S’il y a bien une chose dont tu ne peux pas te vanter, c’est de porter attention à tout ce qui est biologique. Il t’arrive d’acheter des produits biologiques en faisant tes courses mais c’est souvent plus du hasard qu’autre chose. Faire attention à ce que l’on mange signifiait pour toi ne pas oublier de manger des fruits et des légumes, ne pas utiliser beaucoup de graisse, des choses de ce genre. Mais tu n’avais pu louper dans la salle des professeurs les éternels débats entre les pro agriculture biologique et les autres qui le plus souvent s’en fichaient mais n’aimaient pas recevoir de leçon. Toi, tu as toujours fait en sortes de rester bien en dehors de tout cela et de ne pas t’y intéresser. Pourtant, aujourd’hui, c’est bien dans un magasin de produits biologiques que tu te rends. La raison de ta visite n’est pas réellement liée aux produits mais tu t’es un petit peu renseigné avant de venir, pour éviter de paraître totalement idiot. C’est ta journée où tu finis les cours plus tôt et tu as donc un peu de temps devant toi avant d’aller récupérer Abel à l’école. En faisant tes recherches, tu avais vu que le magasin de Liviana se situait dans le même quartier que le lycée et l’école ce qui t’arrangeais beaucoup. Tu avais promis à la jeune femme de venir lui rendre visite dans sa boutique lorsqu’elle t’avait offert un muffin dans ce train de l’enfer. Sur le moment, c’était une conversation de plus pour oublier la réalité morbide qui vous entourait, vous aider à tenir jusqu’à l’arrivée des secours. Et puis ensuite, le temps est passé, la garde d’Abel a été partagée et tu n’as plus pris le temps. Mais Liviana était venue à ta fête d’anniversaire surprise organisée par ton colocataire, avec un cadeau dont tu avais pu apprécier la lecture depuis, du moins le début car tu n’avais pas fini l’ouvrage sur l’histoire du baseball. Il était temps aujourd’hui que tu viennes visiter ce lieu qui était cher à la jeune femme. Tu te souviens de la manière dont elle t’en avait parlé, tu n’avais aucun doute à ce sujet. Et puis tu avais souvent pu remarquer que les individus mettent une grande partie d’eux dans leurs magasins alors tu étais intrigué mais pas vraiment inquiet de ce que tu allais trouver. Tu passais donc la porte du magasin un sourire aux lèvres avec un bouquet de fleurs dans les mains. Il était hors de question que tu arrives les mains vides, tu t’étais donc débrouillé pour trouver un fleuriste sur le chemin. Au départ, tu ne vis personne ce qui te laissa le temps d’apprécier l’ambiance relaxante et cozy de ce lieu. Tu jetais un coup d’œil à quelques produits quand tu entendis du bruit. Tu te retournais et un sourire illumina ton visage : « Liviana ! » Dis-tu avant de t’approcher à ton tour de la jeune femme. « J’avais promis que je viendrai donc me voilà. » Dis-tu tout fier de toi. « Avec un petit cadeau bien sûr pour te remercier encore une fois d’être passée à mon anniversaire et pour ce livre très intéressant que je suis en train de lire. J'espère qu'elles te plairont. » Lui dis-tu avec un clin d’œil tout en lui tendant le bouquet. Tu espérais ne pas l’avoir noyée dans tes paroles mais bon, elle commençait au moins à un peu te connaître non ?

Liviana quitta son lit aux alentours de quatre heures du matin épuisée par la longue nuit qu’elle avait partagé avec Luca, du haut de ses dix mois, le petit garçon avait été agitait et grincheux durant une bonne partie de la nuit. Ne souhaitant pas réveiller son meilleur ami et son filleul, l’italienne tenta de terminer sa nuit dans le canapé du salon avec son petit garçon dans ses bras. La jeune maman profita d’un moment ou Luca s’était endormie pour prendre une douche rapide, le soleil commença à percer à travers les volets de la cuisine. Elle devait être chez le pédiatre dans moins de deux heures et le planning de la jeune femme était encore bien chargé. Sa matinée passa à vitesse grand V, elle prépara le petit déjeuner pour sa famille, s’occupa de donner un bain à Luca puis fila chez le pédiatre pour faire le point sur son dixième mois mais surtout pour effectuer son rappel de vaccin. Les heures défilèrent et Liviana passa les portes de la boutique avec son petit garçon, il était rare qu’elle l’emmène avec elle au travail mais Samuel travaillait toute la journée et après une visite chez le médecin, elle était toujours anxieuse à l’idée de le laisser chez sa nourrisse. Liviana déposa son petit garçon dans le parc qu’elle avait installé dans un coin de la boutique le laissant jouer avec ses jouets tout en gardant un œil sur lui. Sans surprise, la petite tête brune fut l’attraction du midi, tous les clients furent attendris par la petite bouille et les sourires de plus en plus présents de Luca. Livuel retrouva son calme en début d’après-midi, l’italienne en profita pour préparer les nouvelles recettes qu’elle avait choisi un peu plutôt dans la semaine, elle confectionna une fournée de muffins au chocolat et piment d’Espelette, une seconde à la fraise, chocolat blanc et enfin une dernière à la carottes et au citron. La jeune maman profita d’un moment de calme pour donner à manger à Luca avant de la laisser s’endormir dans son couffin qu’elle déposa derrière son comptoir. Pendant son temps, Liviana commença à installer les pâtisseries en vitrine et à ranger un peu, elle était si absorbé dans son travail qu’elle ne remarqua pas de suite qu’une personne était entrée. Ce fut un bruit de pas qui attira son attention, elle attacha rapidement ses cheveux en un chignon décoiffé avant de se rendre visible « Liviana ! » un sourire étira ses lèvres lorsqu’elle croisa le regard d’Arthur « J’avais promis que je viendrai donc me voilà. » elle s’approcha de lui échangeant une brève accolade avec le professeur qu’elle n’avait pas vu depuis sa soirée d’anniversaire. « Avec un petit cadeau bien sûr pour te remercier encore une fois d’être passée à mon anniversaire et pour ce livre très intéressant que je suis en train de lire. J'espère qu'elles te plairont. » elle baissa son regard sur les fleurs qu’il lui tendait, c’était un geste très simple qui la toucha ; elle était depuis toujours une amoureuse de la nature et les fleurs étaient à ses yeux une des plus belles choses au monde « Elles sont parfaites, merci beaucoup » elle les rapprocha de son nez et respira leur délicat parfum pendant quelques secondes avant de lui accorder toute son attention « Je suis contente de te voir, comment vas-tu ? » demanda-t-elle en attrapant un vase ou elle déposa le bouquet après l’avoir rempli à moitié d’eau. Liviana déposa au bord de son bureau et tourna le panneau de la porte d’entrée d’ouvert vers fermée « On sera plus tranquille pour discuter. Tu restes un peu ? » demanda-t-elle heureuse de le revoir, sans savoir l’expliquer Arthur avait pris une place spéciale dans la vie de la jeune maman.

Cette visite, tu la dois à Liviana depuis longtemps. Ce n’est pas que ça te dérange de venir la voir, bien au contraire. Tu apprécies énormément les moments que tu passes avec la jeune femme c’est plutôt que tu n’avais pas trouvé le temps. Alors quand ces heures de trous se sont présentées avant d’aller récupérer Abel à l’école, tu n’as pas hésité une seule seconde à les utiliser pour rendre visite à Liviana. Tu avais commencé à lire le bouquin sur l’histoire du baseball qu’elle t’avait offert à ton anniversaire et malgré tes nombreuses connaissances sur le sujet, chaque nouveau bouquin amenait son pesant d’anecdotes. Et accessoirement te donnait de plus en plus envie de faire un petit tour aux Etats-Unis au cours de la saison de baseball mais ça c’était un autre problème. Un jour tu quitteras l’Australie pour des vacances et il y a de fortes chances que cela soit pour le baseball. Mais ce jour n’est pas arrivé. Désormais, tu te dis que tu attendras qu’Abel soit un peu plus grand et s’il aime le baseball alors ce sera l’occasion de faire un petit voyage en famille. Et puis qui sait ? Peut-être que d’ici là tu auras trouvé une demoiselle pour vous accompagner ? Tu ne t’attardes pas trop sur cette pensée car tu pousses la porte du magasin de Liviana et un sourire se dessine sur tes lèvres. Tu ne la connais pas extrêmement bien mais ce magasin respire la jeune femme, il ne peut appartenir à personne d’autre à tes yeux. En gentleman que tu as été un jour, tu n’arrives pas les mains vides et dès que tu vois Liviana, tu n’hésites pas à lui mettre dans les mains ce bouquet de fleurs que tu as acheté en espérant lui faire plaisir juste après l’avoir prise dans tes bras pour la saluer. « Elles sont parfaites, merci beaucoup. Je suis contente de te voir, comment vas-tu ? » Elle a l’air sincère quand elle sent les fleurs et qu’elle sourit. Un point pour toi ! Tu n’es pas un spécialiste en termes de bouquets donc tu as suivi les conseils de la fleuriste. Toi aussi tu étais content de voir la jeune femme dans un contexte moins encombré que celui de ton anniversaire. « Je vais bien et toi ? Moi aussi je suis content. Il était grand temps que je passe te voir dans ton magasin. » Elle avait l’air d’aller plutôt bien mais tu préfères demander. Tu laisses Liviana mettre les fleurs dans un vase et tu la vois changer le panneau sur la porte du magasin. Tu te sens un peu coupable, tu ne voudrais pas qu’elle se prive de quelques clients à cause de toi. « On sera plus tranquille pour discuter. Tu restes un peu ? » Bien sûr que tu restes. Du moins c’est ce que tu as prévu. Tu ne voyais pas l’intérêt de passer quelques secondes seulement avant de disparaître. « Bien sûr ! On m’avait promis un muffin. » Dis-tu avec un petit sourire en coin sur le visage. Oui, vous en aviez parlé dans le train et tu étais assez gourmand il fallait le reconnaître. « Tu es sûre que tu veux fermer ? Je ne voudrais pas te priver de vendre quelque chose parce que je suis là. » Ce magasin c’est le gagne pain de Liviana, tu ne veux pas la mettre dans une situation difficile surtout si elle doit assumer son enfant seule comme toi même si le papa doit l’aider, très certainement.

« Je vais bien et toi ? Moi aussi je suis content. Il était grand temps que je passe te voir dans ton magasin. » un sourire étira ses lèvres lorsqu’elle croisa son regard, elle était heureuse qu’il ait enfin pris le temps de passer la porte de son épicerie. Elle l’avait invité lors de leur rencontre à bord du train par politesse, c’était sa façon de le remercier pour ce qu’il avait pour elle mais depuis cette invitation était devenue plus sincère, le voir passer sa porte était une réelle bonne surprise. Afin d’être tranquille avec lui et de pouvoir discuter sans l’intervention d’un client, Liviana décida de fermer son commerce plutôt que prévu « Bien sûr ! On m’avait promis un muffin. Tu es sûre que tu veux fermer ? Je ne voudrais pas te priver de vendre quelque chose parce que je suis là » elle jeta un dernier coup d’œil dans la rue avant de se tourner vers Arthur un sourire sur le visage « Oui il n’y a presque personne à cette heure-là en plus » dit-elle simplement en l’invitant à s’installer sur la petite table qui se trouvait dans le coin de la boutique. « Je t’offre un café ? Ou un thé ? » elle attendit sa réponse et passa derrière le comptoir afin de préparer leurs boissons. Elle déposa ses dernières sur un plateau et ajouta un muffin pour Arthur en espérant que ce parfum lui plaise autant qu’à elle « C’est ma meilleure vente, entièrement fait par mes petites mains alors tu m’en diras des nouvelles » elle déposa le plateau sur le table et s’installa en face de lui. Elle repensa un instant à son anniversaire, à cette fille (Lily) qu’elle avait vu, elle avait compris ce soir-là que leur relation était aussi compliqué que celle de Liviana avec Samuel et même si leurs vies étaient totalement différente, l’italienne avait l’impression qu’il était capable de la comprendre « Comment tu vas depuis ton anniversaire ? J’espère que je ne me suis pas imposé… j’ai beaucoup hésité avant de venir, j’avais peur que ce soit bizarre comme on se connait à peine mais j’ai passé un bon moment et tes amis sont adorables…. » avoua-t-elle sincèrement même si elle ne regrettait pas d’avoir partagé un moment avec lui durant sa soirée « … Puis ça m’a permis de réaliser qu’Amélia est ta sœur… d’ailleurs le monde est vraiment petite parce que j’ai appris la semaine dernière qu’Agathe est aussi ta sœur » elle porta sa tasse à ses lèvres en repensant à sa conversation qu’elle avait eu il y a plusieurs jours avec la cadette des Iver « Je suis passé par son agence pour trouver la baby-sitter de Luca, je l’aime vraiment beaucoup... » elle se demandait d’ailleurs s’il était possible de ne pas aimer une femme si douce et généreuse.

Ce n’était pas vraiment le genre de magasin que tu avais l’habitude de fréquenter car tu achetais rarement bio mais ce qui te troublait à propos de cette boutique c’était le côté personnel qui l’habitait, on pouvait sentir Liviana partout dans ce magasin et cela te fit sourire. Tu pouvais voir que Liviana était contente que tu passes la voir mais surprise aussi, elle ne devait pas s’attendre à ce que tu passes après tout ce temps … « Oui il n’y a presque personne à cette heure-là en plus. Je t’offre un café ? Ou un thé ? » Tu ne voulais pas que la jeune femme perde l’argent par ta faute, ce magasin était son fond de commerce et te faire interrompre de temps en temps ne t’aurait pas gêné. Mais si Liviana préférait fermer quelques temps, cela ne te dérangeait pas non plus, loin de là. « Je veux bien un thé si tu as. » Dis-tu avec un petit sourire en prenant place à la table indiquée. Tu ne pus t’empêcher de trouver ça drôle. Aujourd’hui c’était Liviana qui était aux petits soins avec toi, dans le train cela avait été l’inverse. La jeune brune revint rapidement avec vos deux boissons et un muffin qu’elle posa fièrement devant toi. « C’est ma meilleure vente, entièrement fait par mes petites mains alors tu m’en diras des nouvelles » Un grand sourire se dessina sur ton visage. Il avait l’air vraiment très bon, tu ne doutais pas que tu allais le trouver délicieux dès que tu en auras pris une bouchée. « Je n’hésiterai pas à te couvrir de compliments. » Dis-tu à la jeune femme avec un clin d’œil avant de boire une gorgée de ton thé. Tu pris ensuite une bouchée du muffin et comme tu t’y attendais, il était tout simplement délicieux. Une fois la bouchée avalée, tu lui dis : « C’est vraiment super bon … Tu y as mis quoi exactement ? » Tu ne te faisais aucune illusion, tu ne reproduirais jamais un tel résultat mais tu étais curieux. « Comment tu vas depuis ton anniversaire ? J’espère que je ne me suis pas imposé… j’ai beaucoup hésité avant de venir, j’avais peur que ce soit bizarre comme on se connait à peine mais j’ai passé un bon moment et tes amis sont adorables…. Puis ça m’a permis de réaliser qu’Amélia est ta sœur… d’ailleurs le monde est vraiment petite parce que j’ai appris la semaine dernière qu’Agathe est aussi ta sœur. Je suis passé par son agence pour trouver la baby-sitter de Luca, je l’aime vraiment beaucoup... » Ah oui, tes sœurs … Tu étais content que Liviana ait fait appel à Agathe car peu importe ce qui se passe dans ta relation avec cette dernière en ce moment, Agathe est vraiment parfaite pour ce job qu’elle prend très à cœur. Cela ne t’étonne nullement que les deux jeunes femmes se soient bien entendues. « Je vais bien. Toujours bien occupé entre le lycée et Abel mais je ne peux pas me plaindre. » Dis-tu avec un petit sourire avant de dire : « Je suis vraiment très content que tu sois venu. J’ai passé une excellente soirée et tu n’y étais pas pour rien. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. Tu avais passé la majorité de la soirée avec Liviana jusqu’à ce que la jeune femme prenne congé. Cela t’avait évité de trop te concentrer sur Lily et Keandra ce qui était pour le mieux. « Cela ne m’étonne pas que tu te sois bien entendue avec Agathe. Elle t’a trouvé un ou une babysitteur ? En général elle est plutôt pas mal dans son travail. » Tout le monde a des ratés mais la société d’Agathe marchait très bien donc cela devait être rare. « Et toi ? Que t'est-il arrivé de beau depuis notre dernière rencontre ? » Lui demandas-tu curieux en prenant une autre bouchée de ton muffin.

Cette petite boutique était en dehors de Luca la plus grande fierté de Liviana, elle y avait mis non seulement toutes ses économies mais surtout ton son cœur et son âme. Chaque millimètre de cet endroit était à son image à la fois doux, naturel et unique en son genre ; même s’il y avait trop quincaillerie biologique, Liviana était très fière de savoir qu’il n’y avait à Brisbane aucun commerce semblable au sien. Malgré les années passés, l’italienne considérait toujours Livuel comme son bébé, son rêve de le jour grandir un jour était de plus en plus présent dans sa vie mais les derniers évènements qui l’avait obligé à se mettre en arrêt avait retardé ses projets de plusieurs mois. La venue d’Arthur lui fit si plaisir qu’elle décida de fermer un peu plutôt afin de profiter de sa présence plus tranquillement ; elle lança un dernier regard dans la rue avant de rapporter son attention sur Arthur, ne sachant pas ce qui lui ferait plaisir en matière de boisson, Liviana lui proposa deux boissons qui lui semblait parfaite pour l’heure « Je veux bien un thé si tu as » elle hocha la tête. Depuis des années maintenant, ce type de boisson était une passion pour l’italienne, elle en avalait plusieurs tasses par jour et avoir Livuel lui avait permis de découvrir des saveurs qu’elles n’avaient jamais soupçonné « Je m’occupe de l’eau, je te laisse choisir ton thé » dit-elle avec le sourire tout en déposant sur la petite table l’ensemble des sachets qui constituait sa gamme. Liviana s’absenta un instant avant de revenir vers lui avec de l’eau chaude et deux muffins qu’elle avait fait un peu plutôt dans la matinée « Je n’hésiterai pas à te couvrir de compliments. C’est vraiment super bon. Tu y as mis quoi exactement ? » - « Si je te le dis, je devrais te tuer » dit-elle avec un petit sourire avant de s’installer en face de lui. La brune déposa son sachet de thé dans son eau chaude avant de rapporter son attention sur le professeur, elle ne l’avait pas vu depuis son anniversaire et même si cette soirée avait été particulièrement agréable, Liviana n’avait pas eu l’occasion d’en apprendre plus celui qu’elle qualifié encore de sauveur. Sincèrement, elle lui avoua la gêne qu’elle avait ressenti en arrivant à sa soirée, elle s’était longuement demandé si l’invitation qu’elle avait reçu de la part de son colocataire n’était pas une erreur « Je suis vraiment très content que tu sois venu. J’ai passé une excellente soirée et tu n’y étais pas pour rien. » une légère touche de rose « J’ai passé une excellente soirée moi aussi » avoua-t-elle sincèrement. En croisant le regard d’Arthur, Liviana repensa à sa dernière rencontre avec Agathe, elle était amie avec les sœurs Iver depuis si longtemps qu’elle n’arrivait pas à croire qu’elle n’avait jamais rencontré Arthur avant l’incident. « Cela ne m’étonne pas que tu te sois bien entendue avec Agathe. Elle t’a trouvé un ou une babysitteur ? En général elle est plutôt pas mal dans son travail. » il avait raison, elle était excellente, consciencieuse mais surtout elle semblait aimer les enfants autant qu’elle « Une… elle est un peu comme de la famille maintenant » Liviana avait toujours eu du mal à accorder sa confiance mais lorsqu’elle aimait les autres, ils devenaient comme un membre de sa famille. « Et toi ? Que t'est-il arrivé de beau depuis notre dernière rencontre ? » tellement de choses pensa-t-elle en avalant une gorgée de son thé, elle ne savait pas par où commencer, elle ne savait même pas quoi lui dire, était-il assez proche pour qu’elle se confie à lui ? elle l’ignorait mais une part d’elle était persuadée qu’elle pouvait lui faire confiance « Eh bien, je suis toujours en plein divorce et toujours aussi perdue à ce sujet… » les mois passaient à une vitesse incroyablement et Liviana était toujours incapable de prendre une décision concernant l’avenir de son couple « J’ai appris que le type un peu étrange qui était en bas de chez moi à de nombreuses reprises est en réalité mon demi-frère… ce qui a provoqué une dispute très intense avec mon père… » elle entendit de nouveaux les mots de son père qui lui serrèrent un peu plus le cœur « Oh et je crois qu’un de mes employés prend de l’argent dans ma caisse et je ne sais pas quoi faire à ce sujet » elle se mordit la lèvre en réalisant qu’elle venait d’étaler tous ses problèmes sur la table tel une désespérée « Excuse-moi, je ne sais même pas pourquoi je t’ennuie avec tout ça… » ridicule.

Depuis votre rencontre à bord de ce que tu avais appelé le train de la mort, tu t’étais rendu compte que c’était tellement simple de parler avec Liviana qu’il était certain que tu passeras un bon moment à ses côtés peu importe les circonstances. Elle t’avait invitée dans son magasin lors de votre rencontre et pourtant ce n’est que plusieurs mois plus tard que tu venais lui rendre cette visite. La jeune femme ne semblait pas t’en vouloir et à ta décharge, tu avais été vraiment très occupé avec Abel ces derniers temps d’autant plus que tu avais décidé de déménager donc il allait falloir te mettre à la recherche de la maison idéale pour ton fils et toi et possiblement une demoiselle un jour ce qui n’était pas gagné mais n’ayant pas commencé, tu ne pouvais pas encore évaluer tes chances de trouver rapidement ou non. « Je m’occupe de l’eau, je te laisse choisir ton thé » Tu n’avais pas vraiment l’habitude de te faire servir. Contrairement à beaucoup d’hommes, tu n’avais jamais développé un côté matcho et tu n’avais jamais eu de petite amie bien sérieuse depuis Lily pour compter sur une femme pour faire les choses à ta place. C’était donc une sensation étrange que de se faire servir aujourd’hui. Tu contemplais les différentes sortes de thé sans trop savoir laquelle choisir mais tu finis par faire un choix alors que la jeune femme te ramenait l’eau chaude. « Merci beaucoup. » Lui dis-tu avec un sourire avant de goûter le muffin qu’elle avait également mis devant toi. Ce dernier était un vrai régal et tu ne regrettais vraiment pas le déplacement. « Si je te le dis, je devrais te tuer » Tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un petit rire à cette réflexion. Certes, chacun avait ses secrets en cuisine mais de toute manière, tu n’avais pas besoin de savoir, ce n’était pas comme si tu étais assez doué dans le domaine pour reproduire une douceur culinaire pareille. « Je préfère rester vivant merci bien. » Lui dis-tu avec un petit sourire sur les lèvres. La conversation se tourna ensuite vers votre dernière rencontre le soir de ton anniversaire. Orion avait réellement fait les choses en grand pour le coup en invitant toutes les personnes de ton répertoire ce que tu lui avais désormais interdit car certains de tes élèves avaient ton numéro et n’avaient pas besoin de savoir ce que tu faisais de tes soirées et de tes week-ends. « J’ai passé une excellente soirée moi aussi » Tu étais heureux de l’entendre. Tu avais tout fait pour mettre Liviana à l’aise, la présentant à des amis, passant du temps avec elle. Elle t’avait permis d’arrêter de te prendre la tête avec Lily chose pour laquelle tu lui étais très reconnaissant. Et puis elle te parla d’Agathe qu’elle connaissait en plus d’Amelia car ta sœur lui avait permis de trouver une babysitter. « Une… elle est un peu comme de la famille maintenant » Le choix d’un ou une babysitter était toujours un choix délicat car on confit à quelqu’un ce que l’on a de plus précieux mais c’est aussi nécessaire. « Je suis heureux de l’entendre. » Agathe était très compétente et cela te faisait plaisir d’entendre que ses doigts de fée avaient pu aider Liviana. C’est sans arrière pensées que tu demandais à la jeune femme ce qui s’était passé dans sa vie depuis votre dernière rencontre. Une chose était certaine, tu ne t’attendais pas à une telle réponse : « Eh bien, je suis toujours en plein divorce et toujours aussi perdue à ce sujet… J’ai appris que le type un peu étrange qui était en bas de chez moi à de nombreuses reprises est en réalité mon demi-frère… ce qui a provoqué une dispute très intense avec mon père… Oh et je crois qu’un de mes employés prend de l’argent dans ma caisse et je ne sais pas quoi faire à ce sujet. Excuse-moi, je ne sais même pas pourquoi je t’ennuie avec tout ça… » Tu la regardais les yeux grands ouverts sans trop savoir quoi répondre ne sachant par où commencer. « Wow … » Finis-tu par lui dire assez bêtement. Ce n’était pas des petites choses qu’elle venait de te confier, au contraire, elle venait de te faire entrer dans ses problèmes plus ou moins intimes et cette confiance te touchait. De plus, il était clair qu’elle avait besoin de se confier et tu allais lui donner cette possibilité. « Tu ne m’ennuies pas Liviana. Et puis il semblerait que tu aies besoin d’en parler. » Dis-tu simplement en posant ta main sur la sienne. Tu voulais lui montrer que tu étais là pour elle, que tu allais l’aider à démêler tout ça mais la vérité c’était que tu ne savais vraiment pas par quoi commencer. Autant reprendre les problèmes un à un. « Je suis désolé que les choses ne s’arrangent pas pour ton divorce. Il n’y a pas de bonne réponse, il faut que tu penses à toi et ce que tu veux. » Ne connaissant pas la situation entre Liviana et son ex, tu ne te sentais pas très bien placé pour faire des commentaires alors tu restais générique et si la jeune femme voulait se confier, elle pouvait le faire. « Pour ce qui est de ton père, crois-moi, je sais ce que c’est que les disputes familiales. Ca finira certainement par s’arranger, ne perd pas espoir. Moi j’ai attendu douze ans avant que ça s’arrange. » Dis-tu en haussant les épaules. « Par contre, pour ton employé, il y a un moyen assez simple de vérifier si c’est bien elle qui pique dans la caisse. » Une petite caméra cachée ferait tout à fait l’affaire mais ce n’était peut-être pas le style de Liviana.

La vie de Liviana avait pris un tournant digne d’une série minable il y a plus d’un an maintenant lorsque son mari a passé la nuit avec l’une de ses collaboratrices après une soirée d’entreprise bien trop riche en alcool. L’homme pour qui elle avait un amour infini avait brisé son cœur si rapidement qu’elle se demandait encore si toute cette histoire n’était pas qu’un cauchemar interminable dont elle finirait par se réveiller. Désormais, elle était une mère célibataire éprise d’un homme en qui elle n’avait plus aucune confiance, travaillant plus que nécessaire pour combler le vide immense que l’adultère de Samuel avait laissé dans sa poitrine. Epuisée par la masse de travail accumulé ses derniers jours ainsi que par sa vie personnel, Liviana ouvrit son cœur à Arthur lorsque ce dernier lui demanda ce qui se passait dans sa vie, sans même s’en rendre compte, elle évoqua ses problèmes comme s’ils étaient amis depuis une éternité. « Wow » elle se mordit la lèvre réalisant qu’il ne s’attendait probablement pas à cette réponse lorsqu’il avait pris de ses nouvelles. Gênée, elle s’excusa immédiatement « Tu ne m’ennuies pas Liviana. Et puis il semblerait que tu aies besoin d’en parler. » la regard de l’italienne se posa sur la main d’Arthur qui venait de rejoindre la sienne, ce geste rempli de tendresse lui fit chaud au cœur, toutes les pensées positives qu’elle avait à l’égard d’Arthur venait une fois de plus se confirmer. « Je suis désolé que les choses ne s’arrangent pas pour ton divorce. Il n’y a pas de bonne réponse, il faut que tu penses à toi et ce que tu veux. » si seulement c’était aussi simple pensa-t-elle le cœur lourd en baisant son regard trop triste pour croiser celui du professeur « Pour ce qui est de ton père, crois-moi, je sais ce que c’est que les disputes familiales. Ça finira certainement par s’arranger, ne perd pas espoir. Moi j’ai attendu douze ans avant que ça s’arrange. » elle releva son regard vers celui d’Arthur « Pourquoi tous les hommes mentent ? » demanda-t-elle sous le coup de l’impulsion avant de réaliser qu’Arthur était lui aussi un homme et que contrairement à ceux qui partageait sa vie, il se montrait toujours incroyablement bon avec elle « Excuse-moi, je ne disais pas ça pour toi » elle afficha un léger sourire dans l’espoir qu’il ne soit pas blésée par ses paroles non réfléchi. La brunette s’appuya un peu plus dans le fond de sa chaise quittant par la même occasion la main d’Arthur qui était toujours contre la sienne « Par contre, pour ton employé, il y a un moyen assez simple de vérifier si c’est bien elle qui pique dans la caisse. » elle fit une petite moue, elle y avait pensé plus d’une fois, mettre une caméra sera la solution la plus pratique et la plus rapide pour obtenir l’information dont elle avait besoin mais pourtant elle avait été incapable de franchir le pas « J’y ai pensé oui… mais je ne suis pas à l’aise avec l’idée d’espionner mes employés » elle était probablement bien trop gentille mais il était trop tard pour la faire changer. Elle attrapa sa tasse de thé qu’elle porta à ses lèvres une nouvelle fois rapportant par la suite son attention sur Arthur « Mais merci pour tes conseils, j’aimerais que tu aies raison mais je crois qu’il y a des choses impardonnables dans la vie… » avoua-t-elle en pensant à son mari mais aussi à son père qui avait définitivement brisé le peu d’espoir qu’elle avait encore « … Du moins pour moi, tu as l’air plus douée pour le pardon que moi… tu as eu des nouvelles de Lily depuis ton anniversaire ? » elle posa sa tasse sur la table s’intéressant à son tour à Arthur « … Je comprendrais si tu ne souhaites pas en parler… j’ai cru comprendre qu’elle t’avait fait souffrir » pauvre fille.

Tu avais rapidement compris depuis ta rencontre avec Liviana qu’elle n’avait pas une vie facile. Tu ne savais pas si cela avait toujours été le cas mais elle t’avait parlé de son divorce dans le train et de son fils. Ce n’était pas des regrets que tu avais pu voir sur son visage ou entendre dans sa voix mais plutôt une certainement mélancolie de temps qui ne pourront jamais se reproduire. Tu ne t’attendais pas à ce qu’elle déverse ses inquiétudes dans votre conversation surtout parce que c’était des sujets personnels et que tu ne t’attendais pas à ce qu’elle te fasse ainsi confiance. Mais peut-être que le fait que tu ne la connaisses pas trop bien était ce qui l’avait poussée à te confier tout cela. De cette manière, tu ne pouvais pas la juger mais tu ne pouvais pas réellement la conseiller non plus parce que tu ne connaissais pas la situation exacte. Particulièrement sur son divorce. Tu n’as jamais été marié de ton côté et tu te demandes si tu le seras réellement un jour finalement. Les années passent et ne se ressemblent pas et jour après jour tu te demandes si tu arriveras à construire cette famille dont tu as toujours eu envie ou si finalement tu es condamné à payer tes erreurs jusqu’à la fin de ta vie. « Pourquoi tous les hommes mentent ? » Tu ne t’attends pas à cette question, elle te prend par surprise. Tu pouvais comprendre pourquoi Liviana pensait de cette manière, son père et son mari lui avaient menti mais tu ne te considérais pas comme un menteur. Tu préférais être direct de ton côté, c’est certainement ce qui t’avait permis de jouer au Dom Juan si longtemps en évitant de blesser les gens. « Excuse-moi, je ne disais pas ça pour toi » Tu lui souris devant ces excuses. Tu ne l’avais pas réellement pris pour toi, c’est le genre de banalités et de clichés auxquels il n’y a rien à répondre. « Il ne faut pas perdre ainsi foi en la gente masculine. Nous ne sommes pas tous programmés à mentir. Mais des fois le mensonge semble être la meilleure solution. » Tu ne cherches pas à défendre les menteurs mais tu pars du principe qu’à part les mythomanes, personne ne ment par pur plaisir. Certains doivent se persuader que c’est la meilleure chose à faire, plus par égoïsme qu’autre chose certes mais cela peut partir d’une bonne intention. C’est juste que les conséquences ne sont pas toujours mesurées. « J’y ai pensé oui… mais je ne suis pas à l’aise avec l’idée d’espionner mes employés » Tu hausses les épaules, c’est jamais une très bonne sensation l’espionnage mais en même temps, si cette employée lui vole trop d’argent, elle ne peut pas faire comme si tout allait bien. « Ne la laisse pas croire que tu ne sais rien. Elle pourrait vouloir en voler toujours un peu plus, ce serait bête que tu aies à mettre la clé sous la porte pour n’avoir rien dit. » Des histoires de ce genre, il en existe des milliers dans les colonnes faits divers des journaux ou sur internet. Tu ne voulais pas que cela arrive à Liviana. « Mais merci pour tes conseils, j’aimerais que tu aies raison mais je crois qu’il y a des choses impardonnables dans la vie… » Peut-être que finalement elle l’a prise sa décision concernant son mariage. Si elle considère que l’adultère est impardonnable alors il ne faut plus qu’elle hésite mais qu’elle fonce. Tu décides de ne rien rajouter à ce sujet, les paroles de la jeune femme clôturent bien la question et puis cette décision doit venir d’elle et d’elle seulement. « … Du moins pour moi, tu as l’air plus douée pour le pardon que moi… tu as eu des nouvelles de Lily depuis ton anniversaire ? Je comprendrais si tu ne souhaites pas en parler… j’ai cru comprendre qu’elle t’avait fait souffrir » Un sourire triste se dessine sur ton visage alors que tu secoues la tête. Il fut un temps où parler de Lily t’aurait rendu malade mais plus aujourd’hui. Désormais tu avais plus ou moins fait la paix avec cette histoire. « Je n’ai pas pardonné Lily, comme je n’ai pas pardonné à la mère de mon fils de m’avoir privé de ce dernier les trois premières années de sa vie. » Dis-tu de manière catégorique. Tu pardonneras certainement un jour mais pour l’instant tu en es incapable. « Non, je n’ai pas de nouvelles de Lily et c’est peut-être mieux comme ça. Il faudra un jour qu’on ait cette discussion sur son départ, sur ce qui s’est passé depuis mais rien ne presse. » Tu joues avec tes mains quelques instants avant de dire : « Lily a été là pour moi à un moment de ma vie où j’étais au plus bas. Elle sera toujours importante pour moi mais il est sans doute temps de fermer ce chapitre une bonne fois pour toute. » Dis-tu en haussant les épaules.

Malgré la foi en l’espèce humaine, Liviana se mettait à douter de la sincérité de l’homme. Elle qui avait défendu les préjugés négatifs pendant des années, commençait à revoir ses théories, en particulier depuis que son père avait rejoint la liste des menteurs. Perdue et déçue, elle se confia à Arthur sans prendre de pincette, réalisant à la fin que ses mots pouvaient sans le vouloir le blesser « Il ne faut pas perdre ainsi foi en la gente masculine. Nous ne sommes pas tous programmés à mentir. Mais des fois le mensonge semblent être la meilleure solution. »   elle haussa les épaules, il avait raison tout en ayant tords, à ses yeux le mensonge était la pire des solutions « Mais tout fini toujours par se savoir… » ajoute-t-elle persuadée qu’aucune vérité ne pouvait être éternellement cachée. C’était aussi pour cela, que l’idée de mettre une caméra dans sa boutique lui déplaisait autant, elle était persuadé qu’un jour elle apprendrait la vérité et elle espéré que ce soit le coupable qui finisse par avouer son crime. Peut-être trop naïve ou trop crédule, Liviana ne se sentait pas à l’aise à l’idée d’espionner Nino et Natacha « Ne la laisse pas croire que tu ne sais rien. Elle pourrait vouloir en voler toujours un peu plus, ce serait bête que tu aies à mettre la clé sous la porte pour n’avoir rien dit. » elle baissa le regard un instant pesant intérieurement le pour et le contre « Je vais y penser et me renseigner un peu… » quitte à installer ce genre d’équipement, autant choisir le meilleur pensa-t-elle en avalant une gorgée de son thé. Même si elle était toujours perdue et indécise, l’italienne devait reconnaître que cette discussion lui avait fait du bien, une fois de plus Arthur s’était montré à l’écoute et attentionné envers elle. A son tour, Liviana s’intéressa à sa vie, elle avait repensé plus d’une fois à Lily, cette femme rencontrée lors de son anniversaire ; son histoire avec elle semblait aussi compliquée que l’histoire qu’elle partageait avec Samuel. « Je n’ai pas pardonné Lily, comme je n’ai pas pardonné à la mère de mon fils de m’avoir privé de ce dernier les trois premières années de sa vie. » tu as tellement du souffrir pensa-t-elle sans oser le dire à haute voix « Non, je n’ai pas de nouvelles de Lily et c’est peut-être mieux comme ça. Il faudra un jour qu’on ait cette discussion sur son départ, sur ce qui s’est passé depuis mais rien ne presse » naturellement, comme s’ils étaient amis depuis toujours, Liviana attrapa la main d’Arthur qu’elle serra légèrement dans la sienne comme pour lui transmettre son soutien «  Lily a été là pour moi à un moment de ma vie où j’étais au plus bas. Elle sera toujours importante pour moi mais il est sans doute temps de fermer ce chapitre une bonne fois pour toute » elle le comprenait, sans doute mieux que ce qu’il imaginait puisque malgré ses sentiments, elle allait fermer un chapitre de sa vie très bientôt. « Je sais que ça ne changera rien mais je suis désolée, personne ne mérite autant de peine » ni elle, ni lui, ni même ses ennemis « Je suis sûre qu’elle regrette chaque jour de t’avoir laissé » un léger sourire étira ses lèvres, il était si gentil, attentif et beau garçon qu’elle ne pouvait admettre que Lily restait indifférente.  

Que Liviana n’ait plus confiance en aucun homme, cela pouvait se comprendre vu ce qu’elle venait de te raconter. Entre son mari et son père, elle n’avait pas eu les meilleurs exemples. Ton père était un sacré salaud de ton côté aussi donc tu pouvais compatir à ce sujet avec la belle brune. Mais tu trouvais cela dommage qu’elle perde toute foi dans la gente masculine. Vous n’étiez pas tous des menteurs. De ton côté, tu avais sauté de lit en lit sans jamais caché que tu ne cherchais rien d’autres aux demoiselles qui voulaient bien partager ce moment avec toi. Tu avais été honnête ne désirant pas briser le cœur de femmes ne méritant pas cela. Mais ce n’était pas toujours aussi simple que cela non plus. « Mais tout fini toujours par se savoir… » Même si tout le monde a une bonne raison de mentir au départ, tout finit en effet toujours par se savoir. Voilà pourquoi il vaut mieux que le mensonge dure peu de temps. Et avec son père cela n’avait pas été le cas. Chaque mensonge a ses conséquences et il faut malheureusement les assumer. « En effet. Travaillant dans un lycée, je vois tous les jours les dégâts que des secrets et des mensonges peuvent provoquer. Mais tu finiras par tomber sur des hommes qui ne te déçoivent pas. » Lui dis-tu avec un sourire. Tu étais persuadé que cela allait arriver et qu’au fil du temps Liviana serait plus tranquille peut-être. Quand on a été trahi, retrouver un semblant de confiance dans l’autre est assez difficile, tu étais bien placé pour le savoir. Tu conseillas ensuite à Liviana de ne pas laisser la situation trop traîner avec son employée. Tu pouvais comprendre qu’elle ne voulait pas l’espionner mais il ne fallait pas la laisser penser qu’elle ne savait rien. Peut-être qu’un jour la vérité sera elle-même mise au grand jour mais si cela voulait dire que Liviana se ruinait en attendant, était-ce réellement la meilleure solution ? « Je vais y penser et me renseigner un peu… » Tu te contentes de sourire à la jeune femme. C’est à elle de faire le choix si elle le désire mais si cette boutique est sa réussite alors il faut la préserver et cela demande des fois de faire des choses qui ne vont pas toujours dans le sens que l’on veut. Ce ne fut pas vraiment une surprise que Liviana change de sujet et te questionne sur Lily. L’apparition de la jeune femme à ton anniversaire t’avait bouleversée et Liviana avait été là pour l’observer. Qu’elle se pose des questions sur ta relation avec la jeune femme te paraissait normal et puis tu n’avais rien à cacher. Tu n’étais pas le premier à t’être fait planter, ni le dernier. « Je sais que ça ne changera rien mais je suis désolée, personne ne mérite autant de peine. Je suis sûre qu’elle regrette chaque jour de t’avoir laissé » Tu hausses les épaules parce que tu doutes vraiment que ce soit le cas. Lily a toujours voulu voyager, voir le monde ce qui n’était pas ton cas. Pas pour vivre sur le long terme en tout cas. Elle avait réalisé ses rêves, tu doutais qu’elle regrette réellement. Peut-être de t’avoir blessé mais pas plus. La main de Liviana sur la tienne te faisait du bien, un soutien dont tu avais besoin sans réellement le savoir. « Je ne suis pas le premier ni le dernier à qui cela arrive. Je ne le souhaite à personne mais c’est comme ça. Et je doute qu’elle regrette vraiment. Elle a réalisé ses rêves. » Dis-tu en haussant les épaules. « Et maintenant on se retrouver à se disputer une maison. » Dis-tu en soupirant. Tu t’en serais bien passé.

Liviana avait encore du mal à croire que son père avait été capable de garder son secret aussi longtemps. Lui qui avait accordé une telle importance à l’éducation de sa fille et au principe qu’il souhaitait au sein de sa maison se relevait en réalité être un imposteur. Evoquer sa déception avec Arthur la ramena dans son enfance, lors d’une journée d’été ou elle avait menti pour la première fois de sa vie, jurant à ses parents qu’elle n’était pas responsable de la mort du rosier favori de sa mère ; aujourd’hui encore elle pouvait l’entendre lui expliquer que le mensonge ne menait à rien et que la vérité effaçait de moitié les fautes. Liviana trouva un peu de réconfort en se confiant à Arthur, sans surprise, il s’était montré attentif et attentionné envers elle, essayant tant bien que mal de lui remonter le moral en lui faisant part de ses propres expériences « En effet. Travaillant dans un lycée, je vois tous les jours les dégâts que des secrets et des mensonges peuvent provoquer. Mais tu finiras par tomber sur des hommes qui ne te déçoivent pas. » elle haussa les épaules incapable d’y croire pour le moment « Je te ferais signe si ça arrive » dit-elle sans grande conviction. Ne souhaitant pas s’apitoyer sur son sort, Liviana changea de sujet, désireuse de s’intéresser à son interlocuteur et de savoir comment il allait, la brune l’interrogea sur sa soirée d’anniversaire ainsi que sur l’arrivée de Lily qui semblait l’avoir bouleversé ce soir-là. « Je ne suis pas le premier ni le dernier à qui cela arrive. Je ne le souhaite à personne mais c’est comme ça. Et je doute qu’elle regrette vraiment. Elle a réalisé ses rêves. » elle fit une petite moue « Et maintenant on se retrouver à se disputer une maison » elle le comprenait, même si les choses entre Samuel et elle était beaucoup plus simple, Liviana avait décidé de lui laisser la maison à la seconde ou elle avait choisi le divorce sachant parfaitement qu’elle serait incapable de vivre dans un endroit qui avait accueilli les plus belles années de sa vie « J’ai été incapable de garder la mienne, j’y ai trop de souvenir avec Samuel » avoue-t-elle en terminant sa tasse de thé « J’espère que les choses s’arrangeront pour toi, tu mérites aussi de réaliser tes rêves » elle se fichait bien que cette Lily les réalises mais ceux d’Arthur avait trouvé une place spécial dans son cœur. Liviana passa sa main dans ses cheveux avant de relever son regard vers Arthur « Ça m’a fait beaucoup de bien de parler avec toi, je suis heureuse que tu sois venu » sans savoir l’expliquer, elle était persuadée que leur relation était loin d’être terminée « Je te reverrais ? » demanda-t-elle timidement.