un combat de coq qui desservirait forcément les affaires d'Emre. Il allait devoir payer les pots cassés, et la facture risquait d'être salée. Un peu trop pour qu'il puisse le supporter, d'ailleurs.
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Message(#)ain't no sunshine - théodora&emre EmptySam 24 Juin 2017 - 20:14

ain't no sunshine
EMRE & THÉODORA

La période des examens approchait à grands pas, il étaient à présent plus près que jamais et même si Théodora faisait en sorte de pouvoir bosser un peu tout au long de l’année, il était plus que temps qu’elle se mette à plancher plus sérieusement sur certaine matière. Aussi, avec Lola et deux autres filles de sa classe, elles avaient décidé de se rendre à la bibliothèque afin de travailler ensemble. D’un côté, c’était plus motivant et de l’autre, elles pourraient ainsi s’aider sur certains points que l’une ou l’autre ne maitrisait pas. Le petite groupe de jeunes femmes s’était donné rendez-vous devant la bibliothèque universitaire et une fois tout le monde arrivé, elles entrèrent toutes dans l’immense bâtiment. Théodora adorait se retrouver ici, le calme de l’endroit, l’odeur particulière… et rien que le bâtiment en soit était impressionnant et imposant. Seulement cette fois, lorsque la jeune femme scruta l’entrée en quête d’une table ou elles pourraient s’installer, elle s’y sentit mal à l’aise. Un visage un peu trop familier, un regard qu’elle aurait pu reconnaître entre mille. Emre était là, installé seul à une table, ne manquant pas une miette de l’arrivé des jeunes femmes. Ils échangèrent un regard puis le jeune homme se leva et les contourna tout en lui faisant signe de le suivre. Se pinçant les lèvres, la jolie brune installa ses affaires à la table qu’elles avaient choisies et informa ses amies qu’elle avait quelque chose à régler avant qu’elle ne puisse se mettre au travail. Elle n’en n’aurait pas pour longtemps. Assurément, elle ne comptait pas en avoir pour des heures avec son ex petit-ami, sachant pertinemment pourquoi il voulait la voir en aparté. Elle n’avait pas envie de le voir, pas envie de discuter, mais il faudrait qu’elle passe par là.

Prenant une grande inspiration, Théo poussa les lourdes portes de l’entrée et resserra son long gilet en grosses mailles. Les hivers étaient doux en Australie, mais elle avait fini par se faire aux fortes températures, si bien que la jeune femme se retrouvait frileuse dès que les températures baissaient un peu. Jetant un coup d’œil autour d’eux afin de s’assurer qu’ils ne seraient déranger par personne, elle s’approcha de son ex petit-ami. « T'as jamais rappelé. » Un soupir échappa à la belle, il l’attaquait sans même lui laisser le temps de dire quoi que ce soit. Le visage de l’anglaise se referma alors – si tant est qu’il puisse être plus fermé que ce qu’il ne l’était déjà – et elle fusilla du regard le jeune homme. « Et ça te surprend ? » Elle était même étonnée qu’il puisse lui demander à la voir. Ne se doutait-il pas de l’issue de toute cette histoire. Elle lui avait dit qu’elle réfléchirait au fait de présenter Emre à Oliver, lors de leur dernière rencontre le jeune homme avait même laissé entendre qu’il était prêt à ne pas être directement présenter comme étant son père tant qu’il pouvait passer un peu de temps avec le petite garçon. « Ça fait des semaines que j'attends. » Théodora leva les yeux au ciel, agacée par le manque de jugeote dont pouvait faire preuve l’anglais. Oui, cela faisait des semaines qu’ils s’étaient rencontrés devant l’école. Des semaines qu’elle se torturait l’esprit à savoir ce qu’il y avait de mieux à faire pour son fils. Des semaines que l’un de ses grands frères était arrivé en trombe dans sa chambre pour lui indiquer qu’il avait rencontré le jeune homme. « Et il se pourrait bien que tu attendes encore un moment. » lança-t-elle d’un ton froid, les bras croisés contre sa poitrine et le regard noir profondément ancré dans celui de l’anglais.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » Un léger rire ironique échappa à la jeune femme. « Attend, tu me poses réellement la question, là ? » Se fichait-il d’elle ou était-il réellement sérieux ? Avait-il oublié la dernière entrevue qu’il avait eu avec un Hazard-Perry ? Charlie n’avait pas manqué l’occasion de venir la voir aussitôt était-il rentré de la boîte où il avait rencontré Emre. Les reproches n’avaient pas tardé de la part de son frère, mais Théodora y avait fait face sans broncher, sachant pertinemment que ses frères n’apprécieraient pas qu’elle essaie de se sortir toute seule de cette histoire dans laquelle elle était embrigadée. Puis alors que la réalité sembla frappé le jeune homme qui lui faisait face, un prénom s’échappa d’entre ses lèvres. Charlie. « Charlie t'a parlé de notre entrevue, c'est ça ? » Agacée, Théo ne put retenir un soupir de plus. « Evidement qu’il m’en a parlé ! Tu pensais réellement qu’il n’allait pas le faire alors qu’il t’a surpris en plein dans ton petit trafic ? » Evidemment que Charlie était venu la voir pour lui parler de cette entrevue, il n’aurait certainement manqué ça pour rien au monde. D’autant plus vu les circonstances dans lesquelles ils s’étaient retrouvés. « Bordel Emre, ça t’a pas suffi ?! Tu t’es retrouvé derrière les barreaux à cause de ça et malgré tout tu continues ? Tu crois vraiment que je vais te laisser rencontrer Oliver dans ces conditions ?! » avait-elle craché, tout en gardant malgré tout le dos droit et l’air impassible. Théodora s’était retrouvée dans une position délicate, ne sachant clairement pas sur quel pied danser après les révélations que lui avait faites le jeune homme. Pour elle, dès le départ il avait été clair qu’elle tiendrait Oliver éloigné de son géniteur. Seulement après les quelques explications qu’ils avaient eu devant la grille de l’école, la jeune femme s’était laissée aller à penser que les présentations pourraient être faites. Plus pour son fils que pour son ex. Qu’il ait envie ou besoin d’assumer son rôle de père lui importait peu, mais elle ne voulait pas être celle qui privait son fils d’un père qui avait voulu le rencontrer. Si elle le faisait pour de mauvaises raisons, elle savait que cela finirait par lui retomber dessus. « Le pire tu vois, c’est que contre l’avis général, j’envisageais peut-être une rencontre parce que je ne veux pas être le genre de mère que son fils détestera en grandissant parce qu’elle l’a empêché de rencontrer son père, mais là… Qu’est-ce que j’aurais été conne ! »

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Message(#)ain't no sunshine - théodora&emre EmptyMar 27 Juin 2017 - 15:43

En venant confronter Théodora à la bibliothèque, Emre s'était attendu à tout type de réaction. Il avait pensé qu'elle le snoberait, qu'elle se montrerait craintive, ou encore qu'elle l'éviterait le plus soigneusement possible. Or, rien de ce qu'il avait supposé n'était arrivé. Il fut surpris d'entendre son ton agressif, mais ne laissa rien transparaître. « Plutôt, oui. » Admit-il avec sincérité. À quoi bon se cacher derrière des mensonges, ou une fausse dureté apparente ? Les enjeux étaient bien trop importants pour qu'Emre ne prenne le risque que sa fierté vienne tout gâcher. Son fils méritait mieux que des querelles d'adolescents. « Après la discussion que nous avons eu, je pensais que tu rappellerais. » Ou, plus exactement, il avait eu espoir qu'elle rappelle. Il avait eu l'impression que tout s'était bien déroulé, qu'elle l'avait écouté et compris, qu'elle avait été prête à lui laisser une chance – même infime. Elle ne lui déroulerait pas le tapis rouge – il n'en demandait pas tant, de toute façon – mais elle avait semblé être réceptive à ses mots. Aujourd'hui, le revirement de situation était évident. Que s'était-il donc bien passé ? Sa froideur, sa posture, son ton : tout exprimait le rejet. « Je peux savoir pourquoi ? » Interrogea Emre, en sachant que cette simple question risquait de faire hurler son ancienne petite-amie. Il réfléchit quelques instants, et un épisode nocturne lui revint en mémoire. Ses lèvres s'ouvrirent sur le prénom de Charlie, ce que Théodora confirma. « Il a dû s'empresser de le faire. » Commenta Emre en secouant la tête, la gorge nouée. Trop heureux de savonner la planche de son ancien beau-frère, il avait dû courir jusqu'à Théodora pour tout lui raconter dans les moindres détails. Il savait qu'aucun Hazard-Perry ne cautionnerait ses agissements – encore moins maintenant qu'il revenait pour s'occuper d'Oliver. Mais ce que les héritiers ne semblaient pas comprendre, c'était qu'Emre, lui, ne venait pas du même monde. Il avait besoin de subvenir à ses besoins. Besoin d'anticiper sur ses dépenses – et vu la tournure que prenait cette affaire, elles seraient nombreuses. « J'ai besoin d'argent. » Dit-il en haussant les épaules. Il avait choisi la facilité. Il avait opté pour une vie marquée par l'illégalité, une vie un peu plus dangereuse que la normale, mais une vie où il serait en mesure de récupérer son fils en payant des frais d'avocat exorbitants. « Tu sais très bien que jamais Oliver ne sera mêlé à quoique ce soit de dangereux. » Soupira-t-il. Il ne cherchait même pas à se défendre, même pas à lui faire des promesses qu'il ne tiendrait pas. La seule certitude qu'il avait, c'est que jamais son fils n'aurait à subir ses incartades. Jamais son fils ne se trouverait dans une situation délicate à cause de lui. « Je sais faire la part des choses. » Conclut-il en fronçant les sourcils. Contrairement à d'autres, hésita-t-il à ajouter – tout en sachant que ça lui desservirait. Il garda donc ses sarcasmes et autres piques cinglantes pour lui, et se résolut à accepter la situation telle quelle. Emre ferma les yeux pendant une seconde, alors que Théodora s'appliquait à lui expliquer qu'il ne rencontrerait probablement jamais son fils. Ça faisait mal. Ça augmentait significativement les battements de son cœur, tandis que sa tête menaçait d'exploser sous chacun des mots prononcés. Emre était démuni – dans tous les sens du terme. Sa souffrance n'avait pas d'égal ; il avait perdu, et rien ne changerait ça. « Je crois que tout est dit. » Se résigna l'Anglais. Il n'y avait aucune animosité dans sa voix. Il n'avait pas envie de se défendre. Il n'avait pas envie de se battre. Il n'avait pas envie de se justifier. Il venait de comprendre : quoiqu'il fasse, ce ne serait jamais suffisant. Le clan Hazard-Perry ne lui donnerait jamais de seconde chance. Ils avaient trop d'emprise sur Théodora, trop d'emprise sur son statut de mère. Emre ne niait pas leur légitimité ; après tout, ils avaient pris soin de leur neveu et de leur petite sœur pendant des années. Mais aujourd'hui... Eh bien aujourd'hui, ils étaient de trop. Ils lui mettaient des bâtons dans les roues, et refusaient d'entendre parler du géniteur d'Oliver. Il avait essayé d'être gentil, de faire les choses correctement, mais c'était peine perdue. Il allait s'éloigner, mais une dernière chose capta son attention. De la poche intérieure de sa veste, il sortit une enveloppe légèrement froissée qu'il tendit à Théodora. « Je voulais aussi te prouver que je n'avais pas menti. » Parce que ça lui avait semblé important, voire même essentiel. Il ne l'avait pas abandonnée, et il n'avait pas voulu nier sa paternité à venir. « Je sais que ça ne changera rien. » Ajouta-t-il alors qu'elle daignait enfin s'emparer de l'enveloppe. « Mais je voulais que tu l'aies. » Son extrait de casier judiciaire, où figurait sa date d'arrestation, ses chefs d'accusation, et la peine à laquelle il avait été condamné. L'explication de quatre ans et demi de silence, de disparition, d'absence.
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Message(#)ain't no sunshine - théodora&emre EmptyVen 7 Juil 2017 - 15:14

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EMRE & THÉODORA

En entrant dans la bibliothèque, Théodora avait été plutôt surprise de voir son ex petit-ami installé à une table. Elle avait cru un jour l’apercevoir au débout d’un bâtiment sur le campus, mais elle n’avait jusque-là pas vraiment imaginé qu’il puisse réellement y étudier. Cependant, elle ne fut pas surprise lorsque Emre lui fit comprendre qu’il voulait lui parler. Non, il n’y avait rien de surprenant à cela étant donné la situation dans laquelle ils étaient. Et dès l’instant où elle avait franchi les grandes portes du bâtiment, Théodora s’était complètement refermée, encaissant simplement les questions et reproches que pouvait lui faire le jeune homme parce qu’elle n’avait pas pris la peine de le rappeler depuis leur dernière rencontre. Les réponses de la brune restait brève, parce qu’elle savait pertinemment qu’il ne faudrait pas bien longtemps à Emre pour comprendre les raisons qui l’avait retenue à reprendre contact avec lui. Théo était d’ailleurs presque surprise qu’il pose les questions et qu’il n’ait pas compris immédiatement les raisons de ce silence. Et puis il sembla percuter. Charlie. « Il a dû s'empresser de le faire. » Une fois de plus, la jeune maman garda le silence, se contentant de planter un regard sombre sur celui qui avait un jour compter plus que tout à ses yeux. Evidement que Charlie était venu la trouver dès qu’il l’avait pu après la rencontre de son ex beau-frère, surtout vu les conditions dans lesquelles cette rencontre avait eu lieu. Il lui avait reprocher tout un tas de choses avant qu’ils ne puissent avoir réellement une conversation. Et Théo s’était sentie idiote d’avoir pu penser que la période dealer était passée pour Emre après s’être retrouvé derrière les barreaux durant quelques années. Le jeune homme enchaîna en expliquant qu’il avait besoin d’argent et un éclat de rire nerveux échappa à la brune. « Oh et c’est vrai que c’est le meilleur moyen pour se faire de l’argent ! » lança-t-elle tout en levant les yeux au ciel. « Tu ne pourrais pas… je sais pas moi, bosser dans une épicerie, un bar ou une connerie du genre… ben non, c’est vrai que ton petit trafic rapporte plus ! Tu te rends compte que c’est dangereux ? Comment tu peux espérer entrer dans la vie d’Ollie dans ces conditions ?! » L’énervement, l’agacement et probablement une pointe de détresse teintaient la voix de la jeune femme. Elle avait naïvement cru que tout ça était terminé, que son rôle de père visiblement si précieux à ses yeux puisse prendre le dessus, mais elle s’était trompée. Si à l’époque elle ne cautionnait pas forcément ces agissements, elle passait au-dessus. Parce qu’elle était tombée amoureuse, éperdument amoureuse comme peut l’être une adolescente. Aujourd’hui, il ne s’agissait plus que d’elle ou d’Emre, un petit garçon de quatre ans entrait dans l’équation et il était hors de question qu’elle mette la vie de son fils en danger juste pour que l’anglais puisse de faire de l’argent facilement. « Tu sais très bien que jamais Oliver ne sera mêlé à quoique ce soit de dangereux. Je sais faire la part des choses. » Théodora se détourna pour faire quelques pas tout en se passant une main sur le visage. La colère l’envahissait doucement, mais elle ne pouvait pas se permettre de la laisser s’exprimer. Même s’il n’y avait pas grand monde autour d’eux, ils restaient dans un endroit public et elle ne pouvait tout simplement pas s’emporter. « Comment tu peux être sûr de ça ? » demanda-t-elle en rongeant son frein. « Tu prétends pouvoir faire la part des choses, mais ces types avec qui tu traficotes, tu penses qu’ils savent la faire la part des choses ? Qu’est-ce qui te dit qu’une de tes affaires ne tournera pas mal et qu’un taré essaie de s’en prendre à Oliver pour t’atteindre ? Qu’est-ce qui te dit que tu ne te feras pas à nouveau prendre par la police ? » Même si visiblement Emre était persuadé d’avoir été dénoncé, qu’il avait d’ailleurs cru qu’elle avait pu le faire elle-même, rien n’empêchait qu’il puisse à nouveau se faire attraper. Et c’était un risque qu’elle n’était certainement pas prête à prendre.

« Je crois que tout est dit. » Arrêtée à quelques pas du jeune homme, Théodora croisa à nouveau les bras et l’observa un moment en silence avant de reprendre ; « Et c’est tout ? » La jeune femme peinait à croire que cela puisse s’arrêter là, qu’Emre puisse capituler aussi vite. Tout était effectivement dit du côté de la brune, les cartes étaient entre les mains de l’anglais, mais il ne semblait plus vouloir enchérir ou enchaîner, prêt à tourner les talons. Mais avant ça, il fouilla dans sa veste et s’approcha pour lui tendre une enveloppe qu’elle observa longuement avant de la prendre. « Je sais que ça ne changera rien. Mais je voulais que tu l'aies. » Le visage toujours dénué de la moindre expression si on excluait le regard noir qui ne l’avait toujours pas quitté, Théo observa encore un instant le jeune homme avant de jeter un coup d’œil à ce bout de papier qu’elle tenait entre les mains. Un extrait de casier judiciaire et sans qu’elle ne puisse réellement l’expliquer, un nœud se forma dans sa gorge. Étrangement, elle n’avait pas longtemps douté lorsqu’Emre lui avait confié avoir fini en prison lors de leur dernière rencontre. Qu’il ne les avait pas abandonné, mais qu’il y avait été contraint. Oui, ils étaient jeunes à l’époque – beaucoup trop jeunes même – et rien ne semblait réellement les lier. Ils venaient de deux mondes totalement distinct, mais ce dont elle était sûre à l’époque, c’est qu’ils étaient amoureux. D’un amour pur et simple. « Je ne te demandais aucune preuve, je n’en n’avais pas besoin pour te croire. » souffla-t-elle en relevant la tête, posant un regard toujours aussi déterminé sur l’anglais. Seulement, une nouvelle lueur le teintait. Du regret, de la nostalgie. « Mais tu as raison, ça n’y change rien. » Parce qu’encore une fois, si la base de leur problème se trouvait là, il n’en restait pas moins que le jeune homme avait décidé de garder ce mode de vie. « Les cartes sont entre tes mains, Emre. Il est hors de question que je te laisse entrer dans la vie de mon fils alors que tu continues tes magouilles. Tu as bien vu où ça t’a mené une première fois. » souligna-t-elle tout en agitant légèrement le bout de papier qu’elle avait toujours en main. « Et je ne veux pas de ça pour lui. C’est un petit garçon génial et s’il aura probablement besoin de connaître son père un jour, pour le moment c’est surtout de stabilité dont il a besoin. Et ça, tu ne peux visiblement pas le lui offrir. » L’idée n’était pas de provoquer le jeune homme. Non, elle exposait juste les faits. Théodora n’était pas hermétiquement fermée à l’idée qu’Emre puisse rencontrer Oliver. Mais dans l’immédiat, dans ces conditions, il en était hors de question.

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Message(#)ain't no sunshine - théodora&emre EmptyDim 9 Juil 2017 - 18:12

Il se sentait vide. Ses yeux regardaient le néant, alors que ses rêves s'effondraient d'un seul coup, comme un vulgaire château de cartes. Il ne savait pas quoi dire, il ne savait pas comment réagir. Il avait tout juste été capable de commenter la réaction de Charlie, mais avait instantanément compris que cette altercation avait bouleversé sa vie. D'une manière drastique, presque définitive. Il était de retour à la case départ, et Théodora semblait plus déterminée que jamais à ne pas le laisser s'approcher de son fils. « Ce n'est pas ce que j'ai dit. » Répliqua Emre, gardant son calme alors que Théodora s'emportait. L'Anglais savait très bien qu'il n'avait aucun excuse : dealer n'avait jamais été un choix de vie acceptable. Il avait détesté faire ça, et détestait encore le faire. Il gâchait ses capacités ; lui, l'élève intelligent et prometteur qui avait obtenu une bourse pour Oxford, vivait désormais dans la bassesse et l'illégalité la plus totale. Il gâchait son avenir ; il avait fait une croix sur ses rêves de diplomatie internationale depuis des lustres, et regrettait chaque jour sa carrière avortée. « Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Tu sais très bien ce que j'en pense ! » S'exclama Emre. Cette conversation, il l'avait eue des dizaines de fois. Quand Théo essayait de le retenir alors qu'il devait s'absenter pour une livraison. Quand il devait faire un cadeau pour une raison particulière – fêtes de fin d'année, anniversaire, ou autre. Lorsqu'il avait commencé à sortir avec Théo, le différent statut social ne l'avait pas gêné : heureux, amoureux, ils vivaient dans leur bulle et rien ne pouvait les atteindre. Mais quand leur relation avait pris un tournant plus sérieux, plus officiel, la famille Hazard-Perry lui avait rapidement fait comprendre qu'il ne serait jamais des leurs.  « Si je me contente d'un petit job tranquille, je ne serai jamais à la hauteur. » Financièrement parlant, cela allait sans dire. Jamais il ne pourrait assurer les besoins de sa famille. Alors, il avait pris une décision radicale – et peu enviable, contrairement à tout ce que les gens avaient pu penser. Il s'était lui-même tiré une balle dans le pied et avait pensé, à tort, pouvoir être plus malin que les autorités. Échec cuisant. Il ne prendrait néanmoins jamais le risque d'impliquer Oliver, d'une façon ou d'une autre. Son fils était tout pour lui. Plus précieux que la prunelle de ses yeux, sa raison de se lever le matin, son envie de se battre pour s'en sortir. Son fils lui offrait une porte de sortie, la perspective d'un avenir un peu moins sombre. Il était prêt à tout pour lui. À tout. « Je sais être discret. » Répondit Emre. Il avait appris à ne pas se faire remarquer. Appris à se fondre dans la masse. Appris à surveiller ses arrières, au sens propre comme au sens figuré. En compagnie de son fils, il redoublerait de vigilance. Et ne laisserait personne se mettre en travers de leur chemin. « Ça n'arrivera pas, je le sais. Et si par malheur c'est le cas, si c'est moi qu'on veut atteindre à travers lui, je prendrai mes responsabilités. » Parce qu'il était hors de question que son fils souffre par sa faute. Emre ferait face, comme il l'avait toujours fait. Il avait peut-être été maladroit, mais on ne pouvait le nier : il ne s'était jamais débiné.

Mais aujourd'hui, il commençait à perdre espoir. Fatigué par une bataille qu'il ne gagnerait de toute façon jamais, il annonça indirectement sa capitulation. Il avait voulu arranger les choses entre eux, pour éviter une procédure judiciaire longue, onéreuse, et qui ferait mal à chacun. Il avait opté pour un arrangement à l'amiable, mais ça n'avait pas fonctionné. À croire que les bonnes méthodes n'étaient pas faites pour Emre. « Je pourrais me mettre à genoux pour te supplier, ramper devant toi, je sais que ça ne changerait rien. Tu as pris ta décision, et je sais que tu ne reviendras pas dessus. » Malheureusement pour lui. Les seules options qui restaient n'étaient guère reluisantes, et il savait qu'à partir de cet instant, c'était la guerre des nerfs qui prendrait le dessus. Il se laissait le reste de la journée pour s'enterrer dans son appartement et digérer la nouvelle ; dès le lendemain, il se mettait un coup de pied au derrière pour trouver une autre solution. Parce qu'une chose était sûre : jamais, ô grand jamais, il ne renoncerait à son fils. Il tendit à son ancienne petite-amie une enveloppe, qui prouvait sa bonne foi. Il laissa à Théodora le temps de lire le papier, attendit son retour, et se permit une légère remarque. « Je ne t'ai pas abandonnée. » Murmura-t-il du bout des lèvres, presque imperceptiblement. Il encaissa les répliques de Théo, non sans mal. Elle lui rappelait à quel point il était loin du but, à quel point il était imparfait. Il se mordit l'intérieur de la joue, alors qu'elle lui assénait le coup de grâce en lui disant qu'il n'était pas en mesure d'apporter de la stabilité à son fils. Une seconde de silence s'en suivit, puis une deuxième. Emre releva finalement les yeux vers Théo. « Alors quoi ? Tu vas lui trouver un beau-père parfait, bien sous tout rapport, qui pourra me supplanter ? » L'ironie teintait sa voix. Il avait mal, il souffrait, mais il ne pouvait pas laisser une telle chose se passer. « Je ne laisserai jamais quelqu'un prendre la place qui me revient de droit. » La menace était à peine voilée. Emre était prêt à tout.
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Message(#)ain't no sunshine - théodora&emre EmptyJeu 13 Juil 2017 - 23:20

ain't no sunshine
EMRE & THÉODORA

Ce n’était censé être qu’une journée dédiée à l’étude, mais Théodora présentait qu’après cette rencontre, elle n’aurait clairement plus la tête au travail. Elle n’était pas naïve au point de croire qu’Emre aurait pu la laisser tranquille après ce manque de réaction total de sa part depuis leur dernière rencontre, mais dans le fond, elle ne s’était pas vraiment préparée pour cette rencontre. Elle avait l’impression de faire un bon de quelques années en arrière, à se retrouver devant le jeune homme a essayé de le convaincre d’arrêter son trafic. « Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Tu sais très bien ce que j'en pense ! » Théo retint un soupir. Oh oui, elle savait parfaitement ce qu’il en pensait. Besoin d’argent. C’était une chose qu’elle ne connaissait pas. Si elle avait certains accros avec sa famille, le manque d’argent n’avait jamais été un problème pour la brune et encore aujourd’hui puisqu’elle pouvait encore s’appuyer sur son frère en cas de besoin, même si elle mettait un point d’honneur à faire en sorte de pouvoir se débrouiller au maximum toute seule. « Et on sait tous les deux que tu vaux bien mieux que ça… » souffla-t-elle, le regard plongé dans celui du jeune homme avant de détourner la tête. Emre valait réellement mieux que cela, il avait des capacités dingues, il avait même obtenu une bourse à l’époque et il ne faisait que gâcher son potentiel pour de l’argent facie. Tout cela dépassait la jeune anglaise. « Si je me contente d'un petit job tranquille, je ne serai jamais à la hauteur. » Vivement, Théo reporta son attention sur son ex petit-ami et s’exclama : « A la hauteur pour quoi ? » Un rire nerveux échappa à la belle alors qu’elle se passait une main sur le visage. Ils en revenaient une fois de plus au même point, comme tournant en rond malgré les années qui les séparaient de la dernière fois où ils avaient eu ce genre de conversation. Les enjeux n’étaient cependant plus les mêmes aujourd’hui. « Tu penses être digne d’être son père dans ces conditions-là ? Tu n’as toujours pas compris que ce n’était pas une question d’argent ? » Elle avait parfaitement conscience que cette question d’argent avait toujours été un soucis dans leur relation. L’une des raisons qui avait poussé ses parents à détester le jeune homme. Ils ne venaient pas du même milieu et au-delà de cela, le compte en banque du jeune homme ne semblait pas assez élevé pour subvenir aux besoins d’une riche héritière. Mais Théodora n’en n’avait qu’à faire de tout cela. Oui, elle était née avec une petite cuillère en argent dans la bouche, oui, il y avait peu de chance pour qu’un jour elle manque de quoi que ce soit et oui, elle pouvait avoir des goûts de luxe – elle n’avait toujours été qu’habituée à cela – mais ça ne restait que secondaire à ses yeux. Elle pouvait parfaitement se passer de tout cela tant qu’elle parvenait à garder la tête hors de l’eau. Mais au-delà de l’argent facile qu’Emre pouvait se faire grâce à ce boulot, il s’agissait de quelque chose de dangereux, aussi bien pour lui que pour son entourage et il était tout bonnement hors de question aux yeux de la jeune femme de prendre le risque d’impliquer Oliver à tout cela. L’anglais semblait confiant, ne voulant pas écouter ou simplement ne pas prendre en compte les craintes qu’elle pouvait avoir. « Ça n'arrivera pas, je le sais. Et si par malheur c'est le cas, si c'est moi qu'on veut atteindre à travers lui, je prendrai mes responsabilités. » Face à cette remarque, Théodora ne parvint plus à garder son calme. « Si par malheur ?! Mais bon sang, est-ce que tu t’entends ?! Si on essaie de t’atteindre toi à travers lui ? Emre, tu as affaire à des types dont tu ne sais rien, tu ne sais pas de quoi ils pourraient être capable si tu fais quelque chose qui ne leur convient pas… Tu n’as pas l’air de t’en rendre compte ! Tu n’as peut-être pas eu ce genre de problème jusqu’ici, mais… non ! Non, non et non, il est hors de question que je prenne ce genre de risque ! » Son débit avait été rapide, son ton peut-être un peu trop fort gâchant ainsi toute tentative de discrétion, mais il n’y avait pas grand monde alentour. Et quand bien même, il en allait de la sécurité de son fils, un sujet sur lequel elle était bien incapable de garder son calme.

Enfin, Emre sembla abdiquer, baissant presque trop rapidement les armes aux goût de la brune. Surprise, elle le questionna même et il renchérit en expliquant que quoi qu’il puisse faire, elle avait de toute façon pris sa décision et elle ne reviendrait jamais dessus. Il n’avait pas tort du reste. Dans ces conditions-là, elle ne plierait sur rien. Il n’y avait qu’une chose que le jeune homme puisse faire et qui ferait changer d’avis la jeune mère, mais il ne semblait même pas envisager cette possibilité. Théodora se contenta alors de soupirer, replaçant une mèche de cheveux derrière ses cheveux, prête à retourner à l’intérieur de la bibliothèque puisqu’Emre semblait sur le point de quitter les lieux. Mais avant cela, il lui tendit une enveloppe qu’elle jaugea un instant avant de l’attraper. « Je ne t'ai pas abandonnée. » avait-il soufflé alors que le regard de la brune parcourait le papier qu’elle avait entre les doigts. Même s’il s’agissait de ce qu’elle avait cru durant toutes ces années, elle avait compris lors de leur dernière rencontre qu’ils avaient été séparés contre leur gré et elle lui avait fait confiance sur ce point. Cependant, elle exposa une fois de plus les faits. Qu’un tel train de vie n’était pas ce qu’il fallait pour Oliver, qu’il avait besoin de stabilité, une stabilité qu’Emre n’avait pour le moment pas avec son train de vie actuel. Ce qui ne sembla pas plaire au brun. « Alors quoi ? Tu vas lui trouver un beau-père parfait, bien sous tout rapport, qui pourra me supplanter ? » Les doigts de la jeune femme se resserrèrent sur le bout de papier qu’elle tenait entre les mains. S’il y avait bien une chose qu’elle n’essaierait pas de faire, c’était de trouver un remplaçant à Emre. Aussi bien auprès d’Oliver qu’auprès d’elle. Elle avait trop souffert de cette histoire, beaucoup trop souffert en tombant amoureuse. Même après toutes ces années, elle n’était pas prête de recommencer. Oh elle avait bien eu quelques amourettes depuis qu’elle était arrivée à Brisbane, même s’il lui avait fallu du temps, mais ça n’avait jamais été bien sérieux. Parce qu’elle n’en n’avait pas envie, parce qu’une mère célibataire d’une vingtaine d’année, ça n’était pas forcément le profil le plus recherché sur le marché. Quant à ce qu’il en était d’une figure paternel pour Oliver… Il avait trois oncles qui remplissaient parfaitement ce rôle pour le moment. Seulement, lorsque le jeune homme lança une nouvelle menace, le visage de Théo se referma un peu plus. « Oh et sinon quoi ? Hein… Qu’est-ce que tu ferais ? »

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Message(#)ain't no sunshine - théodora&emre EmptyJeu 20 Juil 2017 - 17:10

Il n'en revenait pas d'avoir à nouveau cette conversation avec Théodora. Emre avait essayé de lui faire comprendre son point de vue il y a déjà quelques années, mais l'héritière n'avait jamais semblé être sensible à ses arguments. « C'est facile pour toi de dire ça. » Murmura-t-il, la gorge nouée. Il était néanmoins touché par les propos de Théodora. Il savait qu'elle pensait ce qu'elle disait, et qu'elle ne cherchait pas à le flatter. Est-ce qu'il valait mieux que son principal complexe, à savoir le manque d'argent ? Il n'en avait jamais été convaincu. Il s'était toujours senti pieds et poings liés, frustré de ne pouvoir offrir ce qu'il désirait à son ancienne petite-amie. Est-ce qu'il avait souffert de la situation ? Oui. Il avait toujours été intimement persuadé que, tôt ou tard, Théodora le laisserait tomber pour un homme de son rang – un homme capable de répondre à toutes ses attentes. Complexe d'infériorité ? Emre ne pouvait décemment pas le nier. Et il était convaincu de ne jamais pouvoir être à la hauteur. « De tout. Qu'est-ce qu'il se passera, quand je ne pourrai pas répondre à ses besoins ? Comment réagira-t-il ? » Théodora s'emportait, mais ne semblait pas vouloir entendre raison. Si financièrement, elle n'avait jamais eu besoin de faire attention, ce n'était pas le cas d'Emre. Une multitude de questions le taraudait, et la peur de ne pas pouvoir assurer le rongeait de l'intérieur. « C'est juste une question d'argent ! » Insista l'Anglais, les mâchoires serrées. Tout était question d'argent, dans la vie. Mais ça, forcément, l'héritière n'en avait aucunement conscience. « La tournure dramatique qu'a pris notre relation ? Une question d'argent. Le fait que j'ai pris cinq ans ? Une question d'argent. Le fait que je ne puisse pas voir mon fils ? Toujours une question d'argent ! » S'exclama-t-il, perdant lui aussi patience. Ça avait été un cercle vicieux : il avait voulu la gâter, et leur assurer une belle vie avec leur fils – alors il avait fait les mauvais choix. Quand il s'était fait pincer ? Il avait dû se contenter de l'avocat commis d'office, par manque d'argent. Et aujourd'hui, s'il n'avait pas un avocat en or, une pointure dans son domaine – et qui, logiquement, avait des honoraires exorbitants – jamais il ne pourrait assurer son rôle de père auprès d'Ollie. Emre ricana, alors que son ancienne petite-amie cherchait à le faire douter sur ses relations. « Arrête, ils n'ont rien de dangereux. Ce sont des fils à papa, qui s'ennuient et qui cherchent un peu de piment à mettre dans leur vie en flirtant avec l'illégalité. » Dit-il en haussant les épaules, peu inquiet. Il savait qu'il ne risquait rien – aucun d'eux n'avait un profil dangereux. « Ils ressemblent d'ailleurs beaucoup à tes frères. » Commenta-t-il. Les jet-setters dans toute leur splendeur. Charlie et Connor se fondraient sans doute dans la masse sans aucun problème. Emre poursuivit, tentant vainement de rassurer Théodora. « Ils n'ont rien à voir avec les mecs que j'ai pu fréquenter à Londres. » Une courte période, au cours de laquelle il avait fait parti d'un gang. Il gardait d'ailleurs une marque indélébile de son appartenance – un tatouage sur son avant-bas gauche. Un tatouage qui lui avait valu un passage à tabac en règle en prison, et dont il n'était pas ressorti tout à fait indemne. Emre, qui avait définitivement tourné la page de ces heures sombres, avait d'ailleurs prévu de le recouvrir. D'effacer, en quelque sorte, cette mauvaise période.

Emre n'était pas venu pour se confronter à Théodora. Il n'avait pas envie de s'engueuler avec elle. Il n'avait pas envie de se montrer froid, distant et menaçant. Il avait prévu de se comporter en adulte, de garder son calme et d'avoir une conversation posée. Malheureusement, leur entrevue ne s'était pas déroulée exactement comme il l'avait prévu ; agacé par la tournure que prenaient les événements, Emre avait fini par grogner et se montrer plus menaçant qu'il ne l'avait voulu. « Crois-moi, t'as pas envie de le savoir. » Répondit-il séchement. Dans son esprit, les rouages s'activaient déjà. L'arrivée d'un beau-père dans la vie d'Ollie serait peut-être un mal pour un bien ; il pourrait plaider sa cause devant le juge, se faire passer pour le père délaissé et tenu à l'écart de son fils. Il pourrait aussi envahir la vie de Théo et de son nouvel amant, jusqu'à ce qu'elle craque psychologiquement et lui laisse le droit d'entrer dans la vie de son fils. Ou alors, il pouvait frapper encore plus fort et laisser Théodora dans le plus grand désarroi. Prendre deux billets d'avion direction la Turquie, où il ferait reconnaître sa paternité – d'abord scientifiquement, puis pénalement. Il aurait tous les droits, et ne risquerait pas grand chose tant qu'il ne sortait pas du territoire. Mais est-ce vraiment la vie qu'il voulait offrir à son fils ? Rien n'était moins sûr. « J'ai pas envie d'en arriver à un point de non-retour. Ce ne serait pas bon pour Ollie. Alors je te le demande encore une fois gentiment, une dernière fois : laisse-moi passer du temps avec mon fils. » Quémanda-t-il, avant de poursuivre : « Et si  dans un premier temps, tu veux rester avec nous, être dans les parages pour garder un œil sur lui parce que tu n'as pas confiance en moi, ça me va. Je suis prêt à l'accepter. » Le temps que Théodora comprenne qu'il n'était pas un monstre, et qu'il pouvait parfaitement remplir son rôle de père sans qu'Oliver soit en danger. À Londres, il avait su la protéger, elle, d'éventuelles dérives. Il n'y avait pas de raison pour qu'aujourd'hui, les choses se passent différemment.
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Message(#)ain't no sunshine - théodora&emre EmptyVen 21 Juil 2017 - 15:38

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EMRE & THÉODORA

Cette question d’argent revenait encore une fois sur le tapis. Ils venaient de deux mondes différents, ils avaient été éduqués de manière différente, et s’il s’agissait d’une chose à laquelle Théodora ne voulait pas faire attention, cela représentait encore un véritable problème pour le jeune homme. « C'est facile pour toi de dire ça. » La jeune femme serra les dents. C’était peut-être plus facile pour elle. Oui, elle avait toujours eu plus de facilité financière. Elle était née dans un milieu qui lui permettait d’entreprendre tout ce dont elle avait envie sans avoir à se soucier d’un quelconque problème d’argent contrairement à Emre, mais elle n’en démordrait probablement jamais. Tout comme le jeune homme qui enchaîna avec de nouvelles questions, évoquant le fait de ne pas pouvoir répondre au besoin de leur fils. « Non, mais tu penses que je donne quel genre d’éducation à mon fils ? Il ne manque de rien, mais il n’est pas non plus gâté outre mesure. Rien de plus que tu ne pourrais lui offrir en te prenant un job honnête ! » La patience les quittait tous les deux et Théodora savait pertinemment que toute cette conversation ne mènerait nulle part. Parce qu’il s’agissait de conversation qu’ils avaient déjà pu avoir par le passé et que ni l’un ni l’autre ne changerait d’avis, campant chacun sur ses positions. Et si à l’époque, la jeune femme finissait par plier et abandonner la lutte, le contexte était bien différent aujourd’hui. Ils n’étaient plus que tous les deux, ils avaient d’autres choses à penser aujourd’hui. « Mais bordel Emre, c’est toi qui en fait une question d’argent ! » Certes, cela jouait, mais tout n’était parti que d’un mauvais choix au départ. Nerveusement, Théodora se passa une main dans les cheveux tout en évoquant les personnes à qui le jeune homme avait affaire. Il prétendait pouvoir faire la part des choses, alors oui, peut-être avait-il raison, mais à côté de cela, il ne pouvait pas prétendre connaître les personnes qu’il côtoyait et la jeune femme était certaine que ça finirait par mal tourner. « Arrête, ils n'ont rien de dangereux. Ce sont des fils à papa, qui s'ennuient et qui cherchent un peu de piment à mettre dans leur vie en flirtant avec l'illégalité. » Et donc ça faisait d’eux des personnes moins dangereuse ? Elle n’en n’était qu’à moitié convaincue. Pas du tout en réalité et elle mordit sur sa chique lorsque l’anglais ajouta que ses clients ressemblaient énormément à ses frères. Un éclair passa d’ailleurs dans le regard de la belle et sous l’impulsivité, elle avait failli levé la main, elle s’était cependant retenue à temps. Peu importe ce qu’il y avait à dire et leur imperfection, il était hors de question qu’on touche à sa famille. Théo n’en dit cependant rien, se contentant de répliquer : « Tu devrais savoir qu’ils peuvent être pire. » Parce que sur ce coup-là, l’argent y était clairement pour quelque chose. Les fils à papa dont il parlait étaient justement des fils à papa, friqués, qui ne craignaient rien ou presque s’ils étaient pris en plein délit. Enfin qu’importe, la jeune femme leva les mains tout en secouant la tête en signe de résignation alors que son ex petit-ami lui confiait ne plus avoir affaire avec le même type de clientèle qu’à Londres. Peu importait les personnes avec qui il trafiquait, le problème restait le même, mais Emre ne semblait pas vouloir l’entendre.

Comme s’il se joignait à elle sur ce coup-là, le jeune homme s’apprêta à tourner les talons, confia à la brune son extrait de casier judiciaire. Elle ne s’était au moins pas trompée en décidant de lui faire confiance sur ce point-là, mais ça ne changeait strictement rien à leur affaire. Le nœud du problème n’était pas là et ce n’est pas ce qui sauverait le plus Emre. Et comme s’ils étaient rendus à être incapable de discuter calmement, le ton monta à nouveau. « C’est vrai, dans le fond, tu ne dois plus être à ça près. » cracha-t-elle alors que le jeune homme la menaçait presque. Il n’avait jamais été question aux yeux de l’anglaise d’essayer de trouver un quelconque père de substitution pour son fils. Ses frères remplissaient parfaitement leur rôle d’oncle pour combler le besoin d’une présence masculine auprès d’Oliver. Même s’ils n’étaient clairement pas père, ils étaient ce qu’il s’en rapprochait le plus et c’était amplement suffisant. « J'ai pas envie d'en arriver à un point de non-retour. Ce ne serait pas bon pour Ollie. Alors je te le demande encore une fois gentiment, une dernière fois : laisse-moi passer du temps avec mon fils. » Le regard de la jeune femme s’assombrit à nouveau. Elle n’avait pas envie d’entrer dans des procédures pénales pour la garde de son fils et dans le fond, elle n’était pas non plus contre le fait qu’Emre puisse le rencontrer, même si clairement, elle procèderait comme venait de le suggérer l’anglais. Rester avec eux pour s’assurer que tout allait bien. Il était hors de question qu’elle lui laisse simplement Ollie du jour au lendemain, même si au plus profond d’elle-même elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance pour ça. Mais non, non, l’environnement d’Emre n’était pour le moment pas bon, quoi qu’il puisse en dire. « Arrête tes conneries. Arrête ton petit trafic et tu pourras profiter d’Oliver autant que tu le voudras. Mais en l’état actuel des choses, je ne veux pas que tu t’approches de lui. » Son ton était peut-être trop brut, mais elle ne reviendrait pas là-dessus. « Je n’ai pas envie qu’on se batte. Je veux juste ce qu’il y a de mieux pour mon fils et si tu arrêtais de croire que tout n’est qu’une question d’argent, tu verrais que ton job n’est pas ce qu’il y a de mieux pour lui. » Cette fois, sa voix s’était un peu plus radoucie, c’en était presque si elle ne l’implorait pas de réfléchir réellement à la question.

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Message(#)ain't no sunshine - théodora&emre EmptyMar 1 Aoû 2017 - 11:05

« Je suis sûr que tu l'élèves bien. Ce n'est pas ça dont je parle. » Dit Emre, balayant les propos de son ancienne petite-amie d'un revers de main. Il était sûr que Théo était toute dévouée à leur fils. Sûr qu'elle le couvait du regard à chaque instant. Sûr qu'elle lui donnait tout l'amour et l'affection dont il avait besoin. Sûr qu'elle était une bonne mère, en somme. « Je te parle de son environnement social. Des voyages qu'il voudra faire, quand il sera en âge de découvrir le monde. Des études, qu'il sera amené à faire tôt ou tard, dans une école prestigieuse. » Pour son fils, Emre voulait le meilleur et rien d'autre. Il voulait qu'il puisse avoir toutes ses chances, et vivre ses rêves pleinement. Qu'il soit heureux et comblé. Qu'il ait une belle vie. « Ose me dire que l'argent, ou plus exactement mon statut social, n'a eu aucune quelconque d'importance. » Il la défiait presque, déjà prêt à répliquer. Il savait que Théodora se fichait de ses origines, de ses racines, de l'univers dont il était issu. Par contre, Emre savait que pour les parents de son ancienne petite-amie, la pilule avait été plus difficile à avaler – voire même impossible. Comment leur fille, si bien élevée et si distinguée, pouvait-elle s'être amouraché d'un gamin sans condition sociale ? Comment avait-elle pu s'intéresser à lui, alors qu'il ne possédait rien et n'avait rien pour la satisfaire ? Quand Emre avait eu conscience de la situation, il était tombé encore plus amoureux de Théo – si tant est que cela était possible. Il était tombé amoureux de son audace, de sa force, de son courage. Elle vivait pleinement, à cent pour cent, et ne se laissait ni influencer, ni dicter sa conduite. Une qualité rare, surtout quand on sait que la pression exercée par la famille est lourde. « Et je ne parle pas de toi. » Murmura-t-il. Les Egerton, que ce soit les parents ou leurs rejetons insupportables, ne s'étaient pas privés de le snober. Il s'en était fichu ; seule Théodora comptait. Mais cela ne l'avait pas aidé à se sentir à sa place. L'Anglais essaya de défendre sa position et ses mauvais choix – en vain. Théodora ne voulait pas entendre ses arguments, et Emre la provoqua volontairement en comparant ses clients à ses frères. « Ils n'ont pas pour habitude de se salir eux-mêmes les mains. » Commenta-t-il en roulant des yeux. Ils étaient bien trop lâches pour ça. « Papa pourrait être déçu, sinon. »

« Exactement. » Admit Emre en haussant les épaules. Théodora n'avait pas tort ; il n'était plus à ça prêt. Jadis, il avait été quelqu'un de bien. Un étudiant sans histoire, brillant, doué, et promis à une belle carrière. Et puis, sa petite-amie était tombée enceinte. Il avait dû se rendre à l'évidence : pour assumer les besoins d'une famille, il lui fallait de l'argent. Beaucoup, beaucoup plus d'argent. Le bad boy par excellence. « Je n'ai plus rien à perdre. Plus de famille, plus de petite-amie, et un fils que je ne peux même pas approcher. » Énuméra-t-il, faisant un bilan rapide sur ce qu'était sa vie. Le néant ; Emre ne pouvait se raccrocher à rien, puisqu'il ne possédait rien. Il était seul, infiniment seul, mais ne recherchait pas de compagnie. Il n'avait confiance en personne, et se focalisait exclusivement sur son fils et les méthodes possibles pour essayer de le récupérer. « En l'état actuel des choses, je ne peux pas lui assurer des conditions de vie décente. » Avoua l'ancien prisonnier, faisant preuve d'honnêteté. Il vivait dans un studio, n'avait pas de situation officielle stable, et était toujours considéré comme un étudiant. La justice, en sachant ça, ne lui laisserait jamais la garde partielle de son fils. « Et ça, ça me rend malade. » Il aurait voulu pouvoir tout lui offrir, faire de lui un gamin qui ne manquerait de rien. Il savait bien qu'il ne pourrait jamais rivaliser avec la famille Hazard-Perry, mais il ne voulait surtout pas être dépendant d'eux, d'une quelconque manière.  « Je ne suis pas stupide. Je sais que ce job, ce n'est pas ce qu'il y a de mieux pour lui. Ce n'est pas non plus ce qu'il y a de mieux pour moi. » Lui, l'étudiant boursier brillant qui s'était tiré une balle dans le pied pour gagner de l'argent, rapidement et en grande quantité. Lui, qui avait rêvé de pouvoir jouer avec sa double-nationalité pour entrer dans le monde ultra-select des diplomates. Il aurait adoré pouvoir faire la jonction entre son pays d'adoption, l'Angleterre, et son pays d'origine, la Turquie. Il aurait aimé pouvoir être un médiateur entre ces deux pays lors d'échanges épineux. Malheureusement pour lui, la mauvaise direction qu'il avait prise avait anéanti l'ensemble de ses chances. Emre s'était fait une raison ; parfois, les rêves ne sont pas faits pour être réalisés. « Si une opportunité se présente, je te jure d'y réfléchir. » Promit-il sincèrement. Mais Emre n'était pas stupide ; il savait que ce changement radical de vie pouvait mettre un long moment avant de se mettre en place. « Et en attendant ? » Demanda-t-il, espérant que Théodora lui donnerait un petit quelque chose pour patienter. Pas grand chose – une sortie au parc, une glace à la sortie de l'école. N'importe quoi : il était prêt à tout prendre.
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Message(#)ain't no sunshine - théodora&emre EmptyMer 2 Aoû 2017 - 13:54

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EMRE & THÉODORA

A quoi bon continuer de se battre ? Ils avaient tous les deux leurs idées, des idées qui divergeaient complètement et ils ne reviendraient certainement pas dessus. Théodora leva les mains et secoua la tête en signe de résignation suite à la remarque de l’anglais concernant les voyages et les études qu’Oliver aurait envie de faire et qu’il ne pourrait pas financer. Pourquoi chercher de l’argent alors qu’elle-même était capable de subvenir à ce genre de besoin ? Puis finalement un soupir échappa à la brune lorqu’Emre la défia de lui dire que son statut social n’avait pas la moindre importance. « Laisse tomber. » Sa voix était lasse et elle fit quelques pas pour se dégourdir les jambes. Bien sûr que tout les opposait, tout était contre eux et leur différence de statut social n’avait jamais peser en leur faveur, mais Théodora n’avait jamais fait état de ce genre de chose. Elle se fichait pas mal de ses origines ou même du nombre de chiffre qu’il pouvait y avoir sur son compte en banque. Ce genre de choses ne faisait clairement pas une personne. Mais tout cela avait malgré tout fini par les rattraper. Parce qu’Emre voulait prouver qu’il était capable de subvenir à leurs besoins, qu’il pouvait s’occuper d’une famille. Le début de la fin. Enfin, tout cela n’était plus que du passé aujourd’hui et il n’était plus question de ressasser tout ça, juste de faire au mieux pour préserver Oliver de tout ce qui pourrait lui arriver. Comme pour la faire réagir à nouveau, le jeune homme avait enchaîner en associant ses frères aux types avec qui il trafiquait. Il ne cherchait qu’à la faire réagir, il la connaissait encore assez pour savoir que malgré tout, s’attaquer à ses frères était une chose à ne pas faire. Elle serra néanmoins les dents et répondit sans s’emporter. « Mais papa sera toujours là pour protéger les arrières de ses rejetons et protéger son précieux nom à coup de billets bien placés. » répondit-elle du tac-au-tac sans pour autant desserrer la mâchoire. Dans ce milieu, un nom valait bien plus qu’une personne, elle le savait, elle en avait fait elle-même les frais. Et Emre ne pourrait pas la contredire puisqu’il avait pu constater lui-même que le nom Hazard-Perry valait beaucoup plus aux yeux des parents de la belle, que l’enfant qu’elle portait. Un enfant illégitime, conçu avec un moins que rien alors qu’elle n’avait même pas encore atteint la majorité, quelle image de la famille aurait-elle fait circuler s’il l’avait laissé faire ?

« Je n'ai plus rien à perdre. Plus de famille, plus de petite-amie, et un fils que je ne peux même pas approcher. » Le regard de la jeune femme était accroché à celui de son ex petit-ami qui tentait probablement de l’impression en lui assurant qu’il était effectivement prêt à tout pour pouvoir passer du temps avec leur fils. « La faute à qui ? » ne put-elle s’empêcher de souffler, regrettant presque aussitôt ses mots. A quoi bon remuer encore le couteau dans la plaie ? Emre était persuadé d’avoir été dénoncé, sans quoi, selon lui, il n’aurait pas passé ces dernières années derrière les barreaux. Elle n’avait pas envie de relancer le débat à ce sujet. Il enchaîna ensuite en expliquant que ça le tuait de savoir qu’en l’état actuel des choses, il ne pouvait assurer une condition de vie décente à Oliver et qu’il avait pleinement conscience que son style de vie n’avait rien de bon aussi bien pour le petit garçon que pour lui et le cœur de l’anglaise se resserra dans sa poitrine. Toute cette histoire était allé beaucoup trop loin et elle avait l’impression aujourd’hui d’être enfermée dans une spirale infernale. Voir Emre dans cet état, à la fois déterminé et désarçonné à la simple idée de pouvoir passer un peu de temps avec leur fils. Leur fils, oui. Parce que même si elle ne désignait Oliver que comme étant son fils à elle, ce petit garçon, ils l’avaient conçu ensemble et elle était celle qui empêchait le jeune homme de pouvoir atteindre ce qu’il semblait désirer le plus au monde. Elle pouvait le comprendre, elle-même était prête à tout pour ce petit bout d’eux. Et justement, si elle fallait tenir éloigner l’anglais pour le bien être du petit garçon, elle le ferait. Emre lui jura de saisir les opportunités qui se présenteraient à lui afin de revenir dans la légalité, et elle le savait sincère. Du moins, elle osait le croire, mais en attendant… « En attendant… J’ai des examens à passer et il vaut mieux que j’aille bosser. J’imagine que ça doit être ton cas également si tu te balades dans le coin. » Ca n’était certainement pas ce qu’il attendait d’elle, mais elle n’avait rien de plus à lui offrir. Le visage de la brune s’était à nouveau paré de ce masque qu’elle enfilait dès que les choses devenaient trop compliquées pour elle. Un masque de froideur qui ne laissait transparaître aucune émotion. Sans un mot de plus, elle tourna finalement les talons et prit la direction de la porte d’entrée de la bibliothèque. La main sur la poignée, elle marqua malgré tout un temps d’arrêt, son regard se posant sur le papier qu’elle avait toujours en main et qui venait de passer un mauvais quart d’heure tant les doigts de la belle n’avaient cessé de se resserrer autour de celui-ci. Non, il n’y avait rien d’autre à faire, elle prenait la meilleure décision. Prenant alors une longue inspiration, elle s’engouffra à nouveau dans le bâtiment et retrouva le groupe de filles avec qui elle était arrivée un peu plus tôt. Lola l’interrogea du regard et pour toute réponse, Théo se contenta de secouer légèrement la tête, signe qu’elle n’avait pas envie de parler pour le moment et qu’il était préférable qu’elles se concentrent tous sur ce qui les avait amené ici aujourd’hui.

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