Le dernier étudiant dans la salle passe la porte en pouffant. Nous sommes seul. Je venais d'assister au cours le plus triste de mes années à l'université. La lèvre de madame Ledger tremble. Elle baisse la tête, évitant mon regard. Elle s'approche de son bureau pour trier des papiers nerveusement. Je ne comprend pas trop ce que je fais encore là. Madame Ledger a les yeux rouge, et autant dire que sa salle sent la même odeur que pourrait être celle de la chambre de Snoop Dog. Elle est pale, trop mince et a les yeux vitreux. Je me doute que Madame Ledger n'a pas que pleurer avant de venir en cours. Les autres élèves l'ont bien compris et se sont ouvertement moqué d'elle.
Mais Madame Ledger est un excellent professeur. Je l'apprécie beaucoup. Grand passionné de dramaturgie, surtout française, j'écoute toujours madame Ledger avec admiration, prenant notes sagement au fond de la salle et lui conseillant deux trois livres à lire lorsqu'il n'y a plus personne. Il faut avouer aussi que Madame Ledger est incroyablement belle. Il est difficile de ne pas la regarder sans se perdre dans ses pensées les plus intime. Elle n'est pas beaucoup plus âgé que moi. Surement quatre, cinq ans au plus. Mais elle représente l'autorité de l'éducation, donc de la maturité ce qui lui rajoute un charme incroyable. Un défi. Car j'ai toujours aimé jouer. Avec Elise, au lycée, on s'amusait des heures à trouver de nouveaux défis vicieux à se faire faire. Et j'entendrais presque sa voix, me susurrer "cap ou pas cap de consoler madame Ledger?" Cap.
Elle relève la tête. Elle pensait surement être seule. Elle ne m'aurait pas vu, attraper mes affaires lentement, les mettre dans mon sac et descendre les marches petit à petit. Mais elle me voit enfin, lèvres toujours tremblantes, regard toujours perdu. Elle m'observe, contenant ses larmes. Elle ne comprend pas pourquoi je suis resté. Je me rapproche prudemment, presque maintenant à la même hauteur qu'elle. Tout va bien M'dame? Faites pas gaffes à ces cons, ils sont là juste pour les points en plus. J'ai beaucoup aimé votre cours. Mais Miss Ledger est dans un sale état. Elle est à prête à pleurer alors que je me rapproche doucement encore pour sentir presque son parfum ambré. Enivrant. Une envie de la prendre dans mes bras, de lui caresser la joue et de poser ma bouche contre la sienne, passer du bout des doigts ma main dans son dos nue. Je rougis presque. Et Madame Ledger se met alors à pleurer.
Hopeless is not your friend because you don't see the real world
C'était un de mes cours les plus désastreux... Je n'avais capté l'attention d'aucun élève... Enfin à part Milo qui participait sans cesse et qui était un vrai passionné de théâtre, hélas, UN élève n'était pas assez pour que je garde mon poste ici sur du long terme.... Il y avait tellement de rumeurs qui couraient sur moi au lycée que ça avait dû empiéter sur la fac. Avant de commencer le cours, un de mes élèves m'avait proposé sur un ton sarcastique un joint et qu'il savait que j'adorais ça vu l'odeur de la salle. Je n'avais même pas su quoi répondre à part sourire timidement et fuir ce face à face.
Oui ça m'était arrivé de fumer à l'intérieur des locaux et je l'avais fait encore aujourd'hui... Pourtant j'avais mis la dose de parfum, même de déodorant mais c'était une odeur assez tenace alors que je faisais comme si de rien était. Je n'avais même pas la foie d'accuser un de mes élèves.... Peut être que je me sentirais obliger de le faire une fois le doyen en face de moi.
Alors, me croyant seule, je m'asseyais sur le rebord de mon bureau et je mis mes deux mains contre mon visage, commençant à pleurer... doucement. Je n'arrivais pas à retenir ces larmes et il fallait qu'elles sortent. Pourquoi j'exerçais encore? J'étais nulle... Même mes collègues au lycée m'interrogeaient sur les potentielles rumeurs à mon égard et j'étais mal... Certaines étaient vraies, d'autres non. Coucher avec mes lèves... du lycée? Ils étaient mineurs, j'étais pas une chienne à ce point.... et coucher avec des hommes, j'avais arrêté il y a de cela deux ans. Je ne touchais que des femmes mais je me sentais toujours aussi vide.
Je me mordais ma lèvre inférieure pour m'empêcher de faire du bruit, cachant toujours mon visage jusqu'à que la voix de Milo vienne jusqu'à mes oreilles. Je sursautai sur mon bureau en me levant directement...
- Milo tu n'es pas censé voir ça...
Je me mis de dos à lui, cachant mon visage humide, mes yeux rouges, mon teint pâle...
- Que fais-tu encore ici? Tu n'es pas parti avec les autres?
Je restais toujours de dos, séchant au maximum mes larmes pour ne pas qu'il voit mon "véritable visage", mais là, de suite, j'avais encore plus honte... Voilà que désormais mon meilleur et plus fidèle élève me voyait au plus bas... J'étais décidément la plus horrible des profs...
Et madame Ledger pleure. La situation pourrait paraître extrêmement embarrassante mais pas tant que ça. Elle est touchante. Son léger mascara coule sur ses joues mouillées. Je ne sais pas trop si je dois aller vers elle ou quitter la pièce. Elle me demande pourquoi je ne suis pas partit. J'hausse des épaules, avec un petit sourire désolé. Je me dirige alors vers la porte de sortie. Hésite quelques seconde avant de simplement la fermer pour revenir vers elle. Il ne faudrait pas que d'autres gens vous voient comme ça. Je marque une pause. Elle est toujours dos à moi, son profil guette discrètement mes faits et gestes Vous inquiétez pas m'dam. C'est normal de craquer. On a tous des moments de faiblesse. Moi le premier. Je me rapproche un peu d'elle et tire un mouchoir de ma poche. Tenez. Je lui tend alors le mouchoir. Elle se retourne vers moi et j'arrive enfin à voir toute la détresse de ma professeur de théâtre.
Je m'assois alors sur son bureau, auprès d'elle, regardant sagement mes pieds qui se balancent. Elle se calme un peu. Vous êtes une professeur brillante. Vos cours sont passionnants. Ce n'est pas votre faute si...si y'a des idiots pour ne pas apprécier vos cours. Je me doute que vous ne pleurez pas pour ça, mais ce que je veux dire...c'est que peut importe. Ne vous laissez plus vous apitoyez sur vous même. Vous êtes encore jeune, belle et intelligente. Ne perdez plus votre temps à pleurer madame Ledger. Ne gâchez plus vos larmes. Et je relève la tête, essayant de la regarder droit dans les yeux, sentant alors une montée d'adrénaline pousser en moi. Une envie d'embrasser ma professeur, de la sentir contre moi, près de moi. Une attirance inexplicable, involontaire. Une envie c'est tout. Un désir brulant. Pas d'amour, comme avec Elise. Juste du désir puissant que je n'avais que rarement ressentit. Ma main se pose d'elle même sur la cuisse de la jeune femme. Mes yeux bleu plonge tout droit dans les siens.Tout ira bien. Tout finira par aller bien, un jour ou l'autre. Vous verrez.
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J'entendais des pas... Il partait alors. Qu'avais-je cru? Qu'un élève tienne réellement à moi? Mensonge, baliverne. Pourtant j'avais honte de la situation mais je me sentais horriblement seule. Quand je pleurais, seule chez moi... J'étais... réduit à néant et seule encore et toujours. Même face à ma fille je jouais la mère forte, drôle, remplit d'espoir, rêveuse, presque parfaite... Mais encore une fois: mensonge et baliverne.
Sauf que lorsque je pensais qu'il partait, sa voix retentissait encore dans la salle. Je ne disais rien à part écouter... Sécher mes larmes et je comptais dans ma tête pour calmer ma respiration et pour arrêter ces foutues larmes.
Mordant ma lèvre inférieure, je me rassis sur le bord de mon bureau ne me sentant pas assez forte pour rester droite sur mes pieds. - Milo tu es trop indulgent et gentil... Toi comme moi on sait que je suis horrible... Tu mérites bien mieux... Tu es tellement doué, intelligent, curieux...
Puis il mit sa main sur ma cuisse. Pourquoi faisait-il cela? Ca me faisait bizarre de voir une main d'homme poser sur mon membre... Ca faisait bien longtemps qu'un homme ne m'avait pas touché. Trop longtemps sans doute.. et sans que je ne comprenne, je ressentais comme une sorte de chaleur au fond de moi grâce à cet acte.
- Pourquoi tu es si gentil avec moi? Tu pourrais avoir les meilleurs cours avec les meilleurs professeurs... J'ai perdu les 3/4 de mes élèves de départ...
J'osais enfin tourner ma tête vers lui, le regardant droit dans les yeux, laissant sa main sur ma cuisse. Je n'avais pas la force de lutter ou de lui faire la morale sur les relations prof/élève. A quoi bon? On me montrait déjà du dois car apparemment j'avais des relations avec des élèves mineurs... Foutue pour foutue... et ça me faisait tellement du bien ce simple contact et ces simples mots. Alors, je mis ma main sur sa main, caressant le dos de cette dernière à l'aide de mon pouce, baissant à nouveau les yeux.
- Merci Milo... Mais tu ne devrais pas... me consoler. Tu es mon élève, ce n'est pas ton rôle...
C'est une femme profondément blessée. Rongée par quelque chose. Elle n'est pas juste triste. Ni juste fatiguée. Ses yeux envoient des appels à l'aide. Elle souffre. De l'intérieur surement. D'une solitude extrême. Mais je sais ce qu'on éprouve lorsqu'on peut regarder avec pitié. Je déteste la pitié. La gentillesse soit disant gratuite. C'est toujours faux. C'est toujours des petits curieux qui s'arrête simplement pour avoir un truc à dire à un diner entre copains. Les faire rire. Se sentir généreux. Se rassurer son ego. Je ne veux pas de ça pour Miss Ledger. Elle ne mérite pas de pitié. Ne mérite pas que je lui demande chaque détail de sa vie brisée. Je ne dois pas. Je me contente alors de sentir son pouce caresser ma main, ma main touchant sa cuisse. Des frissons qui parcourent mon corps. Madame, en tout honnêteté vous êtes un bon professeur. Je ne suis pas là pour passer le temps. J'apprend avec vous. J'ai jamais été un lèche botte. Jamais. Alors croyez moi quand je vous dis que vos cours sont intéressant. Sinon, je vous rassure, je ne serais jamais là. Je marque une pause, lachant un leger rire. Je suis toujours à l'heure, voire cinq minutes en avance avant votre classe. C'est pour vous dire. Les autres ne comprennent rien à Ionesco ou Marivaux. Ce sont des abrutis. Elle dit que je ne devrais pas la consoler. Elle n'enleve pas sa main. Au contraire. Ses yeux viennent à leurs tour plonger dans les miens. Elle m'enivre. Elle m'hypnotise. Je rapproche légèrement mon visage, chuchotant presque. Madame Ledger. Vous n'êtes pas beaucoup plus âgé que moi. Ne me voyez pas comme un élève. Plutôt comme un ami, qui vous empêchera de pleurer encore après un cours. Je sens toujours son pouce qui caresse doucement ma main. Ils ne méritent pas vos larmes. Et je pose alors un baiser sur sa joue. Rapide, n'effleurant qu'à peine sa peau. Elle manque de contact, d'amis peut-être, ou simplement d'un soutien. Oublions les barrières prof/élèves, de toute façon personne ne les a jamais totalement respecté.
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Milo parlait si calmement, comme s'il savait tout ce qu'il faisait, comme s'il état vraiment intéressé et passionné alors que là on ne parlait pas de théâtre mais de... moi. Il m'expliquait à quel point il aimait mes cours, ma façon de faire et de dire les choses... Il m'expliquait qu'il adorait être en avance et que le retard n'était pas possible avec moi... Puis quand il me dit que personne ne comprenait Ionesco et Marivaux ça me fit légèrement sourire. Ca me faisait du bien de parler à quelqu'un du théâtre, je ne pouvais plus le faire avec Saul à cause des rumeurs à mon égard concernant son couple, que j'aurais potentiellement brisé alors que ce n'était nullement le cas.
Puis je me rendis compte que j'avais toujours ma main sur la sienne, on n'avait pas bougé d'un pouce à ce niveau... Mais ça me faisait du bien. Il me redonnait un peu espoir alors que j'étais au plus bas. Peut être avait-il raison. Les élèves étaient en tord et n'étaient là que pour les points. Peut être qu'ils désertaient tout aussi bien les autres options au sein de cette fac.
Alors je continuais de le regarder dans les yeux, il avait un regard si chaleureux et réconfortant et ça faisait longtemps qu'on ne m'avait pas regardé ainsi. Je continuais de sourire en coin jusqu'à qu'il se rapproche de moi. Je n'avais pas bougé mais mon sourire avait disparu... Pourquoi? Peut être la peur car ça faisait longtemps qu'un homme n'avait pas été aussi proche de mon visage. J'étais comme déconcertée. Puis il évoqua le fait de le voir comme un ami, non un simple élève... Un ami là pour moi, sachant me reconnaître à ma juste valeur. Alors, je me perdais encore plus dans ses yeux jusqu'à le laisser approcher mon visage pour qu'il dépose un bref baiser sur ma joue... et des frissons me parcoururent le corps en même pas deux secondes...
J'étais déconnectée de la réalité et ce simple contact me fit du bien et je fis ce que j'avais besoin depuis un moment. Un baiser délicat et passionné pour me rendre belle à nouveau et importante aux yeux de quelqu'un. Alors, ma main qui était sur la sienne, toujours posée sur ma cuisse, alla sur la joue de Milo tandis que je venais déposer un bref baiser sur ses lèvres... Un baiser timide qui cherchait à faire sa route, perdu dans le brouillard qui ne demandait qu'à être guidé. Je l'embrassais tout doucement laissant mon souffle chaud percuter sa peau. Je ne mis nullement la langue, j'apprenais juste à découvrir le goût et la chaleur de ses lèvres... Mon corps resta pourtant à une certaine distance mais mes lèvres avaient besoin de retrouver cette sensation... juste l'espace d'un baiser... puis il était majeur et vacciné et il était mon ami... non juste un élève... n'est-ce pas?
Elle me regarde droit dans les yeux. Son souffle est leger, chaud. C'est irréel, un véritable rêve éveillé. Il n'y a plus de notion du temps dans cette classe. On est seuls, peut-être même seul au monde. Sa main se pose délicatement sur ma joue. Je tremble un peu suite à ce contact. Elle devait se sentir tellement seul. Puis je pense à ma solitude aussi. Moi qui courrait après tant d'hommes et femmes. Moi qui me réveillait le matin, gueule de bois auprès d'une nouvelle conquête. Je profitais de ma jeunesse, de ma connerie. Payant aujourd'hui le revers de la médaille. Il y a presque six mois que je n'ai eu aucun contact affectueux, physique. Parce j'ai honte de moi. Honte de ma maladie et une peur paralysante de la refiler à quelqu'un. Une peur de faire vivre mon enfer à quelqu'un d'autre. Je ne me le permettrait pas.
Mais je suis là, dans cette salle. Comme si je n'avais jamais rien eue. Acceptant mon désir, sans essayer de l'écarter. Je suis fou de ce désir. De sa peau douce. Ses lèvres se rapprochent alors. Ma respiration est plus rapide, saccadé. Un léger baiser. Court. Intense. Je sens encore la pression de sa bouche alors qu'elle se retire. Ma main se pose alors derrière sa nuque. Je me rapproche de nouveau. Plus rien n'a d'importance. Ce contact. Cette chaleur. Il n'y a plus que ça qui me rend vivant. Je pose à nouveau mes lèvres contre les siennes, sentant ses joues encore mouillés par les larmes. Je l'embrasse, lentement, doucement mais sans pouvoir m'arrêter réellement. Je l'embrasse comme si je venais de découvrir le plaisir. Ma main caresse sa nuque, l'autre sa cuisse, tout doucement. Plus que le silence. Plus que venus qui trotte au dessus de nos tête, nous rendant petit à petit désireux de plus. Ma main vient chercher l'intérieur de sa cuisse, la caressant doucement. Et j'ai envie de plus. Envie de la sentir contre moi, avec moi. D'unir nos cœurs, nos corps pour se sentir plus fort. Mais je ne peux pas. Je dois me le rappeler. Je n'irais pas jusqu'au bout. Je ne dois pas... Je ne devrais pas...
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Je m'étais écartée de lui l'espace de deux secondes... Regrettant ou non ce baiser... C'était un de mes élèves et je venais de l'embrasser. Je baissais les yeux de gêne tant je ne savais plus où me mettre. Je savais que je devais dire stop ou dire quelque chose mais il ne m'en laissa pas le temps.
Milo se rapprochait de moi, mettant sa main sur mon cou et là nos lèvres revinrent l'une vers l'autre... Je sentais ses lèvres humides et tièdes contre les miens. Il m'embrassait avec tant de tendresse, de bienveillance... Non comme un gros forceur qui voulait aller droit au but sans se soucier de la personne en face de lui.... mais je me laissais faire, je me laissais aller.
Son corps s'était rapproché et je sentais sa main sur ma cuisse légèrement remonter, se dirigeant vers l'intérieur et je sentis des frissons le long de mon corps... Machinalement, j'aurais dû enlever cette main et stopper ce baiser. Cette main qui allait déjà trop loin alors qu'il ne faisait rien de mal, pas encore... mais non. Je me laissais submerger par l'instant présent... Ma main gauche vint glisser sur ses cheveux que j'agrippais doucement tandis que mon autre main était sur sa main, à l'intérieur de ma cuisse. J'appuyais cette dernière caressant le dos de celle-ci... mon souffle étant plus vif et plus chaud à chaque seconde écoulée.
- Milo...
Susurrais-je contre ses lèvres entre deux baisers, avant de retrouver ses lèvres. J'avais trop de choses en tête mais impossible de les assembler correctement. Uniquement son prénom avait réussi à sortir comme pour lui dire "qu'est ce qu'il se passe?" mais non... j'étais déjà retombée sur ses lèvres qui embrassaient si bien et si tendrement. C'était un baiser si reposant... si reposant que mon cerveau se déconnectait encore. Je me rapprochais de lui, collant ma poitrine à son corps, agrippant plus fermement ses cheveux, où j'ouvrais légèrement plus ma bouche pour trouver sa langue... pour avoir un baiser plus fiévreux et moins tendre mais toujours aussi passionné... quant à ma main sur sa main, sur ma cuisse, je l'aidais à remonter d'un cran... un cran très léger. Mais pourquoi je faisais ça? Je devais faire le contraire, baisser d'un cran et non monter mais mon corps semblait avoir besoin d'autre chose.
Ses lèvres murmurent presque mon nom. J'en tremble d'excitation. Nos bouches se perdent et se retrouvent entre quelques légers soupirs. L'intimité, la chaleur d'une autre peau que la mienne me manque. Je n'ai plus osé touché quelqu'un depuis six mois. J'ai trop peur. Trop peur de faire subir ce que je subis déjà. Mais là je n'arrive pas à m'empêcher de toucher sa peau, ses lèvres. Je ne veux pas qu'elle me quitte, qu'elle se détache de moi. Cette chaleur me rassure, me berce. Cette envie me rappelle ce qui vaut le coup d'être vécu. On est deux âmes seuls. Terriblement seuls. Alors on se rapproche. On a pas de réel sentiments je le sais. C'est physique. Je n'ai plus envie d'arrêter. Je n'ai pas envie qu'elle me dise que ça sera la dernière fois. J'aimerais que ça dure encore et encore. Que notre solitude disparaisse petit à petit grâce à des nuits magique. Je ne veux pas qu'elle partent, qu'elle s'excuse et qu'elle me rejette. Alors je ne réfléchis plus. J'agis comme si c'était ma dernière fois.
Elle relève ma main qui glisse sous sa robe. J'ai l'impression d'avoir de la fièvre. Je bouillonne. Je ne me retiens plus. Ma tête s'enfouit dans son cou, je me rapproche et me place alors face à elle, sa poitrine contre moi. Ma main vient alors baisser la fermeture de sa robe tandis que nos lèvre se rencontrent encore et encore. Mes mains viennent alors se poser sous ses fesses et je soulève madame Ledger, ses jambes enroulés autour de ma taille, pour la porter contre moi, sa main caressant toujours mes cheveux. Le haut de sa robe tombe sur ses épaules nue, j'en tremble de nouveau. Mais petit à petit la réalité me rattrape. Ma fougue ralentit. Miss Ledger...avant de continuer je dois vous dire.. J'entend sa respiration plus rapide. J'embrasse toujours son cou, puis ses lèvres, plus lentement, incapable de m'arrêter. Vous êtes vraiment magnifique...et ...J'ai le VIH... Une vrai douche froide. Glacé même.
camo015
hj::
Désolé du temps de réponse, j'étais en plein déménagement. Je sais pas si la fin te va, je me suis dit que Milo n'irait jamais jusqu'au bout sans avertir son partenaire
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On s'embrassait comme si on oubliait ce qu'il nous entourait. Je savais que c'était mal, c'était mon élève... Mais il était majeur et je n'avais aucun compte à rendre à personne et... il m'apportait ce qu'il me manquait. De l'affection, de l'amour d'un... homme. Je couchais avec des femmes oui mais il n'y avait rien d'affectif ou de romantique. Le sexe pour le sexe et ma vie n'était pas complète sans cette sensation... Et Milo me l'apportait.
Je sentais son souffle chaud s'abattre sur ma peau, sa langue se mêlant à la mienne et je sentais mon corps bouillir de l'intérieur. Un bref gémissement m'échappa tandis qu'il s'était levé pour se mettre face à moi. Une de ses mains se glissa sous ma robe tandis que son autre main défaisait la fermeture de cette dernière. Alors moi aussi je commençais à l'aider... Mes mains quittèrent son visage pour venir passer sous son haut, haut que je commençais à tirer puis à lever, sentant ma robe glisser sur mes épaules mais il m'arrêta.
C'était horrible de s'arrêter ainsi, surtout quand je me sentais imploser.
- Continue...
Osais-je à peine dire près de ses lèvres tandis qu'il prit la parole avant que je ne lui retire son haut... Alors je le regardais et lui volais un dernier bref baiser, écoutant ce qu'il avait à me dire tandis que ses lèvres vinrent se poser sur mon cou... je pouvais agripper ses cheveux de ma main, penchant ma tête pour qu'il ait accès davantage à mon cou, baissant volontairement plus ma robe pour que ma poitrine sorte au grand jour, vu que je ne portais pas de soutien-gorge et que la robe faisait le travail à "sa place"... mais sa révélation me fit comme un électrochoc.
Il continuait de m'embrasser le coup tandis que mes yeux étaient grands ouverts fixant l'horizon... plus particulièrement la porte qu'il avait lui même fermé pour être ici avec moi. J'étais... sous le choc. Je ne pensais pas à ça... et j'étais... waw.
- Milo... Milo arrête toi...
Je le forçais à relever sa tête, je voulais le regarder droit dans les yeux. Je ne disais rien à part caresser son visage. Me mentait-il? Me testait-il? Ses yeux étaient si... tristes et perdus. Je me mordais ma lèvre inférieure en caressant ses cheveux. Que devais-je faire? Mon corps était brûlant et je sentais mes tétons me démanger sous ma robe et des papillons dans le bas ventre.
Je soufflais et baissais les yeux avant de venir déposer un bref baiser sur ses lèvres.
- As-tu de quoi te protéger? Je n'ai pas de préservatif... sur moi...
Qu'est-ce que je faisais? Je jouais avec le feu et en le sachant... malade. Mais avec un préservatif je ne risquais rien, n'est-ce pas? Et... il avait libéré en moi cette flamme qui ne demandait qu'à être éteinte et là je me sentais incapable de faire marche arrière... Alors pour lui prouver ce que je disais, je baissais de moi-même le haut de ma robe, laissant ma poitrine à découvert, la baissant jusqu'à mes hanches, ne pouvant aller plus loin pour l'instant avant de revenir l'embrasser, mes mains se perdant dans ses cheveux ébouriffés par mes soins auparavant.
junne.
hj:
pas de soucis mon chou je suis contente de te revoir dans le coin! :bed2: et ta réponse était très bien :bed2:
Elle m'arrête. Me regarde. Je réalise ma faute. Ma bêtise. Je pourrais la mettre en danger. Lui faire subir ce que je subis chaque jour depuis plus de six mois. Je peux pas lui infliger ça. Je peux pas. C'est pas comme si miss Ledger avait assez de soucis comme cela. Entre les odeurs de cannabis dans sa classe, les élèves qui la rejette et ses pleurs je ne peux pas. En dehors de ça, coucher avec un de ses élèves; qu'il est le sida ou pas, lui serait tout sauf bénéfique. On pense pas assez aux conséquences. Et ca tourne dans ma tête. Trop vite. La peur m'empare. Elle retire son haut, comme pour me donner son accord. Et elle est magnifique. Sa poitrine. Ses cheveux blond qui tombe doucement sur ses épaules nues. Mais je n'arrive plus à bouger.
Ses mains viennent caresser mes cheveux, elle m'embrasse tendrement. Quelques soupirs. Une ivresse totale. Je passe mes mains sur ses seins, embrasse son cou. Mais c'est trop. Je le sais. Je dois m'arrêter. Mes mouvements se font plus lent, trop long, jusqu'à s'arrêter complètement. Je me bloque. Impossible d'aller plus loin. Elle ne semble pas comprendre. Je...je suis désolé. Je peux pas vous faire ça. Vous méritez mieux. Tellement mieux. Je m'écarte, un peu affolé. J'attrape mon t-shirt sur le sol et le remet rapidement. Elle me regarde m'agiter. Je sais plus trop ce que je fais. C'est trop dangereux. Prenez soin de vous miss Ledger. Et je me précipite vers la porte. Me retourne avant de l'ouvrir. Je suis sincèrement désolé... et je prend la porte en courant presque.