Le festival légendaire International RiverFire était pour moi un incontournable de Brisbane. Je le conseillais sans faute à quiconque se rendait en ville à cette période. De mon côté, lorsque j'étais présente, c'était une fête que je ne manquais pour aucun prétexte. Et alors que l'on fêtait le 20eme anniversaire, Brisbane avait vu les choses en grand. Après les Etats Unis, et  l'Angleterre, c'était au tour de la France de lancer les hostilités. Si pour la semaine précédente, j'avais choisi de me rendre sur le bateau qui descendait la rivière pour l'occasion, cette fois ci, j'avais opté pour le plus haut sommet de Brisbane : Kangaroo Point. La vue était imprenable et c'était le spot parfait pour regarder le feu et s'en prendre plus les yeux.
Je me voyais pas venir ici sans Camille, Arthur et Loan. L'année dernière, on s'était déjà donné rendez vous ici mais depuis, les choses avaient bien changées. Eleanor, la femme de Camille nous avait quitté pour rejoindre les étoiles, une blessure qui était encore à vif et un souvenir qu'il valait mieux ne pas trop réveiller. Et aussi le départ de Loan qui avait tout compliqué et surtout son retour. J'avais réellement envie qu'on se retrouve tous ensemble et qu'on essai de faire table rase des tensions actuelles. Ma plus grande appréhension était de voir la réaction d'Arthur lorsqu'il la verrait à nouveau. D'autant plus que j'avais pris la décision de n'en informer personne. Chacun avait reçu un sms personnalisé lui proposant de me retrouver ici même ce soir. Sans oublier de préciser qu'on se retrouvait pour un pique nique à la français. Je m'occupais de prendre une couverture. J'avais demandé à Camille de ramener un bon vin français, je lui faisais confiance pour ça. Quant à Arthur, il était missionner de ramener du pain, du fromage, français aussi, si possible. Loan venait avec moi, nous apportions tout le reste : de la bonne charcuterie, deux salades de légumes, quelques canettes de bières également et autres choses bien utiles.
Par chance, à notre arrivée, il n'y avait pas beaucoup de monde. J'avais anticipé le débarquement de la foule pour pouvoir choisir où on allait se poser sans avoir à être entre une famille de 5 gosses tous aussi insupportables les uns que les autres et le couple dont les pulsions n'allaient pas être contrôlée ou encore les michetons qui ont l'habitude de squatter les lieux quand celui ci n'est pas au coeur d'un évènement. " On peut se poser près de l'arbre juste en face." je montre le sport que j'avais repéré à Loan et on s'y rend. Je sors la couverture, Lo m'aide a l'installer correctement et une fois qu'on est enfin posée, je peux lui dire. " Camille et Arthur ne devraient pas tarder à arriver..." comme si de rien était...

L'International Riverfire, c'était une tradition depuis des années avec les membres de The Big Bang Crew. Une tradition qui n'y coupera pas cette année malgré tous les changements qu'il y a pu y avoir au cours des derniers mois. Le départ soudain de Loan peu de temps après les feux d'artifices de l'an dernier. Camille et les autres n'ont plus eu de nouvelles du jour au lendemain, comme si elle s'était volatilisée. Le garçon n'a pas compris le pourquoi de ce départ, pourquoi il a longuement essayé de rassembler ses souvenirs à la recherche d'indice ou quoi. Mais rien. Il s'était senti trahi et abandonné par cette femme qu'il considère toujours comme sa sœur. Elle fait partie de la famille, d'ailleurs, sa maman l'a considère presque comme sa fille. Mais il s'est fait une raison, il ne la reverra sans doute jamais. Il pense à elle, souvent, mais elle l'a abandonné. Puis il y a eu le décès de sa femme alors qu'elle mettait leur fille au monde. Encore un départ soudain et tragique aussi. Camille a eu l'impression de voir ses proches s'en aller un par un et il se demandait qui allait être le prochain à quitter sa vie. Heureusement ce n'est jamais arrivé mais le professeur se dit qu'il n'est à l'abri de rien. Deux personnes en moins dans la vie du groupe d'amis, ça fait beaucoup de changement en une seule année. Mais ce n'est pas pour autant qu'ils ne vont pas en profiter comme chaque année.

Noa lui a demandé de ramener un bon vin français. Elle pouvait compter sur lui, il était le meilleur pour choisir un vin de son pays. Certes, ça faisait des années qu'il n'y avait pas mis les pieds mais sa mère lui avait transmis tout son savoir à propos des traditions et de la gastronomie française. Il était imbattable maintenant. Alors il s'était rendu dans un magasin français à la sortie de la ville. Un magasin tenu par des français, comme lui. Quand il y rentre, il a l'impression d'être en France, d'être chez lui. C'est une sensation agréable qui le quitte dès qu'il sort du magasin. Non pas qu'il ne se sent pas chez lui à Brisbane, loin de là, c'est juste différent. Camille est arrivé sur le lieu où Noa lui avait donné rendez-vous à lui et Arthur, pour le feu d'artifice de ce soir. Il faisait encore assez jour pour voir les personnes autour de soi et encore heureux parce que retrouver Noa et Arthur aurait été difficile. Pendant quelques minutes, il marche entre les groupes de personnes à la recherche de ses amis. Il finit par repérer Noa un peu plus loin mais elle ne semble pas seule. Mais de là où il se trouve, il n'arrive pas à distinguer correctement la personne avec qui elle se trouve. Il se rapproche, son sac à dos sur les épaules contenant deux ou trois bouteilles de vin ainsi que des verres. Il ne savait pas vraiment si Noa y avait pensé mais au cas où, il en avait pris avec lui. Dans le pire des cas, ils en auraient plus que prévu. Il n'est plus qu'à quelques mètres et croit rêver et halluciner quand il reconnait Loan. Non, ça ne peut pas être elle. Mais quand il arrive à leur côté, il ne peut que constater que c'est bien elle.Qu'est-ce qu'elle fait ici ? Qu'il demande à Noa assez froidement. D'accord, il était content et heureux de constater qu'elle allait bien et qu'elle faisait toujours partie de ce monde. Mais mince, elle les a abandonné sans aucune explication, Camille ne peut pas accepter ça et l'accueillir les bras grands ouverts. Elle l'a trop blessé pour ça. Camille a la réputation d'être rancunier, Loan n'échappera pas à ça.

Le temps du festival International Riverfire est de retour. Même si tu l’avais voulu, tu n’aurais pas pu le manquer car tes élèves ne parlaient plus que de ça. Tu ne serais pas surpris que l’effervescence de cette fête soit à l’origine de nouveaux couples au sein des élèves. Cela fait déjà quelques week-ends que cela dure et tu ne fus pas surpris une seule seconde de recevoir un message de Noa te proposant de faire quelque chose avec Camille pour le feu d’artifice mettant à l’honneur la France. Tu acceptais sans hésiter. Tu avais Abel ce week-end là mais Agathe s’était fait une joie de le garder sinon ta mère se serait rendue disponible. L’apparition de ce petit fils dans sa vie semblait suffisante pour lui faire oublier momentanément que son ex-mari qui l’avait quittée sans un mot s’était construit une nouvelle famille bien loin de la votre. Et c’était tant mieux, tu n’avais aucune envie de revivre la soirée que tu avais vécue avec Amelia quelques semaines plus tôt. En répondant à Noa, tu ne pus t’empêcher de te dire qu’elle allait te confier une mission vu que vous faisiez un pique nique et bien sûr, tu te retrouvais avec le pain et le fromage à acheter. Il était bien sûr hors de question que ces deux ingrédients ne soient pas français. Tu ne pus t’empêcher de te demander ce qu’elle avait prévu pour Camille, lui aurait de suite su où aller trouver ces denrées rares à Brisbane. Mais tu allais te débrouiller, tu trouveras bien comme toujours une solution. Tu te demandas brièvement si Loan sera là mais Noa l’aurait dit non si elle l’amenait avec elle ? Tu n’étais plus sûr de rien concernant ton groupe d’amis en ce moment car tu n’avais pas quitté Camille dans les meilleurs termes du monde quand il avait appris lors de votre randonnée que tu étais papa. Mais il sera temps de se poser ces questions le moment venu.

Le jour du feu d’artifice arriva bien plus vite que tu ne le pensais et voilà que tu étais sur le chemin du Kangaroo Point. Tu avais garé ta voiture bien loin des parkings payants et des embouteillages ce qui te demanda une vingtaine de minutes de marche mais le temps revenait vers le beau et était très agréable donc cela ne te dérangeait pas de marcher un peu. Tu avais déposé Abel chez Agathe qui semblait très contente de pouvoir passer du temps avec son neveu. Tu essayais de rattraper ta maladresse comme tu le pouvais mais tout ne pouvait pas être parfait de suite, il fallait être patient. Tu arrivais enfin sur les lieux et vous n’étiez pas les seuls à avoir eu l’idée de ce point de vue. Tu te mis donc à chercher tes amis que tu trouvais au bout de cinq minutes de recherche. C’est Camille que tu reconnus en premier, il devait venir d’arriver car il ne s’était pas assis. Un coup d’œil plus bas, tu te rendis compte que si, Noa avait osé. Et vu la tête de Camille maintenant que tu t’approchais, il n’avait pas eu vent du retour de votre amie. Cette soirée promettait de grandes choses. « Salut toi. » Dis-tu avant de prendre Noa dans tes bras. « Nous on s’est déjà vu. » Dis-tu avec un sourire en coin à l’attention de Camille avec qui tu travaillais. « Loan. » Te contentas-tu de dire. Oui, tu l’avais revue mais tu n’étais pas capable de lui pardonner. Pas encore, pas aussi facilement et certainement pas alors que tu sentais que ce qu’elle t’avait dit n’était une infime partie de la vérité. « J’ai réussi à trouver du pain et du fromage. Franchement, t’aurais pas pu laisser ça à Camille ? C’est lui qui connaît les meilleures épiceries ! Moi je sais faire que des cookies ! » Tu en avais amené d’ailleurs, tu les avais faits avec Abel qui en avait plus mis partout qu’autre chose mais bon, il a au moins essayé.

Ils allaient débarquer tour à tour. Je me demandais qui allait arriver en premier et surtout comment ils allaient réagir. J’avais cette sensation que ça allait être difficile dans un premier temps mais que les tensions allaient s’apaiser doucement. Et j’espérais sincèrement qu’à la fin de cette soirée, tout le monde aurait le cœur moins lourd et tout pourrait reprendre comme avant. Mais, c’était dans un autre monde. Il fallait que j’arrête de rêver comme ça sans cesse, j’avais tendance à toujours être confrontée à une réalité bien différente. C’était pas forcément agréable. Après quelques minutes, c’est Camille qui montra son nez en premier. Bonne ou mauvaise nouvelle, je l’ignorai mais à en voir sa tête quand il comprit qui il avait devant lui, ca ne semblait pas être une bonne surprise pour lui. Il était aussi suivi de près par Arthur, plusieurs mètres derrière lui. Au moins, ils étaient ponctuels. Ce serait peut-être la seule bonne chose ce soir ? Loan les avait aussi remarqué. « Tu n’es pas sérieuse là ?! » Je souris, me rendant compte que ça risquait d’être vraiment compliqué. « C’était l’occasion ou jamais Loan ! » Je fis mine de rien quand Camille arriva à notre niveau. « Qu'est-ce qu'elle fait ici ? » Ah eh bien… génial. Je le regardais avec un air qui le suppliait de ne pas faire de scène. « Surprise ! » Je me redresse pour l’embrasser quand Arthur débarque à son tour. J’essaie de déchiffrer ses réactions, ça aussi, c’était compliqué. Je l’embrasse à son tour. « Loan. » C’était tendu. Mais aller, respire Noa, respire, ca finir par aller mieux. « J’ai réussi à trouver du pain et du fromage. Franchement, t’aurais pas pu laisser ça à Camille ? C’est lui qui connaît les meilleures épiceries ! Moi je sais faire que des cookies ! » « Camille s’est occupé du vin, c’est déjà pas mal ! Au moins, on est sur de bien boire ce soir ! » « De notre côté, on a apporté quelques salades et un peu de charcuterie… On ne devrait pas mourir de faim. » « Et on devrait pas manger trop mal ! » Je laisse Camille s’installer à côté de moi, avec son air agacé. Je le bouscule et fait une petite moue pour qu’il se détende un peu. « J’ai sincèrement envie qu’on passe une bonne soirée tous ensemble ! et j’étais certaine que se retrouver ici serait une bonne idée, ne me le faites pas regretter ! Ce soir, c’est notre soir ! S’il vous plait ! » Noa médiatrice bonjour ! Je ce petit discours, ouvrant les hostilités était censé apaiser tout le monde. Je verrai bien si ça fait son effet. « Bon, ce vin, il est où ? » quoi de mieux que de la bouffe et de l’alcool pour rapprocher les cœurs ? Je sors les verres et les pose sur la couverture qui nous servait de nappe.

Camille n'en revenait pas que Noa avait ramené Loan sans rien dire à personne. Et il n'en revenait pas que Loan débarque de nouveau dans leur vie comme si de rien n'était. C'était trop pour lui, il ne pouvait pas accepter ça, ni même faire comme si de rien n'était. Elle était partie, elle l'avait laissé, abandonné. Elle les avait laissé. Camille, c'est quelqu'un de rancunier et qui ne pardonne pas si facilement. Et Loan n'échappera pas à la règle même s'il l'adore, même s'il tient tout autant à elle qu'avant. Elle a l'air d'aller bien et ça le rassure de le constater. Mais qui sait, peut-être qu'à l'intérieur, c'est différent de ce qu'elle peut montrer. Il remarque que Noa le supplie de ne pas faire de scène devant tout le monde. Il respecte le souhait de la jeune femme et ne dit plus rien. Surprise ! Il l'embrasse à son tour Noa et fait un effort pour dire bonjour à Loan aussi. Par simple politesse. Arthur arrive à son tour mais ne semble pas surpris par la présence de leur (ancienne ?) amie. Est-il le seul à l'être ? Est-il le seul à n'être au courant de rien ou à la dernière minute ? Il semblerait que oui. Je t'aurais donné les adresses si tu m'avais demandé. Je ne suis pas radin à ce point. Il lâche un petit rire, non ce n'est pas le genre de personne radine. Loin de là même. Il écoute la conversation qui se passe autour de lui. Vin, pain, fromage, charcuterie, salade. Ils ne risquent pas de mourir de faim et de soif. Camille aurait pu s'occuper de tout parce qu'après tout, c'est la France qui est à l'honneur ce soir et qu'il connaît très bien les spécialités de son pays. Il aurait pu leur faire goûter tout un tas de choses qu'ils n'ont encore jamais goûté. Il connaît les bonnes adresses australiennes des magasins français. Le presque trentenaire s'installe à même le sol, près de Noa qui leur dit qu'elle a envie qu'ils passent une bonne soirée tous ensemble, comme au bon vieux temps. Et rien parce que c'est elle, il veut bien faire un effort et enterrer sa rancune pour la soirée. Ce n'est pas pour autant qu'il compte rire aux éclats avec celle qu'il considérait comme sa sœur. De toute façon, il sait qu'il va devoir avoir une discussion avec elle un jour ou l'autre. Il a trop de questions sur le bout de la langue, il a trop besoin de comprendre. Ce soir, c'est notre soir. Qu'il dit pour que Noa voit qu'il a compris la leçon. bon garçon. Et elle demande où est passé le vin. Et sans plus attendre, il sort deux bouteilles du sac qu'il a ramené et les pose au milieu du cercle qui s'est formé. Il jugeait qu'une n'était pas suffisant, il a bien eu raison au final. J'ai pris les deux meilleurs vins du magasin, ils sont délicieux, vous allez voir ! Camille n'était pas un expert en vin, il en buvait à table de temps en temps. Surtout avec sa mère à vrai dire. Il s'y connaissait un peu quand même. Il ouvre l'une des bouteilles. Je sers tout le monde ? Il regarde chacun à tour de rôle pour connaître leur réponse avant de les servir.

Et bien … Voilà une soirée qui s’annonçait des plus agréables et détendues, merci Noa … La jeune femme n’avait pas toujours les meilleures idées du monde même si elle pensait bien faire. Tu plaignais très sérieusement les gens dont elle s’occupait à son travail parce que si elle faisait autant d’efforts pour eux qu’elle en faisait pour essayer de noyer le poisson ce soir, ça devait être quelque chose … Mais tu préférais ne pas y penser. Recroiser Loan avait été une épreuve et tu avais été ravi de ne pas la recroiser ensuite. Tu avais besoin de temps pour assimiler ce qui avait été dit et surtout pour te faire à l’idée que malgré le retour de Loan, les réponses quant à son départ allaient être bien minces. Du moins les véritables raisons bien entendu. Parce qu’elle n’avait pas eu de raisons de partir. Son fils était à Brisbane, vous étiez tous à Brisbane sans aucune envie de quitter cet endroit alors pourquoi était-elle réellement partie ? Vous dire qu’elle avait besoin de se retrouver seule, faire le point c’était bien beau tout ça mais clairement pas suffisant à tes yeux. Tu n’avais pas envie d’accepter de fausses excuses, pas quand elle connaissait parfaitement bien ton histoire avec l’abandon, des abandons qui ne cessaient de se succéder dans ta vie et qui se transformaient désormais en come-back de la plupart des protagonistes. Oui, la vie est bizarrement faite non ? Tu n’es pas surpris de voir Camille étonné de la présence de Loan. Tu l’aurais prévenu mais tu ne pensais pas que Noa irait jusque là. Pour détendre l’atmosphère tu râles parce qu’il faut bien dire quelque chose. Manger français est le dernier de tes soucis alors contrairement à Camille tu ne connaissais pas les bonnes adresses. Tu avais été demander à ton voisin que tu entendais parler français de temps en temps. Comme Camille te le fit remarquer, tu aurais pu le contacter mais tu n’avais pas envie d’être celui qui lui apprendrait ce retour de Loan et si tu l’avais eu au téléphone tu n’aurais pas résisté. « Non je pense que ça devrait aller. » Dis-tu en réponse de Loan et de Noa. Oui, vous alliez bien manger et bien boire aussi vu que Camille était en charge d’amener le vin et en fin connaisseur de crus français, tu ne doutais pas qu’il ait pris les meilleurs. Tu ne pouvais pas assurer que ce soir était votre soir car même si Noa essayait de jouer à l’animatrice voulait empêcher toute dispute entre ses campeurs, les tensions étaient bien là, palpables dans l’air. Seule Noa semblait avoir accepté le retour de Loan sans se poser trop de questions. Tu tendis ton verre à Camille pour qu’il le remplisse de vin, tu allais en avoir terriblement besoin. « Merci. » Tous les verres remplis, tu savais qu’il était l’heure du toast. Mais à quoi deviez-vous toaster ? Au retour de Loan ? Non, peut-être pas … « Et bien à cette soirée. La nôtre apparemment. » Dis-tu en levant ton verre. Tu n’étais pas convaincu du concept de ton côté. Mais bon, pourquoi pas. Alors que tout le monde avait bu une petite gorgée, tu décidais de demander : « Quoi de neuf ? » Après tout, question banale qui ne devait pas soulever les tensions si ? Oui, faire comme si tout allait bien était le mot d’ordre ce soir apparemment. Mais combien de temps alliez-vous tenir ?

Okay, c’était la pire idée du monde que de penser pouvoir réunir mes amis en ce jour de fête. Moi qui pensais que marquer une tradition était un bon moyen pour que chacun passe l’éponge, c’était trop demandé. Même si, chacun limitait les dégats, nous étions témoin d’une grande scène de mascarade ! et avant de vouloir recoller les morceaux, peut être fallait-il simplement trouver les pièces manquantes. Et ca aurait du être l’étape qui précédait celle-ci. Si Camille et Arthur ne comprenaient toujours pas ce qu’il se passait, s’ils avaient encore des questions en suspens, il n’était pas possible que tout se passe pour le mieux. Mais j’avais espoir, ca finirait par arriver. Seulement, pour ce soir, il fallait lâcher l’affaire. J’étais à présent assez mal à l’aise et je m’en voulais même d’avoir mis Loan dans cette situation plus que délicate. Même si, je savais bien que pour Arthur, par exemple, elle n’était pas la plus à plaindre dans cette histoire. Mais là, elle était seule contre tous.
Alors que Camille sert le vin, Loan annonce qu’elle était devenue ma colocataire, pour mon plus grand bonheur. En effet, je lui avais fait cette proposition alors qu’une nana qui devait venir visiter l’appartement pour louer une chambre venait de me planter. J’en avais assez de vivre seule et le retour de Loan tombait à pic. Mais, elle ne s’arrêta pas ici et poursuivi. « Vous savez quoi ? Je vais vous épargné toute cette mascarade et vous laisser profiter tranquillement de la soirée. C’est stupide de faire comme si de rien n’était et je ne suis pas certaine que le moment se prête réellement aux explications. Camille, je suis désolée de ne pas encore avoir pris le temps de te contacter depuis que je suis de retour en ville, tu n’aurais pas dû l’apprendre comme ça. » et je pris également cette remarque pour moi. Elle a raison, je n’avais pas à lui imposer ces retrouvailles, en quelques sortes, j’avais l’impression de lui avoir volé la chance d’annoncer elle-même son retour en ville. « On se retrouve à l’appartement tout à l’heure. » je n’allais pas la retenir, j’admettais moi-même avoir été bien naïve et maladroite dans ma démarche. Loan s’en va, nous laissant tous les trois avec nos verres de vins et autres produits français… « Merde ! » je regarde tour à tour Arthur et Camille. « Bon, j’suis désolée, et sans commentaire, j’me sens assez conne ! »