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 what a wonderful surprise - hassan

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Message(#)what a wonderful surprise - hassan EmptyMar 12 Sep 2017 - 20:04

mia & hassan

Ce soir, tu avais décidé de te faire plaisir et de t’offrir une petite soirée cinéma. Tu avais téléchargé une application sur ton portable te tenant au courant des actualités dans les cinémas de Brisbane des avant-premières en vues aux petits films indépendants. Et tu essayer de saisir toutes les opportunités possibles pour te rendre au cinéma même si des fois, ton emploi du temps ne te le permettait pas. Alors quand tu étais sortie de ton rendez-vous avec ton psychiatre et que tu avais reçu une alerte pour la rediffusion du vieux film italien La vie est belle, tu n’avais pas décidé une seconde à réserver ta soirée. Ce n’était certainement pas le film qui te remontera le moral mais c’est un chef d’œuvre du cinéma que tu n’as jamais eu la chance de voir sur grand écran. Tu comptes donc ne pas le louper cette fois. Tu avais quelques heures à tuer avant le film alors tu en profitais pour te promener dans le parc à quelques mètres de l’hôpital. Perdue au milieu des arbres, tu lis tes textos alors que certains camarades te demandent si tu as terminé le devoir à rendre demain. Quel devoir ? La seule chose sur laquelle tu as travaillée ces derniers temps c’est le petit bout de script que tu as trouvé pour passer une audition pour une série télévisée. Le casting est dans quelques jours et il n’y a que sur cela que tu puisses travailler. Le reste pourra bien attendre non ? Tu es bien consciente d’être une des pires élèves de ta promotion ce qui exaspère tes professeurs mais tu ne viens pas à leurs cours pour leur faire plaisir vu que tu en loupes la moitié. Si tu es à l’université c’est pour faire plaisir à tes parents, leur donner ce sentiment de sécurité qui te semble bien dérisoire. Tu deviendras actrice, tu en es intimement persuadée et rien ni personne ne pourra te faire changer d’avis. L’heure du film approche alors tu prends le bus qui te laisse à quelques mètres du cinéma. Il faut que tu manges quelque chose, tu le sais, c’est l’heure. Pourtant tu n’as pas faim mais tu dois te forcer, c’est la règle. Tu t’arrêtes donc dans un petit restaurant où tu attrapes une salade dans la vitrine que tu grignotes plus que tu ne manges mais tu finis par en avoir mangé la plus grande partie ce qui pour toi est déjà un exploit. Une fois à l’intérieur du cinéma, tu payes ta place avant de passer devant le stand des sucreries en baissant la tête. Tu n’es pas encore prête à retoucher à tout cela, pas dans ce contexte car la voix de Janice raisonne encore dans ton esprit. Le cœur battant à ce souvenir, tu prends place dans le cinéma veillant à n’être à côté de personne et tu te calmes tranquillement. Le film commence et tu te retrouves plongé dans cet univers qui te fait oublier tout le reste quelques instants. C’est aussi une raison pour laquelle tu aimes autant le cinéma, il te permet de t’envoler, de laisser cette réalité derrière toi de manière éphémère mais suffisante.

Quand tu sors de la salle, tu as séché tes larmes. Tu savais que ce serait inévitable de toute manière. Pour toi, c’est le genre de film qui te rappelle que peu importe ce que tu vis, il y a eu pire que ça et il faut toujours savoir trouver le bon côté des choses. D’ailleurs, alors que tu lèves les yeux en sortant des toilettes, ton regard se pose sur Monsieur Jaafari, Hassan de son prénom. Un sourire en coin se dessine immédiatement sur ton visage. C’est la première fois que tu le croises en dehors de l’université et tu as toujours pensé que si tu le croisais un jour ce serait avec ton frère. Mais tu n’allais pas te plaindre de cette opportunité qui s’offrait à toi surtout qu’il avait l’air de sortit de la salle que tu venais de quitter quelques minutes plus tôt. Peut-être que la prochaine fois, regarder autour de toi sera une bonne idée. Incapable de résister à la tentation, tu t’approches du beau brun avant de lui dire : « Bonsoir Monsieur Jaafari. » Jouer la séductrice est ton nouveau rôle, celui qui te protège et qui te permet d’enfermer tes démons aux yeux des autres. Et puis occasionnellement de passer de bons moments en compagnie de ces messieurs … « Vous êtes allé vois La vie est belle ? Si j’avais su je serai venu vous tenir compagnie. » Sous-entendu qui n’en était plus vraiment un. Tu attendais de voir sa réaction et tu te doutes déjà que comme à son habitude il sera gêné et cela t’amuse beaucoup.
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Message(#)what a wonderful surprise - hassan EmptyMar 19 Sep 2017 - 14:01

Il y en avait qui n’auraient pas l’idée de mettre les pieds dans un cinéma s’ils n’étaient pas dans le mood. S’ils n’avaient pas la tête à ça. Pour Hassan c’était un peu tout le contraire, le cinéma était son refuge de prédilection et particulièrement lorsqu’il n’avait pas la tête à ça, lorsqu’il n’avait la tête à rien. Les coins de sa carte d’abonnement étaient usés et la fin de son nom de famille un peu abîmée, c’était à ce point-là qu’il l’utilisait, et ce cinéma il le connaissait dans les moindres recoins, du siège qui grinçait beaucoup trop à droite sur la septième rangée à l’ouvreur du lundi, mercredi, jeudi, samedi et dimanche qui l’appelait par son prénom – et inversement – et avec qui il grillait désormais parfois une cigarette lorsqu’il sortait de la dernière séance avant la fermeture. Il était là ce soir-là, il lui avait offert un sourire auquel Hassan avait répondu en se faisant violence, et souhaité une bonne séance sans doute en s’imaginer discuter un peu avec lui à la fin du film, mais la vérité c’est que le brun n’était pas certain qu’il en aurait envie … Peut-être le film lui changerait-il les idées, il espérait. Il en doutait. Il était supposé avoir l’habitude désormais, il fréquentait le service pédiatrique de l’hôpital depuis suffisamment longtemps comme bénévole et avait lui-même été confronté de suffisamment près à la maladie pour savoir qu’elle était parfois inéluctable et souvent – presque tout le temps – injuste … Mais on ne s’habituait probablement pas, tout simplement. Et Hassan avait quitté l’hôpital avec le cœur lourd ce mercredi en fin d’après-midi, refermant avec infinie précaution la porte de la chambre 214 où seul le bruit du respirateur artificiel auquel était désormais relié Noah troublait le silence de la pièce. Ginny y demeurait immobile, silencieuse, le gobelet de café refroidissant à côté d’elle ; Elle attendait. Une solution, un miracle, quelque chose, n’importe quoi. Elle n’avait pas bougé d’un cil lorsqu’Hassan avait fait son brin de lecture, imperturbable lui aussi parce qu’il savait par expérience que si l’on n’entendait pas tout l’esprit comateux avait malgré tout conscience de temps à autre de ce qui l’entourait : les bruits, les voix, les présences alentours. Alors il lisait comme il l’aurait fait un autre vendredi, où grands ouverts les yeux du petit garçon auraient attendu la fin du chapitre avec curiosité et impatience.

La séance de cinéma supposée lui changer les idées était donc particulièrement la bienvenue, et la rétrospective au cinéma italien organisée toutes les quinzaines était un rendez-vous auquel Hassan essayait de se tenir. Son ticket soigneusement rangé dans son portefeuille – il les gardait tous dans une boite, chez lui – il avait choisi une place et coupé la sonnerie de son téléphone pour ne pas déranger et être dérangé. La vita è bella défilait sur l’écran, serrant le cœur ou provoquant parfois un sourire, à son tour chassé par la boule qui se formait dans la gorge. Profitant sans se presser de la musique égrainant le générique de fin, le brun avait quitté la salle sans trop savoir s’il se sentait mieux ou moins bien qu’avant la séance. Le rideau de fer du comptoir de friandises était baissé et les lumières au fond du hall étaient éteints, et si Luke n’était là pas c’était probablement qu’il faisait son dernier tour des locaux avant la fermeture ; Hésitant un court instant Hassan avait décidé de l’attendre, malgré tout. Il n’était pas contre une cigarette avant de récupérer sa moto pour rentrer. En lieu et place du jeune homme pourtant, c’était une voix féminine qui avait fait se retourner le brun « Bonsoir Monsieur Jaafari. » La jeune sœur de Priam – et l’une de ses élèves, accessoirement – glissait sa démarche de chat jusqu’à lui, l’habituel sourire qu’elle lui réservait et dont il ne savait pas quoi faire ou penser étirant le coin de ses lèvres. « Vous êtes allé voir La vie est belle ? Si j’avais su je serais venue vous tenir compagnie. » En d’autres circonstances il y avait probablement un moment déjà qu’Hassan lui aurait suggéré d’abandonner le Monsieur et le vouvoiement, en dehors de la classe – toujours compte tenu de son lien de parenté avec Priam – mais quelque part le professeur sentait bien qu’il n’était pas dans son intérêt d’autoriser toute familiarité non-obligatoire avec la jeune femme. Parfois on donnait le petit doigt et on tentait de vous prendre le bras tout entier. « Je ne doute pas que voir vos professeurs pendant les heures de cours vous suffise largement. » s’était-il néanmoins permis de faire remarquer en arborant un vague sourire. Mia n’était pas la plus attentive mais elle était assurément comme la plupart des autres élèves – elle peinait à réaliser que les professeurs avaient une vie en dehors de l’université. Hassan ne blâmait pas, il avait été élève lui aussi, avant de passer de l’autre côté de la barrière. « J’ai ouïe dire que votre examen d’économie des médias était demain après-midi, j’en conclus que vous êtes fin prête ? » Déformation professionnelle. Mais elle devait l’être, en théorie, si elle décidait de passer sa soirée dans une salle de cinéma plutôt que dans des révisions de dernière minute.
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Message(#)what a wonderful surprise - hassan EmptyVen 29 Sep 2017 - 8:59

mia & hassan

Quand tu étais arrivée à Brisbane en avril, tu avais débarqué en pleine année universitaire. Brisbane est une grande ville avec beaucoup d’étudiants certes mais dans une filière comme le journalisme et en fin d’études, les têtes se faisaient plus éparses et surtout on savait qui était dans sa filière. Ton entrée à l’université n’était donc pas passé inaperçu dans les différents modules que tu avais choisis. Même si Hassan Jaafari aura du mal à le croire, tu ne t’es pas inscrite à son cours pour le tourmenter. Non, tu avais choisi tes cours bien avant de déménager, bien avant de savoir que ce Hassan n’était autre que le Hassan dont Priam te parlait de temps en temps. Ca tu l’avais découvert en passant la porte de son cours la première fois que tu avais daigné t’y rendre. Et tu ne le regrettais pas une seconde car tourmenter ton professeur était bien plus intéressant que de suivre tous ces cours dont tu ne feras rien, tu en es persuadée. C’est d’ailleurs un miracle que tu n’aies redoublé qu’une fois au cours de tes années universitaires. D’après tes parents c’était le signe d’une grande intelligence que tu étais en train de gâcher. Mais comme d’habitude, tu n’étais pas d’accord avec eux. C’était récurrent depuis que tu étais entrée au collège, tu t’étais faite à l’idée que jamais vous n’alliez pouvoir vous entendre. Ils te laissaient aller passer des castings toutefois du moment que tu continuais tes études. Par contre, niveau élève modèle, on repassera. Heureusement qu’à l’université ils ont laissé tomber les réunions avec les parents sinon les tiens tomberaient de bien haut. Enfin, tu n’étais pas une élève horrible, juste un peu trop absente en réalité. Mais tu as choisi le journalisme par défaut, parce qu’il fallait choisir quelque chose. Tu ne te vois pas te lancer dans ce milieu de toute manière. A part pour de la mode mais vu ce qu’on te demande d’écrire en cours, tu n’es pas certaine que cela te soit d’une grande utilité.

En allant voir ce film après ton rendez-vous chez ton psychiatre, tu voulais te vider la tête et surtout ne pas penser à tout ce qu’il t’avait dit, à toutes les petites missions qu’il te demandait de faire. Quitter le psychiatre qui te suivait depuis ton entrée dans la clinique n’avait pas été simple lorsque tu avais déménagé à Brisbane. Tu avais appris à li faire confiance et il te connaissait bien. Il t’avait vu au plus bas, il ne pouvait plus te juger. C’était remplie d’appréhension que tu avais été voir son collègue mais finalement les choses s’étaient aussi très bien passées. Pas d’un coup bien entendu mais tu commençais à te sentir à l’aise avec ce psychiatre et c’était le plus important. La vie est belle est loin d’être un film qui allait te redonner le sourire. Tu le savais mais il était tellement magnifique qu’en recevant l’alerte sur ton téléphone, tu n’avais pas pu t’en empêcher. C’est donc sans surprise que les larmes avaient coulées durant la projection t’obligeant à faire un petit tour aux toilettes à ta sortie de la salle pour arranger tout ça. Et quand tu étais sortie, tu ne t’attendais pas à tomber sur ton professeur préféré. A vraie dire, tu aurais peut-être dû t’y attendre car tu ne connaissais pas grand chose à cet homme finalement. Mais il semblait que vous ayez les mêmes goûts cinématographiques pour le coup ce qui fit apparaître un sourire en coin sur tes lèvres. Ne pas l’aborder n’avait jamais été une option alors tu n’hésites pas à lui faire connaître ta présence et lui aussi semble surpris de te voir : « Je ne doute pas que voir vos professeurs pendant les heures de cours vous suffise largement. » Certes, ce n’est pas totalement faux. Voir certains professeurs même rien que pendant leurs heures de cours était pour toi un vrai supplice donc tu ne vas pas le contredire complètement sur ce point mais Hassan ou plutôt Monsieur Jaafari faisait parti des exceptions. Le convaincre de te voir en dehors des heures de cours (et en dehors de l’appartement de ton frère dans lequel vous vous croisiez des fois) était devenu ta mission principale. Et pour y arriver tu avais envie de jouer à la séductrice. Rôle que tu avais enfilé comme un gant depuis ton arrivée à Brisbane. « J’avoue ne pas prendre la peine d’aller voir certains même pendant mes heures de cours. » Dis-tu avec un petit sourire en coin sur les lèvres. Ton professeur devait savoir à quel point tu étais peu assidue. « Par contre il y en a d’autres que j’aimerais beaucoup voir en dehors de mes heures de cours. » Dis-tu en jouant légèrement avec tes cheveux. Tu lui proposerais presque d’aller boire un verre mais pas tout de suite, pas de but en blanc, il dira non comme à son habitude pour des raisons rationnelles dans son esprit certainement mais face auxquelles tu lèveras certainement les yeux au ciel. « J’ai ouïe dire que votre examen d’économie des médias était demain après-midi, j’en conclus que vous êtes fin prête ? » Un examen ? Quel examen ? Tu as un examen demain ? Fuck, tu détestes l’université … Bon, il te l’apprend un peu mais normalement tu notes au moins les examens dans ton agenda, tu as dû oublier. Tu iras soudoyer un camarade de classe avec tes beaux yeux pour lui piquer ses notes demain ou plus tard dans la soirée. Mais tu ne laissais pas paraître ta surprise face à Hassan. Ton but était d’avoir la moyenne pour ne pas être recalée, le reste n’avait pas d’importance. « Comme vous l’avez dit l’examen est demain après-midi. Cela me laisse largement le temps de finir ma préparation. » Lui dis-tu avec un petit sourire. Tu étais le cauchemar de tous les professeurs. Absente, qui révise au dernier moment pour avoir la moyenne, une horreur aux yeux de ton interlocuteur certainement mais tu n’étais pas à l’université parce que tu en avais envie. « Mais assez parler de l’université. Nous y passons déjà bien assez de temps. » Dis-tu en haussant les épaules. « Je suis intriguée de connaître votre avis sur le film. Qu’est-ce qui vous a poussé à venir voir ce petit bijou du cinéma ? » Lui demandas-tu. Et puis tu ajoutais : « On peut toujours en parler autour d’un verre. » Tu actionnais ton plus beau sourire charmeur. C’était plus fort que toi pour le coup.
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Message(#)what a wonderful surprise - hassan EmptySam 30 Sep 2017 - 21:03

Il avait le cœur lourd et le film n’en était pas la seule raison, mais malgré tout d’avoir pu plonger son esprit dans quelque chose d’autre que son propre quotidien l’espace de deux petites heures lui avait été bénéfique. Parait que c’était une fuite en avant, de se plonger dans d’autres péripéties que les siennes pour ne pas y penser … Le pessimiste dirait que c’était une fuite, l’optimiste dirait qu’au moins c’était vers l’avant. Bref. Dans un cas comme dans l’autre c’était de toute manière mieux que la perspective d’une soirée à ruminer tout seul sur le canapé du salon – et ça lui manquait un peu au fond, la perspective de quelqu’un avec qui discuter en fin de journée, même de tout et de rien, parce que ce n’était pas tant la discussion en elle-même que le plaisir de la compagnie qui guérissait généralement son vague à l’âme. Y’avait bien Matteo au fond, il était là c’était toujours plaisant de ne plus avoir cette maison vide de toute autre présence que la sienne, mais Matteo n’était pas un grand bavard et le brun et lui avaient cet accord tacite visant à se laisser autant d'espace que possible pour gérer chacun à leur manière la situation qui était la leur. Et puis elles étaient autres, les personnes avec qui Hassan pouvait parler de tout et rien pendant des heures … et s’apparentaient de plus en plus souvent à un mirage. Alors le cinéma, voilà, c’était pas si mal et ça ne le décevait – presque – jamais, un film avait toujours quelque chose à raconter et n’attendait plus que vos yeux et vos oreilles pour l’écouter. Et si Hassan se sentait plus l’âme d’une oreille attentive que de quelqu’un qui avait quelque chose à raconter il avait malgré tout fait contre mauvaise fortune bon cœur en décidant d'attendre que Luke ait fini son tour du propriétaire pour griller une cigarette en l’écoutant parler de ses deux filles, adolescentes et jamais en panne d’inspiration lorsqu’il s’agissait de tester les limites parentales.

Et elle ressemblait bien plus aux filles hypothétiques de Luke qu’au gaillard lui-même, la silhouette féminine venue interrompre le fil des ses pensées avec une satisfaction à peine dissimulée. C’était pas le rêve pour un étudiant pourtant, croiser un professeur en dehors du cadre strictement scolaire. « J’avoue ne pas prendre la peine d’aller voir certains même pendant mes heures de cours. » avait à cela minaudé la jeune femme pour seule réponse, pas le moins du monde gênée par l’idée de vanter son absentéisme récurrent au nez et à la barbe de l’un de ses professeurs. « Par contre il y en a d’autres que j’aimerais beaucoup voir en dehors de mes heures de cours. » Bien sûr. Et de jouer avec une mèche de cheveux en papillonnant des yeux avec lucidité … Parfois il se demandait si ce genre de manière de faire fonctionnait lorsqu’il avait cet âge. Foutaises, bien sûr qu’elles fonctionnaient, dans certaines circonstances. Absolument plus réunies désormais, fallait-il le préciser. « Je vais faire comme si je n’avais rien entendu. » s’était-il de son côté contenté de faire remarquer, sourire calme et ton allant de paire pour accompagner la réflexion malgré tout empreinte d’un certain sérieux. Elle n’était ni assidue ni réellement impliquée, Mia, parfois Hassan se demandait si Priam le savait et si lui en parler faisait réellement partie de son rôle … Mais probablement pas. S'il voulait qu’elle le considère comme un professeur et rien d’autre, fallait qu’il la considère comme une élève et rien d’autre, pas comme la petite sœur de son pote. C’était pas Priam, la carte à sortir pour lui mettre le nez dans les bouquins « Comme vous l’avez dit l’examen est demain après-midi. Cela me laisse largement le temps de finir ma préparation. » Assurait-elle pourtant encore avec aplomb, et l’apparente certitude que cela lui sauverait éternellement la mise. « Vous m’en direz tant. » Y ajoutant un sourire raisonnablement narquois, Hassan avait encore l’espoir de provoquer chez elle un semblant de regret, de remise en question, de quelque chose. Peine perdue, à en juger par le seul sourire rempli de certitudes qui lui avait répondu.

Luke n’était pas revenu, on n’entendait même pas le bruit de ses pas dans le bâtiment quasi-désert, et pour dieu sait quelle raison Hassan se surprenait à espérer qu’il se pointe au plus vite pour se sortir de ce qui glissait peu à peu vers une situation embarrassante. Et visiblement d’humeur bavarde la jeune femme n’en était pas restée là et avait repris « Mais assez parlé de l’université. Nous y passons déjà bien assez de temps. » Pas autant qu’elle le devrait, en ce qui la concernait. « Je suis intriguée de connaître votre avis sur le film. Qu’est-ce qui vous a poussé à venir voir ce petit bijou du cinéma ? » Dodelinant légèrement la tête, Hassan s’était armé d’assez peu de subtilité au moment de répondre d’un ton entendu « Je l’avais déjà vu au cinéma à sa sortie initiale. Mais vous étiez probablement trop jeune à l’époque. » N’est-ce pas. C’était tout à l’honneur de la jeune femme cela dit, de s’intéresser à un autre cinéma que celui en vogue chez les gens de son âge. Un constat dont il avait brièvement envisagé de faire part avant qu’elle ne lui coupe l’herbe sous le pied en proposant « On peut toujours en parler autour d’un verre. » et ne plonge définitivement la situation dans le malaise qui la guettait jusqu’à présent. « Vous pensez que c’est bien raisonnable ? » Question totalement rhétorique de sa part, bien entendu. Néanmoins l’hésitation d’Hassan était piquée, non pas par l’envie de prendre un verre mais plutôt par l’envie – utopique, sans doute – de comprendre un peu mieux ce qui poussait la jeune femme à négliger autant ses études et de peut-être parvenir à lui faire revoir sa position. « Si je dis oui pour un verre – et un seul – vous me promettez de jeter un œil à vos cours avant de vous pointer à votre examen demain ? » Une partie de lui était d’ores et déjà en train de regretter cette proposition. La plus saine d'esprit, probablement.
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Message(#)what a wonderful surprise - hassan EmptyDim 8 Oct 2017 - 22:36

mia & hassan

Le peu d’engouement que tu avais pour tes études n’était un secret pour personne. Du moins, ce n’était pas quelque chose que tu cachais. Vu que tu étais à Brisbane depuis six mois et que Priam avait été présente de loin dans ta vie avant cela, tu ne savais pas s’il était au courant du peu de crédit que tu accordais à ces études de journalisme. Mais tu avais passé un deal avec tes parents et tu allais donc terminer ton année avant de dire au revoir à l’université un diplôme décroché de justesse en poche. Tu savais que ce n’était pas ce pour quoi les gens allaient à l’université mais tu devais bien cela à tes parents après tout ce qu’ils avaient fait pour toi ces dernières années. Vous n’en aviez jamais parlé mais tu étais particulièrement reconnaissante que ta mère soit assez attentive à ta vie pour mettre un stop à ton autodestruction. Si tu allais mieux aujourd’hui c’était en grande partie grâce à elle. Et elle avait accepté de ne rien dire à Priam ce qui était inespéré mais ce sur quoi tu avais insisté alors tu pouvais bien leur faire le plaisir de terminer ton année avec succès. Tu t’étais toujours demandée pourquoi c’était si important d’avoir un diplôme. Tu préfèrerais ne pas perdre de temps, passer le plus de castings possibles surtout que journaliste n’était peut-être pas le plan B que tu choisirais. Enfin ça tu n’y avais jamais pensé bien trop persuadée que ton plan A finirait par fonctionner. Tu avais su garder cet optimiste sur la vie que certaine appellent naïveté. Tu ne pouvais pas nier ne pas être très impliquée dans tes études universitaires par contre tu n’étais pas bête. Tu comprenais sans mal les sous-entendus que ton professeur essayait de te faire passer. Tu les avais déjà entendus, tu avais déjà eu des professeurs qui voulaient te « sauver ». C’était beau, cela te touchait mais ce n’était pas conte eux ou leur matière, ce n’était pas ton rêve voilà tout. Mais tu feignais d’ignorer tous ces sous-entendus préférant essayer de tourner la situation en ta faveur. Non, certains professeurs n’avaient pas attirés ton attention mais Hassan était différent. Peut-être parce qu’il était l’ami de ton frère, peut-être pour une toute autre raison sur laquelle tu n’avais pas mis le doigt mais il t’intriguait. Et ton côté séducteur prenait alors toujours le dessus, c’était plus fort que toi. Tu pouvais comprendre que ton professeur soit mal à l’aise mais cela ne t’empêchait pas de continuer, inlassablement malgré les échecs. Comme quoi, tu savais persévérer quand tu le voulais. « Je vais faire comme si je n’avais rien entendu. » Oh ces oreilles prudes, c’était presque mignon. Mais tu n’étais en train de révéler qu’une vérité qu’Hassan connaissait déjà. Malgré tout, tu étais présente à ses cours ce qui était un signe. Tu les passais à l’observer plus qu’à l’écouter mais tu pouvais voir à quel point son sujet le passionnait, à quel point il aimait enseigner. Il paraît qu’il faut avoir une vocation pour l’enseignement, toi tu ne l’auras certainement pas. Du moins, tu ne te vois pas l’avoir. En bon professeur prenant soin de ses élèves, il te rappela que tu avais un examen le lendemain, un examen dont tu apprenais l’existence. Pourtant, tu veillais à les noter, au moins ceux-là. Mais il était hors de question de se démonter pour si peu. « Vous m’en direz tant. » Il ne te croyait certainement pas et pourtant, tu avais survécu à tes années d’étudiante de cette manière. De l’apprentissage par cœur à la dernière minute pour passer l’examen. Tu l’avais toujours un peu juste mais tu l’avais et c’était l’essentiel. Il n’y avait que dans les travaux de groupe que tu t’investissais un peu ne voulant pas pénaliser des personnes pour qui c’est un rêve de se lancer dans ce métier. Tu ne sais que trop ce que c’est que d’être freinée.

Le sujet de l’université étant un sujet savonneux, tu décidais de changer subitement le sujet. Cela ne sert à rien de continuer car ton professeur voudra te convaincre d’aller réviser ce qui était bien la dernière chose que tu avais envie de faire. Alors tu préférais demander son avis sur le film. « Je l’avais déjà vu au cinéma à sa sortie initiale. Mais vous étiez probablement trop jeune à l’époque. » Un petit sourire en coin apparut sur tes lèvres. S’il pensait te faire fuir en te faisant une petite réflexion sur ton âge, ce n’était même pas la peine d’essayer. Tu savais très bien que ton professeur était plus âgé que toi et flirter avec lui était peut-être pour beaucoup indécent mais tu t’en moquais. Vous ne faisiez rien de mal n’est-ce pas ? Sa réflexion fit naître en toi pleins de questions cependant car tu ne t’étais jamais demandée comment ce film avait été accueilli à l’époque. « Vous êtes bien conservé pour votre âge. » Décidas-tu de le taquiner un sourire accroché aux lèvres avant d’ajouter : « Le film a été accueilli comment par le public à l’époque ? Mais vous ne m’avez toujours pas donné votre avis. » Lui rappelas-tu simplement avant de lui proposer d’aller en discuter plus longtemps autour d’un verre. Tu avais toujours un peu de mal avec la nourriture mais l’alcool par contre ne te posait aucun souci. « Vous pensez que c’est bien raisonnable ? » Oh raisonnable, voilà un mot que l’on ne t’attribuait pas souvent. « Je n’ai jamais été très raisonnable. » Te contentas-tu de lui répondre alors qu’il semblait pour une fois réellement penser à ta proposition. Cela te surprit parce que tu ne t’y attendais pas. Tu t’étais attendue à un refus comme d’habitude, pas à cela : « Si je dis oui pour un verre – et un seul – vous me promettez de jeter un œil à vos cours avant de vous pointer à votre examen demain ? » C’était trop beau pour être vrai, bien trop beau pour être vrai. Tu avais envie de faire une dance de la joie mais tu te retins. Il était sérieux ? Tu les aurais regardés de toute manière, tu n’étais pas complètement inconsciente. « Marché conclu. » Lui dis-tu en lui tendant la main. Une fois qu’il l’eut serrée, tu ne pus t’empêcher de lui dire : « J’aurais passé la matinée sur mes cours dans tous les cas. Comment pensez-vous que je sois arrivée en dernière année d’études ? » Oui parce que malheureusement tu avais toujours été comme ça. « Mais je vous suis, vous voulez aller où ? Je ne connais pas encore bien Brisbane. » Dis-tu simplement en haussant les épaules.
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Message(#)what a wonderful surprise - hassan EmptyVen 13 Oct 2017 - 18:49

C’était déjà arrivé, qu’une élève un peu trop insistante ignore – consciemment ou non – la limite entre ce qui était convenable et ce qui ne l’était pas vis-à-vis d’Hassan, mais en règle générale il suffisait d’une remarque pour que les choses soient remises à leur place et rentrent dans l’ordre. Le brun ne s’en était jamais formalisé parce que l’attrait de l’interdit était humain, et que lui-même mentirait en affirmant n’avoir jamais eu de béguin pour l’une de ses professeurs durant sa « carrière » d’élève … Mais il fallait que cela ne reste que cela, et moins involontairement qu’elle ne le devrait Mia se permettait réflexions et attitudes qui dépassaient parfois un peu la limite de l’acceptable, la seule réticence d’Hassan à se montrer plus ferme à ce sujet résidant dans le lien de parenté qui unissait la jeune femme à Priam. Au fond il n’avait pas envie de lui créer d’ennuis, pas plus qu’il n’avait envie de s’en créer à lui-même. Loin de s’émouvoir de sa remarque visant à lui faire remarquer la différence de génération qui était la leur, la brune s’était fendue d’un « Vous êtes bien conservé pour votre âge. » provocateur avant de poursuivre comme si de rien n’était et en tentant de le prendre à son propre piège « Le film a été accueilli comment par le public à l’époque ? Mais vous ne m’avez toujours pas donné votre avis. » Tant de questions pour lesquelles Hassan était raisonnablement en droit de douter de l’intérêt que la jeune femme portait véritablement à leurs réponses, et d’ailleurs qu’il se décide finalement à répondre « Le public en général, je ne m’en souviens pas. Et ce n’est pas toujours un bon indicateur sur la qualité d’un film, de toute façon. » ne l’avait pas empêchée de décréter qu’en discuter autour d’un verre serait bien plus propice qu’en prenant racine dans le hall de ce cinéma. Qui par ailleurs était sur le point de fermer. « Je n’ai jamais été très raisonnable. » lui avait-elle d’ailleurs fait remarquer sans vergogne lorsqu’il avait souligné de façon purement rhétorique le fait que ce ne le soit justement pas.

Et le voilà qui cédait pourtant, incapable de résister à l’espoir bourré de naïveté qu’il pourrait remettre dans le droit chemin cet oisillon perdu au milieu d’études dans lesquelles ne lui manquait que l’intérêt pour compléter des capacités déjà présentes. « Marché conclu. » Scellant cet accord dont il se sentait déjà regretter la substance, elle avait tendu une main qu’il avait scruté une seconde ou deux avec l’impression de s’être fait arnaquer. Mais une parole étant une parole, le brun avait finalement consenti à la lui serrer, certain qu’il ne tenait qu’à lui de veiller à ce que la situation ne sorte pas des clous. « J’aurais passé la matinée sur mes cours dans tous les cas. Comment pensez-vous que je sois arrivée en dernière année d’études ? » Si l’arnaque n’était pas totale elle était au moins partielle, mais puisqu’elle posait la question il devait bien avouer que cela restait justement un mystère à ses yeux. « Je ne sais pas trop si cela me fascine ou si cela me désespère, pour tout vous avouer. » Probablement parce qu’en tant que professeur les études était forcément quelque chose qu’il prenait au sérieux, et que les bâcler sans la moindre honte revenait un peu à piétiner son travail et celui de ses collègues. Luke n’était pas revenu, et sans plus aucune excuse pour le retenir le brun avait donc pris la direction de la sortie en compagnie de la jeune femme, faisant du même coup une croix sur la cigarette qu’il aurait pourtant bien grillé sur le bord du trottoir. « Mais je vous suis, vous voulez aller où ? Je ne connais pas encore bien Brisbane. » Évidemment, pourquoi ne parvenait-il même pas à être étonné ? « Vous lancez l’idée mais vous n’avez aucune idée d’où aller ? C’est original. » n’avait-il pas résisté à l’envie de faire remarquer d’un ton narquois, avant d’ajouter « Y’a un bar pas loin, qui devrait amplement faire l’affaire. » Faire l’affaire mais également permettre qu’ils y aillent à pieds … La laisser monter à l’arrière de sa moto aurait clairement été la familiarité de trop à ses yeux.

Menant la marche, les mains enfoncées dans les poches de son blouson, il les avait amenés jusqu’à un bar situé trois ou quatre rues plus loin, souvent bondé les soirs de foot australien et de rugby, mais un peu moins plein le reste des soirs de semaine. Comme le voulait l’usage dans nombre de bars de la région ils avaient attendus près du comptoir pour commander, Hassan optant pour « Un thé à la menthe. » et laissant à Mia le loisir de commander ce que bon lui semblerait avant de remercier le barman. Ce dernier revenu avec leurs boissons respectives, le brun avait réglé la note et fait signe à la jeune femme de passer devant et de leur choisir une table, ce qu’elle avait fait sans se faire prier. Installé, les doigts enroulés autour de sa tasse pour en capter la chaleur, Hassan avait scruté Mia quelque instants, chercher une ressemblance avec Priam pas forcément évidente au premier abord. « Votre frère s’étonne encore que vous n’ayez pas terminé vos études à Sydney, vous savez … Mais je suppose que c’est pour lui, que vous êtes venue ? » Et non pas pour dieu sait quelle option que possédait l’université de Brisbane et que n’aurait pas eu celle de Sydney, bien que ce soit l’argument avancé par le rugbyman lorsqu’il avait parlé à Hassan de l’emménagement prochain de sa sœur en ville. Mais ça ne voulait pas nécessairement dire que Priam lui avait menti, à vrai dire le brun imaginait de plus en plus que ce soit plutôt Mia qui se cachait derrière de fausses excuses. Cela lui semblait surtout surprenant d’avoir besoin d’une excuse pour se rapprocher de son frère, mais enfin, Hassan était bien placé pour savoir que la relation qu’il entretenait avec son propre aîné n’était pas forcément un point de comparaison objectif.
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Message(#)what a wonderful surprise - hassan EmptyVen 20 Oct 2017 - 8:48

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Contrairement à ce que beaucoup pensaient, tu n’étais ni bête, ni inconsciente. Tu savais très bien que faire des avances à son professeur c’est interdit et très mal vu. Bien sûr que tu le savais ! Il ne fallait pas être un génie pour connaître ce genre de règle implicite qui se glissait partout dans votre société. Tu n’avais jamais été quelqu’un qui cherchait à transgresser les règles par principe. Tu les suivais la plupart du temps sans réellement te poser de questions car tu savais au fond que si elles étaient là c’était pour une bonne raison. Mais avec Hassan c’était différent. Il était devenu ce petit bonus à cette année universitaire qui s’étirait en longueur pour ne jamais se terminer. Il ne devait pas comprendre pourquoi tu mettais tant de bonne volonté à tout faire pour louper tes études. Tu avais un rêve certes mais un rêve dont tu ne parlais pas beaucoup. Ce rêve t’avait rapprochée de Janice et cette dernière t’avait amenée au fond du trou. Alors tu préférais aujourd’hui garder ce rêve un peu plus pour toi et te faire des amies qui pensent que tu n’aimes juste pas les études et que tu préfèrerais certainement faire un boulot sans importance. « Le public en général, je ne m’en souviens pas. Et ce n’est pas toujours un bon indicateur sur la qualité d’un film, de toute façon. » Certes, ce n’est peut-être pas un très bon indicateur mais c’est toujours plus agréable quand les gens viennent voir votre film non ? Tu ne t’étais jamais demandée dans quel type de films tu préfèrerais jouer si tu avais le choix. Pour l’instant tu essayais de grappiller des rôles où tu en trouvais. Tu aimes autant le cinéma grand public que le cinéma d’auteur mais tu as très bien compris que l’un et l’autre sont des choix de carrière bien différents. Le plus intéressant serait de mêler les deux mais pour l’instant, tu cherches simplement à décrocher un rôle quelque part. Et c’est ce but que tu poursuis toujours avec plus de fougue. Tu vas mieux désormais, ton anorexie n’est qu’un mauvais souvenir qui te hante certes mais qui ne t’empêche plus de vivre.

Tu ne t’attendais pas à ce que l’homme en face de toi te fasse cette proposition. Un verre contre ton nez dans les bouquins avant ton examen. C’était inespéré comme proposition et il était en train de se faire avoir car tu aurais passé la matinée à réviser dans tous les cas. Tu n’étais pas très impliquée dans tes cours mais tu te débrouillais toujours pour avoir la moyenne à tes examens. Tu savais pertinemment que tes parents seraient sur ton dos éternellement si tu ne leur ramenais pas un diplôme. Ils rêvaient certainement que tu sois major de promo mais c’est un rêve dont ils allaient être privés. « Je ne sais pas trop si cela me fascine ou si cela me désespère, pour tout vous avouer. » Tu hausses les épaules en entendant cette phrase. Tu ne devais pas être la première de ses élèves à faire ce genre de chose, tu ne devais pas être la seule à le faire dans ta promotion. Tu sais que tu devrais être impliquée dans tes études et que cela paraît fou à beaucoup de gens dans ton entourage mais ce n’est tout simplement pas ce que tu veux faire. Et tu as toujours eu du mal à t’investir dans ce que tu ne voulais pas faire. « Je préfère me dire que cela vous fascine. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. Tu savais que tu avais de la chance d’être arrivée là où tu en es aujourd’hui dans ton cursus universitaire avec le peu de travail que tu avais fourni et avec les problèmes que tu avais rencontrés. C’est sans aucune honte que tu demandais à Hassan où vous pouviez aller. Vous étiez dans ton quartier pourtant mais tu ne sortais pas souvent dans ce dernier préférant des endroits plus près de la fac où tes amis habitaient pour la plupart. « Vous lancez l’idée mais vous n’avez aucune idée d’où aller ? C’est original. Y’a un bar pas loin, qui devrait amplement faire l’affaire. » Tu hoches la tête un sourire en coin sur les visage avant de lui dire : « Je vous suis ! »

Le chemin se fit en silence. Tu avais certainement déjà épuisé ton interlocuteur, tu n’avais aucun mal à lui laisser un temps de repos. Tu en profitais pour vérifier ton téléphone et répondre à un ou deux amis avant de le ranger de nouveau pour accorder toute ton attention à Hassan qui avait accepté de boire un verre en ta compagnie. C’était tellement inespéré qu’il méritait au moins toute ton attention. Le bar n’était vraiment pas loin en effet et une fois à l’intérieur, vous alliez au bar pour commander vos boissons. « Un thé à la menthe. » Bon très bien, ce sera soirée sans alcool donc … Tu hésites, tu n’es pas sûre. Tu ne peux pas avaler du Coca, cela te rappelle trop de mauvais souvenirs alors tu demandes : « Une limonade s’il vous plaît. » Tu sais être raisonnable des fois. Ou pas, c’est juste que tu préfères la boisson transparente à celle marron venant des Etats-Unis. Une fois vos boissons en main, vous alliez vous asseoir à une table un peu plus loin. « Votre frère s’étonne encore que vous n’ayez pas terminé vos études à Sydney, vous savez … Mais je suppose que c’est pour lui, que vous êtes venue ? » Ah cela ne t’étonne pas vraiment. Priam doit se poser des questions même s’il ne te les pose jamais. Ton cœur se serre quand tu penses au mensonge que tu lui as fait avaler. Mais tu étais incapable de lui avouer la vérité, de lui dire à quel point tu as été faible. Certainement qu’il aurait été plus logique de terminer ton année à Sydney, surtout quand elle venait de commencer mais tu avais eu terriblement besoin de changer d’air, de quitter cette ville où tu avais peur de la recroiser, ELLE. « C’est effectivement pour retrouver mon frère que j’ai choisi Brisbane. Cela faisait tellement longtemps que Priam et moi n’avions pas vécu dans la même ville, proche l’un de l’autre … Nous avons toujours été assez fusionnels. » Dis-tu en haussant les épaules. Trop peut-être, en tout cas le comportement protecteur de ton frère commençait à te peser. « J’avais besoin de changer d’air alors je n’ai pas hésité. Que je finisse ici ou ailleurs n’a pas vraiment d’importance. » Pas pour toi qui n’iras certainement jamais vendre ton diplôme sur le marché du travail. « Et vous ? Vous avez toujours été professeur ? » Tu ne t’imaginais pas choisir ce métier un jour mais personne ne savait ce qui allait bien pouvoir se passer dans sa vie. Toi il te fallait des caméras et des paillettes. « On pourrait se tutoyer peut-être non ? » Les formalités n’avaient jamais été ton truc et vouvoyer quelqu’un alors que vous étiez dans un bar en train de discuter était réellement étrange.
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Message(#)what a wonderful surprise - hassan EmptyDim 29 Oct 2017 - 11:12

L’incompréhension d'Hassan face à la manière dont Mia – et d'autres, elle n'était pas la première et ne serait pas non plus la dernière à agir ainsi – prenait ses études à la légère venait probablement aussi du fait que lui n'avait pas été ce genre d'élève. Il avait toujours été profondément passionné par ses études, et aimé étudier autant qu'il aimait enseigner désormais ; Il ne se serait pas contenté d'à peu près, de passable ou d'acceptable. Mia semblait s’en contenter, elle, et cela le dépassait totalement, autant que la façon dont elle ne semblait pas du tout s’en émouvoir en lui répondant « Je préfère me dire que cela vous fascine. » comme si tout cela n’était rien de plus qu’un jeu qu’elle trouvait vaguement amusant. Et que lui prenait sans doute un peu trop au sérieux, suffisamment pour s’être laissé embobiner assez loin pour céder à la proposition qu’elle lui avait faite de continuer cette discussion autour d’un verre. Fallait bien que l’espoir fasse vivre pour qu’il passe un marché du genre avec elle alors qu’elle venait de lui donner toutes les cartes en mains pour penser qu’elle n’avait que faire de ses conseils, alors appelons cela un trop-plein d’optimisme … Ou simplement une excuse pour ne pas avoir à rentrer chez lui tout de suite, allez savoir. Dans les deux cas, à l’instant où Mia avait acquiescé d’un « Je vous suis ! » satisfait la petite voix dans un coin de son crâne n’avait pas manqué de lui faire remarquer que l’idée était mauvaise. Ne souhaitant malgré tout pas pousser le vice jusqu’à devoir la transporter à moto, il les avait mené vers un bar situé à quelques rues seulement du cinéma, et où il lui était déjà arrivé de consommer quelques fois. Commandant un thé sans avoir à y réfléchir deux fois, puisque c’était de toute façon ce qu’il commandait neuf fois sur dix lorsqu’il préférait opter pour une boisson chaude, il avait laissé la jeune femme demander à son tour « Une limonade s’il vous plait. » et avait docilement suivi en la laissant choisir une table après qu’ils aient récupéré leurs boissons respectives. Inconsciemment une partie de lui était rassuré qu’elle n’ait pas choisi une table près de la vitre, il y avait beau ne pas avoir mort d’homme il n’était pas certain d’avoir envie que quiconque appartenant à l’université n’ait l’opportunité de déambuler dans la rue et de n’avoir qu’à tourner la tête pour le trouver ainsi là, attablé dans un bar avec une élève.

Les doigts s’enroulant avec habitude autour de sa tasse de thé, il cherchait depuis quelques instants la ressemblance supposée lier les deux Strand avec dubitation, n’y trouvant au final qu’un certain bagou que le frère et la sœur pouvaient avoir en commun. Du moins extérieurement, il ne doutait pas qu’en grattant un peu où en ayant l’habitude d’autres similitudes devaient probablement finir par sauter aux yeux. « C’est effectivement pour retrouver mon frère que j’ai choisi Brisbane. » avait-elle en tout cas confirmé lorsqu’il avait évoqué ce déménagement survenu au beau milieu de l’année scolaire. « Cela faisait tellement longtemps que Priam et moi n’avions pas vécu dans la même ville, proches l’un de l’autre … Nous avons toujours été assez fusionnels. » Elle avait haussé les épaules, d’un air qui lui donnait l’impression de ne pas trop savoir quoi faire elle-même de cet état de fait. « J’avais besoin de changer d’air alors je n’ai pas hésité. Que je finisse ici ou ailleurs n’a pas vraiment d’importance. » Probablement autant d’importance à ses yeux que celle qu’elle accordait à ses études, tout du moins. Mais le lien fraternel, c’était probablement la seule chose qui serve d’excuse universelle aux yeux d’Hassan, alors il parvenait presque à trouver une excuse à Mia … Pas qu’il n’ait l’intention de l’avouer, cela dit. « C'est bien. » avait-il cependant admis « Même pour Priam, je pense que ça lui fait du bien d'avoir quelqu'un de sa famille dans les parages … » Le sportif avait l'air de subir une petite baisse de régime question moral, ces derniers temps. Une crise de la trentaine avec un peu de retard, si ça se trouve. « Et vous ? » Lui ? « Vous avez toujours été professeur ? On pourrait se tutoyer peut-être non ? » Le souci c'est qu'elle semblait du genre à vous prendre le bras tout entier si vous aviez le malheur de lui donner le petit doigt. « Vous risqueriez d'oublier le vouvoiement pendant les heures de classe. » avait-il alors objecté en esquissant malgré tout un vague sourire. C'était une question de principe. « Et toujours, oui. J'ai commencé comme encadrant de travaux dirigés. » Comme une poignée d'autres doctorant pour qui travailler dans les locaux de l'université était une aubaine d'un point de vue pratique. Tous ne se découvraient peut-être pas comme lui une soudaine vocation pour l'enseignement en revanche. S'estimant en droit de questionner à son tour, il avait bu une gorgée de thé avant de demander « Je peux vous demander quels sont vos projets, après votre diplôme ? » Qu'elle n'y voit pas une espèce de reproche déguisé, le but n'était pas là. Il essayait juste de comprendre, de prendre le problème par un autre angle. « Je ne sais pas si je vous fais une faveur en vous disant ça, mais je vous crois totalement capable d'obtenir votre diplôme en fin d'année, même si je n'encourage pas votre manque d'assiduité … Seulement, vous avez l'air de quelqu'un que l'on a enfermé dans une salle de classe contre son gré. Est-ce que je me trompe ? » Peut-être, il ne faisait que se baser sur le comportement d'élèves qu'il avait eu par le passé, après tout. On était loin de la science exacte.
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Message(#)what a wonderful surprise - hassan EmptyDim 5 Nov 2017 - 22:57

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Devenir actrice, voilà un rêve qui s’était imposé comme une évidence pour toi. Tu as joué des rôles toute ta vie, plus ou moins sans t’en rendre compte. Mais tu sais qui tu es, c’est juste plus facile de jouer à la Mia heureuse plutôt que de porter sur ta manche tous tes doutes et toutes tes faiblesses. Non, tu refusais d’être faible, pas à Brisbane. Peut-être qu’un jour tu arriveras à être complètement la Mia que tu laisses voir aux autres aujourd’hui mais pour l’instant cela n’est pas possible. Voilà pourquoi tu te complais dans la mauvaise élève, celle qui loupe les cours, n’écoute pas et surtout celle qui drague le professeur. Tu sais que c’est interdit mais cela ne t’arrête pas certainement parce qu’au fond, tu sais qu’Hassan ne te dénoncera pas. Il te reste peu de temps avant de décrocher ton diplôme et puis c’est l’ami de Priam, grand frère incapable d’imaginer une seule seconde que tu ferais des avances à l’un de ses amis. Cela te fait sourire car ton frère te prend pour une gamine naïve alors que toi tu penses qu’il préfère s’imaginer que tu l’es pour se donner une raison de te protéger. Le marché que tu conclus avec Hassan était un marché gagnant-gagnant pour toi car tu comptais dans tous les cas réviser le lendemain matin. Tu n’étais pas intéressée par l’université certes mais tu n’étais pas inconsciente non plus. Tu comptais bien quitter les bancs universitaires le plus tôt possible. Hassan se met en route vers le bar et cela te fait sourire. Parce qu’au fond, il aurait pu partir à tout moment, te laisser en plan sans que tu ne puisses y faire grand chose. Peut-être que finalement il commençait à s’attacher ? Tu ne te faisais pas d’illusions, Hassan ne devait voir quand il te regardait que la petite sœur allumeuse de Priam mais tu savais te faire apprécier par les gens de ton entourage même si ce n’était pas toujours immédiat. Tu avais toujours recherché l’attention des autres, un trait que tu n’avais pas perdu depuis ton enfance.

Une fois à l’intérieur du bar, tu commandais à la suite de ton professeur une limonade. Pas d’alcool pour ce soir, ce serait certainement mieux pour les révisions du lendemain. En temps normal tu aurais pris un petit cocktail mais peut-être que ce n’était pas la peine de passer pour une alcoolique non plus. Oui, tu étais bien consciente qu’Hassan te laissait une chance en or, chance que tu ne comptais pas laisser passer bêtement. C’est une table vers le fond qu’il choisit, loin de la vitre ce qui te fit sourire intérieurement. Malgré toutes tes avances, tu n’avais pas envie de faire renvoyer Hassan. Peut-être que lui aimait son travail après tout autant que toi tu rêvais de pouvoir jouer la comédie professionnellement. C’est lui qui ouvrit la conversation, t’interrogeant sur les raisons de ton déménagement qui n’étaient pas difficiles à comprendre. Elles semblaient peut-être un peu bêtes quand on pensait que c’était seulement pour retrouver ton frère mais tant pis. Mieux valait ça que d’avouer la triste vérité … « C'est bien. Même pour Priam, je pense que ça lui fait du bien d'avoir quelqu'un de sa famille dans les parages … » Cela fit apparaître un sourire sur tes lèvres. Ton frère n’avait pas caché qu’il était heureux de te voir débarquer à Brisbane mais tu soupçonnais que c’était plus pour te surveiller qu’autre chose. Savoir qu’il était mieux quand tu étais là te rassurais car c’était aussi ton cas tu devais l’avouer. « Ca fait toujours plaisir de l’entendre. Même si je pense qu’il est ravi de pouvoir me surveiller plus qu’autre chose. » Dis-tu un sourire en coin sur tes lèvres. En même temps, en venant habiter en face de chez lui, tu n’avais pas fait le choix le plus indépendant du monde. Mais c’était la condition pour qu’il paye le loyer alors … « Et vous ? Vous avez de la famille sur Brisbane ? » Ce n’était pas une question trop personnelle si ? Tu ne pouvais t’empêcher de vouloir en savoir plus sur la vie de ton professeur en dehors des heures de cours. Hassan était tout ce qu’il y avait de plus professionnel, tu n’en doutais pas mais le faire sortir des rangs un peu ne faisait pas de mal non ? Et puis ton frère n’avait pas besoin de tout savoir. Ta prochaine question fut sur sa vocation à enseigner. Tu avais souvent entendu dire que pour beaucoup c’est une vocation et tu es tentées de les croire car qui veut passer ses journées devant des élèves ? Pas toi … « Vous risqueriez d'oublier le vouvoiement pendant les heures de classe. Et toujours, oui. J'ai commencé comme encadrant de travaux dirigés. » Tu lèves les yeux devant sa réponse à ta proposition de tutoiement. Tu es capable de te tenir, ce n’est pas nécessaire mais bon, Hassan a déjà accepté de venir avec toi dans ce bar, tu peux continuer à le vouvoyer en échange. Et oui, pour lui c’est une vocation, quel miracle … « Et depuis tout ce temps ça vous plaît ? Je doute que ce soit des élèves comme moi qui vous poussent à continuer. » Dis-tu un sourire sur les lèvres. Tu n’étais pas spécialement fière de ton comportement à l’université mais tu avais été claire avec tes parents, ce n’était pas ce que tu voulais faire tout simplement. Et la question que te posa Hassan te prit par surprise : « Je peux vous demander quels sont vos projets, après votre diplôme ? Je ne sais pas si je vous fais une faveur en vous disant ça, mais je vous crois totalement capable d'obtenir votre diplôme en fin d'année, même si je n'encourage pas votre manque d'assiduité … Seulement, vous avez l'air de quelqu'un que l'on a enfermé dans une salle de classe contre son gré. Est-ce que je me trompe ? » Tu ne devrais pas vraiment l’être, tu ne devais pas être la première ni la dernière à adopter ce genre de comportement. Tu n’avais jamais pensé être unique de cette manière donc cela n’aurait pas dû te surprendre. Pourtant, tu ne pensais pas que l’homme en face de toi poserait ainsi la question. Tu poussais un soupir avant de boire une gorgée de limonade pour te donner du courage. Ce rêve que tu as, c’est le genre de rêve qui fait souvent rire, un rêve de gosse que personne ne prend au sérieux. Et pourtant … « Priam n’a pas fait d’études. Il a été recruté très jeune. Ce diplôme, c’est pour moi l’achat d’une tranquillité, un pacte passé avec mes parents. Une sécurité pour eux, un calvaire pour moi. » Dis-tu sans réellement regarder Hassan. Ce n’était pas facile à avouer pour toi malgré l’importance de ces choix. « Mon rêve c’est d’être actrice. C’est le cas depuis que je suis entrée au collège. Et à partir du lycée la négociation a commencé. Mon diplôme de lycée contre des cours de théâtre, mon diplôme d’université contre la tranquillité de pouvoir poursuivre mon rêve. Je travaille dur mais pas à l’université. » La plupart des cours que tu loupais tombaient sur des auditions, ceux auxquels tu assistais tu regardais de vieux films ou tu lisais des bouts de scripts pour préparer la prochaine. C’était un travail de longue haleine et tu comptais persévérer encore et toujours.
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Message(#)what a wonderful surprise - hassan EmptyMar 28 Nov 2017 - 0:56

Le brun avait entendu parler de Mia bien avant de l’avoir rencontrée, et même bien avant qu’elle ne vienne s’installer à Brisbane. Priam était en effet ce genre de frère qui ne tarissait pas d’éloges sur sa cadette et lui vouait un amour tel qu’il ne pouvait s’empêcher de parler d’elle dès que l’occasion lui était donnée de le faire, toujours avec cette petite lueur d’amour véritable dans le regard. Hassan trouvait à cela un côté attendrissant, sans doute dû à la proximité qui pouvait exister entre son propre frère et lui, et que ceux qui n’avaient pas de frères et sœurs – et pas que – n’étaient pas à même de pouvoir comprendre. « Ça fait toujours plaisir de l’entendre. Même si je pense qu’il est ravi de pouvoir me surveiller plus qu’autre chose. » avait de son côté fait remarquer la jeune femme, à mi-chemin entre l’attendrissement et la pure résignation. Le syndrome de l’aîné, probablement. « Et vous ? Vous avez de la famille sur Brisbane ? » S’enfonçant contre son dossier d’un air u  peu absent, il avait secoué la tête « Plus maintenant, non, mon frère habite Sydney. » Et cela lui faisait un petit pincement au cœur au fond, de répondre non, de faire comme si les Khadji n’étaient pas un peu – beaucoup – sa famille malgré tout … Mais Hassan n’était pas un Khadji, Sohan ne s’était pas gêné pour le lui rappeler. Et tout cela ne regardait pas Mia, de toute façon, il ne comprenait même pas pourquoi il venait de lui répondre dans le plus grand des calmes et comme si la question n’était pas un poil déplacée dans le cadre d’une relation prof-élève. Et voilà la brune qui enchaînait pourtant, autre question et nouvelle impression que cette conversation flirtait avec l’inconvenance la plus basique. « Et depuis tout ce temps ça vous plaît ? Je doute que ce soit des élèves comme moi qui vous poussent à continuer. » Dodelinant la tête avec dépit, ne pouvant décemment pas la contredire et ne voulant malgré tout pas enfoncer le clou – et manquer de pédagogie au passage – il avait cherché une manière de nuancer un peu ses propos « J’ai du affronter de pires spécimens que vous, rassurez-vous. » Ils restaient une minorité fort heureusement, et le fait d'enseigner à l’université diminuait déjà grandement les risques de problèmes de discipline que pouvaient rencontrer des professeurs de lycée ou de classes encore inférieures. « J’aime mon métier parce que je suis passionné par ce que j’enseigne, je pense que les deux vont de paire … » Du moins c’était son point de vue, celui d’un professeur qui ne l’était pas uniquement pour le ratio vacances-travail. « Et j’ai toujours espoir, à chaque promotion d’élèves, d’avoir suscité au moins une ou deux vocations … pas forcément pour l’enseignement, mais pour la matière. » Elle était tellement vaste et permettait de se lancer dans tellement de carrières différentes. Et Hassan mentirait en affirmant qu’il ne ressentait pas au moins un peu de fierté quand l’un de ses anciens élèves obtenait un emploi pour lequel son cous avait été un tremplin.

Mais puisqu’ils en étaient à aborder ce sujet, Hassan y avait vu une brèche dans laquelle s’engouffrer pour tenter de cerner un peu mieux les aspirations de la jeune femme – devenir major de promo, ou trouver un boulot dans les relations internationales ou le journalisme en général n’en faisaient clairement pas partie. « Priam n’a pas fait d’études. Il a été recruté très jeune. Ce diplôme, c’est pour moi l’achat d’une tranquillité, un pacte passé avec mes parents. Une sécurité pour eux, un calvaire pour moi. » Malgré tout un peu surpris de ne pas avoir eu à insister un peu plus pour obtenir les réponses à ses questionnements, il avait laissé l’étudiante continuer sans chercher à l’interrompre « Mon rêve c’est d’être actrice. C’est le cas depuis que je suis entrée au collège. Et à partir du lycée la négociation a commencé. Mon diplôme de lycée contre des cours de théâtre, mon diplôme d’université contre la tranquillité de pouvoir poursuivre mon rêve. Je travaille dur mais pas à l’université. » Restant pensif un instant, Hassan tentait de peser intérieurement le pour et le contre. Il comprenait avec légitimité les parents qui souhaitaient assurer l’avenir de leur fille face à des aspirations aussi aléatoires, mais imaginait aussi sans mal que devoir marchander pour exercer sa passion quand Priam n’avait pas eu à en faire autant devait avoir un côté frustrant … Encore que Priam avait été recruté, l’incertitude étant alors moindre, les recruteurs ne ciblant jamais les sportifs sans être certains du potentiel qu’il y avait à développer. Hassan avait baigné dans le rugby suffisamment d’années pour le savoir, et se souvenait de l’ébullition qui régnait dans les vestiaires chaque fois que la rumeur d’un recruteur dans les gradins parvenait jusqu’à l’équipe. « Vos parents semblent être des personnes pleines de bon sens. » s’était-il permis de faire remarquer avec un léger sourire. Il avait eu l’occasion de rencontrer la mère une fois, succinctement, durant une visite à Priam quelques mois plus tôt. « Mais je comprends mieux. Et quelque part je crois que ça me rassure de savoir que votre désintérêt pour les études vient d’un projet divergeant, et pas simplement d’une mauvaise volonté totale … » Il avait laissé échapper un léger rire, avant de se décider enfin à boire un ou deux gorgées de son thé désormais un peu refroidi. « Essayez tout de même de ne pas abuser de l’absentéisme … Vous n’en avez plus pour très longtemps à tenir, encore un peu de patience. » Elle se sentait capable de réussir en faisant le minimum, soit, mais inutile de tenter le diable en tirant trop sur la corde … Elle serait bien avancée si elle loupait son année à quelques dixièmes de points. « Priam est au courant de cet arrangement entre vos parents et vous ? » Il ne voulait pas bêtement risquer une bourde, la prochaine fois que Mia serait évoquée dans la conversation par son ami. « Je n’aime pas trop mentir par omission, pour tout vous avouer. » Et si elle lisait entre les lignes elle comprendrait peut-être que les avances déguisées qu’elle lui faisait, et qu’il faisait de son côté son possible pour ignorer, étaient à classer dans la catégories des choses gênantes qu'il apprécierait de ne pas avoir à camoufler à leur connaissance commune.
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Message(#)what a wonderful surprise - hassan EmptyMer 27 Déc 2017 - 16:21

mia & hassan

Assise dans ce bar en compagnie de ton professeur, tu aurais dû être gênée. En réalité tu étais surprise que vous en soyez arrivés là car tu t’étais attendue à un rejet de plus de la part de cet ami de ton frère avec lequel tu flirtais sans gêne depuis ton arrivée à Brisbane. Mais dans ce bar, tu n’avais plus réellement l’impression que tu étais son élève, tu avais plus l’impression que vous étiez deux personnes faisant connaissance. Tu ne te faisais pas de films, tu savais très bien qu’Hassan continuerait à te considérer comme son élève et pire encore, comme la petite sœur de Priam. Tout le monde connaît le fameux brocode dont la base est que les amis ne touchent pas à la petite sœur. Mais il avait été tellement de fois brisé que cela ne te dérangerait pas qu’Hassan fasse une petite exception. Toutefois, tu doutais que ce soit le cas, quelque chose te disait que ton professeur était bien trop droit pour cela et loyal par la même occasion. Deux qualificatifs qui ne t’empêchaient pas de flirter avec ce dernier dès que tu en avais l’occasion. « Plus maintenant, non, mon frère habite Sydney. » Tu hoches la tête. Sydney ce n’est pas si loin que ça mais finalement si quand même parce qu’on y va pas tous les jours quoi. Tu remarques que le fait que ce frère soit parti touche ton professeur mais tu n’as pas grand chose à répondre à cela à part : « Sydney c’est l’Australie, il n’est pas parti à l’autre bout du monde. » Tu n’avais pas vu Priam souvent quand tu habitais à Sydney mais tu le voyais plusieurs fois par an ce qui devait être plus que s’il était parti vivre en Europe. C’était vraiment plus fort que toi, tu avais eu à questionner la vocation de ton professeur pour son métier. Il était clair que tu n’étais pas une élève modèle et des élèves comme toi il y en avait sur les bancs de l’université. Que Hassan soit toujours aussi passionné par l’enseignement te dépassait. « J’ai du affronter de pires spécimens que vous, rassurez-vous. J’aime mon métier parce que je suis passionné par ce que j’enseigne, je pense que les deux vont de paire … Et j’ai toujours espoir, à chaque promotion d’élèves, d’avoir suscité au moins une ou deux vocations … pas forcément pour l’enseignement, mais pour la matière. » Cette réponse te laissa pensive quelques instants. Il était vrai qu’Hassan était passionné. Malgré ton désintérêt pour les études, il n’était pas difficile de faire la différence entre les professeurs qui étaient là contre leu gré ou les professeurs passionnés qui pensaient vraiment pouvoir changer la vie de leurs élèves. Et certainement qu’Hassan y arrivait, particulièrement pour ceux des premiers rangs qui buvaient ses paroles comme si elles étaient de l’or. Tu aurais été de ceux-là si tu avais pensé à te lancer dans une carrière que tes parents appelleraient ‘normale’ et ‘porteuse’. « C’est très admirable de votre part. je n’ai aucun doute sur le fait que vous avez transmis votre passion à certains de mes camarades. C’est bien que vous soyez là pour eux. » Tu ne dénigrais pas les études universitaires par principe. C’est juste que pour toi dans ton parcours elles n’avaient aucun sens.

Quand Hassan te demanda quels étaient tes projets, tu n’hésitais pas à les lui confier. Tu n’avais jamais caché à personne ton envie de devenir actrice. Ce n’était pas un projet dont tu avais honte mais c’était un projet dont beaucoup riaient quand tu leur en parlais. Certains disaient que c’était un rêve de petite fille et qu’il était temps de grandir mais pas pour toi. C’était devenu le rêve de ta vie et tu allais tout donner pour y arriver. Tu savais pertinemment bien que les chances de percer et de réussir n’étaient pas bien grandes mais avant de t’enfermer dans un bureau pour les quarante prochaines années, tu préférais essayer. Tu ne manquais pas le regard étonné de ton interlocuteur face à ta docilité pour raconter ce que tu voulais faire. En général, personne ne te demandait car tout le monde pensait que tu voulais être journaliste et que tu y mettais juste de la mauvaise volonté. « Vos parents semblent être des personnes pleines de bon sens. Mais je comprends mieux. Et quelque part je crois que ça me rassure de savoir que votre désintérêt pour les études vient d’un projet divergeant, et pas simplement d’une mauvaise volonté totale … » Tu ne pus t’empêcher de sourire en coin en attendant ces mots. Oui, tes parents étaient censés certes mais cela n’empêchait pas qu’ils t’avaient mis des battons dans les roues depuis le début. Du moins c’est ainsi que tu le voyais. Est-ce que ce diplôme te servira un jour à quelque chose ? Tu espères que non … « Ce qui est drôle c’est que si j’avais été intéressée par le journalisme ou n’importe quel boulot sur lequel débouche mon diplôme, j’aurais certainement travaillé d’arrache-pied pour être une de vos meilleures élèves. » C’était vrai, tu aurais tout fait, tu aurais été prête à passer des nuits blanches à la bibliothèque parce que tu étais quelqu’un de passionné et qui se donnait à fond dans cette passion. Mais la vie en avait voulu autrement et tu mettais ton énergie à autre chose. « Essayez tout de même de ne pas abuser de l’absentéisme … Vous n’en avez plus pour très longtemps à tenir, encore un peu de patience. » Si tout se passait bien, tu auras fini en décembre. Tu sais déjà que pour mettre toutes les chances de ton côté il faudra que tu révises plus que d’habitude pour ces derniers examens. Peut-être qu’il était temps de s’investir pour le sprint final … « Je fais au mieux. » Dis-tu avec un sourire en coin. « La plupart du temps je ne suis pas là car je suis à un casting. » Dis-tu en haussant les épaules. « Et je compte les jours jusqu’aux examens. Vous allez être content, pour mettre toutes les chances de mon côté je risque même de travailler. » Dis-tu avec un petit sourire en coin. C’était plus fort que toi, vraiment plus fort que toi. Tu le taquinais et certainement que c’était mal placé mais tu t’en fichais. Les règles étaient faites pour être brisées non ? « Priam est au courant de cet arrangement entre vos parents et vous ? »Je n’aime pas trop mentir par omission, pour tout vous avouer. » Tu souris. Il n’avait pas à mentir à ton frère à ce sujet, même si tu n’étais pas certaine que Priam savait que tu voulais devenir actrice, il savait que tu n’étais pas impliquée dans tes études et que tu faisais cela pour tes parents. Mais tu pouvais deviner qu’Hassan parlait d’autre chose, un sujet bien plus brûlant. Jamais Priam n’imaginerait sa sœur en train de draguer son ami, tu es une petite fille à ses yeux. « Ne vous en faites pas, Priam est au courant. » Dis-tu en haussant les épaules. « Vous n’aimez pas jouer avec le feu n’est-ce pas ? Mon frère pense encore que je suis une gamine de douze ans, jamais il s’imaginera que je puisse flirter avec vous de temps en temps. » Vérité cruelle que tu espérais bien faire changer un jour mais pas en séparant les deux amis non plus. Hassan avait simplement un goût d’interdit terriblement attirant.
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Message(#)what a wonderful surprise - hassan EmptySam 27 Jan 2018 - 21:01

Elle avait raison, Sydney ce n’était pas si loin, particulièrement à l’échelle de leur pays, mais à certaines occasions pourtant cela semblait être à l’autre bout du monde. Ces moments où les choses n’allaient pas forcément bien, et où faute de savoir l’exprimer avec des mots au téléphone Hassan aurait aimé pouvoir simplement appâter Qasim chez lui avec une pizza ou un barbecue et passer quelques heures avec lui. Des moments comme aujourd’hui, au fond, où plus que l’envie de voir un film déjà vu et revu le cinéma s’était dressé comme une solution au flots de pensées maussades ou indésirables qui parasitaient son esprit. Où faute de savoir assumer sa solitude il se laissait entraîner dans quelque chose d’aussi stupide que d’accepter un verre en compagnie de l’élève dont le rentre-dedans ne cherchait même pas à se dissimuler, alimenté par l’interdit du cliché prof-élève que chaque étudiante prenait le temps de jauger, à un moment ou un autre, avec plus ou moins de sérieux et plus ou moins de retenue. Piégé par sa tentative de dévier la conversation sur du personnel, et saisissant au vol la première occasion de revenir au purement professionnel, Hassan avait dressé le portrait de ce qu’était son métier à ses yeux, et aux yeux d’élèves qu’il espérait plus intéressés que Mia. « C’est très admirable de votre part. je n’ai aucun doute sur le fait que vous avez transmis votre passion à certains de mes camarades. C’est bien que vous soyez là pour eux. » Mais c’était dommage, tellement dommage qu’une fille aussi intelligente se contente d’un à peu près quand elle pouvait viser bien plus haut. Qu’elle se satisfasse du minimum quand on la soupçonnait capable de bien plus. C’était peut-être ça, l’insistance de ses parents, la crainte de la prunelle de leurs yeux lancée dans un univers qu’on disait de requins, et sans aucun bagage de secours si les choses devaient tourner à la débandade. « Ce qui est drôle c’est que si j’avais été intéressée par le journalisme ou n’importe quel boulot sur lequel débouche mon diplôme, j’aurais certainement travaillé d’arrache-pied pour être une de vos meilleures élèves. » Un rire échappait des lèvres de la jeune femme, comme autant d’autres signes que tout cela restait un jeu pour elle-même lorsqu’elle jouait cartes sur table en admettant son désintérêt. Et Hassan de ne pouvoir qu’arrondir les angles en négociant une présence minimale, un écran de fumée pour leur bonne conscience respective. « Je fais au mieux. » assurait-elle, d’un air de sincérité qu’on espérait ne pas être que le fruit de ses talents de comédienne en herbe. « La plupart du temps je ne suis pas là car je suis à un casting. Et je compte les jours jusqu’aux examens. Vous allez être content, pour mettre toutes les chances de mon côté je risque même de travailler. » Et c'est à lui qu’elle avait finalement arraché un bref éclat de rire, et la tête qui se secouait avec un brin d’amusement en trempant ses lèvres dans la tasse de thé qui refroidissait, lentement mais sûrement. « À la bonne heure. » qu’il avait alors simplement répondu, presque satisfait d’une issue dont il ne pourrait de toute manière pas espérer mieux ou plus. Mais ça l’embêtait encore, malgré tout, et avec cela l’idée dérangeante que Priam ne soit au courant de rien, ni de ses projets, ni de ses intentions, rien. Et ce n’était pas une position enviable que celle de celui qui se retrouvait au milieu des mensonges d’une fratrie. « Ne vous en faites pas, Priam est au courant. » Elle haussait les épaules, comme si cela coulait de source, et Hassan se détendait juste assez longtemps pour qu’elle le prenne en traître en reprenant, la provocation au bout de ses lèvres volontairement mutines « Vous n’aimez pas jouer avec le feu n’est-ce pas ? Mon frère pense encore que je suis une gamine de douze ans, jamais il s’imaginera que je puisse flirter avec vous de temps en temps. » Ses doigts glissaient sur les bords de sa tasse, et quelques secondes étaient passées durant lesquelles il avait jaugé les intentions de la jeune femme « Seulement quand je suis certain de pouvoir maîtriser l’incendie. » Puisqu’ils en étaient aux métaphores. « Soyez raisonnable. » Le conseil était venu avisé, et d’un ton qui laissait prétendre qu’il y aurait eu plus à en dire s'il avait voulu aller au fond des choses. Mais la décence, la raison. « Dans quelques semaines j’aurai perdu la casquette de professeur et vous celle d’étudiante, et tout cela vous semblera bien dérisoire. » À son tour il avait haussé les épaules, et terminé ce qu’il lui restait de thé, plein de certitudes qu'il était pourtant probablement le seul à partager. « C'est l’interdit qui vous anime. Et c'est rarement un bon moteur. » Mais elle se laissait guider par la fougue de sa jeunesse, sans doute, nourrie d'un feu qu’Hassan comme tant d'autres apprenaient à maîtriser avec le temps, les années. « Mais si l’idée est de mettre à l’épreuve ma loyauté envers votre frère ... elle est entière. Soyez sans crainte. » Il hasardait, espérant presque que ce soit cela, qu’elle ait pris le relais d’une mère qui avait jaugé Hassan des pieds à la tête lorsqu'ils s’étaient croisés un jour, chez le sportif. Mère lassée sans doute des vautours tournoyant au-dessus de sa progéniture par intérêt, par curiosité, parce ce qui n’était pas de la sincérité brute. « Je devrais vous ramener. Priam me tuerait s’il apprenait que je vous ai laissée rentrer seule à une heure pareille. » Et il aurait raison, songeait-il, visiblement pas plus capable que son rugbyman de pote de voir en Mia une adulte qui n'avait pas besoin de baby-sitter. « N’y voyez pas autre chose que de la courtoisie. » s’était-il cependant permis de rajouter, pour prévenir plutôt que guérir, l'idée de la jeune femme juchée à l’arrière de sa moto même pour quelques blocs d'immeubles laissant planer une confusion amplement suffisante.
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Message(#)what a wonderful surprise - hassan EmptyLun 5 Fév 2018 - 8:40

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Parler de toi ne te dérangeait pas. Pas du tout même. Tu étais une experte pour parler de toi sans trop en dire non plus. Tu savais cacher les choses les plus importantes et cette carapace t’était nécessaire. Cela te faisait toujours sourire quand tu voyais le regard des gens se poser sur toi. Ils ne voyaient que cette jeune femme pleine de vie, pas du tout intéressée par ses études qui n’hésitait pas à profiter de la vie. Et certainement que tu aurais pu être seulement ça dans ta vie si tu n’avais jamais rencontré Janice mais tu l’avais rencontré et avant de pouvoir sourire comme tu le faisais aujourd’hui tu étais allée en enfer avant d’en ressortir presque indemne. Presque parce qu’il y a certaines blessures qui ne s’effaceront certainement jamais complètement. Tu n’étais pas vraiment surprise qu’Hassan soit décontenancé et déçu de ton comportement. C’était le regard que tu voyais sur le visage de tes parents depuis des années maintenant. Ils avaient insisté, encore et toujours pour que tu poursuives une carrière universitaire. Tu l’avais fait, à ta manière certes mais tu l’avais fait. Tu frustrais beaucoup de tes professeurs qui ne comprenaient pas mais ce n’était pas encore eux, c’était simplement que tu étais incapable de t’intéresser à leurs cours alors que toi, tes rêves étaient ailleurs. Tu avais beaucoup d’amis qui rêvaient de métiers où l’université était essentielle et jamais il ne te serait venu à l’idée de le leur reprocher ou même de les attirer loin de leurs révisions qui sont pour eux si importante. Il t’est arrivé de les aider à réviser, situation ironique mais aider tes amis à réussir dans ce qu’ils voulaient faire n’était pas un poids pour toi. Tu espérais simplement qu’ils comprendraient que toi, tes rêves étaient ailleurs. Tout comme tu espérais qu’Hassan comprenait désormais le désintérêt dont tu faisais preuve dans ses cours. Tu ne pus t’empêcher de lui faire remarquer que la fin de ton diplôme approchant, il allait certainement falloir que tu te mettes à travailler un peu cette fois si tu ne voulais pas doubler ton année universitaire. « À la bonne heure. » Un sourire se dessina sur ton visage. Tu avais réussi à faire sourire ton professeur, comme quoi, des miracles pouvaient arriver … Tu étais toujours surprise que vous soyez en train d’avoir cette discussion mais tu étais pour une fois arrivée à tes fins. Car même si tu adores flirter avec Hassan et le mettre mal à l’aise, tu ne doutes pas qu’il ne trahira jamais ton frère. Il y a quelque chose chez lui qui te laisse penser qu’il est certainement bien plus loyal que tu voudrais qu’il le soit. Mais d’un autre côté, voir sa sœur avec son ami serait peut-être un bon moyen de montrer à ton frère que tu n’étais pas une petite fille ? Tu devais encore trouver comment faire comprendre cette simple réalité à ton frère et pour l’instant tu échouais péniblement. Tu te demandais si quand ton frère posait son regard sur toi il te voyait toujours en pyjama de princesse avec un teddybear dans les bras ou s’il s’était rendu compte que tu avais grandi. Hassan semblait mal à l’aise que tu lui parles de tes projets d’avenir encore une fois à cause de ton frère. Mais tu étais bien trop proche de Priam pour ne pas lui avoir parlé de ce projet, un projet qu’il approuvait mais pas sans avoir soutenu les parents dans leur envie de t’envoyer à l’université. Il était mal placé pour parler lui qui n’y a jamais été. « Seulement quand je suis certain de pouvoir maîtriser l’incendie. Soyez raisonnable. Dans quelques semaines j’aurai perdu la casquette de professeur et vous celle d’étudiante, et tout cela vous semblera bien dérisoire. C'est l’interdit qui vous anime. Et c'est rarement un bon moteur. Mais si l’idée est de mettre à l’épreuve ma loyauté envers votre frère ... elle est entière. Soyez sans crainte. » Tu ne peux t’empêcher de lever les yeux au ciel. Sincèrement ? Tu n’étais pas le genre à tomber dans des clichés. Certes, l’interdit avait ce petit goût sucré que tu aimais mais tu doutais arrêter de flirter avec Hassan juste parce que tu as ton diplôme dans les mains. Tu ne savais pas s’il essayait de te convaincre ou de se rassurer quand à vos prochaines rencontres. Il allait en y avoir quelques unes à l’université mais d’autres à l’extérieur surtout vu qu’Hassan est un ami de ton frère et que tu habites en face ce dernier. « Je n’ai jamais aimé être très raisonnable. » Dis-tu avec un sourire. Tu étais assez mâture pour savoir que cela t’avait amené de nombreux ennuis, il ne fallait pas le nier. Mais avant les ennuis, tu t’étais bien amusée et cette situation avec Hassan t’amusait tout particulièrement. « Je n’ai jamais aimé les clichés. L’interdit n’a rien à voir dans cette histoire. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. S’il croyait être débarrassé de toi, il se trompait … Enfin, il sera face à la tornade que quand vous vous croiserez mais ce sera certainement déjà bien assez pour lui. Tu ne fis pas de commentaire quand à la loyauté envers ton frère. Tu le savais déjà de toute manière, cela ne t’empêchait pas de tester les limites de cette dernière. « Je devrais vous ramener. Priam me tuerait s’il apprenait que je vous ai laissée rentrer seule à une heure pareille. » Tu lèves les yeux au ciel, c’est plus fort que toi. Tu as vingt-trois ans, tu vas sur tes vingt-quatre, tu n’es plus une gamine ! Tu ne comprends pas pourquoi tout le monde s’acharne à vouloir te faire passer pour une enfant ou une adolescente en pleine crise. Oh s’ils savaient … S’ils savaient ils ravaleraient leurs regards condescendants des fois. « Il ne faudrait pas que sa pauvre petite sœur sans défense se fasse agresser en rentrant chez elle. » Dis-tu sur un ton rempli de sarcasme. Soupirant, tu attrapais ton sac et tu sortis du bar avec Hassan qui te montra sa moto avant de dire : « N’y voyez pas autre chose que de la courtoisie. » Un sourire en coin se dessina sur ton visage. Tu préférais ne rien dire te contentant de monter sur la moto après avoir enfilé le casque. Tu étais incapable de dire quoi mais cette soirée avait changé quelque chose, tu en étais certaine.


the end
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