Je prends mon temps sur cette dernière clope, les basses raisonnant jusqu’à l’extérieur. Un vendredi soir comme les autres, le club grouille de monde, de centaines d’hommes venus se rincer l’œil sur de jolies courbes. La plupart m’appartiennent, ondulant pour moi toute la nuit afin de me rapporter gros, très gros. C’est un de mes plus gros marché : le sexe. Même le typique père de famille finissant sa semaine est facile à corrompre : une paire de fesses, deux tétons qui remuent et il est enclin à me donner toute sa thune pour quelques minutes de plus. Elle est là, sur le podium central, tirant une dernière bouffée de nicotine, je jette un regard à la danseuse qui s’éloigne. Après avoir tout fumé jusqu’au filtre, je laisse tomber la clope dans la flaque d’eau à mes pieds. « Elle », c’est Aisling, la petite lèche-cul de Lou, la figure d’érotisme qui m’a jadis rapporté une certaine somme. A ma sortie de taule, il y a quelques mois, la petite garce s’est envolée avec son amie. Comme c’est mignon d’oser imaginer que je ne la retrouverais jamais. Surtout que travailler dans un club qui vit grâce à mon influence, c’est une putain de mauvaise couverture. Trop jeune pour comprendre ça. Par un mouvement contrôlé, j’ôte la capuche qui me protège de la pluie et emboite le pas de celle qui me guidera jusqu’à la malheureuse. Je suis moi-même suivi par deux malabars, prolongements de mes bras, ceux qui font le sale boulot à ma place lorsque c’est nécessaire. Parmi la foule et les néons criards, je me fraie un chemin et lorsque mon objectif est en vue, je donne une claque sur le derrière rebondit de ma danseuse pour la prier de retourner à ses occupations. Elle glousse alors et disparait entre les corps ruisselant de transpiration des clients en rut. Je reste un instant regarder Aisling se trémousser, se déhancher pour le plaisir des yeux. Elle est bonne, elle est très bonne même dans ce qu’elle fait et son petit minois de poupée y est pour quelques chose. Ça me ferait chier de devoir mettre fin à sa vie alors qu’elle pourrait faire tellement d’autres choses, que je pourrais lui ouvrir tellement d’autres portes. Elle finira par entendre raison, je ne lui laisserais pas le choix. Je fais signe à mes acolytes d’interrompre son show et de lui trouver immédiatement une remplaçante. Malheureusement pour elle, ils ne font pas dans la dentelle et elle s’en rendra vite compte. Pendant ce temps, je prends la direction d’une des salles privatives au fond du club. Je prends place dans un des fauteuils en daim rouge et m’allume une seconde clope. La pièce est éclairée de façon tamisée et trouve son intimité par un simple rideau très épais, rouge lui aussi. Tout pour passer un agréable moment en charmante compagnie mais ce n’est pas pour ça que je suis venu ce soir. Quelques courtes minutes défilèrent avant de voir le carré plongeant de la demoiselle faire son apparition, les bras pris aux pièges dans les énormes mains des deux princes charmants. J’observe qu’ils ne lui ont pas même laissé le temps de vêtir une tenue plus … Décente. Ils la déposent alors dans un fauteuil presque en face de moi avec plus ou moins de délicatesse. D’un signe de tête, ils comprennent que leur place est maintenant de l’autre côté du rideau et ils me laissent seul avec Aisling. Un silence s’installe, silence que j’aime laissé durer en déposant quelques cendres dans le cendrier qui se trouve sur la minuscule table. J’y dépose ma clope qui se consume encore avant d’ancrer mes coudes sur mes cuisses et d’enfuir mon visage dans mes mains. C’est dur à admettre mais l’affront de Lou a terriblement affecté ma patience et mon empathie. Je rassemble mes forces pour ne pas exploser tout de suite et pousse un long soupir avant de relever mon visage vers la jeune femme qui est tapie au fond de son fauteuil. J’aurais préféré que nos retrouvailles se fasse en d’autres circonstances, tu sais ? Me redressant sur le dossier, je ne lui laisse pas le temps de répondre avant d’enchaîner, mais tu ne m’as pas laissé le choix. Ma voix est neutre et mon visage ne laisse paraitre aucune émotion, bien caché derrière ma barbe. Doucement, je tends un bras vers elle, effleurant son épaule nue du bout de mes doigts, pourquoi tu me fuis princesse ? Mon ton est à présent faussement réconfortant, presque compréhensif, tu sais que c’est impossible. Mes doigts glissent toujours sur sa peau nue, doucement, comme une simple caresse et mes yeux ne la quittent pas. Elle est fragile ainsi et ça me fait presque pitié alors j’essaie d’être pour elle l’image de l’autorité et de la sécurité. Mais la soif de vengeance bout encore en moi.
AVENGEDINCHAINS
Aisling Hayes
les fleurs du mal
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
Ce soir, il pleut des cordes sur Brisbane. Et Aisling, ça la rend pas mal mélancolique tellement ça lui rappelle les rues grises de Belfast et son enfance volée par le conflit Nord Irlandais. En temps normal, elle aurait pris un ou deux valium avec une bonne gorgée de vodka pour étouffer tout ça et tenir les souvenirs à distance. Mais elle a promis à Sid de plus recommencer. Et elle se l’est promis à elle-même avant tout. Faut pas craquer, faut pas craquer, faut pas craquer !, elle se répète avec autant de conviction qu’elle peut puiser dans les vestiges de son âme brisée. Ça fait pas beaucoup, et elle n’y croit pas vraiment, mais c’est mieux que rien. C’est mieux qu’avant. Et surtout ça l’aide à tenir depuis trois jours. Et trois jours sans aucune substance illicite dans les veines, c’est la première fois que ça lui arrive depuis des années. Tu peux le faire, tu peux le faire, tu peux le faire ! Elle s’encourage avec plus de force, pour essayer d’étouffer l’autre voix. Celle qui lui dit que ce sera comme la dernière fois. Qu’il suffira juste d’un truc de travers pour la rendre tellement nerveuse qu’elle devra s’assommer de downers pour survivre. C’est pas vrai ! Elle proteste avec véhémence. C’est pas vrai parce que le truc de travers, il est déjà arrivé, et j’ai pas rechuté ! Et pourtant, comme elle avait eu envie de s’abandonner à la réalité factice promise par ses drogues lorsqu’elle avait appris la mort de Chester Bennington la veille. Pour ne pas penser à la solitude et la détresse que son idole avait dû ressentir dans ces derniers instants sur terre. Pour ne pas penser à toutes ses paroles de chansons qui avaient ouvert son cœur à sa place et qui résonneraient désormais comme un appel à l’aide auquel personne n’a jamais répondu. Un mélange de nostalgie féroce et de tendre amertume.
Avec un soupir à fendre l’âme, Aisling s’installe sur sa petite chaise dans les loges qu’elle partage avec les autres filles, et commence son rituel du vendredi soir. Celui qui transforme la douce et innocente Aisling en son alter ego Ivana, mi femme-enfant, mi femme-fatale. Celle pour qui des types sont prêts à payer une fortune du moment qu’elle s’agite lascivement en braquant sur eux ses grands yeux enfantins. Y’a un truc malsain dans tout ça, Aisling trouve. Mais elle a pas le choix : il faut bien qu’elle vive, et les temps sont rudes pour une immigrée sans papiers, sans qualifications et sans cervelle. Ses écouteurs crachent des morceaux de rock mélodique dans ses oreilles tandis qu’elle étale une couche de fond de teint sur sa peau pâle, entoure ses yeux de noir et colore ses lèvres d’un rouge sang. Une fois le maquillage achevé, elle s’étire et abandonne son hoodie trop grand et si confortable pour sa tenue de latex qui la moule et qui la gêne, mais qui la rendrait plus sexy, paraît-il. Et quand sonne l’heure, elle suit le troupeau de danseuses avec l’impression d’être une brebis qu’on s’apprêterait à jeter en pâture à une meute de loups affamés.
Les nerfs à vif, elle grimpe sur son podium et cligne des yeux sous la lumière brûlante des projecteurs. Son cœur s’accélère lorsque les beuglements des clients lui parviennent et ses yeux se fixent sur le panneau « sortie de secours » qui clignote au loin et semble l’appeler. Sans cocaïne, Ivana tarde à faire son apparition, et Aisling a l’impression de se noyer dans ce rôle qui n’est pas le sien. Mais bientôt, sa musique commence, et son corps ondule instinctivement sur les notes qu’elle connait par cœur. L’esprit suivra. Les types ici sont trop biturés ou trop occupés à regarder son cul pour s’attarder sur les émotions qui défilent dans ses yeux. C’est une sorte d’avantage, elle suppose. Et l’afflux de billets qui tombent à ses pieds et s’attachent à ses vêtements ne font que confirmer cette intuition. Tout va bien se passer. Tu danses. Tu flirtes. Tu récupère l’argent. Tu rentres. Rien de plus compliqué. Elle avait presque réussit à y croire, avant de sentir deux énormes mains attraper ses bras, sous la huée des clients au premier rang, suivit de leurs applaudissements lorsque Lucille fait son entrée pour la remplacer. Ni vue. Ni connue.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? Je n’ai pas fini mon set, je ne peux pas partir comme ça !
Elle proteste, une fois en coulisse. Mais les types ne répondent rien. Aussi aimables que deux portes de prison, ils l’attirent vers les petites salles privées au fond du club. Oh non… tout s’explique. Un type un peu plus riche que les autres l’a probablement remarquée depuis la salle et a brusquement décidé qu’il la voulait pour lui tout seul. C’est déjà arrivé par le passé, et protester, ça ne sert à rien. Ici, elle n’est qu’un objet de désir, et sa volonté n’a pas autant d’importance que le portefeuille et la satisfaction du client. La gorge d’Aisling se serre, mais elle arrête de résister, pour essayer de se préparer mentalement. C’est qu’elle n’aime pas trop se retrouver toute seule dans ces petites pièces intimistes. Y’a des types qui n’arrivent pas à se contenter de regarder et qui veulent absolument toucher. Qui s’imaginent qu’avec quelques billets de plus, ils pourront plonger en elle à la recherche d’un plaisir éphémère que seule leur main pourra leur apporter autrement. Il faudra qu’elle soit aguicheuse tout en conservant une certaine distance. Ferme mais taquine à la fois. Des barrières et des règles avec lesquelles Ivana parvient assez bien à jongler, mais qui paraissent insurmontables à Aisling. Mais il faudra, parce qu’elle ne peut pas reculer. La porte s’ouvre, et les deux armoires à glace la traînent à l’intérieur puis la jettent plus qu’ils ne la posent sur un fauteuil bordé de velours. Aisling prend une inspiration pour se donner du courage, et ses yeux se relèvent vers le client qui l’a achetée pour la soirée. Mais lorsqu’elle croise son regard d’acier brut, elle sent ses organes se liquéfier, et elle comprend alors qu’aucune drogue n’aurait pu la préparer à cette rencontre. Son cœur se met à battre comme s’il cherchait à s’échapper de sa poitrine, et l’adrénaline se déverse dans ses veines avec la rapidité de l’éclair. Une seule idée bombarde son esprit : fuir, le plus rapidement possible, le plus loin possible. Ses yeux se fixent sur la porte dissimulée par de lourds rideaux et elle bondit sur ses pieds. Mais les gros bras la renfoncent dans son siège. Elle est piégée. Les loups ont bien rigolé à la regarder danser toute la soirée, et maintenant l’alpha va la dévorer sans autre forme de procès.
Les molosses sortent, mais Aisling ne fait plus le moindre geste pour essayer de s’enfuir. Si son enfance dans une Irlande dévastée par la guerre civile lui a bien appris un truc, c’est que quand sonne l’heure, il ne sert plus à rien d’essayer de se défendre. Et puis de toutes les façons, les jambes tremblent tellement désormais qu’elles seraient incapable de la porter. Les membres rigidifiés par la peur viscérale qui lui ronge les tripes, Aisling s’agrippe au siège comme à sa vie, et elle attend. Elle connaît les règles du jeu. Elle sait que c’est Mitchell qui doit parler le premier. Que si elle l’ouvre avant qu’on lui demande, tout ce qu’elle récoltera, c’est une raclée. Lorsque sa voix rocailleuse et emplie d’une ironie à peine dissimulée vibre dans la pièce, Aisling se contente d’hocher la tête. Il pourrait lui dire n’importe quoi, elle approuverait. Pourvu qu’il l’épargne ou même l’achève rapidement. Elle a déjà vu des types se faire torturer par l’IRA quand elle était gosse, et l’idée de subir le même sort la terrifie jusqu’au plus profond de son âme. Elle frémit lorsque les doigts de Mitchell effleurent son épaule nue. Mais il y a comme une douceur dans sa voix. Une qu’elle a parfois entendue autrefois, à l’époque où il la protégeait des types qui voulaient abuser d’elle. Une époque qu’elle pensait depuis longtemps révolue. Elle sonde ses expressions de ses grands yeux emplis de surprise et de terreur, à la recherche d’une lueur de sincérité et de compassion. Mais comme toujours, les traits de Mitchell sont impénétrables.
- Je… je te fuis pas Mitchell. Elle bafouille, en espérant que ce soit la bonne réponse. J’pensais juste pas qu’tu voudrais me revoir après… tout ce qu’il s’est passé. J’me suis dit que ce s’rait mieux, si j’disparaissais.
Après que Lou t’ait trahi. Après que j’ai décidé de la suivre en exil lorsqu’elle craignait pour sa vie. Parce que Lou, c’est ma sœur de galère, et la seule amie qui me comprenne vraiment. Et parce que toute seule, j’avais peur. Aisling dégluti. Elle sait très bien le sort qu’on réserve aux mouchards. Et elle n’a pas vraiment envie de le subir. Mais elle se dit que si Mitchell a fait tout ce chemin, et s’il l’a pas encore étranglée, c’est qu’il doit y avoir autre chose que la simple envie de la piler.
- Qu’est-ce que tu veux, Mitch ?
Elle demande d’une voix blanche dans laquelle elle essaie de mettre un peu de sensualité. Elle espère qu’en entendant ce surnom il s’adoucira un peu. Et si ça marche toujours pas elle essayera d’autres charmes. N’importe quoi pour s’en sortir. Tu parles d’une ironie ! Elle qui normalement cherche tous les moyens pour s’anéantir, la voilà qui lutte pour sa vie !
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Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
La fuite, toujours la fuite. La porte est toute proche et il ne lui aurait suffit que de quelques foulées pour respirer l'air nauséabond de la liberté. Liberté chronométrée car elle le sait aussi bien que moi ; où qu'elle aille, je suis en mesure de la retrouver. Ses espoirs d'un monde meilleur s'envolent aussi haut que son petit cul retombe dans la douceur du fauteuil. Et non sans douleur, elle comprend qu'elle ne choisira pas ce soir, la tournure de la soirée. Ai-je eu la possibilité de fuir lorsque Lou a ramené son coup d'un soir et tous ses copains ? M'a-t-on gentiment proposer de sortir par la grande porte du tribunal ? Non. Fuir n'est pas, n'est plus, une option ; ni pour moi, ni pour Aisling. Les yeux de ma proie regardent eux-aussi les deux molosses sortirent de l'étroite pièce. Elle aimerait les suivre, j'en suis certain. Nous voilà tout les deux, seuls. Alors elle se tourne vers moi, les mains tremblantes et les yeux révulsés de frayeur. Ses bafouilles me font sourire et je cesse le contact de nos deux peaux. Je la fixe, laissant le silence prendre place, lui laissant de réfléchir à ce qu'elle fou ici et à la raison pour laquelle elle n'est pas encore morte à mes pieds, une perle rouge au coin des lèvres. C'est Lou que je traque, pas toi, tant que ses réponses sont les bonnes, elle n'a rien à craindre. Et la crainte, justement, me susurre à l'oreille qu'Aisling n'essaiera pas de me contrarier. Sans une once de gène, elle me demande ce que je veux et prend le droit de raccourcir mon nom. Un souffle rieur et je me penche vers elle, posant mes coudes sur mes cuisses et joignant mes mains, ce que je veux ? Mes yeux glissent le long de ses jambes nues, dévorant sa peau de porcelaine, et s'attardent sur les talons qui ornent ses pieds. Des talons bien trop hauts pour une aussi petite femme, je voudrais te garder en vie, ma phrase se termine aussi sèchement que mon regard revient vers le sien. Aisling n'a d'intérêt pour moi que parce qu'elle abrite Ivana. Je ne vois ce corps que comme une simple source de revenu, comme un délicieux jouet sexuel à vendre. Elle n'est pas idiote ; mais elle est persuadée de l'être. Alors je voudrais que ces courbes soient miennes, que cet étalage d'érotisme se prenne dans mes filets et qu'il n'en ressorte plus jamais. Je voudrais qu'elle réfléchisse avec son cul et non avec sa tête. Laissant mes mots en suspend, je me redresse et reviens m'appuyer dans la chaleur du dossier lorsque la moucharde vient nous servir deux shotters. Aisling regarde la liqueur comme si elle était faite de merde et pourtant non ; il n'y a rien de plus à l'intérieur que quelques centilitres de vodka. Mes yeux se perdent sur le derrière de celle qui s'en va, je voudrais que tu restes en vie et même, que tu rejoignes la protection de mes rangs. Offre alléchante pour une jolie poupée en perdition. Je la laisse réfléchir un instant, me penchant brièvement pour ramasser le verre qui m'est destiné. L'alcool me brûle l’œsophage pendant que penser à l'acolyte de la brune me brûle l'esprit. Parce que oui, Lou est mon ultime but ; même si mon offre est sincère, même si je préférerais ne pas mettre un terme à la talentueuse Ivana, il faudra qu'elle apprenne à vivre sans la garce qui la suit comme son ombre. Et tu sais bien que si tu ne les rejoins pas, notre petite discussion risque de couper court, je me perds à regarder tourner cette dernière goutte de vodka au fond de mon verre. Elle ne s'arrête pas, comme si elle fuyait, comme si elle était pourchassée par la mort, ou pire encore ; par moi. Mon regard bleu revient vers elle, dégustant cette vision d'une jolie femme en position fâcheuse devant moi.
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Aisling Hayes
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ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
« C’est Lou que je traque, pas toi. » Ces mots auraient dû résonner comme un soulagement. Mais au lieu de ça, ils pèsent sur sa poitrine et compressent plus encore ses poumons, accompagnés comme ils le sont de cette terrible question : pourrait-elle balancer Lou pour s’en sortir ? Leur amitié est-elle plus forte que son instinct de survie ? Evidemment que notre amitié est plus forte ! La réponse explose dans son esprit. Ferme. Décidée. Et puis sa conviction s’étiole aussi rapidement qu’elle est apparue. Parce qu’Aisling sait bien qu’elle n’a jamais tenu à la vie, et qu’un petit assassinat bien propre, aussi terrifiant que ça puisse paraître, ça tomberait presque comme une sorte de bénédiction. Mais la souffrance, la torture ? Jamais elle ne serait capable d’y faire face. Rien que d’y penser, elle serre les poings comme pour protéger ses ongles, et bloquer les images de doigts ensanglantés et de hurlements déchirants les entrailles qui explosent dans son esprit comme autant de souvenirs que sa nouvelle sobriété ne lui permet plus de refouler aussi facilement. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Le souffle saccadé, la danseuse essaie de lutter contre la crise de panique qu’elle sent lentement monter. Elle tente de se raccrocher au présent. Même si le présent, c’est la voix de Mitchell qui assure que ce qu’il veut, c’est la garder en vie. Aisling n’en croit pas un mot. Elle sait bien qu’elle ne signifie rien pour lui. Qu’elle n’a jamais rien signifié. Juste une autre nana récupérée au coin d’un trottoir. Une nana qui peut rapporter de la thune mais qu’on jettera aux oubliettes si elles n’en est plus capable.
Et d’ailleurs, Mitchell ne tarde pas à le confirmer : il veut la garder en vie et la voir revenir dans les rangs de ce que Lou appelait jadis la « famille ». Ce leurre confortable qui n’était ni plus ni moins un gang. Un nœud se forme dans la gorge d’Aisling. Elle sait bien que si elle retourne dans cette vie-là, elle y restera jusqu’à ce qu’une overdose la libère. Qu’elle n’aura pas la force de s’arracher une seconde fois aux mailles de ces filets. La panique se fait plus forte. Les yeux fixés sur le shooter de vodka auquel elle essaie de résister, Aisling attend que son ancien boss ajoute quelque chose. Qu’il précise sa pensée ou, avec un peu de chance, passe à autre chose. Mais c’est mal le connaître. Lorsqu’elle ose enfin relever les yeux vers Mitchell, il l’observe toujours de cet air calme. Avec cette prestance imposante. Il tient toutes les cordes de cette discussion et il le sait. Mais il ne peut pas résister à l’envie de le lui rappeler une dernière fois. Une menace à peine déguisée. Rejoins mes rangs ou crève. Un frisson parcours sa colonne vertébrale et Aisling rassemble toutes les bribes de courage dont elle est capable pour essayer de baragouiner une réponse.
- C’est que… j’suis pas sure de pouvoir encore y arriver. J’ai jamais trop aimé les photos, tout ça, tu sais ? Même ce job là, j’penses à le quitter. Devenir serveuse, ou j’sais pas. Et puis… c’est qu’j’essaie de plus consommer aussi. La dope, c’est fini. J’ai promis.
Sa voix se brise sur ces derniers mots. Elle aurait bien aimé ajouter quelque chose d’intelligent. Quelque chose qui puisse convaincre Mitch qu’il vaut mieux la laisser filer et l’oublier, mais elle ne trouve pas, et puis les tremblements qui agitent son corps l’empêchent de réfléchir. Tout ce qu’elle parvient à discerner, c’est la promesse d’une existence de souffrance et de terreur, et l’anxiété qui lui rongera les sangs un peu plus chaque soir avant de sombrer dans un sommeil rythmé par sa lassitude et les visions édulcorées de ses downers. Plus jamais, plus jamais, plus jamais !
- Je t’en prie ! Elle murmure, les yeux brillants et agrandis par la terreur. Tu sais comme moi que si j’retourne là-dedans, tout c’qui m’attend c’est la dope et la mort.
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J'ai toujours utilisé les femmes, du plus loin que je me souviennes. Un mouchoir souillé que l'on jette une fois qu'il n'est plus acceptable de l'avoir au pied de son lit, je suis le nouveau Descartes ; celui qui dissocie corps et esprit, celui qui fait de tes formes un business et de tes pensées, une futilité. Tout est question de force et d'autorité dans ce monde et aussi intelligentes puissent-elles être, j'aurai toujours le dessus et elles n'auront que leurs yeux pour pleurer. Je n'ai aucun état d'âme, je ne suis pas un type qui fait dans le sentimental et si ta connasse de pote vient me dire que je ne suis qu'un salaud, je lui répondrais qu'elle a probablement raison. Mais salaud ou non, j'aurai toujours le dernier mot. Et Aisling, jolie poupée à la cire luisante de larmes, n'échappe pas à cette règle. Son petit corps nu tremble dans le siège d'en face, ses poings se crispent et je ne sais si c'est la peur, la rage ou le froid qui provoque ce mouvement de force ; petit être fragile qui se trouve le dos au mur. La brune n'a pas eut l'intelligence, ou la folie, de sa compatriote. Couler le bateau pour mieux s'en sortir, c'est ce que j'ai retenu des méthodes de Lou, petite garce en cavale. Je me fou de savoir si c'était son but, si c'était ce qu'elle désirait plus que tout au monde ; je veux la retrouver et lui faire payer ces longs mois d'attente et pour y parvenir, je coulerai moi aussi ce qu'elle a de plus cher s'il le faut, son amie en faisant partie. Aisling a choisit le mauvais camp, elle le sait, mais cette ridicule amitié l'aveugle trop pour qu'elle ne réagisse. C'est abrutissant. Les traits de son visage se déforment encore un peu plus, ses lèvres se tordent dans une tentative courageuse de me faire changer d'avis. Elle m'étale promesses et bonnes résolutions et ça me fait doucement rire. Je l'écoute, attentif, et pose mon verre sur l'accoudoir du fauteuil. Elle se perd en justifications pendant que la pulpe de mon index dessine le bord du verre ; si elle pense que le choix lui appartient. Tu ne t'en sortiras jamais Aisling, je lâche cette constatation comme une pierre dans un lac, ses yeux pétillent pendant que les miens se perdent dans le mouvement circulaire de ma main. Tu n'es pas assez forte pour ça, j'achève de détruire le peu de confiance en elle qu'elle avait accumulé ces derniers temps, le piétine calmement, resserrant un peu plus l'emprise que j'ai déjà sur elle. Je m'arrête dans mon geste, lève des yeux sombres vers l'enfant qui se tient en face de moi et la fixe un instant, dévisageant cette gamine, assise dans un fauteuil inconfortable, prise au piège de sa propre vie. Côtoyant les enfers, on ne peut pas s'en sortir indemne ; et le diable l'attirera encore et toujours dans son antre. Il n'aurait de cesse de faire d'elle sa chose. Elle me supplie, menaçant de sa mort pendant que mon buste s'avance dans sa direction, pendant que mes coudes viennent prendre appui sur les tas de viandes qui me servent de cuisses. Mes mains se joignent et le bas de mon visage vient trouver réflexion à l'abri de ces dix doigts. Elle pense encore pouvoir changer son destin, je crois que je n'ai pas été très clair, ma tête balance brièvement de gauche à droite, et un soupir m'échappe, si tu ne ranges pas de mon côté, je considérerais que tu es de celui de Lou. Tu ne veux pas être de son côté si je suis de l'autre, crois-moi. Un silence en suspend, les basses sourdes du spectacle qui se déroule à quelques pas de nous, elle a quelques secondes pour assimiler la menace à peine dissimulée, de quel côté es-tu, Aisling ?
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Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
Cruelles, les paroles de Mitch coupent comme un couteau et font écho à ses propres démons. Tu ne t’en sortiras jamais. Tu n’es pas assez forte. Sans qu’elle puisse lutter, une vague visqueuse d’angoisse et de désespoir éclabousse tout à l’intérieur. Il a raison. Au fond, elle l’a toujours sût, qu’elle ne s’en sortirait jamais. Mais comme ça avait été agréable d’y croire pendant quelques semaines. De ne pas se sentir écrasée par la honte en se réveillant le matin. De ne pas avoir le crâne alourdit par les drogues et l’alcool. D’avoir l’impression de discerner un peu mieux le monde autour d’elle. De lire la confiance et l’encouragement dans le regard de Sid. Mais tout ça, c’était qu’une illusion. Un bien trop joli rêve. Comment avait-elle pu penser qu’elle ne finirait pas par se réveiller ? C’est pas la première fois qu’elle essaie d’échapper à son destin merdique, mais peu importe la vitesse à laquelle elle court, il finit toujours par la rattraper.
- Je suis de ton côté Mitch.
Elle murmure d’une voix sourde, les lèvres blanches, les yeux fixés sur ses doigts nerveux aux ongles rongés. Une larme coule sur sa joue d’albâtre, mais Aisling ne prend même pas la peine de l’essuyer. C’est à peine si elle peut la remarquer. Elle sent quelque chose à l’intérieur se dissocier. Un peu comme si son esprit cherchait à s’échapper de son corps pour ne pas avoir à subir la sentence qu’elle vient de s’infliger. La honte se mêle à ce sentiment bien familier de soumission docile. Aisling ne fait pas le poids face à Mitchell et sa bande, et ce n’est pas Lou qui pourra la protéger s’il décide de la tourmenter. La situation lui semble sans issue, et la peur la pousse tout droit dans l'enfer duquel elle s'est déjà échappée une fois par le passé et qui cherche à l'avaler à nouveau. Mais l’irlandaise n’a jamais été aussi courageuse que son amie, elle n'a pas la même force de vie, la même bravoure pour lutter. Et elle sait bien que pour survivre, elle n’a pas d’autres choix que de revenir en rampant vers son ancien boss. De le laisser passer une laisse à son cou et de l’utiliser selon son bon plaisir. D’un autre côté, sa vie n'en sera que plus simple. Inutile de se soucier de ses factures, car elle sera logée avec le reste de la « famille ». L’argent ? Il coulera à flot grâce aux contacts de Mitch qui se feront une joie de la guider comme une marionnette pour filmer et photographier son corps dénudé. Et lorsque cette prison sera trop étouffante, lorsque cette situation lui sera tellement insupportable que la seule dissociation ne pourra plus l’aider, alors sa vieille amie la drogue apparaîtra comme par magie à ses côtés. Elle, qui ne l’a jamais laissée tomber. Elle, la sauveteuse qui l’arrachera une fois de plus à la réalité. Jusqu’à ce que t’en crèves. Car tu le sais bien, que tu finiras par en crever. Mais en cet instant, la mort lui apparaît presque comme une délivrance.
- Qu’est-ce que tu veux que je fasse ?
Elle demande en essayant de feindre un sourire pour cacher son abattement. Qui voudrait d’une poupée triste et brisée ? Certainement pas les types qui paient pour la voir onduler et nourrir leurs fantasmes inavoués. Et Aisling est peut-être idiote, mais ça elle l’a bien compris : la seule raison pour laquelle Mitch veut la récupérer, c’est pour l’argent qu’elle pourra lui rapporter. Ça, et peut-être aussi pour se venger de Lou, quelque part…
black pumpkin & whitefalls
you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
Les coudes plantés dans mes larges cuisses et les mains jointes devant ma gueule remplie de crocs, surement baveuse à l’idée de reprendre le contrôle, de me rapprocher de mon but, je l’observe sans pour autant la voir ; un corps, une larme mais certainement pas une victime, ni une jeune femme perdue dans ses propres démons. Ce qu’elle ressent, l’origine de ce flot qui roule sur sa joue, tout ça m’importe peu, j’en ai même rien à foutre. Le sentimental, pour moi ou pour les autres, ne m’intéresse pas et surtout, est une faiblesse qui t'envoie au trou sans retour. Une fois, une seule, elle a voulu me rendre un peu plus humain, un peu plus chaleureux et je n’ai eu que mon coeur à ronger pendant plus d’un an dans l’air malsain de cette putain de taule. Un poison pour le business, je suis probablement devenu un peu plus sombre, un peu plus cynique et Loyd Mitchell, aujourd’hui, est le vieux connard de Brisbane, gros poisson à la poigne de fer et aux canines aiguisées. Les règles sont plus strictes, les sanctions plus faciles et la vie plus oppressante mais l'intérêt beaucoup plus fort ; tous ces petits sbires ne me quitteront pas, petits pions trop bien traités pour oser regarder dans le champ d’à côté. Et Aisling n’est pas une exception. Elle plie finalement, abandonne cette bataille qui n’a même pas commencé, comme prévu. Elle n’avait pas le luxe du choix, pas la chance d’imaginer elle-même son futur. J’acquiesce lentement, sans un mot, comme si je prenais le temps de la réflexion mais tout est déjà tracé : un pion parmi les autres, un peu plus désirable que les autres et surtout, qui rapporte quelques zéros de plus par semaine. Les portes claquent autour de nous, il se fait tard et les lieux s’animent pour mieux s’endormir dans quelques instants. Je regarde ma montre et constate que Brisbane se réveille bientôt. Un long soupir casse ce silence et je finis par me lever. De mes pas lourds, je tourne autour de ma proie à demie nue, recroquevillée sur ce fauteuil trop luxueux pour elle, trop beau pour cette paire de cuisses qui en a vu plus d’un. Elle tremble et me demande si elle peut faire quelque chose, en effet, tu pourrais m'être utile, de ma carrure, je surplombe sa nuque et son dos, prêt à mordre. L’attaque se fait délicatement, par mes mains qui viennent emprisonner ses épaules, mes doigts qui frictionnent sa peau, la fait rougir. Une douce attention trop brutale pour être agréable ; elle a la peau froide, gelée. Tu vas me rapporter tout ce que ta garce de copine fait, la pression se fait un peu plus présente, si elle se tape un flic, si elle se pique encore et même si elle se doigte, je veux tout savoir. Pas besoin de lui donner de nom ; elle sait. Et même si sa fidélité n’est que par peur, par soumission, tant qu’elle ne franchit pas la limite, tout se passera bien pour elle. La musique se coupe mettant le doigt sur ce silence qui sépare chacun de nos mots. Pas un bruit, pas un souffle, pas un vêtement qui se froisse. Le temps est arrêté dans cette petite pièce qui accueille notre débat inégal. Une dernière claque sur l'épaule, moyennement agréable, comme un dernier signe d'autorité, comme pour lui imprimer sur le front cette épée de Damoclès qui se forme au- dessus de sa tête. Je m'éloigne d’un pas, puis de deux et pose ma main sur la poignée avant de marquer un arrêt. Je sors une cancéreuse de ma poche, l’allume et me tue d’une bouffée, et continue de bouger ton cul, il rapporte, elle s’agite entre mes lèvres, rendant mes propos déformés mais parfaitement compréhensibles. Sans un mot de plus, je tourne les talons et laisse le club s'éteindre tranquillement. Je laisse Aisling s'éteindre elle aussi, seule dans sa cellule. Elle n’a pas besoin de réfléchir, c’est pas ce que je lui demande. Je reviendrais dans quelques jours ; m’emparer de ce qu’elle a rapporté, lui en laisser les miettes et m’assurer qu’elle a un toit sur la tête et de la dope dans le frigo.