Comme depuis le début de la semaine, la boutique avait été pleine à craquer. Pour son plus grand bonheur, le nom et les talents culinaires de Liviana commençait à se faire connaitre dans toute la vie. Son affaire marchait et l’italienne envisageait de plus en plus d’ouvrir une petite salle à l’intérieur de sa boutique afin que ces clients puissent s’installer pour petit-déjeuner ou pour déjeuner ; cette idée lui trottait en tête depuis l’ouverture de Livuel mais elle n’avait jamais eu les fonds nécessaire et Liviana était bien trop prudente pour mettre son affaire dans le rouge en dépensant l’argent qu’elle n’avait pas. Après avoir passé la matinée et une bonne partie de l’après-midi derrière les fourneaux à réaliser toute sorte de pâtisseries, Liviana confia les reines de son commerce à Natacha et Nino qui s’en sortait très bien depuis son arrivé ici afin de s’occuper de la comptabilité. Les chiffres étaient le pire cauchemar de Liviana, elle se sentait perdue dès qu’il y avait plus de deux zéros et les battements de son cœur se faisaient plus intenses dès qu’elle posait son regard sur le livre des comptes. Auparavant, c’était Samuel qui gérait ses choses-là pour elle, ces capacités mathématiques et ces talents de comptable avait facilité la vie de la brunette pendant de nombreuses années mais depuis leur séparation, elle tentait tant bien que mal de s’occuper de tout ceci elle-même. Après cinq heures de réflexion et de calcul, Liv quitta des yeux ses papiers et sa calculatrice pour réaliser que la boutique allait fermer dans cinq minutes à peine. Sans attendre une minute de plus, elle rassembla ses papiers qu’elle rangea un des tiroirs de son bureau avant de retrouver Nino au milieu de sa boutique « Désolée t’avoir disparue aussi longtemps, Natacha est partie ? » demanda-t-elle en remarquant que la jeune étudiante n’était plus ici. Liviana passa derrière le comptoir pendant que Nino était en train de ranger les étagères, elle lui lança un coup d’œil rapide avant de se mettre à compter la caisse. Comme à chaque fois elle compta l’ensemble de la caisse deux fois pour être sûre de ne pas avoir commis d’erreur « Tout s’est bien passé aujourd’hui ? » elle ne quitta pas la caisse des yeux, il y avait quelques choses qui la chagrinait. Afin de ne pas dire de bêtise, Liviana compta une troisième fois la caisse mais rien ne changea, il manquait un peu plus de trente dollars dans la caisse et à son grand regret ce n’était pas la première fois ce mois-ci. L’italienne avait remarqué qu’il manquait vingt dollars il y a une quinzaine de jours mais elle avait simplement pensé avoir fait une erreur mais aujourd’hui elle n’avait pas touché une seule fois à la caisse. Un peu mal à l’aise, Liviana posa son regard sur Nino qui était en train de fermer la porte « Je peux te parler avant que tu partes ? » le son de sa voix était doux et calme, elle appréciait Nino, il était travailleur et réellement sympathique envers elle et Natacha.

Ce faisait un mois et demi que Nino travaillait à Livuel. Il avait fait les démarches nécessaires pour lui fournir les documents qu'elle avait demandé. Ce qui avait aussi impliqué qu’il fasse des démarches plus officielles et qui l’inscrivant officiellement aussi en tant que travailleur en Australie. Son visa devrait être changé si jamais il travaillerait ici plus longtemps que 6 mois. Mais pour le moment c’était censé être un boulot temporaire, de dépannage à la fois pour lui et pour Liviana. Advienne que pourra, ils verront bien l'un et l'autre où ils en seront d'ici la. Nino était entrain de mettre en rayon un commande de thé quand Liv, la patronne les prévient, lui et Natasha qu'elle s'en va en arrière boutique pour faire ses comptes. Pas de soucis pour lui, il poursuit sa tâche. Il s'y était fait aux clients plus ou moins chiant. Liv avait eu raison quand elle lui avait dit qu'elle n’avait que des clients adorables. Bon pour Nino c’était un grand mot, peu de mon semblait correspondre à cet adjectif selon lui mais il s'y habituait. Jusqu’à maintenant, personne ne lui avait vraiment manqué de respect ni pris pour un sbire, il n’avait alors pas eu besoin de prendre trop sur lui ou pire. Aucun comportement agressif de sa part, on marque des points, on avance. Si au travail tout se passait bien, il ne manquait pas de se rattraper lorsqu’il sortait, lorsqu’il avait un peu trop bu par exemple. Il s’était pris la tete avec un homme tout juste plus grand que lui mais bien plus costaud dans un bar pas plus tard que le weekend dernier. Il avait finir avec un coup dans le ventre qui l'avait mis à terre et ensuite, plus rien. Il était rentré sans trop de difficultés pour aller dormir. Comme si ses soirées étaient vides de sens sans une petite bagarre.
Le temps passe et Natasha fini par s'en aller alors qu’il est tout juste l’heure pour elle. Nino lui avait presque terminé. Liv revient pour fermer la caisse et interpellé ensuite l'italien.Io répond oui aux deux questions de Liviana. Pas forcément très bavard mais à force elle a du s'y habituer et au moins, elle ne cherche pas à lui raconter sa vie comme son ancienne patronne. « Je peux te parler avant que tu partes ? » il haussa les épaules et la rejoint. « ouais ? » il regarda l'heure et en effet il était presque temps qu'il s'en aille. Il espérait que ça n'allait pas durer trop longtemps.

Liviana travaillait avec Natacha depuis plus d’un an l’étudiante en psychologie avait postulé dans la boutique de l’italienne afin de payer ses études, une jeune femme courageuse avait pensé Liviana dès leur première rencontre. Aujourd’hui elle faisait un peu partie des meubles, elle était souriante à outrance, attachante, mignonne et plutôt maniaque ; Liv s’était d’ailleurs demandé si le contact passerait entre la pétillante Natacha et le réservé Nino mais depuis l’arrivée de l’italien, elle n’avait entendu aucun des deux se plaindre. En retournant dans la boutique elle constata que Natacha était déjà partie, ce qui Nino lui confirma rapidement, elle n’y voyait aucun problème tant qu’un des deux restait lorsqu’elle en avait besoin. Elle posa son regard sur Nino qui rangeait presque machinalement le thé sur les étagères, il travaillait dur et prenait sur lui au quotidien, mais Liv ne pouvait s’empêcher de se demander s’il se plaisait vraiment ici et comme à son habitude sa réponse fut un bref oui qui ne la rassurait pas vraiment. Cependant elle n’insista pas persuadée qu’un jour il finirait par s’ouvrir à elle. Liv commença à préparer la fermeture en comptant la caisse et c’est à ce moment qu’un détail la chagrina, il manquait une nouvelle fois de l’argent dans la caisse ; afin d’en être sure elle recompta a deux reprises avant de poser son regard vers Nino. Plutôt mal à l’aise elle attira son attention « Ouais ? » elle se mordit la lèvre et prit une profonde inspiration avant de quitter le comptoir et de s’approcher un peu plus de lui « Je vais être directe, je pense que ça ne sers à rien de tourner autour du pot pendant une heure » dit-elle d’une voix plutôt douce « Il manque de l’argent dans la caisse et ce n’est pas la première fois que cela arrive… » elle avait gardé un ton doux dans le son de sa voix afin qu’il ne se sente pas agressé « … Ce n’est pas une accusation mais je voulais savoir si tu sais quelques choses à ce sujet » elle ne pouvait pas se permettre de l’accuser même si elle n’avait eu aucun problème de ce genre avant son arrivée.

Si Nino avait menti sur son CV pour pouvoir travailler ici, ce n’était pas pour rien. D'une part, il n'avait aucune expérience dans le commerce, et quasi aucune expérience tout court. D’autre part, on ne peut pas dire que des différentes missions en tant que petit dealer de quartier soient reconnues aupres du commun des mortels. Il en aurait vite fait un métier légal si non. Heureusement que Liviana ne lui avait pas demandé un extrait de son casier judiciaire si non il aurait du lâcher l’affaire. En même temps pour un travail comme celui-ci, ce n’était pas nécessaire. Il n’aurait jamais prétendu pouvoir travailler avec des enfants ou encore des personnes vulnérables, il savait d'avance que c’était perdu pour lui. Puis l’idée ne lui serait de toutes façons pas venu à l’idée. Nino avait une répugnance particulière pour les enfants et encore plus pour les vieux ou toute personne se faisait passer pour une victime. Tolérance zéro pour le jeune italien. Il en avait vu de toutes les couleurs là où il venait. Il savait ce qu’était la vraie misère et il savait surtout que ceux qui étaient concernés étaient ceux qui s'en plaignaient le moins. Alors entendre geindre toute la journée ne lui convenait pas. Être vite fait au contact des clients ça lui suffisait.
Natacha était une jeune femme assez dynamique, ils s'entendaient plutôt bien avec Nino. Il parierait presque qu'elle était tombé sous son charme mais les petites étudiantes qui veulent le bien de leur prochain, c’était pas pour lui. Il sait qu'elle fait de la psycho et il a toujours ce sentiment d’être psychanalysé à chaque fois qu’ils parlaient pendant leurs pauses. Il savait que ces derniers temps elle avait quelques galère de tune et que c’était difficile pour elle,même avec son salaire. En même temps elle travaille pas énormément non plus mais elle fait surtout comme elle peut avec ses études. Ses parents eux semblaient s'en foutre légèrement et lui avaient toujours dit qu’elle devrait assumer seule si elle voulait faire de longues études. Jeune femme courageuse et surtout elle s'en plaignait rarement. Nino pouvait au moins reconnaître ça. « Je vais être directe, je pense que ça ne sers à rien de tourner autour du pot pendant une heure » il avait pourtant l'impression que c’était ce qu’elle faisait. C’était dja trop long pour un entrée en matière.  « Il manque de l’argent dans la caisse et ce n’est pas la première fois que cela arrive… Ce n’est pas une accusation mais je voulais savoir si tu sais quelques choses à ce sujet » pas une accusation, bien  c’était pourtant exactement comme ça qu’il le prenait. Si ce n’était pas la première fois, pourquoi était ce que lui que ça tombait à présent ? Bien sur, Natacha n’était pas la mais quand même. Il se demande si elle avait oser lui poser la question à elle. La petite étudiante innocente. Lui il portait le mal sur son visage comme on avait pu déjà lui dire. Lui avait tout pour être coupable. Comme d'habitude, il était visé et pour une fois, il avait rien à voir avec ca. Enfin… il savait, si mais n’était pas complice, si ce n’est de ne rien dire, comme par solidarité car il savait très bien ce que c’était de ne pas pouvoir manger à la fin du mois et de ressentir la sensation de faim plusieurs jours de suite. Alors non, il n'ira pas dire que Natacha à pris à deux reprises dans les caisses. «  vous avez qu’à foutre des caméras de surveillance. J'en sais rien et non c’est pas moi. Maintenant, si dans cette ville tout le monde voudrait bien arrêter de m'accuser de tous vos tords ce serait pas mal. Et au pire, si vous pensez vraiment que c'est moi, je dégage. Et vous verrez bien. » il n'irait pas balancer, pas une deuxième fois mais il ne prendrait pas à sa place non plus. Il tentait quand même de garder son calme mais il pourrait tres vite déraper.

La situation était délicate et mettait Liviana dans une position qu’elle n’appréciait guère. Toujours à l’écoute de ses employés et de son cœur, l’italienne s’était promis en embauchant Natacha il y a plus d’un an qu’elle ne serait jamais une patronne imbue d’elle-même qui se permettait tout parce qu’elle était au sommet de la hiérarchie. La douceur et la bonne humeur était ce qui comptait le plus pour Liviana et lorsqu’elle avait signé le contrat de Nino elle s’était promis que les choses continueraient ainsi même son caractère était à l’opposé du sien et de celui de Natacha. Nino avait un coté tête brulé, un italien typique avait-pensé Liviana lorsqu’elle avait appris à le connaitre, il était un brin solitaire et réservé mais l’italienne avait également remarqué les efforts qu’il avait fait pour s’adapter au monde de travail de la boutique. Il l’avait surprise et après presque deux mois ici, il semblait avoir trouvé sa place, du moins c’est ce qu’elle espérait. Lorsqu’elle attira l’attention de Nino, elle vit immédiatement à son regard qu’il n’était pas d’humeur à avoir une longue discussion et ses pensées furent confirmée lorsqu’elle prit la parole, son regard semblait s’assombrir au fur et à mesure des paroles de Liviana. Comme toujours, elle fit son possible pour lui expliquer la situation en se montrant douce et compréhensible, elle l’informa sur ses pensées, ses inquiétudes avant de l’interroger sur ce qu’il pouvait savoir. Une fois terminée, elle planta son regard dans le sien, elle pouvait y deviner la colère qu’il ressentait à cet instant, comme s’il était sur le point d’exploser « Vous avez qu’à foutre des caméras de surveillance. Je n’en sais rien et non ce n’est pas moi. Maintenant, si dans cette ville tout le monde voudrait bien arrêter de m'accuser de tous vos tords ce serait pas mal. Et au pire, si vous pensez vraiment que c'est moi, je dégage. Et vous verrez bien. » Liviana le laissa terminer, elle ne lui coupa pas la parole, elle lui avait posé la question alors elle estima qu’il avait un droit de réponse. Elle resta silencieuse pendant une fraction de seconde afin d’être sûr qu’il n’avait rien de plus à dire « Comme je l’ai dit Nino, c’était une question, pas une accusation donc j’apprécierais que tu n’oublies pas que je suis ta patronne avant d’être une amie » elle restait très calme dans son attitude et ses paroles, en revanche son ton était plus ferme qu’auparavant. Elle décroisa ses bras et fit quelques pas dans la boutique en jetant un coup d’œil à travers la vitrine « Je suis certaine que tu n’es pas une mauvaise personne Nino mais je ne tolère ni le vol, ni le mensonge même si c’est pour de bonne raison… » une fois encore cela ne sonnait pas comme une accusation. Elle retrouva sa place initiale et se posa contre le comptoir plantant son regard dans le sien « Sache que je poserais également la question à Natacha contrairement à ce que tu as l’air de penser, le monde ne tourne pas autour de toi » dit-elle simplement, Liviana pouvait être la personne la plus gentille au monde mais elle restait malgré tout une italienne.

Nino avait un self control impressionnant depuis qu’il avait ce job. Demandez à n'importe qui qui le connait depuis longtemps et vous verrez qu’il n'est pas toujours si docile. Mais comme on dit chassez le naturel, il revient au galop. Pour cette fois c’était surement la goute d'eau et le jeune italien allait surement s'en mordre les doigts par la suite mais la, il ne pouvait plus se contenir. Par malchance, ça tombait sur Liviana, la douce patronne qu'on rêverait sûrement d'avoir tous. Il n’était pas manager, il n’avait jamais diriger une équipe mais il savait que la, elle s’y prenait très mal, surtout avec lui.  « Comme je l’ai dit Nino, c’était une question, pas une accusation donc j’apprécierais que tu n’oublies pas que je suis ta patronne avant d’être une amie » petit rictus. Air agacé, planta à son tour son regard dans le sien et lui répond aussi fermement qu’elle. « vous en faites pas, on sera jamais ami. Je vous ai pas manqué de respect mais si vous voulez que je franchisse le cap, allez y ! » il n’avait pas la sensation de lui avoir parlé comme si elle était son ami. Il avait le sens de la hiérarchie même si ça l’emmerdait au plus au point. Il savait que pour le moment, il la respectait encore mais il faudrait peu pour qu’il passe le pas. Il s'emportait doucement et la façon d’être de Liviana pouvait aussi être source de son agacement. Les faux calmes ça a tendance à lui taper sur le système. Quitte à vouloir lui faire porter le chapeau autant le faire avec agressivité, ça lui convenait plus. « Je suis certaine que tu n’es pas une mauvaise personne Nino mais je ne tolère ni le vol, ni le mensonge même si c’est pour de bonne raison… » «  et c'est toujours pas une accusation ? Laissez moi rire. Voleur et menteur en plus de ça ! Vous croyez pas que si j'avais envie de voler vos tunes j'en aurai pas pris plus ? J'gagne une misère mais je taf pas pour ensuite aller taper dans votre caisse ! J'ai une sale gueule et elle vous revient pas ? Fallait pas m'embaucher pour ce job ! j'suis la parce que j'en ai besoin, pour avoir un minimum de dignité dans ma vie de merde ! » « Sache que je poserais également la question à Natacha contrairement à ce que tu as l’air de penser, le monde ne tourne pas autour de toi » «eh bien fallait peut être commencer par la ! Attendre qu’on soit là tous les deux et nous le demander en même temps. Parce que c’est top facile de venir me voir en premier ! Et j'vous le dit déjà, Natacha a pas touché votre caisse ! Mais je suis sûre que vous y avez même pas pensé. C’est juste pour la forme, une procédure pour vous donner bonne conscience. ! » Nino n’a pas cessé de la pointer du doigt et faire des grands gestes en accompagnant ses paroles. Il venait de mentir en effet mais pour que sa collègue n'ait pas de problème. Il était quand même bien remonté. Bien sûr que le monde ne tournait pas autour de lui. Pour que se prenait elle pour lui dire ça ? Peut être était elle sa patronne et non son amie mais elle n’avait pas pour autant le droit de lui parler ainsi à son tour. « je vous rappelle qu’on est pas pote et le respect va dans les deux sens. Par contre, j'crois que vous me reverrez plus. J’aime pas qu’on porte des accusations avant de se poser les bonnes questions. Regardez votre boutique, y a aucun sécurité à part le rideau que vous baissez le soir. Votre caisse est pourrie, n’importe qui peut piquer dedans une fois qu’on a le dos tourné. Mais allez y, incriminez vos salariés. Enfin « vos ». » dit il en imitant les guillemets avec ses doigts. Il retire le badge qu’il a sur son t shirt et lui tend. « j'en aurai plus besoin »

Liviana était loin d’avoir le caractère impétueux des italiennes, elle était calme, douce, généreuse et très altruiste mais lorsque les choses allaient trop loin, elle pouvait se montrer aussi dur et forte qu’une italienne pure souche. La jeune maman détestait ce genre de conversation, elle n’était pas à l’aise à l’idée t’interroger Nino mais elle se sentait obligée de le faire ; cette boutique était ce qui comptait le plus dans sa vie en dehors de son fils et elle ne pouvait pas accepter le fait qu’elle doive la fermer parce que quelqu’un piquer régulièrement dans sa caisse. Au fur et à mesure des journées, Liviana avait appris à connaitre Nino, contrairement à elle il avait le sang chaud en permanence, il passait ses journées à se maitriser afin de satisfaire les exigences de la jeune femme ; elle l’appréciait énormément ce qui rendait la situation encore plus difficile pour elle. Malgré tout elle lui expliqua tout ce qu’elle avait sur le cœur, se montrant sincère sans pour autant l’accuser mais sans réelle surprise Nino prit les choses autrement. Elle pouvait presque entendre les battements de son cœur s’accélérer et la petite veine qu’il avait dans son cou grossir au fur et à mesure des mots qu’employé sa patronne « Vous en faites pas, on sera jamais ami. Je vous ai pas manqué de respect mais si vous voulez que je franchisse le cap, allez-y ! » il était clair que leurs notions respectives de respect n’avaient rien à voir l’une avec l’autre, ce qui désola profondément la jeune maman qui aurait aimé que les choses se passent mieux entre eux. Une fois de plus, elle tenta de lui faire comprendre qu’elle ne l’accusait pas, qu’elle ne pensait pas que tout était de sa faute mais que si il cherchait à couvrir Natacha, elle ne l’accepterait pas non plus, évidemment il fut incapable de lire entre les lignes « Et c'est toujours pas une accusation ? Laissez-moi rire. Voleur et menteur en plus de ça ! Vous ne croyez pas que si j'avais envie de voler vos tunes j'en aurai pas pris plus ? J'gagne une misère mais je taf pas pour ensuite aller taper dans votre caisse ! J'ai une sale gueule et elle ne vous revient pas ? Ne fallait pas m'embaucher pour ce job ! J’suis la parce que j'en ai besoin, pour avoir un minimum de dignité dans ma vie de merde ! » elle fit les gros yeux, il allait définitivement trop loin, elle pouvait comprendre ce qu’il pouvait ressentir à cet instant mais en aucun cas elle ne méritait d’être son punching-ball humain. Elle insista sur le fait qu’elle parlerait également à Natacha, la jeune femme avait beau être là depuis plus d’un an, il était hors de question qu’elle fasse du favoritisme « Eh bien fallait peut être commencé par la ! Attendre qu’on soit là tous les deux et nous le demander en même temps. Parce que c’est trop facile de venir me voir en premier ! Et j'vous le dit déjà, Natacha a pas touché votre caisse ! Mais je suis sûre que vous n’y avez même pas pensé. C’est juste pour la forme, une procédure pour vous donner bonne conscience. ! » un italien typique pensa-t-elle en le voyant s’agiter dans tous les sens. Liviana ne quitta pas ses yeux d’une seconde, son air menaçant et son regard glacial la laissèrent de marbre, elle ignorait s’il tentait de lui faire peur ou non mais son petit jeu n’avait aucun impact sur la jeune femme « Je vous rappelle qu’on n’est pas pote et le respect va dans les deux sens. Par contre, j'crois que vous me reverrez plus. Je n’aime pas qu’on porte des accusations avant de se poser les bonnes questions. Regardez votre boutique, y a aucun sécurité à part le rideau que vous baissez le soir. Votre caisse est pourrie, n’importe qui peut piquer dedans une fois qu’on a le dos tourné. Mais allez-y, incriminez vos employés. Enfin « vos »… Je n’en aurais plus besoin » elle ne prit cependant pas le t-shirt qu’il lui tendait, elle était à cet instant bien trop déçue par son comportement pour réagir. Mais finalement au bout de quelques secondes de silence elle se redressa planta son regard dans le sien « Tu as fini ? C’est bon ? » demanda-t-elle d’une voix très calme « C’était juste une question, un simple non aurait suffi… mais soit, si tu veux partir Nino tu es libre de ton choix, même si ta façon d’agir m’en fait sérieusement douter, tu es un homme donc tu fais ce que tu veux de ta vie mais c’est dommage de réagir ainsi » elle haussa les épaules, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle pouvait lui dire de plus, il s’était emporté si vite qu’elle avait entendu un mot sur deux « Je me suis toujours demandé pourquoi certaines personnes s’emportent et se mettent dans un état similaire au tien lorsqu’ils n’ont rien à se reprocher » elle ouvrit la porte de sa boutique et se tourna vers lui « Prend la nuit pour y penser, tu es le bienvenue demain matin si tu es calmé… » dit-elle simplement avec un léger sourire sur le visage.

Alors que Liviana demande à Nino s'il avait finis, il avait l’impression qu’elle s’adressait à lui comme a un enfant. Et s’il y a bien une chose qu’il détestait c’était ca. Et le calme imperturbable de sa patronne le rendait encore plus fou. Le chien en cage qu'il était jusqu’à présent venait d’être lâché et il avait envie de mordre.  « C’était juste une question, un simple non aurait suffi… mais soit, si tu veux partir Nino tu es libre de ton choix, même si ta façon d’agir m’en fait sérieusement douter, tu es un homme donc tu fais ce que tu veux de ta vie mais c’est dommage de réagir ainsi. » il fit un geste rapide avec son bras pour lui faire comprendre que ses belles paroles n’avaient aucun effet sur lui. Il n’était pas attendrit par sa compassion, loin de la. « sortez votre baragouin à d’autre. Ça prend pas avec moi. » la liberté, le libre arbitre et compagnie étaient des concept que Nino connaissait peu. Il savait bien que c’était à la mode tout ça mais il savait aussi mieux que quiconque n’était et ne sera jamais libre de quoi que ce soit. Si avoir un travail et être obligé d'y aller chaque jours pour payer son appart ou sa maison, les factures et des impôts c’était ça être libre, non merci. Pas d'hypocrisie pour lui. Il n’était libre de rien. Toujours obligé de rendre des comptes. « Je me suis toujours demandé pourquoi certaines personnes s’emportent et se mettent dans un état similaire au tien lorsqu’ils n’ont rien à se reprocher. » un vas te faire foutre aurait pu sortir de la bouche de Nino mais il se contenta de piétiner le sol en attendant qu'elle se décidé à prendre ce badge qu’il lui avait tendu. Il était bien décidé à laisser sa place à quelqu’un d'autre. « Prend la nuit pour y penser, tu es le bienvenue demain matin si tu es calmé… » il balança le badge sur le comptoir derrière elle. « même pas en rêve ! » il était bien décidé à ne plus mettre un pied au Livuel. Pour lui c’était déjà du passé. Il se mettrait à chercher un taf quand il en aura assez de faire le tour de son quartier et une fois qu’il aura de nouveau fait le tour des bars qui l’entourent. « ciao ! » fit il juste avant de sortir de la petite boutique sans dénier offrir un  dernier regard à son exe patronne.  Il semblerait que la nuit porte conseil. Pour Nino c’était rarement bénéfique. Au quel cas il reconnaîtrai ses tords, il ne l’avouerai que très difficilement voir par du tout. Le jeune homme avait un ego aussi gros que lui. Sûrement la faute de sa mère. Celle qui lui trouvait toujours des excuses, qui savait le rendre plus fort, qui le complimentait sans cesse, qui le défendait même quand elle savait qu’il était coupable. Elle l'avait placé en haut du podium, toujours champion, elle était loin de se dire qu’elle ne lui rendait pas service. Nino pensait avoir un tour d'avance sur tout le monde, ce qu’il ignorait, c’est qu’en réalité il était derrière, mais sur une piste ronde, difficile de vraiment savoir qui est le premier…

Liviana ne se doutait pas que Nino puisse être si caractériel, elle l’avait directement comme une personne avec du tempérament mais elle n’avait pas imaginé une seconde qu’il puisse monter si vite en pression et être agressif à la moindre réflexion. Malgré tout, la brunette tenta de rester calme et sereine face à son employé refusant d’avoir un mot plus haut que l’autre. Malheureusement elle remarqua rapidement que tout ce qu’elle disait semblait énervé l’italien, elle ne comprenait vraiment pas pourquoi il se mettait dans un état pareil pour une chose dont il n’était pas coupable. Déçue par son comportement, elle fit une dernière tentative en essayant de lui faire comprendre ses pensées et en essayant d’apaiser la situation entre eux ; évidemment ce fut un échec « Sortez votre baragouin a d’autre. Ça ne prend pas avec moi. » elle soupira, il devait vraiment être furieux pour se mettre à la vouvoyer à nouveau alors qu’il y a encore quelques heures il employé le tutoiement lorsqu’il s’adressait à elle. Il lui fit rapidement comprendre qu’il ne reviendra pas dans sa boutique, qu’il avait terminée ici ; une part de Liviana était persuadée que son égo masculin et sa fierté étaient à l’origine de ce discours. Nino avait besoin d’argent, il lui avait fait comprendre lors de son entretien et elle était persuadée qu’il n’était pas devenu millionnaires en un mois. Il lui tendit le badge qu’il portait lorsqu’il travaillait ici mais elle le refusa, elle espérait au fond qu’il se calme et qu’il revienne demain avec des idées plus claires « Même pas en rêve ! Ciao » elle n’ajouta rien de plus sachant parfaitement qu’il était bien trop nerveux pour une discussion d’adulte. Elle le regarda partir à travers la vitre avant de fermer derrière lui se demandant malgré tout s’il finirait par revenir avec des excuses, mais pour ce soir il venait de la décevoir.