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 Mattward ♣ I take you back

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Message(#)Mattward ♣  I take you back EmptyVen 7 Juil 2017 - 17:40

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Mattward
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Recontextualisons la situation. Nous sommes en l’an 2013, quelque part entre Janvier et Décembre. Ca faisait maintenant un an que j’étais marié à Virginia Mary Elisabeth McGrath, mariage, qui comme vous le savez est arrangé. Une femme que je connaissais à peine et qui pourtant est venue sonner chez moi désespérée avant même avoir échangé nos vœux. Comme si je voyais cette situation se répéter, un jour, j’ai reçu un message plus que bizarre de la part de son frère, Matt, mais je vais y revenir plus tard. Matt est une personne que je devais encore moins bien connaître, si la situation que j’ai citée plus haut nous a rapproché moi et Ginny, je ne gardais pour le moment que de la méfiance pour le reste de sa famille. Ce n’est pas comme s’ils lui avaient fait le même coup que mes parents. Ce mariage a impliqué pas mal de nouvelle chose dans ma vie et la première est ce frère qui me donnait l’impression d’être épié vingt-quatre heure sur vingt-quatre. Peut-être que c’est simplement sa tête que j’avais du mal à encadrer. Ce n’est pas pour être méchant, mais il avait ce genre de tête qu’on surnomme plus communément " tête à claque ".

Toujours est-il, que ce matin-là tout était bon, je me suis réveillé avec l’odeur du café fraîchement fait par la femme avec qui je partageais ma vie dans ce nouvel appartement que nous avions acheté pour l’occasion, ou plutôt que nos parents avaient acheté pour l’occasion. La journée s’annonçait paisible, si on met de côté les pleurs du bébé. Oui, qui aurait cru que j’aurais à ma charge une femme et plus de ça un bébé ? Personne et sûrement pas moi.  Et contre toute attente la journée s’est vraiment très bien déroulée, je trouve que nous avions même fait un pas dans l’acceptation de ce mariage, enfin c’est ce que je pensais. Je reçois finalement ce fameux sms, je ne sais même pas d’où il a eu mon numéro, mais tout ce que je sais, c’est que j’étais obligé de sortir de chez moi à une heure où je me serais bien mis en peignoir devant ma toute nouvelle télé avec un bol de popcorn. Mais non, il a fallu qu’il me mêle à ses affaires. Prétextant un oubli de papiers au travail, oui je suis nul dans le mensonge, je me mets en route vers cette adresse qui m’était jusqu’à ce jour totalement inconnue. Je suis arrivé à l’adresse quelques minutes plus tard, descendant de ma moto j’ai commencé à m’interroger sur la possible farce de mon nouveau beau-frère. Je me suis retrouvé devant un bar où il n’y avait que des mecs qui pouvaient être admis. J’ai hésité pendant quelques secondes avant de me décider à entrer, les bars gays ce ne sont pas vraiment mon truc. Il ne m’a pas fallu longtemps pour reconnaître la " tête à claque " qui se faisait offrir je ne sais combien de verres. « C’est peut-être le moment de retourner au lit mon grand. » Il se retourna vers moi avec un large sourire et les yeux plissés, j’espérais seulement qu’il ne fasse pas de vague et qu’on puisse rentrer tranquillement chez nous, mais il se mit à me tendre un verre, me faisant la promesse qu’on pourrait partir après avoir bu un ou deux verres. « Très bien, mais pour ce zouave ça ne sera plus que de l’eau. » Dis-je au barman qui semblait être amusé. On voyait bien que ce n’était pas lui qui aurait la charge de ramener une loque à son domicile.


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Message(#)Mattward ♣  I take you back EmptyLun 10 Juil 2017 - 1:34

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Mattward
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J’ai la gueule dans mes baskets. Ou plutôt, dans mes souliers de cuir ciré, Prada and such, sélectionnés par maman dans sa dernière virée shopping pré-dîner de gala. L’idée étant que j’me sens plus la tête, et que c’est le signe avant-coureur qui hurle bien fort que demain, je la sentirai beaucoup trop. Le mal de bloc qui se prépare, et le sourire à deux balles qui élargit mon visage alors que le barman me dit que c’en est fini pour le whisky. « T’as pas dit pour la vodka, ou pour le gin. Et le bourbon, ça compte ? » il grommelle un truc que j’écoute à peine, l’acouphène qui se fait la malle, puis je cligne des yeux dans l’idée que ma vue devra être claire, limpide maintenant. C’est pas le cas, aucune surprise ici, et voilà que je me cale un peu plus sur le bar, le front entre les paumes, le soupir qui accompagne. De où, de comment, de quand est-ce que j’étais arrivé ici, déjà ? Je me rappelle brièvement le taxi entre le dernier bar et celui-ci. Les références du chauffeur qui m’avait articulé dans son anglais impec que ce salon offrait la meilleure sélection de scotch et de cigares en ville. Un bar pour hommes qu’il disait, un vrai, et j’avais absolument pas dénoté la subtilité de la chose, nettement moins subtile justement lorsqu’on m’avait passé une main autour de la hanche pour me guider vers le comptoir bondé. À d’autres, les attouchements. Puis je m’étais installé, parce que j’étais arrivé et qu’un verre au moins aurait été de mise, j’étais poli même bourré. Un verre puis un autre, les échos de mes confessions que je me souviens avoir relatées entre deux gorgées à un barman déjà blasé. Il a presque été correct le mec, à me filer un verre d’eau à travers, que j’ai gentiment refusé d’un battement de cils. Puis je m’emmerde et rien ne me branche, la musique commence à résonner un peu trop fort dans mes oreilles, et il y a cette rumeur que dans la salle d’à-côté, y’a une partie de poker aux gros enjeux qui est en train de se mettre en place. Très peu pour garder le tout pour moi, et je texte le numéro de l’autre comme si c’était la chose la plus naturelle à faire. Je sais même pas comment j’arrive à aligner les chiffres un à côté de l’autre, probablement l'aide d’un serveur quelconque qui a tapé ce que je lui récitais avec ma gorge enrouée, et l’idée du siècle que je me félicite d’avoir en retrouvant le bois de chêne confortablement du bout du front. C’est là où je me réveille, le bruit du verre qui cogne à la hauteur de mes tempes. Un regard enjôleur plus tard et je suis de nouveau entouré par de potentiels coups d’un soir, un peu trop masculins pour mes goûts dans l’immédiat. Alors c’est comme ça qu’on se sent, quand on est une proie facile ? Morceau de viande à la vue de prédateurs, je suis presque soulagé quand la voix du beau-frère résonne dans mon dos, salvation de pacotille. « T’en as mis du temps, beau gosse. » que je renchéris, hilare, l’intimant à se rapprocher pour que son parfum de dandy bien propret fasse office de pause pour mes narines enfumées, en overdose de vieil alcool renversé sur ma chemise à un moment X de la soirée.

Il est sympa Edward, et mine de rien il mérite au moins un verre de ceux qu’on m’a si gentiment commandés. J’ai pas encore eu le temps de passer un vrai bon moment en sa compagnie que je réalise, alors qu’il se pose à mes côtés, et mine de rien, je pense bien que les effets de l’alcool ne sont pas si pires que ça alors que j’ouvre grand dans le but de discuter un brin. La blague. Il me commande de l’eau, je rigole, je laisse passer. « Même pas de citron ? Oh, come on ! » je fais ma princesse, c’est pas comme si j’en demandais trop, puis voilà, il est de la famille maintenant, alors il doit se plier. C’est la loi, qu’il paraît. D’ailleurs… « Elle va bien Ginny ?  Elle fait quoi, là ? Et Noah ? » je pouvais bien être bourré, je perdais pas des yeux le fait que ma sœur était à quelque part dans cette ville, avec son gamin et ses idées noires. Un frisson qui caresse mon échine plus tard et je m’en balance. Pas ce soir, les remords.

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Message(#)Mattward ♣  I take you back EmptyMar 19 Déc 2017 - 18:29

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Mattward
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Si on m’avait dit il y a quelques années que je devrais m’occuper non pas d’un, mais de deux gosses je ne l’aurais jamais cru, passons pour Noah qui n’est qu’un pauvre petit garçon, mais le beau-frère… J’ai l’impression de faire face à un adolescent qui sort pour la première fois. Je ne vais pas dire que je le déteste, mais je n’arrive toujours pas à le cerner lui et ses intentions, c’est ce qui me dérange le plus à l’heure actuelle. J’espère qu’il ne me fera pas ce coup la plusieurs fois, car sinon Ginny risque vraiment de me haïr à réveiller le gosse en partant en plein milieu de la nuit, déjà que notre ‘ relation ‘ n’est pas très fusionnelle pour le moment, j’aimerais éviter de compliquer la situation plus qu’elle ne l’est déjà. C’est alors sans grand espoir de le trouver en pleine forme que je monte dans ma voiture pour le rejoindre, je me suis dit qu’après tout ça peut toujours être utile d’avoir quelqu’un qui t’es redevable, surtout si cette personne est ton beau-frère. C’est une fois devant le bar gay que je commence à me poser des questions, je vérifie plusieurs fois l’adresse avant de me décider d'entrer. Trois possibilités s'ouvrent à moi, soit c’est une très mauvaise blague et je vais me retrouver avec  des pots de colle de tous les côtés, soit je vais retrouver Matt au bras d’un autre gars ou bien je vais le retrouver ivre mort, ce qui serait bien dommage, j’aimerais éviter de ramener une mauvaise nouvelle à sa sœur… Roulement de tambour et c’est ma troisième hypothèse qui est la bonne enfin presque il n’est pas totalement mort le bougre. « T’en as mis du temps, beau gosse. » Je crois ne jamais avoir senti une haleine aussi nauséabonde que la sienne actuellement, il m’en donne des frissons. « Je comprends maintenant pourquoi tu t’es retrouvé ici, tu as vraiment beaucoup trop forcé sur l’alcool. » Il va surement me détester pour lui gâcher le reste de sa petite soirée, mais je n’ai pas envie de me retrouver avec un beau-frère en plein coma éthylique  sur le dos, alors pour lui ça ne sera que de l’eau maintenant. « Même pas de citron ? Oh, come on ! » Je fais signe au barman de lui servir son petit citron tout en commandant moi-même un petit verre de bourbon comme à mon habitude, je refuse de boire un verre offert par l’un de ces mecs que je ne connais pas, je ne suis pas vraiment fan du GHB, mais c’est une fois mon verre en main que je me demande si c’est bien une bonne idée de me mettre à boire tout court ce soir. « Elle va bien Ginny ?  Elle fait quoi, là ? Et Noah ? » C’est avec un peu de surprise que je reçois sa question. Il n’a plus de contact avec elle pour prendre de ses nouvelles par moi ? « On va dire qu’elle se porte bien pour quelqu’un qui a été marié de force, si tu vois ce que je veux dire et elle doit sûrement s’occuper de Noah que j’ai réveille en me levant pour venir te chercher ici. » Je ne veux pas être désagréable, mais je dois bien lui faire comprendre que ce genre de chose ne devra pas se répéter éternellement. « Je pense que le meilleur moyen pour avoir de ses nouvelles est encore d’en prendre directement avec elle, non ? » Si je me souviens bien, la tentative de suicide de Ginny n’a pas eu des répercutions que sur cette dernière, ça  a touché un peu tout le monde autour d’elle, y compris son grand-frère, je commence à me demander si après un an il ne s’en serait toujours pas remis. « Comment en es-tu arrivé jusque là ? » Attendant sa réponse, je l’empêche d’échanger son fameux verre d’eau avec ce verre de cocktail qui lui faisait de l’œil depuis quelques minutes. « Je ne pense vraiment pas que ce soit une bonne idée de boire un verre de plus. » Sans vouloir jouer le grand-frère ou le beau-frère modèle, au choix, je ne peux pas le laisser faire  n’importe quoi, il me rappelle un peu mon moi plus jeune sauf que lui il en  a 28. « Si tu as besoin de parler à quelqu’un c’est avec plaisir que je t’écouterai, ça sera toujours mieux que de parler à un verre non ? »


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Message(#)Mattward ♣  I take you back EmptyVen 5 Jan 2018 - 7:25

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Mattward
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La lumière quasi absente du bar rend la scène encore plus dramatique, ou du moins, elle le serait si j’arrivais à voir le moindrement clair. Les yeux plissés, le sourire du pauvre type trop imbibé qui orne mon visage, je fais place à Edward qui ne daigne même pas répondre du tac au tac à mes compliments, préférant jouer à l’adulte. Il a beau avoir les rides presque définies, n’en reste que de nous deux, je suis celui qui prend à merveille - et sans qu'on le lui donne - le rôle autoritaire la majorité du temps. Pas sûr que j’ai envie de le lui laisser aussi vite. « Ohhhh, me dit pas que ce genre de bar te rend inconfortable, playboy. » et je blague, et j’ai la langue qui claque, et je rigole de bon coeur, avant de boire d’un coup sec le verre d’eau qu’on a déposé bruyamment devant moi. Personne ici ne s'attarde à la scène émotive que je jouais d’avant le front appuyé désespérément sur mes paumes, ni de celle frôlant le drame qu’Edward tente de démarrer, alors qu’il me gronde presque, qu’il m’accuse surtout. Étonné, je dégaine mon portable, la justification qui siffle. « Hen mais j’ai essayé de l'appeler avant toi, j’ai téléphoné deux fois déjà, c’était sa boîte vocale - tu pourrais regarder si...  » mes rétines choisissent ce moment pour s’accrocher à l’écran qui illumine les derniers numéros composés. Écarquillés, j'ai les yeux qui mettent une demie-seconde supplémentaire à envoyer l’information à mon cerveau, et encore un peu plus de temps avant que ce soit mes lèvres qui expliquent. « Oupsie. » ou tentent de. On voit bien le numéro de Ginny avant celui d’Edward, mais il y en a aussi un autre, le premier, composé presque trop naturellement, presque comme avant, comme si de rien n’était, comme si c’était encore une autre soirée, et qu’il se ferait pas prier pour me sortir du bar comme tant d’autres fois déjà. L’indicatif australien, sa gueule de con illustrant les digits. Puis, y’a Edward qui reprend du service, qui m’empêche de fermer les poings un peu trop fort, de grogner suffisamment pour signaler à nouveau, pour cracher sur le Beauregard comme il le méritait, comme il le mériterait toujours. Il me demande comment je suis arrivé là, et s’il y a bien un jeu avec lequel je suis fichtrement à l’aise, c’est celui de forcer le premier degré. C’est celui de battre des cils, d’appuyer mes coudes sur le bar, de déblatérer des conneries bien loin de ce qu’il souhaite entendre, de ce qu’il a demandé en premier lieu. Here it goes. « Bah j’ai pris un taxi et tu devrais me féliciter pour ça. Et après j’ai commencé tout au bout de la rue, puis j’pense que j’ai pris une pinte au pub irlandais dans la diagonale et là on m’a parlé du DJ ici qui finalement joue que du Madonna et...  » et j’explique, et j’articule presque correctement, mes mots qui se placent le plus correctement du monde malgré le bar qui tourne un peu, et le pied que je pose par terre pour retrouver un semblant d’équilibre ni vu ni connu - je pense.

Mais Ed est pas con, ou du moins, il le cache bien. Ed en a vu d’autres, et quelque chose me dit qu’il, tout comme moi, en a marre de toute cette histoire, et des répercussions qu’elle cause depuis qu’il est entré dans nos vies ; depuis qu’on l’y a forcé. « Tu sais ce qui va pas. » et mon regard rencontre les noeuds de bois du bar, que mon index caresse sans grande conviction, distraction du bord. C’est du merisier, ou du chêne? Et on s’en balance. « Tu le sais depuis que tu nous as vus pour la première fois. Notre famille. »  il faudrait être stupide pour ne pas savoir que l’arrivée des McGrath à Londres avait amené avec elle des coeurs brisés, des égos surdimensionnés et un immense besoin de couvrir les apparences du mieux qu’on pouvait. Se retrouver avec ma soeur complètement brisée, cassée de l’intérieur et de l’extérieur dans ses bras n’avait pas du être une surprise à voir comment on s’était mêlé de sa vie depuis plus d’un an. Pour la sauver, je jure. « Ils t’ont sûrement expliqué en long et en large pourquoi ils tenaient à ce point à vous marier, hen? » il aurait pas dit oui sans poser de questions, ils étaient bien trop fiers d’expliquer à quel point l’union du Fitzgerald et de ma benjamine règlerait tout, autant pour nous, que pour eux, et qui sait, peut-être même pour la planète entière. Et le silence s’installe, parce qu’il s’installe toujours lorsqu’on remue ces éléments, lorsqu’on les aborde. Pour moi, c’est d'abord un voile noir qui caresse mon regard, qui force un soupir, puis un hochement de tête distrait. Dans quoi est-ce qu’on s’était bien foutu, hen? Y’a rien qu’on aurait pu faire d’autre, non? Le mal était déjà fait, et tout ce qui a été joué par la suite, c’était pour empêcher Ginny de rater sa vie. Ce qui, sur papier, avait fonctionné à merveille. Mais dans la réalité, c’était tout autre. « Le mec de Brisbane, celui à cause de qui Ginny est comme ça, celui qui l’a abandonnée… c’était mon meilleur ami. » j'ignorais si Edward était au courant de cet aspect, s'il savait ce qui, au final, me rongeait bien plus que tout le reste. Ma mâchoire est tendue, tous mes muscles suivent le rythme. La rancune au coeur, et surtout, surtout, une putain de culpabilité qui ne part pas. « Et je l’ai pas vu venir. » les petits jeux dans mon dos, les mensonges, les manigances, les secrets. Venant d’Ezra, c’était un affront, venant de Ginny, c’était pire encore. Il m’avait trahi, elle m’avait éloigné de sa vie. La perte des deux personnes les plus importantes à mes yeux, que j’avais causé sans aucune hésitation. « J’ai rien vu venir. » et au-delà d’eux, il y avait eu ce dimanche, où j’étais tombé sur ma soeur, froide, faible, étendue sur le sol de la salle de bain, prête à tout abandonner sans rien vouloir d’autre, sans s’accrocher. À nous, à moi.  

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Message(#)Mattward ♣  I take you back EmptyMer 24 Jan 2018 - 11:40

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Mattward
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La famille Fitzgerald et McGrath ont plus de points communs que l’on pourrait le penser. Manipulation, mensonge, faux-semblant, c’est leur train-train de vie quotidienne et si avec Ginny on fait un peu office de rebelle pour nos familles, je ne sais pas vraiment où je peux bien situer le beau-frère. Si je peux lui faire confiance, s’il n’est pas juste l’une des nombreuses pièces misent en place par leur famille. En soit le fait qu’il soit bourré à ce point va peut-être me permettre d’en savoir un peu plus sur lui, autant en profiter maintenant que je suis là. Comment ça c’est mal de profiter de ceux qui sont sous l’effet de l’alcool ? Je ne vois pas de quoi vous parlez. « Ohhhh, me dit pas que ce genre de bar te rend inconfortable, playboy. » Qu’il me sort avec son petit air de malin. Une chose est sûre, ce mec a vraiment une tête à claque, je ne sais pas comment il arrive à me faire ressentir ça alors que je ne le connais quasiment pas, mais il est vraiment très doué. Alors que j’arrivais tant bien que mal à me retenir de lui faire remarquer son ton un peu trop moqueur, je sens une main me frôler dans le dos. C’est par reflex que je me retourne et que j’aperçois cet homme me faire un signe de la main avec un regard plus que déplacé, erk. Qu’on se mette d’accord, je n’ai rien contre les gays, ils font ce qu’ils veulent de leur… bref vous voyez où je veux en venir, mais par contre on ne me touche pas comme ça, par pitié ! En même temps je suis sur leur terrain de jeu donc j’aurais dû m’y attendre, mais bon, juste non ! Matt décide finalement de sortir son portable, sûrement pour me montrer je ne sais quelle preuve même si en réalité maintenant que je suis ici c’est un peu trop tard pour s’excuser. « Hen mais j’ai essayé de l'appeler avant toi, j’ai téléphoné deux fois déjà, c’était sa boîte vocale - tu pourrais regarder si...  » Je roule des yeux, comme si Ginny était du genre à répondre à une heure pareille, l’alcool lui aurait-il grillé une grande partie de son cerveau ? « Tu dois connaître ta sœur quand même, non ? C’est limite si à 20h elle n’est pas déjà couchée. » Il fixe son téléphone avec un air bien blasé. Qu’est-ce qui peut bien encore lui arriver ? Un coup d’un soir qui lui annonce qu’il est papa ? Papa et maman McGrath qui lui ordonnent de rentrer à la maison ou il serait puni de dessert ? « Oupsie. » Qui sort naturellement de sa bouche, alors que je vois un numéro composé associé à un nom qui m’est jusqu’ici totalement inconnu, sûrement un mec de très mauvaise fréquentation, rien qu’à voir son prénom et son nom ça me donne envie de vomir. Comment des parents peuvent autant détester son gosse pour lui donner un pareil prénom ? J’espère qu’il va commencer à revenir peu à peu à lui le plus rapidement possible histoire de ne pas avoir affaire à une larve jusqu’à la fin et ce même si ça peut faire capoter ma mission d’en savoir un peu plus sur leurs intentions. « Bah j’ai pris un taxi et tu devrais me féliciter pour ça. Et après j’ai commencé tout au bout de la rue, puis j’pense que j’ai pris une pinte au pub irlandais dans la diagonale et là on m’a parlé du DJ ici qui finalement joue que du Madonna et...  » Je peux au moins le féliciter pour avoir eu la sagesse de ne pas prendre la voiture, c’est toujours ça de pris. Et je continue de l’écouter, m’expliquant le moindre petit détail de sa petite aventure de la soirée alors que je reçois des verres par-ci par-là de mecs qui me sont totalement inconnus. Ça doit bien faire le quatrième que je refuse, même si je m’en veux de laisser passer des verres sous mon nez, qui sait ce qu’ils vont s’imaginer si jamais ils me voyaient les accepter. Puis Matt me rappelle à lui, grattant le bois du comptoir. « Tu sais ce qui va pas. » Il va encore se lancer dans une grande tirade, je le sens venir à des kilomètres. « Non, enfin j'ai peut-être une petite idée, mais je suis certain que tu ne vas pas tarder à me le dire. » J’attends donc, verre en main, qu’il commence son nouveau récit, qu’il m’expose tous ses problèmes comme je lui ai conseillé de faire, espérant que ce soit un minimum intéressant, pourquoi pas ce délire de papa, c’est toujours possible, non ? « Tu le sais depuis que tu nous as vus pour la première fois. Notre famille. » S’il y a bien un sujet qui fâche en ce moment, c’est bien celui-ci. Il n’y a rien de bon dans tout ce qui se rapproche aux magouilles de nos familles, juste un monde construit avec une architecture faussée par tout ce contre quoi je me suis battu à San Francisco et plus récemment à Londres, en vain. « Ils t’ont sûrement expliqué en long et en large pourquoi ils tenaient à ce point à vous marier, hen? » Le mariage, autre sujet plus que sensible, je ne pensais pas qu’on viendrait à en parler, surtout avec lui, je ne pense pas qu’il me porte grandement dans son cœur étant quasiment un inconnu pour lui. « On va dire qu’on m’a fait un topo dans les grandes lignes, mais ils se sont bien permis de garder les détails. » Et malheureusement, elle n’a pas eu une vie plus facile que la mienne, c’est peut-être ce qui nous rapproche le plus pour le moment. « De toute façon nous n’avions déjà plus notre mot à dire à partir du moment où ma mère a rencontré vos parents. » Il va me falloir un verre de plus si jamais Matt veut que je sois encore de nature à continuer la discussion sur ce chemin. Je commande alors un simple petit bourbon histoire d’accompagner notre petite palabre. Puis c’est un voile de silence qui s’abaisse, le sujet de conversation n’étant pas le plus agréable à aborder. J’attends donc qu’il s’y retrouve dans sa petite tête, lui laissant le choix de rebondir sur ce sujet ou de changer. « Le mec de Brisbane, celui à cause de qui Ginny est comme ça, celui qui l’a abandonnée… c’était mon meilleur ami. » On arrive sur un terrain qui m’est totalement inconnu, c’est ce genre de détail auquel je n’ai pas eu le droit, mais maintenant qu’il en parle ça m’intéresse de savoir comment une personne comme Ginny a pu être mise dans un tel état. J’ai l’impression qu’il n’est plus vraiment avec moi, son regard a changé, j’ai l’impression de voir tout un mélange de sentiments, de la tristesse, de la haine, du regret, tout ce que j’ai déjà bien pu ressentir envers mes parents de mon côté. « Et je l’ai pas vu venir. » Je ne sais pas vraiment quoi lui dire, quoi faire, une tape dans le dos devrait suffire, ou peut-être pas, j’en sais rien. « J’ai rien vu venir. » C’est donc ça la source des soucis entre Ginny et Matt ? Et moi qui pensais qu’il n’y avait que dans notre famille où on avait ce genre de problèmes, ce genre de rupture au sein même d’une fratrie. « C’est donc ce qui s’est passé ? Je… Je ne sais pas vraiment quoi te dire. » Et pour cause, je ne suis vraiment pas doué pour ce genre de choses, je pense qu’à ma gueule et point barre, à la limite je peux ajouter Ginny et Noah dans l’équation, mais bon. « C’est à cause de lui que je l’ai récupéré dans cet état ? » Je ne sais pas si elle lui en a parlé, de mon côté j’ai bien tenu ma promesse de garder ma langue dans ma bouche. « Je ne sais pas si tu es au courant, mais quand Ginny a fui l’hôpital, c’est chez moi qu’elle s’est rendue. Je ne savais pas vraiment quoi faire et j’ai décidé de respecter son choix de n’alerter personne. Je me suis démerdé pour qu’elle reprenne des forces et qu’elle se repose. » Ça fait vraiment bizarre de m’entendre parler comme ça, mais c’est mes parents qui doivent actuellement se frotter les mains à me voir aussi bien jouer ce que j’ai appelé jusqu’à peu leur petit jeu, mais ça n’a vraiment rien d’un jeu, pas avec les conséquences que ça a bien pu avoir. « Je sais qu’on ne se connait pas vraiment, qu’on n’est pas forcément très ami, mais malgré ce mariage, je… je continuerai à faire ce que je peux pour qu’elle soit un minimum heureuse, si jamais c’est possible de l’être avec moi… » Ce n’est pas par pitié que je fais ça, j’accorde que ça aurait probablement été le cas il y a quelques temps, mais je ressens surtout de l’empathie pour Ginny, ça ne fait peut-être qu’un an que nous sommes mariés, mais voilà... enfin, je n’ai pas les mots pour m’expliquer…


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Message(#)Mattward ♣  I take you back EmptyVen 26 Jan 2018 - 10:25

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C’est le calme avant les remords, les regrets. C’est le verre d’eau qui se réchauffe entre mes paumes, et le regard d’Edward qui détaille la loque que je suis en train de devenir sous ses yeux, que je suis depuis plus longtemps que je ne me l’avouerai. Évidemment que je mentionne les parents, évidemment que je cite leur petit jeu, sachant très bien que c’est là où tout a commencé, et d’à quel point je me suis plu à me lancer corps et âme dans ce manège, parce qu’à mon sens c’était exactement ce qu’il fallait, ce qui sauverait Ginny. Et aujourd’hui, est-ce que je changerais les choses à ce point, intervention divine? Pas si sûr, ou du moins, pas de cette façon. « Pourtant, ils sont plutôt fiers de mettre tout le monde dans le coup... » il n’en est que la preuve vivante. Après moi et sa propre mère, c’était à se demander qui d’autre était dans la confidence. Tad savait depuis récemment, cet élan de culpabilité qui avait justifié que je lui téléphone, que je me confie, confesse, à la recherche d’un allié - ce devant quoi j’avais dû abandonner, voyant bien qu’il n’était pas du tout intéressé à se joindre au mensonge. Comme une roulette russe, comme une épée de damoclès, comme la conséquence de nos actes qu’on se passait tous, qu’on n’assumait pas, et Ginny à travers qui en payait le prix depuis plus d’un an et des poussières. « Y’a rien à dire, Ed. »  défaitiste? Réaliste. Jamais je n’aurais cru ne pas avoir de mots pour décrire la situation, pour illustrer ma rage envers mon ancien meilleur ami, mon impuissance face au reste. Fallait croire qu’à coups de cocktails sucrés, je devenais muet une seconde et bavard celle d’après. Le temps d’une longue lampée d’eau, et c’est le Fitzgerald pourtant qui prend le relais, qui explique, exprime. Je sais exactement de quel moment il parle, je sais pertinemment quand a pu se jouer la scène, pour avoir été complètement perdu face à l’absence de ma soeur à la veille de son congé d’hôpital. Pour l’avoir cherchée, pour en avoir crevé à petit feu, pour avoir fini par avoir de ses nouvelles, un appel perdu entre des heures d’insomnie, et le gage qu’elle allait bien, un peu mieux. « Merci, merci tellement... » dans un souvenir, et l’émotion parle, la voix tremble un peu, c’est de la gratitude là, entre l’esprit embué et tout le reste. L’impression qu’à ses mots, ma soeur a pu trouver refuge, a pu reprendre des forces - et que je faisais pas partie de la solution. Que lentement, mais sûrement, elle le réalisait. Qu’un jour, ça n'en serait fini, qu’un jour, tout se saurait, qu’un jour, j’aurais une nouvelle place-là à ses yeux, la sécurité que je ne lui apporte tout simplement pas, plus. « J’ai jamais pensé que ça finirait comme ça. » et j’ai été bien con de croire aux miracles, de penser que de prendre Ginny en marionnette se déroulerait sans heurts, serait la solution magique, le plan infaillible.

« J’ai jamais voulu que ça finisse comme ça. »  et j’insiste, et je répète, et je justifie, sachant que j’ai merdé, et qu’à partir de maintenant elle a besoin de se reconstruire, de croire en la vie à nouveau, de faire confiance. L’image de ma soeur blottie dans un lit trop grand pour elle, à l’autre bout de la ville, dans un loft qui ne lui ressemble pas, mais ce cocon qu’elle devra s’y créer, qui devra l’aider, la supporter, la soutenir. La gamine de jadis qui était prête à tout, qui souriait pour toi, qui avait réussi à grandir de ses expériences, ses peurs, s’éloigner de ses démons, en vivre, en rire. Une petite, fragile, frêle, qui grandissait à vue d’oeil, que j’avais vu évoluer, dont j’étais fier, merde que j’étais fier d’elle. « Elle a pas mal plus de chance de l’être avec toi qu’avec l’autre... » la rage qui glisse entre mes dents, frôle mes lèvres. Edward avait beau être un pion dans l’histoire, être apparu de nulle part, il ne m’avait jamais vraiment inspiré de la méfiance. Normal, quand on pense que le brun n’était pas candidat à briser le coeur de ma soeur, quand on pense qu’il ne l’aimait pas de cette façon-là à la base, qu’il avait été choisi pour son compte en banque, ses références, ses apparences. Aucune menace ici, et pourtant, des deux, même sans sentiment aucun, c’est bien avec lui que je voudrais qu’elle finisse. Malgré toute cette mascarade, malgré les attaches, malgré les enjeux, je ne l’avais jamais vu flancher, ni même douter une seule seconde sur l’autel. Il n’avait rien à gagner au change, absolument tout à perdre, et pourtant, il se retrouvait toujours au bras de ma soeur, peu importe le moment, peu importe le défi, comme si tout bonnement, c’était là sa place. Il était pas parfait Edward, elle ne le regardait pas comme elle regardait Ezra jadis, mais il avait le potentiel de tellement plus, et c’est sûrement ce qui me rassurait au fond. De voir que la réputation de playboy dont il se targuait n’avait rien de vrai du moment où ma cadette entrait dans la pièce. Aussi étonnante cette affirmation soit, et contre toute attente, additionnée de ses justifications et ses promesses, j’ai la ferme certitude qu’il est à même de la rendre heureuse, de le pouvoir, vraiment. De le vouloir, du moins. « Il a jamais rien fait.  » de longues minutes plus tard, et la tête qui dodeline, qui laisse les pensées pulluler, et la hargne les infuser. Parce que je ne l’ai pas encore digéré. Parce que s’il l’avait aimé autant qu’il me l’avait dit, parce que si Ginny était si importante que ça à ses yeux, il serait venu, il aurait pris le premier avion, il aurait défendu sa place dans sa vie, dans celle de son fils.  « Il est pas venu, il a pas lutté, juste… il a rien fait. » rien, rien du tout. Pas meilleur que ce que j’en pensais, pas digne d’elle, pas suffisamment. « Il est où là, hen? À se dire qu’il l’a échappé belle, sûrement. » le téléphone entre mes doigts, j’en suis à quelques hoquets de composer son numéro à nouveau, de lui renvoyer de l’acide à la gueule. Mais ça ne sera pas maintenant, ça ne sera pas ce soir. Il mérite pas de mon attention. « J’vais prendre l’air. » Edward sur les talons, comme si j’allais me retrouver la tête dans la première poubelle qui passe, je finis par trouver un coin en retrait du bar, juste assez, faisant craquer mon briquet dans la minute qui suit. Et une clope au bec, je lui en tends une à son tour.  
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Message(#)Mattward ♣  I take you back EmptyMer 14 Fév 2018 - 22:55

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Et il est là, toujours à moitié réveillé, en train de répondre à des questions que je me suis déjà posé bien des fois. Dans d’autres circonstances j’en aurais rien eu à foutre de ce qu’il me dit, je l’aurais juste tiré de ce bar bien merdique avant de le ramener chez lui comme un petit chiot égaré, mais je ne peux pas faire la sourde oreille, pas avec ce qui s’est passé, pas avec les conséquences que ça a actuellement. Je le vois, je le sens, il est terriblement mal, il s’en veut, mais pas seulement pour avoir été trahi et ne pas l’avoir vu venir, il y a autre chose. Si ça continue je vais devoir à mon tour appeler Ginny pour qu’elle vienne nous chercher, car là je vais partir pour boire plus d’un verre afin de digérer toute cette mauvaise ambiance. « Pourtant, ils sont plutôt fiers de mettre tout le monde dans le coup... » Il n’y a rien de bon à en tirer chez eux et s’il parle de leur arrogance et de leur orgueil là oui, ils en transpirent. Je ne sais pas trop quoi lui répondre, ce n’est jamais simple et ce même si nos familles ont plus qu’un point en commun. Comment remonter le moral à quelqu’un qui est rongé par la culpabilité ? L’ambiance de cette petite soirée improvisée au dernier moment prend une tournure un peu plus tragique et j’ai l’impression que c’est un peu trop souvent le cas quand l’on parle de Ginny ou des petites manigances de nos familles. « Y’a rien à dire, Ed. » Je suis certain qu’il y a encore beaucoup à dire, à apprendre, à pardonner dans cette affaire, mais je ne vais pas insister dessus. Je vais me contenter de lui donner ma position dans tout ça, essayer de le rassurer, de lui montrer que j’ai beau avoir une réputation derrière moi je ne pourrai tout simplement jamais lui faire du mal, je ne sais pas, elle à ce quelque chose, cette toute petite chose qui peut paraître insignifiante, mais qui pourtant la différencie de toutes les autres femmes. J’en viens tout naturellement à cette nuit-là, celle où j’ai récupéré une Ginny qui avait voulu en finir avec la vie. « Merci, merci tellement... » J’arque un sourcil, je ne vais pas dire que ses remerciements ne me plaisent pas, mais je trouve ça bizarre. Matt est plutôt du genre ultra protecteur avec sa sœur et je ne suis qu’un mec sorti de nulle part alors être remercié de cette façon ne peut que m’étonner et ce même si j’ai pris soin de sa sœur. « Je… Désolé de ne pas t’avoir prévenu plus tôt quand elle est venue chez moi, mais elle ne voulait pas que je vous prévienne toi et vos parents. Je n’ai fait que respecter son choix. » Je me sens un peu con sur le coup, je ne pense pas que ça puisse le rassurer de savoir que sa sœur ne voulait pas le voir dans un moment comme celui-ci, mais je lui dois la vérité, les mensonges ont déjà fait assez de dégâts comme ça. « J’ai jamais pensé que ça finirait comme ça. J’ai jamais voulu que ça finisse comme ça. » Je pose mon verre, alors que le sien absorbe son regard, visiblement ses parents ont oublié de me dire que Matt était de mèche avec eux pour leur petite combine afin de faire venir Ginny à Londres. Je suis partagé, d’un côté je me dis qu’il ne vaut pas mieux que ses parents pour avoir pris part à ce mensonge avec toutes les conséquences que ça a aujourd’hui, mais d’un autre côté il a prouvé que l’ex de Ginny n’est qu’un lâche qui n’a fait que fuir. « Je ne peux pas te dire que j’approuve comment toute cette histoire s’est déroulée, mais peut-être qu’elle aurait encore plus souffert en étant aujourd’hui à ses côtés. Tu as fait une erreur, mais tu as cru bien faire, ça mettra sûrement du temps, mais je suis certain qu’un jour ta sœur se rendra compte que tu as fait tout ça pour elle. » J’espère aussi ne pas me tromper et qu’il ait vraiment fait tout ça pour elle et non pas pour lui, par colère envers cet ami qui l’a trahi. Je pose ma main sur son épaule, le secouant un peu pour qu’il puisse évacuer toute cette rage qui reste bloquer en lui. Cette histoire va bien plus au-delà que ce mariage et ce n’est que maintenant que je m’en rends compte, nous ne sommes pas les seuls à souffrir dans cette histoire. « Elle a pas mal plus de chance de l’être avec toi qu’avec l’autre... » J’affiche un léger sourire, relâchant par la même occasion son épaule avant de prendre de nouveau mon verre et l’apporter jusqu’à mes lèvres. Je suis le premier à avoir constaté que j’ai changé, je ne suis plus vraiment le même qu’avant, mais rien ne  dit que ça va durer… Je ne le montre peut-être pas, mais je suis effrayé, j’ai peur de ne plus me reconnaître, de perdre mes repères et d’être finalement le seul à en souffrir. Au fond de moi je ne veux pas changer, pas si ça veut dire que je n’ai rien à y gagner au bout du compte. J’ai dû me répéter cette phrase un nombre incalculable de fois, mais même sans le vouloir elle y arrive, elle arrive à faire ressortir ce qu’il y a de bon en moi. « Il a jamais rien fait. » Je continue de l’écouter, si ça peut lui permettre de se soulager et d’éviter qu’il me claque entre les doigts en faisant un coma éthylique. « Il est pas venu, il a pas lutté, juste… il a rien fait. Il est où là, hen? À se dire qu’il l’a échappé belle, sûrement. » Je le comprends, mais à sa place j’aurais déjà probablement pris un billet d’avion pour Brisbane afin de le confronter avec la réalité de son comportement, avec les choix qu’il a décidé de faire mensonges ou non. J’aurais beau recevoir une lettre disant que la personne que j’aime ne partage plus les mêmes sentiments, avoir des beaux-parents contre moi, un frère qui fait tout pour m’éloigner de sa sœur, je ferais tout pour la retrouver… Alors, oui, Matt est peut-être tout sauf innocent dans cette histoire et je n’approuve sûrement pas sa méthode, mais ce n’est pas pour autant qu’il n’a pas raison. « Ne fais pas ça, ça ne sert à rien dans ton état et tu risques même de le regretter. » Je pose ma main sur son portable, le numéro de ce fameux mec sur le point d’être composé. S’il fait ça c’est sur un coup de tête et dans son état ce n’est pas vraiment conseillé. Il doit attendre d’avoir les idées claires s’il est décidé à le recontacter, il doit réfléchir à ce qu’il pourra bien lui dire. « J’vais prendre l’air. » Je lui emboîte le pas afin de m’assurer qu’il ne se fracasse pas le crâne en tombant, ça serait plutôt con ça aussi, surtout qu’on commence enfin à ‘ sympathiser ‘. Il me tend alors une cigarette que je ne refuse pas, ça fait un petit moment que j’ai arrêté de fumer, mais au point où j’en suis ce soir et ce n’est pas une malheureuse petite cigarette qui va me faire retomber dans l’addiction. « Merci. Tu sais, je te l’ai déjà dit, mais… Je serai toujours présent pour elle… Je veux dire, tant qu’elle m’acceptera à ses côtés. » Voilà l’effet qu’a Ginny McGrath sur moi après à peine un an de mariage. J’ai l’impression d’être à la place d’un vieux con de riche qui s’adoucit au fil du temps dans un film romantique pour ados prépubères, en y repensant ça me dégoûte un peu.  « C’est pareil pour toi, si jamais tu as besoin de parler, te changer les idées ou même si tu as besoin d’une petite aide, n’hésite pas. » Je lâche une bulle de fumée devant moi avant de tourner ma tête vers lui. L’ambiance est bien trop triste. « Enfin, je ne m’attendais pas à avoir un beau-frère aussi fragile. Je pensais que tu n’étais qu’un petit con arrogant. » Lui dis-je avec un large sourire. « Ne fais pas cette tête-là, c’est un compliment venant de moi, je te l’assure ! » J’écrase ma clope au sol et je m’approche de lui prenant sa tête entre mes deux mains avant de le forcer à soutenir mon regarde. « Si jamais tu décides un jour de retrouver l’autre con, fais-moi signe, je serai là pour t’aider à la ridiculiser, ok ? »

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Message(#)Mattward ♣  I take you back EmptyDim 18 Fév 2018 - 15:59

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Le simple souvenir de Ginny sur le carrelage de la salle de bain, la simple mention de son séjour à l’hôpital, et je sens mon corps se contracter, les quelques effluves d’alcool l’ayant rendu molasse sur le comptoir le redresser d’un trait. Les dommages collatéraux qui me revenaient en plein visage, nos erreurs et nos mensonges familiaux qui avaient failli lui coûter la vie. Et Edward qui l’avait cachée ce jour-là. Je ne montre pas à quel point sa révélation m’atteint, pour le simple bien-être de mon moral, de mon mental. Parce qu’elle commence à se semer, la graine qui dicte que ma soeur est mieux sans moi, qu’elle n’a plus besoin de ma supervision, que je ne fais que tout empirer à chaque nouveau geste, chaque nouvelle intention. Néanmoins, je ravale en même temps que ce qui reste de mon verre, parce que je n’y survivrais pas, pas ce soir, à me faire encore plus de mal avec la vérité qui est bien, enfouie.  « Tu sais, même si je râle, mais si je me frustre, même si j’en crève… à quoi bon. » mon ton est las, le soupir qui l’accompagne tout autant. Ed a un bon fond, je le sais à le voir se justifier de la sorte, à laisser ses masques et ses conneries de gosse friqué de côté pour me parler honnêtement de ma soeur, pour m’en donner le vrai, les faits. Je l’aime bien malgré son attitude hautaine, je le respecte de plus en plus malgré le fait qu’il a été collé dans les pattes de Ginny, et il le saura doucement, entre les hochements de tête qui approuvent ses paroles, et ma défensive de jadis qui disparaît au fil des moments passés à se côtoyer pour les bonnes apparences. « Faut jamais qu’elle sache. » je maugrée, à propos de toute cette histoire. Il en sait déjà beaucoup trop, il a déjà un portrait global de la chose en long et en large, et ce secret doit en rester un aux yeux de Ginny. Je tourne la tête vers Edward, suppliant, sachant très bien qu’il enregistrera ma demande, mon exigence, à la lettre. « Si elle sait, je vais la perdre. Pour toujours. » et j’insiste, et je frissonne, et je suis catégorique. Elle me pardonnerait beaucoup Ginny, elle serait à même de laisser passer énormément par bonté de coeur, par miséricorde, par compréhension. Mais ça, de l’avoir manipulée, de l’avoir limitée, de l’avoir brimée, elle et sa liberté, jamais, jamais elle ne l’accepterait. Surtout pas venant de ma part, moi le grand frère censé la protéger envers et contre tout. « T’as des soeurs, right? » que je commence, me rappelant d’une brune et une autre, à son bras, au mariage. Il hoche de la tête, je poursuis. « Alors tu comprends, comment c’est la prunelle de mes yeux. Comment je ferais tout pour la préserver d’avoir mal, comment j’ai juste voulu...  » ma voix se casse et je me ressaisis, l’alcool faisant doucement effet sur mon débit, réajustant les confessions. C’est viscéral, c’est nécessaire, c’est naturel d’être là pour couvrir les arrières de ma benjamine, et ça le sera encore très longtemps. Aussi longtemps qu’elle me l’autorisera. Parlant de la suite des choses, Edward ne laisse pas grande zone grise à savoir que Ginny est entre bonnes mains avec lui. Je souris, désignant du menton l’alliance à son doigt. « Ça a l’air d’être parti pour le long terme, anyways. »  l’ironie est douce, le rire est jaune. Il m’assure, mais je sais que ce ne sera pas simple. Je sais que Ginny va se fermer, ne pas rendre la tâche facile. Qu’elle ne lui donnera pas sa chance, qu’elle ne fera que s’adapter, apprivoiser, marcher à tâton en attendant la suite. Pourtant, je lui fais confiance au Fitz, maintenant que mes prunelles s'accrochent aux siennes. Plus qu’à moi-même, en ce moment en tout cas. « Elle a de la difficulté à faire confiance. Elle se ferme tout le temps, elle est impossible à cerner, elle fuit quand elle prend peur… mais je l’aime de tout mon coeur, et si tu me promets que tu seras là pour elle si y’a quoi que ce soit, c’est… suffisant pour que je dorme un peu mieux. » les nuits sont difficiles pour tout le monde ces jours-ci, la culpabilité remonte à l’occasion de l’anniversaire de la tentative de Ginny qui nous fait tous frissonner devant des souvenirs si macabres. Et on paie, et on sort, et je prends le temps de respirer l’air frais, froid, humide de Londres une longue minute, avant de dégainer le paquet de clopes, et de nous en allumer chacun une. « Ils t’ont bien foutu dans une merde sans nom, hen, les parents? » à le voir avec ses bons sentiments, à l’entendre jacasser sur comment il est là pour nous, sur comment il prend son rôle à coeur, je réalise qu’il est trop bien pour ces manigances là. Qu’il est vraiment tombé dans le panneau, un peu comme nous tous, et que malgré les citrons qui lui ont été collés il ne semble pas prêt d'abandonner. Grand bien lui en fasse. Dans un autre monde, dans une autre vie, il aurait eu ma bénédiction pour être aux côtés de Gin. « T’aurais dû lire les petits caractères. » et j'inspire la clope, appui la tête vers l’arrière, le mur de briques qui soutient ma nuque. Il m'envoie une pique, désamorce l’ambiance, un rire s’échappe de mes lèvres, le regard passe sur lui brièvement. « Et j’étais sûr que t’étais juste un douchebag qui voulait la mettre dans son lit. »  ce qui, ultimement, aurait été le dernier clou apposé à ma croix, si le choix des parents étaient tombé sur tel candidat. D’un pire mari hypothétique, Edward revient à mentionner Ezra, et le simple fait qu’il parle de lui suffit à ce que je serre les poings. « J’aurai pas besoin d’aide. » la cigarette terminée, elle s’écrase au sol du bout des pieds. « Le jour où je le revoie, c’est lui qui va appeler les secours. »  et je ne rigole même pas. Il est responsable de toute cette histoire, et il paiera. Point barre. « Tu me raccompagnes, ou je lui demande? » et du regard je l’intime à se tourner, voyant que l’un des types qui nous avaient à l’oeil ce soir semble m’attendre, du côté du parking. Seigneur, what have i become.
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