Un type lambda. C’était une bonne question. Bien sûr qu’il ne l’était plus. Il était même moins que ça quand on se côtoyait au lycée. Aujourd’hui oui, il l’était encore quelque part. Mais plus à mes yeux. Clairement pas. D’abord parce qu’il est le père de ma fille et aussi parce que j’ai bien cru faire une crise de panique quand j’ai eu ce coup de fil par rapport à l’accident. Il est évident qu’il est bien plus pour moi que le simple père de Victoria. Mais comment lui répondre ça ? Je n’en avais pas la moindre idée. Je ne voulais pas me ridiculiser, et c’est l’impression que ça ne me donnait rien que de penser à ça. Je le regardais, totalement perdue dans son regard, et je n’eus pas le temps de fonder une réponse qu’il me proposait de partir. Pour Victoria. Oui, j’aurais voulu être avec elle, mais j’avais surtout envie d’être là, avec elle, avec lui. Pas le laisser seul. Je me sentais même prête à demander un lit d’appoint pour rester avec lui. J’en eu des frissons d’avoir tant de courage pour un homme, parce que mon lit, oh oui, je le chéris vraiment. Je ne savais encore moins quoi lui répondre. Quelque part, je savais que je devrais bien finir par rejoindre ma fille, surtout si Gabriel devait rester quelques jours ici. Mais pour l’instant, je n’avais envie que de rester à ses côtés. Alors non je n’avais plus envie de réfléchir, ni de me torturer l’esprit pour trouver une excuse pour le rejeter encore une fois. A la place je m’approchais rapidement de lui et venais l’embrasser. Un smack idiot. Stupide, et je me sentais encore plus bête que si j’avais parlé. Surtout qu’avec sa minerve il avait du sentir mon baisé passer. Je venais de reculer, peut-être un peu trop, mais je me sentais nulle. C’est bien une sensation que je n’avais pas ressenti depuis longtemps. Je baissais les yeux et secouais la tête Je suis vraiment désolée. Je n’aurais pas du. C’est juste que non, tu n’es plus un simple type lamba pour moi. J’aurais pu me lever, partir, aller décompresser ailleurs, mais j’avais besoin d’entendre sa réponse, quelle qu’elle soit.
AVENGEDINCHAINS
Dernière édition par Rebecca Priest le Ven 20 Oct 2017 - 19:39, édité 1 fois
Rebecca restait silencieuse ce qui était plutôt étrange puisqu'elle avait toujours quelque chose à dire, ce qui était en loin d'être un défaut. Il tourna son regard vers elle, bon plutôt difficilement car la minerve était là pour lui empêcher de tourner la tête. Elle s'approcha de lui et il n'eut pas vraiment le temps de comprendre qu'elle déposa un bref baiser sur sa bouche. Ça lui avait effectivement fait un peu mal à la nuque mais il n'en dirait rien, non, à la place il avait sourit.
- Tu auras mit le temps pour t'en rendre compte… Il aura fallut qu'on me rentre dedans.
Il tendit sa main pour attraper la sienne la serrant doucement. Elle était très loin d'être banale pour lui, elle ne l'avait jamais été. S'il était fier d'être papa aujourd'hui et bien c'était en parti parce que ça le rendait heureux d'avoir un bébé avec Rebecca. Rien n'avait été prévu et ça avait été pour le mieux finalement. Même s'ils ne vivaient pas ensemble, même s'ils n'étaient pas mariés et même si elle se mariait un jour et bien personne ne pourrait lui enlever Victoria.
- Ne sois pas désolée. Je crois qu'au contraire tu aurais dû et depuis longtemps.
Leur histoire voyait peut-être un nouveau tournant. Avec ces deux là, rien n'était impossible. Gabriel tira doucement sur son bras pour qu'elle se penche vers lui et il l'embrassa de nouveau fermant les yeux. C'était un vrai baiser cette fois, toujours un peu douloureux mais il n'y pensait même pas. Après tout, la vie est courte alors autant en profiter tout de suite, ce n'est pas ce qu'on dit ?
Avec la perte de mémoire qu’il avait eu, ça ne me rendait pas du tout confiante, surtout sachant que je m’étais inquiétée comme jamais pour lui. Et pourtant j’ai tout fait pour ne pas m’attacher à lui. Mais le destin s’était retourné contre moi et m’y avais forcé. D’abord les vacances ensemble, ensuite Victoria qui se pointe et maintenant cet accident ? Si ce n’est pas un acharnement du sort, je me demande bien ce que ça pouvait être. Alors oui, j’étais laissée allée à mes émotions, mais je ne me sentais pas du tout à l’aise avec cette idée. Tout ça à cause de cet accident qu’il venait d’avoir. Ou grâce à cet accident, tout est une question de point de vue, et en ce moment même j’étais perdue entre les deux. Je me sentais encore plus gênée face à ses paroles. Parce que c’est moi qui n’avait pas arrêté de repousser nos rencontres et qui l’avait rejeté à la fin de nos vacances passées ensemble. Alors comment j’aurais pu me sentir à l’aise à l’idée de l’embrasser de nouveau, comme si c’était moi qui décidait de tout ? Pourquoi ne m’en voulait-il pas de le mener en bourrique et pourquoi venait-il de m’attirer à lui et de m’embrasser ? Je n’en savais rien, et je n’avais pas envie de rompre ce baisé pour qu’il réponde à mes questions. Elles étaient futiles. La position n’était pas des plus agréables mais je profitais comme jamais de ce baisé, comme si tout s’était débloqué en moi, comme si je ressentais enfin une vraie émotion forte. Mais je me sentais faible à côté de ça. Et ce sentiment était très désagréable. Mais je me forçais. Je voulais simplement apprécier ce baisé. Et il devenait de plus en plus passionnel, langoureux mais il fallait qu’on reprenne un peu notre souffle et que je reprenne mes esprits. Il était alité, dans un piteux état et il fallait qu’il se repose. Je reculais à peine mon visage du sien, souriant bêtement pour respirer une dernière fois son odeur et me redressais Il faut que tu te reposes. Je vais t’épuiser complètement à ce rythme. Tu veux que je repasse plus tard avec Victoria ? Lui demandais-je alors, bien plus libérée et légère qu’il y a quelques instants. Comme quoi, un baisé peut vraiment nous rendre heureux.
Gabriel afficha le même sourire un peu bête lorsque leur baiser prit fin. Il garda même les yeux clos encore quelques secondes pour les ouvrir de nouveau lorsque Rebecca se recula. Lui aussi, il devait reprendre ses esprits et surtout se reposer car là, son cou lui faisait un mal de chien. Il se demandait si c'était une bonne idée d'emmener Victoria à l'hôpital parce qu'elle n'était qu'un bébé mais elle lui manquait terriblement. Qui aurait pu prédire qu'il se sente autant dépendant d'un bébé ? Certainement pas lui. Il fit une légère moue avant de lui répondre.
- Tu crois que c'est une bonne idée d'emmener Victoria à l'hôpital ? J'aimerai vraiment la voir mais je n'ai pas envie que cela la rende triste même si ce n'est qu'un bébé.
Gabriel sentait les effets des antalgiques perdre peu à peu leur effet sur lui, signe qu'il allait devoir bientôt appeler le docteur pour avoir une dose de rappel et éventuellement les résultats de ses examens. Sa petite sœur passerait probablement le voir également et ensuite, il pourrait peut-être un peu dormir. Il n'était pas pressé d'être au moment du repas et goûter de nouveau à la nourriture de l'hôpital en imaginant que son goût avait évoluer de manière positif depuis ces dernières années. Il garda bonne figure devant Rebecca, niant la douleur qui revenait petit à petit dans son l'ensemble de son corps.
- J'espère ne pas rester trop longtemps en tous les cas, je m'ennuie déjà de savoir que tu pars.
Ce n'était pas un moyen de la faire culpabiliser mais c'était une évidence que les hôpitaux n'avaient jamais été des lieux de prédilection pour passer du bon temps sauf peut-être pour le corps médical mais ça c'était une toute autre histoire. Gabriel échangea un dernier regard avec Rebecca et il ne manqua pas d'appuyer sur sa sonnette lorsqu'elle fut assez loin pour ne plus le voir.
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