Le rêve américain, c'est ainsi qu'était inauguré L'international Riverfire. Fête que je ne louperai pour rien au monde. Pour cette première soirée, j'avais décidé de m'y rendre seule. Je savais que tôt ou tard, j'allais rencontrer des têtes connues avec qui je pourrais passer la un bout ou une bonne partie de la soirée. Si j'avais plutôt l'habitude d'aller à Kangaroo Point, j'avais décidé cette fois de venir sur le bateau. J'avais entendu parlé de cette soirée et de ces burgers américains et j'avoue que ça m'avais mis l'eau à la bouche. Sans oublier la promesse du champagne. J'avais déjà hate que les feux ne soient lancé pour cette première. Je savais qu'on allait une fois de plus en avoir pleins les yeux.
Si depuis toute petite, il y a bien quelques chose qui me fascine, ce sont les feux d'artifices. Et quoi de mieux que ce festival à Brisbane chaque année pour me faire plaisir?! On ne pouvait mieux. D'autant plus que 2017 était l'année des 20 ans de cette fête annuel et chaque weekend du mois avait sa thématique. Place à l'Amérique! J'avais déjà repéré le pique nique à la française pour le passer avec mes amis. Il était pour moi impossible d'imaginer cette fête sans avoir passer une soirée avec eux au moins. Même si les choses avaient changées depuis l'année dernière, maintenant que nous étions à nouveau tous là, il fallait qu'on se retrouve. 

Je monte sur le bateau. C'est sympa, un bateau de croisière carrément. Bon, ce n'était pas comparable à ces grands paquebots qui faisaient le tour des mers des continents avec des milliers de personnes à bord. De véritables villes flottantes. Je n'avais jamais fais de croisière de la sorte mais lorsque je travaillais à l'agence de tourisme nous vendions suffisamment ce type de prestation pour les connaitre par cœur. A l'époque, j'étais capable de vendre terre et mer, père et mère également. J'étais bonne dans le métier mais tellement fatiguée de tout ça. Vendre du rêve aux gens alors que moi même je n'étais plus capable de rêver m'était devenu difficilement supportable. En aucun cas je ne regretterai ma reconversion professionnelle, pour rien au monde je ne reviendrai en arrière. 

D'ailleurs en voyant Andy sur ce même pont, je fis un bon de quelques années plus tôt lorsque j'avais fais colocation avec lui. En effet, ça confirmait ce que je venais de dire: j'étais bien mieux dans le présent que dans le passé. Il semblait être en bonne compagnie, une demoiselle accroché à son bras, riant bêtement, se pliant devant lui pour lui faire penser qu'il était sans doute l'homme le plus drôle qu'elle n'avait jamais croisé et vous connaissez le dicton: femme qui rie, à moitié dans son lit... Je m'approche alors de lui et posa ma main sur son épaule. " tiens, dis moi. Je croyais que tu étais marié..." lui lançais je avec un grand sourire, fière de moi. La jeune femme elle, avait caché ses dents aussitôt. Son bras lâchait le jeune homme et en un rien de temps, la voilà qui filait à l'autre bout du bateau. "C'était plus fort que moi... " à vrai dire, c'était quand même plaisant de tomber sur lui ce soir, au moins, je savais que je n'allais pas m'ennuyer.

On t’a parlé de ce festival de feu d’artifice depuis quelques jours. Tu n'as rien de prévu ce soir alors tu t'es dit que t’allais voir ce que c’était. Une soirée avec du monde sur un bateau, ça peut être cool. T’envoies quelques messages à des potes mais à la dernière minutes y’en a aucun qui est disponible. Et bien soit, ça ne te dérange pas plus que ça. Tu sauras te trouver de la compagnie une fois sur place. Tu n’as pas envie de rester tout seul chez toi ce soir. Tes colocs sont pas là. Demain tu ne bosses pas, il faut vraiment que tu sortes. D’ordinaire t’aurais été en boîte de nuit danser mais ce soir tu vas profiter des festivités locales. Tu danseras dans ton salon demain, t’essayeras d’enrôler Kelly (la coloc) avec toi.

Tu montes sur le bateau et tu repères déjà une fille, toute seule, accoudé à une rambarde. Tu ne prends même pas le temps d’aller te prendre un verre, tu vas vas directement vers elle. Elle est plutôt ton genre. Blonde. Mignonne. T’entames la conversation tel un pro, elle se met à sourire tout de suite, elle est réceptive. Tu ne sais jamais si c’est tes paroles qui font leur effets ou si c’est ta belle gueule. Peut être ton accent aussi. Tu t’en fou un peu au fond, l’important c’est que ça marche. T'as rarement essuyé des échecs avec les filles. Par contre avec les mecs c’est une autre histoire. Parce que parfois ils sont hétéro alors tout de suite ça bloque. Tant pis pour eux, ils loupent une jolie expérience.

En vrai gentleman que tu es, tu vas vous chercher à boire. Du champagne, rien que ça. Tu n'es pas spécialement fan mais on va dire que c’est quand même bien classe. Moins classe quand c’est pas à tes frais. T’aurais pu impressionner la fille un peu plus en lui offrant, mais ce soir c’est gratuit. Vous discutez boulot, un peu barbant si vous voulez mon avis, et vous êtes interrompu. Noa. Manquait plus qu’elle. Elle balance direct que tu es marié. Tu roules les yeux.

« Et j'ai oublié mon alliance chez moi c'est ça ? »

La fille ne trouve pas ça drôle et elle te fausse compagnie assez vite. Tu soupires.

« Super. »

Tu te tournes vers Noa qui dit que c’était plus fort qu’elle.

« En un sens tu me sauves, parce que ça commençait à être un peu chiant comme conversation. »

Et c’est la vérité. Mais bon parfois il faut ce qu’il faut pour arriver à ses fins. Juste que ce soir ce ne sera pas avec cette jeune fille.

« La soirée n’est pas terminé, j’en trouverai une autre. Et je t’interdit de me faire le même coup. »

Tu la regardes.

« Sinon comment ça va toi ? »

Parce que vous avez pas vraiment eu de contact depuis un moment. L’époque où vous étiez coloc remonte à une poignée d'année maintenant. Tu dois dire que même si vous vous faisiez souvent des crasses, t'as toujours passé de bons moments avec Noa. Tomber sur elle ce soir c’est pas si mal. Tu ne comptes pas lui réserver toute ta soirée non plus, mais pour commencer c’est cool.

« Qu’est ce qui t’amènes ici et… »

Tu regardes derrière elle.

« … toute seule apparemment. »

 Pour le coup, j’avoue être très fière de moi. Cette nana pourra me remercier plus tard, Andy n’était pas un cadeau et même s'il n'était pas du tout marié, c'était une bonne idée pour la faire fuir. « J'ai oublié mon alliance chez moi, c'est ca? » Je me demandais si un jour il se mariera ou s'il tenait bien trop à son célibat pour s'engager la dedans. J'ignorais même si un jour il avait eu une relation serieuse, j'entends par serieuse une relation qui dure plus de deux mois et qui engage la fidélité de chacun... on va dire que, c'est le minimum. Mais ça ne me regardait pas et il pouvait faire ce qu’il voulait de ce côté-là. Je pourrais aussi dire que ces histoires de cul ne me regardaient pas mais là il s’agissait de sauver une jeune femme en détresse qui allait souffrir alors qu’elle n’avait rien demandé à personne. Lorsque nous étions colocataire, j’en ai vu, défiler des nanas et des mecs dans l’appart, plus d’une paire ouais… jamais rien de sérieux. Je lui avais d’ailleurs suggéré à plusieurs reprises de faire des tests pour le VIH et autres MST. Moi, je ne m’amuserai pas à le toucher… « En un sens tu me sauves, parce que ça commençait à être un peu chiant comme conversation. » Bien entendu. Il fallait toujours qu’il montre que la moindre de mes attaques ne le touche pas. Mais, j’avais bien vu dans son regard qu’il en aurait bien fait son dessert. « A d’autres, ça prend pas avoir moi. Elle est canon et vous aviez l’air de plutôt bien vous amuser… mais j’ai préféré la préservé… » lui dis-je avec mon petit air d’ange que je sais si bien faire. « La soirée n’est pas terminé, j’en trouverai une autre. Et je t’interdis de me faire le même coup. » « Ne me tente pas… je suis venue seule, du coup, j’ai personne avec qui vraiment passer la soirée, donc… » pas besoin de préciser. J’allais être une vraie emmerdeuse ce soir, un pot de colle. Aucune fille ne sera sa victime pour cette fois. « Sinon comment ça va toi ? » « Super bien » je réponds en venant prendre son bras et me collant à lui. « je sens que je vais passer une excellente soirée ! » je sors mon plus beau sourire. « Qu’est ce qui t’amènes ici et… toute seule apparemment. » Je hoche la tête, en effet, j’étais seule, mais j’avais pas forcément besoin d’être toujours accompagnée pour m’amuser. Je finissais toujours par soit tomber sur des personnes que je connaissais ou alors faire connaissance… ici, première option. « Je suis fan de ce festival ! Je loupe jamais une seule soirée… et quand on me parle de bouffe à l’américaine, je prends ! »

Elle ne te prend pas au sérieux et ça t’amuse. Tu ne comptes pas t’énerver pour si peu, la situation est plutôt drôle. T’en croirais presque qu’elle est jalouse la petite Noa. T'as jamais tenté de la draguer parce que faire ça avec sa coloc c’est assez délicat. Tu préfères ne pas revoir les gens concerné. Plus simple. Tu fais pas dans le compliqué, jamais. Des fois ça te tombe dessus, mais t’arrives généralement à vite régler le soucis. Couper les ponts c’est la meilleure solution dans tous les cas. Tu comptes bien te trouver un autre chat à fouetter ce soir, mais Miss Noa a l’air décidé à te tenir compagnie. C’est vrai qu’elle est plutôt très mignonne la petite. Et vous ne vivez plus sous le même toit… Peut être que… Si tu commences ton numéro de charme ça pourrait peut être marcher avec elle ? Non… Tu es sûr que non, mais tu peux toujours tenter. T'as pas peur des échecs. Tu lui demandes comment elle va, simple, pour entamer la conversation et la voilà déjà pendu à ton bras. Il n’aura fallut que quelques petits mots pour qu’elle soit déjà all over you. Elle a l’air d’être de bonne humeur. Ca peut jouer en ta faveur ça. Elle est effectivement venue toute seule. Comme ça vous êtes deux. Elle te dit qu’elle est fan du festival. Qu’elle est aussi là pour la bouffe.

« C’est la première fois que j’entends parler de ce festival… Pourtant ça fait quelques années que je suis là. Ca existait y’a 10 ans ? »

Parce que t’étais aussi à Brisbane à cette époque. Elle a l’air enthousiaste par rapport à la bouffe américaine mais c’est pas trop ton cas. Tu fais attention à ce que tu bouffes. Tu n’as pas un corps de rêve par miracle. Tu te fais plaisir de temps en temps mais tu es très à cheval sur ce que tu manges et c’est certainement pas ici que tu prendrais un burger. En plus tu risquerais de te salir. Non merci.

« Par contre je me prendrais bien un truc à boire. »

Parce que oui, ton verre est vide. Tu regardes Noa, restant collé à elle. Tu ne comptes pas te défaire de son contact. C’est plutôt très agréable.

« En route pour le bar ? »

Et vous voilà en route vers le coin bar. Tu reprends une coupe de champagne et t’en tends une à Noa, supposant que c’est aussi ce qu’elle veut boire.

« On profite des bonnes choses. Merci la ville de Brisbane ou je ne sais pas qui paye pour cette soirée. »

J’avais décidé d’être une plaie ce soir. Une moule collée à sur rocher. Même si avec Andy, notre expérience de vie commune n’avait pas été concluante, il restait quelqu’un avec qui je pourrais passer une soirée et m’amuser quand même. Nous n’étions pas faits pour vivre ensemble, nous n’étions pas compatibles, on ne pouvait pas se supporter sous le même toit mais là, c’était différent. Je comptais aussi protéger toutes les nanas sur ce bateau du chasseur Andy. C’était ma mission ce soir : l’ange gardien du Riverfire. Ça sonnait plutôt bien et je me chargerais de cette mission comme si c’était dieu qui me l’avait confié. Ça m’amusait et dans un sens, je n’avais pas l’impression que Andy était plus embarrassé que ça. « C’est la première fois que j’entends parler de ce festival… Pourtant ça fait quelques années que je suis là. Ca existait y’a 10 ans ? » J’hausse un sourcil, comment ca pouvait être la première fois qu’il venait ici ? C’était un événement enorme à Brisbane, tout le monde connaissait le RiverFier, du moins, c’est ce que je pensais ! « On fête les dix ans cette année ! C’est un truc énorme ! Ca va durer tout le monde… chaque weekend ! » enfin, il s’en foutait peut être mais on pouvait compter sur moi pour être présente à chaque fois. J’avais déjà prévu de revenir avec Loan, Arthur et Camille, mais ça, c’était une autre paire de manche. Ca semblait être compliqué mais j’allais relevé le défi à nouveau. Réunir mes amis pour la première fois depuis le départ de Loan il y a quelques mois.
« Par contre je me prendrais bien un truc à boire. En route pour le bar ? » Je le suis jusqu’au bar, j’étais rarement la dernière à prendre un verre, c’était avec volontiers que je buvais un cocktail ou une pinte de bière. J’aimais l’ivresse sans jamais en abuser. Devant le bar, je me penche vers la carte au-dessus sur comptoir pour voir ce qu’ils proposaient. Mais Andy se saisit de deux coupes de champagne, carrément. « On profite des bonnes choses. Merci la ville de Brisbane ou je ne sais pas qui paye pour cette soirée. » Merci la ville oui et les entreprises qui investissaient dans l’événement chaque année. Ce n’était pas que les impôts des australiens qui passaient dans ces feux mais une grande partie était financé par des grands investisseurs et heureusement. « Tu sors le grand jeu ! Du champagne… » je lève ma coupe pour la faire sonner avec la sienne. « tchin » Je bois une gorgée et me tourne pour faire dos au bar. « T’étais venu seul aussi ? Ta mission était de repartir avec une nana à ton bras ? » dommage pour lui…

Tu apprends que le festival existe depuis dix ans. Tu te sens con de pas en avoir eu vent avant. Ou peut être que t’en avais entendu parler mais tu savais pas ce que c’était et tu n’étais pas intéressé alors tu n’as pas cherché plus loin. Cette année y’a trop de monde qui t’en as parlé alors t’as été curieux. Et puis t’avais rien de mieux à faire ce soir. Alors fouler un nouveau terrain de chasse c’est pas mal comme activité. En tout cas elle a l’air super enthousiaste et ça te fait sourire de la voir comme ça. Tu proposes de boire un truc parce que ouais, c’est toujours mieux de discuter avec un verre à la main. L’alcool t’en abuses certainement trop, mais ta santé tiens bon, alors tu fais pas trop gaffe. Faut dire que tu ne vas pas trop souvent chez le médecin non plus. Tu préfères être dans l’ignorance. Avec une coupe de champagne en main c’est tout de suite le niveau au dessus. Tu fais un large sourire quand elle te dit que tu sors le grand jeu. Peut être bien que t’essaies de faire bonne impression ouais. Vous trinquez et tu bois une gorgée. Tu te mets dos au bar comme elle.

« Une nana ou un mec. Mais ouais plus de chance avec les filles ici je pense. Même si… »

Tu lui indiques un serveur un peu plus loin.

« … lui là bas est très mignon. Je m’en ferai bien mon quatre heure. Il a l’air aussi bien hétéro donc je vais même pas perdre mon temps. Et puis il bosse. Même si j’en connais que ça n’a pas dérangé. »

Des barmans, hommes et femmes, ou autres serveurs, t’en as eu pas mal des aventures avec des gens de ce milieu là. Ca t’attires peut être un peu cette profession. Un petit fantasme que t’aimes bien répéter.

« Mais je sens que je vais repartir avec… »

Tu fais monter le suspense, pointant ton index dans aucune direction précise, puis le dirigeant lentement vers Noa.

« …Toi ce soir. »

Tu lui fais un clin d’oeil et puis t’ajoutes.

« Avoue que t’as toujours voulu savoir comment j’étais au pieux. Ce soir c’est le moment de le découvrir ! »

Et tu ne vas pas par quatre chemins. T’es comme ça.

J’avais parlé d’une nana parce que je l’avais d’abord vu accompagné d’une jolie demoiselle en début de soirée mais c’est vrai qu’il est tout autant attiré par les hommes. « Une nana ou un mec. Mais ouais plus de chance avec les filles ici je pense. Même si… » en suivant son regard, j’avais bien compris qu’il voulait me montrer quelqu’un. Ses yeux se posent sur un serveur un peu plus loin et j’avoue, qu’il était pas mal. « … lui là bas est très mignon. Je m’en ferai bien mon quatre heure. Il a l’air aussi bien hétéro donc je vais même pas perdre mon temps. Et puis il bosse. Même si j’en connais que ça n’a pas dérangé. » J’avais beau être bi, j’avais pas autant de facilité que lui à déterminer l’orientation sexuelle de personnes que j’avais en face de moi. Il m’arrivait de me prendre des murs avec des nanas tout comme ca pouvait m’arriver en allant vers des mecs qui sont en réalité gay et rien d’autre. Mais il en faut plus que ça pour me vexer, c’est pas bien grave. « Puisqu’il est hétéro, j’vais pouvoir tenter ma chance alors ! » ca me ferait bien rire tiens, que j’arrive à m’approcher de celui qui lui plait. Tiens, et si c’était le but de ma soirée ? Lui mettre des bâtons dans les roues et qu’il ait choisis une nana ou un mec, mon grand défi était de lui passer devant. Mais il fallait que la chance soit avec moi. Que les filles qu’il aborde soit bi et de même pour les hommes à vrai dire. Si non, il n’y avait pas de challenge la dedans. « Mais je sens que je vais repartir avec… » tiens, j’étais bien curieuse de voir qui il allait désigner. Je suis son doigts et me retourne quand il vient vers moi en pensant qu’une personne était juste derrière moi. « …Toi ce soir. » alors là, j’étais loin de m’imaginer ça. Mais sur le coup, j’avoue que je le regarde complètement incrédule. Je lève les yeux au ciel, je sais bien qu’il n’est pas serieux. Mais en tout cas, il finit par me faire bien rire. « très drôle ! » le problème c’est que son clin d’œil me met le doute. J’harque un sourcil, attendant d’en savoir un peu plus. « Avoue que t’as toujours voulu savoir comment j’étais au pieux. Ce soir c’est le moment de le découvrir ! » d’accord… j’essayais de déceler en lui la vérité, de lire dans ses yeux, dans son attitude s’il était sincère ou non. J’en avais aucune foutue idée ! « tu ferais moins le malin si j’acceptais ! » prêcher le faux pour savoir le vrai. « On va où ? Par contre, j’veux voir le feu ! » ca me laissait du temps pour connaitre sa vrai intention. Et puis, finalement, s’il disait vrai, pourquoi pas !

Tu plisses les yeux quand elle propose de se draguer le serveur canon. Ca te ferait un peu chier. Pas longtemps, mais ça te ferait chier ouais. T’aimes quand tu gagnes. T’es mauvais perdant. T’as bien sûr rien tenté, mais tu sens que ça sert à rien. T’aimes pas perdre ton temps. Y’a quand même un côté de toi qui se dit « et si…? ». T’as envie de tenter ta chance si elle se lance aussi sur cet homme. Ca risque d’être intéressant. Mais bon pour l’instant, tu change de sujet. Ta coupe de champagne à la main, tu essaies de lui faire changer les idées à la petite Noa. Repartir tous les deux, c’est pas une si mauvaise idée. Ok tu préfèrerais finir avec le serveur. Surtout s’il craque malgré qu’il se pense hétéro. T’aimes trop ça faire craquer les hétéro. Y’a les curieux et ceux qui s’ignorent et se lâchent après avoir bu quelques verres. T’en as déjà eu. Pas assez à ton goût malheureusement. En tout cas Noa ne te prend pas au sérieux quand tu évoques la possibilité de rentrer avec elle ce soir. Tu essaies de lancer tous les arguments. On sait jamais. Ca peut marcher. Elle entre dans ton jeu et ça te fait sourire.

« Mais je suis très sérieux ! ¡Muy serio! »

Tu ajoutes ça en espagnol pour montrer que ça vient du coeur. T’as aucune idée si elle a compris mais t’as l’impression que ça aide pour plaider ta cause. L’espagnol c’est une langue bien chaude à ton avis. En tout cas c’est ce que certains et surtout certaines t’ont dit. Les filles sont plus réceptive à la langue. Elle demande où vous allez et pour dire la vérité, tu t’en moques un peu. T’es pas venu pour voir le feu. Ca n’est qu’une excuse pour faire la fête avec du monde. Mais maintenant ton but a changé. Tu veux l’entraîner dans ton lit et t’essaies de ne pas trop regarder ses courbes, mais tu te retiens pas. Tu te mordilles même la lèvre inférieur en fixant sa poitrine alors que tu lui répond.

« Où tu veux. Je te suis. »

Ton regard se pose sur ses yeux, plus correct ainsi, et tu vas passer ton bras autour de ses épaules. Elle a l’air d’avoir oublié le serveur. Mission accompli ! Vous vous déplacez sur le bateau, ton verre toujours dans ta main, tu ne comptes pas le descendre d’un coup. Tu veux pas te rendre ivre ce soir. T’en as pas besoin pour t’amuser.

« Pour après je te propose chez moi. »

Tu souris, amusé, elle connait très bien les lieux, elle y a vécu pendant six mois. Elle doit se souvenir que tu ramenais des gens régulièrement dans ta chambre. Ce soir se serait elle l’invité.

« Je suis venu en voiture. Je peux te conduire. Princesse. »

Tu y vas peut être un peu fort, mais c’est venu naturellement alors tu l’as laissé glisser. Vous vous trouvez un endroit convenable pour voir le feu et ce dernier ne met pas longtemps avant de se lancer.

« Juste à temps ! »

Tu commentes mais tu n’es pas sûr qu’elle ait entendu avec tout le bruit.

Eh bien, tout semble aller assez vite. Moi qui venais ici pour passer une soirée sur ce bateau, sans idée précise de comment allait se dérouler la soirée, il semblerait qu’elle allait se finir avec Andy. Je crois que j’aurai pu rire pendant plusieurs dizaines de minutes si on me l’aurait dit il y a quelques temps. Même au début de la soirée d’ailleurs. Jamais, Ô grand jamais je n’avais envisagé quelques choses. Notre incompatibilité d’humeur m’avait toujours donné une image de lui assez repoussante. Il me donnait de l’urticaire. On ne se voyait plus souvent, la plupart du temps, par hasard et c’était déjà bien assez. Je ne pouvais pas pour autant dire que je le detestais. Je l’ai détesté oui, c’est bien pour ça que je suis partie de l’appartement, mais en dehors de ça… non, ce n’était pas vraiment le cas. J’étais rancunière et il m’en avait fait voir de toutes les couleurs, c’est bien pour cette raison qu’aujourd’hui, je m’amuse à faire fuir toute personne voulant s’approcher de lui mais c’était surtout devenu un jeu. Un jeu dont je m’amusais vraiment. Si je le détestais vraiment, je ne prendrai même pas la peine de le calculer. « Pour après je te propose chez moi. » chez lui. Retourner dans notre ancien appartement donc… tiens, ce serait drole de voir ce qu’il est devenu après mon départ. J’ignorai même s’il habitait seul ou s’il avait retrouvé un colocataire avec qui il pourrait s’entendre. Si c’était le cas, je souhaitais bien du courage à cette personne. « Je suis venu en voiture. Je peux te conduire. Princesse. » Ce princesse me fait sourire, je lève les yeux au ciel. «On va éviter les petits surnoms trop sucrés à mon goût. Pas de mise en scène ridicule, ca manque de sincérité ! » Nous voilà installé sur le pont, et le feu commence. Les jeux lumières et les détonations m’emportent, je suis comme une enfant, j’ai toujours adoré les feux d’artifices. Ici, ce sont les meilleurs que je n’ai jamais vu, jamais égalé. La musique en arrière-plan accompagne les fusées et le son et lumières se marient parfaitement bien. Je me détends et m’appuie contre Andy qui est juste derrière moi. A vrai dire, je ne me pose aucune question. J’avais la sensation que la soirée allait être bonne, vraiment bonne. Le spectacle dure plus de 40 minutes. C’est long, mais j’ai pas vu le temps passer. Une fois terminé, tout le monde se met à applaudir. «C’était génial ! » Je me retourne vers Andy en me rendant compte que j’étais vraiment installée sur lui. «Si t’étais mon mec, j’me serai amusé à t’embrasser sous le feu tien ! Comme le dernier 50 nuances de grey. » Ridicule, j’avouais difficilement aimer ce film, même si je n’avais pas lu les livres, j’étais allée voir les deux premiers opus au cinéma. « On y va ? » maintenant que le plus important était passé, on n’était plus obligé de rester là. « On prend un dernier verre, pour la route. Enfin, moi j’en prends un, toi, tu conduis. » En passant devant le bar, je tends mon bras et attrape une dernière coupe de champagne, c’est gratuit, autant en profiter. On descend du bateau et je suis Andy jusqu’à sa voiture.

T’as été trop loin en l’appelant Princesse. Ca ne lui plaît pas des masses. Ca avait marché avec quelques filles par le passé. Pas pour Noa. Cette fille, c’est pas n’importe qui. Elle t’a toujours amusé. Vos chamailleries ont été une bonne distraction pendant votre temps passé ensemble dans la coloc. Ok parfois elle t’a vraiment énervé. Mais ça n’a jamais duré bien longtemps. Toujours prêt pour l’embêter de nouveau.

Tu ne sais pas combien de temps le feu dure, mais c’est bien trop long à ton goût. T’aimes bien les feux d’artifices mais y’a des limites quand même. La musique aide à faire passer tout ça un peu mieux sans trop t’ennuyer. Tu retiens quelques bâillements. T’aimes bien sentir Noa calé contre toi. Tu poses une main sur sa taille et tu te surprends à respirer l’odeur de ses cheveux. Agréable. Tu ne penses pas qu’elle va vraiment finir la nuit dans ton lit, mais t’aimes bien le petit jeu. A ce moment précis vous avez clairement l’air d’un couple tous les deux. T’es pas vraiment dérangé parce que t’as décidé de ne pas chercher plus loin pour le reste de la soirée. Une part de toi espères qu’elle va finir dans ton lit, même si ce n’est pas gagné. Tu applaudis à la fin comme tout le monde, mais tu t’arrêtes bien vite. C’était pas mal, mais ça ne mérite pas une standing ovation. Noa elle a adoré par contre. Elle a l’air d’une gosse au matin de Noël. Ca te fait sourire. Elle a eu envie de t’embrasser sous le feu. Non ce n’est pas ce qu’elle a dit mais c’est comme ça que tu le prends.

« T’aurais pu m’embrasser tu sais. »

T’es pas contre. D’ailleurs elle n’a pas l’air contre non plus de passer la suite de la soirée avec toi. On dirait que ça va se faire tous les deux. Et sans avoir eu à trop batailler pour la faire céder en plus. Tu trouves ça trop facile, elle doit sûrement avoir quelque chose derrière la tête. Un sale coup. Comme d’hab.

« On y va. »

Tu souris quand elle t’interdit de prendre un verre de plus.

« D’accord chef. »

Peut être que ça passera mieux que ‘princesse’. Elle se fait plaisir avec une dernière coupe de champagne et tu poses la tienne qui est vide depuis un moment. Vous filez à ta voiture et t’as toujours du mal à croire que vous allez effectivement chez toi, pour passer un moment torride.

« Y’a Colson qui est toujours dans la coloc, mais bon là il sera pas là. Au cas où t’aurais voulu lui faire un petit bonjour. »

Ce bon vieux Colson. Il bosse bien trop, vous avez à peine le temps de vous dire bonjour et bonne nuit la semaine. Le weekend il rentre chez lui, dans sa famille qui est à quelques heures de Brisbane en voiture. Ca doit être fatigant comme rythme de vie.

« Sinon y’a une jeune. Summers. Et une nouvelle, Leena. »

Tu sais pas pourquoi tu la mets au courant de ces détails. Tu cherches juste à faire la conversation alors que tu passes la première vitesse pour quitter ton parking. Tu allumes la radio naturellement et c’est une chanson de Justin Bieber qui passe ‘What do you mean’. T’aimes bien.

« T’es du genre à crier au lit toi il me semble… Je crois que je t’ai déjà entendu. »

Tu bluffes, et ça te fait sourire en coin. Tu lui jettes un coup d’oeil alors que tu roules avec précaution. T’es un bon conducteur. Tu voulais mettre le sujet du sexe sur le tapis et t’as trouvé le moyen. Tu te sens fier.

« C’est samedi soir, on a le droit de faire du bruit. Je veux pas que tu te prives. »

Parce que tu veux la faire crier la petite.

 Non, je ne l’aurais pas embrassé, car comme j’ai dit plus tôt, je l’aurai fait s’il avait été mon mec. Ce n’est pas le cas, la situation ne s’y prête pas. Et à mon avis, il le sait bien. Je pense qu’il me teste simplement et je crois que ça ne me déplait pas. J’ai bien envie de voir jusqu’où on pourrait aller ce soir et aussi, de quoi il était vraiment capable. Peut-être qu’ensuite je pourrais vraiment l’utiliser contre lui, qui sait. « D’accord chef. » je souris. J’avoue que j’aime bien, je préfère à princesse. Je suis pas du genre à être très girly, à aimer les licornes et à rever de diadème et grande robe à paillette. C’est pas mon genre. La notion de chef me plait, le côté ambitieux, personne d’importance. Sans prétention, ça me convenait mieux. « Y’a Colson qui est toujours dans la coloc, mais bon là il sera pas là. Au cas où t’aurais voulu lui faire un petit bonjour. » Colson était donc toujours là aussi. J’avoue ne pas être restée en contact avec lui une fois que je suis partie. Je n’avais pas vraiment de raison de le faire. Colson était le genre de coloc avec qui j’appréciais discuter mais c’était sans plus. Jamais de discussions profondes, jamais de confidences, jamais d’embrouilles non plus. Juste le parfait colocataire sympa, sans histoire qui fait sa vie. Je crois qu’il ne m’avait jamais manqué et je suis sûre que je ne lui manquais pas non plus. Mais, c’était pas bien grave, c’était juste la vie qui suivait son cours mais, je crois que ca m’aurait quand même fait plaisir de lui faire un coucou, c’est vrai. «tu lui diras de ma part ! je sais même pas ce qu’il devient. On est pas resté en contact quand je suis partie. Bon, c’est pas bien grave, mais ca aurait été cool qu’il soit là. A l’ancienne ! » mais non, cette periode ne me manquait pas non plus. Je n’étais pas du tout nostalgique de cette colocation-là. Et pourtant, aujourd’hui je ferai tout pour partager à nouveau mon appartement, mais cette fois, j’allais bien mieux faire mon coup. « Sinon y’a une jeune. Summers. Et une nouvelle, Leena. » Bon en réalité, ca m’était un peu égal de connaitre toutes les nouvelles colocataires. Je n’y retournais pas pour me faire à nouveau des amis ou je ne sais quoi. Mon intention était bien autre.
On est enfin dans la voiture et il démarre. Je le laisse allumer la radio et j’ai bien l’impression qu’il aime Justin Biber. Pitié. Bon, je ne vais pas lui en tenir rigueur, après tout, on peut accorder au jeune artiste que ses dernières chansons se démarquent par rapport à Baby Oh, je ne sais quoi. Mais en ce qui concerne le comportement – que je suis vite fait à travers les réseaux sociaux – du jeune homme, je peux juste dire qu’il y a des paires de claques qui se perdent. Il est juste insupportable. La musique change rapidement pour laisser place à la dernière chanson de Sia. Ça, je préfère. « T’es du genre à crier au lit toi il me semble… Je crois que je t’ai déjà entendu. » je fais les gros yeux et ris. C’est pas vrai, qu’est-ce qu’il me dit là ?! « je te permets pas ! » c’est vrai que nos deux chambres étaient l’une à côté de l’autre… j’avais jamais eu conscience de ça ! « C’est samedi soir, on a le droit de faire du bruit. Je veux pas que tu te prives. » je lève les yeux au ciel et me voilà presque gênée. « Pour ça, m’entendre, faut assurer ! C’est pas une question de se priver ou pas, il faut juste réussir à me faire crier ! Et en général, les nanas sont bien meilleures pour ça. »

Elle aurait voulu voir Colson et t’es bien content qu’il ne soit pas là. Non parce que t’as autre chose en tête que de faire des retrouvailles autour d’un café dans le salon. Toi t’as déjà tout ton programme en tête et il se passera dans ta chambre, sans vêtements sur le dos. Ou très peu en tout cas.

Tu démarres et à la radio commence la dernière de Sia. T’es bien content. T’es dans une période Sia en ce moment en plus. Quand tu fais des remarques sur les exploits de Noa au lit elle s’offusque et ça te fait bien rire. Tu ne la pensais pas prude la petite. Oh non. Tu l’imaginais pas du tout comme ça. Tu t’es déjà fait plein de films sur ce que vous alliez pouvoir faire ce soir tous les deux et ça ne laissait pas la place à une sainte ni touche. En tout cas t’as l’impression d’avoir visé juste malgré ton bluff et ça t’amuses clairement. Tu surenchéris et elle tu jettes des coups d’oeil vers elle pour voir sa réaction. Bon ok il fait nuit et on voit pas grand chose du coup tu peux pas vraiment deviner son état. Elle répond tout de même, disant que tu dois assurer au lit. T’as un sourire sûr de toi accroché aux lèvres. T’aimes bien qu’elle parle de ses conquêtes féminines. Toi aussi tu joues sur les deux équipes et tu le caches pas. T’aimes les gens bien dans leur peau qui s’assument et osent en parler normalement.

« Je suis sûr que je peux te faire crier… Tu vas en redemander. »

Tu t’avances certainement trop, mais tu le sens bien à ce moment précis. Tu commencerais presque à être chaud avec cette conversation. Tu t’arrêtes à un feu rouge et tu vas poser ta main sur sa cuisse. Tu la regardes et tu montes un peu ta main.

« Dommage on a pas vraiment le temps là mais je t’aurais bien filé un petit aperçu dans la voiture. »

Parce que tu bluff pas du tout pour le coup. Ta main remonte encore et encore sur sa cuisse. Puis le feu passe au vert. Dommage. Tu t’arrêtes dans ton élan et tu reprends la route. Tu conduis bien, tu fais attention à la signalisation et aux limitations. Tu rigoles pas avec ça. C’est important. T’as eu trop de proches qui sont morts dans des accidents de la route, du coup tu fais vraiment gaffe.

Quelques minutes plus tard, tu arrives dans ton quartier et tu te trouves une place devant ta maison. Tu te gares et tu sors. Tu verrouilles la voiture quand Noa est aussi sortie et tu attends qu’elle soit à ton niveau pour marcher vers la maison. Tu passes un bras autour de ses épaules. T’as envie de contact. Tu te détaches rapidement parce que t’es déjà à la porte et tu sors tes clés pour ouvrir la porte. Summer et son boyfriend sont dans le salon en train de regarder un film.

« Hey… »

Tu ne fais que passer, tu ne comptes pas faire la conversation avec ta coloc et son mec. Tu ne présentes même pas Noa. Ils sont habitués à te voir venir avec des gens. Tu prends la main de Noa pour la tirer vers l’étage où se trouve ta chambre. La pièce est bien rangée, le lit est fait. Tu sais que c’est important les premières impressions et t’aimes être irréprochable. Tu fermes la porte de ta chambre derrière vous et tu souris en coin à Noa, allant doucement la pousser contre le mur le plus proche. Tu poses ta main à côté de son visage, sur le mur. T’es vraiment très proche d’elle. Tu te mordilles la lèvre un bref instant et puis t’approches ton visage du sien pour tenter de l’embrasser. Non t’as pas envie d’attendre plus longtemps.

Andy semblait bien sûr de lui et en réalité, ça ne m’étonnait pas. Il n’était pas le genre à douter, modeste. Il avait toujours fait preuve d’une grande confiance en lui et démontrait sans cesse son égo-surdimensionné. Je crois que c’est ce qui m’avait toujours un peu agacé. J’aimais les âme un peu sensible, perdu, désorienté et fragile, ceux qui se pose des questions, qui sont capable de se remettre en question. Un peu de confiance en soit mais de la délicatesse, c’est ce dont manquait Andy, la délicatesse. Mais ce soir, je pense que ce côté-là allait me plaire, j’allais l’apprécier car c’était passager, provisoire et surtout, je n’allais pas le supporter très longtemps. Quelques heures, voire moins, tout dépend de sa performance. J’allais bien voir s’il était si bon qu’il le disait, si vraiment, j’allais en redemander.
On arrive chez lui, après un court instant en voiture où la température avait déjà montée. J’étais persuadé qu’il allait me faire languir un bon moment avant de me donner ce dont j’avais envie. Puisqu’il n’avait rien envisagé dans la voiture. On aurait très bien pu s’arrêter et faire notre affaire, sur le bas-côté. Ça avait un côté excitant, pouvoir être pris par n’importe qui. Mais non, direction l’appartement. D’ailleurs, il y avait de la lumière et la télé y était allumée dans le salon. Il y avait donc quelqu’un. En passant devant, une nana et un mec, qui s’emblaient être très proche, sans doute la main de celui-ci sur la cuisse de cette nana m’avait fait comprendre qu’il y avait quelques choses entre eux. Oublions les présentations, je n’étais pas venue pour eux de toute façon. Je me souvenais quand, j’étais moi-même dans ce canapé et que je voyais Andy passer accompagner, sans calculer personne. Ca, ca n’avait pas changé.
Nous voilà dans sa chambre et en quelques secondes, je me retrouve, doucement plaquée contre le mur derrière moi et les lèvres d’Andy contre les miennes. A vrai, dire, pas du tout désagréable. Un bon point pour lui, il avait les lèvres douces. Je m’arrête de l’embrasser, le regardant dans les yeux, mon front presque contre le sien. « C’est trop facile, non ? » où était passés nos petits jeux ? Il ne pouvait pas simplement m’emmener dans sa chambre et faire de moi ce qu’il voulait. On avait, lui comme moi, besoin de plus que ça, et je le savais. Même si, oui, j’en avais très envie d’y aller droit au but mais j’avais aussi très envie de nous torturer un peu l’esprit. Je pose ma main sur son torse et le repousse doucement. Me retirant du mur pour passer derrière lui. « Je préfère jouer… » Je fais le tour de sa chambre, observant le moindre objet qui traine. A vrai dire, il y en a peu, chambre rangée, rien ne dépasse. J’ouvre l’armoire, je laisse trainer mes yeux. Une ceinture, je la prends. Je regarde le lit, pas de barreau, une simple tête de lit. Dommage. Je m’approche de lui. « donnes mes tes poignets. »

Elle n’a pas l’air contre le fait que tu l’embrasses et c’est tant mieux parce que vous n’êtes pas venu chez toi pour jouer aux cartes. N’empêche qu’il y a toujours une partie de toi qui croyait pas vraiment à cette histoire. Cette situation. Tu pensais qu’elle bluffait mais elle est quand même venu jusque chez toi. Ca ferait un grand voyage pour pas grand chose. Mais t’es toujours sûr, tant que tu l’auras pas nue sous tes mains. Sous tes coups de reins. Peut être que tout ça n’était qu’un jeu pour elle. Tu te dis qu’elle va peut être juste rester assez longtemps pour trouver quelque chose à te mettre sur le dos. Tu l’imagines pas capable de t’accuser de viol, non quand même pas. C’est beaucoup trop sérieux pour rigoler de ce sujet là. Elle se détache du baiser et ce qu’elle dit te fait sourire. Bien sûr. Il faut que les choses soient plus compliqué. C’est bien les filles ça.

« C’est bien quand c’est facile aussi. »

Tu sais pas si tu vas avoir la patience. Elle te repousse doucement et tu t’écartes d’elle. Tu la suis du regard, te demandant ce qu’elle va bien pouvoir faire. Elle veut jouer apparemment. Tu te retiens de fermer les yeux et de soupirer. T’as juste envie de tirer un coup toi. Elle se balade dans la pièce et tu la regardes faire, sans bouger. T’attends le moment où elle va revenir vers toi pour reprendre là où elle vous a coupé. Elle ouvre l’armoire. Mais qu’est ce qu’elle cherche ? Elle prend un truc. Une ceinture. What. Tu regardes ses mouvements et puis elle revient vers toi, demandant tes poignets.

« Quoi tu veux m’attacher ? »

T’es sceptique. T’as déjà fait des trucs du genre mais avec elle t’es pas sûr.

« C’est un coup à ce que tu me laisses attaché avant de te barrer de chez moi. Je te connais. »

Tu fais non de la tête, t’es pas vraiment d’accord.

« Je te fais pas confiance Noa. »

Au moins t’es honnête. T’es pas con non plus. Tu sens que y’a anguille sous roche.

« Je t’attache moi si tu veux. »

Tu te rapproches d’elle et tu vas poser une main sur sa taille. Non pas que tu veuilles à tout prix du contact avec elle mais ouais, tu essaies de l’attendrir d’une manière ou d’une autre. Et quelque chose me dit que c’est pas avec tes paroles que tu vas vraiment y arriver.

« Je te mets à poil et je t’attache… »

Tu souris en coin. T’as plein de truc en tête qui te viennent maintenant. T’as bien envie de l’avoir à ta merci.

« Ca m’a l’air d’être un bien meilleur plan comme ça. »