| hug me, heal me, help me | carlisle |
| | (#)Lun 24 Juil 2017 - 8:14 | |
| hug me, heal me, help me — Angelisle Angelina termina d'essuyer le verre qu'elle avait entre les mains et le reposa sur l'étagère au dessus du bar. C'était un lundi soir et la clientèle était calme pour une fois. Pas d'éclat de voix, pas de musique commercial de merde dans les enceintes, seulement un peu de jazz. Une ambiance feutrée qui changeait de celle habituelle qui régnait au Canvas. Pile ce qu'il fallait à Angelina en cette période sombre de sa vie. Depuis qu'elle avait appris pour le cancer de son père, sa vie avait pris une toute autre tournure, elle était rythmée par les coups de fil de sa mère qui lui racontait dans les moindres détails tous les rendez-vous médicaux auxquels elle accompagnait son père. Angelina savait qu'elle avait besoin de parler et qu'il était important qu'elle soit une oreille attentive pour sa mère adoptive mais c'était épuisant moralement. Angelina s'était retrouvée projetée dans ce monde de tumeur et de chimiothérapie. Rien que l'idée que son père perdre sa tignasse noir de jais célèbre dans tout Brisbane lui serrait le cœur au point de l'empêcher de respirer. Heureusement un petit rayon de soleil demeurait dans sa vie, son fils, qui se portait comme un charme et semblait se faire à l'idée que maintenant il devrait partager son temps entre sa maman et son papa. Il suffisait à Angelina de regarder son fils pour reprendre des forces, si elle n'était pas capable d'être forte pour elle-même son petit bout de 3 ans et demi savait lui rappeler pourquoi elle se devait de garder la tête haute malgré les affronts de la vie.
Bref. Angelina avait du mal à calquer sur sa nouvelle vie, elle avait déjà été en proie aux affres de la dépression suite à une énième déception amoureuse avec son ex et père de son enfant et les choses ne semblaient pas aller à s'arrangeant. Elle était sur le point de remonter à la surface lorsque la nouvelle de la maladie de son père l'avait heurté de plein fouet, faisant tanguer une fois de plus le navire fou qui semblait l'emmener constamment vers un destin tortueux. Heureusement, il lui restait le travail où elle pouvait presque se changer les idées malgré les clients cons et le patron Carlos qui avait failli la renvoyer chez elle car elle avait refusé de porter des talons hauts deux soirs de suite. Elle regarda l'heure sur son portable, elle terminait son service dans dix minutes. Elle poussa un long soupir et se retourna, appuyée au comptoir lorsqu'un visage familier arriva jusqu'à elle. "CARLISLE !!!!!" Son meilleur ami. Celui qu'elle n'avait pas vu depuis trois mois. La dernière fois qu'elle avait vu Carlisle, elle ne savait pas encore qui était officiellement le père de son fils. Elle avait tellement de choses à lui raconter. Elle passa de l'autre côté du comptoir pour se jeter dans les bras de son acolyte préféré. © LOYALS. |
| | | | (#)Jeu 10 Aoû 2017 - 18:28 | |
| Carlisle venait de quitter l'aéroport, son planning du mois sous le bras. Il l'avait regardé avec attention, comme il le faisait à chaque fois : il adorait découvrir de nouvelles contrées. Être pilote, qui plus est à l'international, lui donnait l'opportunité de voyager et de profiter de quelques jours de répit dans de magnifiques endroits. En Septembre prochain, Carlisle aurait donc l'occasion de poser ses valises pendant deux jours à Bangkok, un jour à Sydney, trois à Moscou et deux à Saint-Pétersbourg. Il prit son planning en photo pour l'envoyer à Amal, et accompagna ce SMS d'un petit mot lui expliquant qu'il passait voir Angelina avant de rentrer à la maison. Sa fiancée ne serait pas surprise – il lui avait parlé de son projet le matin même, s'interrogeant sur le silence prolongé de sa meilleure amie. La réponse d'Amal ne se fit pas attendre ; elle lui disait de prendre son temps, puisqu'elle serait bloquée au travail pendant encore au moins deux heures. Il mit son casque, enfourcha sa bécane, et démarra. Il se faufila entre les voitures bloquées au feu rouge, se mit en tête de file, et accéléra lorsque le feu passa au vert.
« Angelina. » Murmura-t-il, ouvrant ses bras en grand pour y accueillir sa meilleure amie. Elle s'y réfugia volontiers, et Carlisle referma son étreinte sur elle. Ce simple contact suffit à lui réaliser qu'elle avait perdu quelques kilos. Il se pencha, et déposa ses lèvres sur le cuir chevelu de son amie de toujours. Il connaissait Angelina depuis la nuit des temps, et même s'il ne passait pas autant de temps qu'il l'aurait voulu en sa compagnie, il l'adorait toujours autant. « Tu m'as manqué. » Finit par dire le pilote, relâchant son étreinte. Il se recula d'un pas, et embrassa sa joue pour la saluer dignement. « Tu as bientôt fini ton service ? » Demanda-t-il, jetant un coup d’œil derrière le comptoir. Il constata qu'il n'y avait personne pour prendre la relève d'Angelina. Qu'importe ; si elle devait tenir le bar toute la soirée, il prendrait place au comptoir pour discuter avec elle – comme un client lambda pourrait le faire. « Pourquoi tu n'as pas rappelé ? Je t'ai laissé deux messages, la semaine dernière. » C'était d'ailleurs son silence qui l'avait poussé à se déplacer, et à aller à sa rencontre. Il avait espéré pouvoir la voir pendant ses jours de congé, mais Angelina n'avait jamais donné signe de vie – ce qui n'était pas dans ses habitudes. Elle était toujours dynamique, motivée, enjouée pour tout. Toujours partante, toujours prête : elle était pleine d'entrain, et sa bonne humeur était communicative. Un véritable rayon de soleil. Mais Carlisle n'était ni aveugle, ni naïf : il avait compris que quelque chose ne tournait pas rond. Compris que le moral de son amie n'était pas au beau fixe. « Comment va mon petit chouchou ? » Demanda le pilote, cherchant à deviner la cause du désarroi de sa meilleure amie. Carlisle parlait bien sûr d'Abel, le fils qu'Angelina avait eu avec son ex petit-ami.
|
| | | | (#)Jeu 10 Aoû 2017 - 19:05 | |
| Carlisle était peut-être, même sans aucun doute, le seul humain sur cette terre à voir Angelina Gilmore comme une âme solaire, capable d'illuminer une pièce. La jeune femme au coeur noir d'encre et aux pensées sombres n'existait autrement que dans le regard de son meilleur ami. La seule et unique personne devant laquelle elle pouvait être elle-même, une Angie heureuse, marrante, agréable. Plus d'une fois dans sa vie, Carlisle avait du mal à croire en écoutant les autres qu'Angie avait pu frapper, insulter ou hurler sur quelqu'un. Il avait cette vision un peu distordue d'elle, qu'Angelina cultivait volontairement. Si il y avait bien une personne qu'elle ne souhaitait pas décevoir dans sa vie, c'était son meilleur ami. Elle lui avait volontairement épargné toutes ses mésaventures de ces dernières années, néanmoins il était la seule personne qu'elle avait prévenue avant de partir à Hawaï alors qu'elle était enceinte de quelques mois. Il était la seule personne à qui elle avait envoyé des photos de l'avancée de sa grossesse, la seule personne qui était venu le voir à l'hôpital à Hawaï en dehors de ses parents. Bref, Carlisle avait été épargné par le pétage de câble d'Angelina qui s'était barré sans rien dire à qui que ce soit. Carlisle ne méritait pas qu'elle coupe les ponts avec lui, il avait toujours été là pour elle, passant outre ses relations amoureuses tumultueuses, son petit côté nymphomane et ses crises de paranoïa. Il l'acceptait comme elle était elle en faisait de même. La seule ombre au tableau était peut-être sa carrière de pilote à cause de laquelle Angelina ne pouvait profiter de lui autant qu'elle le voudrait. Elle ne l'avait pas tenu au courant de ses petites aventures depuis le jugement de la garde, le soir même où le juge avait rendu sa décision selon laquelle elle devrait désormais partager la garde avec son ex, elle avait passé la soirée à pleurer dans les bras de Carlisle qui l'avait rassuré sur son avenir : personne ne lui prendra son fils, son fils apprendra à connaître son père et tout irait pour le mieux. Une fois encore Carlisle avait ramassé Angie à la petite cuillère et le pauvre n'avait pas fini.
Calée dans ses bras, Angie y serait bien resté quelques minutes de plus mais si son patron Carlos la voyait en train d'enlacer un client, meilleur ami ou pas, la belle barmaid passerait un sale quart d'heure. "Tu m'as manqué aussi." lui répondit-elle. Il lui demanda alors si elle avait fini son service, la brune haussa mollement les épaules. "Il n'y a personne ce soir, je vais appeler ma collègue pour qu'elle me remplace, elle me doit un shift. Attends je reviens, faut qu'aille la chercher elle est au tel avec son plan-cul dans les vestiaires." se justifia Angie en levant les yeux aux ciels. Elle s'éclipsa une dizaine de minutes, eut un peu de mal à convaincre sa collègue de prendre sa place derrière le comptoir exceptionnellement puis ressorti quelques minutes plus tard avec une grande citronnade pour elle et une bière pour Carlisle. Elle lui fit signe de la suivre pour aller s'installer à une table pour deux un peu plus loin. "Je suis désolée de pas t'avoir donné de nouvelles avant, c'est vraiment le bordel en ce moment. Mon père a un cancer, c'est chaud... On sait pas trop ce que ça va donner, tout dépendra de comment il répondra à la chimio du coup c'est un peu la panique à la maison ma mère est dans tous ses états. Mais ne parlons pas trop de ça tu veux ! Parce qu'à part ça ton chouchou va très bien même si son père est toujours odieux. Et toi Amal ?" s'enquit Angie en buvant une longue gorgée de citronnade. |
| | | | (#)Dim 3 Sep 2017 - 8:00 | |
| « Tu es sûre ? » Demanda-t-il en fronçant les sourcils. Il ne voulait pas perturber Angelina, ni la mettre dans l’embarras vis-à-vis de son patron ou de ses collègues. « Je peux t’attendre, je suis en repos. » Ajouta-t-il. Ces quelques jours seraient d’ailleurs les bienvenus : il était fatigué. Son mois d’Août avait été particulièrement chargé, et il avait passé l’essentiel de son temps sur le vieux continent. Cela ne l’avait pas dérangé – il adorait cette destination. Cette fois-ci, il avait posé ses bagages en Allemagne, en France, en Angleterre et en Grèce. Il avait pu quitter l’hiver – clément, certes, mais l’hiver quand même – de Brisbane, pour profiter de l’été en Europe. Il s’était baladé dans les capitales, découvrant ou redécouvrant des lieux magnifiques. Parfois chargés d’histoire, parfois atypiques, parfois simplement époustouflants : il réalisait, à chaque fois qu’il profitait de ses jours de repos, que son métier lui offrait des opportunités en or. Nombreuses étaient les personnes qui voulaient voyager, mais qui ne pouvaient malheureusement pas. Lui ne se posait pas la question ; là était l’un des avantages d’être pilote de ligne. Il attendit patiemment qu’Angelina revienne, et sourit en la voyant s’installer face à lui. Il jeta un coup d’œil à ladite collègue qui la remplaçait, et laissa échapper un petit rire devant sa mine renfrognée. « Tu sais que tu viens probablement de lui ruiner sa soirée ? » Fit-il remarquer, alors que la serveuse s’emparait d’un chiffon pour essayer d’un geste rageur les verres qui s’empilaient face à elle. « Elle a l’air d’être d’une humeur exécrable. » En même temps, il pouvait la comprendre : difficile de renoncer à une bonne soirée, au profit d’une autre où tout indiquait qu’elle allait s’ennuyer à mourir. Carlisle n’épilogua pas, en voyant que la serveuse se dirigeait vers eux avec deux verres de citronnade. Il la remercia, et reporta son attention sur Angelina. « Je suis désolé. » Murmura-t-il en entendant son amie lui annoncer que son père était malade. Il était surpris ; son propre père ne lui avait rien dit à ce propos. Les parents d’Angelina et ceux de Carlisle avaient toujours été proches. Même la mort de Mary Bishop, vingt-cinq ans plus tôt, n’avait pas altéré cette relation. C’était d’ailleurs cet élément qui laissait Carlisle supposer que son père appréciait sincèrement la compagnie du père d’Angelina. « Mon père ne m’a rien dit. Ça va aller ? » Demanda le pilote, s’interrogeant sur l’état de santé de l’ami de la famille. « Tu devrais songer à me le laisser de temps en temps. Ça te laisserait un peu de temps pour toi, et pour t’occuper de ton père. » Suggéra le pilote. Il avait déjà joué, à plusieurs reprises, le rôle de baby-sitter. Ça ne l’avait jamais dérangé ; il adorait passer du temps avec Abel, et rendre service à Angelina était pour lui tout à fait naturel. C’était son amie d’enfance, celle qui avait toujours fait partie du décor. Il l’avait toujours considérée comme sa petite sœur. Ils avaient grandi, mais leur relation n’avait pas bougé d’un iota. « Quelles misères te fait vivre son géniteur ? » Demanda Carlisle en fronçant les sourcils. Protecteur vis-à-vis d’Angelina, il n’aimait guère entendre que le père d’Abel ne la respectait pas comme il le devrait. Il soupira et haussa les épaules quand Angelina lui demanda des nouvelles d’Amal. « Toujours pareil, en fait. Elle est très occupée avec son travail, et moi avec le mien. » Expliqua-t-il. Entre Amal et Carlisle, les choses avaient toujours été claires : leur carrière professionnelle était primordiale. Chacun acceptait les choix et les contraintes de l’autre, même si parfois, cela pouvait devenir pesant. « J’ai l’impression qu’on s’éloigne un peu, en ce moment. » Avoua-t-il du bout des lèvres. Rien de grave, selon lui ; la situation s’était déjà produite, et se reproduirait probablement à l’avenir. « Mais c’est la période : avec l’été qui arrive, elle est sur tous les fronts. Et comme ici c’est l’hiver, les Australiens sont en quête de soleil. Donc, forcément… » Il était moins présent. |
| | | | (#)Mar 12 Sep 2017 - 7:25 | |
| Carlisle faisait partie de la vie d'Angelina depuis tellement longtemps qu'ils avaient tissé ce genre de relation où Angelina n'avait pas toujours besoin de parler. Son meilleur ami la comprenait naturellement. Il faisait partie d'un des rares qui ne lui avait pas tenu rigueur de son départ précipité à Hawaï lors de la découverte de sa grossesse. Carlisle avait démontré un soutien sans faille et encore aujourd'hui elle savait qu'elle pouvait se reposer lui peu importe ce qui arrivait dans sa vie. Lorsque Carlisle lui fit remarquer qu'elle venait d'infliger un supplice à sa collègue, Angelina se retourna pour la regarder et haussa les épaules. "Je passe mon temps à la couvrir quand elle arrive en retard alors elle peut bien faire l'effort de me remplacer pour une fois." Angelina s'entendait pas toujours bien avec ses collègues mais son ancienneté lui donnait une autorité naturelle qui forçait le respect. Même si ses relations avec son patron n'était pas toujours bonne, Carlos avait affirmé plusieurs fois qu'en son absence c'était Angie qui gérait, confirmant ainsi à demi-mot qu'il lui redonnait son poste de manager. Viens ensuite le sujet de la maladie du père d'Angie, Carlisle était supris que son père ne lui en ait pas parlé alors que lui et Henry Gilmore étaient extrêmement proches. Angelina était mal à l'aise car elle avait l'impression que ses parents faisaient tout pour cacher sa maladie tandis qu'elle, jouait les porteuses de mauvaise nouvelle en le disant à tout le monde. Elle ne comprenait pas à quoi servait ce genre de cachotterie. "Je sais pas ils sont bizarres, j'ai l'impression qu'ils ne veulent pas que ça se sache. Je pense qu'ils se disent que si ils en parlent tout haut, la chose sera plus réelle. Je n'arrive même pas à savoir si c'est vraiment très grave ou pas. Ma mère ne me dit rien. A vrai dire j'espérais que ton père en sache plus que moi mais visiblement c'est pas le cas." Ca ne rassurait pas du tout Angelina de voir que Carlisle n'était pas au courant. Angelina savait que Henry se confiait beaucoup au père de Carlisle, et elle nota dans un coin de sa tête de l'encourager à appeler son fidèle ami.
Dans un élan de générosité qu'Angie lui connaissait bien, Carlisle proposa de garder Abel. Angelina tressaillit sur son siège et joua nerveusement avec une mèche de cheveux. "Arthur est super réticent à l'idée que je donne Abel à garder, je crois que si il savait que je te le donnais si souvent ça l'énerverait. Il est archi parano quand il s'agit de son fils c'est assez énervant. Comme si pendant trois ans j'avais pas fait sans lui." Elle soupira et passa ses cheveux derrière son épaule. "Il ne me fait pas du tout confiance, en fait." Leurs relations continuaient de se détériorer jour après jour, malgré l'existence de leur fils qui était un parfait mélange d'eux deux. Elle ne lui avait pas souhaité son anniversaire et elle n'y avait pas été invité. C'était clairement tendu entre eux et Angie n'était pas sûre que cela s'arrangerait avec le temps. Angelina pensait que ses relations avec les gens s'amélioreraient avec le temps mais c'était loin d'être le cas. Et apparemment, Angelina n'était pas la seule à avoir des petits soucis relationnels. Carlisle déclara que lui et Amal s'éloignaient en ce moment. Il rajouta que c'était normal en raison de la période de l'année mais Angelina voyait bien que ça l'affectait vraiment. "Tu lui en as parlé ? Peut-être qu'elle ressent la même chose de son côté... La communication, mon coeur, la communication !" C'était l'hôpital qui se foutait de la charité, Angelina avait un zéro pointé quand il s'agissait de s'exprimer et de communiquer avec les autres. Mais bon. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs. |
| | | | (#)Mar 3 Oct 2017 - 15:31 | |
| Carlisle n’aimait pas déranger les gens. Il avait toujours peur d’arriver à l’improviste, toujours peur de contraindre les gens à faire des choses dont il n’avait pas envie. Le pilote ne laissait pas place à l’imprévu, au suspense : il prévoyait tout, tout le temps. Il ne laissait rien au hasard – sa formation militaire n’était sans doute pas étrangère à ce trait de caractère, qui pouvait parfois devenir oppressant. Amal lui avait souvent reproché son manque de spontanéité, son manque de folie, avant de comprendre que c’était ce dont elle avait besoin. Elle, la working girl surbookée. Elle, la femme qui multipliait les rendez-vous, les rencontres, les sorties, les projets. Aux yeux du monde, elle pouvait presque paraître instable ; Carlisle, lui, préférait la qualifier de passionnée, voire d’acharnée. Elle était, d’une certaine façon, semblable à Angelina. « Je vois. Madame mène la danse… » Carlisle se moquait gentiment de sa meilleure amie, suggérant qu’elle était celle qui dirigeait la barque en ces lieux. « Tu comptes racheter le fonds de commerce, tôt ou tard ? Ou tu comptes changer de branche ? » Demanda le pilote, cette fois-ci plus sérieusement. Leur conversation se poursuivit, et ils évoquèrent bientôt un sujet qui alarma Carlisle : le cancer du père d’Angelina. Le pilote n’avait pas eu vent de la nouvelle, ce qui l’inquiétait : son père avait-il décidé de faire des cachotteries ? ou lui-même n’était-il tout simplement pas au courant ? Cette deuxième option ne collait pas ; les parents des deux meilleurs amis étaient proches. Ils ne se seraient jamais mentis sur un tel sujet. « Il en sait sans doute plus qu’il ne veut bien le dire. » Déclara Carlisle, relevant les yeux vers Angelina. Malheureusement pour son amie, le père de Carlisle n’était pas loquace : l’homme restait dans l’ombre, choisissait ses mots, et n’en disait jamais trop. Seules les affaires semblaient l’intéresser ; hormis sa succession à la tête de l’entreprise familiale, il n’avait guère de conversation avec son fils unique. « Je peux essayer de l’interroger à ce sujet, si tu veux. » Sans certitude qu’il lui réponde – mais il aurait au moins eu le mérite d’essayer. « C’est ton père. Tu es en droit d’avoir des questions, et d’avoir besoin de réponse. Tu devrais persister. » Déclara le fils Bishop.
« Ne lui dis rien, il n’a pas besoin de le savoir. » Dit Carlisle en haussant les épaules. Il adorait Abel, qu’il considérait comme son filleul. Passer du temps en sa compagnie, et partager des moments avec lui n’avait donc rien de désagréable. Et surtout, il n’aurait cédé sa place à quiconque pour rien au monde. « Est-ce que tu as eu des… écarts, ces derniers temps ? » Demanda Carlisle en fronçant les sourcils. Si sa meilleure amie n’avait pas toujours été irréprochable, le pilote était néanmoins sûr d’une chose : Angelina était une bonne mère. Et jamais, ô grand jamais, elle n’aurait volontairement fait quelque chose qui pourrait nuire à son fils. « Vous devriez peut-être passer du temps ensemble, tous les trois. Je sais que ce n’est pas une situation confortable, mais ça permettrait à Arthur de voir que tu t’occupes bien d’Abel. » Suggéra le pilote, sans savoir si les deux géniteurs avaient eu le temps de trouver un remède à cette situation compliquée. Carlisle ne les enviait pas : élever un enfant n’était pas facile. Mais l’élever en étant séparés, ce devait être bien pire encore. L’héritier Bishop n’avait jamais réellement été confronté à cette situation – si ce n’est pas le biais d’amis. Il n’avait pas d’enfant, et n’avait pas prévu d’en avoir prochainement. Ils en avaient déjà touché deux mots avec Amal, mais l’occasion ne s’était jamais présentée. « Elle est très occupée, en ce moment. C’est à peine si on se croise. » Souffla Carlisle en haussant les épaules. « Mais ce n’est qu’une baisse de moral, je pense. Ce n’est pas la première, ni la dernière fois que notre relation traverse quelques turbulences. » Sauf que cette fois-ci, il y avait quelque chose de différent de d’habitude. Mais le pilote n’était pas en mesure de mettre le doigt sur quoi, exactement. Pas encore, en tout cas.
|
| | | | (#)Lun 9 Oct 2017 - 14:40 | |
| Il y a peu de gens avec qui Angelina se sentait aussi à l'aise et elle profitait de chaque seconde de la présence de Carlisle pour reprendre des forces après les semaines difficiles qu'elle venait d'avoir. Bien sûr, elle savait qu'elle avait le soutien de Nina mais ce n'était pas la même chose. Carlisle la connaissait, elle n'avait pas besoin de s'expliquer ou de se justifier. Il ne la jugeait pas et la prenait comme il l'était, un jour elle l'avait surpris lors d'une soirée en train de prendre sa défense alors que d'autres gens lui demandaient comment il faisait pour être amie avec elle malgré sa réputation et tout ce qu'on disait sur elle. Carlisle l'avait défendue bec et ongles, répondant que personne ne prenait le temps de la connaitre car si c'était le cas ils auraient honte de parler ainsi. C'était une preuve de plus de sa loyauté, même si Angelina n'en avait jamais douté. Ce n'était pas pour rien si il était le seul à qui elle avait donné des nouvelles, le tenant au courant de sa grossesse et lui envoyant des photos d'Abel dès sa naissance. La seule raison pour laquelle elle ne lui avait pas demandé de devenir son parrain est qu'elle ne croyait pas en Dieu et ne voulait pas rentrer dans ce genre de débat. Angelina espérait que Carlisle se doutait d'à quel point il comptait pour Abel. C'était plus ou moins la seule figure masculine en dehors du grand-père qu'Abel avait connu. Maintenant le schéma avait changé, il y avait Arthur dans l'équation mais jamais Carlisle ne sortirait de la vie d'Abel à moins qu'il ne le désire évidemment. Elle éclata de rire lorsqu'il parla d'acheter le fond de commerce, elle n'avait jamais pensé à l'éventualité d'acheter le Canva mais il est vrai que ça sonnait bien. Si Carlos décidait un jour de se barrer pourquoi pas... "J'avais jamais pensé à ça tiens. Proprio de ce trou à rat... Qui sait ? Un jour peut-être." La conversation dévia par la suite sur ses parents et évidemment Carlisle fut cette fois encore parfait sur toute la ligne, légitimant son besoin de savoir, proposant de poser des questions. Mais Angelina secoua la tête. "Je te demanderai peut-être mais pour le moment j'attends de voir un peu comment ça se passe avant de creuser un peu plus, j'ai peut-être pas besoin de tout savoir." marmonna t-elle en buvant une longue gorgée de sa boisson.
Viens ensuite le sujet d'Arthur. Rien que d'y penser, elle sentait l'angoisse et l'anxiété l'étreindre. Angelina avait énormément de mal à s'adapter à cette nouvelle situation bien que ça allait mieux de jour en jour et il y avait encore énormément de point bloquant qui lui permettait d'assurer sa co-parentalité avec son ex avec sérénnité. Chacun se méfiait constamment de l'autre, ils ne se faisaient clairement pas confiance et c'était comme si chacun attendait un faux pas de la part de l'autre pour réussir à le coincer et tirer Abel à lui. Même si ils aimaient répéter à qui voulait l'entendre que jamais ils ne mêleraient leur enfant à leur querelle, Angie avait bien peur qu'un jour ce soit le cas. Lorsque Abel sera en âge de comprendre les choses et qu'il demandera des comptes, il sera compliqué pour les deux partir de tout expliquer sans y mêler leur point de vue. Carlisle lui demanda si elle avait fait des écarts et Angelina hocha négativement la tête avec empressement. "Non, non pour une fois j'ai rien fais ! J'ai ramené aucun mec à la maison, ça fait quatre ans que j'ai rien fais alors tu te doutes bien... Je sors pas quand Abel est à la maison, tu sais que je suis devenue assez casanière... Non je pense qu'il me voit encore comme l'ancienne Angelina totalement hystérique et immature. Je suppose que je le suis un peu toujours au fond mais la naissance d'Abel a changé beaucoup de choses. Et il ne le voit pas, ce qui est normal puisqu'on ne s'est pas parlé pendant quatre ans. De l'eau a coulé sous les ponts." Après tout Arthur n'avait pas vraiment eu l'occasion de connaitre la nouvelle Angelina puisqu'à chaque fois qu'il était là ses anciens démons ressurgissaient et elle perdait le contrôle. Lui donnant raison sur toute la ligne alors qu'elle avait de bonnes raisons de soutenir qu'elle avait réellement changer. Angie s'esclaffa lorsque Carlisle lui conseilla de passer du temps avec son ex pour le bien de leur fils. "Mais t'es dingue !? Il voudra jamais ! Il préfère se crever les deux yeux que de passer du temps avec moi ! Tu le verrais quand il vient chercher ou déposer Abel il reste 30 secondes et oublie parfois de me dire au revoir, il s'en carre complètement. Il montre clairement qu'il est le père d'Abel et rien d'autre. Pas besoin de se faire chier à faire copain/copine." Wow elle commençait à avoir envie d'un verre à force de parler de tout ça, la pression lui montait ce n'était pas bon. Heureusement que la conversation ne tournait pas qu'autour d'elle puisqu'ils parlèrent également d'Amal. Angelina n'aimait pas voir Carlisle dépité ainsi. "Oui c'est pas la première fois effectivement mais... Comment tu vois ton avenir avec elle sincèrement ? J'ai l'impression que quelque chose te gêne... Quelque chose que tu ne me dis pas. Tu sais que tu peux tout me dire." |
| | | | (#)Ven 3 Nov 2017 - 8:44 | |
| « Je te vois bien dans ce rôle. » Affirma Carlisle, jetant un coup d’œil autour de lui. Des lumières tamisées, une ambiance calme et paisible qui pouvait évoluer vers quelque chose de bien moins sage, une agitation certaine, et des visages plus ou moins familiers : tenir un bar ne devait pas être déplaisant. En tout cas, pour quelqu’un qui avait une vie sociale active et intéressante – contrairement à lui, qui restait l’éternel casanier. Qu’on ne se méprenne pas : sa vie lui convenait parfaitement. Le pilote n’était pas malheureux : il avait une fiancée qu’il aimait, avait fait de sa passion son métier, et savait savourer ses moments de temps libre. Il n’aurait voulu changer sa vie actuelle pour rien au monde. « Comme tu voudras. » Déclara le pilote, ne cherchant pas à pousser Angelina au-devant de la vérité. Après tout, peut-être que cette fameuse vérité n’était pas aussi dramatique qu’elle en avait l’air. Peut-être qu’ils s’étaient montés la tête, tous les deux. Néanmoins, une pensée furtive traversa l’esprit du pilote : et si Angelina n’était pas prête à entendre, et encore moins à faire face, à cette fameuse vérité ? Serait-elle suffisamment forte pour supporter une telle nouvelle ? Saurait-elle faire face ? Aurait-elle suffisamment de force, de courage ? Carlisle savait que la jeune mère en bavait : entre son job, son fils, et son ex qui venait noircir le tableau, elle n’avait décidément pas besoin d’un énième élément perturbateur dans sa vie déjà bien remplie. « Si jamais tu changes d’avis, tu sais que tu peux compter sur moi. » Il serait là, que ce soit pour aller interroger son père sur l’état de santé de son meilleur ami, ou pour consoler Angelina si elle en ressentait le besoin. Puis, il jugea bon d’ajouter : « Même si tu ne changes pas d’avis, d’ailleurs. » Il avait toujours été là pour elle. Ils se connaissaient depuis des lustres, et avec le temps, leur relation avait fini par ressembler à celle qu’un frère et une sœur pouvait avoir. Carlisle avait une confiance aveugle en son amie de toujours, et il savait que la réciproque était vraie. Conscient qu’une telle relation était rare, le pilote avait toujours veillé à la préserver de tout, et de tous. Et qu’importe ce que les autres pouvaient en dire : eux, ils savaient parfaitement où ils en étaient. Et ils n’avaient besoin de rien de plus.
Lorsque le pilote comprit que sa meilleure amie avait quelques difficultés avec le père de son enfant, il décida de creuser davantage. Il lui proposa naturellement son aide, mais Angelina eut tôt fait de lui faire entendre raison : il n’était pas, vraiment pas, le mieux placé pour sortir son amie du pétrin. Si ses intentions étaient louables, le résultat risquait d’être catastrophique. « C’est une situation délicate. » Admit volontiers Carlisle en faisant la moue. Angelina semblait dans une impasse, et Arthur ne faisait visiblement aucun effort pour améliorer la situation. « Personnellement, je sais que tu as changé. Je t’ai vue grandir, évoluer, devenir plus mature, au cours des dernières années. Et il est évident qu’Abel n’est pas étranger à tous ces changements. » Constata le pilote. Malheureusement pour Angelina, il n’était pas celui qu’il fallait convaincre. Naïvement, Carlisle suggéra à son amie d’inviter Arthur à passer du temps avec elle, pour qu’il puisse lui-même réaliser qu’elle avait changé et qu’elle était une bonne mère pour leur enfant. « Je le trouve assez hypocrite, sur ce coup. » Grommela Carlisle, déçu devant tant de lâcheté. Il avait du mal à comprendre que l’on puisse agir ainsi – surtout en ayant un enfant. Ne devait-on pas tout mettre en œuvre pour s’assurer du bien et de la sécurité de sa progéniture ? L’inverse semblait inconcevable, pour le pilote. « Tu devrais peut-être lui rappeler qu’il y a quelques années, l’idée de partager un peu plus qu’une conversation avec toi ne semblait pas franchement le rebuter. » Ajouta-t-il en levant les yeux au ciel, faisant bien évidemment référence à la nuit au cours de laquelle Abel avait été conçu. Parce qu’aux dernières nouvelles, il fallait encore être deux pour faire un môme. La conversation dévia vers la vie privée de Carlisle, que celui-ci évoqua en toute confiance. Avec Angelina, la parole était libre : il savait qu’il ne serait pas regardé de travers, et encore moins jugé pour ce qu’il dirait. « En vrai, je n’en sais rien. Plus le temps passe, et plus l’avenir devient flou… Ce qui est étrange. Avant, tout était clair. » Déclara le pilote. Les carrières passaient avant tout projet personnel. Le mariage pouvait attendre. Les enfants aussi. Les opportunités, elles, ne se présentaient pas deux fois. « Je ne sais pas quoi te dire. Quelque chose a changé, quelque chose est différent. Mais je ne sais pas quoi. Je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Et c’est perturbant. » Avoua-t-il du bout des lèvres. « Amal s’éloigne, c’est un fait. Je ne sais pas si j’ai fait quelque chose de mal, ou si elle a juste besoin de prendre le large. Ou les deux. Je pense que le temps répondra à mes questions. » Dit-il, quelque peu fataliste.
|
| | | | (#)Mar 7 Nov 2017 - 12:17 | |
| Le Canvas qui pouvait être un endroit assez glauque et rebutant était tout de suite beaucoup plus chaleureux grâce à la présence de son meilleur ami. Angelina en oubliait le gros lourd qui la mattait depuis toute à l'heure au bar et l'odeur d'alcool désagréable du vin blanc qui avait été renversé une heure plus tôt à moins d'un mètre d'eux. Loin de tout ça, les deux amis continuaient d'échanger tranquillement dans l'indifférence la plus totale de leur environnement. La conversation se faisait toute seule, de vrais sujets était abordés sans détour, sans qu'Angelina ait besoin de changer de sujet ou fuir. Carlisle était un excellent journal intime, lui parler était quelque chose de naturel, qui coulait de source. Pourtant, Angelina était réputée assez secrète, quasi-mystérieuse, il n'était pas rare que les parents Gilmore sollicite Carlisle d'un coup de téléphone afin de le sonder au sujet de leur fille. Il était généralement le seul à savoir ce qui lui passait par la tête. Lorsqu'Angelina s'était rendu compte qu'elle était enceinte, elle savait que si elle devait choisir une seule personne à qui elle parlerait ce serait Carlisle. Alors elle savait qu'en réalité elle pouvait aborder le sujet de la maladie de son père en profondeur mais elle n'en avait pas envie. Elle n'avait pas envie de plonger dans cette abîme d'angoisse. Elle avait déjà tout le loisir de le faire tard le soir lorsqu'elle ne parvenait pas à dormir. Elle effectua une vive pression sur l'avant-bras de son meilleur ami pour le remercier de son soutien infaillible. Elle savait que si jamais les choses tournaient mal pour son père ou quoique ce soit d'autre elle pourrait compter sur son meilleur ami sans l'ombre d'un doute. Il avait déjà été d'un soutien indéfictible lorsqu'elle avait fait 1000 et une connerie lorsqu'elle était ado. Rebelle à la mort, Carlisle l'avait sorti de la merde un nombre incalculable de fois et elle lui serait éternellement reconnaissante. "Merci Babe, je sais que je peux compter sur toi et tu sais que tu le peux aussi." Elle n'était pas fan des démonstrations en public mais avec Carlisle tout était simple et familier. Il avait fallu qu'elle grandisse avec pour se comporter de manière aussi tactile. Angelina était très difficile à approcher de prime abord mais lorsqu'elle laissait quelqu'un rentrer dans son cercle très fermé alors il n'y avait plus de limite à son affection. Ce qui lui avait causé bien des problèmes d'ailleurs.
Décidément, Carlisle et Angelina avaient connu mieux en terme d'épanouissement amoureux. Elle n'était pas dans la meilleure des postures avec son ex qui n'en faisait qu'à sa tête depuis le début, faut dire qu'elle n'était pas particulièrement facile avec lui. Et pour cause, Angie n'avait jamais digéré la rupture même si c'était de sa faute à l'origine. Se rendre à l'évidence que tout était mort entre eux avait été difficile pour la jeune femme. Cette dernière ne put s'empêcher de lâcher un petit rire lorsque Carlisle prit son parti, traitant Arthur d'hypocrite. "Oh si tu savais, on dirait qu'il n' a jamais rien eu entre nous. On dirait qu'il ne m'a jamais aimé, jamais touché. C'est flippant de pouvoir être aussi proches à un instant T et aussi loin à présent. On est comme des étrangers. Parfois pire, comme des ennemis. Il digère pas d'avoir été privé de son fils dont il ne soupçonnait même pas l'existence pendant trois ans. Ce que je peux comprendre." Elle soupira. Ce n'était pas facile ce qu'elle lui avait infligé, elle le reconnaissait volontiers mais elle en avait marre de se le voir rabâcher constamment. "Ecoutes je fais de mon mieux pour Abel et puis le reste on verra. De toute façon on est coincé l'un avec l'autre et on va devoir faire avec." Angelina avait sincèrement mal pour son meilleur ami, il méritait d'être avec quelqu'un de bien et d'être heureux, Angie savait qu'Amal était quelqu'un de bien. Elles avaient été relativement proches, par la force des choses, Amal faisait partie de la vie de Carlisle depuis 10 ans alors Angelina avait assisté à toutes les étapes de la construction de ce couple. Des premiers émois aux fiançailles, Amal et Angie n'avaient pas grand chose en commun si ce n'est Carlisle mais Angelina lui faisait confiance jusqu'ici pour le rendre heureux. Le vent semblait avoir tourné. Carlisle avoua ainsi que quelque chose avait changé sans qu'il n'arrive à savoir quoi, ce qui semblait être une immense source de frustration. "Si t'as fais quelque chose de mal tu devrais le savoir non quand même ?" tenta de le raisonner Angie. "Bon on devrait passer à l'offensive. Je prends un Jack, tu prends quoi ?" Quitte à parler de choses qui font mal autant l'arroser un peu d'une boisson plus réconfortante qu'une simple limonade. Elle fit signe à un collègue qui passait et lui passa commande avant de recentrer son attention sur son ami. "Y a une autre femme ? T'as rencontré quelqu'un d'autre ? Ou tu penses que ELLE a rencontré quelqu'un d'autre ?" Angelina n'était pas forcément la personne la plus diplomate qui soit, elle rentrait rapidement dans le vif du sujet au grand désespoir des âmes sensibles qui préféraient y aller en douceur. "Tu veux que j'aille lui parler ? C'est pas vraiment ma grande copine mais je peux y aller l'air de rien." Grosse erreur, Angelina avait la tête de Satan en personne, aucune femme ne lui faisait confiance. Mais au moins elle avait la gentillesse de proposer. |
| | | | (#)Dim 26 Nov 2017 - 17:54 | |
| « Rassure-moi, il préserve Abel de tout ça, n’est-ce pas ? » Demanda-t-il avec froideur. Il connaissait la stupidité des hommes ; il savait que, parfois, ils pouvaient mal se comporter. Qu’ils pouvaient se laisser submerger par leurs émotions, et les laisser prendre le dessus. Le pilote reconnaissait volontiers que la situation d’Angelina et d’Arthur n’avait rien de simple. Parents séparés, qui ne s’entendaient pas et qui se laissaient dépasser par des non-dits et autres querelles : pour rien au monde, Carlisle n’aurait voulu être à leur place. « Tu n’es pas innocente dans cette histoire, c’est évident. Inutile de se voiler la face. » Admit Carlisle, qui reconnaissait les erreurs de son amie. Ils en avaient tous deux parlé, à de nombreuses reprises. Le pilote avait toujours été clair avec son amie – il n’approuvait pas son choix. Cependant, il s’était toujours abstenu de la juger : il n’était pas à sa place, et ne pouvait pas pleinement comprendre sa position. « Mais tu as commencé à réparer tes erreurs, en lui annonçant la nouvelle. Et surtout, en lui laissant le droit d’exercer sa paternité. » Déclara Carlisle avec fermeté. Selon l’Australien, la démarche d’Arthur n’était pas saine : il perdait énormément de temps avec des broutilles, au lieu de se concentrer sur ce qui était réellement important – à savoir son fils. « Ça, c’est clair. Tu ne changeras pas le lien qui vous lie. » Commenta Carlisle en haussant les épaules. Donc le mieux qu’ils avaient à faire, c’était encore de l’accepter, et d’essayer de vivre avec. Leur discussion dévia progressivement vers son propre couple. Le pilote ne cacha pas à son amie les difficultés traversées dernièrement – ou plus exactement, l’impression étrange qu’il avait. « Je pense qu’Amal me l’aurait dit, oui. » Avoua-t-il en haussant les épaules, sans pour autant être certain de ses dires. Peut-être avait-elle peur de sa réaction ? « La même chose. » Répondit-il en souriant, amusé de la tournure que prenait la soirée. Qu’importe ; il n’avait rien de prévu, de toute façon. « Enfin Angelina, bien sûr que non ! » S’exclama le pilote en levant les yeux au ciel, comme si cela avait été une évidence. Carlisle avait toujours été fidèle, et il était hors de question que cela change. De plus, sa vie était bien trop occupée pour qu’il n’ait le temps de faire la moindre rencontre. Son temps était partagé entre son travail, ses obligations personnelles, et les rares moments qu’il parvenait à s’octroyer. « Je ne pense pas qu’elle ait rencontré quelqu’un non plus. » Répondit Carlisle en haussant les épaules. Entre Amal et Carlisle, tout avait toujours été clair : s’ils privilégiaient leurs carrières respectives, ils restaient néanmoins fidèles l’un à l’autre. Et puis, si Amal avait rencontré quelqu’un, les choses auraient changé entre eux, non ? Or, tout était normal ; leur vie restait la même, à tout point de vue. « A quel moment aurait-elle pu, d’ailleurs ? Elle est aussi occupée que moi. » Fit-il remarquer. « Inutile.Je la connais, elle ne te dira rien. » Dit-il en haussant les épaules. Amal et Angelina avaient toujours eu des relations cordiales, mais ne s’étaient jamais rapprochées au point de devenir les meilleures amies du monde. Amal avait eu beaucoup de mal à accepter la relation, unique, que le pilote partageait avec son amie d’enfance. Une part d’elle avait probablement toujours craint que l’un des deux ne dérapent. « Mais merci quand même d’avoir proposé. J’apprécie. » Assura le pilote en hochant la tête. Le serveur revint avec leurs deux verres, et les disposa devant eux. « A nous. » Dit Carlisle en levant son verre en direction de celui d’Angelina. |
| | | | (#)Sam 16 Déc 2017 - 15:08 | |
| Le ton de Carlisle fit grimacer Angelina, non Abel était loin d'être préservé de tout ça. Pire encore, son institutrice les avait convoqué pour parler de son comportement plus que limite et des dégâts que l'ancien couple avait fait sur leur fils qui jadis très turbulent était beaucoup trop calme ces derniers temps. Angelina savait dès le début qu'Abel serait amené à vivre une vie particulière et qu'il faudrait faire de nombreux efforts pour éviter qu'il ne paye pour le comportement qu'elle avait eu vis à vis de ses responsabilités en tant que mère. Bien sûr, Angelina avait tout fait pour être une excellente maman, mais les erreurs qu'elle avait faite en tant que femme lui avait coûté très cher, mettant à mal sa relation fusionnelle avec son fils lorsque Arthur était de nouveau entré dans sa vie, apprivoisant ainsi son fils qu'il ne connaissait pas, et dont il apprenait à s'occuper depuis quelques mois maintenant. "Disons qu'on a pas été très doué ces derniers temps mais on va se rattraper..." Elle avait hâte de changer de sujet maintenant, penser à Abel dans ce contexte lui retournait le ventre et elle n'avait pas envie de perdre la face sur son lieu de travail. Qui aurait cru que la Angelina qui ne voulait pas d'enfant serait une mère si dévouée ? "On va faire de notre mieux et on va prier pour que ça aille. Il faudrait que tu passes le voir d'ailleurs, il te réclame souvent. Depuis que tu l'as emmené au cinéma tu es au moins à l'échelle de Dieu dans sa petite tête de crapule." dit-elle avec affection, effectuant une brève pression sur son bras. Carlisle était une des premières figures masculines d'Abel et Angelina aurait aimé avoir fait le choix de le prendre pour père, dans une autre vie sans doute. Sa place de meilleur ami était chère à son coeur, elle ne le remercierait jamais assez pour les fois où il était venu s'occuper d'Abel pour qu'elle puisse dormir un peu ou simplement pour lui changer les idées. Carlisle était un ami précieux dont elle ne pourrait jamais se séparer, imaginer sa vie sans lui était impossible, cela faisait beaucoup trop longtemps qu'il faisait office de pilier fondamental dans sa vie. Et c'était sans aucun doute pour ça que son bonheur et sa santé étaient de véritables préoccupations pour la jolie maman qui sentait bien qu'il y avait de l'eau dans le gaz entre lui et Amal. Elle haussa les épaules lorsque Carlisle s'offusqua de ses allégations. "Bah j'sais pas, j'demande c'est possible. Brisbane c'est grand y'a tellement de gens, qu'une rencontre est vite arrivée si tu vois ce que je veux dire. Enfin sauf pour moi visiblement, je me contente du néant et on parle de toi là." rétorque t-elle. Leurs deux verres arrivent, Angelina voit son collègue se diriger vers eux et elle se demande un instant si il ne va pas tout faire tomber. Elle note dans un coin de sa tête de la reformer cette semaine. "Franchement j'espère que vous allez vous réveiller tous les deux parce que ça serait vraiment du gâchis de vous voir chacun de votre côté. Je t'ai donné un filleul, j'en veux un moi aussi maintenant." Carlisle et elle lèvent leurs verres. "À nous." répondit-il avec une joie non dissimulée. Qu'est-ce que c'était bon d'être en présence d'un être aimé et chéri. |
| | | | | | | | hug me, heal me, help me | carlisle |
|
| |