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Message(#)MATTEIDI ▲ come as you are EmptyMer 5 Juil 2017 - 17:35

come as you are
Heidi & Matt

As a friend, as and old enemy. Take your time, hurry up, the choice is yours, don't be late. Take a rest as a friend, as an old memoria. Come doused in mud, soaked in bleach, as I want you to be.

« Heidi. Accepterais-tu de critiquer tout ce que je peux dire et faire en une soirée pour m'aider à peut-être un jour trouver l'amour? En échange, je ferai pareil pour ton p'tit cas tout aussi désastreux. »

C’est presque hilare que j’hésite entre la cravate et le nœud papillon, sachant que ni l’un ou l’autre ne passera au second round. Ça, je gardais pour les événements avec les parents, pour les dîners d’ambassadeurs, pour les soirées merdiques qui te donnaient l’impression de te mettre – littéralement – la corde au cou. Dans un vrai rencart, j’allais avec un truc relax, décontracté, des vêtements que je qualifierais de faciles à enlever si le moment s’y prêtaient (winky face), mais surtout qui ne me donnaient pas l’impression d’être un pingouin ambulant hurlant au monde entier que se pavaner en Klein ou en Prada ça le faisait sur les nanas. Pourquoi je vous parle de tout ça, et pourquoi je repasse un énième t-shirt par-dessous une énième chemise ? Parce qu’Heidi, elle le mettrait dans sa liste. Qu’elle remarquerait, si je portais des fringues sales, moches, pas acceptables. Elle avait l’œil la petite, et si j’avais posé le truc sur le sens du test, fallait que je m’attende à être noté sur tout et n’importe quoi, surtout ça. Lene écrasée sur le canapé à se taper un marathon de j’sais plus quelle télé-réalité me suit des yeux alors que je passe de la salle de bain à ma chambre, avant de retourner en cuisine puis au salon, errant je sais plus pourquoi ni sur quoi. Et le pire ? J’étais même pas stressé. Ça en donne pas l’air à me voir butiner sous le sourcil haussé de la coloc, mais c’était que la crainte d’oublier quelque chose. Le stress en lui-même n’est pas de la partie, et c’est les mains tout sauf moites, le cœur qui bat normalement et les idées qui s’organisent que je finis par ramasser les derniers items sur ma liste, tirer ma révérence, et filer sans demander mon reste. Heidi, donc. Retrouvée au hasard alors que j’ai remis les pieds à Brisbane, c’était cette petite brunette qui n’était jamais vraiment partie, qui n’avait jamais vraiment disparu, et je ne m’en plaindrai absolument pas. Elle était mon allié, elle était marrante, mignonne, brillante, et mine de rien, elle avait su rester et se tailler une place dans ma vie même à distance, même quand je merdais à l’autre bout du globe, même quand je lui avais fait comprendre que nous deux, en mode détournement de mineurs, ça ne le ferait pas. C’était ce genre de sourire que tu voulais garder au quotidien, cette présence qui allège direct l’ambiance du moment où elle y met le nez, et j’avais pas la moindre intention de la laisser se volatiliser maintenant que je refaisais mes racines en Australie. Si l’ancien Matt, et même l’actuel, aurait pu penser direct à plus, intentions voilées derrière la tête, je me surprenais à prendre ça encore plus cool qu’avant, avec elle. J’avais pas envie de nous foutre de la pression, de rajouter une couche de complications, de m'imposer le nez sous ses beaux yeux sous prétexte qu’on était tous les deux célibataires et en manque d’affection à certains moments où la nuit se faisait plus froide. La vérité, c’était que ce qu’on avait là, ce qu’on avait gardé à distance les années d’avant, et ce qui se tramait depuis nos retrouvailles, me convenait. Pas de prise de tête, que des regards, que des blagues, que de la bonne entente. Pour vous dire à quel point j’avais changé, pour vous dire à quel point je visais pas particulièrement de conclure, non par ennui ni même par défi, surtout par respect. Allez, allez, riez. Mais c’était vrai. J’respectais trop ce qui se bâtissait pour venir lui filer une couche de drame de plus, une couche à gérer entre son idylle avec Elio, le retour de son frère, puis un semblant de fiancé qui menaçait de se dégainer dans sa vie au prochain battement de cil. Autant mieux rester celui avec qui c’était simple – et pour moi, ça ne me faisait que plus de bien. Les histoires compliquées, les amours trahis, les regrets et les remords, c’était Ginny qui en avait le monopole, et j’avais bien vu comment – par ma faute, mais ça on ne le mentionne qu'à demi-mot – ça l’avait détruit à petit feu. Autant mieux m’en tenir le plus loin possible. Point de rendez-vous texté mystérieusement à Heidi, je finalise les quelques préparatifs que j’avais gardés pour la dernière minute, rusé et cachottier jusqu’au bout, avant de passer au service de location pour y signer mon nom, donner les billets demandés, et patienter sagement à côté de mon bolide le temps que la brunette vienne me rejoindre à l'endroit sélectionné. Pour elle, j’avais gardé la carte de la simplicité. Pas de rencart trop classique non plus, pas de resto qui claque et auquel on s’ennuit, pas de film d’horreur prévisible où elle se réfugierait dans mes bras sans le moindre effort. J’avais quand même cherché un brin, je m’étais le moindrement forcé, et si je gagnais pas des points pour l’originalité de la chose, ce serait bien déçu que je finirais. M’enfin. Immobile, au grand soleil, je profite de l’heure la plus chaude du jour pour relaxer tranquille, entouré de ce paysage encore plus sympa que ce que les brochures et le site web m’ont vendu précédemment. Plutôt que d’aller boire un verre dans un bar, j’ai pensé faire en extérieur, un truc plus interactif que d’enfiler les coups sous prétexte de chasser la timidité. Gêne qu’il n’y avait pas entre nous de toute façon. L’endroit commence tranquillement à se remplir, et je me félicite d’avoir loué le moyen de transport qui siège à ma droite pour la peine – je me verrais absolument pas m’entasser dans le mini-bus qui traînent les touristes d’un sens et dans l’autre, gage d’air clim qui nous arrache la gorge, et de babillages de familles venues d’ailleurs qui laissent le muscat et le chardonnay leur monter à la tête. Ce fameux moyen de locomotion ? Un tandem. La classe, je sais. Certains vous diront que j’avais pensé à ça direct à la base, mais la vérité officieuse restait qu’il ne restait plus de vélos tout court, et qu’on m’avait vendu le truc comme étant l’ultime idée romantique blablabla. À voir si on allait pas avoir l’air de deux cons à pédaler dans un sens ou dans l’autre, c’était à suivre. Quelques minutes passent puis voilà que je reconnais à travers les passants une petite tête brune et une paire d’yeux bien pétillants qui m’ont repéré de loin. Fier de mon coup, je tire ma révérence, avant de sourire de plus belle lorsqu’elle me rejoint. « 5 minutes de retard. Pas trop, juste assez. Il a le temps de stresser un peu et de douter du fait que tu viendras ou pas. » que je note, hochant de la tête après un bref coup d’œil à ma montre. « Ça va? » un baiser sur la joue plus tard et je lui tends son dû. « Carnet du juge. » je présente le truc de façon beaucoup plus officielle qu’il ne le faut. « J’en ai un aussi. C'est pour tout noter, et on se dévoile les réponses à la fin du rencart. »  l’idée m’était venue par dépit, alors que je réalisais à quel point ma mémoire de poisson rouge alors être une nuisance pour comptabiliser les points d’Heidi au fil de la journée. « T’aimes notre bolide ? » parce que ça pourrait me faire gagner – ou perdre – gros dans cette histoire, tout de même.


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Message(#)MATTEIDI ▲ come as you are EmptyVen 7 Juil 2017 - 22:55



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matt & heidi
Face à mon reflet dans le miroir du dressing, je jaugeais ma silhouette d’un œil sévère. La créatrice avait pris le pas sur la femme, analysant avec précision la tenue que j’avais choisi avec attention. J’aimais mon métier, de tout mon cœur, passion que j’avais nourri depuis ma plus tendre enfance, m’exerçant sur mes poupées en premier lieu. Mais c’était dans les moments comme celui-ci que je chérissais encore plus mon savoir-faire. Là où une séance d’habillage pouvait s’avérer être un véritable casse-tête pour la majorité de la gent féminine, c’était un jeu d’enfant pour moi. Je me jouais des formes, des textures et des couleurs, j’associais les pièces avec une facilité déconcertante. Nul besoin d’essayer trente-six tenues différentes, de faire une crise de nerfs et deux dépressions nerveuses en gémissant sur mon lit à moitié nue que je n’avais rien à me mettre, parce que c’était faux. J’avais l’exclusivité de la nouvelle collection de la marque Heidi Hellington à mon entière disposition et j’avais trouvé la tenue parfaite d’un simple coup d’œil. Tout y était : l’élégante petite robe noire, décolletée dans le dos pour la touche sensuelle toute en subtilité (l’idée étant de montrer suffisamment de peau pour attiser la curiosité, tout en laissant du travail à l’imagination), le blouson en cuir pour la touche rebelle et pour me préserver de la fraîcheur de la soirée, la petite pochette rouge pour ranger mes affaires et les bottines noires, plates pour pouvoir aller partout où Matt m’emmènerait. « Il ne t’a pas dit ce qu'il avait prévu ? » me demandait Douglas, adossé au chambranle de la porte de ma chambre, jaugeant à son tour ma tenue. Je secouais négativement la tête, détachant mon regard du miroir pour me diriger vers la salle de bain afin de peaufiner les derniers détails de ma préparation. « Non, il veut garder la surprise. » confessais-je avec un sourire en coin, telle une adolescente. C’était de toute façon l’effet que me faisait Matt. A chaque fois que je passais du temps en sa compagnie, j’avais l’impression de revivre mes vingt ans, adieu la trentaine et cette inquiétante horloge biologique qui me menaient la vie dure ces derniers temps. Avec Matt, c’était simple, frais et terriblement agréable. Et Dieu que ça faisait du bien. C’était d’ailleurs pour cette raison que j’avais accepté de me prêter à ce jeu de rencard-test, pas réellement contre d’avoir le droit à un retour sur mes capacités de séduction en prime. « Tu m’as l’air étrangement détendue pour ce rendez-vous. » notait Douglas, qui s’adressait à moi depuis le salon. « C’est avec Matt, je n’ai aucune raison de m’angoisser. » rétorquais-je avec un petit sourire en coin, appliquant une dernière touche de mascara sur mes cils, pas vraiment très portée sur le maquillage, que j’avais choisi très léger. J’avais toujours l’impression que la vie aux côtés du McGrath était simple, agréable et sans prise de tête. Déjà à l’époque, nous nous étions tous les deux retrouvés, animés par la même soif de liberté et d’aventures, à la recherche de plaisirs simples. Avec Matt je vivais la vie au jour le jour, sans m’inquiéter sans cesse de l’avenir et c’était reposant, rafraîchissant pour la jeune femme que j’étais aujourd’hui, accablée par le poids des responsabilités et les complications dans mes relations d’adulte. Pourtant, malgré l’éloignement et le temps qui était passé ma relation avec Matt était restée intacte, elle s’était presque renforcée malgré la distance. Je finissais par sortir de la salle de bain et Douglas venait embrasser mon front. « Amuse-toi bien. » Qu’il me glissait avant de quitter mon appartement, non sans caresser la tête de mon chien avant de fermer la porte. Je jetais alors un coup d’œil à ma montre. « Déjà ? Bon Lago, tu es sage en mon absence. Je reviens ce soir. » Je m’étais accroupie pour caresser mon chien, avec affection avant d’attraper mes affaires et de quitter l’appartement à mon tour, dévalant les étages à toute vitesse pour rejoindre la rue. C’était une fin d’après-midi extrêmement agréable, avec un ciel inondé de soleil et des températures tout à fait douces et je regrettais presque d’avoir choisi de faire appel à un taxi pour m’emmener jusqu’au point de rendez-vous que m’avait communiqué Matt. Assise sur la banquette arrière, j’observais cette ville qui m’avait vue grandir et dont chaque rue regorgeait de souvenirs. Certains de ces souvenirs concernaient Matt, bien que la majorité soient concentrés sur le front de mer où nous passions la majorité de notre temps, à tenter de dompter les vagues et à roucouler comme le couple de jeunes que nous étions alors. Alors que des bribes de moments passés avec lui me revenaient en tête, un sourire fendait mon visage. Je sentais dans mon échine le picotement de l’excitation et l’impatience. Je l’avais laissé organiser notre rendez-vous, planifier notre soirée, lui faisant alors une confiance aveugle. Et quand il avait refusé de répondre à mes questions, prétextant vouloir me réserver une surprise, je n’avais pas insisté. J’étais intriguée par tout le mystère qu’il avait fait planer autour de notre rencard-test et je ne pouvais nier que j’appréciais grandement être dans l’attente expectative de ce qui allait m’arriver à ses côtés. Matt me connaissait suffisamment pour savoir que je n’avais pas froid aux yeux et que je ne craignais pas les aventures et les surprises, bien au contraire. Nous avions bien ça en commun tous les deux. Je songeais néanmoins que toutes les femmes n’apprécieraient peut-être pas l’ombre de mystère qui planait sur le rendez-vous, surtout si elles ne connaissaient pas aussi bien Matt que moi. Le chauffeur me déposa à l’endroit exact que Matt m’avait indiqué par texto un peu plus tôt, une zone où je ne m’étais que rarement égarée au cours de mes années passées à Brisbane, sur les hauteurs de la ville, dans un paysage verdoyant où les vignes s’étalaient sur des kilomètres à la ronde. Un paysage magnifique digne d’une carte postale. Je payais le chauffeur qui m’abandonnait ensuite à ma contemplation des lieux. Ainsi donc Matt avait décidé de me donner rendez-vous dans les vignobles de la ville… Avec un petit sourire en coin, je me décidais alors à m’avancer parmi le reste de la population à la quête d’un visage connu. Finalement mes yeux se posaient sur une silhouette connue, avant que je ne croise son regard en retour. Mon sourire s’élargissait au moins autant que le sien alors que je pressais le pas dans sa direction. Bien au-delà du rencard-test, j’étais réellement dans l’attente de passer une autre soirée à ses côtés, moment que je devinais par avance aussi agréable que nos retrouvailles dans son coffee shop encore en travaux. « 5 minutes de retard. Pas trop, juste assez. Il a le temps de stresser un peu et de douter du fait que tu viendras ou pas. » soulignait-il, prenant visiblement son rôle de juge très à cœur et je lui adressais un petit sourire en coin, comme une enfant prise la main dans le sac. « Il faut bien savoir se faire désirer un peu. » que je répliquais alors qu’il embrassait ma joue en me demandant : « Ça va ? » Et j’hochais la tête en me demandant intérieurement comment il aurait pu en être autrement avec la perspective d’une soirée à ses côtés. « Très bien et toi ? » lui retournais-je avant d’ajouter, sur le ton de la plaisanterie : « Si je ne te connaissais pas, je serai tentée de croire que tu m’emmènes ici dans le but de me faire boire pour engourdir mes sens et profiter de ma personne. » Après tout, ça ne serait pas la première fois que Matt profitait de moi si on prenait en compte le léger détournement de mineur dont il avait été responsable lorsque nous étions plus jeunes. Mais voyant qu’il commençait à douter que ce lieu ait été un choix judicieux j’ajoutais : « Je plaisante, c’est parfait comme endroit. » Il réussissait l’exploit de me dépayser dans la ville qui m’avait vu naître et grandir, ce n’était pas rien. « Carnet du juge. » disait-il alors en me tendant un petit carnet et je ne pouvais retenir un petit rire. « Très professionnel, je suis impressionnée. » J’avais connu Matt bien moins scrupuleux et sérieux par le passé, notamment lorsqu’il s’agissait de cours. Oh bien sûr, il avait toujours été relativement brillant et comme toujours la réussite lui tendait les bras sans qu’il n’ait trop à en faire, mais le sérieux avec lequel il avait préparé notre rendez-vous me touchait en même temps que cela m’amusait. « J’en ai un aussi. C'est pour tout noter, et on se dévoile les réponses à la fin du rencart. » ajoutait-il et j’hochais la tête, telle une élève obéissante. « On se fait quand même les réflexions à voix haute au moment où ça nous vient non ? » lui demandais-je alors, de peur d’oublier des détails, détails qui pouvaient cependant faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre dans le cadre d’un véritable rendez-vous. « T’aime notre bolide ? » me demandait-il finalement avec un sourire fier. Je remarquais alors le tandem qui se tenait à côté de lui et je ne pouvais retenir un petit cri d’excitation, sautillant légèrement sur place. « J’ai toujours rêvé d’en faire ! » m’exclamais-je aussitôt avant de me calmer un peu. Dans le cadre d’un rencard avec quelqu’un d’autre que Matt, mes réactions ne seraient pas aussi spontanées et exubérantes. Je me décidais alors à ramener le terrain sur quelque chose que je maîtrisais pleinement. « D'ailleurs, jolie chemise, beau gosse. » lui lâchais-je avec un petit sourire en coin entendu. « Je note les efforts vestimentaires que tu as fait. A croire que toutes ces années passées à mes côtés n’auront pas été vaines. » J’avais même noté la présence, presque indiscernable d’un tee-shirt sous sa chemise, chose à laquelle je tenais particulièrement. « Et si je sais déjà à quel point tu me trouves belle peu importe ce que je porte, une autre fille aurait apprécié un petit compliment sur sa tenue. Surtout si comme la plupart des filles cette étape a été le véritable parcours du combattant. » lui glissais-je alors avec un petit clin d’œil entendu alors que je me donnais un peu en spectacle, tournant légèrement sur moi-même pour lui faire profiter de l’ensemble de ma tenue. Je finissais même par dégainer le petit carnet qu’il m’avait donné pour y noter ce que je venais de lui dire. « Alors c’est quoi la suite du programme ? On teste ton bolide ? » J’étais impatiente de monter sur le tandem pour découvrir les joies du vélo à deux. Pour sûr, nous ferions une équipe de choc avec Matt, comme sur les vagues.
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Message(#)MATTEIDI ▲ come as you are EmptyVen 28 Juil 2017 - 6:09

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Heidi & Matt

As a friend, as and old enemy. Take your time, hurry up, the choice is yours, don't be late. Take a rest as a friend, as an old memoria. Come doused in mud, soaked in bleach, as I want you to be.

Bon, bon. Déjà à peine arrivée qu’elle me prête des intentions qui ne sont pas les miennes – ou du moins, que j’ai tentées vraiment très, très fort de masquer sous mes airs de gentleman du dimanche. À croire que même après toutes ces années, Heidi me connaissait toujours autant. « Ou que le paysage est magnifique, que la journée s’annonce super ensoleillée et que j’ai pas oublié ton amour pour les bons vins australiens. » je bats des cils comme un con en espérant qu’elle gobe mon beau discours plein de bonnes intentions, la vérité étant bien sûre un peu moins glorieuse. Quoi ? Fallait appeler un chat un chat. « Avoue que ça passe mieux que "allez Hellington, viens qu’on se bourre la gueule en tandem". » j’éclate de rire et son propre amusement me fait écho. Ça va, c’est cool, pour l’avoir fait rigoler de si bonne heure, je dois mériter au moins un autocollant sourire. D’ailleurs, j’ai pensé à ça aussi, au compte des notes. Quand j’organise un truc – ce qui arrive pas si souvent que ça – je le fais toujours au mieux de mes capacités. Notre avenir relationnel tenait entre les quelques pages des carnets que j’exhibe donc, avant de donner à Heidi le sien, et de garder précieusement celui qui m’appartient près du cœur. Un autre élément compte dans l’équation, et une fois que la brunette a pris connaissance du carnet, je renchéris. « Attends, j’ai même pris des crayons assortis, j’ai fait les choses bien. » tout fier de ma sélection je lui offre maintenant le stylo choisi dans une couleur le moindrement ressemblante à celle de la couverture du calepin. Voilà qui fait bonne élève, non ? Aussi enjouée que moi, la jeune femme en profite pour débuter sur de bonnes bases et préciser les quelques règles, points qu’on élabore au fur et à mesure où l’activité se met en place. Le concept est drôle, et je sais clairement qu’on aura beaucoup de plaisir à pousser l’expérience à son paroxysme au fil des prochaines heures, c’est pourquoi je réfléchis quand même quelques bonnes secondes à sa question, de façon à voir toutes les possibilités reliées. Au final, la réponse s’impose d’elle-même. « Clairement. Ça rendra le truc encore plus fun. Puis je suis prêt à débattre, tes commentaires en direct me font pas peur. » ce qui est assez vrai pour que je bombe le torse, pas du tout effrayé qu’elle me prenne à mon propre jeu. J’avais quelques années de plus qu’elle derrière la cravate en mode drague, elle me filerait pas la frousse de sitôt. Les formalités d’arrivée faites, on se déplace maintenant vers notre bolide du jour, et un nouveau sourire bien idiot couronne mon visage. J’espère sincèrement que ça lui plaît, parce qu’en vrai, plus je regarde le truc, plus j’ai hâte de le faire rouler en bordure des champs qui longent les différents vignobles. « C’est comme un simple vélo, sauf que je peux te laisser faire tout le travail et profiter du paysage. J’rigole – peut-être. » la fin de ma phrase reste en suspens, le plus mystérieux possible. Elle devra porter attention à ce qui se trame dans son dos durant toute la balade, et ça risque de devenir mon nouveau truc si j’additionnais chaque regard qu’elle me dédiait pour s’assurer que je pédale autant qu’elle d’une jolie grimace bien dégeulasse. À tester. Heidi a l’œil, et si le tandem l’amuse au plus haut point, la chemise que j’exhibe semble lui encore plus convenir. Je me félicite intérieurement d’avoir suivi mes bonnes vieilles habitudes et d’avoir passé un bon 5 minutes de plus à réfléchir sur la tenue qu’elle me verrait porter. Autant lui donner le crédit, même à distance, pour les conseils de styliste. « J’ai été stalker ce que vous postiez sur Instagram, en vrai pour m'aider. Le mec avec la barbe et l’air un peu pédant, c’est le mari de ma sœur, tu savais ? » distraitement, je relate l’anecdote plus pour la forme, Edward qui n’a plus vraiment besoin de présentation ici ou à Londres, à force de se pavaner sur les journaux et magazines à potins la gueule d’ange tout sourire. Elle sait probablement, ou s’en fout, à voir. La preuve, Heidi passe déjà à un autre sujet, en l’occurrence, l’absence de compliment face à son propre choix de fringues. Merde, je savais que j’avais oublié en truc en la saluant. « C'est déjà statué que je te trouve belle dans tout ce que tu portes, ça deviendrait répétitif de le dire, à force. » j’essaie de m’en sortir avec le ton charmeur qu’elle me connaît si bien, mais même si je balance ça à la va-vite, c’est la stricte vérité. J’ignore si c’est justement le fait qu’elle bosse en mode – sûrement, quand on y pense – mais Heidi avait toujours su y faire avec les tissus, les coupes et ce genre de choses. Même plus jeune elle arrivait à rendre un simple t-shirt cool, rien qu’en le déchirant ou en le repliant au bon endroit. C’est con, mais je ne comptais plus les minutes où je l’avait regardée, curieux, enfiler des vêtements et les replacer vite fait bien fait, changeant chaque fois la donne. « Mais sinon, l’ensemble des couleurs vous sied à ravir, mademoiselle. » pédant, aristocrate, et autres synonymes qui viennent teinter ma voix maintenant que j’attrape sa main pour la faire tourner sur elle-même. Tiens, elle rigole, elle sourit, tout passe, ça va un peu mieux pour ma note. « On teste le bolide, et on se fie à cette carte pour le premier point de rendez-vous ! » que j’explique, le plan que je dévoile au compte-goutte pour conserver l’effet de surprise de la journée. Elle me fait confiance, elle sait que je ne suis pas un pervers dans le fond d’un vieux sous-sol – maintenant, elle est légale anyways – alors il ne devrait pas trop y avoir de problème à la garder à l’affût. Tout en marchant vers notre fameux moyen de transport, je m’aventure sur un peu plus de détails, parce qu’elle a été sage et que je suis tout de même un brin curieux de voir si j’arrive toujours à bien la cerner malgré les années passées. « J’ai choisi le vignoble le plus loin pour commencer, comme ça on va pouvoir maîtriser le tandem en étant légèrement plus en état de le conduire. » côté pratique de la chose qui ressort, et qui nous empêchera probablement de se casser la gueule si on tente d’avancer avec la vue embrouillée. « Avoir la sécurité de la demoiselle à cœur, ça compte pour combien de points ? » que j’essaie, me rapprochant d’elle, lorgnant sur le cahier qu’elle garde toujours en ses mains, le stylo qui s’agite un peu trop à mon goût. « Après vous. » de nouveau, mes doigts enlacent les siens pour l’aider à monter sur le tandem, place de l’avant, vue panoramique pour la lady. Une fois Heidi bien installée, je grimpe derrière elle, donnant le signal d’envoi en pointant la direction vers laquelle on doit aller. Les minutes passent, la brunette s’extasie devant le paysage, et plus je la vois gagner en confiance, plus je laisse mes mouvements ralentir, jusqu’à complètement s’arrêter. « Ah ça va, c’est pas aussi pire que je croyais pour l’effort ce truc. » et elle se rendra compte de la supercherie dans 3…2…1…

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Message(#)MATTEIDI ▲ come as you are EmptyMer 30 Aoû 2017 - 7:17



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C’était là l’avantage non négligeable du jeune homme : Matt McGrath n’avait pas changé. Du moins, pas trop. Il avait sûrement mûri, juste ce qu’il fallait, pour le pousser à revenir ici à Brisbane, ouvrir son coffee shop et renouer avec son passé, mais il n’avait pas évolué de façon radicalement opposée. Aussi, les codes qui régissaient notre relation à l’époque étaient toujours valables aujourd’hui. Car si j’avais changé, si je m’étais enfermée pendant longtemps dans une relation dans laquelle je ne me reconnaissais plus, j’avais fini par revenir à mes premiers amours, à mes premières aspirations (d’aucuns appelaient ça la crise de la trentaine mais je m’en fichais bien). Et ce passé commun que nous avions partagé me permettait de la taquiner avec aisance, faisant mouche à chaque fois. Mais le jeune homme ne se laissait pas démonter par mon tacle sur le choix du lieu, rebondissant lui aussi sur le fait qu’il me connaissait plutôt bien et n’avait visiblement rien oublié de mes goûts en matière de boisson. « Avoue que ça passe mieux que "allez Hellington, viens qu’on se bourre la gueule en tandem". » répliquait-il et je riais, amusée. « Il y a quelques années, tu n’aurais pas hésité à me proposer ce genre de plan. » Et j’aurai accepté, sans le moindre doute. Notre histoire s’était toujours basée sur des moments naturels, des actions spontanées. Il n’y avait jamais rien eu de planifié, d’orchestré dans nos actions et nos choix. Notre rapprochement s’était fait naturellement, un peu maladroitement sûrement, mais en douceur. Et même après être arrivés à quelque chose de relativement sérieux, nous ne faisions rien comme la majorité des couples de notre âge. Nous n’organisions pas de dates, de rendez-vous romantiques. Nous nous contentions de manifester notre envie de passer du temps ensemble et improvisions en fonction de ce que la journée nous offrait. Les moments que nous passions tous les deux ensembles étaient des rendez-vous de surf qui s’éternisaient jusqu’à la tombée de la nuit, des retrouvailles dans le bar du coin, où nous nous isolions discrètement du reste de nos amis pour passer un moment à deux. Rien de bien élaboré mais c’était à notre image. A côté de ça, le caractère très formel de ce rendez-vous contrastait. J’étais d’ailleurs impressionnée, pour ne pas dire étonnée, de voir que Matt s’était donné tant de mal pour organiser notre petite escapade à visée pédagogique. J’arrivais à peine à en croire mes yeux lorsqu’il me tendait un petit carnet pour noter mes appréciations et je ne pouvais retenir un petit rire lorsqu’il brandissait avec fierté un crayon assorti à la couverture du calepin. « Wow. Je suis impressionnée. » soufflais-je avec un petit air mutin. « Tu dois vraiment être dans le désert sentimental pour miser autant sur notre rencart-test. » le taquinais-je, en lui accordant un regard complice et un sourire joueur. Je mentionnais néanmoins que je ne pourrais me retenir de lâcher quelques commentaires à voix haute sur l’instant et l’idée semblait séduire Matt qui répondait aussitôt : « Clairement. Ça rendra le truc encore plus fun. Puis je suis prêt à débattre, tes commentaires en direct me font pas peur. » Le voir bomber le torse pour se donner l’air important et appuyer ses paroles m’amusait. « On en rediscutera » que je répondais avec un clin d’œil. Mais Matt me distrayait rapidement en m’annonçant la suite du programme de la soirée en me montrant le tandem qui déclenchait chez moi une réaction enthousiaste. J’appréciais l’initiative originale, d’autant plus que j’avais toujours eu envie d’essayer pareil engin. « C’est comme un simple vélo, sauf que je peux te laisser faire tout le travail et profiter du paysage. J’rigole – peut-être. » Mon coude venait aussitôt frapper doucement les côtes du jeune homme en signe de protestation. « Je vais te garder à l’œil. » Pour sûr, ce ne serait pas chose aisée puisqu’il serait dans mon dos mais je savais que tôt ou tard je trouverais bien le moyen de lui faire payer de m’avoir laissé transpirer seule pour nous faire avancer tous les deux. Et pour ne pas le laisser sur une victime, je me décidais tout de suite à attaquer un domaine dans lequel j’étais une experte, aux yeux de lynx à l’affût du moindre défaut : son style. Je ne pouvais cependant m’empêcher de saluer le choix de chemise et du port d’un tee-shirt en-dessous. « J’ai été stalker ce que vous postiez sur Instagram, en vrai pour m'aider. » avouait-il et je souriais largement, satisfaite de constater que mon compte pouvait servir de référence pour aider des gens à s’habiller. « Le mec avec la barbe et l’air un peu pédant, c’est le mari de ma sœur, tu savais ? » me demandait-il ensuite et j’arquais un léger sourcil, pas certaine de comprendre de quoi il parlait avant de faire le lien avec Edward qui était présent sur bon nombre des affiches de la marque, aux côtés de Priam et d’autres mannequins sélectionnés par nos soins. Edward ? Le mari de Ginny ? Impossible, songeais-je aussitôt. L’envie de poser une question à ce sujet me brûlait aussitôt les lèvres. Comment pouvait-il être seulement possible que Ginny soit mariée à quelqu’un comme Ed ? Mais comme toujours lorsque j’étais en présence de Matt, je tenais ma langue concernant sa sœur. Je tenais bien trop au jeune homme pour laisser mes rivalités avec sa sœur entacher notre relation. Je savais que Matt rêvait que Ginny et moi puissions nous entendre, mais ce n’était pas dans mes plans pour l’immédiat, notamment depuis qu’elle s’était rapprochée de Ben. J’haussais alors les épaules vaguement en marmonnant un petit : « Je l’ignorais non. » avant de chercher aussitôt à changer de sujet. Je taquinais alors Matt sur son absence de compliment quant à ma tenue du jour, commentaire qui aurait été apprécié de beaucoup de femmes. Si on passait des heures à se préparer devant le miroir, ce n’était pas pour que l’homme face à nous ne remarque même pas nos efforts. « C'est déjà statué que je te trouve belle dans tout ce que tu portes, ça deviendrait répétitif de le dire, à force. » Comme toujours le jeune homme s’en sortait avec une pirouette, me tirant un petit sourire en coin. « McGrath, tu triches ! » bougonnais-je aussitôt, faussement déçue. « Je sais bien que je suis resplendissante, mais tu feras comment le jour du premier rendez-vous avec une autre ? » Je l’imaginais déjà essayer de s’en sortir avec un sourire à tomber et sa voix enjôleuse. « Mais sinon, l’ensemble des couleurs vous sied à ravir, mademoiselle. » ajoutait-il finalement, en me faisant tourner sur moi-même et je me laissais guider en riant doucement. Rapidement cependant Matt revenait au cœur des choses : notre visite des vignobles. Je l’écoutais, avec un petit sourire, me dévoiler au compte-goutte ce qu’il nous avait organisé. J’aimais cette idée de ne pas savoir ce qui m’attendait, de le laisser gérer la situation. C’était plaisant, grisant même. Mais je me demandais sincèrement si j’aurai apprécié ça de la même façon si je n’avais pas aussi bien connu Matt. Je lui accordais ma confiance aveuglement, sans le moindre doute mais je n’étais pas certaine que toutes les filles soient capables de la même chose face à un presque inconnu. « J’ai choisi le vignoble le plus loin pour commencer, comme ça on va pouvoir maîtriser le tandem en étant légèrement plus en état de le conduire. Avoir la sécurité de la demoiselle à cœur, ça compte pour combien de points ? » s’inquiétait-il alors qu’il me regardait d’un drôle d’air griffonner quelques notes dans le carnet. « Pas si c’est la demoiselle en question qui doit pédaler pendant que tu te la coules douce ! » répliquais-je en lui lançant un regard entendu avant de refermer le carnet avant qu’il ne puisse regarder quoi que ce soit. Je le glissais dans mon sac à main et attrapait la main qu’il me tendait pour m’aider à grimper à califourchon sur la selle du vélo, à l’avant comme annoncé. « A moi la belle vue ! » m’enthousiasmais-je aussitôt en constatant que, clairement, il n’avait pas joué la mauvaise carte en optant pour les vignobles de la ville. Matt s’installait derrière moi et nous ne tardions pas à démarrer. Je pédalais tout en appréciant la vue. J’en prenais plein les yeux et ne manquais pas de le faire comprendre à Matt, tant pis si je passais pour une enfant. Nous passions le long des plantations, au cœur des étendues de vignobles pour rejoindre le point de rendez-vous que l’australien m’indiquait depuis le siège arrière. Mais rapidement, la cadence ralentissait. Mon enthousiasme ne s’était pourtant pas essoufflé mais je sentais que la route opposait de plus en plus de résistance au passage du tandem. « Ah ça va, c’est pas aussi pire que je croyais pour l’effort ce truc. » Et il ne m’en fallait pas plus pour comprendre. Je mettais un coup de frein puissant pour arrêter notre course (bien que l’abandon de mon coéquipier ait déjà fortement ralenti notre bolide) pour pouvoir lui lancer un regard que je voulais menaçant, si la lueur amusée n’était pas venue me trahir. « Et c’est comme ça que t’espère me pousser à accepter un second rendez-vous ? » Je désignais de mon index, mon sac à main dans lequel j’avais rangé le précieux carnet de note, saint graal de ce rendez-vous en tête-à-tête. Si Matt croyait que j’allais me farcir tout le sale boulot pour nous emmener jusqu’au point de rendez-vous, c’était mal me connaître. « Tu devrais plutôt essayer de faire bonne impression. Allez on s’active ! » tentais-je de le motiver en lui assénant une petite pichenette sur le torse. « Puis tu sais, voir un homme transpirer et se donner à fond dans le sport, ça a quand même tendance à nous faire un petit quelque chose » ajoutais-je, malicieuse en me mordillant la lèvre inférieure distraitement. Finalement nous nous remettions en route et je jetais régulièrement des petits coups d’œil par-dessus mon épaule, histoire de m’assurer que Matt ne tirait pas au flan de nouveau. Et après quelques temps, Matt m’annonçait enfin que nous étions arrivés au premier rendez-vous. « Je dois bien t’avouer que j’ai un bon pressentiment quant à ce rendez-vous » lui avouais-je néanmoins.
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Message(#)MATTEIDI ▲ come as you are EmptyVen 8 Sep 2017 - 6:47

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Heidi & Matt

As a friend, as and old enemy. Take your time, hurry up, the choice is yours, don't be late. Take a rest as a friend, as an old memoria. Come doused in mud, soaked in bleach, as I want you to be.

Oh et voilà qu’à ses yeux je triche. Pas lui énumérer bon nombre de qualités, c’est un gros 0, lui en donner trop c’est pas qualifiable, ça passe pas. Je roule des yeux, faussement outré, avant d’éclater de rire lorsqu’elle annonce dans toute sa modestie que les prochaines concurrentes ne feront pas le poids contre elle. C’était pas pour rien que je mettais Heidi dans une catégorie à part depuis le premier jour - elle avait rien à envier à personne. « J’devrai lui trouver d’autres qualités, genre sa ponctualité, son aisance en public, ses imitations réussies. » le côté barbant de la chose me fait rigoler de plus belle, avant de conclure le tout d’une pirouette qui lui permettra de dévoiler en grand la tenue qu’elle a choisi. Bon, ça va, on peut passer à l’activité principale? J’énumère avec parcimonie ce qui nous attend, à savoir le premier vignoble qu’on ira visiter, et c’est satisfait de voir que l’effet surprise garde l’attention d’Heidi a son paroxysme que je commente, à mon tour le plus humblement du monde. « T’as vu, tout est calculé et réfléchi, je suis un génie. » je ne lui dirai pas que je me suis inspiré d’un blogue trouvé en ligne décrivant la meilleure façon de passer une bonne journée dans ces vignobles, le trajet à la clé, et ferai passer ça sur mon intelligence phénoménale et mon sens de la débrouillardise ; bon ok, je lui confierai, plus tard, autour d’une flûte, avec vue sur le soleil couchant. La classe. Bien installés sur le tandem, c’est donc un départ pour le premier point, la destination A, et je ne me lasse pas de jouer au con pour mon propre plaisir, et pour son propre agacement. Elle ne le réalisera que trop tard que je ne fais aucun effort et que je la laisse me guider pour profiter du paysage, il faudra même que j’apporte la nuance à son attention pour avoir le moindrement de remontrance. C’était tellement facile que j’en pouvais plus de me retenir. La brunette en profite pour me rappeler qu’il ne s’agit que du premier rendez-vous officiel en soit, sachant qu’entre nous deux ça n’avait jamais vraiment été à ce point officiel, affiché. Je la considérais pour beaucoup, et l’absence de sérieux du truc à l’époque ne le rendait pas moins important, bien au contraire, mais la structure du couple normal ne nous avait jamais convenue, pour des raisons évidentes. Si on y pense, chaque moment ensemble à surfer, à partager une bière, à conduire à travers la ville, à tourner ma garde-robe dans tous les sens faisaient office de rencards, et on en avait plusieurs dizaines derrière la cravate - on ne l’avait juste jamais vraiment réalisé. « Dans les faits, on a longtemps passé le second rendez-vous. Et tout ce qui s'ensuit. Mais ok, je note. » que je déclare, le but ultime du rendez-vous classique ayant été atteint à plusieurs reprises si vous voyez ce que je veux dire ; ouais, j’suis lourd, pardon. Heidi critique tout de même, me lance un ordre à la volée, et je fais mine de noter mentalement, l’oeil sérieux, le ton qui l’est tout autant. « Roh, tu sais, gérer un mec et lui dire quoi faire, c’est un gros turn off pour la majorité. » je râle, retenant un rire, m’activant tout de même parce que la blague me fait autant rire qu’elle semble l’énerver ; c’est qu’elle a besoin d’un p’tit sauvignon sucré plus vite que je le pensais. « Fallait le dire plus tôt. » elle parle de sueur, elle parle d’effet, je pense direct aux phéromones et en grand mec dévoué j’exagère chacun de mes coups de pédale, je souffle bruyamment, mes jambes battent l’air et font avancer le véhicule plus vite encore qu’elle ne le croyait, la forçant à s’accrocher un peu plus solidement. On se dirige tout en diagonale, on n’a plus l’équilibre du début, mais j’me trouve particulièrement drôle, assez pour lui arracher un rire ou deux. Finalement arrivés à destination, je saute du tandem tout comme la jeune femme, et mes pas se joignent aux siens pour rejoindre le premier bâtiment. Une jolie cabane de bois rustique aménagée de fleurs et de lumières de jardin, et des vignes qui l’entourent à perte de vue. L’horizon est aussi superbe que ce qu’on pouvait voir sur les photos, et je me réjouis déjà de découvrir qu’on peut s’installer dehors, sur des sièges avec le panorama vers la côte qui se dessine devant nous. Il ne faut que quelques secondes pour qu’Heidi se confie un peu plus, ce à quoi je souris doucement. Évidemment que je pensais pareil, c’était comme le vélo ce truc - drôle d’ironie - on reprenait le rythme presque aussi facilement qu’avant. « Pareil. C’est étrange comment on retombe vite dans les bonnes vieilles habitudes. » le regard complice qui suit est cool, pas forcé, juste sympa. Je pourrais me demander là si j’avais pas orchestré le truc pour la faire succomber à nouveau, j’aurais pu me dire qu’elle avait accepté parce qu’elle aussi sentait qu’on avait de la unfinished business entre nous. C’était simple avec Heidi, malgré les complications, ça l'avait toujours été. C’était donc pas le moment de m’empêtrer dans des réflexions du genre - on avait un planning à suivre. « Après toi. » je lui ouvre la porte, bois de grange qui craque sous le mouvement. À l’intérieur, on nous présente quelques bouteilles, nous fait sentir les notes, commenter les couleurs. Je suis pas particulièrement doué en vin, mais pas non plus un inculte, et quelques termes me reviennent, me rappelant même au passage des soirées mondaines où les parents se la jouaient pédants avec leurs cuvées et leurs cépages. S’entendant finalement sur le même vin à déguster, je me charge de régler en gentleman les deux premières coupes - lorgnant de côté vers Heidi pour m’assurer qu’elle le note, avant de trouver l’espace parfait pour se poser un peu. Le soleil surplombe une jolie terrasse, et deux longues chaises sont un peu en retrait, sous un parasol. « On peut s’installer juste là? La vue est encore superbe, et ça t’enlèveras l’idée que je veux juste te faire boire cul sec des verres avant de profiter du résultat final. » voyez comme je suis un ange. Assis aussi confortablement que possible, profitant du paysage tout autour de nous, je laisse couler un petit silence confortable le temps d’observer un peu autour, les gens, l’endroit, les fruits, l’action. Peut-être qu’après le café je m’intéresserai au vin, qui sait? « J’imagine que c’est là où on doit parler de soi un peu, apprendre à se connaître. » faisant les choses bien, je relance le côté sérieux du truc. J’ai un pointage à obtenir, j’ai une leçon à apprendre aussi. Autant l’en faire bénéficier elle aussi. « Alors Heidi, dis-moi, qu’est ce que tu aimes chez un mec? » j’éclate de rire devant la mine qu’elle fait, probablement surprise que je saute aussi vite aux choses sérieuses, croyant sûrement que je ferais comme tout le monde, c’est-à-dire multiplier les questions banales avant d’aller dans le vif du sujet. « Trop direct? » j’aurais pu parier. Pas de problème, on remballe, on retente. Une gorgée de vin plus tard. « Tu peux commencer avec ta couleur préférée, le légume que tu détestes le plus, ta journée de la semaine fétiche si tu veux... » quelques idées pour bien la lancer, pour la mettre à l’aise. Assez, que j’en rajoute avec mes propres réponses, lui donnant du contenu à exploiter. « Bleu, les champignons, le samedi. » surtout ceux qu’on passait à vivre sur nos planches de surf sans penser au lendemain, ou à la veille. « Et j’aime les filles marrantes. Je me lasse pas quand elles me font rire. » je fais les choses bien, je réponds à toutes les interrogations d’un coup. À Heidi, maintenant.

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Message(#)MATTEIDI ▲ come as you are EmptyDim 1 Oct 2017 - 4:26



come as you are
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matt & heidi
Et voilà que Monsieur s’offusquait de me voir le houspiller un peu en le priant de bien vouloir y mettre du sien dans notre périple entre les vignobles sur ce tandem, plutôt que de bailler aux corneilles. Et pour toute réponse, je lui tirais la langue, geste qui n’avait rien de très mature et qui me coûterait certainement quelques points sur ce rencard-test, mais je n’en avais que faire. Si jouer le jeu de ce rendez-vous à visée pédagogique était rafraîchissant, voire même parfaitement amusant, je ne parvenais pas à me retenir d’être moi-même en compagnie du jeune homme. Nous nous connaissions si bien l’un l’autre qu’il était difficile de ne pas retomber dans la facilité des rouages préétablis de notre relation et qui fonctionnaient si bien, ma foi. Ce fût finalement la mention de l’effet que me procurerait la vision de son corps en sueur sous l’effort qui le motivait à y mettre un peu du sien. « Fallait le dire plus tôt. » qu’il lâchait aussitôt, le ton lourd de sous-entendus, le sourire sur la face alors que je sentais déjà ses efforts sur les pédales de notre moyen de locomotion atypique. Et sa réaction rapide, mais si prévisible, me tirait un rire. Nous étions visiblement tous les deux aussi incapables l’un que l’autre de mettre notre passé derrière nous, continuant de nous taquiner à tour de rôle sur cette relation que nous avions eue, plus jeunes. Et ce n’était clairement pas pour me déplaire. J’étais au moins aussi impressionnée que satisfaite de constater que les choses étaient toujours aussi naturelles et simples entre nous. « Je te reconnais bien là » soufflais-je dans un sourire, clairement enchantée de sa réaction. Si Matt McGrath possédait un humour que l’on pouvait facilement qualifier de douteux, voire même de lourd, ses répliques et ses blagues continuaient de fonctionner sur moi, bon public que j’étais. Aussi incroyable que cela puisse paraître, outre son sourire enjôleur, c’était avant tout grâce à sa capacité à me faire rire dans n’importe quelle situation que Matt avait eu raison de ma personne. J’avais aussitôt été fascinée et fascinée par sa nature joviale ; sa belle gueule et le reste de sa personnalité ayant tôt fait de finir le travail amorcé pour me faire succomber. Grâce aux efforts redoublés de mon acolyte pour la journée, notre périple touchait rapidement à sa fin et nous délaissions le tandem pour notre approcher d’une cabane joliment décorée pour l’occasion. Le spectacle était pour le moins saisissant et je ne pouvais qu’être flattée que le jeune homme ait choisit de partager pareil moment avec moi. La vue était resplendissante, offrant une vue imprenable sur l’ensemble des vignobles, le soleil baignant l’ensemble d’une douce lumière. « J’adore ! » m’exclamais-je en me tournant vers lui, le regard pétillant d’en prendre plein les yeux de la sorte. « Il n’y a pas à dire, tu t’es pris au jeu. » Etait-ce mal que le voir faire tant d’efforts pour passer une soirée en ma compagnie me satisfasse autant ? Sûrement, mais c’était plus fort que moi. Je lui confiais alors que je ne doutais pas un seul instant de passer un bon moment en sa compagnie. Et alors que je regardais Matt, qui me rendait mon sourire, je ne pouvais m’empêcher de me demander comment les choses avaient pu cesser entre nous à l’époque. Sans même m’y être attendue, mon esprit ne pouvait s’empêcher de se poser une question qui n’aurait jamais de réponse : qu’elle aurait été notre relation à l’heure actuelle si nous avions continué de nous fréquenter à l’époque ? Mais rapidement la raison principale de notre séparation me revenait en mémoire : mon (trop) jeune âge. Ô, bien-sûr aujourd’hui les choses étaient différentes, un écart de quatre ans ne semblait plus aussi indécent. Ce fut Matt qui me tirait de mes pensées « Pareil. C’est étrange comment on retombe vite dans les bonnes vieilles habitudes. » faisant un écho si fort à mes pensées que je ne pouvais m’empêcher de me demander s’il n’avait pas réussi à suivre ce qu’il s’était passé dans ma tête pendant mes quelques secondes de silence. Une fois de plus, mes pupilles accrochaient les siennes et nous échangions un regard complice, parfaitement conscient d’être sur la même longueur d’onde. Matt m’ouvrait ensuite la porte de la cabane, avec galanterie et je ne pouvais m’empêcher de le noter sur le carnet qu’il avait prévu pour l’occasion. A peine le pas de la porte passé, nous étions directement plongés dans l’ambiance. Un sommelier se présentait à nous pour nous présenter quelques bouteilles, nous permettant de faire notre choix pour la dégustation finale. Et présentement, en compagnie de Matt, dans un décor pareil, boire un verre de bon vin ne m’avait jamais semblé être une aussi bonne idée. Et magie du moment, le jeune homme et moi ne tardions pas arrêter notre choix sur le même vin. Malgré moi, une petite voix au fin fond de mon esprit (que je tâchais de faire taire) ne pouvait s’empêcher de relever ces détails et de s’exclamer que tout ceci n’avait rien d’une coïncidence, que c’était peut-être simplement un signe du destin. Un verre à la main chacun, nous prenions place sur la terrasse pour observer le paysage et profiter des rayons du soleil, assis sur des chaises longues. Trop pris par notre observation presque religieuse du paysage, aucun de nous ne parlait et le silence qui s’était établit n’avait rien de pesant. J'étais toujours partie du principe que l'on savait qu'on avait trouvé quelqu'un de spécial quand on pouvait profiter du silence en toute aisance et Matt ne faisait que confirmer ma théorie. Néanmoins ce dernier finissait par reprendre son rôle de testeur de date. « J’imagine que c’est là où on doit parler de soi un peu, apprendre à se connaître. » Arrachant mon regard à l’horizon, je me tournais vers lui pour lui adresser un petit sourire en haussant les épaules l’air de dire : je suppose, curieuse de voir quel sujet il allait aborder en premier. Et sa réponse me prenait aussitôt de court : « Alors Heidi, dis-moi, qu’est-ce que tu aimes chez un mec ? » J’écarquillais de grands yeux, déclenchant son hilarité, puis la mienne. « Trop direct ? » demandait-il avec un sourire amusé et je riais de nouveau, en hochant la tête. « Beaucoup trop direct. » Je lui adressais une petite moue désolée, notant ce petit incident dans le carnet. « Tu peux commencer avec ta couleur préférée, le légume que tu détestes le plus, ta journée de la semaine fétiche si tu veux... » reprenait-il alors et alors que je réfléchissais à mes réponses, il répondait à sa propre question. « Bleu, les champignons, le samedi. » Je souriais en coin, amusée. « Et j’aime les filles marrantes. Je ne me lasse pas quand elles me font rire. » ajoutait-il répondant à toutes les questions d’un coup. « Voilà donc un point commun que nous avons. Le proverbe femme qui rit, à moitié dans ton lit, prends réellement tout son sens avec moi. Mais tu le savais déjà ça. » Au regard de cette information, Matt McGrath ne se battait pas à la loyale avec moi. « En dehors de ça, je dirais que j’aime les hommes indépendants et qui respectent mon indépendance. » C’était en partie la raison pour laquelle j’avais toujours idéalisé ma relation avec Matt, une relation de laquelle je ne m’étais jamais sentie prisonnière, bien au contraire. Nous étions davantage célibataires à deux, qu’un couple conventionnel qui finissait par former un tout. Nous avions toujours mis un point d’honneur à rester deux individus libres et indépendants et c’était selon moi le secret des couples qui duraient. C’était le sentiment effrayant de n’être absolument rien en dehors de la future Madame Maguire qui m’avait poussé, entre autres, à quitter Dean. « Sinon le rouge, les concombres... » Rien qu’à la pensée du légume vert, un frisson me prenait. « Et le samedi aussi. » Le samedi avait toujours été associé à des activités que j’aimais : le surf, le piano, mes rendez-vous avec ma mère et Matteo pour boire le café chaque semaine. Je finissais par lever mon verre de vin juste devant ma tête pour trinquer avec Matt. « A ce rendez-vous qui commence plutôt bien, ma foi. » Je lui adressais un petit clin d’œil, taquine. « Mais ne prends pas ça pour acquis » ajoutais-je avant de porter le verre à mes lèvres. Bien évidemment, Matt avait bien joué son coup, plus la soirée avancerait, plus mon taux d’alcool serait élevé et mes idées plus embrouillées, mon niveau d’exigence chutant par la même occasion. Sans compter sur le fait qu’il partait déjà et bien malgré moi, avec un apriori plus que positif. « Puisque nous en sommes au stade des confessions : dis-moi quel est le défaut rédhibitoire chez une femme pour toi ? » Apprécier quelqu’un pour ses qualités était une chose, mais c’était les défauts de tout à chacun qui causaient les séparations. « Pour ma part, je dirais quelqu’un qui prend tout et tout le monde pour acquis, justement. » Je lui adressais un petit clin d'oeil lourd de sous-entendus. La vie était selon moi une aventure et lorsqu’on devenait complaisant et trop sûr de soi, on passait à côté de l’essentiel de la vie et de nos relations.
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Message(#)MATTEIDI ▲ come as you are EmptyDim 15 Oct 2017 - 22:46

come as you are
Heidi & Matt

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Fallait pas me blâmer d’avoir essayé. Faire la conversation était une chose, être franchement trop à l’aise avec elle en était une autre. C’était cet historique qui rendait les choses aussi faciles - et je ne m’en plaignais pas, au contraire. Mais juste, je ne savais pas, en contexte du genre, où il fallait que je m’affirme, où il fallait que je me rétracte. J’étais toujours en mode honnête avec elle, à lui dire la moindre connerie qui me passe par la tête, sans besoin de me censurer, sans envie surtout. C’était pas une raison pour qu’elle soit d’accord avec tous mes délires, pour qu’elle approuve toutes les stupidités qui pouvaient franchir mes lèvres, pour qu’elle les approuve - mais je savais que peu importe le résultat, j’aurais jamais à me justifier, à débattre, à lui cacher des trucs. « Juste assez honnête. » que je lui répondrai, prouvant mon point. Tester les eaux m’avait tout de même permis de lancer la conversation sur les vrais sujets, sur ce dont on doit parler lorsqu’on passe en mode rencard, du moins, selon ma propre compréhension du truc. J’étais pas des plus habitués, fallait être indulgent. Je teste, j’essaie, j’apprivoise, et elle fait de même. En se prêtant au jeu à son tour, en commençant par le plus important. La coupe déposée après y avoir bu une bonne gorgée, je laisse un rire franc lui répondre, d’abord. « Ouais, c’est pour ça que les autres vignobles sont en option. T’as qu’à le dire et on repart en tandem vers le premier hôtel qu’on croise. »  je joue du sourcil, je lui lance le sourire du conquérant, j’exagère chaque mot en lui filant un sous-entendu tout sauf subtil ; tout pour qu’elle éclate de rire et que la blague fasse aussi beauf à l’entendre qu’à la dire. Pas que je refuserais ce genre de possibilités, simplement que ça se plaçait si bien sur le moment que j’aurais pu survivre à garder la mention que pour moi. Sorry not sorry. Elle précise son intérêt pour les mecs un brin plus indépendants aussi, et je me rétracte, ma pseudo porte de sortie qui se barre en jetant un coup d’oeil au tandem. Trop collé pour la laisser respirer, sûrement. J’ironise. « Ça peut être à deux vélos aussi, j’y vois pas d’inconvénients. » je lève les mains en guise d’innocence, prêt à faussement me plier à sa demande si ça lui plaît. Mais la blague est trop bonne, la moquerie est trop drôle pour qu’on pense à autre chose qu’à rester ici, qu'à apprécier la vue, qu'à tester le vin, se tester entre nous. Doucement, Heidi reprend le fil, répondant à mes questions bien futiles posées précédemment. Je ne peux retenir un énième sourire de couronner mes lèvres lorsqu’on partage un regard senti, complice. Le samedi. Puis elle passe aux reproches et je roule presque des yeux. On pouvait pas rester sur du léger, du ludique, du marrant? Pourquoi fallait toujours ajouter une dimension sérieuse à un rendez-vous, hen? On apprenait toujours mieux à connaître quelqu’un en déconnant avec lui, que je pense, renfrogné. Enfant gâté pris à son propre piège. Mais je laisse tout même glisser un « Jamais j’oserais. » destiné à la rassurer à savoir si j’allais la considérer gagnée d'avance, maintenant, ou un jour. La blague. Je me redresse même sur mon siège, faisant tourner ma coupe entre mes doigts, la détaillant du regard. Comme si c’était possible. « Y’a personne qui devrait te prendre pour acquise, Heidi. » je sais bien que la situation avec Dean était compliquée, qu’il y avait probablement un peu de ce sentiment-là qui s’était immiscé entre eux, mais c’est plus fort que moi, je me plonge le nez là où il ne faut pas, je toussote, et je poursuis. « T’as pas besoin de personne, t’es capable de te gérer toute seule, de réussir toute seule. T’as pas besoin d'un mec qui est à tes dépends, t’as besoin d’un équipier. De quelqu’un qui va te tirer vers le haut, pas vers le bas. » de l’avoir vu hussler jadis, encore maintenant. D’avoir sous les yeux une femme, pas une gamine, mais une tête dure qui ne baisse jamais les bras, ça donnait cette impression. Elle avait beau être l’une des filles les plus sympas que je connaisse, douce, généreuse, posée, elle avait du lion en elle. Et c’était pas une chiffe molle qui allait la rendre heureuse, accomplie. « Et ouais, je sais que je perds des points pour ça. Un peu trop cocky de prétendre savoir ce qu’il te faut. » j’hausse les épaules, pointant du menton son carnet où je me doute bien qu'elle inscrira que je me prends pour un autre, que je suis de ceux qui ont trop confiance en leurs opinions. J’ignore presque, si elle prend son stylo ou non, laissant ce qu’il reste de vin charmer mes papilles. Ce qui me désintéresse chez une fille donc? « Mis à part les classiques? Genre, l’humour de merde, la voix nasillarde, l’intelligence d’un poisson rouge?  » c’étaient les bases là. Quand bien même la nana était mignonne, sexy au possible, y’avaient des critères qu’on ne pouvait pas mettre de côté. Mais je me reprends, voyant qu’elle s’en fiche, de l’évidence. « Le manque d’ambition. Pas savoir ce qu’elle veut, ce qu’elle vaut.  » la confiance, en somme. Même si elle était déplacée, même si elle donnait des airs vantards, même si elle venait avec trop d’audace, trop d’assurance, trop de coffre. Ça m’avait toujours allumé, bien plus que quoi que ce soit d’autre. Always have, always will. Voyant qu’Heidi finit au même moment sa coupe, j’initie le mouvement, me levant lentement de ma chaise, lui tendant la main dans une frasque de gentleman tirée du pire film d’amour pour ados. « Le prochain arrêt nous attend. » je bats des cils, tire ma révérence, lui fait les yeux doux. L’attirant de l'autre côté de la table près de moi, je passe sa main sous mon bras tout en dirigeant la marche vers notre bolide. La journée est encore jeune, l’après-midi ne fait que débuter, et le planning est un peu trop serré pour qu’on s’écrase plus longtemps ici. Puis, mon instinct me crie, m’hurle, me somme de me dépêcher - à peine avons-nous repris nos places sur le tandem qu’un bus plein à craquer de touristes s’engage dans le stationnement. C’était moins une pour la tranquillité. « Parce que ouais, l’hôtel c’était une blague. » moqueur, malin, je lui chuchote à l’oreille alors qu’on s’engage sur le petit chemin pavé qui nous indique la prochaine destination. « M’enfin, si tu veux que ça en soit une. » et la beauté de la chose, c’est qu’elle ne voit pas l’air hilare que j’exhibe, une fois le flirt engagé. Qui dit rencard dit aussi un brin de charme, et elle serait bien naïve de croire que j’allais pas en abuser.    

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Message(#)MATTEIDI ▲ come as you are EmptyJeu 28 Déc 2017 - 6:29



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matt & heidi
L’avantage avec Matt c’était que je n’avais jamais à faire semblant, à m’inventer une personnalité plus convenable, moins imparfaite qu’elle ne l’était réellement. Mon excitation digne d’une enfant de seize ans, mon côté impulsif, mon sale caractère et cette fâcheuse tendance que j’avais d’être têtue comme une mule, tous ces défauts, il les acceptait sans ciller, sans jamais râler, se contentant la plupart du temps de me taquiner à ce sujet mais sans jamais chercher me culpabiliser d’être celle que j’étais. C’était ce qui rendait le temps en sa compagnie si agréable. Et alors que je lui confiais sur le ton de la plaisanterie qu’il avait un atout séduction non négligeable grâce à son humour, il proposait aussitôt de m’emmener dans le premier hôtel que nous trouverions sur la route. Le naturel avec lequel la blague lui était venue me tirait un rire tout aussi spontané alors que je secouais la tête, feignant d’être atterrée par son comportement. Ce n’était pourtant pas le cas. « Ce n’est pas que la proposition n’a rien d’alléchante, mais il serait quand même dommage de gâcher une opportunité de boire du bon vin, tu ne penses pas ? » rétorquais-je aussitôt, le nez plissé dans cette petite moue taquine qui trouvait bien souvent sa place sur mes traits. Et lorsque je venais ajouter que j’avais un brin de préférence pour les hommes indépendants, Matt trouvait aussitôt quelque chose à renchérir, proposant de rentrer à deux vélos s’il n’y avait que ça pour me faire plaisir. Je lui adressais alors aussitôt un petit coup de coude dans les côtes, comme pour lui demander de bien vouloir arrêter ses bêtises, quant en réalité, j’en voulais toujours plus. Peut-être certains parvenaient à saturer de son humour douteux, mais c’était loin d’être mon cas, c’était d’ailleurs là tout le fond du problème et la raison pour laquelle je le laissais me traîner partout où il voulait sans même chercher à en savoir plus. Puis venait à mon tour de poser les questions, de lui demander les défauts qui le faisaient prendre ses jambes à son cou chez une femme, avant d’évoquer ceux qui me faisaient fuir chez un homme, comme celui de tout prendre pour acquis. « Jamais j’oserais. » avait-il glissé, de but en blanc, me prenant par surprise, si bien que je peinais à comprendre ce qu’il venait de dire. Tout à coup, c’était le Matt sérieux que j’avais face à moi, ce Matt que je n’avais vu que si peu de fois malgré les années. « Y’a personne qui devrait te prendre pour acquise, Heidi. » disait-il, soutenant alors mon regard et je me surprenais à me perdre dans ses yeux. Ces mots me tiraient un petit sourire un peu timide, me touchant en plein cœur. Pour sûr, il savait comment s’y prendre pour m’amadouer. Mais je savais que derrière ces paroles, appuyées par son air si sérieux, il n’y avait là aucun but de me manipuler, c’était là l’expression simple de ce qu’il pensait réellement. « T’as pas besoin de personne, t’es capable de te gérer toute seule, de réussir toute seule. T’as pas besoin d'un mec qui est à tes dépends, t’as besoin d’un équipier. De quelqu’un qui va te tirer vers le haut, pas vers le bas. » Mon sourire s’agrandissait, quand bien même un certain malaise s’immisçait en moi. J’étais perturbée, profondément touchée par les mots qu’il venait de prononcer. J’avais l’impression que pour la première fois de ma vie en dehors de Ben, quelqu’un comprenait réellement qui j’étais. J’avais toujours été Heidi, cette petite fille ou ce petit bout de femme que tous les hommes de ma vie avaient toujours voulu protéger. D’abord mon père, en sa qualité de géniteur et de colonel, puis mon frère qui avait pris son rôle de chef de femme bien trop à cœur, me surprotégeant au point de m’en étouffer parfois. La suite n’avait été guère mieux avec Dean, qui avait finalement simplement cessé de réellement s’intéresser à moi, au profit de ses études prenante ou de sa carrière en plein essor. Même Elio, au fond, n’avait jamais su voir en moi la femme forte que j’étais. « Et ouais, je sais que je perds des points pour ça. Un peu trop cocky de prétendre savoir ce qu’il te faut. » Sa voix un peu hésitante et désabusée me tirait de mes pensées et je remarquais soudainement que je le fixais sans rien dire depuis quelques instants. Je secouais alors la tête. « Non. A vrai dire… » C’était difficile de verbaliser ce qu’il se passait dans ma tête à cet instant. Je sentais juste mon corps qui se serrait doucement dans ma poitrine, de bonheur. « Juste… Merci. » C’était le mieux que je pouvais dire, le seul mot assez puissant pour exprimer ce que je ressentais. « Il se pourrait même que ça rattrape tous les points négatifs d’avant » le taquinais-je aussitôt, en lui adressant un petit clin d’œil histoire de détendre cette atmosphère qui était bien trop sérieuse pour nous ressembler réellement. De toute façon, Matt enchaînait à son tour sur le ton de plaisanterie, répondant à ma précédente question : « Mis à part les classiques ? Genre, l’humour de merde, la voix nasillarde, l’intelligence d’un poisson rouge ? » Je lui lançais alors un regard entendu, attendant avec patience qu’il me livre son point de vue : « Le manque d’ambition. Pas savoir ce qu’elle veut, ce qu’elle vaut. » J’esquissais un petit sourire en coin, pas déçue par la réponse. « Je te reconnais bien-là. » Matt était quelqu’un de brillant et il me paraissait normal que celle qui aurait l’honneur de se tenir à ses côtés brille elle aussi, à sa façon. Ce qui était d’autant mieux chez Matt, c’était que s’il aimait l’ambition, il n’était jamais dans le jugement. Pas besoin avec lui d’avoir des rêves de grandeurs, il s’agissait juste de poursuivre ses rêves tout en restant fidèle à soi-même. « Le prochain arrêt nous attend. » déclarait-il alors que je déposais ma coupe vide sur un tablette qui se trouvait à côté de moi. Matt m’attirait alors à lui et je me laissais faire avec plaisir alors qu’il se saisissait de ma main pour me guider vers le tandem que nous avions abandonné un peu plus tôt. Sur la route, une cargaison entière de touriste nous coiffait au poteau alors que nous arrivions à la deuxième destination que le jeune homme nous avait prévu. Alors que nous marchions en direction de notre prochaine dégustation, il se penchait à mon oreille pour me murmurer : « Parce que ouais, l’hôtel c’était une blague. » Aussitôt, j’affichais une mine déconfite mais avant que je n’aie pu dire un mot, il s’empressait d’ajouter : « M’enfin, si tu veux que ça en soit une. » Je souriais un peu plus en coin avant de rétorquer : « Oh non, vraiment, je me faisais une joie de m’éclipser dans une chambre avec toi. » Pressant légèrement le pas, nous arrivions enfin devant une petite maison en pierre dont la façade était recouverte de lierre, juste à temps pour passer devant les touristes qui se pressaient pour avoir le droit, eux aussi, à leur verre de vin. « Je te propose un peu jeu. » dis-je alors en pénétrant dans la petite maison, me tournant vers Matt avec un air malicieux. « En comptant cet arrêt, il nous reste bien au moins deux dégustations à faire non ? » Alors qu’il acquiesçait doucement se demandant sûrement où je voulais en venir, j’enchaînais : « Je choisis le vin cette fois-ci, je te fais la surprise. Si tu valides mon choix, au-delà de prouver que je suis douée et que je connais tes goûts, je gagne le droit de te donner un gage d’ici la fin de notre rendez-vous. » J’étais toujours restée la petite fille que j’avais été autrefois, m’amusant d’un rien et cherchant sans cesse à tout tourner en jeu quand c’était possible. Heureusement pour moi, la plupart du temps, Matt me suivait dans mes enfantillages. « A la prochaine dégustation, ça sera à ton tour de faire le choix. Et si tu réussis tu auras le droit de me donner un gage aussi. » Je trouvais toujours que les choses étaient plus drôles quand on y mettait un brin de défi. Alors que Matt allait s’installer à la table où nous ferions notre dégustation, je m’empressais d’aller choisir le vin qui me ferait ou non gagner mon pari. Après quelques minutes d’indécision, je finissais par revenir avec deux verres du même vin, m’installant face à Matt avec un petit sourire amusé. « Moment de vérité » lui glissais-je avec un petit clin d’œil en lui tendant son verre. « Et après ce verre, tu me raconteras ton dernier fiasco sentimental en date, je suis curieuse. »
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Message(#)MATTEIDI ▲ come as you are EmptySam 6 Jan 2018 - 3:30

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Heidi & Matt

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Voilà qu’elle se heurte à mes yeux exorbités, et à ma bouche qui s’ouvre sous la surprise. Je lui laisse à peine le temps de voir qu’elle m’a heurté avant de lui balancer, piqué.  « Quels points négatifs?!  » comme si j’avais fait que des erreurs depuis le début, comme si les quelques notes qu’elle avait prises à la va-vite, croyant que je ne verrais pas, me semblent encore plus intéressantes. J’ai les rétines qui scrutent le moindre coin de papier, qui l’implore, qui passent en mode déprime de pas être de puissants lasers voyant à travers les fibres pour la peine. Mais voilà qu’elle semble drôlement soulagée, Heidi, de ma réponse. Si je suis passé en mode un peu plus sérieux, si j’ai vraiment dit ce que je pensais de la situation voilà qu’elle m’a bien eu à vouloir me piquer le temps de se remettre de mes commentaires. Ce n’est que partie remise, je saurai me venger. Éventuellement. Un jour. Je sais pas quand. J’ai oublié, déjà. Parce qu’elle me demande de parler de ce que j’aime chez une fille, de ce que je déteste. Ça me vient tout aussi naturellement que le reste, les confessions qui n’en ont pas l’air depuis qu’on s’est posés ici, depuis qu’on s’est retrouvés à Brisbane en fait. Et c'est l’étape plus calme passée, une fois les confidences derrière nous, c’est l’humour qui reprend la place comme d’habitude, qui nous rend à l’aise, qui dicte la suite, maintenant que je trottine à ses côtés, que je me la joue flirt au possible, l’oeil rieur, la verve piquante. « Je savaaaaaaaaais, tu m’as toujours pris pour un morceau de viande et rien d’autre. Vile tentatrice. » et je bats des cils maintenant qu’elle a confirmé ce que je savais déjà, mon cerveau frôlant des niveaux d’absence particulièrement dangereux compte tenu que je dois m’installer sur le tandem dans quelques secondes à peine. Un dernier échange avant de sillonner sur le sentier en terre battue, et Heidi infuse sa propre connerie au rendez-vous, son amusement qui m’arrache un rire, mais surtout un intérêt décuplé. « T’as toute mon attention. »  petit jeu alors. Et maintenant, elle tente de m’arracher un indice supplémentaire sur la suite des choses, que je garde au mieux scellée sans la moindre possibilité qu’elle en sache plus. « Peut-être bien.  » mystère, mystère. Et oui, il s’agit bien des deux derniers arrêts prévus, mais le simple fait qu’elle ait deviné me glace le sang - elle était trop rapide pour mes neurones en perdition. Elle explique son plan, elle propose un jeu de gages, un pari à la clé, et mon sourire ne se fait que plus intrigué - flatté au passage que même après toutes ces années, après mon départ de Brisbane, elle affirme encore me connaître plutôt bien. « J’te trouve particulièrement confiante, Hellington. Et c’est pas pour me déplaire. » le cahier de notes passe vite entre mes doigts, alors que je fais mine de noter quelques trucs, et qu’au passage, je gribouille simplement une série de cubes 3D que j’ai appris à tracer au jardin d’enfant.


« Attention, je suis beaucoup plus difficile que toi. J’aime mes tannins particulièrement… tannés.  »  que j’annonce, forçant l’accent brit au max, le portable dans la main après avoir fouillé sur le web pour trouver quelques termes viticoles appropriés pour faire comme si le temps qu'elle commande. Le truc, c’est que je suis pas difficile. Un bon blanc frais, un bon rouge boisé. La beauté de l’activité d’aujourd’hui réside en ses paysages à couper le souffle, et ses vignerons qui nous font aimer leur histoire bien avant leur vin. Levant le nez, reniflant grossièrement le contenu de la coupe qu’elle me tend, je siffle, faux au possible. « C’est abjecte. » mais évidemment, je retiens mon calme une fraction de secondes, avant d’éclater de rire, et de faire tinter mon verre au sien. « Mais voyons. Tu sais que tant qu’il y a de l’alcool dedans, ça passe. »  le Matt abonné aux beuveries d’antan était bien loin derrière, perdu entre le beer pong et une famille qui bat de l’aile. Mais je préfère maximiser la connerie, savourant l’alcool qu’elle a choisi, misant sur une valeur sûre qui passe particulièrement bien. Un bon point pour ses beaux yeux. « Oula. » c’est vrai, l’échec sentimental, l’erreur romancée. Si elle savait. Il y en a eu beaucoup, et je n’en suis pas particulièrement fier. À dire que l’Angleterre n'a pas eu accès au meilleur du McGrath, de la famille toute entière si vous voulez mon avis. Je prends tout de même le temps de réfléchir à la chose, cherchant l’histoire qui se distingue tristement le plus, ou du moins, qui résume bien le genre de fail que ces 7 dernières années ont pu être. « La fille d’un ambassadeur, à Londres. »  voilà qu’Abby me vient en mémoire, et je soupire, une gorgée de vin plus tard. « Une nana parfaite, un 10 sur 10, en vrai je sais pas du tout ce qui l’a motivé à se poster à mes côtés. Mais bon, elle s’est mis en tête que je valais le coup. » loque humaine, à écumer les bars, à regretter chaque geste posé envers ma soeur, mais à ne pas vouloir changer pour le moins du monde la situation en la sachant loin des problèmes - d’Ezra. « Et je l’ai laissée attendre, comme une poire. Trois soirs de suite - j’étais trop occupé à boire mon poids en gin tonic au bar du quartier. »  une fois à l’hôtel, une fois chez elle, une fois en plein restaurant. Un vrai gentleman des temps modernes. Je pince les lèvres, ma mâchoire se serre, et c’est le moment de résumer la chose en une phrase top chrono. « Londres a pas été… facile. » un haussement d’épaules qui résume mollement le reste. Elle le verra à mon ton, à mon expression, que j’en suis pas fier du tout, que c’était pas moi, ou trop moi justement. « Et toi? Tu as brisé le coeur de qui, récemment?  »  c’est le moment de passer à son tour, et je ne pourrais qu’être plus attentif à la suite. Le vin se boit, la vue s’étale, le jardin embaume l’air et le soleil chauffe nos joues. Il faudra compter encore plusieurs lampées avant que nous quittions la terrasse pour le prochain stop sur la liste, où je sais déjà ce que je choisirai sur la carte.  « Miss Independant.  » comme à mon habitude maintenant, c’est en lui offrant mon bras que je l’entraîne vers notre bolide, finissant la course à quelques kilomètres de là tout au plus. « Dernier arrêt, je compte sur toi pour pas me faire honte en laissant les bulles te monter à la tête. »  que je renchéris, posant sa flûte de champagne choisie avec soin, comme petite célébration, devant elle. La mienne pétille entre mes doigts.  « Genre si tu m’embrasses, pas le droit que dire que c’est la faute de l’alcool. » mon jeu de sourcils est on point, tentez pas de m’en dissuader.    

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Message(#)MATTEIDI ▲ come as you are EmptyDim 21 Jan 2018 - 20:40



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C’était le cocktail parfait pour une journée réussie : un paysage à couper le souffle, le soleil sublimant le tout en baignant les vignes de sa douce lueur, l’alcool désinhibant légèrement quand bien même je n’avais pas besoin de ça pour me sentir totalement à l’aise avec Matt et la présence agréable et réconfortante du jeune homme à mes côtés. C’était difficile de croire que les choses pouvaient être si simples en ces temps troublés où ma vie échappait à tout contrôle et que j’avais sans cesse l’impression de me noyer dans les tourments de ma relation avec Elio et de mes retrouvailles avec Matteo. Pourtant Matt réussissait avec brio à me faire oublier tout ça. Comme toujours, mes rendez-vous avec le jeune homme avaient un goût d’escapade salvatrice et je n’étais pas sûre de pouvoir m’en passer un jour maintenant que je venais de retrouver tout ça. Sans trop d’efforts (ou du moins avec son flegme habituel qui laissait supposer qu’il faisait toujours tout avec une désinvolture déconcertante) Matt m’apportait tout ce dont j’avais besoin à cet instant présent et c’était le meilleur cadeau qu’il aurait pu trouver à me faire. Alors pour toutes ces raisons je le laissais avec plaisir jouer son numéro de Casanova, non pas que cela m’ait déjà réellement déplu. C’était notre jeu, cette volonté de continuer à séduire l’autre, jouer de cette attraction qui n’avait aucune explication rationnelle, autre que d’exister simplement parce que cela nous correspondait. Alors que nous nous apprêtions à rejoindre la deuxième étape de notre petit périple, j’avais l’idée de pimenter les choses en lançant une petite compétition entre nous. Comme lorsque nous parions sur celui qui parviendrait à prendre les vagues avec le plus de style, je voulais qu’on alimente notre esprit de compétition en tentant d’amadouer l’autre avec notre choix de vin et je décidais de m’y coller la première. « J’te trouve particulièrement confiante, Hellington. Et c’est pas pour me déplaire. » qu’il glissait alors, avant de griffonner je ne savais trop quoi sur ce carnet et je lui répondais avec un sourire radieux et un clin d’œil lourd de sous-entendu. Une fois arrivés à notre second arrêt dans notre petit road trip alcoolique, je revenais vers la table que Matt avait choisie pour nous, deux verres en main, espérant faire mouche. « Attention, je suis beaucoup plus difficile que toi. J’aime mes tannins particulièrement… tannés. » me mettait-il en garde aussitôt, se la jouant snob au possible et je me mettais à rire en levant légèrement les yeux au ciel. « C’est ce qu’on verra. » que je répliquais en lui tendant le verre à pied. « C’est abject. » Le sourcil légèrement arqué, je l’observais droit dans les yeux afficher une mine des plus dubitatives mais je voyais clair dans son petit jeu. « Si tu penses pouvoir me faire douter aussi facilement c’est mal me connaître. » De nouveau, j’arborais cette petite moue taquine qui était devenue ma marque de fabrique. Evidemment, je n’avais pas la prétention de tout savoir de Matt, bien au contraire, mais j’étais plutôt sûre de moi sur ce coup et ce malgré les airs de connaisseur qu’il tentait de se donner. Non, on ne m’avait pas si facilement, pas même le McGrath et ses beaux yeux. D’ailleurs celui-ci finissait par tomber le masque, se fendant d’un rire avant de trinquer avec moi en lançant : « Mais voyons. Tu sais que tant qu’il y a de l’alcool dedans, ça passe. » Mon rire se mêlait alors au sien et j’affichais un sourire victorieux. L’observant avec curiosité porter le breuvage à ses lèvres, mon sourire s’élargissait lorsque je le voyais approuver mon choix. « Je suppose que c’est donc une victoire pour le clan Hellington. » Et je n’en étais pas peu fière, décidant de fêter ça en dégustant à mon tour le vin que j’avais choisi avec attention et sérieux. Puis reposant mon verre, je me décidais à lancer le sujet délicat du passé sentimental désastreux du jeune homme : raison officielle de nos retrouvailles en ces lieux magiques. « Oula. » Sa réaction spontanée me faisait pouffer de rire, tant elle me semblait sincère et que je me reconnaissais à travers. L’observant avec intérêt, je le laissais se replonger dans ses souvenirs d’histoires avortées, ratées, gâchées pour choisir celle qui était sûrement la plus représentatives de toutes. « La fille d’un ambassadeur, à Londres. Une nana parfaite, un 10 sur 10, en vrai je sais pas du tout ce qui l’a motivé à se poster à mes côtés. Mais bon, elle s’est mis en tête que je valais le coup. » Je secouais la tête, avec un sourire en coin amusé. Pour ma part, je n’avais pas de peine à comprendre ce qui avait attiré la jeune femme chez Matt. Outre son apparence tout à fait attrayante, le McGrath était un personnage qu’il était facile de remarquer et d’apprécier. Si on aimait les blagues vaseuses, c’était le choix tout trouvé. Sûr de lui, à l’aise en société, brillant et avec cette fâcheuse habitude qu’il avait de réussir tout ce qu’il entreprenait sans avoir l’air d’avoir à travailler dur pour l’obtenir, j’avais plutôt du mal à comprendre comment on ne pouvait pas succomber. Sachant que tous ces attributs plutôt superficiels ne gâchaient rien du reste de la personnalité du jeune homme qui était toujours de bonne compagnie et d’un soutien sans faille lorsqu’on avait l’honneur de faire partie des gens qu’il estimait et qu’il portait dans son cœur. « Et je l’ai laissée attendre, comme une poire. Trois soirs de suite - j’étais trop occupé à boire mon poids en gin tonic au bar du quartier. » révélait-il alors et je plissais un peu le nez. « Londres a pas été… facile. » avouait-il alors et je lui adressais un petit sourire plein d’affection. Parfois, il semblait que nous étions tous obligés de passer par des traversées du désert et je ne pouvais que comprendre ce que Matt voulait dire par-là. J’étais moi-même totalement partie en vrille quand Matteo avait disparu et j’avais cru comprendre en rassemblant les petits indices qu’il laissait traîner ici et là que les choses avec Ginny étaient un peu compliquées, me promettant mentalement de lui poser plus de questions à ce sujet lorsque la situation le permettrait. « Et toi ? Tu as brisé le coeur de qui, récemment ? » Voilà que Matt me renvoyait la balle. Je m’y étais préparée, je m’y étais attendu en lui posant la question en premier et je savais exactement quoi répondre à cette question. Néanmoins, je prenais un instant pour répondre, les coins de mes lèvres se crispant légèrement avant que je ne prenne une gorgée de vin, comme pour me donner le courage d’affronter la triste réalité. Reposant mon verre sur la table, je jouais de mon index sur le contour du verre, avant de relever les yeux vers Matt pour répondre à la question. « Eh bien au-delà de la façon désastreuse dont j’ai mis fin à mes fiançailles avec un homme sûrement parfait… » commençais-je en évoquant ma rupture avec Dean. Si je n’avais jamais regretté mon choix, je regrettais amèrement la façon dont les choses s’étaient déroulées. Et je ne pouvais nier que parfois, seule dans mon lit, mon estomac se tordait à l’idée que j’avais peut-être laissé filer la personne qui serait à même de me rendre heureuse. « … J’ai eu la bonne idée de m’intéresser au seul homme avec lequel je n’aurai jamais dû tenter quoi que ce soit. » C’était étrange de parler de ma relation avec Elio avec Matt quand on songeait qu’à l’époque c’était Elio qui avait tenu le secret de ma relation avec Matt. J’étais étrangement inquiète de découvrir la réaction de ce dernier en apprenant que j’avais fricoté avec l’ancien meilleur ami de Matteo. « Je me suis moi-même tiré une balle dans le pied en me laissant aller avec… Elio. » confessais-je alors, baissant légèrement les yeux sur mon verre. Je n’avais pas du tout peur du jugement de Matt, parce qu’il n’était jamais dans le jugement. Mais la situation était tellement compliquée avec Elio que je ne parvenais toujours pas à prendre un réel recul face à la situation. « C’était chaotique. Il ne m’a jamais pardonné d’avoir pris la fuite après la disparition de Matteo. Mais les choses ont dérapé. » Il y avait toujours eu un petit quelque chose entre le Harrington et moi et à mon retour à Brisbane, les choses étaient devenues concrètes. « Puis Matteo est revenu d’entre les morts, Elio a culpabilisé. J’ai réussi à bousiller ma relation avec Elio, sa relation avec mon frère et avec Kaecy. C’est un bon record n’est-ce pas ? » lui demandais-je par pure rhétorique, en agrémentant le tout d’un petit sourire coupable. Nous avions menti à tout le monde, surtout à nous-même mais les choses n’avaient pour autant pas été plus simples lorsque j’avais pris la décision de mettre un terme à tout ça. « Des fois, j’ai l’impression de tout faire de travers. Je pense que l’auto-sabotage est ma marque de fabrique. » Tout finissait toujours de façon tragique quand j’étais dans les parages, j’avais l’impression de détruire tout ce à quoi je touchais et je me demandais de plus en plus si je ne rendrais pas service à tout le monde en me contentant d’une vie en solitaire. Et sur ces paroles un peu tristes, je finissais mon verre et nous nous prenions la direction de notre prochain arrêt, Matt me proposant son bras comme à l’accoutumée : « Miss Independant. » Et je me saisissais de son bras avec plaisir, ne pouvant nier que sentir la chaleur du corps du jeune homme à travers ce contact me réchauffait le cœur. Pour sûr, le vin commençait à me monter à la tête, embrumant légèrement mes pensées déjà bien confuses alors que nous arrivions au troisième arrêt. « Dernier arrêt, je compte sur toi pour pas me faire honte en laissant les bulles te monter à la tête. » Je lui donnais un coup de coude dans les côtes. « Parce que tu penses encore que je suis une petite joueuse ? » rétorquais-je en prenant un air vexé totalement feint. Et aussitôt le Don Juan faisait son grand retour pour mon plus grand plaisir. « Genre si tu m’embrasses, pas le droit que dire que c’est la faute de l’alcool. » Je riais en le voyant jouer de ses sourcils. « Comme si ça n’était pas ton plan machiavélique depuis le début. Attendre que mon esprit soit suffisamment embrumé par les vapeurs d’alcool pour profiter de ma faiblesse et de ton pouvoir d’attraction pour avoir l’avantage sur ma pauvre personne ? » Pourtant une petite voix me disait que je n’avais pas besoin de ça pour avoir envie d’embrasser Matt, parce que cette journée était parfaite et qu’il n’y avait peut-être pas meilleur moyen de la conclure. Je secouais cependant ma tête pour laisser de côté ces pensées avant de reporter mon attention sur la coupe de champagne qu’il venait de me tendre. « Voyons voir si tu me connais aussi bien que tu le prétends, McGrath » le défiais-je en portant la coupe à mes lèvres pour en déguster le nectar doré et pétillant. Et le verdict était sans appel. Avec une moue boudeuse, je relevais les yeux vers lui. « Bon, il semblerait que tu aies une bonne mémoire. » Je plissais le nez, faignant d’être déçue du résultat quant en réalité j’étais plutôt flattée. « Un partout, balle au centre. » ajoutais-je avec un petit sourire en coin. Un petit silence s’installait entre nous, sans qu’il n’ait rien de gênant alors que nous profitions de la vue et du moment sous sa forme la plus pure, quand je venais le briser tout à coup : « Pourquoi les choses sont-elles si simples avec toi et si compliquées avec les autres ? » C’était une réelle question à laquelle je n’avais jamais trouvé de réponse. Et si en temps normal j’aurai sûrement eu un peu de peine à l’avouer, en présence du jeune homme et sûrement aidée par l’alcool qui coulait dans mes veines, je n’en étais pas gênée pour un sou. Ma coupe se terminait rapidement, et je sortais alors le carnet que Matt m’avait tendu à mon arrivée. Relisant rapidement d’un coup d’œil mes précédentes notes qui n’avaient rien de négatives, j’arrachais les pages pour écrire quelques mots seulement : A quand le round 2 ? Et je lui tendais le carnet fermé. « Je pense que tu trouveras chaussure à ton pied sans trop de difficulté, Matt. » Aveu avoué du bout des lèvres, mes yeux noisettes plantés dans les siens, fermement. « Et si on allait faire un petit tour ? » lui proposais-je avec l’envie de profiter du paysage qui nous était offert sur un plateau d’argent. Voilà comment nous nous étions retrouvés à nous balader dans les vignobles, moi toujours accrochée au bras du jeune homme. « Quand j’y pense cependant, il me semble que notre rencart-test passe à côté d’un élément très important. » avouais-je en me mordillant la lèvre inférieure malicieuse. « Bien entendu, ça serait à portée purement éducative et ce n’est en rien motivé par les verres de vin que tu m’as fait boire. » précisais-je. Après tout, qu’était un rencart où il n’y avait pas de baiser à la fin ? Evidemment, une certaine fierté en moi m’empêchait de l’avouer clairement (sûrement peut-être parce que j’avais de la peine à admettre que j’en avais réellement envie) mais j’espérais que, comme à son habitude, il saurait lire entre les lignes pour comprendre où je voulais en venir.
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Message(#)MATTEIDI ▲ come as you are EmptyJeu 25 Jan 2018 - 22:07

come as you are
Heidi & Matt

As a friend, as and old enemy. Take your time, hurry up, the choice is yours, don't be late. Take a rest as a friend, as an old memoria. Come doused in mud, soaked in bleach, as I want you to be.

La blague est trop facile, et particulièrement nécessaire à voir l’air presqu’affolé qu’Heidi arbobre maintenant que je lui laisse le micro - et l’occasion de s’attarder sur ses propres déboires amoureux. « Barney? » et mon sourire de grand con additionné de mon humour de merde espèrent qu’elle ait le moindrement un soubresaut, un rire, un soupir, quelque chose. Parce que ce serait mentir de dire que je suis à l’aise de la voir se mettre dans un tel état. La coupe entre les doigts, je la laisse poursuivre, mettre les cartes sur table, hésiter, se mordre la lèvre, se rattraper. En soit, c’était typique de n’importe quel rencard de parler de ses exs, et elle était bien tombée que je ne lui ai pas relaté tout ce qui pouvait bien se passer avec Lene - ou pas se passer, justement, à commencer par un semblant de renouveau. Pourtant, la brunette tangue aussi du côté de son passé, de Dean, de Matteo et… d’Elio. « Prééééééééééévisible. » que je m’entends m’exclamer, pas du tout délicat, le ton joueur tout de même. Parce qu’il l'a regardait comme moi je la regardais, à l’époque. Parce qu’il avait toujours été dans les parages, parce qu’il était là, tout simplement. Plus présent que j’aie pu l’être après m'être envolé vers Londres, sûrement plus utile aussi, ancré, disponible. Je ravale pourtant l’ironie, douce, amère, qui rend les meilleurs amis des grands frères particulièrement séduisants aux yeux de leurs gamines de soeurs. Avais-je besoin de penser à tout le chapitre Ezra? Ouais, non, pas pendant un moment aussi important pour elle, maintenant que son plaidoyer me fait largement penser à un confessionnal. Et je m’installe dans mon siège, pas pressé le moins du monde, content même, qu’elle se vide le coeur sous mes yeux. On repart à neuf que pour du bon, non? « Un tour du chapeau qui a de quoi me rendre fier. »  ma voix est douce, le regard dont je la couve l’est tout autant. Pas besoin de se faire de fausses idées - si on l’avait eue difficile durant les dernières années, c’était principalement grâce à notre capacité tout sauf brillante de se foutre les deux pieds là où il ne le faut pas. Mais est-ce qu’on pouvait vraiment en vouloir d’avoir aimé, aussi cheesy celui puisse être? « Ah ben là tu vois, je pense que je peux te faire compétition là-dessus. Saboter ma vie, saboter celle de… de tout le monde, c’est devenu ma spécialité. » et je me retiens, merde que je me mords l’intérieur de la joue. Parce que ouais, côté relations, j’étais le grand champion, toutes catégories confondues. Au-delà d’Adams, je pense bien sûr à Ginny, et d'à quel point j’ai pu casser tout ce qu’elle avait construit avec le Beauregard jadis - pour une bonne raison, sachant qu’il n’avait jamais été foutu de lever le petit doigt pour la rejoindre, mais tout de même. Les faits sont là, et je ne m’arrête pas juste au carnage de ma propre vie sentimentale, mais de celle de la personne qui compte le plus à mes yeux. La prise de conscience est proche, néanmoins je ne suis pas encore près pour lui laisser la place qui lui ait due.

Silence, un ange passe, Heidi se retrouve à mon bras, et notre petit duo se dirige maintenant vers le clou du spectacle, le vignoble que j’ai choisi sur la fin parce que comme on l’a conseillé, cet endroit est particulièrement à propos si on veut couper le souffle de la personne à nos côtés. Ce que, fièrement, je remarque alors qu’Heidi et moi filons entre les vignes, les rétines flirtant d’un côté et de l’autre. « Faut prendre des précautions, on est jamais trop avenant. Au premier rendez-vous. » que je finis par lâcher, le tandem qu’on appuie à un arbre, maintenant qu’elle reprend sur l’alcool, sur un potentiel baiser, sur les possibilités, la bonne étiquette. « Parce que pour les autres, habituellement, la nana est acquise, non? »  et j’éclate de rire sachant qu’elle ne prendra pas la remarque au sérieux, aussi triste puisse-t-elle l’être pour trop de gens encore. C’était fou le nombre de mecs qui, dès qu’il l’avait mise dans leur lit, se barrait avec des étoiles dans les yeux. Pareil pour les nanas - si les coups d’un soir n’étaient pas quelque chose que j’annihilais, c’était pas non plus fier que je pensais à ces quelques filles d'avant, avec qui jamais rien n’avait marché par ma faute. J’aurais bien pu être un salaud - je tentais tout du moins de ne pas m’enliser dans ce genre de patterns trop nocifs du moment où il y avait des sentiments en jeu. « Hey, j’y peux rien si c’est déformation professionnelle de m’assurer que les gens en ma compagnie passent un bon moment. » elle sourit, c’est tout ce dont j’ai besoin. Après les confidences, après la lourdeur des aveux, après les doutes et les remises en question, c’est de savoir Heidi le moindrement confortable qui me suffit. Pas qu’elle soit encore tiraillée comme plus tôt à penser à ses amours, son frère, ses déboires. Mais ici, à profiter du moment présent. À mes côtés. « Puis y’a quand même les années de pratique depuis toi qui comptent. » toutes ces années qui, au final, n’ont pas été des plus glorieuses au tableau des réalisations, mais relativement intéressantes pour ce qui est des acquis. Le jeune adulte de l’époque a changé, le gamin encore sur le début de sa vingtaine qui a pris de la graine, qui s’est cassé la gueule à outrance, s’est relevé aussi. « Semblerait-il, ouais. »  la flûte qui passe quelques minutes supplémentaire contre ses lèvres, le sourire qu’elle me renvoie, et c’est la confirmation. Elle n’est pas difficile à cerner, à anticiper, à aimer, et c’est probablement ce qu’elle comprend aussi, à l’entendre soupirer, à constater que finalement, nous ne sommes peut-être pas si problématiques que ça. « Je pense que ce serait trop compliqué de se demander pourquoi… et ça risquerait de gâcher le truc. » et j’hausse de l’épaule, désabusé, espérant qu’elle n’y voit pas une tentative de fuite quelconque, mais bien de la logique pure et dure. C’était facile parce que c’était ce à quoi on était habitués. C’était naturel parce qu’on n’avait pas besoin de s’impressionner, de s’inventer quoi que ce soit, de se le prouver tout autant. Une suite et une autre, les pas se multiplient, les vignes nous entourent. Elle est optimiste ; je le suis tout autant. « Ça devrait être possible pour toi aussi, je m’inquiètes pas du tout. Quoi que... »  et je laisse la fin en suspens, mauvais, ne trouvant absolument rien à ajouter sur son cas, parfaitement convaincu qu’elle avait tout pour réussir en amour comme ailleurs dans sa vie. C’est nettement plus fun de la faire ruminer, par contre. « Non, rien.  » et elle râlera, oh qu’elle râlera Heidi. Avant de suggérer ce qui, je crois, trotte dans nos têtes depuis la première mention il y a un bon moment déjà. « Profiteuse.  » le regard en coin, le sourire qui se dessine, et elle ralenti le pas, juste assez pour que le soleil reflète sur sa joue, pour que ce soit particulièrement kitsch, avec la vue sur les jardins, avec Brisbane qui se dessine sous les vallons, avec ce pétillement dans ses iris qui me fait hocher de la tête, incorrigible. « Viens là. » une demie-seconde et ma main entoure sa nuque, et sa tête s’approche de la mienne, en douceur, juste assez de fougue, juste assez de retenue. Elle est microscopique Heidi quand on y pense, et je l’aide de ma main libre en pressant un peu plus fort le long de ses hanches, le soulevant à peine juste assez pour l’encourager à se mettre sur la pointe des pieds. Un baiser, et un seul, mais qui en résume plusieurs autres, ceux d’avant, ceux des deux idiots que nous étions jadis, cachés, satisfaits. Ceux des jeunes adultes bourrés de défauts, d’erreurs, de regrets, de remords. Et ceux d’aujourd’hui, entre la première coupe de vin et ses éclats de rire. Entre ces confessions qui ont semblé lui alourdir trop les épaules à mon goût, et cette façon qu’elle avait de faire rimer tout avec une étincelle, d’infuser d’elle-même, de son petit coeur, de sa voix pétillante, de son humeur toujours si juste, si belle, le reste. Un baiser qui dure juste assez longtemps pour que le goût de ses lèvres reste s’imprégner aux miennes. Pour que la nostalgie vienne flirter avec l’avenir.  

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Message(#)MATTEIDI ▲ come as you are EmptyLun 29 Jan 2018 - 4:10



come as you are
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matt & heidi
Alors que nous profitions pleinement de notre dernier arrêt pour déguster un verre de champagne qui n’avait rien à envier aux grands crus, je posais à Matt une question qui m’avait souvent trotté dans la tête, une question purement rhétorique qui n’attendait pas réellement de réponse. Mais j’étais avant tout curieuse de savoir si Matt ressentait les choses comme moi. Est-ce que pour lui aussi, en dehors de sa relation avec moi, il avait l’impression que les rapports entre adultes étaient constamment compliqués, pavés d’embuches et d’épreuves toutes plus difficiles les unes que les autres, attendant avec fourberie la moindre seconde d’inattention, tapies dans l’ombre pour nous clouer au tapis à la première occasion ? « Je pense que ce serait trop compliqué de se demander pourquoi… et ça risquerait de gâcher le truc. » Indéniablement oui, il avait raison et je ne pouvais qu’hocher la tête. C’était la magie du lien qui m’unissait au jeune homme. Le fait que nous n’ayons jamais pu nous résoudre à oublier totalement l’autre, éprouvant sans cesse le besoin de savoir l’autre pas trop loin, malgré les années et la distance qui nous avaient séparées. Puis l’heure du verdict tombait. Je confiais à Matt son carnet, lui donnant toute ma bénédiction pour la suite de sa vie amoureuse, persuadée, comme au premier jour (si ce n’était plus) qu’il avait tout ce que l’on pouvait rechercher chez un homme. « Ça devrait être possible pour toi aussi, je m’inquiète pas du tout. Quoi que... » répondait Matt en me donnant à son tour ses pronostics quant à mes chances de réussir un jour en amour. « Quoi ? » lui demandais-je aussitôt, l’air presque alarmé. « Non, rien. » qu’il répliquait. « Matt McGrath, tu vas me dire tout de suite ce qui te passe derrière la tête » le menaçais-je d’un index accusateur. J’étais à peu près sûre qu’il cherchait à me faire marcher mais l’occasion de rentrer dans son petit jeu était trop belle pour la laisser filer. Puis l’air de ne pas trop y toucher, je faisais mention de la seule étape cruciale d’un premier rendez-vous que nous n’avions pas testé, me demandant s’il saisirait le message codé, à la volée. « Profiteuse » qu’il soufflait finalement du bout des lèvres d’une voix suave, malgré son petit sourire et je ne pouvais nier qu’un petit frisson était venu me dresser les cheveux sur la nuque. « J’assume. » répliquais-je avec une moue malicieuse. Puis tout à coup c’était comme si le monde s’était mis à tourner au ralenti, Matt et moi dans une bulle où rien ne semblait pouvoir nous atteindre. Je le voyais me regarder et je tournais le regard pour fixer ses yeux, me perdre un instant dedans. « Viens là. » Et avant même que je n’ai pu esquisser le moindre mouvement dans sa direction, ses doigts se glissaient dans mon cou, son visage s’approchant du mien. Le souffle qui s’accélérait, le cœur qui battait tout à coup plus vite, comme dans l’attente de voir ce moment se réaliser, je venais me blottir contre son corps dont la chaleur était réconfortante (non pas que j’avais besoin d’un quelconque réconfort à cet instant précis). Pour m’attirer à lui et tenter de réduire l’écart qui se trouvait manifestement entre nous dû à ma petite taille, je sentais sa main qui venait se poser dans le creux de mes reins alors que je me mettais sur la pointe des pieds telle l’adolescente moyenne prête à recevoir son premier baiser. Et nos lèvres se touchaient finalement. C’était un tel cocktail détonnant d’émotions, de sensations et de souvenirs que ça m’en donnait presque le tournis (à moins que ça ne soit le vin qui ne me montait définitivement à la tête). J’avais l’impression d’être projetée des années en arrière, alors que je n’étais encore qu’une jeune femme, innocente, bien loin des tourments que j’avais connu dans ma vie ces dernières années. Ce baiser avait un goût de déjà-vu, conféré par une certaine nostalgie de cette époque où tout semblait si facile et où notre seul souci était de savoir si les vagues seraient propices à une bonne session de surf dans les règles de l’art. Mais il avait également une saveur que je ne lui reconnaissais pas, celle de pleins de promesses pour l’avenir, de nouvelles aventures à deux. Un goût de tout ce bagage émotionnel que nous trimbalions tous les deux avec nos vies bancales et foireuses, nos erreurs passées que nous espérions, naïvement pouvoir réparer. Le baiser en lui-même m’avait paru durer une éternité et en même temps ne durer qu’un instant, me laissant presque avec un goût de trop peu lorsque nos visages s’écartaient légèrement. Je sentais encore le souffle chaud de Matt contre ma peau alors que je rouvrais les yeux pour le regardait. « Mouais, pas top. » soufflais-je tentant de garder mon sérieux une seconde au moins avant de me mettre à rire. J’en avais encore les lèvres qui picotaient étrangement, le cœur qui ne s’en remettait pas vraiment et le sourire qui refusait de quitter mes lèvres. Je finissais par retomber sur mes pieds, m’accrochant à nouveau au bras de mon compagnon d’aventures pour la journée. « Merci. » murmurais-je, la tête posée contre son bras. Cette journée était parfaite en tout point et c’était justement ce dont j’avais cruellement besoin dans ma vie agitée en ce moment. « Que dirais-tu de me ramener jusqu’à chez moi en tandem ? » lui proposais-je, consciente que ça nous embarquait pour quelques longues minutes de route, mais je n’avais pas encore envie de lui dire au revoir, je voulais profiter de ce rendez-vous jusqu’au bout, parce qu’on ne savait jamais de quoi le le
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