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 deuxième fois - Mia

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Message(#)deuxième fois - Mia  EmptyMar 24 Oct 2017, 07:34

Depuis que Nino était arrivé à Brisbane, c’est-à-dire quasiment un an, il n’avait toujours pas son propre appartement. Il continuait à aller de canapé en canapé. Silver avait fini par le mettre à la porte puisqu’il ne faisait pas d’effort pour s’entendre avec sa colocataire et à force, c’était fatiguant. Depuis, il allait d’un appart à un autre le temps qu’on le supporte. Mais maintenant qu’il avait un taf, il pouvait essayer de se projeter dans son propre appartement. Aujourd’hui, il avait deux visites. Il avait fait un effort pour être présentable histoire d’avoir toutes les chances de son côté. Il savait que son côté négligé pouvait renvoyer une sale image de lui et donc voir passer des opportunités sous son nez. Ce serait la première fois que Nino aurait son propre appartement. 30 ans dans quelques jours et il avait toujours vécu chez sa mère, meme après sa mort. Il n’avait jamais connu la grande indépendance. C’était assez particulier pour lui qui avait toujours besoin d’une branche à laquelle s’accrocher. Cette fois, il devrait faire sans. Il pris donc sa matinée pour visiter ces deux appartements. Le premier était immonde, insalubre à souhait. Il connaissait ça, l’appartement et l’immeuble dans lesquels il vivait à Naples n’étaient pas fraichement rénové ni bien entretenu, les propriétaires avaient laché l’affaire en voyant qu’à chaque nous coup de peinture, des tags apparaissaient le lendemain. Tout se détériorait à vitesse grand V dans ce quartier. Mais pas question pour Nino de vivre à nouveau dans un taudis. Il ne prit pas le temps de visiter l’ensemble, il sortit aussitôt et se rendit dans le second. C’était mieux mais toujours pas ça, c’est qu’il avait des exigences. En réalité, il voulait au moins un balcon où se poser pour fumer le soir. Il ne voulait pas être vue par tout le monde et donc impossible que ce balcon donne sur la rue. Il voulait être au deuxième ou troisième étage maximum s’il n’y avait pas d’ascenseur et au dernier étage si il y en avait un. Là, ce n’était pas le cas, il était au rez de chaussé et c’était assez rédhibitoire pour lui. Il pris quand même le temps de visiter mais savait d’avance que ce ne serait pas ici qu’il apporterait ses valises.
Il sortit donc de cet appartement quand il entendit des gens crier un peu partout autour de lui. Il se demandait ce qu'il se passait et il remarqua un mec, plutôt grand et balaise qui détallait dans les rues de la ville sans sembler faire attention à sa trajectoire, du moins aux personnes qui l'entouraient. A quelques mètres derrière lui, deux flics qui courraient aussi vite que lui. Du moins, presque. Ils semblaient ne pas être à la hauteur pour suivre le rythme en tout cas. Encore un mec qui va se faire coincer d'ici quelques minutes. Nino regardait cette scène avec presque de l'envie. C'est vrai que parfois, ce petit jeu de chat et souris avec les policiers lui manquait. Mais il n'avait pas vraiment le droit à l'erreur ici. Déjà qu’il avait fait un tour au commissariat il y a quelques jours à cause de son frère… . Il ne manquait pas une seconde à cette scène et bientôt, les trois acteurs allaient quitter son champ de vision pour s’engouffrer dans une ruelle plus loin. Nino remarqua bien cette jeune femme qui semblait être dans son monde, un casque sur les oreilles, nez plongé sur l'écran de son smartphone, elle ne pouvait pas bien capter ce qu'il se passait autour d'elle, normal. En regardant bien, Nino reconnu bien la jeune Mia. Soeur du fameux joueur de rugby. Ils s'étaient croisés dans un bar il y a quelques temps maintenant. Le jeune italien l'avait raccompagné chez elle alors qu'elle était totalement bourrée. Elle lui devait une paire de pompe d'ailleurs.
Ni une ni deux, le choc fut inévitable. La jeune femme toute menue n'eut pas de chance face à cette armoire à glace qui venait de la bousculer et bien comme il faut. La voilà les quatre fers en l'air. D'habitude Nino s'en serait amusé mais là, il s'était empressé de traverser la route pour lui venir à la rescousse. Il se penche vers elle et lui tend la main pour l'aider à se relever alors que tout le monde poursuivait sa petite vie. Ca fait deux fois! il lui sourit et lui lance un clin d'oeil.
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Message(#)deuxième fois - Mia  EmptyMar 31 Oct 2017, 04:41

L’alerte sur ton téléphone était arrivée comme un cheveu sur la soupe. Un mail qui venait d’arriver dans ta boîte aux lettres électronique. C’est sans grand enthousiasme que tu l’ouvrais avant de te rendre compte de ce qui se trouvait à l’intérieur. Un film était en train de se préparer, un film pour lequel ils cherchaient une demoiselle pour le rôle titre. Un résumé de l’intrigue se trouvait dans le mail ainsi qu’une partie du script mais tu sautais cela pour te focaliser sur la date inscrite plus bas. Le tournage commencera en janvier, il ne restait donc que deux mois à l’équipe pour trouver ses acteurs. Tu ignores comment la production a réussi à se procurer ton mail mais finalement, peut-être que tous ces castings auront servis à quelque chose. La première audition se déroule dans une semaine et demie. Cela ne t’arrange pas le moins du monde car les examens à l’université vont commencer à te tomber dessus et malgré ton désamour pour tout ce qui est scolaire et universitaire, tu as désespérément besoin de valider ce diplôme pour ne plus avoir tes parents sur le dos. Si tu passes la première audition, les choses ne feront que s’empirer mais tu es bien décidée à travailler d’arrache-pied pour valider tes derniers examens en décembre et valider ton diplôme une fois pour toute. Que le tournage du film commence en janvier était une bénédiction pour le coup même si tu n’aurais pas hésité à lâcher l’université si l’opportunité en valait la peine. C’est donc toute contente et pressée de lire plus que le petit résumé que tu venais de parcourir que tu sortis du café, ton casque de musique sur les oreilles pour aller attendre le bus tranquillement à l’arrêt. L’envie de lire le script était forte mais tu gardais cela pour ton loft où tu pourras commencer à préparer ton audition. Tu es consciente que cette fois c’est réellement ta chance. Tu as passé plusieurs castings, tu as fait quelques pubs, quelques apparitions dans des séries télévisées mais cette fois, on te propose d’auditionner pour le rôle titre et tu ne comptes pas faire les choses à moitié même si cela veut dire travailler jour et nuit jusqu’à la date de l’audition. Plongée dans ton monde et dans ta musique, anticipant déjà bien trop loin dans le temps, tu étais à mille lieux de ce qui se passait autour de toi. Tu n’avais jamais été une grande chanteuse mais tu aimais bien fredonner des petits airs de temps en temps pour le plaisir. Sauf que ton plaisir fut de courte durée car soudain, quelqu’un vint te percuter avec une telle violence qu’il t’aurait été impossible de résister au choc même si tu avais été préparée. Tu t’effondres donc sur le trottoir et dans ton malheur tu tombes sur les fesses. Quelques secondes plus tard tu vois des policiers te dépasser sans s’arrêter. Génial … Voilà que maintenant tu te fais bousculer par des délinquants … « Ca fait deux fois! » Tu lèves les yeux et devant toi se trouve Nino, cet homme que tu avais rencontré quelques semaines plus tôt par pur hasard alors que tu lui avais vomi sur les chaussures après une soirée bien arrosée. Un sourire apparaît sur ton visage alors que tu mets ta main dans la sienne acceptant son aide sans hésiter. « Certes mais cette fois tes chaussures sont intactes. » Ne pus-tu t’empêcher de lui dire. Tu pourrais avoir honte de les avoir couvertes de vomi mais pas vraiment. Cela peut arriver à tout le monde, tu préfères le taquiner à ce sujet plutôt que de jouer la jeune femme honteuse avec le rouge aux joues. Une fois debout, tu enlèves ton casque et vérifie que ton portable va bien avant de lui dire : « Merci. Tu vas bien ? » Il était plus âgé que toi mais tu n’envisageais pas de le vouvoyer, pas possible !
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Message(#)deuxième fois - Mia  EmptySam 04 Nov 2017, 11:52

Nino avait ce sentiment que Brisbane restait une petite ville. Malgré ses millions six cent milles habitant, il avait cette impression de ne tomber sur des gens qui étaient tous liés les uns aux autres, ou presque. Sans compter Liviana et ce lien qui l’unissait à son frère, on pouvait parler de Mia, la sœur de Priam Strand. Le rugbyman, victime d’une des magouilles de Nino lors de son voyage en Italie. En effet, a cette période, Nino était dans un trafic lié au tourisme de masse. Il se faisait passer pour un commercial dans une agence de voyage et donnait des clés d’appartement luxueux sur le site internet, mais complétement moisis arrivé sur place. Les touristes devaient récupérer les clés en bas d’un immeuble aux apparences sympa, pas luxueux d’extérieur mais qui ne laissait pas non plus envisager que ce serait tout le contraire. Une fois les clés données, Nino disparaissait et laissait ces touristes face à leur dégout. Il devenait injoignable avec l’impossibilité de retrouver sa trace. L’argent été viré depuis plusieurs semaines, il n’est pas possible de le récupérer non plus. Nino n’était pas le grand penseur de cette organisation, il n’était qu’un petit pion dans la magouille mais ça payait plutôt bien. Il avait fait ça quelques temps avant que celui qui ne tenait les cartes ne se fasse arrêter. Nino s’en était bien sortie. Le rugbyman et le jeune italien s’était recroisé il y a peu de temps dans un bar.
Quelle surprise alors en tombant sur la petite sœur. Plutôt mignonne, encore plus lorsque son maquillage ne coule pas et qu’elle semble être fraiche. « Certes mais cette fois tes chaussures sont intactes. » La réponse le fit sourire. Elle ne manquait pas d’air. Il jeta un œil à ses pompes d’ailleurs, c’était les mêmes mais il avait pris le temps de les balancer dans une machine au Lavomatic. Il avait peur de ne pas les voir en sortir indemnes mais si. La voilà debout devant lui et elle tenait sur ses jambes cette fois. « Merci. Tu vas bien ? » Il acquiesça d’un signe rapide de la tête. « T’as pas eu trop mal ? » il avait vu la chute en face du couloir et en voyant la taille du gaillard qui l’avait fait tomber, ça ne devait pas être très agréable quand même. « tu devrais faire gaffe, quand tu marches dans la rue. Ce truc pourrait te tuer en fait. » Nino n’était pas du tout un accro à la technologie, encore moins aux smartphones et il était toujours impressionné de voir comment les gens pouvaient être transformés en zombie avec cet appareil dans les mains.
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Message(#)deuxième fois - Mia  EmptySam 11 Nov 2017, 04:59

Ce petit bout de script qui venait de te tomber entre les mains, c’était ta chance, tu le sentais. Et celle-là tu n’avais pas le droit de la laisser passer. Les castings, c’est un monde particulier. Si tu n’arrives pas à attraper l’intérêt des chargés de casting devant toi, tu n’auras pas plus de deux minutes. Tu sais ce que c’est, tu ne l’as que trop vécu depuis tes dix-huit ans. Tu as vu beaucoup de gens abandonner, tu aurais pu baisser les bras mais tu refuses de le faire, pas tant que tu es certaine que tu es faite pour ce métier. Alors tu vas te battre et ce film est exactement l’opportunité que tu recherches. Bien entendu, il faut que tu arrives à convaincre mais tu vas travailler d’arrache pied pour y arriver. C’est l’esprit perdu dans tes rêves professionnels qui fait que tu ne fais pas attention au monde qui t’entoure. Tu es sur un trottoir en train d’attendre le bus, que peut-il t’arriver ? Et bien apparemment tu peux te faire renverser par un homme en train de fuir la police ! Le choc fut assez brutal tu ne pouvais le nier mais dans ta malchance, tu arrivais tout de même à tomber sur les fesses limitant les dégâts physiques qui auraient pu être entraînés par une telle chute. Ce n’est vraiment pas le moment de te faire mal. Des béquilles suffiraient à briser cette chance qui se dessinait devant toi et tu refusais que cela soit le cas. Tu allais te relever, rassurée qu’aucune douleur n’apparaisse ailleurs qu’au niveau de ton postérieur quand une main se présenta devant toi rattachée à un corps et à une tête que tu n’avais pas vus depuis un moment. Nino de son prénom, tu n’avais jamais demandé son nom de famille. Malgré ton état d’ébriété, tu te souvenais de son prénom. Cet homme t’avait ramené chez toi saine et sauve un soir où tu avais trop bu et où tu n’étais pas bien. Tu ne le connaissais pas, vraiment pas mais il ne te semblait pas bien méchant. « T’as pas eu trop mal ? » Tu es debout désormais, heureuse d’avoir oublié les chaussures à talons et d’avoir opté pour les baskets aujourd’hui. L’été revenait à Brisbane et tu allais bientôt pouvoir sortir jupe et chaussures d’été pour ton plus grand bonheur. Tu aimais la période estivale, tu trouvais qu’il y avait tellement plus de possibilités pour s’habiller à ce moment là de l’année. « Ca va. Ce sont mes fesses qui ont le plus pris, elles s’en remettront puis mon bras un peu mais ça va passer. » Tu arrivais à tout bouger sans problème, c’était juste le choc de se faire percuter qu’autre chose. Vu que tu te trouvais face à Nino désormais, tu rangeais tes écouteurs et ton téléphone dans ton sac alors que le jeune homme te disait : « tu devrais faire gaffe, quand tu marches dans la rue. Ce truc pourrait te tuer en fait. » Tu ne peux t’empêcher de laisser un sourire s’étaler sur tes lèvres. Tu n’étais pas certaine que tu aurais pu éviter de te faire renverser, même sans la musique. Tu étais trop dans ton monde et puis l’homme était arrivé bien trop vite. « J’étais tranquillement sur le trottoir en train d’attendre mon bus. C’est pas tous les jours qu’un débile décide de se faire poursuivre par la police. J’espère qu’ils l’attraperont. » Tu n’avais jamais très bien compris le principe de courir pour échapper aux autorités. Elles vous rattraperont de toute manière non ? Tu n’avais jamais eu à faire à la police dans ta vie donc tu ne pouvais pas trop témoigner. « Qu’est-ce que tu faisais par ici ? » Lui demandas-tu curieuse d’en savoir plus sur lui.
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Message(#)deuxième fois - Mia  EmptyMer 22 Nov 2017, 09:55

« Ca va. Ce sont mes fesses qui ont le plus pris, elles s’en remettront puis mon bras un peu mais ça va passer. » Bon, c’est vrai qu’elle avait juste finis par tomber et la chute n’avait rien de très sensationnelle. Nino était bien certains que ses fesses allaient vite s’en remettre. « J’étais tranquillement sur le trottoir en train d’attendre mon bus. C’est pas tous les jours qu’un débile décide de se faire poursuivre par la police. J’espère qu’ils l’attraperont. » On pouvait entendre des sirènes s’approcher d’eux. Une voiture de police apparu au coin de la rue et s’arrêta juste devant la ruelle où celui qui avait bousculé Mia et les deux policiers qui le suivaient s’étaient engouffré. « Tes vœux devraient être exaucés… » Nino regardait la scène du coin de l’œil. Jamais très à l’aise à proximité des forces de l’ordre. Il n’avait eu affaire à eux assez de fois pour vouloir les croiser à tous les coins de rues. Il ne pouvait aussi penser à ce mec, qui peut être n’était pas forcément un grand brigand. Peut-être était-il juste un mec paumé qui, certes avait fait une connerie, mais peut être aussi avait-il des circonstances atténuantes. Les voilà qui ressortent de la ruelle, ce mec avec des menottes autour des poignets, seul avec quatre mecs autour de lui, comme s’il était un danger urbain. « Il faut toujours qu’ils en fassent des tonnes… » dit-il sans trop forcé le ton. Ce mec, ca aurait très bien pu être lui aussi, d’ailleurs, ca avait déjà été le cas. A plusieurs reprises. Parfois chanceux, ressortie aussitôt, faute de preuves, parfois moins chanceux, passant plusieurs heures en garde à vue, ou plus, quelques jours derrières des barreaux. « Qu’est-ce que tu faisais par ici ? » Il sortie de ses pensées, presque nostalgique de ces vieilles années de galère à Scampia. Cette vie, aussi misérable soit elle, lui manquait. Mais à la fois, il se surprenait aussi à apprécier sa vie ici, à Brisbane, malgré les embrouilles qu’elle lui apportait aussi. « Je suis allé visiter des appartements dans le coin. Mais j’ai rien vu qui me branchait. J’ai plus qu’à continuer à regarder les annonces. » Mais ce n’était pas ça qu’il manquait à Brisbane. D’ailleurs, il attendait encore quelques autres réponses, pour des propositions de visites. Et même s’il ne trouvait pas tout de suite, il n’était plus à quelques semaines ou quelques mois près.
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Message(#)deuxième fois - Mia  EmptyLun 27 Nov 2017, 04:01

Cette bousculade avait eu pour effet de te ramener à la réalité et de te sortir de tes rêves de gloire. Tu ne te faisais pas trop de films, tu savais très bien qu’il n’y avait aucune raison pour que ce casting soit différent des autres. Tu vas certainement passer avant de te faire jeter comme une merde mais tu refuses d’abandonner, tu veux te donner toutes les chances possibles et inimaginables d’y arriver alors tu comptes bien travailler d’arrache-pied même si cela te demande de ne pas dormir beaucoup pour également avoir tes examens à l’université. Un vrai challenge que tu espérais relever haut la main. Mais rien n’est simple dans la vie et surtout elle ne fonctionne pas comme dans un rêve alors il est aussi important que tu te prépares à échouer pour ne pas t’effondrer complètement si cette audition n’est pas la bonne. « Tes vœux devraient être exaucés… » Nino Tu ne pus t’empêcher de relever un léger goût d’amertume dans la bouche du blondinet en face de toi alors qu’il regardait du coin de l’œil la scène qui se jouait derrière toi. Tu te fichais en réalité que le gars soit arrêté ou non, ce n’était pas vraiment grave de te bousculer mais s’il avait perpétué un crime, mieux valait l’arrêter. Quelques minutes plus tard, l’homme était menotté et amené vers la voiture de police par les policiers présents sur la scène dont certainement celui qui t’avait aussi bousculé. « Il faut toujours qu’ils en fassent des tonnes… » Tu te tournais vers le jeune homme un sourcil levé. Tu ne regardais pas vraiment de série policière et tu n’assistais pas à des arrestations tous les jours donc tu n’avais pas réellement d’avis sur la question mais tu ne trouvais pas que la scène était trop démonstrative. Une idée te vint soudain : « Tu as déjà été arrêté par la police ? » Les remarques de Nino allaient dans ce sens, du moins c’est ainsi que tu le ressentais. Mais les policiers ne s’éternisèrent pas et ne tardèrent pas à monter dans la voiture pour amener l’homme arrêté au commissariat très certainement. Tu décidais de demander à Nino ce qu’il faisait par ici ne voulant pas mettre un terme à la conversation de suite. « Je suis allé visiter des appartements dans le coin. Mais j’ai rien vu qui me branchait. J’ai plus qu’à continuer à regarder les annonces. » Ah la recherche d’appartement. Tu avais souvent entendu tes camarades s’en plaindre. Toi tu avais longtemps habité chez tes parents avant de déménager à Brisbane où ton frère s’était déjà occupé de te trouver un appartement en face du sien. Belle coïncidence non ? Malgré les contraintes que cela entraînait, tu aimais habiter près de ton frère, cela te rassurait particulièrement que de vieux démons venaient te hanter. « Je suis sûre que tu vas finir par trouver. Il faut avoir un coup de cœur, c’est important. Moi c’est mon frère qui m’a trouvé un logement dont il paye le loyer donc je n’ai pas vraiment à me plaindre. » La vérité c’était que tu adorais le loft que tu avais pu décorer à ta sauce depuis ton arrivée en ville. « Tu habites où pour l’instant ? » Ne pus-tu t’empêcher de lui demander. Après tout, il savait où tu habitais non ?
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Message(#)deuxième fois - Mia  EmptyJeu 14 Déc 2017, 06:56

Nino n’était pas toujours très discret. Si jusqu’à maintenant, il avait fait en sorte que son passé soit caché à tous, parfois, il parlait avant de réfléchir et c’était surtout sa façon de dire les choses qui pouvaient le trahir. « Tu as déjà été arrêté par la police ? » Il regarda Mia, comme s’il était surpris qu’elle lui pose cette question. Et il décida de jouer la carte de l’humour. « Plusieurs fois. Pour escroquerie de tourismes en Italie, drogue, braquage… j’ai tout fait ! » il plaisantait, mais tout ce qu’il venait de dire était bien vrai. Le propre frère de la jeune demoiselle en avait été victime. En effet, alors que Priam avait prévu des vacances de rêve à Naples, pensant réserver sur un site très fiable, très bien fait ceci dit, beaucoup s’y trompait. Il s’est retrouvé dans une chambre un peu miteuse, certes avec une vue sur la mer, mais aussi sur plusieurs grues et des immeubles insalubres que le sportif n’avait sans doute jamais vu dans sa vie. Nino s’était contenté de lui donner les clés à son arrivée à Naples. Nino avait disparu après avoir encaissé les quelques dernières centaines d’euros qu’il restait à payer à l’Australien. L’italien n’avait aucun scrupule à soutirer de l’argent à des personnes aussi riches que des sportifs par exemple. Lui n’avait pas une tune et s’il pouvait jouer à Robin des bois de temps en temps, il ne s’en privait pas. Il ne savait pas trop comment la jeune brune allait comprendre sa petite plaisanterie, il se sentie obligé de confirmer que c’en était une. « Je blague ! » bien sûr. Ils enchainèrent sur les recherches d’appartement de Nino. « Je suis sûre que tu vas finir par trouver. Il faut avoir un coup de cœur, c’est important. Moi c’est mon frère qui m’a trouvé un logement dont il paye le loyer donc je n’ai pas vraiment à me plaindre. » Il leva les yeux au ciel sans vraiment s’en rendre compte. « il fait quoi ton frère pour pouvoir te payer ton loyer ? » Cela confirmait bien ce qu’il pensait, aucun problème pour arnaquer ce genre de personne. Quand lui galère même à trouver un seul appartement, d’autres peuvent en payer plusieurs. « t’as bien de la chance, en tout cas. Moi je trime pas mal pour pouvoir avoir mon propre appartement et me le payer, seul. » il y avait un gout amer dans les propos de Nino. « J’suis chez des potes, depuis un an, j’vais de canapé en canapé. Tu vois, c’est pas le grand luxe pour tout le monde. » bon, il allait devoir se calmer, s’il voulait pas s’attirer les foudres de la jeune demoiselle. «Mais ca, c'est le gout pour l'aventure! »
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Message(#)deuxième fois - Mia  EmptyMer 27 Déc 2017, 05:42

La remarque de Nino quand à la violence des policiers sur l’homme qu’ils venaient d’arrêter ne passa pas inaperçue à tes oreilles. Pour qu’il puisse avoir un avis à ce sujet c’était qu’il devait avoir rencontré la police dans sa vie non ? Tu n’en savais rien et peut-être que tu te faisais des films. Priam avait pour habitude de te dire que tu étais naïve, chose que tu trouvais assez fausse mais peut-être qu’il avait raison. Tu voulais voir le meilleur en chacun occultant parfois les signes des côtés plus obscurs. « Plusieurs fois. Pour escroquerie de tourismes en Italie, drogue, braquage… j’ai tout fait ! » Tu pouvais voir que Nino plaisantait pourtant, quelque chose dans son sourire sonnait faux. Tu ne saurais pas dire quoi et peut-être qu’il plaisantait mais tu ne pouvais t’empêcher de te demander s’il n’y avait pas plus de vérité que de plaisanterie dans ce qu’il venait de te dire. Il avait été un vrai gentleman avec toi lorsqu’il t’avait ramenée bien alcoolisée chez toi après une soirée mais après ? Tu ne savais rien de cet homme et tu commençais à te dire qu’il faudrait peut-être que tu fasses attention. « Je blague ! » Un sourire apparut sur ton visage et tu laissais échapper un petit rire. Oui, une blague … Tu allais lui laisser le bénéfice du doute car après tout pourquoi pas ? « Tu m’as fait peur ! J’allais finir par croire que tu es venu à Brisbane pour échapper à la police en Italie. » Lui dis-tu un sourire en coin sur les lèvres. Tu regardais peut-être trop de films mais les films partaient souvent d’histoires vraies alors pourquoi pas celle-ci ? Mais tu savais jouer la comédie et tu avais décidé de te baser sur ta première impression du jeune homme. Il te parla ensuite de sa recherche d’appartement et tu lui dis que de ton côté c’était ton frère qui payait le tient. « il fait quoi ton frère pour pouvoir te payer ton loyer ? » Tu ne peux t’empêcher d’être légèrement surprise du ton peu aimable de cette question. Ton frère est la personne la plus chère de ton entourage et tu ne supportes pas qu’on utilise ce ton pour parler de lui. « C’est un sportif de haut niveau. » Te contentas-tu de dire sans donner plus d’information que cela. « T’as bien de la chance, en tout cas. Moi je trime pas mal pour pouvoir avoir mon propre appartement et me le payer, seul. J’suis chez des potes, depuis un an, j’vais de canapé en canapé. Tu vois, c’est pas le grand luxe pour tout le monde. Mais ca, c'est le gout pour l'aventure! » Cette fois, tu ne pouvais pas ignorer le ton légèrement dur et amer de l’homme en face de toi. Oui, tu savais que tu avais de la chance de pouvoir vivre seule dans un loft payé par ton frère. Mais ton frère avait travaillé pour en arriver là, vous n’étiez pas nés avec une cuillère en argent dans la bouche et tu comptais bien travailler à ton tour dès que tes études seront enfin terminées. Le mieux serait de décrocher ce premier rôle au cinéma mais si cela n’arrive pas, tu prendras un petit boulot qui te permettra de continuer à passer les castings. « Je sais que j’ai de la chance mais je compte bien payer mon loyer dès que je finis mes études et que je commencerai à travailler. » Dis-tu comme pour te défendre. Tu n’étais pas une petite princesse qui aimait se faire entretenir par son frère. « C’est peut-être une aventure mais tu n’as pas l’air de l’apprécier tant que ça. » Ne pus-tu t’empêcher de lancer car son ton amer était indélébile de ton esprit. « Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » Peut-être qu’il aurait fallu que tu lui poses cette question plus tôt d’ailleurs.
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Message(#)deuxième fois - Mia  EmptyLun 08 Jan 2018, 07:31

Nino jouait peut être avec le feu, en faisant ce genre de révélation sur le coup de la plaisanterie. Et d’ailleurs, la remarque de Mia le faisait doucement sourire et en même temps, il n’était pas si à l’aise que ça. « Tu m’as fait peur ! J’allais finir par croire que tu es venu à Brisbane pour échapper à la police en Italie. » Elle ne croyait pas si bien dire. Enfin, non, le jeune italien ne fuyait pas la police mais c’était bien pire que ça. Il fuyait les grands, les monstres de Scampia. Ceux qu’il avait balancé, ceux dont il avait donné les noms et qui maintenant ne voulaient que le voir mort. Nino avait viré de bord. Il était passé de petit soldat fiable à une balance et rien n’était pire qu’être une balance. On est pas censé etre complice avec la police, c’est eux les ennemis, c’est eux le mal. A partir du moment où t’as vendu ton âme au diable pour sauver ta peau, t’es un homme mort. Comble de l’ironie. Alors ouais, il échappait à l’Italie, mais pas à la Police. « Nan, t’inquiète pas pour ça, j’ai aucun soucis en Italie, encore moins avec la police. » il fallait quand même qu’il justifie sa remarque et son positionnement plus tôt. « C’est juste que parfois, j’aime pas leur méthodes… un peu m’a tu vue… ou des bavures policières, ca existe aussi… » il en avait lui-même été témoin et victime une fois. Se faisant passer à tabac au beau milieu de sa cité. De quoi déclencher une petite émeute durant trois jours. « Enfin bref. » et s’ils changeaient de sujet ? Dévier la conversation sur son frère n’était peut être pas mieux, lui qui avait aussi été une des victimes de Nino il y a quelques années mais au moins, ca dissipait les doutes. « Je sais que j’ai de la chance mais je compte bien payer mon loyer dès que je finis mes études et que je commencerai à travailler. » Nino avait du mal à contenir ce sentiment qu’il avait en lui. Ca pourrait s’apparenté à de la jalousie, mais il préférait dire qu’il ne comprenait pas ces personnes nées avec une cuillère en argent dans la bouche. Ces personnes qui n’avaient jamais connu la misère et qui pensait que tout leur était du. Qu’il était normal d’avoir un appartement et de se faire entretenir par son grand frère parce qu’il a de l’argent. Qu’elle aille donc travailler, se faire son argent de poche, qu’elle se bouge au lieu d’attendre que tout ne lui tombe du ciel. « Brave fille ! » répondit-il. Quand on y repense, Nino n’avait jamais vraiment payé son propre loyer non plus. Habitant d’abord chez sa mère, pendant de longues années, ensuite avec Sofia qui payait une grande partie de l’appartement. Lui, se contentait de payer les courses quand il le pouvait et de temps en temps il donnait de l’argent à Sofia sur ce qu’il se faisait en revendant sa cam. Ca pouvait faire partie des choses qui l’avait poussé à le tromper, à s’en aller avec ce gosse de riche. Nino détestait les riches. « C’est peut-être une aventure mais tu n’as pas l’air de l’apprécier tant que ça. » Il sourit, amer. « forcément. Mais quand on a pas les moyens de faire autrement, on prend ce qui nous vient. Le système D, ça doit pas trop te parler… » Bon, aller, il fallait qu’il se calme. « Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » il haussa les épaules. Il avait un travail mais c’était bancale. Puis, cette histoire avec son frère qui lui était tombé dessus… « j’bosse dans une épicerie. » pas le genre de taf qui doit attirer la demoiselle.
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Message(#)deuxième fois - Mia  EmptyJeu 11 Jan 2018, 16:19

La dernière fois que tu avais croisé la route de Nino, tu avais beaucoup trop d‘alcool dans le sang pour le juger autrement que comme un gentleman. Après tout, il t’avait ramenée jusqu’à chez toi et avait veillé à ce que tu sois à l’intérieur avant de repartir sans avoir rien tenté. C’était d’ailleurs un miracle vu que tu avais vomi sur ses chaussures. Mais aujourd’hui, tu étais parfaitement sobre et alors que votre discussion tournait sur différents sujets, tu ne pouvais t’empêcher de te demander si l’homme en face de toi était un vrai gentleman. Du moins dans un certain sens du terme. Il y avait quelque chose dans la manière dont il parlait de la police, de ce criminel qui te paraissait bien trop réel pour sortir de séries ou films qu’il aurait pu visionner. « C’est juste que parfois, j’aime pas leur méthodes… un peu m’a tu vue… ou des bavures policières, ca existe aussi… Enfin bref. » Tu avais appris à tes dépends que le monde n’était pas blanc et noir. Oui, peut-être que les policiers pourraient faire une scène moins publique mais en même temps la personne qu’ils cherchaient à arrêter s’était enfuie et essayait de leur échapper donc cela ne pouvait qu’attirer l’attention de tous les passants. Et bien sûr qu’il existe des bavures policières mais que ferait-on sans la police ? Il faut bien garder des forces de l’ordre malgré qu’ils ne soient pas des anges. « Certes. Mais il est tout de même important qu’ils soient là. » Dis-tu en haussant les épaules. « S’ils se sont trompés je ne doute pas que ce jeune homme sera de nouveau libre pour bousculer des passants n’ayant rien demandé. » Dis-tu avec un sourire en coin sur les lèvres. Tu savais qu’il y avait des erreurs judiciaires mais tu doutais que cet homme ait fait quelque chose qui lui vaille une très grosse peine. Et puis vint ensuite le sujet de ton logement payé par ton frère. Tu ne manquais pas de relever l’amertume des propos de Nino à ton égard, l’ironie de ses remarques. Tu ne comprenais pas très bien ce que tu avais fait pour mériter cela. Certes, tu savais que tu étais privilégiée mais ce n’était pas de ta faute s’il n’avait pas eu la chance d’avoir une famille qui pouvait le soutenir. Quand tu auras fini à l’université, tu te trouveras un petit job pour payer le loyer ou une partie du loyer jusqu’à ce que tu décroches un rôle ou alors que tu abandonnes et te trouve un travail qui te permettrait de payer tout ton loyer. « Brave fille ! » Ces mots te firent frissonner. Tu n’aimais pas ce qu’ils voulaient dire, pas avec le ton que Nino venait d’employer. Il se fichait de toi, tu le sentais. Il ne pensait pas une seule seconde que tu allais réellement te prendre en charge financièrement, tu pouvais le voir dans son regard. Comment pouvait-il te juger ainsi alors qu’il ne te connaissait pas ? Est-ce que tu étais en train de faire la même chose pour lui en lui jetant des clichés au visage ? Non. Et pourtant, c’était comme si … Mais tu décidais de laisser tomber, t’énerver contre Nino en pleine rue ne servait à rien. Enfin jusqu’à ce qu’il te dise : « forcément. Mais quand on a pas les moyens de faire autrement, on prend ce qui nous vient. Le système D, ça doit pas trop te parler… » S’il voulait jouer à ce jeu là, tu pouvais y jouer aussi. Non parce que franchement là c’était vraiment trop. « Ce n’est pas parce que les gens ont de l’argent qu’ils mènent une vie parfaite. » Dis-tu froidement. Si seulement il savait ce que tu avais vécu. Cela n’a peut-être rien à voir avec ses problèmes à lui mais tu n’as pas eu une vie de princesse non plus. « Et qu’est-ce que tu as contre l’argent et les riches ? Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? » A part exister bien entendu. Personne ne pouvait rien faire contre ça mais tu ne comprenais pas l’acharnement de Nino sur ce sujet. Pour essayer de récupérer un peu la conversation, tu lui demandais où il travaillait. « j’bosse dans une épicerie. » Tu lèves un sourcil. Tu avais pensé à plusieurs choses mais pas à ça. « Ca te plaît ? » Demandas-tu curieuse. Après tout, si c’était quelque chose qui lui plaisait pourquoi pas ?
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Message(#)deuxième fois - Mia  EmptyJeu 18 Jan 2018, 07:25

Nino avait grandit dans une zone de non droit, une zone où les flics avaient peur eux même d’entrer, où les pompiers se faisaient récemment caillassé dès qu’ils mettaient les pieds sur le territoire, dans le quartier de Scampia. Plus personne ne venait là, plus personne ne se souciait de ses habitants. La paix sociale régnait parce qu’on laissait faire. A partir du moment où, les politiques, les hommes d’affaires, les fonctionnaires de police se mêlait de ce qu’il se passait dans ce quartier, c’était la fin d’un règne. C’était la fin de la tranquillité. Emeutes, voiture qui crament, vitrines brisées. D’ailleurs, il n’y avait plus qu’une seule épicerie à Scampia, rien d’autre. Tour à tour les boutiques, les commerces mettaient la clé sous la porte : dévalisés, menacés, surveillés. Le concept de paix social n’était que dans les rues, qu’une façade. Tout le monde se chier dessus, tout le monde flippait de tout le monde. On était bien nulle part, mais tant que le quartier restait calme, pas de soucis. C’était un espèce de marcher conclu entre ces caïds, qu’on retrouvait dans chaque grande instance de la ville : les conseils de quartiers, les conseils municipaux, les galas, les œuvres de charité. Ils étaient partout pour pouvoir tout savoir, pour être au plus prêt des décisionnaires et pour qu’on leur foute la paix. Mais aucun d’eux n’avait été capable de ramener le taf à Scampia, de faire en sorte que plus aucune famille ne crève de faim. Nino était bien en colère contre tout ça et pour autant, lui-même avait participé à ce microsystème. Lui-même faisait régner la terreur à Scampia , il avait fait partie de ceux qui avaient aussi cramé des véhicules, caillasser des vitrines, ceux qui faisait peur aux gosses et aux vieilles femmes dans la rue. Et pourtant, il était certain que le problème c’était les flics eux même. Que c’était leur faute, qu’il savait pas s’y prendre, qu’il avait pas le droit d’avoir des excès d’agressivité face à la violence urbaine, violence physique et verbale, non, quoi qu’il en soit, un flic devait rester calme, self control et ne jamais s’en prendre à personne. Loupé. « S’ils se sont trompés je ne doute pas que ce jeune homme sera de nouveau libre pour bousculer des passants n’ayant rien demandé. » Il sourit. Elle semblait assez naïve sur tout ce système. Lui-même s’était retrouvé un pair de fois en taule, en garde à vue. Coupable, presque tout le temps. Et pourtant, jamais de peine longue ne lui avait été attribué. Même pour son plus gros coup, il avait fini par sortir. Sortir parce qu’il avait donné des noms, parce qu’il était une balance. Et ce mec là, peut être qu’il avait fait une petite connerie, volé à l’étalage, tiré quelques billets de banque à une grand-mère au guichet, se piquer dans la rue… et ce mec là, s’il n’avait personne à balancer ou personne pour le sortir de là, il allait passer en comparution immédiates, prendre quelques mois avec sursis, mais il allait prendre. « Peut être qu’il fera la Une demain. » Un homme arrêté après avoir volé 300 dollars à sa grand-mère. On en était toujours là avec la misère. Alors quand Mia répond à Nino que l’argent ne semble pas faire le bonheur, il a tendance à grincer des dents. « Bien sur ma belle. Mais crois-moi, la misère est loin d’apporter une vie parfaite aussi. Mais, on est dans deux cours différentes. On ne s’entendra jamais sur ce point-là. Chacun sa vie. Hein. Les pauvres riches d’un côté et les galériens de l’autre. » « Et qu’est-ce que tu as contre l’argent et les riches ? Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? » « Non, ils m’ont rien fait. Mais, j’aime pas les entendre se plaindre de leurs faux problèmes. » Il te donna alors un malin plaisir à lui donner quelques exemples. « Oh, tien, ce matin il n’y avait plus de croissants à la boulangerie, à 10heures, si c’est pas honteux… ou encore Mince, je n’ai plus que milles dollars sur mon compte et il me reste trois jours avant la paie, comment vais-je faire ? » Pour chacun des exemples il avait pris une voix différente, snobinardes toutes les deux. « Tu fais quoi comme études ? » demanda-t-il en ignorant sa question sur l’épicerie. Il voulait savoir si mademoiselle était prédestinée à avoir une belle vie devant elle.
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Message(#)deuxième fois - Mia  EmptyDim 28 Jan 2018, 06:22

Plus la conversation se poursuivait avec Nino, plus tu te rendais compte que vous viviez dans des mondes complètement différents. Tu ne savais pas réellement d’où il venait et ce qu’il faisait mais quelque chose te disait que Nino n’était nullement le gentleman que tu pensais qu’il était. Tu avais une faiblesse, tu aimais voir les bons côtés de chacun, refusant des fois de voir qu’ils n’étaient pas aussi angéliques que tu le pensais. Mais les remarques de Nino sur la police, sur l’argent et sur les riches étaient des remarques que tu ne pouvais pas mal interpréter. Elles t’étaient jetées à la figure avec mépris et amertume. Tu savais que tout le monde n’avait pas la chance de vivre comme tu le faisais. Tu avais grandi dans une famille modeste où tu n’avais manqué de rien mais où ce n’était pas non plus la grande opulence. Et puis Priam avait été recruté pour jouer au rugby et il avait gagné de l’argent. Beaucoup d’argent. Tes parents n’y avaient jamais touchés mais tu n’avais pas eu envie de refuser quand ton frère t’avait proposé de te payer un loft en face de chez lui à Brisbane. Tu avais réellement conscience de la chance que tu avais et tu comptais bien pouvoir dès que possible te prendre en charge seule. Tu devras certainement déménager parce que même si ta carrière décolle, tu ne gagneras pas assez d’argent pour continuer à vivre dans ton loft mais ce n’est pas grave, tu peux faire avec moins même si ce loft te manquera. « Peut être qu’il fera la Une demain. » Tu hausses les épaules. Peut-être, peut-être pas. Tu doutes que les journaux de Brisbane relaient chaque arrestation de la police mais de toute manière tu dois avouer ne pas souvent lire les journaux donc tu ne sauras pas ce qui va arriver à cet homme. « Bien sur ma belle. Mais crois-moi, la misère est loin d’apporter une vie parfaite aussi. Mais, on est dans deux cours différentes. On ne s’entendra jamais sur ce point-là. Chacun sa vie. Hein. Les pauvres riches d’un côté et les galériens de l’autre. » Encore une fois, tu ne pouvais t’empêcher de sentir tes poils se dresser sur tes bras. Cette dernière phrase te donnait envie de grincer des dents. Parce que sérieusement, comment pouvait-on dire une chose pareille ? Bien sûr qu’être dans la galère n’amène pas à une vie parfaite mais être riche non plus. C’est ce qu’on fait de sa vie qui détermine ce qu’on devient. Des riches deviennent pauvres et des pauvres deviennent riches, c’est le jeu. « Au lieu de cracher sans cesse sur les riches et de les accuser de tous les maux, est-ce que tu as essayé de t’en sortir ? Est-ce que tu as fait des études ? Personne n’est condamné à rester riche ou pauvre toute sa vie. » Dis-tu en haussant les épaules. Certes, l’ascenseur social n’est pas en meilleure forme en ce moment mais il est possible de s’élever quand on le veut, tu en restes persuadée. Mais pour ça il faut se donner les moyens et tu es en train de te demander si Nino se les ait vraiment donnés un jour. En tout cas, toute cette rancœur ne te mettait pas très à l’aise. « Non, ils m’ont rien fait. Mais, j’aime pas les entendre se plaindre de leurs faux problèmes. Oh, tien, ce matin il n’y avait plus de croissants à la boulangerie, à 10heures, si c’est pas honteux… ou encore Mince, je n’ai plus que milles dollars sur mon compte et il me reste trois jours avant la paie, comment vais-je faire ? » Tu lèves les yeux au ciel. Des clichés, voilà tout ce qu’il est en train de véhiculer. Oui, il existe des gens comme ça mais ce n’est pas la majorité. Et puis même si ça l’était, juste parce que les gens sont riches ils n’ont pas le droit de se plaindre ? Ils restent des êtres humains et chacun ses problèmes comme on dit. « Parce qu’ils sont riches ils n’ont pas le droit de se plaindre ? C’est peut-être futile face à des gens qui ont de vrais problèmes certes. Mais il faut remettre les choses en perspective et même eux se rendront compte que ce n’est pas aussi important que ça. Cependant, au moment où ils le disent, c’est important pour eux et c’est ce qui compte. » Les riches et les pauvres avaient souvent des problèmes similaires finalement. A des échelles différentes et en enlevant l’argent mais tu avais rencontré toutes sortes de personnes dans la clinique spécialisée que tu avais visité et finalement, vous aviez les mêmes problèmes. « Tu fais quoi comme études ? » Un sourire se dessine sur tes lèvres alors que tu lui réponds : « Je finis mes études de journalisme mais je ne me lancerai pas dans cette carrière. » Dis-tu simplement.
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Message(#)deuxième fois - Mia  EmptyLun 05 Fév 2018, 09:14

« Au lieu de cracher sans cesse sur les riches et de les accuser de tous les maux, est-ce que tu as essayé de t’en sortir ? Est-ce que tu as fait des études ? Personne n’est condamné à rester riche ou pauvre toute sa vie. » Il avait presque envie de lui rire au nez. En fait, il se contenta de sourire, un large sourire amusé. Pour lui elle était totalement à côté de la plaque. Qu’est ce qu’elle savait des facilités à s’en sortir ? Qu’est ce qu’elle savait de sa vie ? Qu’est ce qu’elle savait simplement de la vie d’un mec qui vient d’une banlieue, d’un quartier pourri, où rien que le fait d’y avoir mis le pied vous condamne à tout jamais ? Bien sûr que certains s’en sortait, Nino pouvait facilement prendre l’exemple de son frère Vittorio, promis à une belle carrière, malheureusement brisée à cause d’une grognasse de journaliste. Mais il avait tout fait pour quitter Scampia et il y était arrivé. Nino aussi tien, mais par force, pas par envie. Et quoi qu’il en dise, Scampia lui manquait mais il était sur la liste noire, la cible, l’homme à abattre. Le discours de la jeune femme résonnait d’ailleurs comme celui de Vittorio : t’aurais pu t’en sortir mais t’as préféré rester dans ta merde. Qu’ils aillent tous en enfer ! « Statistiquement, j’crois qu’on est quand même plus favorable à rester pauvre toute sa vie que de devenir pauvre après avoir été riche. » il ne connaissait absolument pas les statistiques, il savait bien que certaines grosses fortunes avaient fini par faire faillite, connaitre une vie plus misérable mais jamais aussi misérable que la sienne. Nino était bourré de clichés mais pour lui, ces clichés partaient de sa propre vie, de ce qu’il connaissait, ce qu’il voyait et surtout ce qu’il n’avait jamais vu à Naples : les riches qui tendaient leur main aux pauvres de Scampia. Ghettoïsé, chacun de son côté, surtout pas se mélanger. « Parce qu’ils sont riches ils n’ont pas le droit de se plaindre ? C’est peut-être futile face à des gens qui ont de vrais problèmes certes. Mais il faut remettre les choses en perspective et même eux se rendront compte que ce n’est pas aussi important que ça. Cependant, au moment où ils le disent, c’est important pour eux et c’est ce qui compte. » Nino commençait à perdre patience en écoutant ce discours qui était, pour lui, complétement déconnecté de la réalité. Si sa première intention, en sachant qu’elle était la sœur de Priam, était de la séduire et de rendre fou le rugbyman, là, c’était carrément au-dessus de ses capacités. Pour lui, c’était trop. Et même si elle avait un beau cul, une belle gueule, les mots qui sortaient de sa bouche étaient insoutenable pour lui. Même en se forçant, il ne pouvait pas. « Tu sais quoi ? Je crois que tu devrais juste la fermer. T’as des convictions, c’est bien, mais tu sors pas mal de conneries. Que t’ailles raconter tout ça à tes potes journaliste, c’est très bien, ca vous fait croire que vous aussi vous avez des petits problèmes. Mais dire tout ça devant un mec comme moi, c’est carrément dégueulasse. Alors vas te plaindre qu’un mec t’as dis que tu disais que d’la merde si tu veux, moi j’écoute plus. »
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Message(#)deuxième fois - Mia  EmptyMer 14 Fév 2018, 17:51

Une impasse, voilà dans quoi Nino et toi vous vous étiez engagés. Tu n’arrivais pas à cerner le jeune homme en face de toi mais de par ses paroles, de par ses réactions, tu n’avais aucun mal à comprendre qu’il faisait parti des personnes malchanceuses. Même si tu n’étais pas née avec une cuillère en or dans la bouche, tu avais la chance de n’avoir manqué de rien et tu étais bien consciente que c’était déjà beaucoup. Tu avais été élevée dans un environnement rempli d’amour, de bonne humeur et d’insouciance et quelque chose te disait que ce n’était pas le cas de l’homme en face de toi. Mais sa haine pour la richesse et les personnes qui avaient eu la chance de bénéficier de cette richesse te paraissait bien extrême. Oui, ce n’est pas simple de devenir riche mais de se sortir de la misère, de se sortir de la galère, c’est possible. Peut-être qu’il faut quelqu’un qui vous tende la main ? Tu n’en sais rien mais il ne faut pas avoir peur de demander de l’aide. Tu as hésité au début, quand il a fallu se battre contre ton anorexie et tu as compris que tu ne pouvais pas le faire toute seule. « Statistiquement, j’crois qu’on est quand même plus favorable à rester pauvre toute sa vie que de devenir pauvre après avoir été riche. » Certes, c’était sans doute très vrai. Mais était-ce une excuse derrière laquelle se cacher pour ne pas regarder complètement la réalité en face ? Le monde n’était pas juste et c’était bien la dernière chose que tu essayais de dire mais une chance est forcément donnée dans une vie à toute personne voulant s’en sortir. Tu ne voulais pas croire que tout le monde était condamné à rester dans la galère, ce n’était pas possible. « Pour vivre correctement on n’a pas besoin d’être riche. Mes parents ne l’ont jamais été. » Dis-tu en haussant les épaules. Ils ont toujours refusé de toucher à l’argent de Priam et ils ont toujours vécu sur leurs salaires et leur épargne, c’est encore vrai aujourd’hui. Ton but dans la vie est de devenir actrice, pas de devenir riche. L’un va peut-être un peu avec l’autre car si on a des projets qui réussissent, les cachets augmentent mais tu veux juste avoir la possibilité de vivre de ta passion, même si ce n’est pas luxueusement. Par contre, ta réponse sur les préoccupations des riches offusque profondément Nino qui ne tarde pas à te le faire savoir. « Tu sais quoi ? Je crois que tu devrais juste la fermer. T’as des convictions, c’est bien, mais tu sors pas mal de conneries. Que t’ailles raconter tout ça à tes potes journaliste, c’est très bien, ca vous fait croire que vous aussi vous avez des petits problèmes. Mais dire tout ça devant un mec comme moi, c’est carrément dégueulasse. Alors vas te plaindre qu’un mec t’as dis que tu disais que d’la merde si tu veux, moi j’écoute plus. » Tu lèves un sourcil. Tu peux lire la colère de Nino sur son visage, tu l’as certainement blessé mais tout ce que tu vois ce sont des œillères. Tu ne doutes pas qu’il a eu une vie difficile mais être riche ne veut pas dire ne pas avoir de problèmes. Tout le monde en a mais à son échelle. C’est comme tout dans la vie, les échelles ne sont pas les mêmes en fonction de l’endroit où l’on se trouve. « Tu ne vas plus avoir à m’écouter car mon bus est là. » Dis-tu en montrant l’engin qui venait de s’arrêter à l’arrêt. Alors que des personnes descendent, tu en profites pour dire à Nino : « J’ai passé l’âge de me plaindre. Tu veux resté borné dans ton monde de victimes ? Comme tu le sens. » Dis-tu en montrant dans le bus. « A une prochaine je suppose ! » Dis-tu avant que les portes ne se ferment derrière toi. Tu valides ton titre de transport et tu vas t’asseoir. Tu vois la figure de Nino s’éloigner petit à petit avant de disparaître alors que le bus tourne à droite. Tu ne sais pas si une prochaine fois est une très bonne idée.


the end
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