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 remember me for centuries (ARILYS)

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Message(#)remember me for centuries (ARILYS) EmptyLun 18 Sep 2017 - 21:23



 
REMEMBER ME FOR CENTURIES


« Faut vraiment que tu te détendes, que t'arrêtes de te prendre la tête. Ca fait combien de temps que t'as pas couché ? » rigole Anton, en secouant son ami d'un geste amical, récoltant un bougonnement et un rougissement. C'est que Lys n'avait jamais été aussi à l'aise que Anton, sur bien des sujets : le sexe, l'alcool, ses relations amoureuses.
« C'est toi qui divorce. C'est toi qui devrait t'inquiéter d'une possible panne dans ton lit. »

Ils pénètrent dans la boîte de nuit, aussitôt assaillis par la musique forte, l'odeur de corps dansant en sueur, de fumée et d'alcools divers. Anton est plus grand, même si Lys est loin d'être petit ; comme une ancre en pleine tempête, il s'accroche à lui tel un gamin jusqu'au bar. Il laisse Anton commander - il n'a pas tord, dans le fond. Enfin, disons qu'il devrait plus souvent songer à sortir. Sa tête est remplie de formules de physique et de calculs mécaniques. Rien de très sexy, en soi.

« On va se trouver de jolies petites cailles, ce soir » crie Anton, le sourire aux lèvres, en posant - renversant serait le mot le plus juste - leurs verres de vodka. Lys grimace mais, peut-être par sympathie et empathie, avale d'un trait le shot. Anton est trop joyeux, trop enthousiaste pour qu'il éteigne cette flamme. Même si il n'aime plus son ami, si ils ne sont plus que des espèces de frères, il y a toujours cette forme d'admiration. Anton a toujours été meilleur que lui. Le vice-président s'occupant de leur image se tourne vers un groupe de donzelles et fait la causette ; Lys se tourne vers le bar, voûté, intimidé par la situation foncièrement sexuelle. Pas très à l'aise. Lui habituellement si pressé de dire des bêtises, trois à la seconde.

« Souris un peu. Y'a une belle rousse, juste à côté. Tout à fait ton genre. »
« Qu'est-ce que tu y connais, à mes goûts ? » que grogne le brun, non sans jeter un coup d'oeil malgré lui. Il doit le reconnaître - sublime jeune femme que celle-là. Les effets de lumière n'enlèvent rien à la grâce de ses traits, mais surtout sa chevelure de feu provoque un petit tressaillement dans le ventre de Lys. « Ok, je reconnais. Elle est très belle mais ... Anton ? ANTON » qu'il gémit, alors que son collègue et ami s'est déjà levé, l'a attrapé par le poignet et le tire.

Il a l'impression de vivre un enfer - Anton va t-il le mettre nu devant la rousse, le pointer du doigt et rire ? Par les dieux ! Anton se poste près de la rousse et, tout sourire, réplique :

« Salut, beauté. Je t'invite ? Ou, plutôt, on t'invite ? » Sa voix est douce, chaude, prometteuse. Il a toujours su trouver les mots et l'intonation. Et Lys grimace derrière son dos, fait signe à la rousse qu'il préférerait être une souris, et s'assoit finalement lourdement sur un siège du bar, plus par dépit qu'autre chose.
« Dis bonsoir à la dame. » Son humiliation n'a pas de fin.
« Bonsoir à la dame. On s'en va ? » répondit-il par réflexe dans son humour de relou, son regard supplie de partir de là avant de creuser trop profond dans la beaufitude, mais Anton n'a pas fini. Il a ce charme qui fait effet sur tous, ce charisme, cette beauté qui font mouche. Il le sent encore, au fond de lui. Ca n'a plus rien d'amoureux. C'est juste viscéral. Heureusement que c'est terminé - personne n'était au courant. Personne qu'il connaisse. Il repousse cette lettre, cette stupide lettre, ce pseudonyme crétin qu'il a pourtant gardé. Il n'a donné quasiment aucune information. Déjà prudent. Uniquement parlé d'Anton, sous son pseudonyme de Lorgar, et de l'informatique. Quelques détails, si peu importants ... Il tique - se souvient-il d'avoir vaguement détaillé Anton ? Et dire qu'il avait espéré trouver conseils dans un putain de blog !
« Anton. Et l'espèce d'ado timide, derrière moi, c'est Lysander. »

De nouveaux verres apparaissent. Grand bien lui fait - il l'avale. C'est bon pour oublier, il paraît. Les joues rougies, il chercher éperdument autour de lui une sortie de secours qui n'est pas là. Et croise le regard de la jolie rousse. Vrai qu'elle est belle.

 
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Message(#)remember me for centuries (ARILYS) EmptyMar 19 Sep 2017 - 0:07



 
REMEMBER ME FOR CENTURIES


Have you met my friend? C’était la tactique la plus célèbre, la plus populaire, la plus lucrative si je jette un regard à gauche, à droite. Disons que ce soir, c’était recherche et développement. Autrement, j’aurais depuis bien longtemps plié bagage, avant de déposer mes espoirs déchus, mon verre de scotch et mes fesses couronnées d’un pyjama horrible mais confo à l’appartement. Mais je bloquais voyez-vous - thème récurrent depuis qu’Hugo avait décidé de se pavaner dès qu’il terminait un chapitre de son roman, me balançant à la figure que le mien n’avançait pas du tout, si ce n’est qu’il reculait même. Alors la faune australienne arrive en renfort. La faune et ses pickuplines complètement ringardes, et ses corps ruisselants de sueur, et ses battements de cils, ses mains baladeuses, ses vêtements trop serrés et ses idéaux de one night stand qui puent l’égoïsme. Une gorgée de Glenlivet plus tard, je suis presque prompte à la discussion. Avec la barmaid - qui agit à titre de psychologue depuis le début de la soirée dans le coin, diagonale directe sombre un brin, et qui me rapporte tout ce qu’on peut lui dire contre la promesse d’un pourboire généreux. Je faisais avec ce que j’avais pour récolter de l'information, et c’était pas dit que j’allais me mettre les mains direct dans la terre vaseuse - nah, je préférais diriger, faire témoin, manier les ficelles et récolter le butin du haut de mon tabouret d'ivoire. 3 allers et 4 retours plus tard, j’en sais assez sur la ribambelle de gamines venues célébrer la rupture de l’une d’entre elles - où comment un simple mec avait pu les faire flirter entre la déprime et la débauche. Fascinant. J’allais presque sortir mon calepin, je vous jure, pas si cynique, lorsqu’on me tape sur l’épaule, qu’on entre dans ma bulle, qu’on provoque un frisson, et pas un bon, le long de mon échine. Le visage fermé, l’épaule tournée, l’absence d’intérêt, ça me semblait suffisant pour envoyer le signal, pour m’y refuser. Pas assez apparemment. « Il est trop tôt pour un threesome les gars. » qu’ils recevront comme gage d’attention, comme confirmation que j’ai bien entendu la maigre introduction de l’un, et les balbutiements de l’autre. Comme une fleur, une belle blonde plantureuse fortement alcoolisée titube entre nous tous, se présente en bafouant, bat des cils, se cambre. J’étouffe un rire en portant mon verre à mes lèvres, ce genre de timing qui me fascine autant qu’il m’effraie. « M’enfin pas pour elle, c’est l’exception qui confirme la règle. » elle maugrée un truc, j’entends à peine, la beauté de la sono qui défonce les tympans de tout le monde et nous laisse une acouphène légère le lendemain. Je préfère croire qu’ils se sont barrés avec elle, ce serait legit même, plus de facilité, un plan à trois assuré, offert sur un plateau d’argent. Un coup d’oeil à la dérobée me confirme qu’ils sont toujours là, l’un bien droit, le torse bombé, le deuxième affalé sur le banc derrière, n'ayant clairement pas signé pour ce numéro de douchebag auquel n’importe quelle fille ici a bien pu assister en moyenne 2,64 fois dans sa vie. « Il est aussi lourd d’habitude ou ce soir c’est une occasion spéciale? » que le brun en retrait m’entendra même lui adresser, faussement secrète, élevant la voix pour qu’il m’entende par-dessus cet énième remix de Despacito, et que son pote en prenne de la graine.

C’était drôle, cette pulsion que j’avais de raisonner le laissé pour compte, celui qui avait été traîné jusqu’au bar. Déformation professionnelle certainement, après avoir passé la journée, la semaine, le mois, l’année et les précédentes à conseiller des coeurs brisés à avancer, des pauvres âmes en quête à arrêter de se voiler la face. C’était presque mon devoir de l’agiter un peu, de lui faire comprendre que c’était pas du tout à son avantage de traîner avec son larbin. Limite, les filles aimaient bien le genre geek, ça leur plaisait, c’était à la mode, tendance. Ça avait la cote, plus ils étaient mal à l’aise, plus ils arboraient des t-shirts sarcastiques, plus ils se la jouaient mésadapté social, plus les bras leur étaient ouverts. Il avait pas besoin d'un wing man de pacotille, celui-là même s'avançant à l'instant sur la blonde qui a fait un retour, qui s’appuie entre nous, qui rigole sans comprendre un traître mot de ce qu’il lui dit. Ça doit être pour cela qu’il se penche à son oreille, qu’il nous a déjà oublié pour la draguer à demi-mots. C’est le signal dont j’ai besoin, le coup d’envoi. La serveuse comprend mes signes, deux scotch & soda et hop, les verres se présentent devant moi. J’ignore celui qu’on m’a commandé précédemment, tout autant que celui qui vient tout juste d’être descendu par la troisième roue qui voit son ami se désintéresser de son cas plus vite qu’il n’en faut pour le mentionner. Et du menton, je lui pointe une table non loin, où il sera beaucoup plus à son aise qu’entre des corps qui se resserrent, qui ont pris le bar d’assaut et qui sont aussi avides de vodka bon marché que de phéromones. Comme gage de sympathie, je lui propose même une perche, qu’il saura prendre s'il a le moindrement un peu d’amour propre. « Qu’est-ce que tu fais à traîner avec lui, sérieusement? »


 
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Dernière édition par Ariane Parker le Mar 19 Sep 2017 - 6:38, édité 5 fois
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Message(#)remember me for centuries (ARILYS) EmptyMar 19 Sep 2017 - 0:43



 
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C'était pas exactement la définition du fun. Plutôt l'expression du sentiment de la victime, dans les lycées, se faisant enfoncer la tête dans un toilette à la propreté aussi absente qu'un cerveau dans une télé réalité. Sur ce coup là, Lys en voulait à Anton - lui si habitué aux femmes semblait avoir perdu de sa superbe. A moins qu'elle ne se soit rouillée, dans les bras de son ex épouse. L'ambiance fut quelque peu douchée par la répartie de la rousse - mouché, touché, coulé. Elle s'attira de suite la sympathie du geek - il aimait bien quand ça mordait. Il sembla perdre un instant sa timidité, curieux et amusé. Trois secondes. Et Anton fit valser le peu de dignité qui lui restait, non sans accoster la blonde nouvellement arrivée. Vulgaire. Aguicheuse. Facile. Tout ce que cherchait le vice-président. Tout ce qu'il ne fallait pas, éthiquement parlant.

Le blond eut son sourire colgate spécial, sans se relâcher. La rousse, apparemment, n'avait aucun intérêt. Il la délaissa et se tourna vers la blonde. Lysander répondit par un haussement d'épaules vain et fataliste - Anton n'était pas aussi insistant ou maladroit habituellement. Son ami se sentait-il aussi seul que cela ?

« Anton, tu devrais pas e- »
« Laisse parler les dames, Lys, tu vois bien que cette charmante jeune fille - »

Il n'entendit jamais la suite, le bruit envahissant la pièce comme un caisson de basse. Quand le son revint à un volume décent, c'était fini. Il avait perdu Anton. Il s'était collé à la demoiselle, tel un noyé à sa planche. C'est qu'elle aurait pu, elle aussi, flotter avec ses attributs comme des ballons de plage. Lysander se détourna, écoeuré - soirée entre potes, tu parles. Surprise, mais pas des moindres, il se retrouva entraîné dans un endroit un peu moins bondé, fuyant la ruée vers l'or liquide, vodka ou whisky, bourbon ou tequila, pick your poison. L'inconnue aux cheveux flamboyant semblait avoir pitié de lui. C'était toujours mieux que rien, ironisa t-il, s'asseyant en grimaçant près d'elle. La timidité revenait - seul, avec une demoiselle, allons, on l'a déjà fait, se morigéna t-il. Lysander eut le tact d'envoyer un regard reconnaissant à la demoiselle.Il était sensible aux efforts de conversation. Ses prunelles brunes, assombries d'autant plus que la lumière manquait, se tournèrent innocemment vers Anton, et quelque chose en lui vibra comme une corde d'arc.

« Les amis d'enfance, tout ça » fit-il d'un ton d'excuse. « Il est en plein divorce. Même si cela ne l'excuse pas de sa lourdeur exagérée, sois un peu indulgente.   » Mouvement d'épaule ; il fit tourner son index sur le bord du verre, créant une harmonie inaudible dans le boucan de notes qui vrombissaient comme des insectes dans l'air, au rythme des corps dansant. S'il y avait bien une chose que just dance lui avait appris, c'est qu'il était un mauvais danseur. Lys n'aurait jamais eu l'idée de venir se déhancher ici. Vague à l'âme, le temps d'un instant - le regret amer d'une soirée gâchée. Injustice - gâchée, alors qu'une jolie demoiselle à l'humour corrosif l'accompagne ? Au contraire. Il s'efforce de sourire doucement.

« Franchement, il est sympa, Anton, pour de vrai. C'est pas blondie qui te dira le contraire. Je savais pas que c'était physiquement possible ça. Ni légal » blagua t-il avec un mouvement de la main vers le bar et les deux délaissés, les sourcils haussés - la phrase trouvez vous un hôtel n'aurait pas pu être mieux trouvée. « J'espère que nous n'avons pas interrompu ... Hem. Quoi que ce soit. » Peut-être attendait-elle là pour se faire draguer, après tout ? Bah, ce n'était pas comme si il jugeait quiconque. Du coin de l'oeil, il vit du mouvement. Anton revenait à la charge, Blondie collée à sa hanche. Insidieusement, il se demanda si il avait joué de son titre de nouveau riche pour la faire se trémousser comme ça. La jalousie devait se lire sur ses traits - il inspira, et espéra simplement qu'il ne dirait pas trop de bêtise.

« Bonne chance avec la frigide, Salem, mon vieux ! Si elle est aussi chaude que ses cheveux sont roux ... » gloussa t-il. Lysander se demanda si l'alcool n'avait pas totalement grillé les neurones du blond. Pire, ils s'installèrent, lui et grognasse en chef, à une table d'écart. Le vacarme, heureusement, camouflaient leurs ricanements idiots d'adolescents en rut. Lysander frappa son front contre la table. Trois fois. L'air au bord de la pendaison par lacets. « Je suis tellement désolé. L'alcool a fait un peu trop de ravages. Il devait pas en être à son premier quand on est arrivé. Il va pas bien » tenta t-il vainement à titre d'excuses plates et réchauffées, en se relevant avec un sourire tordu. Il frotta son front et repoussa ses cheveux en arrière. « J'aime pas le voir avec des filles, comme ça. Il mérite pas ça. Bon, elle non plus, quand on y pense. Heureusement pour elle qu'elle est assez bourrée pour ne pas comprendre un traître mot de ce qu'il dit. »

Ce crétin l'avait appelé par son surnom - son pseudonyme sur la toile, depuis qu'il était jeune. Ce stupide pseudonyme qu'il utilisait partout. Il jeta un coup d'oeil de ses prunelles rieuses à la rousse. Bon, au moins, il arrivait à aligner trois mots qui avaient du sens, et rien de sexuel. C'était ça de gagné. « Est-ce que c'est trop osé de te demander ton prénom, ou tu vas appeler la police ? J'avoue de suite : j'ai zéro courage, je m'enfuirai avec mon skate à toute vitesse, en lâchant une boule ninja aussi odorante que opaque. » Petits mouvements bêtas. Voilà - on retrouvait son niveau d'humour à la con habituel. L'alcool réchauffait son ventre. Il était bien, finalement - un sourire d'éternel ado plaqué aux lèvres, les lunettes un peu de travers, les cheveux rebelles capables de pousser un peigne au suicide.

 
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Message(#)remember me for centuries (ARILYS) EmptyMar 19 Sep 2017 - 4:09



 
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Le scotch roule sur ma langue alors que je retiens une exclamation, un rire, n’importe quel mouvement de recul devant sa pauvre tentative de défendre son pote. À croire qu’il fallait avoir le nez collé sur les tares de l’un l’autre pour ne pas réaliser à quel point ça allait pas, à quel point c'était un cliché de la pire espèce qui pullulait un peu trop dans une boîte du genre. Pas de surprise ici, juste une légère déception. « Oh, j’étais indulgente. Autrement, ce sont pas mes paroles qui l’auraient attaqué, mais mon genou. Dans ses couilles. » fallait tout de même préciser, question qu’il sache d’où je parle, ma pseudo cible qui s’agite au rythme de la techno pendant que sa prise du moment s’accroche à son cou, y suçote la peau façon sangsue hors de l’eau. Il devrait me remercier si on faisait l’historique, il avait eu suffisamment de bons réflexes pour gagner une trêve, pour que les enseignements de Clide aient pas été utilisés à outrance. Je savais exactement où j’aurais posé mes mains, où mes doigts auraient enserré ses épaules, où ma cuisse se serait pressée - presque jouissif de l’imaginer s’écrouler par terre comme une mouche, le claquement de mes escarpins sur le linoléum qui aurait donné le ton de la trame de fond. Mais si je m’y mettais, si je commençais, y’allait avoir des plaintes ou du moins une longue liste de comptes à rendre; et j’avais pas particulièrement le temps de m’y perdre par désir de justice, ou par vengeance impudique. « Santé. » cognant mon crystal au sien, je porte le verre à mes lippes non sans savourer une dernière fois l’image mentale que je me fais de la scène, image qui s’envole en fumée quand le jeune homme prend encore la défense, s’embourbe. Il parle de divorce, il parle de mérite, il parle du type qui rigole à gorge déployée, qui a la paume bien étampée contre la fesse de sa pucelle d’un soir. J’ai un haut le coeur que je retiens d’un sourire bien factice, le temps qu’il reprenne son souffle de lécher autant le cul du type. C’en est presque triste de voir comment il est laissé à lui-même sans le réaliser, espérant être repêché au second tour, ou du moins, ne pas avoir perdu son ticket de retour. Il parle de ce que je pouvais bien faire plus tôt, je laisse un soupir couler, un haussement d’épaules qui poursuit. Honnêtement, sans qu’ils ne le sachent, le duo dysfonctionnel là, il venait de me donner du matériel pour au moins quelques pistes, pour un chapitre ou deux et ça valait la peine de rester rien qu’un brin, une poignée de secondes, le temps de voir ce que je pourrais en tirer de plus, de mieux. J’étais avare de détails, et ils se caricaturaient à merveille. « Rien qui puisse pas se remettre à plus tard. » qu’il m’entendra dire, désabusée, parce que je l’étais vraiment. Combien de temps encore ce projet sera-t-il sous couvert? J’avançais pas, pas assez, autant y aller de l’immersion totale plutôt qu’avec parcimonie. Son raté de copain aurait peut-être du croustillant à me mettre sous la dent si on alimentait son ego et son foie pour encore un peu de temps. Et voilà, cadeau, comme s’il avait entendu mes prières les plus profondes et les moins vraisemblables possible. Anton et sa pimbêche qui reviennent à notre hauteur et lui , il scande du haut de sa voix nasillarde qui doit sonner comme de la poésie de ruelle mal famée pour la blondasse, qui joue de ma température, qui prend mon pouls, qui assistera au sourire mauvais d’une Ariane prête à mordre, à dégommer, à déchiqueter dès qu’on lui donne le signal. Ma lèvre s’en retrouve bariolée, mais il n’y aura pas de flaque de sang à nettoyer ce soir. Encore heureux. « T’es dangereusement investi, face à un type qui te plaque là dès que la première greluche aligne ses airbags dans son champ de vision. » j’articule suffisamment pour qu’il ne perde pas un traître mot de mon discours - en vrai, y’avait quelque chose de fishy dans toute cette histoire, à commencer par ce surnom dont mon voisin avait été affublé et qui me disait vaguement un truc, qui remémorait des souvenirs, des marrants, des salés, mais qui était trop lointain pour que je puisse m’y rattacher. Pas tout de suite, même si je compte y revenir. En temps et lieu. Il en rajoute sur son date, et je roule des yeux, cette fois plus amusée qu’autre chose. Il avait entendu mes mises en garde, il savait ce que je pensais du mec, le reste était dans son camp - à savoir ce qu’il en ferait, ce qu’il n'en ferait pas.  « Ils ont l’air dans le même état, pas de fausse pitié. 10$ qu’il commande une tournée de tequila shots, et qu’elle lui gerbe dessus d'ici 30 minutes. »  

Rendons le tout le moindrement amusant pour la peine, au moins. Ils sont trop occupés en face à glousser comme deux dindes pour que je laisse mon regard les détailler encore longtemps, mes iris passant maintenant à la question du brun, sa tentative de racheter ce qu’il reste de potable à cette conversation, à ce moment. La mention du skate me fait sourire, l’humour ringard un peu moins - trop Tad, tout à fait Tad. Il essayait, fallait pas l’effrayer non plus - il risquerait de rentrer puceau et mon karma s’en remettrait jamais. « Ariane. » tant qu’il gardait ses mains là où je pouvais les voir et qu’il me balançait pas une avalanche de stéréotypes gros comme le monde dans la prochaine heure, je pourrais presque le supporter encore un peu. That’s how committed I was. Y’auraient des survivants. « Enchantée, Lysander/Salem. » que je relance, tiquant toujours sur ces quelques lettres, sur ce qu’elles me rappelaient surtout, indicibles. Mais la réflexion passera sous le radar, s’enfilera bien loin d’ici le temps de se moquer un brin, de détendre l’atmosphère, d’accompagner ce geste distrait que j’entame, replaçant ses lunettes le moindrement droites, un TOC comme un autre. « T’avais des parents qui étaient sur un trip de sorcières, ou…? » l’idée me semble tout à fait valide, qui sait quelle sorte d’hippies avaient pu croire que la signification était recherchée derrière le patronyme. Une gorgée de plus, et on en vient au sérieux, à la vraie interrogation. Parce que ses rétines sont un peu trop insistantes envers le blond qui giggle là, qui bave sous la danse lascive que sa chica a décidé de lui improviser maintenant, s’agençant à merveille avec sa mini-jupe en cuir et son cropped top deux tailles trop petit. « Il sait? Que tu en pinces pour lui? »

 
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Message(#)remember me for centuries (ARILYS) EmptyMar 19 Sep 2017 - 10:18



 
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Comme tout homme qui se respecte, une grimace de douleur anticipée ponctua la phrase de la demoiselle. Des mots, certes, doués d'une empathie démesurée. Chaque personne aux attributs masculins devait ressentir la même sensation de broyage juste à l'évocation d'un coup dans les parties sensibles. « Je pense qu'il en avait encore un peu besoin, de ses couilles, merci pour lui. » Le regard est vissé aux deux corps désharmonieusement collés l'un à l'autre, façon moule sur son rocher. Lysander hausse les sourcils : Anton avait toujours recherché l'amour des gens, leurs conseils, leur admiration. Là, il était juste tombé très bas. Dans un méandre sans neurones et sans douleur, supposait-il. Ne dit-on pas bienheureux les imbéciles, après tout ? Cela l'étonnait juste qu'il en arrive à de telles extrémités dans son comportement. Quant aux extrémités dont Anton palpait allègrement la chair, il préféra détourner le regard et trinquer avec un sourire.

Le tintement éclate, presque discret dans le tapage nocturne, et il avale une grande gorgée qui brûle son oesophage comme une coulée de lave. La chaleur se love au creux de son estomac, douce et docile, pour le moment. En tout cas, la demoiselle à ses côtés semble elle aussi écoeurée par le comportement des deux tourtereaux d'un soir. Au moins n'avaient-ils rien interrompu d'important. Peut-être était-il possible encore de passer une bonne soirée. Sans Anton. Une petite voix intérieure, vicieuse, ne cessait de répéter qu'il était venu uniquement pour coucher et boire. Que sa présence n'avait rien d'important. Qu'il avait camouflé son besoin de chair, de sexe, d'alcool, derrière la pitoyable excuse de le sortir lui, comme on sort un chien.

Lysander coule un regard agacé à son ami - la culpabilité s'efface devant les yeux rieurs, parce qu'Anton ne comprend rien, à cet instant. Il est dans son propre univers, le cerveau mis de côté, la dignité et la fierté également. Sûrement avec ses couilles, aussi, vu comme Blondie lui fait payer tout. Nouveau glissement d'yeux, glissement de terrain interne - petite lueur de panique, qui s'assagit. « On est potes depuis longtemps, on a créé une société ensemble, je l'ai soutenu pour son divorce. La différence entre moi et cette greluche, hormis les mamelles, c'est que demain, elle n'existera plus et que je continuerai à être son ami. » Haussement d'épaules. « Faut bien quelqu'un pour veiller sur lui. » Il avait parfois l'impression d'être avec Loua, sa chienne. Anton pouvait être, lui aussi, un chien fou. Mais ce qui l'ennuyait le plus, c'était l'image de leur entreprise : si on voyait l'un des chefs de SPHINX dans un tel état, ils ne s'en relèveraient jamais. Il eut un éclat de rire sans joie devant le défi. Il haussa un sourcil. « Pari tenu. Il préfère la vodka. Et il tient beaucoup à son tailleur Armani » qu'il singe, soudainement méchant, se surprenant lui-même. Allons, voilà qu'il se moquait de son ami ! Qu'est-ce qui lui prenait, exactement ? L'alcool ne l'avait jamais rendu mordant. Est-ce qu'il essayait d'impressionner la jolie rousse ? Si il aimait le cynisme, il n'était jamais désagréable. Il joua de nouveau avec son verre, conscient de détester cette greluche aux flotteurs siliconés et leurs embrassades peu discrètes.

Ariane, de son joli prénom, lui tira au moins ses pensées désagréables de la tête. « Enchanté. » Réflexe, qu'il ne comprenait pas. Pourquoi l'éthique sociale obligeait les gens à se dire satisfaits de se connaître ? Si les gens ne s'appréciaient pas, ils se barraient, point. Il eut un sourire amusé en entendant son prénom et son pseudonyme. Ce qui pouvait, effectivement, mener à des interrogations. Nouvel éclat de rire. Ok, Ariane gagnait des points. Mignonne et drôle. « Pas exactement. C'est mon pseudonyme. Depuis tout petit. Comme on bosse dans l'informatique, la technologie, ce genre de trucs ... L'illusion de l'anonymat, tout ça. » Haussement d'épaules. Il savait bien que c'était un peu ridicule. Et puis, il restait là, avec ses questions muettes, de peur d'ennuyer la demoiselle. Son boulot, son âge, ce qu'elle cherchait ici ... Au final, était-ce réellement important ? Malgré lui, il fronça les sourcils, observant, dégoûté, le numéro digne du cirque de miss zéro neurones. Il manqua s'étrangler quand la question trancha l'air. Des mots de verre, coupants, dangereux. Les yeux se tournèrent, écarquillés, le blanc visible dans le noir, la lueur paniqué lançant des éclairs rouges comme des phares tournants de police. Il leva les mains, comme face à quelqu'un tenant un flingue. Comme si il voulait calmer la situation.

« Hé, ne confondons pas tout, hein. On est amis, depuis longtemps. C'est plus comme un frère pour moi. » Depuis quelques années seulement. Son amour avait évolué, s'était modifié. « J'en pince pas pour lui. Rien à voir. Je suis juste estomaqué que ... Qu'elle soit aussi souple » et la surprise n'était pas feinte. Un vrai serpent. Elle était strip-teaseuse ou bien ? « Et je m'inquiète pour l'image de notre boîte. » Il s'embourbait tellement. Il grogna, retira ses lunettes, les essuya. « C'est de l'histoire ancienne. Il ne sait rien. Pas un mot, d'accord ? » assena t-il, mi-énervé, mi-suppliant, le regard posé sur elle. Dieux qu'elle était douée. Il détestait ça.

Et, sur fond de Daft Punk, les mots s'échappèrent, timbre d'Anton, intonation alcoolisée, comme une ironie goût vomi. « Et une tournée de shot de tequila pour tout l'mooooonde ! »
Merde.

 
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Message(#)remember me for centuries (ARILYS) EmptyMar 19 Sep 2017 - 17:58



 
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L’amitié avait le dos large, on lui prêtait toutes les bonnes intentions du monde, on s’en servait quand elle était nécessaire, utile, avant de la laisser au bar le temps de malaxer goulument la poitrine d’une nouvelle venue aux racines plus foncées que ses pointes. « Clairement. Sinon, c’est la syphilis qui l’attend. » aucune médisance ici, c’était l’impression qu’il laissait tout bonnement. Parce que sans son fidèle acolyte, sans son Robin, j’en connaissais un qui se gratterait probablement plus souvent l'entrejambe dans la tout sauf glorieuse salle d’attente de la clinique du quartier. Entrejambe que j’ai épargné pour la peine, mais qui ne perdra rien pour attendre à voir la siliconée le prendre pour appât, et se contorsionner dans un angle qui nous force à, le brun à mes côtés et moi-même, pencher la tête d’un sens en se demandant franchement combien de vertèbres elle peut avoir pour supporter ainsi peu sa colonne. Et je parie, parce qu’il s’agit de la seule chose à faire à mon sens, de la seule issue du truc si on espère prendre un peu de plaisir à assister à la scène, si j’ai décidé de rester un peu plus longtemps accoudée à cette table et non contre la fenêtre glacée du premier taxi qui passe devant l’entrée du bar. « Nous verrons, nous verrons. » il démenti tout ce que j’avance, l’âme même d’un gage, et pique juste assez la curiosité qui me reste pour ne pas manquer une seule seconde, pour imaginer la suite du mieux que ma maigre expérience m’a fait apprendre. La tequila, c’était l’alcool des dernières chances - le poison pas trop cher pour être aussi fort. Et on lui attribuait des intentions tout sauf nobles, on l’accusait de nous rendre malade, des folies qu’on a pu faire, sur la capot de la voiture d’un inconnu en plein parking, dans la salle de bain de sa meilleure amie tout juste après, à se vomir les tripes. Elle tangue trop pour ne pas être à un shot de l'éthylisme, elle titube démesurément à son bras maintenant qu’ils passent à nos côtés pour que je ne ramasse pas furtivement mes affaires, attirant mon sac et ma veste plus près par crainte de les retrouver infusés, collés, dégoulinants d’abricot brandy au petit matin. Et on nous laisse, ou du moins, on nous accompagne à distance. Ça va, entre la hit list de l’été et les mauvaises lignes de drague, je préfère garder le périmètre le moindrement net, sécuritaire. Il semble s’emmerder tout autant que moi, plutôt passer le temps avant qu’il ne soit appelé de nouveau en renfort, et que je retrouve sagement le chemin de la maison pour noircir mes cahiers jusqu’à l’aube. Il, et son patronyme particulièrement discutable. « Ton nom de scène, donc? Alors c’est toi-même qui l’a choisi? » que je répète, que je lui fais confirmer, presque déçue de ne pas avoir rencontré l’équivalent informaticien de Batman ou de Madonna. Il y en avait qui n’étaient pas conscients du potentiel qu’un surnom pouvait avoir sur la culotte de leur concubine. Un bref coup d’oeil à droite me confirme que le blond lui, joue de diminutifs pour s’assurer un trou d’un coup - ce qui est nettement moins joli à la mention qu’à la réflexion. « Hum -  j’aurais vu un truc qui en jette plus. Genre Mortal Virus, Binary Assassin, j’sais pas. » il n’était pas trop tard pour se réinventer. Ne disait-on pas que la technologie était un milieu en constante évolution? Qu’il le prouve.

Puis viennent les accusations. Véridiques, à voir comment il se tortille sur son siège, comment il se fait violence pour bien expliquer, pour détailler, pour s’en sortir. Y’a pas à avoir honte, y’a pas à jouer de mensonge, envers lui-même d’abord. Son pote était bien trop bourré pour remarquer l’inconfort, la musique bien trop forte pour ne pas enterrer ses dires, et la conclusion ne pouvait pas être moins sûre que s’il ne l’assumait pas entièrement. À voir qu’il avait encore plus la frousse de se l’avouer que de l’articuler, de se le prendre, balancé à la figure. « Bien sûr. » fera mouche entre ses justifications et son déni pudique. Ce qui avait pu évoluer, grandir, le mettre dans cet état, était définitivement chose du passé? À d’autres. « Et l’image de votre boîte, on s'en inquiète comme ça depuis combien de temps? » j’insiste, je pique, je me penche un peu plus dans sa direction, non sans détailler son associé d’un nouveau regard presque barricadé par la silhouette de Blondie qui s’affale sur lui après avoir manqué un pas, après s’être prise le pied dans la patte de sa chaise. Elle obtenait la première place sans aucun autre adversaire plausible, là. « Parce qu’à mon sens, vous avez chacun une vision bien différente d’elle, cette image. » histoire typique, récit habituel, sentiments inavoués pour cause d’être tout sauf partagés. C’était vieux comme le monde, il n’était pas le premier, certainement pas le dernier, et s’il décidait de laisser ça passer pour s’en faire pleurer, pour s’attirer pitié et flattement à rebrousse-poil, c’était son problème. Et le mien un peu, parce qu’autrement, je n’aurais bientôt plus de boulot. « C’est pas à moi de le lui dire. » j’hausse de nouveau les épaules, portant le scotch à mes lèvres. Quel poids auraient mes paroles sur l’autre avachi dans le décolleté de la bombasse qui s’esclaffe au rythme du clavier électronique? Encore heureux que je ne sois que la rousse frigide à ses yeux, ça me libérerait facilement s’il passait trop près de nous à nouveau. « Mais à toi, Salem. » et hop, image qui se fige, arrêt complet et conséquent. J’avais déjà dit ça, j’avais déjà écrit ça, j’avais déjà… merde. « Oh. » c’est clair comme mes mots qui claquent sur mon clavier, comme mon énième impression de réchauffé alors que je paraphrase exactement le conseil que j’avais pu lui donner jadis, dépassée par tant de phrases, tant de verve, pour simplement décrire un pauvre mec paumé qui n’avait pas les couilles de parler haut et fort une fois de plus, une fois de trop. Une lueur frôle mes pupilles, les allument, les éclatent, les ravivent. J’ignore s’il sait que je sais - mais je peux vous assurer qu’il en recevra le mémo lorsque je réaliserai que malgré la dépressive qu’il m’avait balancée quelques années plus tôt, il était toujours au même point, il n’avait pas été fichu de se bouger dans un sens comme dans l’autre. Pathétique, et - « À Candy! » qu’on crie, fausse joie, la tequila qui tape sur la table, les verres qui s'agrippent, qu’on pose même devant nous. J’ignore le breuvage, trop scotchée à mon interlocuteur. « J’pense que je vais... » l’escorte tout sauf haut-de-gamme a la voix maladroite, apeurée, elle porte une main à ses lèvres. Et en plus j’allais me faire 10$ au change? La vie m’allait définitivement bien ce soir. « Nope, pas ici, nope. » le blond qui se dégage, qui s’esquive, qui lui tient même pas les cheveux, ce goujat. « Faut quand même que je te donne qu’il avait l’air nettement moins salaud dans ta lettre. »


 
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Message(#)remember me for centuries (ARILYS) EmptyMar 19 Sep 2017 - 19:32



 
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Spoiler:

C'est décidé, tu l'aimes bien. Elle ne manque pas de dents, la langue venimeuse et chargée d'un poison qui, chez toi, a l'effet de poil à gratter. Tu te marres, de bon coeur. En espérant que, bordel, il chope pas une MST aussi tôt, alors qu'il a pas encore signé ces foutus papiers du divorce. T'es juste venu comme on tire de force une pute dans un couvent, mais tu regrettes pas vraiment. Pas quand la compagnie rousse est aussi agréable. Le goût sucré se révèle acide, mais c'est bon aussi, les bonbons qui piquent. Et puis, c'est bar spectacle ce soir. La blonde semble ne pas avoir de squelette, telle ces nains rentrant dans une si minuscule voiture. Ne manquerait plus qu'elle siffle, et tu cries au Malin. Quoi que, le diable version femme, ça existe ? Qu'importe. Ils semblent se complaire ensemble. Pas moyen de voir leurs corps divisés, serrés comme ils sont, cherchant la copulation la plus bestiale et ridicule. Anton a vraiment chuté bas. Au moins, Coralie, son ancienne femme avait un certain panache, digne d'un nouveau riche. Il ne l'a jamais aimé, mais elle avait certaines qualités que Blondie ne possède pas. Un cerveau, par exemple. Ou la capacité de réflexion supérieure à un bulot cuit.

Et t'as hâte - de voir si t'as raison, si t'as tord, et pas juste parce qu'il y a du fric en jeu. On peut dire que ça, tu t'en balances comme de ton premier slip Spiderman. T'aimes bien les défis, ça t'émoustille - de façon pudique et sans sous-entendu aucun, soyons clairs. Mais les jeux, les défis, les énigmes, ça titille ta fibre de gamer, de grand gamin. Et la rousse l'air de s'y entendre, pour jouer. Le genre de jeu dans lequel tu te jettes tête la première, sans savoir la finalité, en t'en fichant un peu. L'amour du jeu, comme certains aiment la chasse pour la traque.

« Yep. Je l'ai choisi moi-même. J'adore ce pseudonyme. C'est toujours mieux que mon deuxième prénom, Robin. Autant m’appeler BatBoy de suite. Quoi ? Qu'ouïes-je ? C'est déjà mon surnom ? Diantre ! » que tu t'exclames sur ton ton de gosse, totalement crétin. Tu hausses les épaules, le verre aux lippes. Ca chauffe, ça réchauffe, ça calcine ton être tout entier. Tant mieux. T'as envie d’oublier les images dignes d'un Jackie et Michel qui te collent aux rétines.
« Binary Assassin ? C'est tellement ... naze ! » que tu pouffes, manquant de renverser ton verre. Tu jettes un coup d'oeil malicieux à la rousse. « Et puis, qui te dis que je n'ai pas des pseudonymes moins ... légaux ? Tatata - je n'ai rien dis » que tu glisses avec amusement.

C'est peut-être pas la meilleure idée du monde de causer de ça. Quoi que, Merlin, ça la ferait marrer aussi. Sérieux, Mortal Virus ? Et pourquoi pas Evil Dead Technology, ou Wifi Nightmare ? Tu te tais, l'air serein, finis ton verre. Une lampée, qui semble couler ton cerveau comme un radeau dans un bain d'acide. Et la suite n'arrange rien. La panique totale. Ton être tout entier hurle à la fuite. Mais tu serais capable de tricoter des jambes, sans réussir à te sortir de là. C'est que ça tourne - merde, elle sait, et Anton qui est là, physiquement là, bien que mentalement, t'aies des doutes. Tu fais des gestes qui signifient : stop, on arrête tout, on rembobines, it's not possible, it cannot be happening !

« Il est l'image de la boîte. Moi, je suis pas assez charismatique. Je m'inquiète vraiment si des collaborateurs le voyaient. » La jalousie n'a rien à voir là-dedans. Croix de bois croix de fer. Et l'enfer, t'en as pas peur. « C'était une erreur, la proximité, tout ça. C'était rien, c'est fini - plus rien, pouf, disparu. » Disons qu'être toujours avec lui, après des années, n'aide pas à couper les ponts de ton ancienne passion, mais tu t'y atèles le plus courageusement possible. T'as été voir ailleurs - féminin, masculin, le rire au plaisir, sans étiquette, sans jugement. Mais toi, tu le cries pas sur tous les toits, et surtout, tu ne fais pas passer la boîte en porno hard. T'essayes juste d'expliquer à la rousse : lui dire que t'es dispo, libre et opé, ça ferait peut-être relou. Puis bon, t'as pas la tête à ça. Rire, t'amuser, ouai, mais aimer, partager ... Dur. Difficile. Tu préfères ton boulot. Plus simple. Moins exigeant. Juste du temps. Juste ta réflexion. Moins compliqué.

Quelque chose se passe. La torsion d'une compréhension que tu n'appréhendes pas. Une compréhension qui n'est pas tienne. Ne semble pas te concerner - et pourtant. La fête. L'entrain. La tequila. Tu bois. Cul sec, plutôt que cul peloté comme celui de Blondie. L'estomac de Blondie semble faire des montagnes russes ; roulette russe, vomira, vomira pas. Ha bah si. Flot liquide, heureusement loin. Cris de dégoût. Anton, déjà secoué, éloigné, écoeuré. Esprit flouté reprenant clarté devant la flaque acide et alcoolisée. Berk.
Faut quand même que je te donne qu’il avait l’air nettement moins salaud dans ta lettre.
Ta lettre.

Merdemerdemerdemerdemerde ! Tu renverses le verre dans un mouvement de la main. Cling. Débris à tes pieds, un peu comme ton cerveau, ton coeur, ton estomac là tout de suite. « Hein ? » Tu murmures, interloqué, incapable d'être plus intelligent que ça. Mollusque éberlué. Cligne des yeux comme un hibou. « Ma. Lettre. » Les mots s'inscrivent en toi au fer rouge. En lettres de feu. En tequila renversée. « Comment tu sais ça. Attends. Merde. T'étais la meuf de la rubrique ?! » Les phrasés s'enchaînent, méchamment connecté dans ton réseau de neurones. Merde. Merde. MERDE. Et Anton qui revient à la charge, apparemment dégrisé - c'est fou comme il suffit d'un peu de vomi pour faire débander un homme.

« Eh ben, quelle soirée » fait-il avec platitude, debout près de notre table. Déjà, des gens s'activent pour nettoyer Barbie et son vomi. Non sans grognements dégoûtés. Sûrement pas la première, cette flaque, et sûrement pas la dernière. « Pas envie d'y retourner ? » que tu demandes, devinant sans peine que tu vas te faire enfler taille XXL. La rousse aime jouer avec le feu. Et un Anton à moitié dégrisé vaut tout l'or du monde, avec l'info qu'elle possède. « Non merci. Vous faisiez connaissance ? » Après un rapide coup d'oeil à une Blondie avachie comme un tas de chiffons sur une banquette, il s'intéresse à vous. T'es énervé - il a vraiment réfléchi qu'avec sa bite, putain. Tu lui en veux, en cet instant. Et tu t'en veux d'être assez débile pour culpabiliser de tout ça. « On peut dire ça » que tu maugrées, et t'as un regard vers elle. Lueur aux prunelles enflammées.
On peut pas dire ça poliment.
Shut up plz.

 
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Message(#)remember me for centuries (ARILYS) EmptyMer 20 Sep 2017 - 4:21



 
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Et il s’inquiète. Je daigne suivre son regard, confirmer ce que je sais déjà, ce qui fait joli quand on sort pour se distraire, pour oublier un récent divorce, pour s’éclater. Moins quand de potentiels investisseurs risquent de vouloir mettre la main à la poche. « Tu fais bien. Il gère pas, là. » que je ne le rassure pas du tout, pointant du menton l’autre qui sourit à qui veut le voir, qui gémit d’intérêt, qui s’agence aux cambrures de sa partenaire pour plus de dégoût partagé. Et ça m’amuse - c’est malpropre, c’est déplacé, c’est en public et c’est tout sauf pudique. Le malaise du jeune homme d’à côté est palpable, je ne pourrais pas plus m’en réjouir. C’est pas dit que j’allais assister à tout ça toute seule, que j’allais en ramener les dommages collatéraux à la maison sans avoir pu partager, diviser. « Au pire, vous vous recyclez en porno de bas étage et tu triples ton revenu, facile. » il y a toujours une solution, il y a toujours l’option sexe facile, sex sells, qui leur pend au bout du nez. Je ne doute pas du potentiel de l’un, l’autre est plus discutable. Il sera celui au change, celui qui code la plateforme, qui la teste, qui s’agite le poignet dans la lueur subtile de la vielleuse de sa chambre à coucher. Ma blague fait fureur, ou pas du tout, c’est difficile à dire avec la musique qui ne se tarit pas, et la migraine qui persiste à vouloir s’immiscer. Je la rembarre d’une nouvelle lampée de scotch, la couche au sol, m’en délecte. Il y a un 10$ à la clé, et peut-être même une part ou deux de leur nouvelle mine d’or grivoise qui suffira à réinventer cette société dont il me semblait un peu trop protecteur. Ahhhh, mais voilà que ça se corse, voilà qui devient intéressant. Sous la trame de techno, sous les gloussements incertains, sous le service de shots de tequila qui nous arrache à notre sujet premier, je découvre son vrai visage, celui-là même qui a suffit à alimenter tant de mes chroniques, à titre de référence, de modèle. Le coeur rejeté par excellence que je rencontre enfin, comme l’apogée d’une carrière qui se cherche encore elle-même, et qui prend vie au creux de sa paume, de ses doigts qui se triturent les uns les autres, de sa jambe que je sens s’agiter et malheureusement pas pour un peu de foreplay sous la table. Il flippe, je m’arque un peu plus dans sa direction. La pupille à vif, le sourire intéressé, encore plus que ses blagues de gamin et ses allusions de pré-pubère pouvaient m’y attiser. « Doux, tout doux. » je pose ma main sur son avant-bras, une caresse typique, celle qui est censée calmer, apaiser, alors qu’il pourra lire dans mon rictus moqueur qu’il a tout intérêt à ne pas bouger, à ne pas insister, à ne pas oser. C’est beau, comme jeu, c’est sympa, c’est facile. Encore fallait-il que je tienne les rennes le plus longtemps possible. « Elle-même. » si j’ai fait le rattachement, il ne met pas longtemps à me suivre dans mon raisonnement et c’est tout à son honneur. Un peu plus d’alcool pour l’inciter à respirer convenablement, pour lui éviter de me faire une attaque en si bonne position. La mienne, celle que j’ai choisie. « Tu savais que t’es devenu un classique pour mes lecteurs? »  autant lui donner le crédit qui lui revient. Salem qui était scandé par les auditeurs comme la bonne poire, comme l’exemple typique du friendzoned qu’on aimait détestait, qui en mangeait une et une autre en ondes. Une légende, une institution, un repère qui faisait écho à mes propos lorsqu’une âme esseulée cherchait à tout changer en sachant très bien qu’elle occupait la seconde, si ce n’est la dernière place. « J’devrais même te donner une cote sur mon salaire, c’est pour dire. » qu’il n’ose pas avancer que j’étais égoïste - un petit pas de plus dans sa direction, et l’espoir tout sauf dissimulé qu’il me fournisse de nouveaux détails, une mise à jour sur ses actions, sur ces refus, question de mettre au parfum les autres intéressés, les fans qui se l’avouent facilement dès la première mention.

La gerbe et l’autre coït des plus interrompus nous séparent le temps que je passe une main distraite dans mes cheveux, que je le détaille un peu plus sérieusement. Il ressemble sensiblement à l’image mentale que je m’en étais faite. Un peu plus verbal, un peu plus droit tout de même. Ça devait être les années qui parlaient, l’expérience aussi. En espérant qu’il ait pu tirer un coup et un autre, peut-être même sur ce fameux bureau d’où il pouvait jadis apercevoir le petit cul de ce fameux Anton qui l’avait remué à ce point que mon humble avis ait pu faire une différence dans leur relation. Lysander avait choisi de garder le tout au point le plus mort possible, de ravaler la pilule, de ne pas mot dire, malgré ce que j’avais pu lui affirmer, lui hurler presque. Qu’il ne perde pas son temps à jalouser dans son coin si l’opportunité était passée, et qu’il avait lâchement laissé aller.  « Oh, elle est pas encore terminée. » mes prunelles, malignes, n’ont pas quitté celles du brun même si son associé joue au nouveau venu faussement intéressé. Ce que je concède, avant de finalement tourner la tête et mon attention dans sa direction, déjà plus blasée qu’il ne pourrait le supporter. « Te taper une inconsciente dans les toilettes c’est pas ton genre? » un battement de cils tout ce qu'il y a de plus cynique, je râle mais prend sur moi parce qu’il le faut, pour m'attirer leur sympathie, ou simplement pour calmer les oreilles curieuses qui nous surplombent. « Quoi?! Je juge pas, j’interroge. » vague qui le ramasse, qui lui donne le droit à la parole, qu’il use d’une autre vanne à peine piquante, que j’accompagne d’un cul sec de tequila. « Elle est drôle finalement. » il se presse contre moi, et je sens la moiteur de sa veste et du t-shirt d'en-dessous, poisseux tissus qui frôlent mon dos, et lui qui s’assied sur le tabouret, qui m’encercle d’un bras puant de sueur et de testostérone que j’essaie d’éviter en me tortillant d’un sens, me rapprochant de Lysander pour mieux contourner la table et leur faire face. « Bah vas-y, installe-toi y’a de la place. » gymnastique indécente qui le dépose maintenant genou à genou, cuisse à cuisse avec son admirateur secret qui voudrait bien disparaître à nouveau, espérant une cape d’invisibilité à la Harry Potter ou un anneau bien précieux tout droit sorti de la terre du milieu. Whatever his geeky heart wants. « J’me mets à l’aise Salem t’as vu, la soirée est pas finie qu’elle dit. » et il gobe un shot puis un autre, le hoquet de la victoire/du mec bourré qui célèbre sa propre ringardise comme bande originale. « Quelque chose me souffle que t’as besoin d’un autre verre - et toi, d’eau. » je m’adresse d’abord au brun, avant de poser un regard de dégoût vers le blond. Si l’un était aussi intéressant, aussi proche de l'explosion, aussi adjacent au précipice, l’autre avait bien vite perdu tout de mon intérêt. La barmaid voit mon signe, passe furtivement nettoyer la table des verres vides, ramasser les quelques cadavres qui traînent, et repart avec les commandes l’air satisfait. Une inspiration, et je poursuis. « Semblerait-il qu’on se soit déjà croisés avant. C’est encore flou pour lui, j’essaie de lui rafraîchir la mémoire. » que la joute s’entame.  

 
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Message(#)remember me for centuries (ARILYS) EmptyJeu 21 Sep 2017 - 21:25



 
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Gérer. Un mot qu'a oublié Anton. C'est la fête du slip, littéralement. On devine sans peine combien il doit se sentir à l'étroit dans son petit jean bien clean de jeune entrepreneur. Tu grimaces, avant d'éclater de rire. Mieux vaut prendre ça légèrement. Mais, clairement, Anton ne se perdrait pas dans une production à la Adam et Eve. Tu te demandes même si Blondie n'a pas trouvé sa voie. T'imagines en riant son CPE de lycée lui proposant prono star comme métier, parce qu'elle y a de l'avenir. Ridicule. Et pourtant.

« Autant faire ça pour l'amour, la passion du métier. Pas sûr que ce genre de scène se vendrait bien. J'préfèrerai palier sur du trash, alors. Autant s'y mettre à fond. C'est plus rigolo. » Toi, le pudique, l'asocial, parler de cul en pleine boîte. Tout va bien. Ton cerveau a dû subir une déconnexion, et y'a une mise à jour en cours de ton windows. Sans bug, espérons.

Mais y'a tout qui part en couille. C'est un cauchemar en noir, en bleu, en rouge, couleurs néons sur fond de beat rythmé. Et ça a la saveur de l'alcool, le goût de cendre d'une erreur qu'on regrette. Elle n'imagine même pas combien ça l'a hanté. Cette lettre, cette histoire. Ca ronge le coeur. Palpitations fébriles. Les doigts qui courent sur la table, comme des pattes d'araignées. T'hésites à te barrer en courant. C'est elle, bien entendu, pas besoin d'être un génie pour faire le rapport. Tu l'imaginais pas comme ça. Elle est plus vieille. Plus jolie. Plus cynique. Mais t'as gardé l'image, dans ta tête, d'une ado. C'est con.

Les dents serrées, tu plisses les yeux. Le visage blafard. Pivoine. Il sait pas quelle couleur prendre, alors il alterne entre le livide cauchemardesque et le pivoine du timide au bord de l'explosion. « Tu m'en vois ravi » que tu grince, sans déserrer les dents, crispé. Un classique. Régulièrement, des gens parlent de toi. De ta couardise amoureuse. De ta putain de lettre d'amour d'adolescent amouraché et stupide. Que rêver de mieux ? Et si on faisait le rapport avec ton pseudo ? Là, c'est l'arrêt cardiaque qu'on frôle. T'as du mal à respirer. Le naufrage total. Titanic version boîte de nuit. Sans le sexe dans la voiture - dommage. « Je préférerai un voeu de silence de ta part là-dessus, mais j'pense pouvoir me le mettre où je pense. » Pourquoi elle refuserait de parler de toi, alors qu'elle a l'air d'y gagner ? T'as pas les mots pour dire combien ça te fais chier puissance infinie.

Et Anton, comme le pompom sur la cerise du gâteau. Anton, qui au gré de la conversation, manipulé par la diablesse, se retrouve collé à lui. T'es gêné - pas à cause de la proximité physique, mais parce que toute cette ambiance sexuelle se confond mal avec ta propre panique interne. Le phare rouge continue à tourner. Alerte, alerte. Veuillez dégager le périmètre. Ceci n'est pas un exercice, je répète, ceci n'est pas un exercice. Tu lui jette un regard énervé, à Ari. Tu t'en veux de ressentir amusement devant ses piques et exaspération devant son jugement. Elle doit bien se marrer, à reprendre Anton. Ca aurait pu te faire rire aussi, si t'étais pas à deux doigts de péter tes doigts sur le rebord de la table tellement tu l'as choppé fort.

Tu fais à peine attention à la bulle autour de vous. Au monde extérieur. Vous êtes là. Centre du monde. Tu grimaces encore. Tu fais que ça. Tu finiras coincé, que disait ta maman. « J'ai pas l'air assez ivre pour toi ? Tu comptes abuser de moi pendant mon inconscience ? » que tu glisses, faussement calme. Si tu disais rien, Anton se méfierai. Ton humour de relou le rassure, comme une grattouille derrière les oreilles d'un chien. Il éclate de rire, justement, et avale encore un shot, le tien, devant ton nez, juste pour défier Ari. Lui dire qu'elle ne lui donne pas d'ordres. Sûrement que, dans sa tête, c'est sexy un mec qui vous avale un shot juste après avoir failli se faire gerber dessus.

Les regards se heurtent. Tes prunelles sombres contre celle, féminines, plus claires. T'en as la chair de poule, et la nausée. Anton s'intéresse, à moitié affalé, cuisse contre cuisse. « Ah bon ? Où t'as pu connaître une fille aussi sexy ? Tu me fais des cachotteries » qu'il lance avec un coup de coude déplacé. Tu te recules un peu, du moins t'essayes. « Je me souviens, mais c'est compliqué. Et chiant, crois-moi. On a pas envie d'en parler. Y'a pas de cul dans cette histoire - aucun intérêt » que tu parles, d'un air automatique, comme un robot. « Peut-être qu'elle serait pas contre » et le clin d'oeil, salace peut-être, lourd, trois tonnes la paupière, vers la rousse. Tu prends ta tête dans tes mains, repousse tes cheveux en arrière.

« Je pense qu'on devrait y aller, avant que Barbie ne revienne à la charge, non ? » dernier essai, avant que la bombe n'explose. Le tic tac te fout déjà les jetons. Tu l'as pas lâchée des yeux. Pas un regard vers Anton. Juste pour elle - t'attends avec tension le moment où elle va, par amusement, réduire toute ta vie en miettes. Et t'as pas d'aspirateur pour nettoyer derrière. « Tu as changé de vocation, dis-moi ? » Pourquoi tu lui lances un coup de pied, comme ça, verbalement ? Pourquoi tu balances une perche aussi longue ? Mais t'es curieux - est-ce qu'elle donne toujours ses conseils aux coeurs malheureux ? Tu te demandes si, comme pour la plupart des médecins, elle cherche à soigner ce dont elle souffre. Tu souris en coin, un millième de seconde. « C'est dingue qu'on se soit croisé, vraiment, comme comme disait Pratchett, la chance sur million, ça arrive neuf fois sur dix. » Ironique. Anton rit à nouveau, et l'haleine pestilentielle te fait frémir les narines. Mais tu l'aimes ce mec. Plus comme le croit Ari. C'est ton frère, et tu ne l'abandonneras pas. Mais si il apprenait, si il savait - est-ce qu'il t'abandonnerait ? « C'est tes vrais cheveux ? » « Non c't'une perruque »

T'es pas là de partir, enchaîné par un Anton curieux, dont la queue n'a pas eu assez de contact pour la soirée. Hélas pour Ari, l'angle de sa bite semble prendre sa direction.

 
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Message(#)remember me for centuries (ARILYS) EmptyVen 22 Sep 2017 - 5:30



 
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« C’est bien, on apprend chacun à se connaître, on fait du progrès. » je ne pouvais pas nier que les jeux étaient injustes là, de suite. J’en savais beaucoup plus sur lui qu’il pouvait en savoir sur moi. Non sans me satisfaire, je dégainais la bonne joueuse en moi. Le temps que ça dure. Et puis évidemment que j’étais étonnée, surprise et autres synonymes d’être tombée sur lui à travers tous les autres. J’aurais pu me tromper, j’aurais pu être trop prompte à réagir, j’aurais pu laisser le scotch, l’électro, les lumières stroboscopiques, son air coincé me bloquer dans mon raisonnement, mais sa réaction voulait tout dire, et voilà que je prenais un peu plus mes aises sur ma chaise, le regard qui ne lâchait pas sa cible d’une semelle. Jusqu’à ce que ça bouge à côté, jusqu’à ce que le fameux Anton se la joue insistant, passe son bras, tente de marquer son territoire. Des mecs comme lui, j’en avais vu de tous les sens, de toutes les espèces. J’en avais écouté, j’en avais cogné, j’en avais ignoré, il ne gagnait pas en heures ni en secondes ni même en paroles. De ce fait, je dégage, laissant à Lysander toute la place pour mettre son jeu de charme vieux de plusieurs années en branle. S’il ose. « Je sais pas, j’ai quand même de la compétition avec l’autre qui te gigote dessus. » que je rétorque, du tac au tac, laissant le champ libre à qui veut bien le prendre, commandant trois verres dont un virgin pour l’autre spécimen qui a laissé sa colonne vertébrale à l’entrée. La vérité était que j’étais pas aussi allumeuse qu’on pourrait croire, qu’écrire sur le sexe et tous ses dérivés ne me rendait pas particulièrement chaude à l’acte, surtout depuis Tad. Y’avaient eu quelques histoires, dont Loyd bien évidemment, mais autrement, ce n’était pas ce que je cherchais, pas ce que je visais. J’avais déjà un horaire bien rempli par ma faute, je ne le peuplerais pas de one night stands pitoyables qui auraient la lourde tâche de passer devant Sofia et son canin tous les matins en walk of shame particulièrement hilarant pour moi, par pour eux, je précise. Autant l’éviter à la majorité. « Tu parles de moi? » et il réagit le cancre, je retiens même un roulement d’yeux tellement puissant qu’il aurait pu faire sortir mes globes de leurs orbites pour la peine. Et un point d’ajouté à son tableau pour bons et loyaux service, un. « Yep, certainement pas de ton double plus brillant qui a doucement raccompagné son date dans un taxi pour surveiller un potentiel coma. » mon ton est posé, juste assez pour que la réprimande parle d’elle-même. Il avait quand même dans les bras une blondasse le moindrement alcoolisée il y a à peine quelques minutes, et il l’avait abandonnée à son propre sort comme une vieille chaussette. So much pour le respect, et un vague regard tout autour de nous me confirme qu’en effet, la gamine a dû soit rentrer chez elle, soit se planquer dans les toilettes jusqu’à l’aube. Dans l’un ou l’autre des cas, il n’a pas brillé par sa bravoure. Lysander reprend les explications sous les questionnements un peu trop agressifs de l’autre blond, et je me surprends à laisser mon attention dériver ailleurs, m'interrogeant encore toujours un peu à savoir si vraiment, j’ai envie de rester là à assister à la scène. À quel point l'histoire est suffisamment croquante, craquante, pour que je traîne avec eux? À quel point est-ce que j’ai besoin de jus, de viande autour de l’os pour entamer ce bouquin, ce récit d’histoires ratées que j’aurais envie de réécrire, de revoir à ma façon? Suffisamment pour préciser, apparemment.  « Justement - c’est ce que je me demandais. Y’a vraiment jamais rien eu de sexu? Même avec tout ce que j’ai pu te... » le sourire en coin était de rigueur, je retiens même mon doigt inquisiteur de pointer dans la direction du fantasme d’antan, jusqu’à ce qu’Anton en rajoute une couche, qu’il la joue douchebag juste comme il faut, trop, m'arrachant un énième soupir dans sa direction. Et s’il laissait les adultes parler un peu? « J’aime comment t’en doute toi-même. » la pauvre possibilité qui se fait la malle devant un mec bourré et perdu et son associé qui aimerait bien fusionner avec le banc, la table, le plancher, le béton, le sous-sol. Et il se presse de partir, et il cherche l’issue, la sortie, la finalité comme une conclusion plate et sous-vendue. Je croise les bras, suivant le trajet des verres que la serveuse dépose maintenant sous nos yeux, sur la table. « Rien qu’un, un dernier. C’est moi qui offre. Ça serait impoli, non? » la bouche en coeur, les yeux brillants. J’ai un regain d’intérêt maintenant qu’il menace de partir, un vent d’inspiration qui me souffle que j’aurai de quoi écrire pour une heure ou cinq, ou mille, tout dépendant de ce qui suivrait, de ce que je saurais, entendrais. « Ouais franchement Salem, elle offre. » pour une fois qu’Anton était de mon côté.

Et chacun prend une gorgée de son breuvage. Moi d’abord, évidemment, savourant la lampée comme si elle était la suite nécessaire, logique, pour rendre le tout un peu plus intéressant, pour lancer la première manche du moins. « T’offres quoi d’autre? » merde. Il était presque cool, presque supportable avant ça. Il avait bouclé sa grande gueule, il avait pris sa place, à remuer de la tête sur la musique pendant que Lysander et moi on jouait à la joute de regards sans fin, sans qu’on cligne, sans qu’on baisse le menton. Je l’ignore parce que j’ai autre chose à faire d’un, et de deux parce qu’on me parle de boulot, parce qu’on me demande si je suis encore à la tête des coeurs éclatés en cent cinquante morceaux, en charge des libidos et autres vies sexuelles à revamper. « Toujours fidèle au poste. » comme s’il croyait que je serais restée simplement pour ses beaux yeux, comme s’il pensait que je n’étais pas attentive au simple petit mot, petit détail, petit geste qui pourrait m’en dire plus long sur la suite plausible entre eux. Cette histoire m’intéressait trop, c’en était indécent. « C’est une escorte? » et Anton percute, il percute mon regard noir que je ne ménage pas dans sa direction, comme si un simple coup d’oeil pouvait le figer sur place, gorgone style. Meilleure chance la prochaine fois. Lysander qui encore une fois, une énième fois, désamorce la bombe, relaxe le feu qu’il voit probablement croître dans mes gestes, mes non-dits. Il parle de chance, de Pratchett, de probabilités. Je bois sagement mon scotch, maligne. « Tu pourras m’appeler ton trèfle chanceux si t’es sage. » « Dude, j’pense qu’elle te veut. » et je recrache à même le verre, non sans m’en vouloir, le contenu qui vient à peine de passer mes lèvres. Sérieux?! Anton qui n’en manque pas une, le pire wing man de l’histoire de l’humanité qui passe furtivement sa main sur ma cuisse alors qu’il me vend comme une chèvre et son fromage à son pote d’à-côté. « J’étais sarcastique. » que je me défends, dégageant non sans violence ses doigts qui commençaient à se resserrer sur ma jambe. Il le prend comme un oui je présume, il le prend comme un “ça va, c’est bon, ton pote est juste une vieille connaissance, allons apprendre à nous connaître dans une ruelle mal famée en périphérique” à voir l’air intéressé qu’il arbore, qu’il tend dans ma direction. « Alors tu veux finir la soirée avec moi? » oui, en effet, i can relate à Barbie d’avoir voulu lui vomir dessus plus tôt alors que j’effectue un mouvement tout sauf subtil à l’autre extrémité de la table, tout juste à côté du brun, m’éloignant de la portée de son gros lourd de service en vitesse grand V. Sa prochaine attaque verbale visera mes cheveux. Lysander parle de perruque, je relance parce qu’on en est clairement rendus là. « Faite avec les coiffes de mes victimes. » un battement de cil plus tard, je regarde ailleurs, n’importe où sauf vers lui. Ma nouvelle proximité avec l’amoureux déchu, déçu, suffit à ce que je me penche à son oreille, le moindrement satisfaite qu’Anton assiste à tout ceci sans y avoir la main mise. « Je comprends un peu mieux pourquoi t’as fini par te faire une tête et rien dire. Parce qu’endurer ça... » je pointe le blond du menton, l’air idiot, le hoquet de celui qui a trop bu qui lui pend aux lèvres. Malgré tous les coups de coeur, malgré toutes les circonstances atténuantes, malgré la belle histoire d’amitié naissante, d’enfance passée ensemble, je saisis pas. J’ai pas accès à Anton sous son meilleur profil, fort probablement, à le voir se lever et s’avancer vers nous,vers moi, le rythme au corps maintenant. À savoir que Rihanna déclenchait en lui des pulsions inespérées. « Tu permets, on essaie de discuter là. Y’a des nanas qui ont faim sur la piste de danse, va te servir, it’s on us. »  il se met à danser, j’éclate presque de rire, en ciblant déjà 3 candidates potentielles qui rêveraient de le prendre en sandwich. Le rêve américain à l’australienne. « On danse, allez, on danse. » oh, qu’il insiste, m’attrapant le bras, faisant pareil avec celui de Lysander. Je râle, je m’accroche à ce que je peux.    

« C’est lui! » et là, du fond du bar, assez proche pour qu’on puisse entendre sa voix stridente de cloche en puissance, je reconnais la blonde de tout à l’heure qui pointe désespérément Anton. La scène serait marrante au possible, si elle n’était pas accompagnée d’un grand mec au regard méchant. On saura bien sûr s’il est son petit ami, son mari, son frère ou son ange gardien bien bateau une fois qu’il aura étampé son poing sur la gueule d’ange d’Anton. Ce qu’il s’apprête à faire dans 3...2...1...


 
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Dernière édition par Ariane Parker le Ven 22 Sep 2017 - 14:41, édité 1 fois
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Message(#)remember me for centuries (ARILYS) EmptyVen 22 Sep 2017 - 11:04



 
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Tu peux pas t'empêcher de jeter des coups d'oeil à la vipère au physique délicat qui est juste à côté de vous. C'est injuste : si elle n'était pas sur le point de briser ta vie, ça te ferait rire. Elle montre les crocs devant un Anton totalement hors de lui ; il n'avait pas l'habitude d'avoir une femme qui avait du mordant. Son physique, son charme - disparu ce soir dans les méandres de son esprit - et son argent, trois points qui soulevaient femmes et jupons sans problèmes. Heureusement, Anton ne comprend pas le second, le troisième, le quarante-huitième degré de Ariane. Il ne saisit pas - car il ne se doute de rien te concernant. Il ne sait pas que toi, le sexe de quelqu'un, tu t'en balances. Et t'as pas envie de savoir si ça le dégoûterait ou non. Tu tiens à SPHINX. C'est votre bébé, celui dont vous rêvez depuis vos quinze ans.

Tu observes la scène juste sous ton nez, presque silencieux. Spectateur horrifié du film d'horreur. Fourmillement dans les doigts, il te faudra bientôt un défibrillateur, car ton coeur, à cette vitesse ne va pas tenir. Elle n'a pas tord, et tu coules un regard de reproche à Anton : il l'aurait accompagnée, habituellement. Qu'elle soit malade ne l'aurait pas arrêté. Il aurait prit soin d'elle, le temps qu'il faut, car elle lui aurait plu. Oh, ils n'auraient pas formé de couple, ton ami ne veut plus de trucs sérieux, mais ils auraient sûrement passé une superbe nuit et le lendemain matin, pouf. L'être masculin disparu, un petit chèque. Il savait comme ça se passait toujours. Tu glisses une phrase, un peu méchante, cruelle, pour le faire réagir : « C'est Coralie qui t'a appris qu'on abandonne les femmes quand elles sont malades ? » Anton fronce les sourcils. Sa bonhommie s'efface, le temps de répondre d'un ton exaspéré : « Me parle pas d'elle. » Vous auriez pu vous chamailler comme des gamins, devant elle, mais tu t'y refuses. Tu abandonnes le sujet. Pas de courage. Zéro. Même pas au point de présenter Ari pour ce qu'elle est. T'essayes de noyer le poisson, la panique nouant ta gorge. Tu écarquilles les yeux de nouveau, les dents serrées.

« Attends, elle est même pas sûre que vous ... »  
« Compliqué. Changeons de sujet. J'ai dis : rien. de. sexuel. »

Tu sais où elle veut en venir. Rien. Jamais. C'est mieux comme ça, comme se disent les hommes qui subissent l'histoire. Tu subis - comme ce dernier verre, qu'on t'oblige presque, des deux côtés à boire. Comme si la gratuité donnait un goût miraculeux de pet de licorne au shot. Tu lèves les yeux au ciel. Et Anton qui boit, qui ne se soucie de rien. Les imbéciles heureux sont ceux qui se font le moins de soucis. Mais quand il se met à nouveau à draguer Ari, tu jettes un nouveau regard de reproche. Surpris, tu la vois s'approcher de toi - sourire en coin. Elle préfère le chaton au prédateur sûrement. Pas de danger, avec toi, que tu lui frôles la cuisse d'un air énamouré. « Je crois que ça veut dire non, pour la dame. » Tu fais le malin, mais t'en mènes pas large. T'es con au point d'amorcer une nouvelle conversation. Alors que t'aurais pu tout claquer là. Tu cherches une réponse, ou une nouvelle interrogation, mais tes pupilles se dilatent sous l'effet de l'énervement. Anton a vraiment bien choisi son moment pour lui aussi s'intéresser à Ariane, tiens.

Anton qui se fourvoie sur tout. Bien sûr que non, elle ne te veut pas. Elle s'amuse. « Je pense que tu n'as plus les idées claires. Jamais vu moins de tension sexuelle entre deux personnes. » que tu grognes. Mais Anton doit se dire que hé, puisqu'elle ne dit pas non, je vais me dire oui. Il essaye une approche, mais tu tentes de dévier la conversation. La répartie de Ari te fais éclater d'un rire bref comme un aboiement. Rire qui s'éteint quand elle glisse dans ton oreille, non sans qu'un frisson naisse dans ton échine, des mots que tu trouves injustes et justifiés à la fois. « C'est pas lui, ce monument de beaufitude et d'humour relou. C'est pas lui. » Tu murmures, pour le protéger. Anton, le vrai Anton, n'a rien à voir - charmeur, toujours le mot qu'il faut, que ce soit pour un collaborateur ou un client, et qui ne manque pas d'intelligence. Tu aimerais que Ari le rencontre tel que tu le vois. Puis, tu réfléchis et, égoïstement, tu te dis que non. Non, tu ne voudrais pas qu'ils se rencontrent. Tu souris, un peu gêné de voir Anton bouger comme un épileptique en crise. Tu hoches la tête, bêtement - une petite conversation entre toi et Ari pourrait être à ton avantage. Tu sors d'ailleurs ton portable et ton portefeuille - tu lui dois 10$ après tout. Mais on t'entraîne, toi et Ari, sur la piste.

C'était trop beau.

L'homme au cou de taureau s'approche, fonce après avoir vu rouge. Tu secoues Anton - il s'immobilise, totalement décalé. Tu serres les dents et te mets entre le copain de Barbie et ton ami. Pas de courage. Juste de l'imbécilité à revendre. « Hey, hey, hey, on se calme, la violence n'arrange r-ourf » la phrase coupée, le poing qui frôle les côtes, tu manques de tomber, mais tu te redresses, parce qu'Anton verra, sentira pire. « On peut s'arranger ! Il ne s'est rien passé qui ne soit impensable, et ... je peux vous payer » et tu te sens petit, mauvais, quand l'homme se détourne d'Anton qu'il menaçait, et qu'il regarde ton portefeuille. Mais Barbie envenime les choses, te pointant du doigt, l'air venimeux. « Lui aussi ! Lui aussi il m'a draguée, touchée ! » Merde. « Non, non, non ! Elle ment ! Ecoutez, je ne l'ai pas touchée, et mon ami ne pensait pas à mal, on peut s'arranger entre hommes civilisés » que t'essayes de te défendre, mais à quoi bon. C'est clairement pas un homme civilisé, voilà tout.

L'argent, il s'en fiche. Peut-être qu'il le prendra sur ton cadavre, hein ? Le poing se lève. Et tu penses, encore : merde. Merde merde merde.

 
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Message(#)remember me for centuries (ARILYS) EmptyDim 24 Sep 2017 - 16:51



 
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Loin des yeux, loin du lit qu’il disent - ou un truc du genre. J’espère que le proverbe m’accompagnera dans mon esquive, il ne fait qu’attiser l’intérêt du blond auquel je réponds non sans délicatesse aucune d’un roulement d’yeux. Mes orbites feront définitivement mal d’ici la fin de la soirée. « “Non” comme dans tu poses encore ta main là et ça risque de pas te plaire. » j’ai la voix mielleuse, j’ai les coudes qui s’appuient sur la table, j’ai le sourire qui n’augure rien de bon et il répond d’une longue gorgée d’eau qu’il tire de la paille craquant dans son verre. Et comme à l’habitude, comme chaque fois où un mec croit avoir vu juste et qu’on le démenti, il s’élance d’une autre prophétie en nous pointant l’air hilare, la salive qui coule au coin des lèvres, le rire qui glousse. Apparemment, de m’être barrée sous cause de dégoût de ses avances qui avaient su me générer un joli haut-le-coeur, c’était assurément parce que ouais, j’voulais pas rentrer seule, et que mon dévolu s’était maintenant jeté sur son pote, son seul pilier, le mec qui jadis aurait bien voulu retrouver à ma place sa patte sur sa cuisse, son haleine fétide contre son cou. « Je confirme. » et je déglutis. Là, c’était pas mission drague à gogo, c’était pas je cambre mes hanches, j’arque la nuque, je bats des cils et j’attends que tu trouves la pire excuse du monde pour entrer ton numéro dans mon portable non, c’était je bosse, donne-moi de la matière moins barbante que ta vie sentimentale depuis. Parce qu’un bref coup d’oeil à sa main gauche me confirme que des deux, il n’a jamais été marié le Lysander, et que s’il est là, si Anton premier du nom tente autant de le caser, c’est que ça doit dater un brin. Je cogite, sirotant le dernier scotch & soda de la victoire, les idées encore particulièrement claires pour les quelques verres qui ont peuplé la soirée. Et il est mal le brun, il est mal parce que sa lettre d’avant décrivait un type tellement autre, un mec à des kilomètres du spectacle que j’avais ce soir, tête dodelinante en prime. Le blond il n’avait aucune idée de ce qui se jouait devant lui, des messes basses auxquelles je répondais avec acidité, jouant avec le malaise de Lys pour arriver à lui soutirer autre chose qu’un discours de dépit censé me convaincre que ce soir n’était que l’exception qui confirme la règle pour son associé aussi. En vrai, même si je pouvais bien comprendre que l’alcool ingéré avait pu jouer sur son inhibition, j’avais pas non plus envie de céder à une belle grosse excuse bateau. Mais il y tient le garçon, il y tient et il touche à peine à son verre, trop occupé à constater le spectacle peu reluisant de son amour de jeunesse qui se ridiculise devant la pseudo promesse d’une main glissée dans son slip sous trame de synthé et de brouillard aux dizaines de couleurs. « C’est le divorce qui parle. Le divorce et la déception, et l’égo en miettes, et la vodka cheap et l’impression que tout pète sur son sillage. Il s’en remettra de sa peine d’amour. Ils s’en remettent tous. Même toi. » néanmoins, quand on porte attention, quand on s'attarde un peu plus à ses prunelles, quand on dénote ses micro-expressions, là un voile noir qui passe, là un rictus qui se tord, là une lèvre qui se presse contre une canine. On le sait bien, qu’il est pas à sa place le Anton. Qu’il ait un plan de merde en tête, qu’il ait envie de vivre le pire planning cliché au monde, qu’il se fourvoie façon gros beauf avec un peu trop de latitude dans son porte-monnaie, rien ici n'excusait le fait que la finalité serait la même. Il divorce, de qui, de comment, de pourquoi je l’ignore, mais il se retrouvera dans un appart silencieux, dans un grand lit froid, dans une croisée des chemins à saveur de reflux gastriques et de mauvais hangover demain matin, comme d’autres matins avant, et d’autres après. Depuis quand je rassure ma proie avant de piquer un peu plus? « Par contre c’est là ta chance si tu veux le pécho quand il est au fond du baril. Ça en fait une cible facile, le coeur brisé tout ça. » jamais, justement. Et j’ai le sourire entendu, les sourcils qui s’amusent, les intentions de jouer les entremetteuses rien qu’un peu, juste assez. C’est là sa chance s’il veut tester ce que des années d’amitié fusionnelle peuvent faire sur la libido de son pote, et d’utiliser l’alcool comme excuse lui aussi au petit matin. Roh, allez, fais pas cette tête de mort-vivant, ouvre pas de si grands yeux, pince un peu tes joues pour leur retirer leur teinte livide. Un bref coup d’oeil derrière moi me confirme que Salem est pas juste blanche-neige pour la dramatique de la situation, mais bien parce que Barbie a rappliqué avec son beau et qu’il est pas particulièrement fan lui non plus d’Anton dans sa splendeur. Arf.

J’assiste à la scène d’un air las, pas du tout impressionné par le jeu de pieds chancelant de l’un comme de l’autre, de leurs titubations, des points d’ouverture où Loyd aurait sûrement planté son p’tit couteau de chasse comme dans du beurre, avant de retourner à ses formulaires ringards. Et parce qu’il le faut, parce que ce serait vachement improbable que Lysander ait une ceinture noire ou un truc de karateka qui clash, je gobe le reste de mon verre, attrape mon sac, essuie la commissure de mes lèvres du revers de la main et m’approche d’eux comme une fleur. Un coup sec, bref, bien visé direct dans le plexus solaire du gros paquet de muscles qui voulait défendre sa babe lui coupera le souffle, suffisamment pour que je sois fière de regarder le brun dans les yeux, façon CSI Miami. « La violence, ça arrange tout. » ouuuuuuuuuuh. Coup de feu, et on lance la musique qui accompagne mes pas vers la porte du bar en mode sortie express. Mais la réalité est toute autre, alors qu’Anton s’accroche à mon cou, traînant le poignet de Lys derrière nous, et que ma nouvelle charge décide de nous entraîner dehors comme s’il réalisait que depuis le début, de l’air frais serait sa seule salvation. J’ai de la difficulté à cacher mon exaspération, mais j’arrive tout de même à attraper le regard du brun à l’autre extrémité de la carcasse de son bro', pour une petite pique bien sentie. « Et really, tu voulais le payer?! » comme si c’était une solution logique, comme si ses précieux dollars pouvaient lui acheter autre chose que de la booze, de la baise et de la bière. Fallait que je travaille sur ses techniques de défense, parce qu’à force il en deviendrait sûrement un adversaire redoutable. Ça rendrait le jeu un peu meilleur, du moins, ça lui donnerait une mince fibre d’espoir en croyant qu’au final, il gagnerait peut-être. La blague. « Allez les gars, j’pense qu’il est temps que maman vous pose dans un taxi. » la brise australienne fait ce qu’elle sait faire de mieux. Rafraîchir les esprits, rendre Anton un peu plus calme - lire ici, un peu plus comateux, le regard fixé sur le néant. La main en l’air, il ne faut pas très longtemps avant qu’une voiture vienne se poser devant notre trio dysfonctionnel, qu’elle ralentisse à notre hauteur pour finalement dévoiler un chauffeur qui en a vu d’autres cette nuit, comme n’importe quand ailleurs. C’est à lui que je devrais discuter maintenant, si je veux un peu plus de concret, parce qu’Anton s’écrase de tout son long sur le siège avant entre le hoquet et la gerbe, et que Lysander semble en pleine commotion à mes côtés sur la banquette arrière. Touuuut va bien. « Salem il est toujours là pour moi, même quand j’suis la pire des loques. »  qu’on l’entendra grommeler, la tête appuyée sur la vitre glacée. Je laisse mon regard se tourner vers le brun, amusée qu’on en soit déjà à la phase des confidences. « Yep, il paraît.  » un fin sourire narquois se dessine sur mes lèvres, j’ai l’oreille qui se tend, l’intérêt qui décuple. « C’est un bon mec, c’est comme mon frère. »  « Ouchhhhh, friendzoned. » que Lysander pourra lire imperceptiblement sur mes lèvres. « Il m’a toujours mieux compris que quiconque, il m’a écouté. » bah s’il est si cool, pourquoi t’es pas à ma place en train de lui passer une main amoureuse dans les cheveux? Je soupire, roule des yeux, me passe une main dans les miens de cheveux, par défaut. « J’espère que tu lui as rendu la pareille. » un faible trait énervé qui se laisse couler sur mes lèvres. « Au lycée on était toujours ensemble, collés. » Lysander assiste à la scène et à mes commentaires comme il le peut. « So I’ve heard. » et hop, silence. C’était là sa perche, bien évidente, hautement agitée. Personne ne l’attrape, le moteur tourne, le chauffeur peuple la conversation à son tour. « Alors, vous aviez dit 2 arrêts? #7 Bayside et... » je me penche pour confirmer, mais Anton coupe mon élan, le sourire idiot. « Lys, c’est à côté de toi ça! » s’il avait pu lui démonter les côtes à force de coups de coude, s’il avait pu lui faire des clins d’oeil plus subtils encore qu’une roche en plein milieu d’un supermarché, ça aurait pu passer. Peut-être. Suffisamment. Le parcours qui semble prendre entre une éternité et quelques minutes, principalement parce qu’Anton joue furieusement avec le bouton de la radio, qu’il demande à Lysander son portable pour noter un truc pour SPHINX, qu’il décide aussi de faire le ménage de son portefeuille et de celui de son pote par distraction peut-être, par ennui sûrement.

Je reconnais Bayside pour y avoir posé mes valises il y a plusieurs mois déjà, la voiture qui slalome entre les quais et les commerces. J’aurais pas particulièrement fait le détour ici d’abord pour la simple et unique raison que pour les gars, ça leur ajoutait une jolie demie-heure supplémentaire de route, mais voilà, on prend ce qu’on peut en espérant tirer avantage des dernières bribes de contenu que leur duo me donnera. La possibilité de le recroiser étant quasi nulle, j’enregistre tout de même suffisamment de détails pour une suite plausible, pour imaginer ce qui aurait pu, ce qui aurait dû. Et hop, on s'immobilise devant chez Sofia - et chez moi, accessoirement. Un billet pour payer la course, et je fais signe à Lysander de sortir le temps que je mijote une conclusion digne de ma verve sans risquer de provoquer une attaque à son associé qui est pendu à nos lèvres, l'air machiavélique. « Pourquoi tu lui as jamais rien dit, en vrai? » la question que tout le monde a sur les lèvres rebondit sur la porte du taxi qui se ferme derrière moi. Ce qui compte tout de même pour pas mal compte tenu que j’avais dû répondre à ses plaintes d’adolescent au espoirs amoureux déçus. « Tu m’remercieras demain! » que j’entends comme réponse, venant de derrière nous. L’air ahuri, pas du tout convaincue, je lève la tête pour voir l’autre qui déguerpit, ayant probablement payé le chauffeur de taxi le gros prix pour qu’il s’élance sur la route façon poursuite de voiture pour ajouter une touche de fast and furious à la chose. Son gros rire gras de mec bourré s’agence au portable et au portefeuille de Lysander qu’il agite par la fenêtre avant de les ramener avec lui contre son coeur, comme son dû. La bagnole disparaît dans la nuit, et mon soupir l’accompagne. « J'imagine que tu veux monter t'appeler un taxi. »


 
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Message(#)remember me for centuries (ARILYS) EmptyDim 24 Sep 2017 - 17:50



 
REMEMBER ME FOR CENTURIES


Anton a, genre, zéro chance de finir dans le lit de la rousse. Voire même un pourcentage négatif. C'est qu'elle ne croit que ce qu'elle voit. Un gros relou à l'haleine chargée, aux mouvements dignes d'un rappeur sous coke, et au regard insistant, lubrique et malicieux. Tu te demandes avec amusement ce qui se passerait si, demain, après-demain, un jour, ils se rencontraient sous la température diurne. Gêne, embarras. Tu aurais sûrement de quoi te marrer, à voir Anton chercher un trou de souris dans lequel rentrer, faute ce soir d'avoir un autre trou où se faufiler. « Mais moi je m'en suis remis, hein » que tu glisses, d'un ton un peu agacé, gamin. C'est vrai. Aussi sincère que l'alcool te le permet. « Je ne m'en fait pas pour lui. Il finira par trouver chaussure à son pied. Moi, je suis juste une tong sympa pour l'été. » Haussement d'épaules. Tu t'es fait à l'idée d'être une tong. C'est bien, c'est agréable, ça fait respirer les petits doigts de pied. Mais Anton est plutôt chaussure vernie, à bout pointu. C'est la vie. Tu jettes un regard distrait à Ari, étonné de la voir te conseiller de te lancer. Mais n'était-ce pas ce qu'elle avait déjà autrefois recommandé ? L'élan qui débute tout, l'impulsion qui coûte, mais tu n'avais pas osé. Tu n'as jamais osé. Lâche, jusqu'au bout de tes neufs doigts de pieds. « Pour que demain, en nous levant de ses superbes draps de soie qui sentirons, je n'en doute pas, la sueur et le vomi, notre amitié éclate dans une gerbe d'embarras misérable ? Non. J'ai fais une croix sur cette évolution de relation, madame la conseillère du coeur » que tu grimaces vers elle, les lippes retroussées en un sourire qui tient plus du rictus. C'est le mieux à faire - rien, justement. Le rien, émotionnellement parlant, tu sais l'accomplir mieux que personne. Combien d'années d'une solitude habituelle, combien de moments affreux avec ta soeur alors qu'elle t'ennuie pour te trouver une demoiselle, à te vanter le pavillon avec chien ? T'as déjà Loua, t'as déjà une villa. Faut-il forcément quelqu'un avec qui partager tout cela ? Tu es acharné du travail. Tu es plus facilement transporté par le boulot, par la mécanique et la beauté d'une intelligence que ne pollue pas une émotion humaine.

Comme la colère. La rage. Ou la douleur de tes côtes qui semblent t'annoncer que, tiens, ça serait rigolo si on se cassait, non ? T'exagère un brin. Juste un peu. T'aimes pas la violence. T'es prêt à balancer des biftons sans fierté. L'appât du gain, humainement misérable. Tout pour éviter à Anton - et à toi aussi, hein, soyons honnêtes - les hématomes d'une jalousie mal gérée. Le poing se lève. Tu vois les phalanges. Et puis ... Bim. Il est là, avachi par terre. Et tu regardes, l'oeil rond, la rousse qui doit cacher une licence de ninja dans son portefeuille. Tu notes, mentalement, de ne JAMAIS la faire chier au point de devoir te battre avec elle. La facilité avec laquelle elle l'a étendue t'assomme vaguement, tu suis la troupe docilement, ébahi, la surprise noyant ton cerveau dans des hormones goût tequila. « T'es pas une meuf, t'es un ninja » que tu proclames, non sans réussir à révéler l'admiration dans ta voix. Une femme forte, au sens large. Tu ne peux t'empêcher d'éprouver un vague frisson, que tu réprimes. Mais la voilà qui pique dans ta direction, avec sa langue pointue. Tu fronces les sourcils, et maugrées au-dessus de la tête d'Anton : « Hé, Miss Bruce Lee, j'suis pas trois milliardième dan de karaté moi. Si le payer avait pu nous éviter de nous faire tabasser, pas de problème ! Je déteste la violence, la véritable, la vraie, celle qui casse des os et qui laisse des traces. » Et là t'en démords pas, la voix grondante - pacifiste dans l'âme. Oh, qu'elle l'ait fichu par terre, ça t'arrange pas. Tu fermes les yeux là-dessus. T'en aurais été incapable. Anton, peut-être - Anton, le fort, le grand, le sportif. Tu te sens comme un gosse, et t'aimes pas ça. Tu te sens faible. Tu te promets, dans un recoin embrumé de ta tête, de te mettre au sport. L'égo masculin, quelle connerie.

L'air frais dissipe cette chaleur étouffante qui part de ton estomac. T'as pas assez bu pour être ivre, mais le dehors nocturne te fait du bien. T'as rien contre rentrer chez toi. C'est même la meilleure idée de la soirée, sans aucun doute. Tu t'installes dans le taxi, sans mot dire. T'es pas assez fatigué pour faire comme Anton, baver contre un vitre qu'il embue de son haleine senteur gastrique. T'imagines un petit sapin aux effluves de cèdre, comme on en accroche aux rétroviseurs des voitures, qui serait installé à sa glotte, pour dissoudre cette haleine de phoque. Tu pouffes discrètement de rire. Tu hausses un sourcil quand Anton se met à marmonner. Tu vois le chauffer sourire. Génial. Et Ari qui tend l'oreille, comme une chatte à l'affût. Tu supplies muettement Anton de se taire. Mais les dieux ne t'ont pas à la bonne, ou alors ils trouvent du plus grand comique de te faire vivre l'enfer. Bon - au moins Anton dit-il des choses gentilles. « Chuuuut » que tu fais, les yeux plissés vers Ari. Le truc du on est frères, de vrais bros, tu connais. C'est dans cet esprit que vous avez créé SPHINX après tout. Tu écoutes d'une oreille distraite, confus d'entendre ça.

Bayside ? Pas l'endroit où vous habitez, ni Anton ni toi. L'habitation d'Ari, sans aucun doute. T'es curieux de voir à quoi ça ressemble. Tu roules des yeux à la mine heureux d'Anton. Allons bon, il n'en a pas fini avec ça ? Tu ne réponds pas. T'espères qu'il s'endorme sur sa vitre, qu'il créera un mini univers avec les microbes de sa bouche, sur le verre sali, après qu'il ait réclamé diverses choses, comme seul en demande un homme à moitié ivre, l'esprit confondu par l'alcool. Le taxi finit par s'arrêter. Tu jettes un coup d'oeil à Ariane : arrêt définitif, mademoiselle. T'es pas chien, tu sors au moins pour la saluer. Tu penses pas la revoir. Après tout, vous ne vivez sans doute pas dans le même monde. Et puis, l'inviter dans ton entourage, c'est inviter le loup dans la bergerie. C'est presque dommage, t'en es venu à l'apprécier, à goûter ses petites piques et ses sourires narquois, ses vannes ironiques et son intelligence vive qui transparaît quand elle cause. Tu sors, t'inspires un grand coup. Les poumons décrassés de leur odeur de boîte de nuit. Sueur, téquila, vomi, effluves écoeurants d'humanité. Vivement que tu rentres chez toi. T'en as assez vu pour la nuit. « Parce que ça n'aurait pas été nous. » Et c'est véritable, assuré.

Et tu mets trois dixième de secondes à comprendre. La voix qui tonne, heureuse de sa connerie, victorieuse, le bruit du moteur qui s'éloigne, la couleur de ton portefeuille, et ton portable. T'as rien, hormis ta veste de cuir noir. T'as rien, hormis toi-même et une hôtesse qui soupire, aussi navré que toi de la tournure des évènements. Tu fourres tes mains dans tes poches, l'air ... pas malheureux, non. Blasé, sûrement. Las et fatigué. « Je dirai pas non » que tu murmures avec un haussement d'épaule. « Il fait chier. Il est certain, dans sa tête, qu'on va finir dans un lit. Il comprend pas. Il a pas envie de comprendre. » T'as un sourire vers Ari, alors que tu marches à côté de la rousse, direction chez elle. « J'ai le droit de t'inventer une coloc mignonne et de le faire baver un peu, demain, rien que pour me venger ? » que tu ricanne bêtement ; t'es même pas en état d'imaginer la situation.

« Tu bosses où ? Mine de rien, grâce à toi, j'ai passé une soirée moins ... pire que ce que je ne pensais. C'était presque rigolo. J'me sens endetté vis à vis de toi. » Tu coules un regard amical vers la rousse. Sans Anton pour alourdir le moment, tu te sens plus libre, moins étriqué. « Quoi que, je pense que t'en as eu assez toute la soirée, et que le seul service que je peux te rendre, c'est disparaître - et faire disparaître Anton avec moi. Avec les pieds dans le béton et un bon gros plongeon pour parfaite l'affaire. » Tu te moques. T'es juste gêné, petit gosse embarrassé d'être ainsi soutenu par les autres. Tu préfères t'occuper de toi tout seul, d'habitude. La gentillesse d'Ari te trouble autant que sa personnalité, que ce qu'elle sait de toi. Tu devrais pas te sentir aussi redevable - elle a l'oeil sur un passé que tu voudrais enterré. La balle est dans son camp, t'en es vicieusement conscient.

Le taxi pétarade dans la nuit. Tu frissonnes. Le matin éclora bientôt dans une palette de couleurs qui annonceront une journée difficile, où tes cernes auront des cernes. Mais t'es tout sourire, dans l'habitacle ronronnant en direction de chez toi. Parce que t'as laissé l'adresse de SPHINX à Ari, et ton numéro de téléphone. Elle en fait ce qu'elle veut. Elle peut t’appeler pour ce qu'elle veut. Et t'as l'impression que, non, ce n'était pas la dernière fois que la Wonder Woman te sauvait les miches tout en titillant ton intellect. Tu ressors de cette soirée lessivé. Et bizarrement heureux, frustré, curieux, exaspéré. La rousse ne laisse pas indifférent tes émotions, c'est le cas de le dire, soufflant le chaud pour battre le froid.
T'as plus qu'à imaginer quoi dire à Anton, demain.


 
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