| | | (#)Dim 3 Sep 2017 - 15:56 | |
| Encore un joyeux anniversaire Lise. Passes une bonne soirée! Et n'oublie pas, ce soir, c'est toi la reine, alors ton mec, il se bouge! Si non, je viendrais le bouger moi même. une petite tape amicale sur l'épaule, un clin d'oeil en direction du mari en question et c'est partie. Lise était une collègue, elle venait d'avoir cinquante ans et elle semblait ne pas s'en plaindre. Elle accusait le coup mais elle disait que plus les années passaient, plus elle était épanouie et bien dans sa peau. Tant mieux pour elle, j'espérais que ce soit le cas pour moi aussi quand le jour viendra. Son mari lui était l'agent d'accueil à bureau. Normalement un poste féminin, tout le monde était étonné de le voir là mais il le faisait très bien. En dehors de ça, il était quelqu'un de très viril qui était persuadé que les femmes faisaient bien mieux à manger que les hommes, de même pour le ménages et autres tâches domestiques. Pas de chance pour lui, nous étions majoritaires, nous les femmes et nous avions toutes une petite âme féministe en nous. Notre combat au quotidien était de l'en faire changer d'avis. A chaque fois que Lise arrivait en nous disant les petits efforts qu'il faisait, c'était une victoire. Alors pour ses cinquante ans, il pouvait faire de gros efforts.
J'avais finis ma journée et je rejoignais Arthur. Il m'avait proposé d'aller boire un verre en after work. Je ne pouvais pas refuser, depuis son anniversaire nous ne nous étions pas revu et ça commence à faire long. Depuis, Loan était aussi revenue et je sais qu'ils se sont revu. Je me demandais bien comment Arthur avait pris son retour, ce que ça lui avait fait de la revoir. Si j'étais au courant qu'elle était partie, ce n'était pas son cas. J'avais fais une promesse à Loan et même si j'ignorai la raison de son départ, si j'ignorai même pourquoi j'avais promis, j'avais tenu ma parole. Ca n'avait pas été facile, j'avoue. En tout cas, je crois que je pouvais enfin dire à Arthur que je le savais et que vraiment, si elle avait été en danger ou je ne sais quoi et que je le savais, je lui aurais dis. Là, peut être qu'elle avait juste envie de prendre du recul. J'ai souvent rencontré des gens, au cours de mes voyages, qui avaient tout quitté pour mener une vie loin des tracas de leurs quotidien. Un moyen de repartir de zéro et surtout de tout oublier. Je ne sais pas ce que Loan voulait oublier, mais si c'était mieux pour elle, elle aurait tout mon soutien.
Le Canvas était l'un de mes endroits favoris ces derniers temps. J'y passais pas mal de soirées et j'avais donc suggéré à Arthur que l'on s'y retrouve. On pourrait discuter autour d'une partie de billard, une bière à la main. J'ai l'impression d'arriver avant lui et ça c'est bien rare. Je m'aventure à l'intérieur pour aller réserver une table avant qu'il n'arrive. Je m'occupe de récupérer les boules et les queues pour ensuite aller tout mettre en place. Alors que je me tourne pour jeter un oeil au bar, j’aperçois le beau brun qui débarque. Je lui fais signe lorsque nos regards se croisent. |
| | | | (#)Lun 4 Sep 2017 - 13:27 | |
| Semaine sans Abel signifiait pour toi semaine de socialisation. Quand tu avais la garde de ton fils, il était clair et net que le soir tu ne t’éternisais pas dans des afterworks et dans les bars, bien au contraire, tu rentrais le plus vite possible pour pouvoir profiter de ton fils. Mais quand il n’était pas là, il n’y avait aucune raison de te priver et puis c’était un très bon moment pour voir des amis. Voilà pourquoi tu avais invité Noa à te rejoindre après le boulot. Enfin après son boulot, toi tu finis bien avant elle. Les horaires d’un enseignant ne sont pas les mêmes que ceux de Noa mais cela ne te dérange pas. N’ayant pas spécialement d’idée sur l’endroit où vous retrouver, tu laissais Noa te proposer un endroit qu’elle connaissait bien. Du moment qu’il y avait de la bière et une bonne ambiance, tu étais loin d’être difficile. Cela te faisait plaisir que Noa ait accepté ton invitation car depuis ton anniversaire, vous ne vous étiez plus croisés. Et à ton anniversaire, vous étiez loin d’avoir passé la soirée ensemble. Il était donc temps de se retrouver d’autant plus que tu venais de revoir Loan et ces retrouvailles t’ont chamboulées. En ce moment, il semblerait que le retour des fantômes du passé soit un thème récurrent dans ta vie. Tu aurais certainement dû imaginer le retour de Loan un jour mais tu avais tellement l’habitude que les gens partent, t’abandonnent qu’à force tu n’avais plus envie de croire à un quelconque retour. Tu avais donc besoin d’en parler et qui de mieux pour t’écouter que Noa qui avait été abandonnée exactement comme toi il y a dix mois. Au moins elle comprendrait que tu sois en colère et énervé parce que c’est facile de partir et de revenir comme une fleur. Tout le monde pense que c’est normal ! C’est certainement le retour de Lily qui vient se coupler à cet effet papillon que tu regrettes un peu. Au moins, la présence d’Abel dans ta vie était désormais une constante.
Après l’entraînement de baseball avec tes élèves, tu avais eu le temps de rentrer chez toi et de corriger quelques copies avant d’aller prendre une douche. Tu pris ton temps sachant que tu n’allais pas être trop en retard. Dans tous les cas, Noa ne t’en voudra pas trop, du moins tu l’espères. Tu décides de prendre un taxi plutôt que ta voiture, tu ne sais pas comment cette soirée va se terminer et tu n’as nullement envie de prendre des risques inutiles ce soir. Tu arrives un peu en retard devant le bar que t’avait indiqué Noa mais bon, il semblait que le taxi ait prit tous les feux rouges ce soir. Quand tu pénétrais dans le bar, un sourire se dessina sur ton visage. Pas de doutes, vous alliez passer une très bonne soirée dans cet endroit ! L’ambiance semblait être déjà là. Tu ne tardais pas à reconnaître Noa qui te faisait signe car le bar n’était pas bondé non plus. Avant de la rejoindre, tu allais commander au bar deux bières que tu amenais à la jeune femme quelques minutes plus tard. Tu posais les bières sur une table avant de la prendre dans tes bras pour la saluer. « Salut toi ! Comment tu vas ? » Lui demandas-tu un grand sourire sur les lèvres.
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| | | | (#)Mer 6 Sep 2017 - 15:38 | |
| Je laissais Arthur se diriger vers le bar pour se charger de prendre les boissons. Je savais qu'il s'occuperai de me prendre quelques à boire également. Je paierai mon verre par la suite. Quelques instant plus tard, le voilà qui se pointe avec deux pintes dans la main. Parfait. J'attends qu'il pose la commande sur la table pour me ruer dans ses bras, réclamant mon bisous habituel. J'étais vraiment contente de le voir et d'avoir un moment privilégié avec lui. Même si j'appréhendais cette soirée dans un sens. « Salut toi ! Comment tu vas ? » en réalité, j'étais flippée mais il n'allait pas avoir cette version tout de suite. Je savais qu'il avait revu Loan, j'attendrai alors qu'il aborde lui même le sujet avant d'en parler. Je savais que le sujet serait tendu alors autant profiter de ma bière tant qu'elle était fraîche. "Très bien! Je suis contente de te voir, comment s'est fini ta soirée l'autre soir? " j'étais partie bien avant la fin. En réalité, j'étais plus que fatiguée et l'alcool était vite monté à la tête. Pour ne pas mal finir, j'avais décidé de prendre un taxi pour rentrer au chaud et au calme. Mais j'avais passé une très bonne soirée, pour le peu de temps où j'y étais. "J'ai cru comprendre que c'était chaud! Lily était là? " j'avais eu quelques vent mais j'avais envie de l'entendre de sa propre voix, histoire de voir si les rumeurs étaient vraies. J'étais partie aussi bien avant que la jolie brune ne fasse son grand retour à cette soirée. J'aurai bien aimé voir ça. D'ailleurs, je n'avais jamais dit à Arthur qu'elle m'avait embrassé aussi et j'ignore si elle s'était même confessée auprès de lui. Je serai surprise si c'était le cas. J'avoue que ce jour là, j'avais été prise de court, j'étais à des années lumières de m'attendre à ça. Elle qui semblait me fuir comme la peste ou avoir peur de moi, je ne sais pas. Peut être que c'était tout le contraire finalement et qu'elle se tenait à l’écart pour ne pas céder à la tentation. Il ne me semblait pas lui avoir envoyer un quelconque signal auparavant en tout cas.
"J'ai préparé la table au fait! J'ai une revanche à prendre! " Je me tourne vers le billard et me saisi de la queue, retire le triangle qui entour les boules et me prépare pour casser le jeu. La dernière fois que j'avais jouer contre Arthur, il m'avait mis une belle branlée. C'était tout juste si j'avais réussi à rentrer la moitié de mes boules alors que lui enchaînait haut la main. "J'ai pris des galons depuis l'autre fois! Je suis venue m’entraîner exprès. C'est ma journée! " lui dis je comme si j'étais très sérieuse. Je touche pour la première fois la balle blanche et celle ci va percuter la première boule du triangle, les autres s'éparpillent un peu mais il est vrai que j'aurai pu mieux faire... " A toi! Sois pas trop cruel." dis-je avec un petit air d'ange tout mignon. Je me recule pour le laisser prendre place et pendant ce temps, je vais prendre mon verre pour me désaltérer. " Merci pour ça, au fait !" je lève ma bière et lui souris. J'en aurait presque oublié mes bonnes manières. |
| | | | (#)Lun 11 Sep 2017 - 15:23 | |
| Ce soir, tu étais bien décidé à profiter de ce moment avec Noa. Vous vous voyiez souvent en groupe et il n’était pas toujours simple d’aborder tous les sujets mais ce soir allait certainement en être l’occasion. Surtout que tu voulais parler à Noa de ta rencontre avec Loan. Avec un peu de chance, elle non plus n’était pas au courant de son retour. Quoique … Avec Loan tu n’étais sûr de rien. Elle avait bien dû se tourner vers quelqu’un en revenant non ? Tu préférais ne pas trop y penser alors que tu attrapais les deux bières que tu avais commandées et payées au bar. Tu allais de suite rejoindre Noa qui une fois les bières posées sur la table ne tarda pas à te prendre dans ses bras, une étreinte que tu n’hésitais pas à lui rendre en lui demandant comment elle se portait. « Très bien! Je suis contente de te voir, comment s'est fini ta soirée l'autre soir? J'ai cru comprendre que c'était chaud! Lily était là? » Ah oui, ta soirée d’anniversaire … Tu y avais effectivement croisé Noa mais très brièvement car tu ne l’avais pas revue une deuxième fois et pourtant tu n’avais pas beaucoup bu, tu te souvenais de tout. Si elle n’était pas là quand Lily était arrivée, c’est qu’elle était partie tôt. Tu ne pus t’empêcher de soupirer en repensant à cet anniversaire mais tout n’avait pas été catastrophique, tu avais pu voir la plupart de tes amis et tu avais pu continuer d’apprendre à connaître Liviana ce qui n’avait pas été désagréable comme expérience. Heureusement qu’elle avait été là pour t’aider à faire face à l’arrivée de Lily d’ailleurs, tu n’avais pas été préparé à ce qu’elle pointe le bout de son nez … « En effet, Lily a fait une petite apparition. Il a retrouvé une vieille connaissance et a fini par partir. Je n’avais aucune envie de m’engueuler avec elle ce soir-là donc je me suis concentré sur d’autres personnes. » Tu évitais de parler de Liviana, tu n’avais pas envie que Noa se fasse des idées et essaye de suite de te pousser dans les bras de la belle italienne. Votre relation était simplement amicale après tout. « Et toi alors ? Pourquoi t’es partie si tôt ? » Lui demandas-tu curieusement. Noa avait toujours été la première à faire la fête en temps normal.
Noa se tourna de nouveau vers le billard en te disant : « J'ai préparé la table au fait! J'ai une revanche à prendre! J'ai pris des galons depuis l'autre fois! Je suis venue m’entraîner exprès. C'est ma journée! » Un sourire en coin se dessine sur tes lèvres alors que tu te tais, la laissant commencer sans réelle crainte. Tu prends une gorgée de ta bière et tes yeux regardent les boules s’éparpiller. « Non, j’ai toujours pas peur. » Lui dis-tu pour la taquiner. Tu avais toujours eu un côté compétitif et mauvais perdant, tes années de sportif ressortaient constamment et le fait que tu coaches aujourd’hui n’aidait pas même si tu devais désormais arrondir les angles lors des défaites. « A toi! Sois pas trop cruel. Merci pour ça, au fait ! » Tu te positionnes avant de tirer la première fois. Une boule rentre dans le trou d’en face. Mais quand tu tires la deuxième, tu n’as pas la chance de faire un doublé. Tu hausses les épaules avant de dire à Noa : « De rien. » C’est réellement avec plaisir. Voilà longtemps que tu ne comptes plus les verres que tu offres et qu’on te doit en retour. Tu laissais Noa se positionner à son tour et jouer avant de prendre une inspiration et de dire : « J’ai croisé Loan. Elle est de retour à Brisbane. » Noa se figea dans son geste et toi tu observais son visage. Tu connais Noa depuis trop longtemps pour qu’elle puisse te cacher quoi que ce soit. « Tu le savais n’est-ce pas ? » Tu le pressens et ça te frustre, ça t’énerve également. Parce qu’il semblerait que ce soit toi le dindon de la farce finalement.
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| | | | (#)Mar 12 Sep 2017 - 15:38 | |
| Il y avait eu beaucoup de monde chez Arthur ce soir-là. Beaucoup de monde également que je n’avais jamais vu. Si d’habitude, cela ne me freinait pas, ce soir-là, j’étais assez perturbée, en plus d’avoir bu comme une furie et d’être très fatiguée. Et pour ne pas mettre une sale ambiance ou pour ne pas à avoir à poser à trop de questions, j’avais décidé de m’éclipser rapidement. J’avais aussi culpabilisé pour ça. Il s’agissait quand même de la fête d’anniversaire d’un de mes meilleurs amis et je n’aurais, en temps normal, raté ça pour rien au monde. Surtout si j’avais vu Lily arriver, je me serais fait un plaisir de rester pour voir le déroulement de la suite de la soirée. Visiblement, rien de très croustillant. « En effet, Lily a fait une petite apparition. Il a retrouvé une vieille connaissance et a fini par partir. Je n’avais aucune envie de m’engueuler avec elle ce soir-là donc je me suis concentré sur d’autres personnes. » C’était donc un passage aussi éclair que le mien, ou ça en avait tout l’air. J’étais presque déçue. « Et toi alors ? Pourquoi t’es partie si tôt ? » J’haussais les épaules en réponse à cette question. « J’étais pas mal perturbée. J’ai vu ma mère le lendemain. Du coup, j’ai pensé qu’à ça… et j’me suis dit que je n’étais pas forcément de bonne compagnie. » Je les avais informés que ma mère m’avait de nouveau contacté et que cette fois, elle ne s’était pas contentée de souffler mon prénom au téléphone pour raccrocher ensuite. Non, cette fois, elle avait été plus courageuse, elle m’avait donné un lieu de rendez-vous, une date et un horaire. Et même l’alcool que j’avais fait descendre à une vitesse folle ne m’avait pas suffi pour me faire dormir rapidement. J’avais également passé une nuit d’enfer. « Je dois la revoir. J’attends qu’elle m’en dise plus… c’était assez… spécial. En fait, elle a pas trop été capable de parler. Ça a été rapide. J’étais assez agacée de la voir pleurer à chaude larme pendant quasiment une heure… » Je donnais sans doute cette impression d’être très détachée quand j’en parlais mais j’avais encore du mal à savoir ce que je pensais de tout ça. Ce que je ressentais réellement, entre rancœur, colère, surprise, peur de l’inconnu et en même temps la curiosité et l’envie d’en savoir plus, l’envie d’en connaitre plus sur qui elle est vraiment et aussi sur sa famille. Mais c’était encore bien trop frais pour pouvoir discerner tous ces sentiments et être plus objective. Bien que j’avais assez de mal à l’être.
Ma démonstration de billard n’est pas talentueuse mais je pense ne pas m’en sortir trop mal pour autant, en tout cas, Arthur semble être toujours assez moqueur quant à ma façon de jouer. « Non, j’ai toujours pas peur. » Je ne relève pas et le laisse jouer ensuite. Alors que j’avais à peine éclaté le jeu, lui avait déjà rentré sa première boule. Le ton était donné. Il rentrerait les rouges et moi les oranges… Je mettais déjà en place ma stratégie de jeu. Je reprends place et me concentre. « J’ai croisé Loan. Elle est de retour à Brisbane. » Aie. Je relève les yeux et le fixe un instant. Il a l’audace de mettre les pieds dans le plat sans ménagement. Bien. Je me redresse, sans lui montrer de fausse surprise de ma part. « Tu le savais n’est-ce pas ? » j’acquiesce. « Elle dort chez moi… » dis-je comme si j’admettais un délit. Je sentais que cette réponse pourrait l’agacer. |
| | | | (#)Jeu 21 Sep 2017 - 15:31 | |
| Ton anniversaire surprise s’était avéré être une soirée assez sympathique. Cela pouvait être assez surprenant quand on connaissait la liste des invités et pourtant tu avais réussi. Cet anniversaire étant surprise, Orion avait fait les choses à l’ancienne. Un bon vieux texto à tout ton répertoire et le tour était joué. Voilà ce qui avait amené à ta porte de belles surprises comme Liviana ou Amelia mais aussi de moins bonnes comme Lily. Tu avais cependant laissé cette dernière avec Keandra qu’elle semblait connaître pour ton plus grand malheur certainement. Cependant, tu n’avais fait qu’apercevoir Noa dans cette soirée et son absence avait été remarquée. Tu ne comprenais pas vraiment vu qu’elle avait toujours adoré faire la fête mais peut-être qu’elle avait une bonne excuse ce qui s’avéra être le cas. « J’étais pas mal perturbée. J’ai vu ma mère le lendemain. Du coup, j’ai pensé qu’à ça… et j’me suis dit que je n’étais pas forcément de bonne compagnie. » Tu es à peu près certain que tes yeux s’écarquillent. Noa a vu sa mère ? Oui, tu savais que cette dernière avait repris contact avec sa fille mais tu n’étais pas du tout au courant d’une quelconque rencontre entre les deux femmes. Tu étais d’ailleurs étonné que Noa ne t’ait pas appelé dans les jours qui ont suivi pour t’en parler parce qu’elle devait être assez troublée de cette rencontre non ? « Comment ça s’est passé ? » Finis-tu par demander car tu ne pouvais pas ne pas te montrer curieux. « Je dois la revoir. J’attends qu’elle m’en dise plus… c’était assez… spécial. En fait, elle a pas trop été capable de parler. Ça a été rapide. J’étais assez agacée de la voir pleurer à chaude larme pendant quasiment une heure… » Bon, la première rencontre n’était peut-être pas la bonne dans cette circonstance mais c’était bon signe si elles allaient se revoir non ? Tu ne peux t’empêcher de repenser à la situation avec Amelia. Les choses avancent, à vitesse de tortue mais elles avancent un petit peu ce qui est une nouveauté dans ta vie. Tu n’as aucun mal à voir que sous son air blasé Noa est bien plus touchée qu’elle ne le laisse entendre mais tu décides de ne pas relever. « Elle ne t’a pas donné d’explications ? Vous n’avez pas parlé ? » Demandas-tu curieux. Peut-être que Noa était trop émue pour lui poser des questions ? Ou sa mère pour répondre ? « Tu dois la revoir quand ? » Lui demandas-tu alors que tu venais de tirer pour manquer de peu le trou que tu visais. Tu savais que c’était un moment important pour Noa et tu seras là pour elle.
Et puis vint le moment où tu ne pus t’empêcher d’amener Loan dans la discussion. C’était plus fort que toi, il fallait que tu en parles. Tu avais passé des jours et des semaines à t’inquiéter quand elle avait soudainement disparu sans réussir à avoir de nouvelles et tout ça pour la rencontrer dix mois plus tard par hasard sur cette crique dans laquelle vous aviez l’habitude de vous retrouver tous les deux. Sérieusement ? Enfin, tu voulais partager ton étonnement avec Noa mais tu compris bien vite qu’il n’y avait que toi qui paraissais étonné. L’avait-elle revue elle aussi et elle ne t’en avait pas parlé ? Tu n’en savais rien mais une chose était certaine, tu ne t’attendais pas à ce qu’elle te dise : « Elle dort chez moi… » Ton regard se durcit, tu serres les dents. Loan t’avait dit être revenue depuis deux semaines. Donc cela fait certainement deux semaines que Noa l’héberge. Tu ne comprends pas, tu ne comprends pas ce besoin de mentir. « Pourquoi t’as rien dit ? » Oui tu l’as un peu amer, tu ne peux t’en empêcher. Pas quand Noa sait très bien que le départ de Loan n’a pas été simple pour toi.
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| | | | (#)Jeu 5 Oct 2017 - 5:40 | |
| « Elle ne t’a pas donné d’explications ? Vous n’avez pas parlé ? » J’haussais les épaules. Ma mère n’avait cessé de pleurer pendant le peu de temps où nous nous étions vues et j’avais l’impression que c’était compliqué pour elle de donner la moindre explication à ce moment précis. J’avais aussi l’impression d’avoir perdu mon temps. Je n’avais pas senti grand-chose sur le moment. J’étais juste très curieuse de savoir à quoi ressemblait ma mère et j’étais vraiment surprise de voir qu’en réalité, je connaissais son visage depuis longtemps. Elle travaillait à la télé, elle était connue, reconnu. Elle avait une vie dorée, une vie de petite reine où tout semblait lui être offert sur un plateau. J’ignore où elle en était lorsque je suis née, si c’était déjà le cas, si sa propre famille était comme ça, si j’aurai pu, moi aussi, avoir la belle vie. De toute façon, je crois que je n’aurai pas aimé cette vie. J’aimais la mienne, j’aimais mes galères, je sais qu’elles ont fait ce que je suis aujourd’hui. Ça n’a pas toujours été facile, au contraire, ma jeunesse était un peu pourrie jusqu’à ce que j’arrive chez les Jacobs mais sans ça, je suis sûre que je ne serai pas Noa, celle qui se trouve dans ce bar maintenant. Et une chose est sure, jamais je n’aurai rencontré mes amis et je serai passé à côté de bien des choses… mais comme on dit, avec des Si, on referait le monde et ça, c’est impossible. « C’était rapide. Je crois aussi qu’on était toutes les deux très mal à l’aise, deux godiches qui savaient pas quoi faire. J’ai pensé à ce moment toute ma vie. Je voyais ça en mode « happy ending » tout le monde se prend dans les bras et tout le monde est heureux de se retrouver. C’était loin d’être ça. » et pourtant, je savais que j’avais beaucoup de rancœur envers mes parents. Je les avais jugés à maintes reprises, mais j’avais toujours pensé qu’une fois que je les verrais, tout s’effacerait. Ce n’était pas le cas. « Tu dois la revoir quand ? » « J’attends de ses nouvelles, quand elle se sera remise de ses émotions, surement. » J’attendrais un appel ou un message, je n’avais pas l’intention de faire le premier pas et puis, elle l’avait dit elle-même, qu’elle me recontacterait. Suspens.
La partie de billard suit son cours mais lorsque c’est à moi de jouer, Arthur aborde le sujet qui semble fâcher ces derniers temps. En effet, Loan était chez moi depuis quelques jours et il est vrai que j’avais l’impression que ce n’était pas à moi d’en informer les autres. Et d’ailleurs, je savais que tôt ou tard, elle allait le faire. C’est juste que le destin avait décidé de les confronter l’un et l’autre en les faisant se rencontrer par hasard. Brisbane est grande mais Brisbane est aussi très petite lorsque deux personnes ont l’habitude de fréquenter les mêmes endroits. « Pourquoi t’as rien dit ? » Son regard en dit long, il m’en veut. Okay… il va falloir prendre des pincettes car il n’est pas au bout de ses surprises. « Je savais qu’elle le ferait. C’était pas à moi de vous envoyer un message pour vous le dire… Elle devait aussi prendre son temps. Son retour était pas facile… tout comme son départ… » j’avais une voix assez douce, méthode de communication et déformation professionnelle. Je devais être faire descendre les tensions qui pourraient peser lourdes… |
| | | | (#)Mar 10 Oct 2017 - 2:44 | |
| Les histoires de famille c’est compliqué, tu es bien placé pour le savoir. Tu te souviens quand tu étais gamin de l’arrivée de Noa dans votre quartier. Elle avait été accueillie par la famille dont elle portait aujourd’hui le nom et qui était sa vraie famille. Mais cela n’empêchait pas que ses parents biologiques traînaient toujours dans la nature et tu pouvais comprendre qu’elle soit curieuse. Toi tu avais toujours su qui étaient tes parents mais les deux t’avaient déçus au fil des années. Tu avais été si proche de ta mère à un moment que tu avais été aveugle et pendant longtemps tu lui en avais voulu. Aujourd’hui cela va un peu mieux mais tu évites de trop la voir ne voulant pas retomber dans d’anciens travers. Et puis il y avait ton père qui vous avait quittés quand tu avais huit ans pour ne jamais plus redonner signe de vie. Enfin si, ses nouveaux enfants semblaient intéressés par vos trois têtes brunes mais à quoi bon ? Tu savais que Noa avait voulu connaître ses parents donc tu étais content pour elle qu’elle vive cette expérience mais elle ne semblait pas complètement satisfaite. « C’était rapide. Je crois aussi qu’on était toutes les deux très mal à l’aise, deux godiches qui savaient pas quoi faire. J’ai pensé à ce moment toute ma vie. Je voyais ça en mode « happy ending » tout le monde se prend dans les bras et tout le monde est heureux de se retrouver. C’était loin d’être ça. » Tu fronces les sourcils. Tu n’es pas un expert de ce genre de retrouvailles mais tu n’es pas surpris que les choses ne se soient pas passées comme dans les films. Rien ne se passe comme dans les films. Noa ne pouvait pas oublier son abandon et le pardonner en quelques secondes, il y avait de la rancœur qu’il faudrait mettre de côté mais elle n’empêchait pas un happy ending de se produire quand toutes les tensions auront été élucidées. « Ce n’est pas parce que cette première rencontre n’était pas parfaite que vous ne pouvez pas avoir un happy ending. Vous avez trop de choses à mettre à plat pour que ce soit immédiat. Ta mère le sait et toi aussi tu le sais. » Une relation ne peut pas se construire sur des tensions et de la rancœur, ce n’est pas possible. Et tu sais de quoi tu parles car tu essayes de construire quelque chose avec Amelia depuis des années sans y arriver, parce qu’elle refuse d’essayer. Enfin, elle semble vouloir désormais mais tu ne te fais pas d’illusions. « J’attends de ses nouvelles, quand elle se sera remise de ses émotions, surement. » Tu hoches la tête sans rien dire dans un premier temps avant de prendre une gorgée de bière. Il fallait que Noa se mette à la place de sa mère, cela n’avait pas dû être simple pour elle non plus. « Je suis sûr qu’elle te rappellera bientôt. » Si sa mère avait pris la peine de l’appeler et de lui donner rendez-vous, ce n’était pas pour faire marche arrière.
La soirée aurait pu être légère et pleine de rires avec un léger côté compétiteur vu que vous jouiez au billard mais tes retrouvailles avec Loan étaient un sujet que tu voulais aborder avec Noa d’abord persuadé que tu lui apprenais son retour, tu compris rapidement en voyant le visage de ton amie que tu ne lui apprenais en réalité rien du tout. « Je savais qu’elle le ferait. C’était pas à moi de vous envoyer un message pour vous le dire… Elle devait aussi prendre son temps. Son retour était pas facile… tout comme son départ… » Tu laisses échapper un petit rire ironique. Oui, c’était à elle bien sûr. C’est toujours elle qui décide de tout dans votre relation. Elle s’en va sans dire un mot et reviens comme une fleur sans se demander si les gens qu’elle a laissés derrière elle se font du souci. Tu es en colère, tu l’as amère surtout que tu vois bien que Noa utilise ses techniques professionnelles pour te parler, tu détestes ça. « Qu’elle le ferait ? Ca fait deux semaines qu’elle est là et si je ne l’avais pas croisée par hasard, je ne saurais toujours rien. » Dis-tu en exposant des faits qui étaient bien réels. Noa pouvait la défendre si le cœur lui en disait mais il fallait être réaliste. « Oh oui, pauvre Loan … Il ne faut pas la pousser à quoi que ce soit, elle est dans une situation difficile. » Dis-tu de la manière la plus ironique du monde. « Elle s’est demandée pendant une seconde si son départ n’avait pas été difficile pour nous ? Moi j’appelle ça de l’égoïsme, rien d’autre. » Tu avais été particulièrement touché par le départ précipité de Loan et blessé qu’elle ne laisse même pas un mot pour te rassurer. Aujourd’hui, cette blessure refaisait surface.
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| | | | (#)Mer 18 Oct 2017 - 4:44 | |
| « Ce n’est pas parce que cette première rencontre n’était pas parfaite que vous ne pouvez pas avoir un happy ending. Vous avez trop de choses à mettre à plat pour que ce soit immédiat. Ta mère le sait et toi aussi tu le sais. » Il a bien raison, nous avions surement beaucoup de choses enfuient en nous pour que tout soit libéré aussi tôt. Je n’avais pas eu les réponses que j’avais espéré avoir dès notre première rencontre. Moi qui pensait qu’on allait rester des heures et des heures à discuter autour d’un café ou peu importe, mais non. Ça avait été éclair. Mais j’imagine qu’au fur et à mesure, ça irait mieux. Je n’étais pas à la recherche d’une nouvelle mère, je voulais juste comprendre et savoir d’où je venais vraiment. Ça ne changerait rien à qui je suis vraiment, comme je suis aujourd’hui. Mon histoire, mon parcours ont fait de moi ce que je suis et j’aime ma vie, j’aime la personne qui fait que je suis Noa et plus Anita. Mais le chemin n’a pas été des plus beaux et des plus facile. Cet abandon ne m’a pas donné une vie de rêve, loin de là, mais je ne me fais pas d’illusion, même si mes parents avaient fait le choix de me garder, rien n’est jamais certain, ma vie n’aurait peut-être pas été meilleure. Enfin, le plus important étant qu’à l’heure actuelle, je sois une nana bien dans mes bottes et épanouie. « Je suis sûr qu’elle te rappellera bientôt. » « Je te tiendrai au courant ! » Je lui souris et me saisis de ma bière pour en boire quelques gorgées. C’est à son tour de jouer et la partie est déjà bien engagée. Je ne suis pas en meilleure position, mais ça reste serré, à deux boules près. Cette conversation sur Loan devenait un peu pesante, alors que la soirée se promettait d’être agréable et légère, elle prenait un tout autre tournant. « Qu’elle le ferait ? Ça fait deux semaines qu’elle est là et si je ne l’avais pas croisée par hasard, je ne saurais toujours rien. » J’hausse les épaules, deux semaines pour moi, c’était rien et en réalité, je savais qu’elles étaient passé à vive allure pour Loan. « Elle avait beaucoup à faire depuis son retour. Elle a d’abord retrouvé son fils, elle devait se mettre à trouver un taf… elle n’a pas vu tant de monde que ça, crois-moi. Et tu es tombé sur elle par hasard, mais je suis certaine qu’elle n’aurait pas tardé à revenir vers toi. Crois-moi, rien n’est simple pour personne… » Arthur avait beaucoup de rancœur envers elle et c’était aussi compréhensible. Je me dis souvent que j’aurai dû lui dire simplement, qu’elle avait dû s’en aller, après tout, mais elle m’avait demandé de ne rien dire, peut-être pour qu’on aille pas la chercher, qu’on ne tente pas de la ramener ici. Je n’en avais aucune idée, c’était très flou, c’était très mystérieux mais j’avais respecté sa demande et j’avais respecté son choix de ne rien vouloir dire même si j’avoue me poser mille et une questions. « Oh oui, pauvre Loan … Il ne faut pas la pousser à quoi que ce soit, elle est dans une situation difficile. Elle s’est demandée pendant une seconde si son départ n’avait pas été difficile pour nous ? Moi j’appelle ça de l’égoïsme, rien d’autre. » Je me laisse presque tomber sur la table derrière moi pour me reposer un peu. « Ecoute, j’en sais rien. Je sais même pas ce qui l’a poussé à partir comme ça. Mais j’ai juste l’impression qu’elle avait une bonne raison, si non, ça se serait passé autrement. Crois moi, elle avait l’air hyper flippée avant de partir… » |
| | | | (#)Lun 23 Oct 2017 - 3:00 | |
| To, tu as toujours su qui étaient tes parents, tu n’as jamais eu à te poser de questions. Alors tu ne peux pas réellement te mettre à la place de Noa mais tu peux essayer. C’est normal qu’elle se soit imaginé des retrouvailles à l’américaine mais comme souvent, la vie réelle était bien loin des clichés de bonheur que véhiculait le monde de l’audiovisuel. Tout ne pouvait pas miraculeusement aller bien. Noa avait trente-quatre ans, elle avait des questions depuis longtemps et peut-être que sa mère aussi avait des questions mais aussi des explications à lui donner. Tu espérais que sa mère l’ait recontactée pour les bonnes raisons parce que tu ne pouvais t’empêcher d’être un peu inquiet. Mais ton but était de rassurer ton amie. Oui cette première rencontre n’avait pas été la meilleure mais cela ne voulait pas dire que les suivantes allaient être catastrophiques. Il faut laisser le temps au temps, toi tu avais attendu douze ans pour qu’Amelia t’adresse de nouveau la parole, tu étais le roi de ce genre de proverbe et de phrases débiles. « Je te tiendrai au courant ! » Tu lui souris n’en doutant pas une seconde. Noa sait qu’elle pourra toujours venir te trouver si elle a besoin de parler, de débriefer cette situation qui doit ressembler dans sa tête à une pelote de laine. Mais au fond, même si tu étais heureux pour ton amie, ce n’était pas de ça que tu voulais parler.
Comme toujours, tu ne pris pas des pincettes pour mettre le sujet sur la table. Tu avais recroisé Loan par hasard quelques jours plus tôt et tu ne comprenais pas ce qu’elle faisait à Brisbane après s’être évaporée dans la nature comme si de rien n’était. A tes yeux, c’était trop facile tout ça … Et apprendre que Noa l’hébergeait ne calmait nullement la rancœur que tu éprouvais à l’égard de celle qui avait été une de tes meilleures amies. « Elle avait beaucoup à faire depuis son retour. Elle a d’abord retrouvé son fils, elle devait se mettre à trouver un taf… elle n’a pas vu tant de monde que ça, crois-moi. Et tu es tombé sur elle par hasard, mais je suis certaine qu’elle n’aurait pas tardé à revenir vers toi. Crois-moi, rien n’est simple pour personne… » Non, bien sûr rien n’est jamais simple pour personne. Tu vois bien que Noa essaye de te calmer, de te faire entendre raison mais cela ne fonctionnera pas. Tu n’as pas envie d’entendre raison parce que Loan, certainement sans le faire exprès avait appuyé sur de vieilles blessures toujours ouvertes. Ce n’était pas tant son retour qui te posait problème mais bel et bien la manière dont elle était partie. Quoique, son retour comme une fleur te laissait sur ta fin aussi. « Tu vois, c’est là où je ne te suis plus. Certes Loan a dû être très occupée mais je doute fortement qu’elle serait rapidement venue me voir. » Tu te souviens de son visage quand tu l’as croisée sur cette crique. De son expression au moment où elle t’a reconnue. Un chat enfermé dans une cage n’aurait pas fait mieux. Elle n’avait pas pu s’échapper mais tu ne doutais pas une seule seconde qu’elle l’aurait fait si elle en avait eu l’occasion. « Ecoute, j’en sais rien. Je sais même pas ce qui l’a poussé à partir comme ça. Mais j’ai juste l’impression qu’elle avait une bonne raison, si non, ça se serait passé autrement. Crois moi, elle avait l’air hyper flippée avant de partir… » Noa ne comprenait pas, peut-être que personne ne comprenait. Tu n’en voulais pas à Loan d’être partie, pas vraiment. Il arrive que l’on ait besoin de partir, prendre du recul, juste partir, peu importe la raison. Tu n’en avais pas grand chose à faire finalement. Ce n’était pas ça qui t’avait fait mal. « Je ne doute pas qu’elle ait eu une bonne raison, ce n’est pas la question. » Dis-tu avant de prendre place pour jouer ton coup au billard. « Elle est partie sans laisser une adresse, un numéro de téléphone, rien. Même Lily a eu le courage de laisser un mot. » Ce n’était pas vraiment comparable, tu n’avais jamais été en couple avec Loan. « Pendant dix mois on ne savait pas si elle allait bien, on ne savait pas si elle était vivante. Et soudain elle revient comme une fleur et je devrais faire comme si de rien n’était ? Alors que j’ai passé des semaines à me faire du souci sans avoir la moindre possibilité de m’assurer qu’elle allait bien ? » Si Loan avait laissé un mot disant qu’elle avait besoin de partir, de ne pas la chercher, que tout allait bien et qu’elle reviendrait, tu aurais eu du mal à l’accepter mais tu aurais compris. Là ce n’est pas le cas.
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| | | | (#)Lun 23 Oct 2017 - 12:24 | |
| Mes tentatives pour apaiser les tensions et détendre Arthur semblaient ne servir à rien. J’étais completement démunie face à sa colère et j’imagine à peine sa réaction si je lui disais que j’étais au courant du départ de Loan. Peut-être que je devais lui dire mais je n’en avais vraiment pas le courage là. Pas prête à lui dire que je lui avais caché cette information pendant tout ce temps. J’ignore pourquoi à vrai dire, pourquoi j’avais gardé ça pour moi. Simplement parce que Loan me l’avait demandé ? Oui, je crois mais en même temps, j’avais vu la souffrance de mes amis, simplement leur dire qu’elle allait bien, que c’était son choix et qu’elle demandait simplement qu’on respecte ça. J’aurai pu éviter des souffrances inutiles, j’aurais pu faire en sorte que son retour soit plus facile pour tout le monde. Mais pour sa demande, je ne l’avais pas fait. Elle avait l’air si touchée de tout plaquer pour partir, j’avais pris sa confession pour un secret que je n’avais pas le droit de trahir. Pourtant, je suis certaines qu’à l’heure qu’il est, elle ne m’en aurait pas tenu rigueur. Mais si je savais seulement la raison qui l’avait poussé à partir, je crois que tout serait plus clair et je pourrais dire si mon silence était légitime ou non. « Tu vois, c’est là où je ne te suis plus. Certes Loan a dû être très occupée mais je doute fortement qu’elle serait rapidement venue me voir. » j’haussais les épaules. En réalité, j’en avais aucune idée mais j’aimais me dire que ce serait le cas. Pourquoi ne l’aurait-elle pas fait ? « Je n’en sais rien, mais tu peux pas l’affirmer pour autant… Votre lien est trop fort pour ça. Je crois que t’es la personne pour qui les retrouvailles la travaillaient le plus. Elle appréhendait surement ta réaction. Enfin, je sais pas, il y a qu’elle pour t’en dire plus. » Mais je les connaissais suffisamment pour avoir mon idée. « Je ne doute pas qu’elle ait eu une bonne raison, ce n’est pas la question. Elle est partie sans laisser une adresse, un numéro de téléphone, rien. Même Lily a eu le courage de laisser un mot. Pendant dix mois on ne savait pas si elle allait bien, on ne savait pas si elle était vivante. Et soudain elle revient comme une fleur et je devrais faire comme si de rien n’était ? Alors que j’ai passé des semaines à me faire du souci sans avoir la moindre possibilité de m’assurer qu’elle allait bien ? » « Elle revient pas comme une fleur pour autant. Je te trouve dur. » Même si il avait raison sur le fait qu’on avait pas de quoi la joindre, elle avait comme disparue de la circulation et je sais que si on n’était pas au courant de son départ, on aurait pu se poser mille et unes questions, les plus tordues même. «bon… » je m’approche de la table pour jouer ce qui, je pense, sera mon dernier coup de la soirée. « Loan est venu me voir avant de s’en aller, pour me dire qu’elle allait partir et elle m’a demandé de ne rien dire. J’en savais pas plus, je savais pas pourquoi, ni où elle partait. Je savais juste qu’elle partait. Et c’était très bizarre comme moment. Elle m’a fait promettre de n’en parler à personne. Et j’ai tenu ma promesse. » je voyais son visage se décomposer au fur et à mesure que je me confessais. « Ça a été facile pour personne et crois moi, j’avais pas le bon rôle ! » et c’est vrai. J’avais pas contre le sentiment qu’il n’allait pas le voir sous le même angle.
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| | | | (#)Sam 28 Oct 2017 - 5:18 | |
| Tu ne sais pas vraiment dire quelle réaction tu attendais de la part de Noa lorsque tu lui avais annoncé le retour de Loan. Ce qui est certain c’est que tu avais plus imaginé une soirée à noyer votre peine d’avoir été abandonnés pour revenir ainsi, tu ne pensais pas apprendre que Noa avait déjà connaissance du retour de votre amie et la voir la défendre devant toutes tes accusations plus que justifiées. Non, tu ne t’étais pas attendu à cette réaction et c’était peut-être cela qui t’énervait autant finalement. Loan et Noa avaient toujours été proches, les deux filles du groupe, bien sûr qu’elles étaient proches. Noa savait que Loan était de retour depuis le début et ne semblait pas comprendre pourquoi ce retour semblait compliqué à gérer pour toi. Pourtant, s’l y avait quelqu’un qui devait comprendre, c’était bien Noa. Elle avait été là lors du départ de ton père, elle avait été là lors du départ d’Amélia puis de Lily, puis d’Angelina et tous ces départs qui s’étaient enchaînés pour toi. Mais elle ne comprenait pas quand même. « Je n’en sais rien, mais tu peux pas l’affirmer pour autant… Votre lien est trop fort pour ça. Je crois que t’es la personne pour qui les retrouvailles la travaillaient le plus. Elle appréhendait surement ta réaction. Enfin, je sais pas, il y a qu’elle pour t’en dire plus. » Elle a eu raison d’appréhender, vos retrouvailles ne se sont pas passées de la meilleure manière possible. Elles auraient pu être pire si Abel n’avait pas été là pour t’obliger à calmer tes propos qui auraient pu être bien plus tranchants. Si Loan appréhendait c’était qu’elle devait se douter qu’elle n’avait pas réellement très bien agis envers vous et c’était déjà un soulagement qu’elle s’en rendre compte. « On ne devait pas avoir un lien si fort que ça pour qu’elle parte sans laisser un mot derrière elle. » Un mot, c’était tout ce que tu demandais. Ce n’était tout de même pas grand chose non plus si ? Tu pus voir dans le regard de Noa qu’elle ne semblait pas convaincue par ta grande tirade et qu’elle ne serait pas encore une fois de ton côté malgré tes arguments. Pourtant, tu avais du mal à voir comment ces derniers n’étaient pas valides. « Elle revient pas comme une fleur pour autant. Je te trouve dur. » Tu ne peux t’empêcher de laisser échapper un éclat de rire cynique. Elle ne revient pas comme une fleur ? Ah bon ? Et elle appellerait ça comment comme retour ? Parce qu’elle revenait comme ça, sans explication au bout de dix mois sans donner de nouvelles. Toi tu appelles ça revenir comme une fleur. « Bon… Loan est venu me voir avant de s’en aller, pour me dire qu’elle allait partir et elle m’a demandé de ne rien dire. J’en savais pas plus, je savais pas pourquoi, ni où elle partait. Je savais juste qu’elle partait. Et c’était très bizarre comme moment. Elle m’a fait promettre de n’en parler à personne. Et j’ai tenu ma promesse. Ça a été facile pour personne et crois moi, j’avais pas le bon rôle ! » Cette fois, tu n’en croyais pas tes oreilles. Tu ne t’étais pas attendu à ce que Noa sache que Loan était de retour mais voilà une information à laquelle tu ne t’attendais réellement pas ! Elle était en train de plaisanter n’est-ce pas ? Ce n’était pas possible non ? Cette fois tu es hors de toi. « Ah oui elles sont belles les promesses … Ca t’a pas dérangé de me voir paniquer pendant des semaines, tout faire pour essayer de savoir si elle allait bien ? Non, laissons Arthur se faire du souci comme un con pour une belle promesse. » Tu en as assez, tu en as marre tout simplement. Tu as l’impression que tout le monde est en train de te prendre pour un con en ce moment et ça suffit. Tu as toujours su donner dans tes relations avec les autres, des fois plus que tu ne recevais mais là tu en avais marre. « Tu sais quoi Noa ? J’en ai marre de me faire prendre pour un con ! J’en ai marre de me faire du souci pour des gens qui semblent focalisés sur leur nombril. Moi aussi j’ai mes problèmes, moi aussi j’ai mes merdes à régler. Tu crois que devenir père du jour au lendemain c’est facile ? Non. Tu crois que devoir recroiser Lily à tous les coins de rue c’est facile ? Non. Tu crois que gérer mes relations avec mes deux sœurs qui me détestent c’est facile ? Non plus. Alors maintenant j’en ai assez, il est peut-être temps que j’apprenne à me regarder le nombril. » Dis-tu avant de laisser en plan la partie de billard commencée et de te diriger vers la sortie. Tu en as assez, tu es épuisé tout simplement.
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| | | | (#)Dim 29 Oct 2017 - 7:04 | |
| Bien sûr que je comprenais la tristesse et la souffrance d’Arthur. Sa vie avait été une chaine d’abandon.et c’est vrai que je ne l’avais peut être pas envisagé de cette manière. Peut être que je n’avais pas su prendre assez de recul et me poser les bonnes questions. Peut être qu’en effet, j’aurai du leur en parler, au moins à lui et à Camille. J’aurai du leur dire qu’elle allait surement bien, qu’elle n’avait pas simplement disparu du jour au lendemain. Au final, ca n’aurait surement pas fait de mal à Loan et ça aurait pu apaiser la peine des deux autres. Je suis incapable de savoir pourquoi j’avais agis ainsi. Par fidélité à mes engagements ? Par déformation professionnelles ? Aucune idée, c’est vrai que par mon métier j’étais tenue au secret ou à la discrétion professionnelle, j’avais l’habitude de respecter les choix des personnes, que je sois d’accord ou non avec ça. Et peut-être que oui, j’avais gardé cette ligne de conduite en tête. Et visiblement, ce n’était pas la bonne décision à prendre. « Ah oui elles sont belles les promesses … Ca t’a pas dérangé de me voir paniquer pendant des semaines, tout faire pour essayer de savoir si elle allait bien ? Non, laissons Arthur se faire du souci comme un con pour une belle promesse. » J’avale ma salive. J’avais préféré être honnête, maintenant que Loan était venue, j’aurais évité un bien grand drame en me taisant mais c’était trop tard. Je me retrouvais complètement bête devant lui. A aucun moment, il n’avait s’agit de le prendre pour un con, comme il dit. Je m’apprête à lui répondre lorsqu’il enchaine. « Tu sais quoi Noa ? J’en ai marre de me faire prendre pour un con ! J’en ai marre de me faire du souci pour des gens qui semblent focalisés sur leur nombril. Moi aussi j’ai mes problèmes, moi aussi j’ai mes merdes à régler. Tu crois que devenir père du jour au lendemain c’est facile ? Non. Tu crois que devoir recroiser Lily à tous les coins de rue c’est facile ? Non. Tu crois que gérer mes relations avec mes deux sœurs qui me détestent c’est facile ? Non plus. Alors maintenant j’en ai assez, il est peut-être temps que j’apprenne à me regarder le nombril. » je fronce les sourcils à mesure que je l’écoute. Il est partie loin, trop loin. Ce qu’il me dit n’a rien à voir avec Loan, avec notre conversation. Me parler de son père, de Lily, de ses sœurs, là n’est pas la question. Et j’ai l’impression qu’il m’accuse de ses grands maux sans raisons. « Je n’ai jamais remis en cause quoi que ce soit, c’est bien clair ? Il s’agit pas de regarder mon nombril, ou je ne sais quoi ! j’ai jamais dis que c’était facile pour toi ! Que ce soit pour Lily, tes sœurs, ta famille ! Ne remets pas tout en cause pour ça ! J’ai été là pour toi dans bien des moments ! Et même si je ne t’ai pas dis que je savais que Loan partais, ca ne remet absolument pas en cause le reste ! » dis-je en haussant la voix. J’étais agacée, peut être que je ne devais pas l’être, peut être que je devais simplement me taire mais hors de question. « J’y suis pour rien dans tout ce qu’il t’arrive ! » je lâche la queue du billard que j’ai entre les mains et le suis hors du bar. «J’ai jamais dis que t’avais une belle vie, la vie facile ! » je comprenais pas où il voulait vraiment en venir. |
| | | | (#)Ven 3 Nov 2017 - 3:52 | |
| Apprendre que Noa savait, apprendre qu’elle était au courant du départ de Loan, qu’elle l’avait vue avant qu’elle ne parte était pour toi la goûte d’eau qui faisait déborder le vase. Tu n’en pouvais plus de toutes ces histoires, tu étais à bout. Tu avais essayé de classer dans le passé le départ de Loan, cet abandon que tu avais vécu comme un abandon de plus dans ta vie. Tous tes proches semblaient être partis les uns après les autres avant de décider de revenir et de changer ta vie du tout au tout. Ce n’était pas juste mais tu avais appris il y a bien longtemps que la vie n’a jamais été juste, particulièrement avec toi. Certains ont de la chance, ils vivent dans une bulle et tu leur souhaites d’y rester car la réalité fait mal, très mal. Tu ne peux t’empêcher de faire remarquer à Noa qu’elle peut se trouver toutes les excuses du monde, elle t’avait regardé te faire du souci pendant des semaines sans rien dire. Tu avais fini par abandonner, ne sachant plus où chercher. Tu ne sais toujours pas où Loan est partie, si elle était en Australie ou à l’étranger. Une chose était certaine, le monde était bien trop vaste pour la chercher, une aiguille dans une botte de foin. Alors oui, tu étais énervé, excédé de cette situation. Tu ne peux t’empêcher de penser que tu finis toujours par être le dindon de la farce. Parce que cela n’a pas été facile pour Loan vous devriez tout lui pardonner ? Cela te semble bien trop simple et surtout complètement bête. Vous non plus vous n’aviez pas une vie facile mais ce n’était pas pour cela que vous quittiez tout du jour au lendemain sans donner de nouvelles pour revenir ensuite et se cacher le temps de trouver le courage de venir affronter ceux laissés derrière. « Je n’ai jamais remis en cause quoi que ce soit, c’est bien clair ? Il s’agit pas de regarder mon nombril, ou je ne sais quoi ! j’ai jamais dis que c’était facile pour toi ! Que ce soit pour Lily, tes sœurs, ta famille ! Ne remets pas tout en cause pour ça ! J’ai été là pour toi dans bien des moments ! Et même si je ne t’ai pas dis que je savais que Loan partais, ca ne remet absolument pas en cause le reste ! J’y suis pour rien dans tout ce qu’il t’arrive ! J’ai jamais dis que t’avais une belle vie, la vie facile ! » Tu lèves les yeux au ciel, c’est plus fort que toi. Noa n’a pas compris ce que tu voulais dire. Peut-être que c’était ça finalement le problème, personne ne comprenait ta vision des choses. Tu ne reprochais pas à Noa de ne pas avoir été là pour toi car elle l’avait été. Ce n’était pas du tout le but de ton propos. Tu prends une grande inspiration, essayant de te calmer. Tu n’es pas quelqu’un de colérique, pas par nature mais des fois, comme tout le monde tu as besoin de laisser cette colère s’exprimer. Et puis Noa ne pouvait pas s’attendre à ce que tu prennes avec le sourire ce qu’elle venait de te confier … « Ce n’est pas ce que j’ai dit. » Finis-tu par dire avant d’ajouter : « Le fait que Loan ne l’ait pas eue facile, qu’elle soit flippée, qu’elle ait été occupée n’excuse rien. On a tous des merdes dans la vie, cela n’excuse pas le fait de laisser tout le monde en plan pendant dix mois avant de revenir comme si de rien n’était. » La colère ne redescend pas malgré tout. Tu sais que cela prendra du temps. Tu es plus qu’heureux qu’Abel soit avec Angelina ce soir, tu n’aurais pas pu faire face à ton petit garçon en rentrant chez toi. « De toute façon cette conversation mène à rien. Tant mieux si tu arrives à pardonner Loan, moi je ne suis pas prêt. » Finis-tu par dire pour clore le sujet. Tu ne le seras certainement pas avant un moment alors rien ne sert de te disputer avec Noa plus longtemps.
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