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Message(#)joarene + in the eyes of a saint i'm a stranger EmptySam 1 Juil 2017 - 16:53


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L'art moderne, ce n'était pas vraiment la tasse de thé de Joanne. Elle se montrait beaucoup plus réceptive lorsque les oeuvres étaient plus anciennes et particulièrement engorgées d'histoire. Depuis qu'elle avait commencé à travailler au Queensland Art Gallery of Modern Art, elle y était confrontée quotidiennement. L'ensemble du musée exposait des chefs d'oeuvre de l'époque moderne mais la section dans laquelle elle travaillait depuis quelques semaines lui correspondait beaucoup plus. A vrai dire, elle adorait qu'elle ait cette petite part d'exclusivité que d'avoir en charger des tableaux qui étaient bien plus vieux que l'ensemble des oeuvres exposés. C'était un sacré privilège à ses yeux, surtout avec le prestige que dégageait le QAGOMA. Elle était littéralement tombée sous le charme de la structure et de son organisation. En effet, des soirées aux thèmes divers et variés étaient planifiées à longueur d'années. Parfois, un public très précis était visé, ou sinon, c'était bien plus général. Si bien que malgré leur prix abordable, les places étaient particulièrement prisées. Ces ouvertures nocturnes lui plaisaient beaucoup mais elle n'avait pas encore l'occasion de rester bien tard le soir étant donné qu'elle devait récupérer Daniel à la crèche. Celle-ci fermait sur les coups de vingt heures et il n'était pas rare que Joanne ne vienne le cherchait qu'en début de soirée. Certes, elle occupait son poste depuis quelques semaines mais on lui avait bien fait comprendre qu'il fallait se faire une place et montrer qu'elle en avait dans le ventre pour se maintenir. Joanne avait eu besoin d'un moment d'adaptation, le temps de trouver ses marques. Les logiciels n'étaient pas les mêmes, l'organisation non plus. Malgré tout, il fallait reconnaître qu'elle avait pris du poil de la bête depuis qu'elle avait un peu plus de confiance en elle. Ce poste était fait pour elle, et elle se démenait pour garder sa place. Ses journées étaient particulièrement longues, elle partait de bonne heure pour rentrer bien plus tard qu'elle ne le faisait lorsqu'elle travaille au Museum of Brisbane. Elle continuait aussi de voir son psychologue une fois par semaine et elle devait gérer Daniel à côté de ça. Il fallait dire que ce boulot créait un sacré manque que Joanne n'avait jamais véritablement connu depuis qu'elle avait son petit trésor au monde. Elle avait l'impression de profiter encore plus du temps passé avec lui. La vie de mère célibataire n'était pas de tout repos et ses journées bien chargées lui permettaient de se détacher amoureuse qui était plus que compliquée. Jamie ne donnait aucune nouvelle de lui, bien qu'elle lui laissait régulièrement un message. Il n'était toujours pas venu cherché Daniel pour passer un peu de temps avec lui. La petite blonde songeait de plus en plus à aller le voir en personne chez lui, à Bayside. Elle voulait le voir, lui parler, elle ne savait juste pas quoi dire et craignait de perdre toute contenance dès qu'il aura ouvert la porte. Bien que ça la rendait nerveuse, elle voulait le voir. "Joanne ?" La conservatrice sursauta avant de lever la tête alors qu'elle prenait quelques notes en se promenant dans le secteur dont elle devait s'occuper. C'était son supérieur, Simon Elliott qui était là, en compagnie d'un visage que Joanne connaissait bien. "Permettez-moi de vous présenter Miss Delaney, une amie et une passionnée d'art, tout comme nous. Elle voulait avoir de plus amples informations concernant une oeuvre qu'elle a repéré dans la galerie. Je me suis dit que vous serez la plus encline à lui donner tous les détails dont elle pourrait avoir besoin." Simon fit un large sourire. "Je vous laisse entre de bonnes mains. Vous ne risquez pas de manquer d'informations, avec Joanne.." dit-il à Irene avant de s'éclipser  avec un air très satisfait. La petite blonde regardait Simon s'éloigner avant de dire quoi que ce soit. "Je ne crois pas qu'il sait que nous nous connaissons." dit-elle avec un fin sourire. "Il ne doit pas se douter que je côtoie plus d'une personne qui fait partie de la crème de la crème britannique." souffla-t-elle avant de s'approcher d'Irene pour se permettre de lui faire la bise. Pourtant l'ancien patron avait bien précisé à Simon dans sa lettre de recommandation que Joanne était un atout de choix pour les soirées privatives et mondaines que le musée pouvait organiser. Elle avait du charme et surtout beaucoup de passion. "Ca fait bien trop longtemps." A vrai dire, Joanne s'en voulait un peu de ne pas avoir vu Irene plus que ça. C'était une femme qu'elle adorait, qui était d'une gentillesse et d'une très grande sociabilité mais la petite blonde avait toujours eu peur qu'Irene ne lui en veuille, après tout ce qui s'était passé avec Jamie. Bien qu'elle était heureuse de la voir, Joanne était assez nerveuse. Elle pensait véritablement que cette visite était inattendue par aucune des deux – et elle avait un petit peu tort. "Tu vas bien ?" lui demanda-t-elle timidement, collant contre elle la chemise contenant toute la paperasse qu'elle trimballait depuis son bureau, en croisant les bras. "Alors, dis moi, en quoi puis-je t'aider ?" dit-elle en reprenant un peu contenance, bien que toujours déroutée de voir son amie par ici.
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Message(#)joarene + in the eyes of a saint i'm a stranger EmptyMar 18 Juil 2017 - 23:03


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Ses pas l'avaient menée jusqu'au Queensland Museum - QAGOMA, pour les intimes - cherchant une excuse pour fuir la chaleur et la menace de l'ennui d'une journée vide. Irene se gara à l'ombre, sur le parking, et se dirigea vers le bâtiment. Depuis qu'elle était en Australie, elle reprenait l'habitude de conduire par elle-même et n'employait plus son chauffeur qu'à de rares occasions, pour tous les galas et autres mondanités. Elle goûtait au plaisir de cette liberté sans entraves, de cette nouvelle vie. Pas de comptes à rendre, pas de mensonges à inventer. Elle ne se sentait même plus héritière, maintenant que tout ce qui la rappelait à ses racines avait disparu. Ici, elle était une propriétaire viticole réputée avec une belle villa et un personnel de maison attentionnée. Elle avait des amis, des occupations, et pouvait formidablement profiter de la plage sans que des journalistes ou ses pairs ne commèrent. L'Australie signifiait la liberté, et depuis une année qu'elle avait posé ses valises à Brisbane, elle ne regrettait pas une seconde sa décision.

Elle voyageait peu, se laissait absorber dans son travail et dans le petit tourbillon qu'était devenu sa vie. Elle donnait quelques nouvelles à Victor, et peu à ses parents. Elle n'avait toujours pas digéré leur indifférence glaciale suite aux révélations et si elle correspondait parfois avec sa mère, Lady Edith se gardait bien de faire l'intermédiaire entre les hommes de la famille et la benjamine. Quant à Jon... son styliste avait dû quitter la ville quelques jours à peine après leur dernière entrevue et ils n'avaient pas pu se retrouver avant. Et donc elle se maintenait dans l'expectative de nouvelles, d'un signe, de la possibilité folle de recommencer quelque chose, même si tout jouait contre eux. Elle se détestait, parfois, en pensant à Victor qui l'attendait tendrement - reviendrait-elle seulement ? Il lui manquait, mais elle ne savait pas comment gérer cet afflux de sentiments ambigus et contradictoires à son égard. Et la personne qui aurait pu l'aider ici, à Brisbane, se trouvait en proie à des démons pire que cela...

La Lady pénétra enfin dans les galeries d'exposition du musée, et fut à nouveau subjuguée par la puissance de certaines oeuvres. Elle n'était venue ici qu'une fois, lorsqu'une réception y avait été organisée. Et pourtant, Irene était une grande amatrice d'art -plus ancien que moderne. Son diplôme d'histoire de l'art avait été une vraie passion et fut un temps, elle était elle-même propriétaire d'une galerie au centre de Londres. Et voilà que la vie l'avait portée vers le vin ! Elle ne le regrettait pas, mais elle manquait la sérénité ou les émotions que reflétaient les oeuvres de grands maîtres, ou celles d'illustres inconnus peintes avec une âme bouillonnante. Mais Irene avait en tête autre chose que de se perdre dans les tableaux exposés - cela n'était que secondaire. Joindre l'utile à l'agréable, en quelque sorte, puisqu'elle venait rencontrer une personne précise : Miss Joanne Prescott. Ex-future Lady Keynes et pratiquement belle-soeur.

Joanne et Irene s'étaient naturellement rencontrées grâce à Jamie, leur fiancé commun d'un jour, et la magie avait opérée presque tout de suite. D'un naturel calme et sociable, les deux femmes s'étaient mutuellement appréciées et Irene se montrait ravie de l'union à venir de ses amis. Joanne et Jamie formaient un couple magnifique, qui se complétait très bien... en apparences, du moins. Depuis que tout avait basculé dans le chaos, Irene n'avait plus vraiment reçu de nouvelles de la jeune femme - ce qu'elle pouvait comprendre, mais ce qu'elle regrettait également. Jamie non plus ne l'avait pas sollicitée et si elle respectait son besoin de silence, la souffrance des deux la bouleversait beaucoup. Et de manière égoïste, aussi, puisqu'elle craignait que le même sort ne lui soit réservée si elle choisissait son coeur plutôt que la raison. Quoiqu'il en soit, elle s'inquiétait, et si elle préférait laisser à Jamie le temps de récupérer (de toute façon, il savait qu'il pouvait compter sur elle à n'importe quelle seconde de n'importe quel moment), Irene avait décidé que rendre une petite visite de courtoisie à Joanne ne serait pas un mal. Et où trouver meilleur endroit pour rencontrer Joanne que le QAGOMA, son lieu de travail ?

Irene contemplait les tableaux depuis un certain temps en se demandant comment trouver Joanne quand la réponse vint à elle en la personne de Simon Elliott. « Lady Delaney, quel plaisir de vous voir dans notre musée... » Elle esquissa un sourire poli, et engagea la conversation quelques minutes, avant de trouver l'inspiration pour son objectif. « Ah Simon, d'ailleurs, je suis justement passée devant un tableau très atypique tout à l'heure. Je n'ai su l'interpréter, et cela m'intrigue. Pourriez-vous m'apporter des éclaircissements ? » Le visage de son guide s'éclaira, et il promit de l'emmener vers leur meilleur conservateur, qui, sans aucun doute, serait une jeune maman blonde à l'air de poupée... gagné.  

Irene laissa Simon faire les présentations - parfaitement inutiles - pendant qu'elle jeta un regard bienveillant à Joanne, dont la surprise était visible. « Bonjour chère Joanne, dit-elle une fois que Simon fut parti. En effet, et je suis ravie de te voir ! » L'australienne semblait encombrée de papiers, et Irene se mordit la lèvre. Ce n'était peut-être pas si judicieux de venir embêter une amie sur son lieu de travail, après tout. « Je vais très bien, merci. Oh tu sais, je suis passée au musée pour profiter d'un temps libre...  et j'ai pensé que je pourrais venir te voir. Pour quelques éclaircissements à propos de certaines oeuvres, et puis, pour le plaisir de ta compagnie. » Elle jeta un coup d'oeil appuyé à la liesse de feuilles que Joanne serrait contre elle. « Mais ce n'est peut-être pas le moment le plus opportun pour cela. J'espère que je ne te dérange pas ? »
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Dernière édition par Irene Delaney le Ven 21 Juil 2017 - 17:27, édité 1 fois
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Message(#)joarene + in the eyes of a saint i'm a stranger EmptyMer 19 Juil 2017 - 0:39


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Irene faisait un petit peu exception à la règle. Pour le peu d'aristocrates que Joanne avait pu rencontré, il n'y en avait pas beaucoup qui osait montrer leur vrai visage. Tout n'était qu'une histoire de façade et de faire croire, portant des costumes ou des bijoux hors de pris et arborant un sourire si faux que cela en était presque effrayant. Un masque parmi tant d'autres, à jouer les impassibles pour impressionner le reste de la cour. Garder la tête haute à tout prix, malgré les pics et les remarques cinglantes que d'autres ne se gênaient pas à cracher à la moindre occasion. Il fallait peser chacun des mots que l'on voulait prononcer, bien réfléchir au ton que l'on allait employer. Joanne ne s'y était jamais vraiment sentie à l'aise. Elle ne savait pas être fausse. Quoi qu'il y avait ces quelques fois, bien que très rares encore, où elle parvenait à faire partie de ces figures fortes l'espace de quelques minutes, qui rendait Jamie particulièrement fier. Il avait toujours adoré, lorsqu'elle parvenait à s'imposer – c'était certainement pour ça qu'il la trouvait si sexy lorsqu'elle s'énervait, un phénomène bien rare chez elle.Mais Irene était différente de tous les autres. Joanne l'avait remarqué dès les premiers échanges avec elle. Il n'y en avait en elle que cette extrême douceur, cette gentillesse particulièrement sincère et cette envie permanente pour que Joanne se sente au mieux dans ce nouveau monde. Sa relation avec Jamie n'avait pas duré assez longtemps pour que la petite blonde puisse mettre en application ses quelques conseils. Pour être honnête, Joanne pensait ne jamais la revoir. C'était avant-tout l'amie de Jamie, il était normal qu'elle préfère se tourner vers lui en ces temps difficiles. Bien qu'heureuse de la voir, la petite blonde n'en était pas moins surprise. Cela ne l'empêchait pas de l'accueillir chaleureusement une fois que son supérieur était parti. Le langage soutenu d'Irene lui avait toujours beaucoup plu, elle ne savait pas trop pourquoi. "J'espère que tes questions portent sur des oeuvres de la galerie-ci, sinon je ne te serai pas vraiment d'une grande aide." dit alors Joanne avec un rire quelque peu nerveux. En effet, Joanne avait en charge toute la partie art historique et international, qui contrastait totalement avec le reste du musée, qui se penchait bien plus sur l'art moderne et contemporain. Bien que son point de vue et son interprétation plaisait beaucoup à son supérieur, ce n'était pas vraiment la spécialité de la petite blonde, qui était bien plus fascinée par des tableaux ou objets venant d'un autre siècle. "C'est gentil, d'être venue me voir." admit-elle ensuite, touchée par cette délicate attention. "Je ne pensais pas que... enfin qu'on se reverrait un jour." Au vu des circonstances, Joanne aurait compris qu'Irene préférerait rester loin d'elle mais cela n'était vraisemblablement pas le cas. Voyant la pile de papiers dans les bras de la jeune femme, la belle aristocrate craignait alors être arrivée au mauvais moment. "Non, non, je t'assure que non." lui certifia Joanne. "Je devrais... Je vais aller poser tout ça dans mon bureau. Tu peux venir avec moi, si tu veux." dit-elle en l'invitant à venir avec elle. Joanne présenta son badge devant un boîter se trouvant juste à côté d'une porte afin d'accéder dans les locaux dont le public n'avait pas accès. Il fallait ensuite aller à l'étage pour rejoindre le bureau de Joanne. Elle n'aurait pas pensé en avoir un si grand, du moins, ce n'était pas comparable à celui qu'elle avait au Museum of Brisbane. La pièce était lumineuse, avec une grande fenêtre offrant une vue sur le reste de la ville. La décoration en soi était assez sobre, les meubles étaient à l'image du reste du musée: particulièrement moderne. Joanne n'osait pas encore trop personnaliser quoi que ce soit. Pour le moment, elle s'était uniquement permise d'ajouter une plante sur un des meubles dans lequel elle rangeait une partie de ses dossiers, ainsi qu'une photo de Daniel posée sur son bureau. Elle n'était pas arrivée il y a si longtemps que ça et quelque part, elle préférait patienter quelques temps avant de prendre un peu ses aises – même si Simon lui avait assuré qu'elle pouvait ajouter ses touches personnelles dans cette pièce. "J'espère que tu ne m'en veux pas de ne pas t'avoir trop donné de nouvelles ces derniers mois..." dit-elle en posant sa pile de papier sur son bureau, se disant qu'elle aurait bien le temps de trier tout ça plus tard. Joanne avait fini par regretter de ne pas avoir envoyé un message de temps en temps, rien que ça. "C'est... une période assez difficile et je ne voulais pas vraiment y inclure qui que ce soit, je ne voulais pas que ça se répercute sur les autres et... Je suppose que tu avais suffisamment à faire ailleurs." Joanne était assez persuadée qu'elle était allée voir Jamie, qu'elle ait entendu sa version des faits et qu'elle ait tenté tant bien que mal de le consoler. "Mais tu n'es pas venue pour ça après tout." dit-elle en balayant le sujet d'un geste de la main, avec un rire particulièrement nerveux, pensant qu'Irene ne voulait pas en entendre davantage sur cette histoire. "Quelles sont les oeuvres qui t'ont laissées perplexes, tout à l'heure ?"
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Message(#)joarene + in the eyes of a saint i'm a stranger EmptyMar 1 Aoû 2017 - 23:06


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Ah, sweet, sweet Joanne. Irene sourit avec une certaine douceur. « Oh, ye of little faith... Je ne laisse pas tomber mes chers amis derrière moi sans un mot, voyons. Non pas que ce soit un au revoir, se pressa-t-elle de rajouter. Elle ne voulait certainement pas donner à la belle conservatrice une fausse idée sur la raison de sa venue ici, ne serait-ce que pour une milliseconde. Ta compagnie m'a toujours été agréable, et j'aime m'entourer de telles personnes. D'où ma présence ici, comme je n'ai pas réussi à avoir de tes nouvelles depuis... un moment. » Elle pencha un peu la tête sur le côté, laissant sa phrase en suspens. Irene se sentait un peu vexée que Joanne ait pu penser ça d'elle, même si, au vu des circonstances et de leur lien commun, ça restait compréhensible. Et ce n'était que la vérité, rien que la vérité : Irene avait directement apprécié la blonde. Certes, l'australienne ne possédait ni terres ni prestigieux ancêtres, ni fortune ni titre. Ce qui, comme pour la majorité des habitants de ce monde, créait un fossé social entre les deux femmes. Ce qu'elle possédait en revanche étaient de formidables ressources. Joanne était brillante, cultivée, douce, patiente, généreuse. On lisait en elle comme dans un livre ouvert, ce qu'Irene tendait à considérer comme un handicap, mais qui se trouvait être une qualité prisée lorsqu'il s'agissait de la future femme de son meilleur ami. Ou ex future femme, en l'occurence. Elle portait sans doute son lot de défauts et de torts, mais rien qui ne fut rédhibitoire ou ennuyant. Et puis, pour tout ce que ça valait, elle était conservatrice. Leurs passions communes pour l'art (et d'autres choses tout aussi raffinées, comme le vin) avaient assuré une entente presque immédiate, et Irene s'était rapidement prise d'affection pour la petite blonde. Dès lors, hors de question de la laisser s'aventurer telle quelle dans son monde cruel, celui des apparences et de la tradition. Malgré leurs emplois du temps chargés, Irene s'était efforcée de prodiguer à Joanne les meilleurs conseils auxquels elle pouvait pour survivre dans la rude sphère de la haute aristocratie anglaise.

Non que ça soit encore utile, désormais. Elle acquiesça avec plaisir à la proposition de la conservatrice, et la suivit dans son bureau, excitée à l'idée de pénétrer dans l'envers du décor. Les musées la fascinaient, mais l'anglaise aimait également connaître les petites mains et les brillants cerveaux qui travaillaient à leur maintien et à leur bon fonctionnement. La succession de couloirs et de marches les menèrent à leur destination, et Irene se sentit plus à l'aise en entrant. Cela la gênerait moins de parler à Joanne en privé, même si ce dont elle voulait parler ne comportait aucun caractère confidentiel. Ou plutôt, peut-être cela gênerait moins Joanne.  

Tandis qu'Irene observait minutieusement la pièce, Joanne rebondit sur sa dernière réplique, avant qu'elles ne quittent la salle du musée. Rien d'extravagant dans le décor, encore assez impersonnel. Irene nota mentalement dans un coin de sa tête d'offrir à Joanne un beau tableau, à la prochaine grande occasion. Sans demander la permission, Irene s'assit sur un fauteuil. Malgré ses bonnes manières, son éducation la poussait à se sentir chez elle partout - où à le prétendre. Il n'était pas rare qu'elle prenne ses aises chez des hôtes, d'autant plus lorsqu'elle les classait parmi ses amis.

« Bien sûr que non, Joanne. Je comprends tout à fait que la situation n'ait pas été propice aux réunions et aux sorties entre filles, ajouta-t-elle d'une voix légère. Elle souhaitait éviter, autant que possible, de mettre la jeune femme mal à l'aise ou de mettre l'emphase sur la situation. Je regrette simplement que tu ne te sois pas tournée vers moi si tu avais besoin de soutien, mais je suppose que tu en as trouvé ailleurs. Ce n'était pas une accusation, juste un constat. Enfin, tu sais que tu le peux, à n'importe quel moment. C'est ce qui m'importe. » La brune avait utilisé son ton de Lady - toujours doux, mais ferme, celui qui n'autorisait aucune réflexion ni question, encore moins une contradiction. Elle ménagea une courte pause, mais ne laissa pas la blonde répliquer. À la place, elle poussa un petit soupir. Irene aurait préféré garder ça pour plus tard, mais elle n'était pas sûre que l'opportunité de placer ceci se présente plus tard, ou aussi facilement.  

« Pour être honnête, je suis aussi un peu venue pour ça, poursuivit-elle en accentuant le "un peu". J'imagine que c'est difficile pour toi et que la situation est confuse. Tu sais qui je suis, et qu'il est pour ainsi dire mon frère - plus que mon vrai frère en tous cas. Je l'aime profondément, je l'ai toujours soutenu et le soutiendrai toujours, quoiqu'il advienne. Comme attendu, le regard bleu ciel de Joanne se voila et elle pâlit un peu. Par prudence, Irene n'avait pas prononcé le prénom de Jamie. Elle croyait se souvenir que la conservatrice était plutôt d'une nature sensible- de toute évidence, elle avait immédiatement compris à qui Irene faisait référence. Après tout, il était leur lien commun. Mieux valait en finir tout de suite avant d'enclencher une réaction de panique chez elle. ... mais tu comptes aussi pour moi. Tu ne t'en es peut-être pas rendue compte, et ce n'est pas quelque chose que je répète souvent. Ceux de notre genre savent lire à travers les gestes mais je doute que tu puisses. C'était vrai, aussi. Irene exprimait peu ses sentiments, de manière explicite, sinon à son cercle le plus proche, qui incluait... Jamie, principalement. Sa mère, aussi. Cat. Le reste en était gracieusement exclu, devant se contenter du choix de ses mots et des émotions qu'elle laissait filtrer. Son père, son frère, même Victor et Jonathan... surtout Jonathan, d'ailleurs, n'avaient droit qu'à une partie de ses états d'âme, un aperçu de ses confessions, un léger teaser de ses pensées. Les plus habiles se contentaient de lire dans ses gestes, d'interpréter ses moues et de déchiffrer sa posture. Pour les moins habiles, eh bien, c'était une autre histoire. Donc, je t'apprécie. Tu es une bonne mère, une bonne amie, et sans doute une bonne épouse. L'usage du présent se fit naturellement, parce-que malgré l'absence d'anneau martial à son doigt, Joanne avait été une bonne fiancée pour Jamie, mais l'emploi de ce mot sonnait assez indigne. Je ne désire pas, comment dire, choisir un camp. Je n'ai pas d'intentions cachées envers toi. Au contraire. Je m'inquiète de ta santé, de ton bien-être, de Daniel, en tant qu'amie - si, comme je l'espère, tu me considères comme telle. Et je me suis dit que tu aurais peut-être besoin, ou envie, de savoir que je me tiens à ta disposition.  »

Dear Lord. Elle qui avait eu l'intention de rester concise... ça ressemblait plutôt à un discours politique ou bien à une confession de film plus qu'à une manière élégante d'assurer une amie de son soutien et de s'assurer de son bien-être. Well, trop tard pour revenir dessus. La douceur et la compassion qui imprimèrent les traits de son visage s'évaporent alors pour laisser place à une Lady plus maîtresse d'elle même. « Pour répondre à ta question, je crois bien que c'était une oeuvre contemporaine dont je n'ai pas retenu le nom de l'artiste. Mais je crois que vous avez des tableaux impressionnistes, non ? C'est ma période préférée. »

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Message(#)joarene + in the eyes of a saint i'm a stranger EmptyMer 2 Aoû 2017 - 0:41


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Une amie. C'était ainsi qu'Irene la considérait. Ces mots allaient droit au coeur de Joanne, touchée par une telle considération de la Lady. Certes elle avaient eu l'occasion de discuter ensemble plusieurs fois, mais jamais elle n'aurait pensé avoir autant d'estime et de confiance de la part de la belle brune. Un fin sourire vint étirer les lèvres de Joanne, discret, mais on ne peut plus reconnaissant. Irene aurait certainement préféré qu'elles se voient un peu plus régulièrement et certainement en d'autres circonstances. La prestance de l'Anglaise et son titre avaient toujours un petit peu impressionné Joanne. Irene faisait toujours preuve d'un grand calme et d'une sérénité bien que l'on se doutait bien qu'elle devait avoir autant de tracas que n'importe qui. Mais elle était dotée d'un self-control et d'un calme qui méritaient tout le respect qui soit, celui de Joanne en premier. Elle l'admirait beaucoup, à vrai dire. La petite blonde perdait rapidement son sourire lorsque son amie souligna tout le temps qui s'était écoulé depuis leur dernière rencontre. Joanne s'en voulait beaucoup à ce sujet. Elle avait tiré des conclusions particulièrement hâtives et s'était tout de suite dit qu'il valait peut-être mieux couper les ponts avec tous les proches de Jamie. "J'en suis sincèrement désolée, Irene. J'ai bien conscience que des excuses ne servent à rien, mais... Je pensais que..." Joanne soupirait, se sentant alors bien idiote. "J'ai surtout mal pensé, à vrai dire." lui dit-elle avec un sourire navré. La conservatrice jugea qu'elles seraient bien mieux installées pour discuter en se rendant dans le bureau de Joanne. Irene l'avait suivi silencieusement jusqu'à destination. Mais une fois arrivée dans la pièce en question, elle prenait rapidement ses aises. Aussi étrange que cela pouvait-il paraître, Joanne admirait l'aisance qu'elle avait à s'approprier en toute élégance du lieu dans lequel elle se trouvait. Une capacité adaptative hors norme qui la faisait sourire. Ce n'était que bien plus tard que Joanne s'était permise de s'installer dans le fauteuil à côté de celui où se trouvait son amie. Celle-ci avait supposé qu'elle avait trouvé un peu de soutien ailleurs qu'auprès d'elle.  "A vrai dire, je ne pensais pas mériter un quelconque soutien." dit Joanne avec un sourire bien triste. Elle avait estimé qu'elle devait assumer seule ses actes, surtout après avoir fait autant de mal de Jamie. La brune jugeait bon de lui rappeler qu'elle pouvait malgré tout compter sur elle. Dans un premier temps, Joanne s'attendait à des représailles. Elle savait combien Irene était proche de Jamie. Mais la fin de sa phrase laissait deviner qu'elle avait également beaucoup d'affection pour Joanne. La brune ne semblait pas douter une seule seconde de ses qualités et employer le terme d'épouse, au vu des circonstances, fit border de larmes les yeux de Joanne. Celle-ci sentait sa gorge se serrer et des sillons se formaient doucement sur ses joues pâles lorsqu'Irene lui assura qu'elle était là pour elle, quoi qu'il advienne.  "Merci." souffla-t-elle tout bas en essuyant ses larmes du dos de sa main.  "Merci infiniment." Et dire que pendant tout ce temps, Joanne se sentait seule. Il s'avérait qu'elle ait toujours des amis, des alliés, des épaules sur qui se reposer. Au moment où elle aurait pu se sentir prête d'aborder ce sujet sensible, Irene reporta son attention sur un sujet qu'elles avaient en commun. Elles adoraient en parler ensemble.  "Nous en avons quelques uns oui. Mais une des prochaines expositions temporaires de mon secteur porte justement sur l'impressionnisme." répondit-elle. "Ca ne durera pas bien longtemps cela dit, je sais que certaines oeuvres vont beaucoup voyager dans les prochains temps. Il me semble que Monsieur Eliott aime présente les expositions à la haute société de Brisbane." Un petit privilège que les amateurs d'art de ce milieu appréciait particulièrement, paraît-il. "J'en discuterai avec Mr. Eliott afin que tu fasses partie de la liste d'invités. Je pense que ça te plairait beaucoup." lui dit-elle avec un sourire sympathique.  "Il m'a certifiée que je ferai sûrement partie de ces événements là aussi vu qu'il semble beaucoup apprécier ma capacité à... déblatérer sur tous ces tableaux pendant des heures." Elle rit nerveusement. "Pas encore, parce que je suis arrivée il y a peu. Mais peut-être que d'ici là..." Joanne haussa les épaules. "Je pourrai te tenir compagnie. Je m'en voudrais de te laisser au beau milieu de la haute société, pas vrai ?" Ce n'était qu'un petit clin d'oeil à leur relation, parce que la situation était parfaitement inverse. Une petite plaisanterie de la part de Joanne – elle se rappelait alors à ce moment là que cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus fait ce genre de remarques. Cela dit, maintenant que l'idée lui avait traversé l'esprit, Joanne serait ravie de pouvoir assister à cette soirée. Ce n'était prévu que pour la fin de l'année, peut-être qu'elle y aurait droit d'ici là.  Quelques minutes de silence s'imposèrent, mais ce n'était pas désagréable. La présence d'Irene était légère, voire même apaisante. "Si je n'ai pas... osé venir vers toi après ce qui a pu se passe, c'est parce que... Enfin j'ai été peut-être un peu stupide de penser que tu ne voudrais peut-être plus me voir." Joanne regardait ses doigts, ils tremblaient un peu.  "Jamie et toi êtes si proches et... Et je suis l'unique responsable de sa douleur. Je l'ai beaucoup fait souffrir et je me suis dit que tu m'en voudrais peut-être pour ça."La blonde prit une profonde inspiration.  "Mais je vais bien... Autant qu'on peut l'être en ces circonstances. Je suis honorée d'avoir un nouvel emploi, qui s'annonce stable et surtout épanouissant. C'est grâce à lui, que j'ai pu l'obtenir." expliqua-t-elle. Irene savait exactement de qui elle parlait.  "Daniel va bien, il grandit si vite... Il est à la crèche en semaine et pour les quelques fois où je travaille le samedi, je l'emmène avec moi ici, à défaut de trouver quelqu'un pour le garder. Chaque journée est bien remplie, mais c'est ce qui me manquait, je dois avouer." assura Joanne avec un sourire. Reprendre le travail lui avait fait le plus grand bien, même s'il avait fallu qu'elle revoit une partie de son organisation. "Ca me permet de... d'éviter un peu de penser au reste. J'essaie de trouver des solutions, de... trouver des moyens pour que ça aille un peu mieux, au moins. Je veux trouver, mais... j'ai parfois l'impression qu'il n'y a rie que je puisse faire, pas en mon pouvoir, en tout cas." Joanne ne s'attendait pas à des miracles non plus. "Mais je ne désespère pas, je trouverai." Et pour cela, elle était bien déterminée.
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Message(#)joarene + in the eyes of a saint i'm a stranger EmptyMer 2 Aoû 2017 - 22:33


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Irene fut assaillie par un voile de culpabilité en assistant aux larmes de Joanne, sa facade se fissurant comme une poupée de porcelaine. Ses excuses lui transpercèrent le coeur, et elle fronça les sourcils ; pourquoi ce blâme que la blonde portait sur elle-même ? Elle n'avait rien fait de mal, et Irene comprenait les raisons de son silence. La Lady changea de position, imperceptiblement mal à l'aise. Loin d'elle l'idée de mettre Joanne dans cet état, mais elle n'osa pas faire un pas vers elle, préférant laisser la conservatrice évacuer ce qui obstruait son coeur.

Leur différence n'avait peut être jamais été si flagrante qu'en cet instant. Là où Joanne laissait libre cours à ses émotions, se blâmait de manière complètement injustifiée pour une faute imaginaire, se répandait en excuses et se croyait indigne d'une quelconque forme de soutien, Irene gardait tout bien dissimulé sous un masque parfaitement adapté aux contours de son visage, censé représenter une quelconque grandeur aristocratique. Irene ne s'excusait pas, ou peu, et uniquement quand cela était nécessaire. Et elle ne se blâmerait certainement pas sans une bonne raison. Comme tous ceux dont la tête frôlait les étoiles, la Lady avait tendance à considérer que rien ne pouvait vraiment être de sa faute. Ce n'était vraiment pas une seconde nature chez elle. Elle voulut réconforter Joanne, mais se sentit incapable de faire face à un tel déferlement d'émotion pure. Heureusement pour elle, la jeune femme enchaîna sur la perche tendue, à propos des oeuvres, ce qui lui permit de se calmer.

Irene écouta avec attention les propos de Joanne, l'oreille affutée par la promesse d'une exposition ayant pour sujet sa période préférée. La mention de la fascination de Simon Elliott pour la haute société lui tira un sourire en coin. C'était un drôle de bonhomme ; elle ne le croisait qu'à de rares occasions mais il se montrait toujours excessivement courtois envers elle. Ce n'était pas comme si Irene allait l'anoblir sur le coup. La brune renvoya un sourire radieux à Joanne. « Je serais honorée de faire partie des invités, et de t'avoir pour compagnie. Et en effet, il me faudra bien l'aide de Lady Joanne pour m'y retrouver ! »

La suite la désarçonna un peu, elle ne s'attendait pas à ce que Joanne revienne d'elle-même sur ce sujet. Irene l'écouta attentivement, sa contrariété se lisant sur le pli que formaient ses sourcils.  « Tu ne penses pas mal, et tu n'es pas stupide. » Utiliser le présent lui semblait une bonne chose, un petit rappel dont la jeune femme, fortement bouleversé, pouvait avoir besoin. Loin d'être d'accord avec les propos de la conservatrice, elle retint toutefois ses pensées : il était plus avisé de ne pas la contrarier. Elle connaissait bien le processus du deuil, de la rupture, et ça n'aurait servi à rien de contredire Joanne. Elle doutait même que la blonde l'écoute. Irene sourit au nom de Daniel, en même temps que le regard bleu de son interlocutrice s'illuminait. Elle savait que ce petit bout rendait ses deux parents très heureux, mais n'arrivait pas bien à l'imaginer. La question de la maternité ne s'était pas posée à elle tout simplement car elle n'était pas mariée. Jamie montrait beaucoup plus de courage qu'elle, et décidément, il rompait définitivement avec ce que trente ans de Lorship aurait dû faire naître en lui. Mais pour Irene ? Impossible. Oh, bien sûr, elle ne risquerait rien à strictement parler ; on n'était plus au XVIIIè siècle, on ne l'enverrait pas dans un pays étranger pour dissimuler sa honte aux yeux de la bonne société. Ses parents ne la déshériteraient pas ni ne la renieraient - et seraient d'ailleurs très heureux pour elle. Néanmoins, cela attaquerait la solide réputation de sa famille, et c'était impensable. La règle était simple ; elle pouvait faire tout ce qu'elle voulait tant que les conséquences de ses actions ne rejaillissaient pas sur l'image que renvoyaient les Delaney. Théoriquement, elle pouvait se soûler tous les soirs, faire usage de stupéfiants, visiter tous les lits du royaume ou même être dépendante aux jeux d'argent tant que ça ne se savait pas. Dans le même ordre d'idées, on pouvait difficilement cacher une grossesse hors mariage. Et repousser des prétendants pendant dix ans ne l'avait pas aidé à y penser. En réalité, c'était plutôt les autres qui le lui faisaient remarquer, avec une note cruelle dans la voix. Cela avait longtemps indifféré Irene qui ne pouvait pas imaginer autre chose pour elle que ce qu'elle avait décidé dès le départ, à savoir se marier et fonder une famille avec l'homme de sa vie.

Oh well, si seulement c'était aussi simple. « Tu dois être débordée. Tu sais... Si je peux faire quoique ce soit, je serais ravie de t'aider. Je propose la même chose à Jaime, donc tu n'as pas à te sentir coupable ou redevable. Mais si ça peut te soulager parfois, je serais ravie de garder Daniel. Je sais qu'après tout, on ne se connaît pas si intimement, mais j'ai beaucoup de nièces, neveux et filleuls dont je me suis occupée. » Irene n'était pas une "femme moderne" par bien des aspects. La notion de travail n'était pas associée à celle du gain puisqu'elle dormait sur une fortune vieille de plusieurs siècles. Elle n'avait pas de foyer à gérer, puisqu'elle avait du personnel à sa disposition. Ainsi, elle n'avait pas à concilier vie personnelle et vie professionnelle. Et sans vraiment connaître de femmes autour d'elle dans cette situation, la Lady avait un peu du mal à se mettre dans le quotidien d'une mère active. Qui plus est sans conjoint... Cependant, l'anglaise n'était ni sotte ni fermée d'esprit ; elle concevait que cela devait être difficile. Pour certaines, relever de l'impossible. « Tu as bien raison, c'est une bonne alternative que de se plonger dans le travail pour évacuer les soucis quotidiens. Mais tu sais, j'ai entendu une fois une phrase, dans un film ou je ne sais plus où, qui disait globalement ceci : everything will be all right in the end, and if it's not all right, then it is not yet the end. C'est encore récent, et ça peut te sembler une éternité, mais ça s'arrangera, du moment que tu n'abandonnes pas. »

Elle s'assura de regarder Joanne bien dans les yeux, comme pour lui transmettre un optimisme qu'elle n'était elle-même pas sûre de ressentir.

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Message(#)joarene + in the eyes of a saint i'm a stranger EmptyJeu 3 Aoû 2017 - 17:28


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Il n'était pas toujours facile de se mettre dans la situation de quelqu'un d'autre et cela était d'autant plus vrai pour Joanne et Irene. Elles avaient chacune un mode de vie et des impératifs différents. Elles n'avaient pas les mêmes libertés pour exprimer leurs émotions ni la même façon de faire face aux situations. Joanne admirait le sang-froid de la belle aristocrate en quasi toute circonstance. La blonde, elle, ne pouvait pas rester de marbre indéfiniment. Elle y arrivait parfois, à faire face à ne pas se laisser atteindre, mais cela restait assez rare. Bien trop rare même, mais suffisamment pour que Jamie ait eu envie de voir un peu plus cette partie d'elle. Parce qu'il adorait la voir être battante, garder la tête haute, de quoi être fier, parce que c'était lui qui avait montré qu'elle en était capable. Ca ne s'était pas fini comme on aurait pu l'espérer. "Je te tiendrai au courant, si j'y serai ou non, ce n'est pas encore tout à fait sûr." dit Joanne concernant la réception dont elle venait juste de parler à son interlocutrice. Mais il était certain qu'elle serait ravie de passer une soirée en compagnie d'Irene. Nul doute que cela lui permettrait de se changer les idées pendant quelques heures. Joanne n'était pas vraiment habituée à ce que l'on appelle Lady, même si c'était sur le ton de la plaisanterie. Jamie avait toujours pris un malin plaisir à l'appeler sa Lady lorsqu'ils étaient encore fiancés. Ca l'embarrassait toujours et elle avait à l'époque bien du mal à se faire à l'idée qu'elle allait être titré bien que ça n'allait pas vraiment changer grand chose dans ses habitudes de vie. La conservatrice parlait un peu de son programme chargé, à jongler entre tout ce qu'elle devait faire. Finalement, Joanne n'avait pas vraiment de temps pour elle et elle voyait ça plutôt comme une bonne chose. Irene tentait de s'imaginer le rythme de vie de son amie mais celle-ci se doutait bien que ça ne devait pas être facile pour elle. Mais il semblerait qu'elle veuille également mettre la main à la pâte. Elle semblait avoir une certaine expérience avec les enfants et de base, Irene était une personne de confiance. Et il fallait dire que si Irene désirait vraiment garder Daniel les fois où sa mère travailler le samedi, cela enlèverait une sacrée épine du pied de cette dernière. "Tu... Vraiment ?" lui demanda-t-elle alors, le regard plein d'espoir. "Enfin... Je ne voudrais pas en abuser ou quoi que ce soit, mais je dois avouer que ça m'aiderait beaucoup." reconnut-elle avec un rire un peu nerveux. "A la seule condition que je puisse t'inviter à manger par la suite." Même si la belle brune avait insisté sur le fait de ne pas se sentir redevable, Joanne tenait à l'inviter. Ne serait-ce qu'en guise de remerciement, c'était la moindre des choses. A vrai dire, elle adorerait aussi apprendre un peu à la connaître. Certes elles avaient déjà eu l'occasion de faire connaissance, du moins, suffisamment pour réaliser qu'elles avaient quelques points communs. Mais pas assez pour qu'elles puissent se rapprocher et Joanne voyait là peut-être une belle occasion pour que ce soit le cas. La Britannique faisait preuve d'un grand optimisme en reprenant un dicton qu'elle avait entendu quelque part. Son interlocutrice esquissa un faible sourire. "Je l'espère, que ça s'arrangera. Tant que cette éternité là... ne s'éternise pas trop non plus."Joanne avait bien compris que tout n'allait pas se faire en un claquement de doigt, qu'importe l'issue de cette histoire. Pour le moment tout lui semblait bien sombre et flou, ne sachant quelle route prendre, véritablement. Elle essayait. Mais elle comptait bien s'en tenir à ce qu'elle avait dit à Jamie; qu'elle ne comptait pas abandonner. "Pour le moment il... préfère que je l'oublie." reprit-elle à voix basse. Chaque chose en son temps, se disait-elle. Mais cette période là était bien difficile à vivre pour elle. Elle préférait ne pas trop y penser. Elle n'allait certainement pas l'oublier, en revanche, c'était quelque chose qu'elle ne pouvait pas faire. "Est-ce que tu l'as atteint, toi, cet objectif ? Cet happy ending pourrait-on dire." demanda-t-elle à Irene après quelques minutes de silence. Peut-être que la belle aristocrate savait de quoi elle parlait, au fond, pour lui avoir partager cette phrase un peu plus tôt. "Je suppose que tout doit être bien différent dans ton... milieu, disons. Différentes règles, différentes priorités." Joanne esquissa un sourire. "Il doit y avoir certaines traditions à préserver, non ?" Elle était plutôt curieuse, à vrai dire. Jamie lui avait fait part, succinctement, de l’aristocratie anglaise. Elle ne s'y était jamais intéressée de plus près parce que Jamie n'aimait pas vivre avec ces règles restrictives. Il en appréciait très volontiers les privilèges mais il tenait à cette liberté. Grâce à cela, il avait pu partir sur Brisbane, refaire sa vie comme il l'entendait, avec un métier qu'il aimait. Un noble des temps modernes, qui s'était adapté. Ce n'était certainement pas le cas de toutes les familles de Lords. "Ca ne doit pas être facile non plus." supposa-t-elle, bien qu'elle supposait que beaucoup de personnes devaient envier des personnes telles qu'Irene, des personnes qui avaient tout pour elles. Du moins, c'était l'image que l'on voulait laisser croire. Joanne savait que la vérité était tout autre et elle tenait à être à son tour une oreille attentive pour son amie.
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Message(#)joarene + in the eyes of a saint i'm a stranger EmptyVen 4 Aoû 2017 - 23:44


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Le regard d'Irene se perdit, l'instant d'un silence, dans la vue qu'offrait la fenêtre sur la ville. Elle doutait que quelques mois auparavant, elle se serait imaginée dans le bureau de Joanne, surplombant Brisbane, en train de lui proposer de l'aider et de garder son fils. Le fils de Jamie. Intérieurement, elle soupira. Elle se demandait si elle devait le tenir au courant de ses arrangements avec son ex-fiancée - probablement pas. Et pourtant, elle ne ressentait aucune culpabilité. Peut-être aurait-elle dû effectivement s'éloigner de Joanne, si on attendait d'elle qu'elle "choisisse un camp". Elle ignorait si Jamie lui en voudrait, en l'apprenant, ou s'il se sentirait trahi. La Lady repensa à la scène qu'elle lui avait fait en apprenant qu'il connaissait Jonathan depuis de nombreuses années... Oui, probablement. Mais d'un autre côté, maintenant, elle pouvait comprendre. En quelque sorte. Elle appréciait Joanne pour ce qu'elle était et ce n'était pas juste de la laisser tomber alors que le couple avait tant d'amis mutuels. Au vu de ce que la blonde avait laissé entendre, peu d'entre eux s'étaient manifestés pour soutenir la jeune mère célibataire.

Ce n'était pas une évidence, car Irene n'était pas du genre à étaler ses opinions - politiques, philosophiques, morales. Elle livrait volontiers ses idées au cours d'une discussion, mais rarement de manière spontanée. Pourtant, elle avait toujours aimé aider les autres. Oh, elle ne prétendait pas faire grand chose pour ça, ça venait toujours par petites touches, parce-qu'à Londres c'était comme ça. Elle n'allait pas sauver la planète ni militer, mais donnait de larges sommes aux charités, avait effectué plusieurs voyages humanitaires, avait été l'hôte de levées de fonds. En fait, elle préférait surtout rendre des services. Lady Irene ne voyait aucune objection à prêter de l'argent, accueillir des personnes sous son toit, faire passer des messages. Proposer de l'aide à Joanne faisait aussi partie de ses réflexes naturels.

« Oui, je t'assure, c'est une vraie proposition. Ce n'est pas comme si je n'avais pas de temps libre, et ça me fait plaisir. Si son travail lui prenait du temps, il ne gangrenait pas la moitié de sa vie. Et puis, avec toute une brigade à la maison pour s'occuper des tâches ménagères et domestiques, et sans les tracas familiaux, certains jours apparaissaient plus que oisifs. D'un autre côté, elle progressait en peinture. Bien évidemment, l'invitation est acceptée et je ne te laisserai pas l'oublier, » ajouta-t-elle malicieusement. L'anglaise refusait rarement les invitations, et elle ne sentait pas de gêner quelconque entre elles, alors pourquoi se priver ?  

La peine que portait le murmure de Joanne la toucha droit au coeur. Irene n'avait pas eu les détails de leur séparation, et refusait à juger son presque frère ou son ex-princesse - ils avaient probablement tous les deux leurs torts. Elle offrit un sourire compatissant à Joanne, faute de pouvoir faire mieux. Vraiment, elle ne se sentait pas assez maître de la situation, ou assez détachée, pour offrir une phrase toute faite ou un réconfort vain. Ce n'était pas une question, plutôt une conclusion. Facile d'être lucide vis-à-vis des autres et si aveugle pour soi-même, n'est-ce pas ? La question d'après lui fit momentanément baisser les yeux, et elle se retint d'agiter ses mains pour se donner une contenance. Quand elle prit la parole, sa voix douce ne tremblait pas, comme si elle parlait de la météo ou d'un fait divers. « Ça dépend de ce qu'on entend par happy ending, je suppose. Pour certains c'est la carrière, pour d'autres la famille, ou les deux à la fois, ou quelque chose de plus abstrait encore. Et je ne suis pas sûre que quiconque atteigne vraiment son happy ending. » Malgré son apparent détachement, ses paroles sonnaient avec une pointe de pessimisme. « C'est effectivement différent dans notre milieu. Plus traditionnel, plus fermé, aussi. Je doute que j'aurais pu venir librement faire ma vie ici si je n'avais pas saisi l'opportunité de travail qu'on me présentait. En fait, je devrais être en train de préparer mon mariage, dit-elle avec un sourire amer, bien consciente que cette partie là de son histoire se rapprochait dangereusement de celle de Joanne. C'était peut-être la raison pour laquelle elle tenait tant à l'aider et à se rapprocher d'elle. Une sorte d'instinct inconscient qu'elle-même ignorait, puisque bien des pans de la vie de Joanne lui étaient - en toute logique - encore inconnus. Sans être parfaitement comparables, leurs tourments n'étaient pas si étrangers que ça. C'est prévu pour cet hiver. Et pourtant je suis là à bavarder avec toi. J'imagine que ma belle-mère et ma mère s'occupent de la cérémonie à ma place, avec toute une armada de décorateurs et fleuristes et stylistes. C'est toujours un peu comme ça, ce sont toujours les autres qui savent ce qui est le mieux pour vous. Notre règle d'or, je suppose. J'ai été fiancée à Jaime pendant des années parce-que nos parents s'adoraient et que, enfants, nous étions inséparables. J'ai suivi des études parce-que ça m'intéressait, mais j'aurais pu m'en passer et quand même trouver des jobs réputés et bien payés. On m'a conseillée de partir en voyage quand je me sentais mal. On m'a avertie qu'il fallait que je me marie et que je fasse des enfants avant que ça ne soit trop tard, sinon je risquais de finir vieille fille, et personne ne veut ça pour vous, n'est-ce pas ? Finir en vieille tante Irene - Lady ou pas Lady, d'ailleurs. Chaque famille de Lord en a une, comme ça, une vieille tante un peu folle avec une vie étrange qui n'a jamais réussi à se caser. Un très court silence. Paulina Celestine Delaney, du côté de mon père. Pauvre tante Paulina. »

La facilité déconcertante et le calme avec lequel elle parlait la surprenait elle-même. Elle ne s'épanchait pas, peu, jamais, et encore moins sur sa vie ou sur ce que c'était que d'être l'héritière d'une vieille famille. Mais la quiétude du bureau de Joanne, et sa douceur, et peut-être la situation en général, appelait à ce genre de confession. « Jamie, est, à cet égard, l'homme le plus courageux que je connaisse. Il a tout plaqué et est parti à l'autre bout du monde. Mais j'aime ma vie, je n'ai rien du tout contre la noblesse, contre mon milieu. Je n'abandonnerai ça pour rien au monde : le titre, les terres, les responsabilités. Je suis parfaitement à l'aise avec mon rôle, mon monde, mes traditions et mes principes. C'est juste que tout le monde pense que l'argent fait le bonheur et que notre vie est un conte de fées. Mais c'est comme n'importe qui. On se morfond tous de ce qu'on aimerait avoir, et qu'on n'a pas. Même la Reine a le coeur brisé. » Un haussement d'épaules, même pas une trace de tristesse sur son visage.

« Ce n'est facile pour personne. Mais je suppose que je ne devrais pas vraiment me plaindre. J'ai trois lieux d'habitations à mon nom (elle n'a pas rendu son appartement à Londres, et il y a le domaine familial à Gresham), un titre de comtesse, un fiancé beau et intelligent du même rang social que moi, une famille aimante (elle laisse de côté George la punaise), un métier que je fais par passion seulement, une vie sociale enviable, des domestiques, un dressing de luxe, et une vue sur la mer. À trente-quatre ans. Ce serait du délire pur de dire que je n'ai pas de happy ending, n'est-ce pas ? »

La suite était suspendue en lettres néon dans l'air ; et pourtant... Irene n'avait pas l'habitude de se laisser aller, mais cela lui avait fait du bien. Elle espérait que Joanne ne lui en voudrait pas de s'être laissée aller à cette irruption de détails de vie insignifiants et surtout absolument pas liés au motif de sa visite.  

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Message(#)joarene + in the eyes of a saint i'm a stranger EmptySam 5 Aoû 2017 - 21:24


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Joanne était agréablment surprise que la belle brune vienne à lui faire cette proposition, que de garder Daniel les quelques samedis où elle devait être au musée. Elle ne pouvait décemment pas solliciter la baby-sitter habituelle pour une journée entière, d'autant plus qu'elle avait aussi énormément à faire à ses côtés. La petite blonde était toujours un peu en conflit avec ses parents. Ils s'appelaient de temps en temps, histoire de faire table rase et de repartir sur de meilleures bases. Ils avaient un esprit relativement fermé et semblait enfin accepter que Joanne avait fait aussi des erreurs et qu'ils ne devaient pas tout reprocher à Jamie ou Hassan. Leur relation s'améliorait, mais petit à petit. Irene était bel et bien sérieuse concernant la garde du petit. Le regard de la blonde s'était illuminée. Certes, même si la belle Anglaise avait des responsabilités, elle avait laissé comprendre à plusieurs reprises que son emploi du temps était particulièrement vide. "Si ça peut te rassurer, Daniel n'est vraiment pas difficile à vivre." lui assura-t-elle tout de même avec un sourire. "Au contraire, c'est un bébé bonheur. Quoi qu'il commence à faire de sacrées bêtises, mais il reste adorable." Elle entendait parfois ses collègues parler de ses enfants, plus que turbulents et intenables avec un caractère bien trempé et un sacré sens de la répartie. "Je ne risque pas de l'oublier." dit Joanne avec un léger rire. Elle ne se souvait pas de la dernière fois où elle avait invité quelqu'un à manger chez elle. Il s'agissait très certainement d'Hassan. Maintenant que tout était placé, elle avait même assez hâte d'accueillir quelqu'un chez elle. Joanne profitait de la présence d'Irene et de l'intimité et de la tranquilité dont elles avaient droit en étant de le bureau de la conservatrice, pour faire plus ample connaissance. Parce que finalement, Joanne n'en savait pas beaucoup elle. "Mais si ça ne tenait qu'à toi, ta fin heureuse à toi, ce serait quoi ?" lui demanda-t-elle."Est-ce que tu as un ou plusieurs rêves ?" Tout le monde en avait, qu'ils soient réalisable ou non. Elle évoquait ensuite son mariage à venir – ce qui rappelait à Joanne celui qu'elle n'avait finalement jamais eu avec le Lord. Joanne sourit tristement lorsqu'Irene dit que c'était toujours les autres qui savaient ce qu'il y avait de mieux pour soi. Joanne se rendait compte à quel point les traditions étaient restés coincées au siècle précédent ou même bien avant. Comme si l'aristocratie anglais ne voulait pas se mettre à la page et Irene en payait les frais. "Je ne te vois pas devenir cette fameuse vieille tante un peu folle." dit Joanne d'un air sincère. Elle ne s'attendait pas à ce qu'elle devienne aussi loquace en parlant un peu de sa vie personnelle. La brune dictait tout ce qu'elle possédait, tout ce que les autres pourraient lui envier. "Serait-ce une question rhétorique ?" lui demanda Joanne, ayant bien compris que quelque chose clochait dans ce qu'elle disait. "A t'entendre parler, à t'entendre énumérer tout ce qui est matière à t'entendre heureuse, j'ai l'impression que tu n'y retrouves pas ce que tu recherches. " Elle haussa les épaules. "Je ne t'aurais pas regardé de travers si tu me disais que tu as la sensation qu'il manque quelque chose dans ta vie. Par exemple, tu m'as parlée de mariage, mais pas d'amour, en dehors d'une famille aimante." Du moins, la petite blonde n'avait pas retenu une quelconque notion de ce sentiment qu'une très grande majorité de personnes cherchait continuellement. Certains l'admettaient, d'autres préféraient laisser que ce n'était pas le cas. "Tu n'as pas l'air particulièrement enjoué à l'idée de ton mariage..." Elle n'avait pas d'étoiles plein les yeux en le mentionnant, elle n'avait vraisemblablement pas de motivation pour s'y investir, préférant que le reste de sa famille ne s'en occupe. Joanne ignorait s'il s'agissait d'une union arrangée ou non. "Vu comme tu m'en parles, j'ai l'impression que tu te maries uniquement pour maintenir et cette tradition et satisfaire tes parents. Pareil pour les petits enfants, que ce soit juste pour faire perdurer votre famille, mais..." Joanne sourit tristement. "Tu as pu voir par toi-même que Jamie a pu s'en sortir. Il reste aristocrate grâce à ses titre, il a préféré être lui, venir habiter ici pour se rapprocher de la vie à laquelle il aspirait. Ca ne s'est pas passé comme il l'attendait, et il peut ne s'en prendre qu'à moi pour ça." Elle marquait une pause. "Mais tu es aussi ici, Irene. C'est une certaine liberté, une manière de prendre en main ta vie de modifier ce qui peut t'y déplaire afin d'aspirer à cette happy ending." C'était bien connu, Joanne faisait toujours bien plus reuve d'optimisme pour les autres que pour elle-même. "Après, peut-être que je me trompe sur toute la ligne, et que je ne te connais pas assez pour dire tout ça. C'est juste l'impression que j'ai eu, en t'entendant en parler." Ca ne gênait pas Joanne, qu'Irene s'ouvre autant, même si ce n'était certainement pas la principale raison de sa venue. "Je suis trop intrusive, je n'aurais pas du dire tout ça, je suis désolée. Je suis certainement allée trop loin. Ce n'est pas vraiment de moi que tu devrais avoir des conseils, n'est-ce pas ?" lui dit-elle avec un rire nerveux. Elle était très mal placée, même.
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Message(#)joarene + in the eyes of a saint i'm a stranger EmptyMer 9 Aoû 2017 - 11:56


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« Je ne me fais pas de soucis pour ton fils, du tout. » Ainsi leur entente était scellée et cela rassura Irene, d'une certaine manière. Cela signifiait aussi un net progrès dans son amitié avec Joanne puisqu'elle acceptait de lui confier son enfant, ce n'était pas une chose forcément évidente... mais plus évidente pour Irene, en tous cas, que de se confier sur sa propre vie. Irene trouvait la réaction de Joanne à ses propos plutôt sympathique et beaucoup trop perspicace - même si la Lady était bien consciente de ne pas avoir fait d'effort particulier pour cacher ce qui se tramait réellement dans son esprit. Et les mots de Joanne sonnaient particulièrement justes, peut-être un peu trop proches de ce qu'elle ressentait vraiment et qu'elle n'arrivait toujours pas à s'avouer.  

« Je n'ai pas vraiment l'habitude d'en parler, dit-elle enfin après un court silence, et toujours avec un petit sourire. Mais tu n'es pas la pire personne pour en parler, ni pour donner des conseils. Au contraire, c'est... rafraichissant. » Le fait que Joanne ne la connaisse pas si bien, et ne soit pas capable d'anticiper ses dires donnait aussi à Irene la possibilité de mettre ses propres mots sur ce qu'elle ressentait sans se sentir - jugée n'était pas le mot, mais disons, analysée, au vu de ses précédentes expériences. Et puis, elle savait que la petite blonde avait raison, et semblait plutôt sincère. Autre chose fit tiquer Irene ; avait-elle un rêve ? Depuis si longtemps sa vie n'était qu'un espèce de chemin indistinct que la question ne lui était jamais apparue clairement, et elle ne lui avait pas été posée non plus. Il y a dix ans, elle aurait répondu que son rêve était de s'établir en Australie, de fonder une famille avec Jon et de travailler dans l'art, pour s'épanouir dans son domaine. Au lieu de ça, elle n'avait vécu qu'à Londres, travaillait actuellement dans le vin et fuyait l'ombre de ses fiançailles. Et son rêve avait fané depuis ce jour maudit. Elle n'avait pas pris la peine d'en chercher un autre. C'était triste, quelque part. Triste, aussi, parce-qu'en dehors de ce qu'elle avait alors vraiment voulu et qui ressemblait dangereusement à un fantasme mélancolique aujourd'hui, elle possédait tout et ce qu'elle ne pouvait avoir, malheureusement, elle ne pouvait l'acheter.

« Je ne sais pas trop si j'ai un rêve, murmura-t-elle du bout des lèvres, plus pour elle-même que pour une potentielle audience. Ça revenait à se demander ce qu'elle voulait le plus au monde, et ça... son coeur demeurait incapable de formuler une réponse. Elle se reprit, avec assurance. « Ce que je veux dire, c'est que ce que je veux, je le réalise. Alors, quand on a tout réalisé, il ne reste plus grand chose, à part l'empreinte de ce qu'on a jamais pu atteindre. Quant à mon mariage, j'aime mon fiancé. » Prononcer cette phrase lui fit réaliser que c'était vrai, aussi. Plus qu'elle n'avait tendance à le penser depuis qu'elle vivait à Brisbane, depuis qu'elle se replongeait dans les flammes du Dragon. « Il a le profil d'un prince charmant, et je pense que je ne lui rend pas justice. L'ennui... Elle s'arrêta, surprise encore une fois par sa propre témérité. Irene appréciait Joanne, la considérait comme une amie mais en vérité, elles se connaissaient à peine, même pas assez intimement pour connaître les pans de leurs vies qu'elles ne souhaitaient pas se dévoiler explicitement. Et là, elle s'apprêtait à dire ce qu'elle avait juste confié à Jamie ? L'ennui, c'est que je ne suis pas sûre de ça. Ça voudrait dire que lui et moi sommes voués à passer notre vie ensemble et j'ai du mal à l'envisager. J'ai longtemps été seule et j'ai longtemps eu des histoires qui n'avaient pas vocation à durer. La perspective de basculer dans quelque chose de totalement différent est un peu effrayante. » Irene était satisfaite de sa parade : honnête en partie, mais loin du coeur du problème. Peut-être viendrait elle, dans le futur, à se confier à Joanne - mais c'était bien trop tôt, pour le moment. « Il existe une part de responsabilité à laquelle je ne peux pas, et je ne veux pas, échapper. J'ai eu l'opportunité de fuir ce monde et je ne l'ai pas fait. » La Lady avait multiplié les expériences, et les voyages, mais avait toujours fini par revenir à Londres. Peut-être était-ce ça, au final, son équilibre. Ça qui lui manquait aujourd'hui ? La remarque de Joanne sur le pouvoir de modifier sa vie dansait dans son esprit et la brune ne parvenait pas à s'en défaire. « Oui, je crois que tu as raison. Je devrais... je devrais me renseigner, pour voir comment réaliser les rêves qui me manquent. Voyager à nouveau, m'engager pour des fondations, renouer avec le milieu de l'art, le milieu littéraire. C'est ce que j'aime, et ce qui me manque le plus. »

Décidément, rien dans cette entrevue ne tournait comme Irene l'avait prévu. La douceur de Joanne lui faisait vraiment du bien - sinon que la petite blonde s'excusait trop souvent à son goût et se reprochait des torts tout à fait imaginaire, Irene lui trouvait une candeur bienvenue, rare chez ceux qu'elle fréquentait d'habitude. « As-tu toujours su ce que tu voulais faire, toi ? Combien de choses as-tu coché sur ta bucket list ? Ah et, tu n'aurais pas par hasard de quoi faire du thé dans ton bureau ? » La conversation semblait se poursuivre assez naturellement, et tant que Joanne n'était pas assez distraite par Irene pour lui demander de partir, elles pouvaient bien se permettre une tasse de thé.
 

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Message(#)joarene + in the eyes of a saint i'm a stranger EmptyMer 9 Aoû 2017 - 23:06


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La jeune femme n'était vraiment surprise d'entendre Irene admettre qu'elle ne parlait pas beaucoup de parler de sa vie personnelle. Sa vie rimait avec façade, il n'y avait pas vraiment de place pour les sentiments. Il fallait être impeccable, de la tête au pied. La moindre brèche était pour les plus mauvais d'entre nous un moyen de détruire, d'abuser, de tout tourner à leur avantage. La brune reconnaissait qu'elle n'avait pas l'habitude d'en discuter avec quelqu'un comme Joanne, quelqu'un qui restait en dehors tout ceci malgré tout. Elles échangeaient un sourire. "Avoir un avis extérieur pourrait peut-être plus constructif. Parfois, ce n'est pas plus mal d'avoir une personne qui écoute et qui est bien détachée de tout ceci." songea Joanne. C'était ce qu'elle ressentait en discutant avec son psychologue. Il était impartial. Difficile pour elle de l'être entièrement vis-à-vis d'Irene, parce qu'elle avait beaucoup d'affection pour elle, mais elle espérait que ce regard neuf lui vienne en aide, d'une façon ou d'une autre. La brune ignorait si elle avait un rêve, un objectif en tête, un quelconque life goal. Toutes les phrases dites par l'Anglaise pouvaient se suivre par un mais. Certes, elle avait bien des facilités pour avoir tout ce qu'elle puisse désirer, d'un point de vue matériel. En revanche, elle semblait bien moins sûre d'elle lorsque ça parlait fiançailles et mariage. Joanne l'écoutait avec grande attention. "Tu l'aimes mais tu ne veux pas passer le reste de ta vie avec lui ?" lui demanda-t-elle. "C'est peut-être une responsabilité, mais ton fiancé aura aussi ses devoirs envers toi. Un mari doit être là pour t'épauler durant tous les moments, encourager lorsqu'il le faut. Il devient rapidement ton premier soutien, et le plus important." Joanne savait de quoi elle parlait, elle avait été mariée pendant trois ans, après sept ans de vie commune avec Hassan. "Si tu n'es pas sûre de toi, pas certaine que tu passeras de merveilleux en étant son épouse, il faut que tu y réfléchisses. Je me doute que ce doit être bien différent dans ton milieu, si je peux qualifier ça comme ça. Mais ça ne devrait pas coûter ton bonheur, Irene, qu'importe le choix que tu puisses faire. Je... Je suis désolée si je parais trop brute." dit-elle, véritablement embêtée. "J'ai déjà été mariée, et je savais que je voulais l'épouser lui à l'époque, que je voulais faire ma vie avec lui, je n'en ai pas douté un instant. Tout ne s'est pas passé comme nous le voulions ensuite, mais ça ne s'est certainement pas terminé parce que nous ne nous aimions plus." Un vague sourire triste s'afficha sur les lèvres de Joanne. "Et j'en étais toute aussi certaine lorsque j'étais fiancée à Jamie." Irene, qui avait d'habitude beaucoup d'assurance, en avait beaucoup moins lorsque ça touchait son mariage en devenir. "Tu en auras toujours, des opportunités." lui assura-t-elle. "Peut-être que ce ne sera pas tout aussi flagrant, peut-être que ça ne sera pas aussi gros que tu pouvais te l'imaginer, mais, pas à pas, tu y parviendras. Tout le monde dit que la vie est faite d'opportunités, pas vrai ?" Joanne devrait également prendre en considération ce qu'elle venait de dire, ça lui serait bien utile. Toujours plus difficile à appliquer lorsqu'il s'agissait de soi-même. "J'ai confiance, en tout cas."lui assura-t-elle avec un sourire des plus sympathiques. Mais Irene semblait avoir déjà trouvé matière à réflexion dans les paroles de la petite blonde et elle comptait bien se réinvestir dans des domaines pour lesquels elle se passionne. "Et si aucune fondation ne te convient, tu pourrais peut-être même bien créer la tienne." suggéra Joanne en haussant les épaules. "Quelque chose qui serait à la hauteur de tes centres d'intérêt, que tu pourrais étoffer selon ton bon plaisir. Ca remplirait un peu plus tes journées et une fois qu'on se plonge dedans, on ne voit jamais le temps passer." Irene était parfaitement capable de se lancer dans de tels projets. "Prends le temps d'y réfléchir, de te pencher sur tout ce qui te ferait plaisir." ajouta-t-elle d'un ton encourageant. Suite à quoi, la belle brune préférait que Joanne reparle un peu d'elle. Plus elles discutaient, moins la conservatrice arrivait à deviner la véritable raison de sa venue. "Toujours ? Non, pas vraiment non..." dit-elle tout bas. "J'ai toujours été très rêveuse, avec plein de désirs en tête sans vraiment me douter que ça pourrait m'arriver un jour. Mon plus grand rêve a toujours été d'avoir une vie de famille..." Le regard de Joanne devenait vide, profondément triste. "Je l'ai eu, pendant un temps, et j'ai tout ruiné." Elle sursauta soudainement. "Mais oui, j'ai une bouilloire, je vais aller faire chauffer un peu d'eau." L'appareil était dissimulé dans un de ses meubles, ainsi qu'une paire de tasses. Un thé n'était jamais de refus, quoi que Joanne le buvait très tiède. Elle préparait tout le nécessaire, cela ne prit que quelques minutes avant qu'elle ne confie une tasse à Irene."En ce moment, je ne sais pas trop. J'avoue que je prérère largement me concentrer sur Daniel et sur le boulot." Elle forçait un rictus, désormais. Joanne se considérait comme une cause perdue. "Je ne suis certaine d'aucune de mes décisions dernièrement, je ne suis plus certaine de rien, alors je préfère m'assurer que tout aille bien pour le petit. J'essaie de me trouver des voies, je pensais que faire des choix simplifieraient certaines choses, mais je ne sais pas. Je ne sais plus vraiment, pour être honnête. " Joanne trouvait plus d'intérêt à ne plus trop se soucier d'elle-même. Certes, elle s'était permise une sortie avec Hassan. Mais elle ne se sentait pas forcément mieux. A vrai dire, Joanne n'osait plus s'avancer sur quoi que ce soit.
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Message(#)joarene + in the eyes of a saint i'm a stranger EmptyLun 4 Sep 2017 - 0:23


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La petite moue habituelle fit son apparition sur le visage d'Irene, tordant ses jolies lèvres, lorsqu'elle entendit Joanne parler d'un « avis extérieur ». Elle faisait probablement référence à un psychologue... pour autant qu'elle sache, ceux qu'elle avait consulté lors de sa dépression ne lui avaient pas laissé un souvenir impérissable. Irene détestait s'expliquer, elle détestait devoir s'ouvrir et donner à disséquer ses sentiments. Toute sa vie elle avait appris à ne laisser paraître aucune faille en face des visages non familiers ; un exercice auquel elle s'était prêtée avec beaucoup d'application depuis son enfance. Comme un jeu ; en privé, elle pouvait être qui elle voulait, en public, elle devait agir comme une reine, comme la comtesse de sang qu'elle était. Souriante, sereine, parfaitement capable de maîtriser n'importe quelle situation. Petit à petit, elle avait aussi appliqué ce masque à sa vie privée... et maintenant, avec le passage du temps, ce comportement lui collait comme une seconde peau. Rien de plus pénible que de se prêter au jeu des confessions. La lady écoutait cependant attentivement Joanne. La douceur et la sérénité qui émanaient de la petite blonde, comme une lueur rassurante, avaient su retenir son intérêt et les conseils de l'australienne se frayaient un chemin à travers les brumes de ses pensées. Oui, Victor aurait des devoirs envers elle. Malgré tout, rien comparé à ce qu'elle leur ferait subir le reste de leurs vies ; de finalement d'être pas entièrement aimé comme il le méritait. Il était déjà un soutien important, elle lui faisant confiance, et elle l'aimait. Il était son ami, son confident, son conseiller, et c'était ce qui faisait de lui un futur époux parfait. Ils se promettaient mutuellement une vie parfaite, elle pouvait en jurer. Souvent dans son milieu, les époux réussissaient à maintenir une entente parfaite parce-qu'ils ne s'aimaient pas, ou en tous cas, ils s'aimaient sans la passion, comme on aime un très cher ami. Et au fond d'elle, Irene pensait que Victor et elle méritaient plus que ça. Mais la responsabilité qu'elle évoquait en fait surpassait en bien des points les devoirs mutuels éprouvés par des époux : c'était aussi une question de statut social. La Lady fronça légèrement les sourcils - comme Jamie, Joanne évoquait avec prudence l'importance de son bonheur, comparé à ses devoirs. Dans sa tête pourtant, les deux coïncidaient, ou du moins, étaient censé coïncider. Jusqu'à présent, ça avait fonctionné, mais désormais elle n'était plus sûre de rien.

« Oh... J'ignorais que tu avais déjà été mariée . » Ou bien Jamie en avait fait mention, Irene ne croyait plus s'en souvenir. Le Lord et Joanne étaient fiancés depuis quelques temps déjà avant qu'Irene n'arrive à Brisbane, il avait dû lui parler d'elle assidûment, mais Irene ne se souvenait pas de cette mention là, pourtant pas des moindres. Jamie aussi, après tout, avait un divorce à son actif. Pas franchement rassurant pour un lien qui promettait d'unir jusqu'à la mort. « C'est loin d'être la remarque la plus brute qu'on m'ait adressée. Rassure-toi, tu as encore de la marge, » ajouta-t-elle avec un petit sourire. Rien que la vérité : ses pairs savaient faire preuve d'une cruauté terriblement raffinée lorsqu'il s'agissait de juger les choix des autres ou de leur intimer de suivre une voie qui semblait meilleure pour eux.

Quant aux opportunités, là encore, elles étaient siennes à faire. « Ce ne sont pourtant pas les fondations qui manquent... Je ne sais pas pourquoi j'ai attendu si longtemps. Je suppose que je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer, je ne suis arrivée que l'année dernière après tout. Finalement, pas si mal pour une année d'adaptation. » Pas si mal, en effet. Elle nota mentalement de contacter ses amis pour voir si elle pouvait se rendre utile au sein d'une fondation. Mais oui, renouer avec le milieu de l'art et la littérature la séduisaient absolument. Maintenant que la Maison de Vins était bien lancée, il lui faudrait trouver un autre centre d'intérêt pour canaliser son énergie... et lancer des galas et des bals dignes de ce nom.

Le visage de la jolie conservatrice se voila l'instant d'après mais avant qu'Irene n'ait le temps d'intervenir, Joanne bondissait déjà à la recherche des ustensiles pour le thé. Que voulait-elle dire en sous-entendant qu'elle avait tout ruiné ? « Merci pour le thé, fit-elle une foi qu'elle fut servie. Je comprends ce besoin d'orienter ton esprit vers autre chose, mais... tu es une bonne mère Joanne, je te l'ai déjà dit. Et pour le reste, well. Parfois, les seuls choix qui s'offrent à nous sont de mauvais choix, mais il nous faut quand même choisir. C'est important, c'est primordial même de faire en sorte que Daniel s'épanouisse et grandisse dans un environnement sain, mais tu dois penser à toi aussi. Les yeux bleus de Joanne reflétaient une tristesse très profonde, et Irene se fit soudain la réflexion très lucide qu'elle ignorait encore beaucoup de chose de la mère de son filleul. C'est important pour vous deux que tu ailles bien. Et ta vie de famille, elle ne fait que commencer : tu es mère, tu construis ton foyer. Et ce que tu as vécu, personne ne peut te le reprendre, pas vrai ? Ce n'est pas donné à tout le monde de vraiment vivre son rêve. » Irene parlait d'une voix douce. Elle avait consciente de dire des banalités, le genre de choses qu'on entend dans les films, mais elle ne se sentait pas assez intime avec Joanne pour se permettre de commenter quoique ce soit. « Quelles sont les choses qui te tracassent, en ce moment ? Je peux peut-être t'aider ? »

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Message(#)joarene + in the eyes of a saint i'm a stranger EmptyLun 4 Sep 2017 - 14:03


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Il y avait sûrement peu de personnes que la petite blonde avait connu grâce à Jamie qui savaient qu'elle avait été mariée et en couple pendant plusieurs années. Surtout que ça avait duré près de dix ans, qu'elle avait eu une vie avant de rencontre le bel Anglais. Mais c'était bien grâce à Jamie qu'elle avait pu sortir la tête de l'eau et prendre un peu de l'avant, aussi difficile cela avait-il pu être. Elle haussa timidement les épaules. "Je n'en parlais pas trop, à un moment donné. Et Jamie n'aimait pas évoqué le sujet." expliqua-t-elle. Ils étaient particulièrement possessifs l'un de l'autre, et chacun refusait que l'être aimé ait pu avoir une ou plusieurs autres relations avant de se connaître. Sentiment qu'elle n'avait pas eu lorsqu'elle avait commencé à sortir avec Hassan. "Et c'est... assez compliqué." soupira-t-elle en passant une main sur son visage. Elle avait volontairement conjugué son verbe au présent. Parce que même si Hassan et elle essayaient de voir ce que ça pourrait donner ensemble, elle avait une petite réserve. Il y avait encore beaucoup de sujets fâcheux qui restaient en suspend et qui empêchaient Joanne d'être totalement sereine et à l'aise. Elle craignait d'avoir froissé la brune avec ses propos, mais celle-ci lui laissait comprendre qu'elle avait eu des remarques bien plus virulentes que ce que Joanne avait pu lui dire. Rassurée, Joanne esquissa un fin sourire, soulagée de ne pas avoir fait de faux pas avec cette femme qu'elle appréciait et admirait énormément. "Ca prend du temps, de faire ses marques dans une ville que l'on ne connaît absolument pas." répondit Joanne avec un sourire compréhensif. "J'ai vécu à peu de choses près la même chose à mes dix-huit ans, je suis originaire de Perth. Et je suis venue ici pour mes études, toute seule, c'était assez impressionnant, je dois dire. J'ai du prendre au moins autant de temps que toi à m'adapter." lui assura-t-elle. "Sais-tu déjà pour quelle cause tu voudrais t'investir ?" Il existait une multitude de fondations, d'associations avec des objectifs bien spécifiques à chaque fois. Joanne avait eu l'occasion de diriger celle dont Jamie avait été fait président une fois que son père était décédé, mais elle avait lâché l'affaire au bout de quelques mois, ne s'étant absolument pas senti à la hauteur. Depuis qu'elle avait retrouvé un emploi stable, elle déversait une partie de son salaire à cette même fondation, de façon anonyme. Il était évident qu'elle y était encore attachée. Leur conversation allait d'un sujet à un autre avec une facilité presque déconcertante. Certaines discussions étaient plus plaisantes, d'autres demandaient à se dévoiler un peu plus. Joanne savait qu'Irene était une personne digne de confiance. Elle lui apporta une tasse de thé une fois que l'eau était chaude et se réinstalla dans le fauteuil. "Ca n'a jamais été mon fort, de faire des choix." dit-elle avec un sourire triste. Irene n'avait pas été la seule à lui dire que Joanne devait prendre soin d'elle-même aussi, pour le bien de Daniel. "Je dois avouer que rien que le fait de penser à moi me fait déjà un petit peu culpabiliser." reconnut-elle avec un rire nerveux, en plaçant une mèche de cheveux derrière son oreille. "On a une relation très... fusionnelle, lui et moi. Déjà de reprendre un boulot à temps plein a été une sacrée séparation et j'ai toujours l'impression qu'il m'en voudra si je sortais de trop, alors... j'essaie de limiter." Joanne adorait passer du temps avec son fils, elle profitait de chaque minute bien que ce n'était pas toujours facile. "Juste une sortie de temps en temps... avec mon ex-mari." Sa phrase allait en decrescendo, s'attendant à attirer les foudres d'Irene. Le regard bas, elle reprit. "On... On aimerait voir ce que ça pourrait donner. On essaie." Hassan et elle restaient tous les deux assez prudents, ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Ils avaient conscience qu'ils ne pouvaient pas tout reprendre tout comme avant. A vrai dire, tout était à refaire. Joanne marquait une longue pause, jouant nerveusement avec ses mains. "C'est une drôle de choses, d'être amoureuse de deux hommes." Joanne pensait qu'en mettant tout à plat chez tout le monde l'aiderait à voir plus clair. Elle avait admis à Jamie qu'elle aimait Hassan et à Hassan qu'elle aimerait certainement toujours Jamie. A cette pensée, et en entendant les paroles d'Irene. "Tu vois, après ce que j'ai pu faire à Jamie, je ne suis pas certaine d'avoir le droit de vivre un rêve." Elle essuyait succinctement ses joues humides après avoir déposé sa tasse sur un guéridon. Comme à chaque fois qu'elle était mal à l'aise, contrariée, triste, ou nerveuse, Joanne se mit à jouer nerveusement avec ses doigts. Parfois, elle le faisait jusqu'au point où cela était douloureux. "La dernière fois que l'on s'est parlé, lui et moi, ce n'était vraiment pas...vraiment pas plaisant. Il m'a lancée des regards, des mots et des pensées que je n'aurais un jour jamais cru voir ou entendre de sa bouche. Il en a le droit." Joanne ne lui en voulait pas. Elle avait été beaucoup blessée, mais avait bien conscience que ce n'était pas autant qu'elle n'avait pu lui faire du mal. "A cause de moi, Daniel ne peut même pas voir son père." Et c'était ça, la première chose qui la tracassait. "Je sais que Jamie m'a dit qu'il avait besoin de temps et je sais qu'il n'y a vraiment pas grand chose à faire pour ça aille mieux." Elle soupira. "J'espère juste... qu'il saura me pardonner un jour, ou mieux, que je trouve un moyen de me faire pardonner." Elle se doutait qu'Irene n'avait pas de solutions miracles. "Même s'il ne se prend pas prêt à voir Daniel, je sais qu'il lui manque, même s'il est l'incarnation de tout ce que nous aurions pu avoir ensemble, une vraie famille." Voilà ce que Joanne avait ruiné. C'était leur rêve. "Je veux juste... que Jamie aille mieux, qu'il aille bien. Que ce soit avec ou sans moi dans sa vie. Juste... qu'il soit heureux à nouveau."
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Message(#)joarene + in the eyes of a saint i'm a stranger EmptySam 9 Sep 2017 - 20:50


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Oh. Oh. S'il y avait bien une chose à laquelle Irene ne s'attendait pas, c'était d'une part entendre Joanne lui dire qu'elle avait été mariée auparavant mais en plus que les choses étaient encore compliquées. Y avait il une malédiction spécifique qui les forçait à passer leur vie le coeur entre deux êtres ? Et finalement, la jeune femme n'était pas non plus originaire de Brisbane. Irene lui adressa un sourire compatissant, et réfléchit un peu avant de répondre à sa question. « Eh bien, quand j'étais plus jeune, j'ai pas mal voyagé et je me suis investie dans des associations humanitaires. Dans l'aide au développement, en fait, et j'aimerais beaucoup retourner dans ce milieu. Pas forcément sur le terrain, mais en tant que porte-parole ou ambassadrice. Et puis tout ce qui touche à la littérature, ou à l'art, vraiment. Permettre aux oeuvres de traverser les barrières, aider des collections à se développer, mettre en valeurs certains travaux... C'est l'intitulé de mon diplôme, après tout, autant que ça me serve un jour. »

Irene remercia Joanne pour la tasse et la porta à ses lèvres, même si le liquide était encore très chaud, avant de froncer les sourcils. Si Joanne et elle semblaient avoir des points communs toujours plus nombreux, elles n'abordaient décidément pas leurs soucis de la même manière. « Culpabiliser ? De t'occuper de toi ? » Son ton indiquait clairement une certaine surprise, et plus encore, de l'incompréhension. « Comment peux-tu culpabiliser pour vouloir veiller à ton propre bien être ? C'est étrange... Enfin, je sais que si tu places Daniel au centre de tes préoccupations, il passera toujours en premier, quoiqu'il arrive. Ça ne signifie pas que penser à tes propres besoins ou envie le sacrifie, mais que tu continues à vivre aussi pour toi. Il a besoin de sa maman forte et épanouie. » Bien sûr, ce n'est pas comme si elle parlait d'expérience. En ce qui concernait les enfants, elle ne connaissait que ceux de son frère et de ses amis - mais elle avait suffisamment passé du temps à discuter avec leurs mères pour se faire une idée du rôle. Quant à elle, eh bien... elle préférait ne pas y penser. « Et je suis sûre qu'il est fier d'avoir une maman aussi investie. Même s'il ne te voie pas autant qu'il aimerait peut-être, au moins il sait que tu lui reviens toujours. »

Et oh. Oh. Alors ce n'était pas seulement encore compliqué. Irene fronça les sourcils. Cela contrariait ses plans, et surtout, ça expliquait les tensions entre Jamie et Joanne. À une époque, Irene aurait sûrement désapprouvé cette initiative. Désormais, elle se sentait plus triste pour elle : essayer de réécrire les pages d'une histoire d'amour, peut-être la toute première, représentait une tâche titanesque. Surtout si l'on se sentait encore liée à un autre.

« C'est une drôle de chose, d'être amoureuse de deux hommes. » Irene ne dit rien, mais leva un sourcil dans une mimique plus qu'expressive. Yeah, tell me about it. Quant à vivre un rêve, well... Si elle brisait le coeur de Victor, elle s'en voudrait à jamais, et elle n'était même pas sûre que Jonathan veuille d'elle pour toujours; elle craignait qu'elle ne soit plus la femme de sa vie, mais un fantôme du passé. Et si elle abandonnait à nouveau Jonathan, tout son voyage, le tournant de sa vie n'aurait servi à rien, et les dix dernières années, gâchées. Dans chaque cas, le rêve se payait très, très cher. Emue par les larmes de son amie, Irene se rapprocha d'elle, et lui prit mains pour la consoler, l'empêchant par la même occasion de se tordre les doigts. « Oh, Joanne... » La Lady se mordit la lèvre, confuse. Tout était plus simple dans son monde à elle, où l'on s'arrangeait systématiquement pour désigner un bouc émissaire qui recevait les blâmes. Là, on ne parlait plus d'une question d'apparence mais bel et bien de choix importants et de vies en jeu. Et de prise en compte des sentiments des autres, ce qui constituait toujours la partie la plus délicate. La Lady ne souhaitait pas donner des conseils malvenus, ou prétendre connaître leur couple alors que ce n'était pas le cas. « Il reviendra vers Daniel, j'en ai la certitude. C'est son fils. Et même pour toi... je... je pense que la rancoeur finit par s'atténuer un jour. Je l'espère, murmura-t-elle plus pour elle-même que pour la conservatrice. Elle en voulait toujours à son père pourtant gravement malade, à son frère. Sa rancoeur ne diminuait pas, bien au contraire. Il lui avaient pris l'espoir et détruit ses rêves - elle n'imaginait pas ce que ça impliquait lorsqu'il y avait un mariage et un enfant en jeu. Quoique si elle continuait comme ça, elle le découvrirait par elle-même tôt ou tard, et bien à ses dépends. Jamie est la personne la plus forte que je connaisse. Il se relèvera. Tu sais... je serai à ses côtés aussi, pour l'aider. Je serai toujours là pour lui et si ça peut être une maigre consolation, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour l'aider à être heureux à nouveau. »  

L'anglaise adressa un sourire sincère à Joanne. « Enfin, je ne suis certainement pas venue ici pour te faire pleurer. On ne va pas se laisser abattre ! Mon intention première était de te trouver pour parler d'art, ajouta-t-elle malicieusement. Se lamenter ne figurait pas parmi ses habitudes, et Irene n'aimait pas non plus voir ses amis en position de détresse. Chin up, smile on ! La Lady changea de sujet, espérant dissiper les angoisses qui rongeaient Joanne. « Je ne pense pas m'attarder très longtemps encore, mais me montrerais-tu tes oeuvres favorites ? » Irene espérait que cela distrairait Joanne. Elle s'en voulait de l'avoir bouleversé à ce point.

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Message(#)joarene + in the eyes of a saint i'm a stranger EmptyDim 10 Sep 2017 - 19:40


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Irene voulait à nouveau s'investir, d'une manière ou d'une autre. Que ce soit dans l'humanitaire ou dans le domaine de l'art, peut-être même les deux. "Mécène et ambassadrice à la fois, ça va t'en rajouter, des titres." dit Joanne avec une pointe d'humour. "Je ne connais pas vraiment les associations pour aider au développement, je suis plus familière avec celles qui se consacrent aux enfants ou à l'environnement." Tout ça grâce à Jamie, à vrai dire. Les enfants avaient toujours été un sujet sensible pour elle, mais cela s'était accru depuis qu'il lui avait permis d'être pendant un temps directrice de la fondation qu'il présidait. "Mais pourquoi n'investirais-tu pas dans une galerie d'art ? Je sais que ça ne manque pas à Brisbane, mais ça reste le meilleur moyen de mettre en avant des oeuvres, des travaux d'artistes, et ça ne reviendrait qu'à toi de choisir ceux que tu voudrais exposer." dit-elle après un moment de réflexion. "Je pourrais peut-être t'aider pour ça. Visiter des galeries pour te faire une idée de ce que tu voudrais si... c'est ce que tu veux faire bien évidemment." Joanne ne voulait pas imposer quoi que ce soit. Elle était juste enthousiaste à l'idée qu'Irene veuille s'investir dans un domaine qui les fascinait toutes les deux. Si elle pouvait l'aider un tant soit peu pour se lancer dans ses projets et ses démarches. "Si je pouvais t'être utile pour n'importe quoi, fais-moi signe." Joanne aimait se sentir utile. C'est pourquoi elle culpabilisait dès qu'elle ne passait pas un maximum de temps avec son fils. Cette remarque fit vivement réagir la belle brune. Mêlée entre l'incompréhension et la stupéfaction. Mais c'était bel et bien comme ça que Joanne vivait son quotidien actuellement. "Depuis... tout ça, j'ai la sensation de ne pas en avoir le droit en fait. Je me dis que je dois me concentrer sur ce que je sais bien faire, et ça se résume à être maman, et travailler au musée." dit-elle avec un rire nerveux, en passant une main dans ses cheveux. "Je n'arrive pas à me trouver un consensus pour me permettre... pour accepter que je puisse avoir du temps pour moi." C'était encore très complexe pour elle, Irene était loin d'être la première à lui faire la réflexion. Jamie avait été le premier à s'y être essayé. "J'ai juste... tellement peur de décevoir Daniel." conclut-elle avec un sourire gêné. Joanne continuait à se confier, restant assez évasive sur certains détails. Mais elle en disait bien plus qu'à d'autres personnes. Et elle lâchait la bombe, voilà. Désormais Irene savait qu'elle aimait deux hommes et elle s'attendait à un très lourd jugement de la Lady. Mais ce n'était absolument pas le cas. Elle haussait un sourcil, qui voulait en dire long. Un sourcil arquait qui voulait dire qu'elle savait de quoi elle parlait. Pourquoi ? Etait-ce également son cas ? Elle était pourtant fiancée... Joanne fronçait également un peu les sourcils, tentant de faire des liens avec leur sujet de conversation précédent, concernant son mariage en devenir. Elle n'osait pas vraiment la questionner à ce sujet. Joanne avait versé quelques larmes, bouleversés par tous les événements et d'en être l'unique fautive de l'histoire. Irene s'en voulait d'avoir remué le couteau dans la plaie. Elle avait délicatement saisi les mains de Joanne afin qu'elle arrête de se les torturer. C'était le seul moyen pour qu'elle arrête de faire ça, Irene semblait bien l'avoir deviné. Mais même Irene semblait incertaine que Jamie finisse par lui pardonner un jour. Joanne saurait se contenter du fait qu'il puisse à nouveau voir Daniel, qu'il puisse passer autant de temps avec lui. La Lady voulait pourtant lui assurer qu'elle ferait tout ce qu'elle pourrait pour que Jamie puisse être à nouveau heureux. Il ne le serait pas si Joanne restait dans son champ de vision, c'était une chose dont elle s'était persuadée avec les semaines qui passaient. Joanne ne parvenait à rien ajouter, elle se contentait de sourire. Quoi que son rictus était un peu triste, désemparé. Mais la belle brune ne comptait pas s'en arrêter là et espérait remonter le moral de son amie. Elle arrivait déjà à lui arracher un sourire plus naturel. "C'est difficile de choisir, je trouve que le musée possède une collection fantastique." Des peintres italiens, flamands, de toute période historique et c'était ce qui l'émerveillait le plus. "J'ai hâte de la voir s'agrémenter, les expositions temporaires à prévoir, c'est assez excitant." En se levant, Joanne dit à Irene de laisser la tasse de thé là, qu'elle rangerait le tout plus tard. Elles se promenaient dans la galerie que Joanne devait gérer, donnant ici et là quelques détails sur les tableaux ou objets d'art qui interpellaient Irene. Cela permettait à la jeune femme de penser à autre chose, de se changer les idées l'espace d'un instant. Mais elle ne pouvait pas s'éterniser indéfiniment et il lui restait encore des choses à boucler avant la fin de la journée. Joanne raccompagnait Irene jusqu'à l'entrée du musée. "Ca m'a fait du bien, de t'avoir vue, de parler avec toi. J'espère que nou nous reverrons très vite." dit-elle en toute sincérité. Joanne se permit de l'enlacer et de la remercier encore une fois. Jusqu'ici, les deux jeunes femmes s'entendaient bien. Mais il semblerait qu'elles aient franchi une nouvelle étape dans leur amitié, que Joanne avait cru avorté depuis sa dispute avec Jamie.  
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