mistake : an error in action, calculation, opinion, or judgment caused by poor reasoning, carelessness, insufficient knowledge, etc.// a misunderstanding or misconception.
"This. Is. Boring." La voix d'Andreas l'avait tirée de la contemplation de la toile qu'elle fixait depuis dix bonnes minutes à présent et la brune ne put s'empêcher de froncer les sourcils avant de se tourner vers le russe. À quoi s'attendait-il vraiment ? C'était une ouverture d'une galerie qui se voulait d'un tout autre genre, le but était d'observer et d'apprécier l'art, et de préférence en silence. C'était un exercice qu'Hannah appréciait particulièrement, à New York, dès qu'elle avait un coup de déprime ou même quelques minutes à tuer, elle arpentait les couloirs du MET pour voir ses tableaux et ses oeuvres d'art préférés. Au milieu des tableaux, la brune se sentait tout de suite plus en sécurité. Une douce illusion vraiment, mais ce n'était pas parce qu'elle vivait à des dizaines voir même des milliers de kilomètres de sa terre natale, qu'elle allait renoncer à ce genre de petits plaisirs. Hannah restait avant tout un oiseau de nuit et les activités nocturnes de Brisbane n'avaient plus aucun secret pour elle. Certes, ce n'était que le début de soirée mais la brune avait encore plein de choses en réserve pour cette soirée-là, mauvaise humeur de son compagnon du jour ou non. C'était à se demander comment elle arrivait à tout gérer, les sorties, la compagnie, Saul, la nouvelle collection qu'elle préparait. Mais la brune avait un système très élaboré, cela aidait beaucoup qu'elle n'avait besoin que de quelques heures de sommeil ça et là et qu'elle était son propre patron."... Rappelle moi pourquoi je t'ai invité déjà ?" lança sèchement Hannah, ses yeux posés sur Andreas qui lui renvoyait un sourire complètement hypocrite. Elle lui lança la même expression avant de lâcher un soupir, croisant les bras sur sa poitrine. Un enfant, voilà ce qu'était le pianiste, il avait du talent à revendre mais il restait avant tout un enfant. "Ah non ça y est je me souviens, je ne l'ai pas fait, ton charmant agent t'a forcé à venir... Tu pourrais au moins faire semblant d'apprécier ce qui t'entoure." Elle avait dit cela en pointant la toile en question, elle avait été complètement fascinée par le travail du pinceaux qui lui avait rappelé le ciel étoilé d'un certain artiste roux mais non... Son cavalier était ailleurs. "... Honnêtement ? La seule que j'ai vu qui valait le détour pour le moment c'est ce très charmant monsieur par là-bas..." Cette phrase arracha un autre roulement des yeux à Hannah et elle suivit le regard d'Andreas. Dans d'autres circonstances, elle se serait permis un commentaire, et peut-être que le dit gentleman était mignon mais l'esprit d'Hannah dériva vers Saul qui devait probablement se trouver chez elle ...à moins qu'il ne soit encore aux prises avec ses avocats. Cette pensée-là ne la réconfortait absolument pas, en revanche, elle savait qu'elle finirait par retrouver les bras du metteur en scène dans quelques heures, une bonne fin de soirée pour Hannah et un bon début de journée pour lui. "Tu es incorrigible. Tiens." Hannah tira habilement sa carte de crédit de son sac à main, blasée au possible. Les quelques échanges qu'elle avait avec Andreas s'étaient toujours terminés ainsi et la brune s'en moquait complètement. Cela ne la dérangeait pas vraiment de servir de porte monnaie personnel à Andreas, ce n'était pas le genre de bataille qu'elle allait gagner, elle le savait. En échange, le pianiste l'écoutait un minimum et se charger de l'escorter à des soirées telles que celle-ci. Et faire en sorte qu'elle rentre en un seul morceau, visiblement pas ce soir. "Essaye de ne pas trop faire de bêtises merci." Conclut Hannah en le regardant s'éloigner. Elle observa le blond en plein flirt pendant quelques minutes supplémentaires puis elle décida qu'elle avait beaucoup mieux à faire, il lui restait encore tout un pan de la galerie à voir et c'était déjà mille fois plus intéressant qu'Andreas et sa conquête du soir. Bercée par le bruit de ses talons aiguilles, Hannah flâna d'oeuvre en oeuvre encore quelques minutes, ne faisant pas vraiment attention aux conversations qui avaient lieu ça et là. Elle crut entendre son prénom à plusieurs reprises mais ne jugea pas nécessaire de se retourner, comme beaucoup de chose, apprécier l'art était quelque chose qu'elle voulait faire seule. Hannah avait presque fini son tour, d'après le dépliant qu'elle avait dans les mains, il ne lui restait plus qu'une peinture à voir au bout d'un couloir, la pièce maitresse selon l'artiste. Mais Hannah se retrouva bien vite à court de mots, son train de pensées interrompu par une chevelure blonde plus que familière. Ses yeux marrons venaient juste de se poser sur Joanne et pendant une fraction de secondes, la brune songea à faire demi-tour. À ne pas emprunter cette route encore une fois, à fermer la porte sur la blonde et à tout ce qu'elle représentait. La comédienne avait l'impression qu'une décennie s'était passée depuis qu'elle s'était inquiétée du sort de cette femme-là. Mais non, Hannah se refusa à faire demi-tour, fuir ne ferait que retarder l'échéance. "Le hasard fait bien les choses, hmm ?" lâcha finalement Hannah sur un ton plus que neutre. Et puis, se dit la brune, elle était passée à autre chose. Vraiment. Certes penser à Jamie était douloureux, toujours douloureux, pas parce que les choses s'étaient mal finies non, mais bien parce qu'ils avaient vécu enfermés dans une bulle tous les trois, elle, Joanne et Jamie, pendant près d'un an, sans réaliser qu'ils pouvaient mettre fin à tout ça. Hannah avait fait ça, elle avait choisi d'être égoïste, le grand brun l'avait maudite mais elle vivait avec. Elle avait tourné la page, elle avait arrêté de boire, elle s'était concentrée sur sa carrière, il y avait Saul et puis surtout, il y avait ce bébé un jour qui grandirait dans son ventre. "Pas la peine de fuir, je suis juste là pour les toiles. Rien de plus, rien de moins. Je serais un minimum civilisée... et oui c'est bien moi qui viens de dire ça."Trop tôt pour en rire ? Probablement.
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Depuis que son supérieur lui avait bien fait comprendre qu'il était inutile que Joanne ne s'éternise trop tard dans les locaux sous prétexte qu'elle n'avait pas tout fini à temps, elle tâchait de partir aux horaires prévues même si elle n'était pas encore tout à fait satisfaite de savoir qu'elle n'avait pas pu faire tout ce qu'elle voulait parmi les objectifs qu'elle s'était fixée. On lui avait fait remarquer qu'elle en faisait peut-être un peu trop mais on avait fini par apprécier son sens du détail, malgré son perfectionnisme exacerbé. On s'habituait à peine à sa présence et on apprenait tout doucement à la connaître. De jour en jour, la petite blonde trouvait sa place dans ce si grand musée. "Joanne, j'aimerais que vous vous rendiez à l'ouverture d'une galerie demain soir." dit Simon, son supérieur, après être entré dans le bureau de la jeune conservatrice. Il lui tendit le carton d'invitation. "Au nom du musée, bien évidemment." dit-il en s'installant sur la chaise en face de la jeune femme. Celle-ci regardait de près le carton en question, perplexe qu'il lui fasse une telle demande. "Je sais que ce n'est pas vraiment le type d'art sur lequel vous aimez vous pencher, mais j'aimerais vraiment avoir votre regard sur cette galerie. Le QAGOMA aime investir et contribuer à l'essort de ce type de lieux, si ce n'est pour accueillir quelques oeuvres dans le cadre d'une exposition temporaire. Inutile de me faire un dossier complet, loin de là. Mais je ne pourrais pas être présent demain soir, je suis invité ailleurs. J'aimerais surtout savoir si ça en vaut le détour et si c'est le cas, je m'y intéresserai de plus près." Joanne acquiesça d'un signe de tête. "Très bien, Mr. Elliott." répondit-elle. "Et c'est tenue correcte exigée." tint-il à préciser. Il avait un sourire satisfait sur ses lèvres, comme s'il savait qu'il pouvait faire entièrement confiance à son employée pour cette tâche alors que cette dernière était bien moins certaine d'être à la hauteur. L'art de l'époque moderne, et des artistes récents, ce n'était pas vraiment sa tasse de thé. Du moins, ce n'était pas dans ce domaine qu'elle poussait ses études. Mais Simon désirait justement voir comment elle se débrouillait en dehors des sentiers battus.
C'était donc impeccablement vêtu que Joanne s'était rendue là-bas. La baby-sitter habituelle de Daniel était disponible ce soir-là, par chance. Du haut de ses escarping, elle arpentait la galerie en prenant d'observer la moindre toile. Ne connaissant personne dans les environs, la jeune femme n'était pas vraiment loquace. Elle observait, étudiait dans le plus grand des silences. Une sortie relativement agréable malgré tout parce que le plus grand nombre des invités – probablement triés sur la sellette – respectait le calme de ce genre d'endroits. C'était quelque chose dont la petite blonde avait horreur, les personnes qui parlaient forts, criaient, riaient ou hurlaient dans de tels lieux. C'était encore pire dans un musée. L'immensité de chaque pièce créait un échos décuplant le volume du moindre bruit. Joanne passait inaperçue, ou plutôt, elle pensait l'être. Jusqu'à ce qu'elle tombe nez-à-nez avec la dernière personne qu'elle pensait recroiser un jour. Parce que trop différentes, elles ne vivaient décidément pas la même planète et leur dernière entrevue n'était pas des plus joyeuses. Joanne sentit son estomac se nouer. Le simple fait de la voir lui rappelait des émotions qu'elle aurait préféré oublier depuis longtemps. Mais, étrangement, elle ne lui en voulait pas. Elle avait bien compris qu'elle ne pouvait que s'en prendre à elle-même et qu'il était inutile de trouver le mal ailleurs alors qu'il n'était qu'en elle depuis tout ce temps. Joanne s'attendait à ce qu'elle tourne les talons, à ce qu'elle l'ignora comme si cette rencontre fortuite n'était jamais arrivée. Mais Hannah restait bien là, et elle lui adressa même la parole. Pas d'accusation, pas de reproches, juste une étrange sympathie. Joanne ne savait pas d'où cela venait et le simple fait qu'elle lui adressait la parole la laissait véritablement perplexe. "On peut dire ça, oui." répondit doucement Joanne, en baissant légèrement les yeux. Se rappeler de ce triangle amoureux était plus que douloureux pour Joanne, ça la rendait particulièrement nerveuse. Cette histoire ne semblait plus atteindre Hannah, du moins, Joanne avait l'impression de la voir particulièrement épanouie. Au final, la petite blonde était certainement la dernière à avoir réussi à tourner la page. Son psychologue l'y aidait encore d'ailleurs. La thérapie prenait du temps à faire effet, ou du moins, Joanne avait prit du temps pour en ressentir les bienfaits, mais cela ne résolvait aucun de ses plus récents problèmes pour le moment. Elle sourit discrètement à la remarque d'Hannah. "Je suis là... pour le boulot." répondit-elle, en rivant ses yeux sur la toile qu'elle observait déjà depuis quelques temps. "Qu'est-ce qui te motive à te montrer... civilisée, avec moi ? Ce n'est pas vraiment dans les moeurs d'Hannah Siede, tu viens de le dire toi-même." demanda-t-elle alors, avec un fin sourire, un brin amusée, bien que son regard était particulièrement las, fatigué. Civilisée, oui, il fallait l'être. Mais ce n'était pas en partant uniquement sur ce principe que Joanne trouvait vraiment quoi lui dire. Chacune savait que l'autre était là, il était bien difficile de s'ignorer et de faire comme si de rien n'était. "Moi qui ne suis pas vraiment les artistes de notre époque, je trouve que cette galerie expose de belles surprises." commenta-t-elle alors. Elles étaient toutes les deux là pour la même chose, au fond. Joanne avançait tout de même à taton, elle avait toujours eu du mal à cerner Hannah et elle ne parvenait pas à s'expliquer cet élan de sympathie envers elle. A croire que ces derniers mois, quoi qu'il ait pu se passer, ait été particulièrement bénéfique pour la belle brune.
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Une simple conversation. Cela n’engageait à absolument rien, quelques mots échangés et elles pourraient repartir chacune de leur côté, ni plus, ni moins. Après tout, la brune ne pouvait pas ranger Joanne dans la catégorie des étrangers. Même si elle jouait très bien la comédie, elle ne pouvait pas faire semblant de ne pas connaitre Joanne. Pas après tout ce qui s’était passé, pas après qu’elles aient aimé le même homme et avec la même intensité. Une pensée qui ne réconfortait absolument pas Hannah à cette seconde précise, qui se demandait si fixer la blonde était une bonne idée au final. Elle l’avait imaginée ailleurs, vraiment, la brune avait fait de son mieux pour ne pas se renseigner sur la vie du petit couple, les imaginant heureux et prêts à se marier et à passer à autre chose et à l’oublier. Peut-être que non. Son père lui avait brièvement parlé de la bataille que Jamie avait dû mener pour pouvoir voir son fils, elle avait prétendu ne pas écouter, prétendu seulement car elle s’était demandée si Joanne aussi voulait faire sortir le brun de sa vie. Peut-être pas. Après tout, la blonde avait toujours été plus clémente qu’elle dès que Jamie était concerné. Cette fois, Hannah ne pardonnerait pas; elle pouvait se rappeler avec une précision folle les derniers mots qu’il lui avait murmurés, la maudissant par le même coup, mettant fin à tout et tirant le rideau sur toutes les larmes et sur son coeur brisé. "Eh bien… pourquoi pas ?" finit par lâcher Hannah, après une profonde inspiration. Repenser à tout ça était douloureux, douloureux et particulièrement fatiguant et à cette seconde précise, pas de Saul pour lui adresser un sourire ou pour prendre sa main, non… La brune se contenta de porter une main à son cou et d’effleurer le collier qu’il lui avait offert. Le poids plus que léger des diamants suffit à rassurer la brune qui reprit la parole: "On a déjà établi que tu ne savais absolument pas tout d’Hannah Siede, j’aime penser que je pourrais encore te surprendre." Même Hannah pouvait apprendre de ses erreurs, même elle et elle retenait surtout qu’il ne serait pas facile de recoller les morceaux de son coeur après Jamie. Ce n’était pas encore fait et ce même si Saul lui donnait parfois l’impression d’être un peu moins cassée, elle savait qui lui restait encore pas mal de chemin à faire et ce sans le brun. Mais elle n’était plus la femme qui avait fait face à Joanne et qui lui avait affirmé qu’elle ne lui rendrait jamais la partie du coeur de Jamie qu’elle possédait, tout ça, ce n’était que du vent à présent, tout ça n’avait pas d’importance et ils s’étaient mutuellement tués à petit feu, voilà tout. Hannah apprenait encore à être Hannah, alors face à Joanne, elle ne se montrerait pas froide ou distance, pas de masque, pas de faux semblant. " J’ai repéré une peinture qui m’a rappelé un Van Gogh… ou alors c’est moi qui analyse beaucoup trop les oeuvres… ou qui passe trop de temps à rêvasser dessus au choix. " Elle jeta un coup d’oeil à la toile que Joanne observait, si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, Joanne était conservatrice dans un musée, il lui semblait bien l’avoir entendu parler de sa spécialité un jour. Normal qu’elle se sente un peu perdu face à tant d’art moderne. Hannah elle-même se retrouvait toujours perplexe devant une forme d’expression qu’elle ne comprenait pas, son domaine de prédilection restait la peinture, elle était capable de passer des heures à se demander pourquoi telle couleur ou telle nuance. " … Et pour tout te dire, j’ai changé. Enfin j’essaye. Je sais que je ne te dois pas d’explications mais…" Hannah n’avait pas pu s’empêcher de briser le silence. Ignorer Joanne lui paraissait encore plus étrange. Autant crever l’abcès, Joanne lui avait posé une question, elle aurait une réponse. Un peu désorganisée et brouillonne, mais une réponse tout de même. "L’année dernière m’a beaucoup épuisée. Aussi physiquement que moralement. Je lui en ai voulu, je pense que je t’en ai voulu mais d’une certaine manière… la personne à qui m’a le plus mise en colère… c’est bien moi-même." finit par avouer Hannah. Elle savait à quel point elle s’était montrée têtue, bornée et juste… égoïste. Tout ça pour quoi ? "Ce qui explique en parti pourquoi je l’ai envoyé sur les roses." Parce qu’être avec Jamie aurait signifié abandonner trop d’elle-même, et ça elle n’aurait pas pu. Sans compter le fait que malgré ses meilleurs efforts, il aurait toujours eu des sentiments pour Joanne, il aurait toujours été partagé. Au moins comme ça, la coupure était nette et Hannah savait qu’elle ne regarderait plus par dessus son épaule. Elle n’avait pas tout oublié d’un simple claquement de doigts, loin de là, elle se rappelait encore de beaucoup trop de choses pour son propre bien et elle savait très bien que les sentiments qu’elle avait eu pour lui ne partiraient pas comme ça. Elle l’avait aimé, une partie d’elle, même infime continuait de le faire, mais elle se savait meilleure loin de lui, savait que c’était avec une toute autre intensité que battait son coeur quand elle se réveillait dans les bras de Saul et ça… rien que pour ça elle acceptait d’avoir le coeur brisé une centaine de fois. "Mais encore une fois, je ne te dois pas d’explications."
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Joanne ne s'était pas remise de sa dernière rencontre avec le brun et chaque chose qui le concernait de près ou de loin la faisait souffrir. Comme Hannah, par exemple. Leur histoire, dont ils avaient été tous les trois acteurs, leur avait laissé des marques indélébiles, gravées dans leur chair et faisant ce qu'ils étaient devenus à ce jour. Vu comme Hannah était rayonnante, il n'était pas bien difficile de conclure qu'elle avait passé le cap. Ou du moins, elle dissimulait avec brio ses blessures. C'était une actrice, après tout. Mais il y avait forcément certains points sur lesquels elle ne pouvait pas mentir, n'est-ce pas ? Du moins, c'était ce que la petite blonde supposa lorsqu'elle vit Hannah frôler du bout des doigts le collier qu'elle avait autour de son cou. Un signe de nervosité, peut-être. Ou bien voulait-elle se rassurer en vérifiant bien que le bijou – qui devait valoir une véritable fortune – était toujours bien là. Mais Hannah ne se souciait guère de son argent, il était donc évident pour Joanne que le collier ait une valeur sentimentale pour la brune. Un fait particulièrement surprenant. Hannah avait raison, Joanne ne savait finalement peu d'elle. Son assurance et son sens de la répartie l'avait toujours impressionnée. Lorsqu'elle savait que Jamie l'appréciait, la jeune femme avait rapidement commencé à douter d'elle, à se demander pourquoi il l'aimait aussi elle. Avec le temps, Hannah était devenue comme un élément de comparaison et oui, il y avait bel et bien eu une jalousie naissante. Une émotion que Joanne se découvrait et qu'elle n'avait absolument pas su gérer. "Je n'ai pas eu vraiment l'occasion d'en savoir plus sur toi." rectifia-t-elle. Si elle aimait encore la surprendre, soit. Et Joanne, surprenait-elle Hannah ? Nerveuse au possible, la blonde commençait à jouer discrètement avec ses doigts, comme elle le faisait toujours. La brune allait d'un sujet à un autre, et se mit à parler des tableaux exposés dans cette galerie. "Je n'ai pas encore vu toutes les oeuvres, mais le fait que quelqu'un s'inspire exagérément de Van Gogh ne m'étonne pas vraiment. Je suppose que beaucoup d'artistes aimeraient être dotés de son génie." commenta-t-elle en levant les yeux vers Hannah. Bien qu'elle faisait l'effort à s'intéresser à toutes les périodes – ses études l'y avaient bien obligés –, Joanne comprenait beaucoup moins certains peintre à compter du XIXème siècle. Elle adorait le réalisme, mais lorsque les toiles frisaient avec l'abstrait, avec la venue du cubisme et du fauvisme. Concernant l'impressionnisme, cela était très artiste-dépendant. La conservatrice aurait pu aisément se lancer dans ce sujet et on aurait pu très facilement la perdre, mais elle préférait ne rien rajouter. A vrai, Hannah préférait même entrer dans le vif du sujet. Et bien qu'elle disait ne pas vouloir lui donner d'explications, elle se lançait dans un discours bref, mais qui en disait long. Joanne avait l'impression de sentir son coeur être compresser dans un étau lorsqu'Hannah fit allusion au brun qu'elles avaient en commun pendant un temps. Joanne se demandait si le fait qu'Hannah l'ai rejeté avait fait partie de l'équation lorsqu'il voulait revenir vers Joanne, mais cette question ne l'effleura qu'une fraction de seconde. Elle avait finit par comprendre qu'il n'y avait que ses sentiments et sa volonté de fonder une famille qui entrait en ligne de compte. "Pourtant, tu viens de m'en donner, des explications." dit-elle avec un faible sourire. Un rictus malgré tout assez triste. Il avait choisi Hannah, à l'époque. Joanne était assez émotive, encore plus à fleur de peau lorsqu'il s'agissait de penser ou de mentionner Jamie, de près ou de loin. Il n'était donc pas surprenant de deviner sa gorge serrée, ou ses iris bleus un peu plus brillants que d'habitude. "Je suis sincèrement heureuse pour toi, que tu aies pu passer à autre chose. Ca se voit. Tu as l'air... plus épanouie." souffla-t-elle ensuite, pensant ses mots. Contrairement à elle, qui ne faisait que du sur place, quoi qu'elle avait l'impression de faire aussi marche arrière. Elle avait tout ruiné et elle avait perdu. Joanne ne se voyait pas lui raconter sa vie, ses nouvelles mésaventures. Elle ne voyait pas l'utilité de se confier à ce sujet et Hannah n'en avait certainement rien à faire d'ailleurs. La brune ne voulait plus être mêlée à tout cela, elle l'avait fait comprendre un an auparavant. Joanne sentit soudainement son téléphone vibrer dans sa pochette. "Juste un instant." dit-elle à Hannah avant de décrocher. Suzie, la baby-sitter, ne trouvait pas un vêtement de rechange pour Daniel et Joanne lui indiqua ce qu'elle devait prendre. La blonde parlait à voix basse afin de ne pas perturber le silence de la galerie, et l'appel avait à peine durer une minute. "Pardon, c'était juste la baby-sitter." expliqua-t-elle en quelques mots. Même durant une simple soirée, comme celle-ci, son fils lui manquait. Elle avait toujours hâte de retourner à la maison, juste pour le voir dormir paisiblement avant de se coucher à son tour. "Je suppose que... l'année dernière n'a été facile pour personne." dit finalement Joanne, avec un brin d'hésitation. Ils avaient été plusieurs à en souffrir et les répercussions s'étaient décuplées et continuaient d'hanter chaque journée de la jeune femme. "J'aimerais être autant capable de me reprendre en main. De... d'arriver à faire mes preuves." Si ça avait été le cas, elle n'en serait certainement pas là. Ce n'est pas faute de continuer à essayer et à persévérer. Elle poursuivait sa psychothérapie en voyant Neil deux fois par semaine, elle avait retrouvé un emploi stable, une vie active. S'organiser n'était pas toujours ce qu'il y avait de plus facile pour elle, mais elle s'en sortait plutôt bien. La seule chose qui butait, c'était sa vie sentimentale, et dieu sait combien cette donnée était importante et primordiale dans la vie de la petite blonde.
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Hannah ne s'attendait pas vraiment à faire de telles confessions. À dire vrai, elle aurait du partir depuis longtemps et laisser la blonde faire son boulot. Peut-être qu'il n'était pas trop tard pour retrouver Andreas, lui tirer les oreilles, au propre comme au figuré et le raccompagner chez lui. Cela aurait été une bonne soirée dans tous les cas et Hannah pouvait repartir avec la conscience tranquille et apaisée. Sauf que c'était loin d'être le cas et plus la brune fixait Joanne et plus elle se disait que s'il y avait bien une personne dans cette ville qui méritait son honnêteté, c'était elle. Après tout, c'était bien Hannah qui s'était immiscée dans la vie parfaite de Joanne pour lui piquer l'homme de ses rêves. Le problème, au départ, venait avant tout d'elle et si elle avait pu remonter le temps, elle se serait tenue le plus loin possible de Jamie plutôt que de tout faire pour essayer d'être son amie. S'il y avait bien une chose qui avait été fausse, c'était ça. "Parler de moi n'est pas vraiment mon fort, mon colocataire du moment aimerait que je fasse des efforts mais... c'est beaucoup plus difficile que ce que les gens disent. Se confier je veux dire... " Elle eut un léger haussement d'épaules, Hannah se confiait rarement et elle accordait encore moins facilement sa confiance. Sa spécialité avait toujours été d'être distante ou de piétiner le coeur des gens, mais ça demandait une énergie qu'elle n'avait pas. Qu'elle n'avait plus depuis les dernières déclarations de Jamie et ceux qui l'avaient un jour traitée de reine de glace auraient bien été déroutés face au maigre sourire qu'elle offrait à la blonde. La vérité était bien là, cacher son coeur était bien trop fatiguant, Hannah ne comptait pas l'offrir au premier venu et elle n'allait certainement pas baisser sa garde plus facilement qu'avant, non, il ne s'agissait pas de ça. Ne plus être perpétuellement sur la défensive était déjà un bon début et cela expliquait le fait qu'elle soit en mesure d'avoir une conversation avec Joanne. Qui elle aurait probablement dû partir dans l'autre direction en voyant Hannah. Mais non, la blonde était toujours là, peut-être qu'elle était tout aussi détruite que la brune après tout, et elle lui offrit même quelques compliments. Sur son apparence qui plus est. Joanne Prescott, superficielle? Non, la conservatrice avait vraiment l'air sincère. "Oh ça ? Juste beaucoup de maquillage, pourquoi est-ce que tu crois que je ne sors qu'une fois qu'il n'y a plus de lumière naturelle ?" demanda Hannah avec un sourire certain sur le visage. Une sorte de drapeau blanc ? Il y avait eu suffisamment de disputes entre elles, assez d'insultes et de piques, la plupart de la part d'Hannah d'ailleurs. Changer était vraiment difficile, se dit alors la brune, l'ombre d'une excuse presque sur ses lèvres. Presque, pas le temps de les formuler que Joanne était déjà dérangée par son téléphone. Cela laissa quelques minutes supplémentaire à Hannah pour prendre une profonde inspiration et se dire que parler à Joanne n'était définitivement pas bizarre. Un peu, seulement un peu. Surtout quand on savait que techniquement, elle avait embrassé Saul. Un détail qu'Hannah avait rangé dans sa mémoire et s'était jurée d'oublier car ça n'avait pas d'importance, c'était bien avant que Saul et elle vivent sous le même toit et bien avant qu'ils essayent de construire quelque chose ... au milieu de son divorce et des choses qu'Hannah n'arrivait pas à dire. C'était tout aussi compliqué qu'avant mais au moins cette fois-ci Hannah était certaine que Saul ne voulait qu'elle. Peut-être que c'était ça que Joanne voyait et qui lui faisait dire qu'Hannah avait tourné la page. "... Je te l'ai déjà dit, tu devrais commencer par essayer de te tenir un peu plus droite, tu n'as vraiment pas besoin de lui crois-moi. Mais ce n'est que mon avis pas vrai ?" Car il n'y avait aucun doute là dessus, Joanne aimait Jamie d'une manière démesurée et beaucoup plus qu'Hannah n'aurait jamais pu le faire. Ça n'avait pas de sens, ce n'était pas logique... et après tout ce qui s'était passé récemment dans la vie d'Hannah, notamment le coup de fil désespéré que Saul lui avait passé à la Saint Valentin et leur dernière conversation sur le possible futur, elle comprenait. Elle comprenait comment et pourquoi Joanne en était arrivée là. "Comment va Daniel d'ailleurs ? Quel âge a t-il maintenant... Un an ?" demanda Hannah, changeant soudainement le ton de la conversation.
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Bien qu'elles avaient toutes les raisons de se fuir l'une de l'autre, les deux jeunes femmes semblaient vouloir l'une près de l'autre. Elles ne s'étaient pas vus depuis des mois entiers, de l'eau avait couler sous les ponts. Elles avaient certainement un peu de recul après tout ce qu'il s'était passé. Joanne avait l'impression que toutes ces aventures remontaient à une éternité. Malgré leur tempérament foncièrement différent, peut-être qu'elles auraient pu bien s'entendre. Mais tout avait mal tourné et Joanne peinait à cerner la relation qu'elle entretenait désormais avec la mannequin. Ni amie, ni ennemie, il n'y avait pas une case nominative pour Hannah Siede, mais il était certain qu'elle était bien la seule à l'occuper. La belle brune mentionnait un colocataire. Un colocataire du moment. Joanne devinait ce qu'elle sous-entendait par là, mais elle ne saurait dire s'il s'agissait d'une énième conquête éphémère. "Un colocataire ?" souleva-t-elle, un peu curieuse malgré tout. "Je trouve que le plus dur, c'est de se faire comprendre. Faire en sorte que son interlocuteur comprenne exactement notre pensée. Je trouve que c'est ce qu'il y a de plus dur, de tout retranscrire dans des mots parlés." ajouta-t-elle en baissant la tête. La petite blonde savait de quoi elle parlait, elle ne comptait plus le nombre de fois où elle ne parvenait pas à se faire comprendre, et ça la forçait quelque peu à se taire et à ne plus vouloir discuter de tout ce qui pouvait la tracasser. La seule avec qui elle s'essayait encore, c'était avec son psychologue, qui était doté d'une patience à toute épreuve. S'il y avait bien une chose qui n'avait toujours pas changé, c'était qu'Hannah impressionnait toujours autant la petite blonde. Malgré ses blessures, elle était d'une force et d'une assurance que Joanne n'avait pas. Cela la poussait à l'admiration. Elle sourit avec sympathie au commentaire que lançait la brune. "Même, je te trouve... particulièrement épanouie." répondit-elle toujours avec autant de sincérité. Ce n'était peut-être qu'une impression, mais Joanne la trouvait un peu différente. Mieux. Joanne était ensuite interrompue par l'appel de la baby-sitter qui gardait Daniel. L'échange n'avait pas bien durer longtemps mais elle s'en excusa tout de même auprès d'Hannah. Forcée d'admettre qu'elle stagnait depuis quelques temps, Joanne l'enviait d'avoir réussi à tourner la page. La belle brune disait qu'elle était tout à fait capable de pouvoir vivre sans lui. C'était étrange à quel point elle évitait de mentionner son prénom. Joanne avait toujours attaché une certainement importance aux opinions de son interlocutrice, malgré tout. Elle ignorait pourquoi ça la touchait tant, pourquoi elle prenait tant à coeur la quasi totalité de ses propos. Le plus étrange pour Joanne était le fait qu'elle n'avait pas entendu ces termes pour la première fois. Hassan les avait apparemment aussi dit à Jamie, qu'elle pouvait très bien s'en sortir seule. Joanne se mettait à douter, elle ignorait qui avait raison ou non en comprenant l'avis d'Hannah. Comment pouvait-elle le savoir ? "Qu'est-ce qui te fait penser ça ?" demanda-t-elle tout bas, franchement hésitante tout en jouant nerveusement avec ses doigts. Joanne ne se trouvait pas extraordinaire. Mêler vie active avec vie de mère célibataire n'avait rien de facile, mais elle s'adaptait tant bien que mal. "Quelque part, ton avis a toujours beaucoup compté, pour moi." admit-elle. Si le temps était aux confessions, autant que Joanne partage certains aveux avec celle avec qui tout s'opposait. La blonde était surprise qu'Hannah demande des nouvelles de son fils. Son intérêt pour lui la laissait perplexe, à moins que ce ne soit à nouveau un élan de sympathie. "Il aura dix-huit mois le mois prochain, oui." dit Joanne. Un an et demi, déjà. Joanne profitait de chaque jour avec son fils, mais le temps passait véritablement vite malgré tout. Elle avait peur de manquer des événements particuliers, des petits détails dont elle se souviendra toute sa vie. Mais celui qui en loupait définitivement le plus, c'était Jamie. Ca attristait beaucoup Joanne qu'il ne veuille pas le voir en ce moment, qu'il ne le peut tout simplement pas. Daniel était l'incarnation de tout ce qu'il aspirait depuis des mois. "Ca grandit vite, ces petites choses là." ajouta-t-elle avec un fin sourire. "On a à peine le temps de cligner des yeux qu'il se met déjà à marcher, à commencer à parler, à vouloir faire plein de choses seul." Mis à part les yeux, Joanne trouvait qu'il ressemblait énormément à Jamie. Ses cheveux, les sourires qu'il lui lançait, son adoration pour les animaux. La liste était encore bien longue. Comme toute maman qui se respecte, Joanne avait une photo de lui en fond d'écran, qu'elle changeait régulièrement. Elle déverrouilla son téléphone afin de le montrer à Hannah. "J'ai aussi droit aux premiers gros caprices, aux bêtises, et aux chutes à répétition, mais il s'en remet à chaque fois. Il est beaucoup plus téméraire que moi, c'est certain." racontait Joanne avec un petit rire. Mais apparemment, Daniel n'appréciait particulièrement pas sa mère voir froncer les sourcils. Joanne n'avait pas vraiment besoin d'élever la voix pour que le petit comprenne qu'il a fait une gaffe et qu'il fonde en larmes. Les deux jeunes femmes avaient certainement encore beaucoup de choses à se dire, à mettre à plat. Mais il semblerait qu'elles tentaient chacune de faire des efforts pour que tout aille au mieux. Comme un traité de paix qui se signait, bien que Joanne n'oubliait pas tout ce qui avait pu se passer. Difficile d'oublier après tout ce qui a pu se passer. "Les soirées mondaines sont remplacées par des soirées au fond de mon canapé avec une tisane ou un chocolat chaud devant un bon film dès que le petit est au lit, ce n'est pas plus mal. C'est pas un rythme facile à tenir tous les jours, parfois je me demande même comment j'y arrive, mais j'y arrive." ajouta-t-elle avec un sourire et un haussement des épaules. "Et toi, de ton côté ? Toujours dans le mannequinat, d'autres projets en tête ?" Ce n'était pas vraiment du small talk, Joanne s'y intéressait vraiment. Elle était malgré tout assez curieuse de son mode de vie à elle, des débouchés qu'elle pouvait avoir.
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Il lui faudrait bientôt un nouveau mot pour qualifier Joanne. Car elle n’était pas vraiment une étrangère, pas vraiment une connaissance et définitivement pas une amie. Hannah savait qu’elles n’allaient jamais tout s’avouer ou pleurer sur l’épaule de l’autre, jamais. Déjà, la brune préféré garder ses larmes pour elle-meme et pour le silence et ensuite, car il aurait été bien hypocrite de pleurer devant Joanne. Pleurer pour quoi d’ailleurs ? Elle faisait de son mieux pour mettre Jamie de coté, pas après pas, chaque jour était une petite victoire, en particulier quand elle ne ressentait pas le besoin de tirer une cigarette de son sac ou de se réfugier derrière un verre de whisky. Non pas que cela soit facile à faire. Si le manque se faisait ressentir de temps en temps, c’était souvent face aux autres qu’elle avait du mal à garder contenance. Face à la presse, elle ne savait plus si elle devait sourire ou leur donner exactement ce qu’il fallait par exemple, des mois en arrière, l’alcool l’aidait à ne voir que les flash mais maintenant elle voyait les mains avides de tout savoir d’elle qui tenait les appareils, elle entendait les cris incessants de son prénom, les cris de ceux qui ne cessaient de la bousculer pour obtenir le moindre scoop à son égard. Récemment, sa marque était mis sous les feux des projecteurs, quelques petits curieux ayant trouvé l’adresse des locaux dans le centre ville. Ça ne dérangeait pas Hannah mais elle comprenait bien qu’en buvant régulièrement, elle s’était épargnée de voir tout ça et de réaliser à quel point le jeu des caméras était stupide. Au moins à présent, elle pouvait se concentrer sur son travail. Et si elle n’avait pas mis son ancienne vie de coté, elle n’aurait jamais pu se lancer dans tout ça avec Rose, ou espéré un jour être en mesure de réconforter un homme comme Saul. Hannah apprenait encore, elle apprenait toujours et elle était contente de découvrir des nouvelles facettes d’elle-meme. Certaine que le temps arriverait à la rendre meilleure ou l’aider du moins à aller de l’avant. Une bataille de tous les jours et la brune ne comptait pas confier ça à Joanne, c’était un peu plus intime et un peu plus personnel, elle se contenta de lui adresser un regard triste et de souffler un simple: "Mon avis ne devrait pas compter Joanne je veux dire…" Elle avait été affreuse avec elle, Hannah avait été la pire version d’elle-meme, avec elle ou avec Jamie d’ailleurs, c’était bien pour ça qu’elle avait refusé son offre, elle se détestait quand elle était avec lui, détestait se savoir aussi faible et aussi soumise. Avec lui, elle n’était que l’ombre d’elle-meme et elle avait préféré être égoïste au possible. Cela lui réussissait bien et Hannah ne regrettait en rien son choix. Meme si elle avait encore ses preuves à faire dans le domaine de la mode, meme si Saul était toujours marié et qu’il lui faudrait s’armer de patience pour vraiment construire quelque chose avec lui… Elle vivait enfin dans la réalité, pas comme quand elle se disait être la meilleure amie de Jamie. "Je suis la femme qui t’a ri au nez pendant des mois tout ça pour te piquer l’homme de ta vie et mettre un bordel monstre dans ta vie…" Hannah n’avait jamais fui ses responsabilités, avait toujours répondu honnêtement aux questions de Joanne et ce meme quand la blonde lui avait demandé si elle et Jamie avaient fini par passer le cap et par finir dans le meme lit. "Je ne dis pas que j’en suis fière loin de là… mais voilà. Tu me donnes beaucoup trop d’importance. Tu devrais me détester." conclut la brune, une expression presque sereine sur le visage. L'opinion de Joanne n’importait pas dans le monde d’Hannah et elle ne comptait pas non plus formuler des excuses, cela aurait été tellement hypocrite, hypocrite de croire que de simples mots pouvaient tout effacer et rendre à Joanne ce qu’elle avait perdu. Non. Hannah était passée à autre chose, elle avait tourné la page sur ce chapitre de sa vie et tentait d’en écrire un nouveau. Joanne elle avait quelque chose sur lequel elle pouvait se concentrer: Daniel. La brune songea pendant un instant à sa dernière conversation avec son médecin et avec Saul et elle eut un légèrement pincement au coeur, un jour prochain pas vrai ? La vérité était qu’elle ne se sentait pas encore prête et que la perspective d’être enceinte la terrifiait encore un peu. "Hmm… On se demande bien de qui il tient ça pas vrai ?" dit finalement Hannah, se concentrant sur les mots de Joanne pour ne pas se laisser emporter par ses propres pensées. La conservatrice l’interrogea sur ses propres projets et la brune eut un maigre sourire. "Ma vie n’est pas si tranquille que ça, meme si j’aimerais me poser un de ces jours. Je jongle entre le théâtre et les nouveaux locaux de la marque de haute couture que j’essaye de lancer petit à petit…" Peut-être que Joanne en avait déjà entendu parler, après tout, elles évoluaient parfois dans les mêmes cercles de temps à autre et ce soir en était une belle preuve. "Comme la narcissique que je suis, ma marque porte mon nom mais je me suis dit…" Hannah marqua une pause avant de lancer un sourire mutin à Joanne, un sourire qu’elle connaissait déjà. " … Que ça serait marrant de voir des idiotes qui essayent d’être à la pointe de la mode tout faire pour porter une robe signée Hannah. … Tu vois ? Je n’ai pas tant changé que ça…. "
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A une époque, peut-être qu'elles auraient pu être amies. Peut-être que chacune aurait retrouvé des atouts qui plairaient dans l'autre et que ça aurait fonctionné. Quoi que Joanne ne savait pas vraiment ce qu'Hannah aurait pu apprécier en elle. La mannequin avait pratiquement tout pour elle. Parfois, les opposés s'attiraient, mais pas dans ce cas là. Depuis, elles avaient fait chacune leur chemin. Jamie les hantait un petit peu toutes les deux, mais Hannah ne voulait certainement pas le dire à Joanne. Cette dernière trouvait tout de même la brune particulièrement différente depuis leur dernière rencontre. Beaucoup de choses avaient tout de même du changer, plus qu'elle ne voudrait l'admettre. La belle brune souligna le fait que ses opinions ne devraient pas influencer Joanne en quoi que ce soit. Elle-même ignorait pourquoi elle accordait encore tant de crédits à cette femme. La mannequin admit qu'elle n'avait pas vraiment été correcte envers elle. Qu'elle avait été même infâme, en avouant qu'elle voulait effectivement s'approprier Jamie, ruiner la vie de la petite blonde. Ce n'était pas facile à entendre. Hannah avait été vicieuse, égoïste sans se soucier des dommages collatéraux. Joanne baissa la tête, se sentant bien stupide. Que pendant tout ce temps, elle croyait qu'elle délirait, qu'elle frôlait la paranoïa. A vrai dire, Jamie aussi le pensait. Il avait plus cru en Hannah qu'en Joanne durant cette période et c'était elle que l'on traitait de folle. "Et pourtant, tu n'as pas voulu de lui." marmonna-t-elle, la tête toujours bien basse. "Il est venu un moment où il ne voulait plus que toi, et tu ne le voulais plus." Une période où il disait que Joanne était tout de même son premier amour, la mère de son fils. Des titres honorifiques, rien plus. Il avait eu la judicieuse idée de lui annoncer tout cela lorsqu'elle était hospitalisée, à son réveil. Quelle mascarade, toute cette histoire. Jamie, Hassan, Hannah... Des triangles amoureux de partout. "Et dire que Jamie me prenait pour une folle à l'époque lorsque je lui disais que tu ne le voulais rien que pour toi. Que c'était de la jalousie excessive, de la paranoïa. Il m'a même demandée d'aller consulter un psy, pour ça, en grande partie." Il le lui avait demandé aussi d'y aller à cause de sa dépression. C'était un tout. Mais Hannah venait de le dire, tout ce que Joanne pensait, tout était vrai. "Et pourtant, non, Hannah, je ne te déteste pas." Pourtant la brune ne serait pas la seule à lui dire qu'elle avait toutes les raisons du monde de la détester. Mais ce n'était pas dans la nature de Joanne, de haïr une personne. Elle aurait très bien pu rejeté Hassan pour l'avoir éloigné de lui en divorçant –par amour–, ou être révulsée par Jamie par la violence dont il a fait preuve, la façon dont il ne voulait plus d'elle, mais finalement, plus tard, si. En revanche, lui devait la haïr désormais. Elle aurait très bien pu ne plus vouloir entendre parler de Saul non plus, et d'accuser entièrement Hannah avec tous ce qui avait pu se passer. Mais non. Ca la rendait profondément triste, elle était perdue, elle préférait se haïr plutôt que d'accuser quelqu'un d'autre. "Désolée de ne pas te donner cette satisfaction là." ironisa-t-elle alors, comme quoi Joanne en était encore capable. "Mais ce n'est pas comme si tu t'en souciais réellement, si ?" Parce qu'Hannah restait Hannah. Elle n'avait pas vraiment de pitié ou d'empathie pour qui que ce soit, tant qu'elle, elle s'en sortait bien. La brune semblait ensuite s'intéresser un peu à Daniel, mais elle ne tardait pas trop sur le sujet. Ce n'était peut-être que du small talk, au final, qu'elle ne s'y intéressait pas vraiment. Elle se montrait en revanche bien plus bavarde lorsqu'il s'agissait de discuter d'elle et de ses projets ambitieux. "J'ignorais que tu te lançais là-dedans." Mais ce n'était pas vraiment surprenant de sa part. Joanne ne suivait plus l'actualité de ce genre de choses. Les rumeurs, les couples qui se formaient, les scandales. Elle préférait rester loin de tout ceci pour le moment. "Est-ce que tu qualifieras toujours ces femmes d'idiotes le jour où elles se battront pour obtenir une de tes tenues ?" Le discours d'Hannah n'en était pas moins choquant. De là à nommer d'autres femmes désireuses de porter des robes haute couture d'idiotes était assez extrême. Mais c'était Hannah, et elle s'était toujours vue au dessus des autres. "Mais si, je pense que tu as quand même changé. Plus que tu ne voudrais le montrer, ou peut-être même l'admettre. Peut-être que même ça te réconforte, quelque part." La belle blonde releva enfin ses yeux vers Hannah. "Si tu n'avais pas tant changé que ça, comme tu le dis si bien, je pense que tu ne serais même pas venue me parler. Tu aurais fait comme si tu ne me connaissais pas. Parce que je te pose problème, pour on ne sait quelle raison. Il en est venu même un point où tu as voulu, comme tu viens de le dire, mettre un bordel monstre dans ma vie." Le ton de Joanne était calme, posé. Il n'était absolument pas accusateur ou gavé de reproche comme ça aurait pu l'être. "Alors si tu es venue vers moi ce soir, c'est soit parce que tu as plus changé que tu ne veuilles l'admettre, soit parce que tu attends quelque chose de moi, peut-être. Je n'en sais rien." Mais ce n'était certainement pas par gentillesse qu'Hannah était venue aborder la jeune femme. Joanne se demandait si elle s'était lancée là-dedans pour la passion de la mode, pour le prestige, pour se faire un nom dans ce domaine aussi, pour gagner encore plus d'argent qu'elle n'en gagne déjà, ou le tout cumulé. Joanne ne l'enviait pas vraiment, dans tous les cas. Ce n'était pas ce qu'elle recherchait, elle. Elle n'en avait rien à faire de la gloire, de l'argent ou de la reconnaissance. Le boulot de ses rêves, elle venait à peine de le trouver et elle comptait s'y accrocher jusqu'au bout. Après une pause, Joanne ajouta. "J'espère pour toi que tes projets fonctionneront comme tu le souhaites." Parce que Joanne n'avait jamais souhaité de mal à qui que ce soit, pas même à elle.
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Hannah haussa un sourcil lorsque Joanne affirma ne pas la détester. C'était tellement difficile d'y croire, de croire qu'elles avaient cette conversation, qu'il n'y avait pas de perdante, ni de gagnante. Pourtant, Hannah ne se sentait pas supérieure à la blonde qui se tenait à quelques mètres d'elle. Hannah n'avait absolument rien gagné et pire encore, elle avait dû renoncer à certains souvenirs pour pouvoir vivre correctement. Songer à Jamie était trop douloureux, son cerveau préférait prétendre qu'il s'agissait d'une autre vie. Et dans ce domaine, Hannah excellait, il y avait tellement de choses qu'elle avait jeté à la mer car c'était plus facile ainsi. La mort de sa mère, le départ précipité de Lawrence... et maintenant Jamie. Est-ce que cela était complètement injuste ? Oui totalement, car il n'y avait pas eu que des mauvais moments et des larmes, il y avait une raison qui faisait qu'ils avaient partagé les mêmes cigarettes pendant des mois, une raison qui les avaient poussé à chercher la compagnie de l'autre... Tant pis, la raison avait fini par s'effacer, écrasée sous les larmes et sous le mascara ruiné et elles se tenaient là, trop proches et trop loin, comme les deux survivantes d'une immense tragédie. "Une idiote reste une idiote, même quand elle porte du Valentino." ironisa Hannah, en réponse à la remarque de Joanne qui lui demandait si la brune allait toujours juger les gens avant même de les connaitre. Où était le divertissement sinon ? Où était l'intéret ? La brune finit cependant pas pousser un soupir, une envie soudaine d'une cigarette. Plus que tout, cette conversation l'épuisait, elle avait la sensation d'être revenue en arrière, comme si Joanne n'avait pas avancé, pas bougé. "Et pour répondre à toutes tes questions...." Hannah arrêta de faire semblant de contempler l'oeuvre qui était en face d'elle depuis quelques minutes et déclara: "... Ce n'était pas prévu Joanne." Elle marqua une pause avant d'ajouter: "Je n'ai jamais cherché à te faire du mal même si j'ai longtemps prétendu le contraire. Je sais que je t'ai blessée par mes choix et par mes actions mais ... c'est parce que tu étais là. Je n'ai jamais cherché à te faire du mal intentionnellement, une partie de moi savait qu'il reviendrait toujours vers toi." Quand Hannah lui avait dit de choisir, c'était tout simplement parce qu'elle était désespérée, à bout, étrangère de son propre coeur et pas en mesure de passer à autre chose. Elle n'était pas fière d'elle non, mais il n'avait jamais été question de Joanne, ou encore de Saul qui avait su lui apporter des conseils avisés, non, il avait toujours été question d'elle et Jamie. Ce n'était pas de sa faute si le brun avait joué sur les deux tableaux pendant près d'un an. Pas non plus sa faute s'il avait usé et abusé d'elles pendant tout ce temps. "Et j'ai failli dire oui." confia Hannah. Si Joanne voulait la vérité, la terrible et affreuse vérité, elle l'aurait, jusqu'au bout, sans aucune interruption cette fois-ci. "J'aurais pu dire oui et tout accepter et même devenir Mrs Keynes et me prêter au jeu et toutes ces conneries s'il me l'avait demandé. J'aurais pu dire oui. Mais je n'ai pas pu." Car ce n'était pas ce qui s'était passé et peu importe le choix de Jamie, peu importe Jamie, Hannah avait été incapable de s'offrir à lui comme ça, incapable de renoncer à tout pour l'avoir. "Si au début c'était un simple jeu c'est devenu plus sérieux au moment où Jamie et moi nous nous sommes embrassés, ça a pris une toute autre tournure quand je lui avoué mes sentiments." La brune n'était pas une femme qui aimait à la légère ou de manière éphémère non. Elle ne faisait jamais dans la demi-mesure et elle savait que plus rien n'était pareil désormais. Qu'est-ce que Saul voyait quand il la fixait ? Peut-être qu'il voyait tout ça et qu'il restait encore à ses côtés. "Mais j'ai fini par dire non. Pas parce que je voulais gagner, ou le voir courber l'échine..." Elle avait encore les mots de Jamie en mémoire, alors qu'il l'avait maudite il y a des mois de cela. "Non parce que j'aime penser qu'il y une meilleure version de moi-même quelque part et quelqu'un qui n'aimera que moi. Et ça n'était pas Jamie. Il le sait dans le fond, c'est juste qu'il n'a jamais été doué pour dire au revoir et qu'il fallait que la coupure soit nette, il fallait qu'il me déteste pour que je sois en mesure de continuer Joanne, ni plus, ni moins." Parce que comme ça il n'y avait pas de et si ? Il n'y avait pas de après. Elle avait tout simplement disparu dans la distance à la recherche de quelque chose de mieux.
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Les deux jeunes femmes ne vivaient décidément pas dans le même monde. La façon dont Hannah dénigrait déjà ses futures clientes était exacerbée. Elle n'y voyait pas d'autres intérêt et c'était un point que Joanne ne comprenait pas. Elle préférait se passer de tout comment parce qu'elles n'avaient pas la même vision des choses. La belle brune poussa un soupir qui en disait long. Elle semblait las de cette conversation. Joanne peinait effectivement à avancer. Il semblerait qu'être en présence d'une âme de glace la figeait dans le temps. Elle s'était toujours questionnée sur de nombreuses, elle ne comptait les questions pour lesquelles elle attendait toujours des réponses. Et oui, pour elle, ça la pesait, et ça l'empêchait d'avancer. Elle avait besoin de savoir certaines choses, de connaître la vérité, le pourquoi du comment. Un phénomène qui s'était certainement décuplé à cause de son divorce pour lequel elle n'avait pas eu d'explications le moment venu. Même si ça ne la faisait pas sentir mieux de savoir. A entendre Hannah, Joanne n'était finalement qu'un dommage collatéral. Elle n'avait pas fait exprès, ce n'était pas son but premier. Elle avait l'intention d'accepter, elle aurait pu, mais elle ne l'avait pas fait, alors persuadée que Jamie aurait toujours des sentiments pour la belle blonde. "Je pense que ce n'est plus vraiment le cas, à l'heure actuelle. Qu'il revienne toujours vers moi, je veux dire." dit Joanne avec un sourire bien triste. Mais il ne s'agissait pas que de ça, apparemment. Hannah avait poussé sa réflexion très loin et malgré des principes qui dépassaient Joanne, elle voulait avant tout penser à elle plutôt que de laisser parler son coeur. Parce qu'il était évident qu'elle aimait aussi Jamie. Peut-être qu'elle avait toujours un peu de sentiments pour lui, juste là, dans un coin de son coeur. "Qu'est-ce qui t'a fait changé d'avis ?" lui demanda-t-elle alors, la gorge bien serrée. C'était toujours particulièrement difficile pour elle de mentionner Jamie. Ca le sera toujours. "Si tu ne voulais pas gagner, si tu ne voulais pas le voir à tes genoux, alors qu'il aurait été prêt à faire absolument tout pour toi..." La jeune femme le savait mieux que quiconque, ce dont il était capable de faire uniquement par amour. "Tu as rencontré cette personne qui n'aime et n'aimera que toi ?" Si elle avait renoncé à Jamie aussi abruptement, la réponse devait certainement être positive, sinon elle serait avec Jamie à l'heure actuelle. Joanne ignorait si elle s'était trouvé quelqu'un ou non. A vrai dire, elle ne suivait plus vraiment l'actualité ces derniers temps, encore moins celle de la crème de Brisbane, encore moins les nouvelles d'Hannah. La blonde avait bien d'autres choses à penser, bien d'autres problèmes à régler pour songer à cela. Elle devait s'occuper de Daniel, aller au boulot, gérer sa maison, ses chiens. "Jamie avait... fait la même chose avec moi, comme tu as fait pour lui. Enfin, je crois." reprit-elle avec de longues minutes bien silencieuses. Elle jouait nerveusement avec ses doigts, les yeux bien bas. "Il avait pendant plusieurs mois un... comportement bizarre avec moi. Il tenait des propos vraiment méchants, voire même dégradants." Et après ça, il avait changé et semblait être bien plus enclin à se rapprocher d'elle, à renouer. "J'ai pris beaucoup de temps à comprendre que...qu'il voulait faire comme toi. Parce que mon ex-mari lui aurait dit que je pourrais apparemment très bien me débrouiller, que je vivrai bien mieux sans lui." Joanne n'avait pas encore pris le temps d'en discuter à Hassan pour le moment. "Il semblerait que tout le monde soit d'accord sur ce point." dit-elle en essuyant rapidement une larme qui s'était écoulée le long de sa joue. Hassan, Hannah, Jamie pendant un temps... Qui d'autre ? "Mais ça n'a plus vraiment d'importance désormais, il veut que je l'oublie. On ne peut rien lui reprocher parce que je lui ai aussi fait énormément de mal." Son expression laissait largement deviner qu'elle n'en était pas fière, qu'elle n'aurait jamais souhaité le faire souffrir autant. "Il n'a pas accepté le fait que je sois amoureuse de deux hommes, le deuxième étant mon ex-mari." En soi, c'était assez ironique. "La coupure a été nette." Elle reprenait les propos d'Hannah, parce qu'en soi, c'était vrai. Il avait posé une question, elle lui avait répondu. Un mot, trois lettres, rien de plus. "J'essaie de ne pas trop y penser, tu sais. La vie continue. Je suis venue une fois chez pour lui dire que... Je voulais l'aider à aller mieux, que je voulais réparer mes erreurs... Mais il n'en veut pas. Il ne veut plus voir Daniel non plus. Je peux comprendre, mais... J'aurais aimé pouvoir faire quelque chose." Elle ne cherchait pas à se faire pardonner, loin de là. "Je compte toujours l'aider, mais il a besoin de temps. Du moins, suffisamment pour qu'il puisse tolérer la simple idée que nous habitons dans la même ville et que nous respirons le même air." Ce qui, en soi, allait certainement déjà prendre quelques mois.
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Leur vie respective n'était pas de tout repos. Hannah le réalisait à présent, même Joanne qui lui avait rabâché à l'époque vouloir une vie simple avec Jamie n'en avait pas. Hannah l'avait pourtant prévenue, pas de vie simple aux côtés d'un Lord. Ce n'était tout simplement pas compatible. Mais même en dehors de ça, il y avait toujours quelque chose, n'est-ce pas ? La brune l'écoutait avec un détachement certain, se demandant pourquoi et comment Jamie et Joanne ne s'étaient pas remis ensemble. Ça ne la concernait plus vraiment, elle n'était plus celle qui était venue semer le doute dans le coeur de Jamie, il la détestait probablement à vie et comme Hannah l'avait dit il y a quelques minutes de cela... elle pouvait vivre avec ça. Elle acceptait sa rancoeur sans problème, cela se mêlait bien à ses propres regrets et à sa propre amertume. Joanne lui fit un récit d'une vie qu'Hannah ne connaissait pas vraiment dans le fond, la sienne. Pourquoi la soudaine confession ? La brune n'en savait rien, mais elles en étaient là aujourd'hui. Peut-être que l'une comme l'autre, elles avaient besoin de cette conversation. Besoin de vider leur sac pour pouvoir avancer correctement. "C'est ironique tu ne trouves pas ? Tu ne pouvais pas accepter le fait que son coeur soit partagé entre toi et moi et maintenant ça..." commenta simplement la brune, haussant les épaules. Parce que tout avait fini par se répéter et la brune aurait presque pu en rire, savoir que c'était Jamie qui se retrouvait sur la touche et non Joanne à présent. Ils avaient une bien drôle façon de s'aimer, pas de doute là dessus. Mais ça n'expliquait toujours pas pourquoi Joanne lui racontait tout ça. Cherchait-elle une épaule sur laquelle pleurer ? Qu'Hannah se montre un minimum clémente et lui donne quelques bons conseils pour récupérer Jamie ? L'un comme l'autre, tout cela laissait la Siede particulièrement blasée, et elle se contenta de fouiller dans son sac pour en sortir ses lunettes et les mettre sur son nez, histoire d'observer une autre oeuvre de plus près. "Je n'ai pas les réponses que tu cherches Joanne, vraiment pas, j'essaye juste d'aller de l'avant." dit tout simplement Hannah. Elle n'était pas mieux lotie que la blonde, non loin de là, elle avait toujours ses moments de doute, toujours les quelques instants où elle se disait que tout ça n'en valait pas la peine et qu'elle ferait mieux de juste attraper une bouteille de gin et de se résigner. Hannah n'était pas mieux qu'elle non, elle essayait juste de s'en sortir. "On m'a fait récemment comprendre que je valais mieux que tout ça et que les choses pouvaient très bien se finir pour moi." Les mots de Saul, pas les siens, non, Hannah était une grande fan du dramatique et de la déprime. Une princesse, selon les mots de certains. Mais la vie ne marchait pas comme ça, il y avait un après la fin heureuse, elle devait toujours se réveiller, essuyer son mascara et continuer. Jamie n'avait pas su comprendre que tout ça l'usait profondément et qu'elle avait besoin de savoir s'il avait besoin d'elle ou pas, il l'avait compris trop tard. Saul n'avait jeté qu'un coup d'oeil à sa personne pour comprendre à quel point elle était blessée. Et ce n'était pas au metteur en scène de la remettre sur ses deux pieds non, Hannah le savait, lui avait déjà dit, mais tant qu'il était dans son sillage les choses seraient un peu moins bancale, ni plus ni moins. "Je ne sais pas si c'est le bon, je ne sais pas si on est juste censé finir avec une seule personne dans sa vie mais... quand Saul me regarde j'ai l'impression d'être un peu moins cassée et de pouvoir être quelqu'un de bien." Hannah refusait de mettre plus de pression sur les épaules de Saul, si elle devait aller mieux, ça serait pour elle et pour personne d'autre, si Saul voulait bien d'elle, alors tant mieux, c'était tout ce qu'elle pouvait demander. "Même si ce n'est que temporaire, même si je ne finis pas ma vie avec lui, j'aurais eu au moins ça... et ça en vaut la peine." Car même si Saul était toujours marié, et qu'elle se remettait toujours, ils avaient au moins quelque chose de réel. Quelque chose de plus concret qu'Hannah n'avait jamais eu, ils ne se cachaient pas des problèmes et le brun savait écouter comme personne et plus que tout, il respectait ses propres limites. Alors oui, quand Hannah voyait un sourire se dessiner sur le visage de Saul à cause de quelque chose qu'elle avait fait ou dit, quand elle sentait le souffle de ce dernier dans son cou parce qu'il avait enfoui sa tête juste là histoire de fuir le reste du monde... Elle se disait qu'elle avait fait quelque chose de bien. Mais Hannah divaguait et elle finit par se reprendre, se tournant de nouveau vers Joanne. "Je vis avec beaucoup de regrets mais dans un sens je n'oublierai pas les bons moments que j'ai passé avec Jamie ... mais la vie continue, je ne pense pas que se focaliser sur un mauvais moment soit la bonne solution. Parce que le temps finit toujours par passer par là, qu'on le veuille ou non..." murmura Hannah, un maigre sourire sur les lèvres. "Fais en ce que tu en veux... je devrais suivre mes propres conseils plus souvent, ma vie serait plus simple."
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Il y avait certainement quelques points que Joanne pouvait envier à Hannah, mais son rythme de vie n'en faisait certainement pas partie. Bien qu'elle avait toujours apprécié accompagner Jamie durant les galas et autres soirées mondaines, elle n'y était jamais vraiment à l'aise. Ce n'était pas son monde. C'était celui de Jamie, d'Hannah... Le petite blonde se demandait quelle mouche l'avait piquée en venant à se confier à elle. Elles ne se devaient absolument rien, elles devraient même plutôt se contenter de rester éloignée de l'une l'autre, car ensemble, cela ne faisait pas bon ménage. Elles en avaient eu la preuve et il semblerait qu'il n'y avait qu' Hannah pour savoir en profiter comme il se doit, bien qu'elle venait de reconnaître qu'elle en avait perdu des plumes et qu'il semblerait qu'elle avait renoncé à ce type de vie là. Non, la mannequin laissait comprendre qu'elle voulait être plus posée, construire je-ne-sais-quoi, se trouver de nouveaux buts et de nouveaux centre d'intérêts. Tant mieux pour elle, se disait Joanne. Tant mieux si elle trouvait la situation ironique, si ça la faisait rire, parce que ce n'était pas le cas de la petite blonde. Celle-ci esquissait un vague sourire, par simple principe. Mais elle continuait malgré tout de parler d'elle. Hannah préférait se focaliser sur elle-même, c'était tout à son honneur de prendre soin d'elle. Joanne gardait le regard bien bas. A vrai dire, elle serrait même ses dents pour contrôler cette tristesse qui était enchaînée avec elle depuis des mois, fidèle compagne d'une dépression dont elle avait pensé à voir le bout. Joanne ne saurait dire si elle avait raison ou si elle se voilait tout simple la face. Quoi qu'il en soit, ce bagage semblait de plus en plus lourd à porter. Hannah semblait avoir besoin d'avoir plus d'estime, enfin plus qu'elle n'en avait déjà, et on avait dit les mots qu'elle voulait apparemment entendre. "Saul ? Saul Masterson ?" demanda subitement Joanne, plus que surprise, en fixant son interlocutrice. Au simple regard d'Hannah, elle comprit rapidement qu'elles parlaient bel et bien de la même personne et la blonde peinait à dissimuler sa stupéfaction. Le rire qui s'échappa légèrement de sa bouche était avant tout nerveux, affreusement gêné. "Le monde est petit." souffla-t-elle en secouant la tête. Saul venait à peine de sortir de ses relations compliquées, d'ailleurs elle ignorait si cette histoire était réglée, où il en était, et elle ne cherchait pas vraiment à le savoir. "Je trouve qu'elle est plutôt là, l'ironie. Des destins liés, je suppose." reprit Joanne tout bas, d'un ton étant bien loin d'être accusateur. Mais quoi qu'il en soi, il fréquentait déjà une autre femme en en laissant deux derrière lui ? Joanne était dans l'incompréhension le plus total. A moins qu'Hannah ait pu lui apporter le réconfort dont il avait pu avoir besoin. Mais qu'en était-il de ses enfants ? Elle les avait vu quelques fois avec, lorsqu'elle vivait encore avec Jamie à Logan City. Joanne se sentit alors affreusement mal. Certes, elle était loin d'être toute blanche, elle était la première à avoir blessée Jamie. Mais former un couple avec celui qui a ruiné sa réputation et celle qui lui avait aussi briser le coeur alors qu'il était à ses pieds ? Joanne avait parfois l'esprit suffisamment tordu pour penser que ce genre de choses puisse être totalement prémédités. Bien que Joanne avait compris son geste, d'avoir dénoncé Jamie, il fallait reconnaître qu'elle avait du mal à lui pardonner. Certes il avait recueilli Joanne dans un état de détresse, elle l'avait supplié de n'en parler à personne mais il l'avait fait. Elle n'avait jamais aimé avoir de la rancoeur, mais, pour le coup, quelque chose ne passait pas. Quelque chose ne lui semblait pas normal et cela la contrariait au possible. Jamais elle ne se pensait meilleure qu'Hannah, ou que lui, loin de là. Mais ça ne tournait pas rond. Joanne se gardait de tout commentaire. Elle se demandait si Hannah savait qu'il était à l'origine d'un bon nombre des soucis de Jamie. S'il était entièrement sincère avec elle. Voilà qu'elle aimait un homme qui avait été aussi capable un jour d'aimer deux femmes, à croire qu'Hannah aimait ce genre de personnes. "S'il ne s'agissait vraiment que d'un seul mauvais moment." soupira-t-elle. S'il n'y avait que ça. Entre la séparation avec Jamie et tous les événements qui en suivent, le décès de sa grand-mère, sa relation avec Hassan qu était plus que complexe, sa démission de la fondation, la rupture prématurée de son contrat dans le musée dans lequel elle travaillait avant et les petites galères quotidiennes... Tout en gardant la tête bien hors de l'eau parce qu'elle doit prendre soin de son fils. "Je suis très sincèrement heureuse pour toi si tu parviens à suivre tes conseils, si ta vie te semble meilleure, plus simple, que tu aies meilleure conscience ou que tu sois ravie de tes projets et que malgré tes doutes, tu parviennes à faire de belles choses. Vraiment." dit Joanne, la voix bien tremblante. Elle pensait chacun de ses mots. "Et dieu sait que j'aimerais aussi faire en sorte que tout se règle en un claquement de doigt. Mais je ne peux, Hannah. J'en suis incapable. Du moins, pour l'instant, et j'ose espérer que j'y parviendrai un jour." dit-elle. "Qu'on ne vienne pas me dire que seul le temps guérit les blessures parce que je suis bien l'exception à la règle. Ou alors ça prend énormément de temps. Et rien que ça, j'y travaille depuis presque un an mon psy." Joanne n'était au fond pas vraiment fière de dire qu'elle suivait une psychothérapie mais elle craignait que l'on vienne à croire qu'elle ne faisait que s'apitoyer sur son sort. C'était bien vrai pendant un temps et se lancer dans cette thérapie n'était de base pas facile à accepter. Au fil des mois, elle avait compris qu'elle avait besoin de parler, d'exprimer absolument tout ce qui pouvait se loger dans sa tête, et dieu sait tout ce qu'elle avait à raconter encore à l'heure actuelle. "Alors... peut-être que tes conseils me seront utiles dans quelques mois, peut-être des années, je n'en sais rien. Mais à l'heure actuelle, je peux pas." Hannah n'avait aussi pas idée de l'ampleur de la culpabilité de son interlocutrice. Elle n'était absolument pas fière de tout cela et Hannah s'en ficherait certainement. Ce n'était pas comme si elle montrait un vif intérêt pour Joanne. "J'ai mon fils... et mon boulot. C'est tout ce qui importe. Qu'il grandisse bien, qu'il soit heureux, épanoui, et c'est ce qu'il y a de plus important pour moi." dit-elle avec sourire sincère. Elle avait tendance à s'oublier, ça ne l'avait jamais gêné. Joanne marquait une petite pause, le temps de prendre un peu de contenance à nouveau. "C'est agréable, pas vrai ? D'avoir quelqu'un qui puisse nous aimer si fort malgré... malgré tout, et de pouvoir le lui donner en retour. Qu'il fasse ressortir le meilleur de nous, leur montrer ce qu'il y a de plus beau en lui." Un beau sourire étira les lèvres en se rappelant ces moments là, tous ces instants qui semblaient peut-être simples, mais qui comptaient plus que tout autre chose. "Une fois qu'on a connu ça, on ne veut plus vraiment s'en passer. Et on ne peut plus s'en passer." C'était devenu quelque chose de vital pour Joanne, en tout cas. "Mais quoi qu'il en soit, que ce soit avec lui, ou avec quelqu'un d'autre, j'espère que tu continueras à connaître toutes ces sensations là." dit-elle avec un sourire sincère, en regardant Hannah.
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Hannah se retrouva à hocher la tête silencieusement quand Joanne lui demanda s'il s'agissait du même Saul Masterson. Il n'y en avait pas deux dans Brisbane et la brune passa également sous silence le fait qu'elle savait que les deux s'étaient embrassés. Comme elle avait dit à Saul, ça n'avait pas vraiment d'importance, ça faisait parti du passé, elle avait apprécié son honnêteté sur le moment, avait juré qu'elle s'efforcerait de faire pareil à l'avenir... mais elle n'allait certainement pas le lui reprocher ou l'accuser. Saul était Saul et il était beaucoup plus vieux qu'elle dans un premier temps, alors oui, il avait vécu beaucoup plus qu'elle, c'était à Hannah de décider si elle pouvait accepter tout ça ou non. Et la mannequin estimait avoir des bagages beaucoup plus lourds que ceux de Saul alors elle se voyait mal lui faire des reproches. Non, elle n'était pas enchantée, à croire qu'elle et Joanne allaient constamment jeter leur dévolu sur le même type d'hommes... Mais ce n'était pas une fatalité qu'Hannah acceptait facilement, elle voulait même s'en défaire si elle était honnête avec elle. "Trop petit si tu veux mon avis, parfois, j'ai l'impression d'étouffer." finit par lâcher Hannah, son discours en parfait contraste avec celui de Joanne. Hannah était une personne particulièrement pessimiste, et elle ne s'en était jamais cachée, ce n'était pas vraiment son genre de donner des discours plein de bons sentiments ou d'aller de l'avant. Non, ça n'était venu que récemment, la brune avait réalisé qu'elle avait stagné pendant les cinq dernières années, se comportant encore et toujours comme si elle avait 20 ans. Passant d'un homme à un autre, comme si cela n'avait pas vraiment d'importance, mais cela en avait, Hannah n'était plus la même et il avait fallu qu'elle se retrouve avec le coeur brisé, une nouvelle fois, pour pouvoir le réaliser. Peu importe ce qui se passait désormais, elle n'avait pas l'intention de retourner en arrière, que ses jours soient avec Saul ou pas d'ailleurs. La brune se demandait toujours ce qu'il pouvait bien lui trouver, et pourtant, Hannah était la reine du narcissisme et des faux semblants, ce n'était donc pas son genre de douter d'elle-même. Pas vraiment, c'était juste que dans le cas de Saul, elle avait vraiment besoin de savoir, et ce même si elle était consciente qu'elle n'obtiendrait jamais de véritables réponses. Aux derniers mots de Joanne, Hannah finit par retirer sa paire de lunettes et la ranger dans son sac, si seulement les choses étaient aussi faciles, parfois elle aurait voulu, elle aurait voulu vivre dans cette espèce de réalité altérée et parfaite dans laquelle vivait Joanne, les choses semblaient plus simples ainsi. "Hmm... ce n'est pas aussi simple que ça, je me connais, j'ai un don particulier en matière de relation foireuse et casser les hommes bien c'est ma spécialité alors..." Elles savaient toutes les deux que beaucoup des mauvaises habitudes de Jamie venait d'elle, elle qui s'était contentée d'un sourire avant de mettre une cigarette entre les lèvres du brun, un verre entre ses mains, parce que c'était ce qui était attendu d'eux. Dans un sens, Hannah avait créé un monstre, et il était trop tard pour faire marche arrière à présent. "Alors on verra." conclut simplement Hannah. Elle offrit un dernier sourire à Joanne avant de vérifier l'heure sur son téléphone portable. Il se faisait tard et elle était certaine à 99% qu'Andreas n'était plus là, le pianiste ayant probablement filé avec ce fameux serveur. Alors autant partir aussi, mine de rien, cette conversation l'avait épuisée. "Je ne peux que te souhaiter bonne chance pour tous tes projets et... dis bonjour à Daniel de ma part." Hannah s'apprêtait à faire demi-tour et à s'éloigner dans un claquement de talons, comme elle savait si bien le faire, quand elle finit par changer d'avis et faire volte-face, son regard noisette rencontrant le bleu beaucoup plus clair de Joanne. "Au fait..." Un instant de silence finit par passer avant qu'Hannah déclare tout simplement. "... Je n'ai pas changé de numéro de téléphone... si tu vois une autre oeuvre d'art intéressante... " La brune ne termina pas sa phrase, volontairement d'ailleurs, n'indiquant pas à Joanne la marche à suivre. L'offre était juste sur la table, c'était à la blonde de décider ce qu'elle voulait en faire. "Bonne soirée." lança finalement Hannah, adressant un clin d'oeil à Joanne et en resserrant son sac sur son épaule.
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