Que faites-vous là, planté devant la porte pourtant si accueillante de l’hôtel ? Vous hésitez, vous vous tâtez à franchir cette porte car vous savez que derrière celle-ci se trouve des gens comme vous. Eh oui, des gens brisés, des personnes qui ont perdu l’amour et ne s’en remettent pas très bien. Ce que ces rencontres vous apporteraient ? Peut-être du réconfort, des sentiments refoulés qu’il faut partager, un peu de courage pour avancer, ou au contraire de la colère de savoir que vous appartenez à cette catégorie et que la vie vous y a envoyé.
Bref, si vous êtes là, c’est que vous êtes forcément en quête de réponses, de témoignages qui vous aideraient à vous sentir mieux car…. Vous n’êtes pas seul.
Un petit groupe de moines bouddhistes sillonnent depuis quelques années le monde entier dans le but de raviver la force qui se trouve en chacun de vous, les brisés. C’est au tour de Brisbane d’accueillir cette fameuse retraite qui a déjà permis de redonner espoir à de nombreuses personnes. Il est certain que le chemin sera long et non sans quelques obstacles. Je suis d’accord avec vous qu’un week-end ne permet pas une telle évolution émotionnelle. Il est cependant le signe d’un nouveau départ, d’une prise de conscience significative !
Alors, venez, entrez dans cet hôtel transformé le temps d’un week-end afin d’accueillir tout ce petit monde. Des conférences sont prévues, des séances de prières bouddhistes sont organisées, des repas collectifs sont au menu, les salles communes sont à votre disposition ou peut-être préférez vous philosopher sur votre passé autour d’un verre proposé au bar ?
Tout ceci pour vous souhaiter la bienvenue aux Brisés Anonymes !
Une douce musique parvint aux oreilles de la blonde, qui venait d'entrer dans l'hôtel. Aujourd'hui représentait un nouveau pas dans sa vie. Elle pensait que c'était l'occasion pour elle de laisser le passé de côté. Elle avait beaucoup de choses sur le cœur, et ne savait pas vraiment par quoi commencer. C'était ironique, pour quelqu'un comme elle. Elle paraissait tellement sûre d'elle, au quotidien. Simplement, une brèche s'était ouverte quelques années auparavant, et elle n'avait jamais réussi à panser cette plaie. La jeune femme se pinça les lèvres tout en lissant sa robe noire, alors que ses yeux scannaient la pièce. Apparemment, un bon nombre d'activités étaient mis à disposition des invités. La journée avait pour thèmes les « Brisés anonymes. ». Et Camilla en était une, il n'y avait aucun doute là dessus. Apparemment, elle était arrivée en avance, puisque seulement quelques animateurs et moines étaient là. Ce n'était pas possible, si ?
« Génial... » murmura t-elle.
Elle maudissait le patron du bar dans lequel elle était allé quelques jours plus tôt, et qui avait fait la promotion de cette soirée. Et sur le coup, elle s'était dit que cela pouvait être une bonne idée. Mais maintenant ? Elle n'en avait aucune idée. Peut-être valait-il mieux enfouir tous ces souvenirs bien loin, plutôt que de s'extérioriser. Elle commençait à douter. Pourtant, une expression disait que la première impression était toujours la bonne. Alors elle ne pouvait pas reculer aujourd'hui. D'un pas décidé, elle prit le programme des festivités, et lorgna un coup. Bon, par quoi allait-elle pouvoir commencer ? Il était bien trop tôt pour aller au bar...peut-être était plus logique de commencer par les discussions collectives. Bon, tout allait être gênant, mais si des gens venaient, elle pouvait en conclure qu'ils étaient tous dans le même panier.
Tout avait commencé par rapport à un prospectus qu'elle avait reçu dans sa boîte aux lettres. Une petite retraite amusante au coeur de Brisbane. Pour ceux qui avaient le coeur brisé. Qui avaient du mal à s'en remettre. Suite à une séparation plus ou moins voulue, ou bien à cause d'un coup du destin. Honnêtement, si Casey s'était écoutée, elle aurait pris le papier et elle l'aurait jeté directement à la corbeille. A quoi bon s'acharner ? Certes, ça allait mieux. Bien mieux qu'il y avait de cela quelques semaines. Quelques mois. Elle avait fini par s'en remettre, plus ou moins, mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'elle était prête à se remettre en selle. Peut-être que c'était fini. Peut-être qu'elle resterait seule à jamais. Qui sait ? Elle n'en savait trop rien. En tout cas, elle avait gardé le papier dans un coin. Va savoir pourquoi elle avait fini par décider d'aller y faire un tour. Ca ne pouvait pas lui faire de mal, non ? Sa mère était trop contente de garder son petit fils. Ca lui permettrait d'apprendre à le connaître, justement, et de passer un peu de temps avec lui. Et Lewis était content de le faire également. Ils n'avaient pas été séparés ... depuis pas mal de temps. Est-ce qu'elle allait le supporter ? Oh, c'était pas comme si elle partait au loin. C'était pas comme si elle s'en allait dans un autre pays ou bien qu'elle ne reverrait jamais son petit coeur. C'était pas comme si elle rentrait dans une secte. Elle en avait pour un petit week-end. C'était rien. Non ? Voilà comment Casey s'était retrouvée devant cet hôtel. Elle se demandait bien comment ça allait se passer. Si elle allait connaître des gens. Peut-être ... Peut-être que ça ne lui plairait pas. Peut-être qu'elle allait se tirer avant la fin. Non. Elle resterait jusqu'au bout. Ouais. La blonde poussa un soupir et pencha la tête sur le côté. Elle réfléchissait encore à ce qu'elle allait faire. Mais finalement, la décision fut prise pour elle. Car un membre du personnel en vint à lui ouvrir la porte. Ca aurait été con qu'elle dise qu'elle ne voulait pas rentrer et faire demi tour. Très con. "Merci." en vint-elle à lui dire en le gratifiant d'un sourire. Et maintenant ? Maintenant, elle ne savait pas trop. Elle allait voir.
Je ne sais pas trop ce qui m’a pris de venir ici… En fait si je sais ce qui m’a pris !! Tout ça c’est la faute à mon pote ! Il m’avait fait trop boire !! Sans lui jamais je ne serai là, à cette espère de retraite bouddhiste trop bizarre. En fait on était à une soirée hier soir, on avait trop bu,, vraiment trop bu et quelqu’un est venu pour nous parler. N a pas tout compris sur le coup… Il parlait d’un évènement organisé pour les célibataires qui ont vécu une histoire d’amour compliquée. Sur le coup on a rigolé et mon pote m’a dit « Allez !! Vas y inscris toi ça va être cool »… Et moi, bête comme je suis et très bourré aussi, je me suis inscris. Le lendemain quand je m’en suis rappelé je m’étais dit que c’était mort, je n’y irai pas. Mais poussé par la curiosité je suis allé me renseigner sur internet et au bout d’une heure d’hésitation je me suis dit que ça ne pourrai pas me faire du mal. Alors j’ai décidé d’y aller. Et puis de toute façon je n’avais rien d’autres de prévu.
Me voilà donc poussant la porte de l’hôtel… Mince… ça y est je regrette déjà mon choix. Trop tard je ne pouvais pas faire demi-tour. Un moine m’a accueilli et m’a invité à m’avancer. J’ai arpenté la pièce du regard… la salle était jolie par contre. Il y avait même un buffet au fond de la pièce et j’avais faim donc je me suis dirigé direct vers le buffet rempli de choses délicieux.. y’avait même des fruits frais… bananes, ananas, mangues… Après avoir mangé un gâteau j’ai regardé les membres déjà présents dans la pièce qui commençait à se remplir. Je me demandais c’était quoi le programme. Et c’est là que j’ai vu Camilla un peu plus loin… Minceee !! J’ai détourné le regard… décidemment c’est la deuxième fois qu’on se croise en une semaine… Il ne fallait pas qu’elle me voit... et c’est là que j’ai vu Casey… Passé la surprise de la voir je me suis dirigé droit vers elle pour la saluer, et surtout pour me cacher de Camilla. « Hé !! Casey !! Toi aussi tu es venue à cette retraite pour les célibataires brisés par l’amour ? »…
Assis dans ma voiture, un prospectus à la main, j’observe les lieux et repère une pancarte assortie au prospectus. Je regarde les deux écrits l’un après l’autre et en déduis que je suis au bon endroit. L’hôtel est effectivement le lieu annoncé sur l’annonce que je dépose sur le siège passager, en avant ! Si je me souviens bien, j’ai été informé de cette retraite bouddhiste par un type qui avait demandé à afficher de la pub au salon de thé. L’intitulé de cette retraite m’avait interpellé… Les brisés anonymes ? Bizarre mais par curiosité, j’avais libéré mon weekend dans le but de découvrir cet événement. Je ne me considère pas forcément comme brisé, mon entourage ne cesse pourtant de m’en affirmer le contraire. Ma difficulté à me stabiliser dans mes relations en est la preuve, selon eux. Après tout, ils ont sûrement raison, je suis dans le déni. Peut-être parce que je tente d’oublier ce qui est arrivé.
Bref, je m’avance dans la salle commune qui est réservée à l’accueil des autres brisés comme moi. Je jette quelques coups d’œil rapides avant de me diriger vers les programmes mis à disposition. Je ne suis pas venu avec des pieds de plomb, je suis au contraire amusé par le fait que ce soit des Bouddhistes qui organisent cet événement. Et j’espère bien trouver dans le programme des activités à leur image.
J’empoigne un petit dépliant et salue par la même occasion une demoiselle, à la chevelure blonde, qui se trouve non loin avec un livret identique à celui que je viens de prendre. Je n’ai pas le temps de me présenter à elle ni d’ouvrir mon dépliant, une sonnerie se fait entendre. Une musique que je connais très bien, la chanson phare de la Reine des Neiges. Je sursaute lorsque je prends conscience que la sonnerie assez gênante provient de mon portable. Je l’empoigne et réponds tout bas « Anna ! Qu’est-ce que tu as foutu avec la sonnerie de mon téléphone ? » , j’entends les filles glousser et raccrocher. Elles se trouvent actuellement ma tante qui avait gentiment accepté de les garder le weekend et, apparemment, elles avaient établi un plan machiavélique pour me discréditer auprès de mes futures rencontres. Je souris, un peu mal à l’aise, à la jeune femme et tente de changer de sujet. « Quelque chose d’intéressant au programme ? » .
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Dernière édition par Lehyan Hope le Ven 3 Avr 2015 - 11:08, édité 1 fois
Retraite bouddhiste pour personnes brisées par l'amour. Pour le coup, toute la rédaction d'ABC a bien ri. Ca sonne comme la dernière trouvaille farfelue d'une groupe d'arnaqueurs qui viennent abuser de la naïveté de ces gens qui n'attendent plus rien de personne. Une bien mauvaise blague, drôle et triste à la fois. Pourtant, riant quand même pour garder la face, j'étais intrigué. Qu'est-ce que c'est « être brisé par l'amour » ? A la mort de mon frère, j'étais au plus bas, il m'a fallu des années pour me reconstruire, pour au final me créer une vie qui n'était plus la mienne -ce qui sonne un peu comme les aveux d'un schizophrène. Est-ce qu'on peut me considérer comme un « brisé » ? Ce n'est clairement pas mon divorce qui fera de moi un déçu de l'amour ; mettre fin à l'enfer que cette diva me faisait vivre était la meilleure idée de ma vie. Mais mon frère, mon aîné, était mon univers jusqu'à sa mort, avant de devenir le guide de mes pas pour me mener tout droit vers un fossé. Mon amour pour lui a gâché mes plus belles années. Finalement, j'ai annoncé vouloir faire un papier sur cet événement. Une bonne excuse pour m'y rendre ; je n'aurais pas à assumer ma curiosité, ni mon envie d'avoir des réponses à mes questions. Je ne serais qu'un journaliste sur place, en investigation. Pour une fois que le rédacteur en chef bouge ses miches, l'équipe était ravie. Ils m'attendent au tournant, les fourbes ; si le sujet est raté, ils n'hésiteront pas à me lyncher pendant des semaines. J'arrive à l'hôtel, et me dirige vers la salle des « brisés » indiquée par un tas de panneaux dont la discrétion n'était pas franchement une qualité. Ces énormes flèches jaunes donnaient envie d'enfiler une casquette et une fausse barbe histoire de ne pas être vu en train d'aller dans cette retraite bouddhiste. Quelques personnes se trouvent déjà là, aucun que je connaisse. Ah si, Lee et les gamines. Eh merde. Pour éviter qu'il ne me voie, je rase le mur du fond de la pièce et m'assied dans un canapé. Je choppe un programme au passage, histoire d'en savoir plus. Ou plutôt, pour me cacher derrière le dépliant, l'air de dire « Vous ne me voyez pas, je ne suis pas là, d'ailleurs, je n'existe même pas ».
Elle aurait bien été au bar, là, tout de suite. Mais fallait peut-être pas abuser. Elle venait tout juste d'arriver après tout. Elle n'avait pas encore eu le temps de s'installer. Peut-être qu'elle devrait aller à sa chambre dans un premier temps. Se débarrasser de ses affaires et revenir un peu plus tard pour les activités diverses. Ou ne pas revenir du tout. Elle se disait toujours que c'était pas une bonne idée. Qu'elle ferait mieux de rentrer chez elle. Et rester toute seule en l'occurrence. Puisque son fils était avec sa grand-mère. Elle poussa un soupir. Au final, Casey était bien ennuyée. Oui, et pas qu'un peu. Elle secoua la tête. Elle était là. Elle n'allait pas repartir, si ? Non, elle pouvait pas le faire. Et puis, voilà que Pryam venait de l'interrompre. Si elle s'attendait à le voir. Comme quoi, on avait quelques surprises quand on allait quelque part. "Hé, monsieur je fais des cachotteries ..." Elle disait cela en rapport avec la manière dont ils s'étaient rencontrés. Devant l'école. Lui attendant je ne sais trop quoi. Lui tirer les vers du nez n'était pas une chose simple. "Oui. J'pensais pas venir ... A dire vrai, c'est pas la meilleure idée que j'ai eu." Pour le moment, elle ne regrettait pas d'être venue. Mais bon. Peut-être qu'elle finirait par le regretter à un moment ou à un autre. "Surtout que se déplacer dans cet hôtel avec un fauteuil roulant ... c'est pas la joie." Elle arrivait à marcher avec des béquilles. Mais elle se fatiguait assez rapidement. Il lui faudrait bien encore un ou deux mois et plus rien n'y paraîtrait. Ou du moins, elle l'espérait. "Enfin ... J'aurais pas pensé te voir ici également." dit-elle dans un hochement de la tête. En même temps, elle ne connaissait pas toute la vie amoureuse de Pryam. Elle avait eu connaissance de quelques détails mais pas tout. "Sacré surprise." Oui. Peut-être qu'il aurait la langue un peu moins liée que lors de leurs précédents entretiens. "Si tu veux bien m'excuser, j'vais aller poser mes affaires. On s'revoit un peu plus tard."
Dernière édition par Casey Maxwell-Baxter le Sam 4 Avr 2015 - 18:06, édité 1 fois
Il n'est jamais trop tard pour changer de cap. Commencer une nouvelle existence, se faire de nouveaux amis, voir du pays. On pouvait sans l'ombre d'un doute affirmer qu'il savait s'amuser et n'aurait aucun mal à faire quelques rencontres. Ce serait certainement encore le cas ce soir puisqu'il s'était mis sur son trente-et-un, bien décidée à passer une pure soirée. C'est donc vêtue d'un pantalon de costume et d'une chemise blanche, qu'il entra dans l'un des lieux branchés qu'il ne connaissait pas encore. Il observa la foule avant de se diriger droit vers le bar puis s'adressa au barman. « Une tequila sunrise » Il se retourna vers la foule. Parmi eux se trouvait peut être sa future proie. La soirée ne faisait que commencer et il avait toute la nuit pour danser. Pour s'évader. Puis, Mickey tomba sur un prospectus annonçant les activités du moment. « Une petite retraite amusante au coeur de Brisbane. Pour ceux qui avaient le coeur brisé. Qui avaient du mal à s'en remettre. Suite à une séparation plus ou moins voulue, ou bien à cause d'un coup du destin. » Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'était pas terriblement excitée par cette nouvelle aventure. Sa route l'avait mal orientée là, sans raison particulière mais il se consolait en se disant qu'il avait toujours aimé le changement. « Put*in, c'est le plus gros poissons de tout les poisson d'avril le coup là! » Il eut un rictus aux lèvres avant de faire volte-face et de tremper celles ci dans son cocktail.
Au bout de la table siégeait la bouteille d'alcool qu'il venait d'acheter un peu plus tôt dans la journée. Ses yeux ne la quittaient plus d'un pouce depuis plus d'un quart d'heure quand il se décida enfin à la décapuchonner. Il en avait honte. Ses mains se mirent à trembler lorsqu'il versa ses premières larmes au fond du verre, son passé lui remontant à la tête, il hésita une dernière fois, mais après tout, ce n'était pas un verre ou deux qui allait le faire redevenir l'alcoolique qu'il était il y a vingt ans. Alors il en porta deux à la bouche – trois (un petit) – et rangea instantanément son péché au placard. Pour une autre fois peut-être.
Des solutions pour s'en sortir il n'en n'avait pas des milles et des cents ; soit il décidait d'essayer seul en comptant sur le temps pour atténuer le manque – et l'alcool pour le noyer --, soit il multipliait ses essais à l'extérieur et se forçait à nouer quelques liens positifs malgré que son fils ne lui prenne déjà pas mal de son temps.
Le petit prospectus qui s'était retrouvé sous son essuie-glace fini par capter son attention, et la jeune femme qui se tenait à ses côtés lui suggéra d'y mettre un pied « au moins pour y jeter un coup d’œil et repartir ». Son état était donc si flagrant pour qu'une inconnue lui conseille de se rendre au « brisés anonymes » ? Bah p*tain. Enfin, ces quelques verres ont fini par l'emmener jusqu'aux portes du rendez-vous, sans quoi il se serait probablement défoulé.
La salle semblait plus grande et un peu plus accueillante que l'image qu'elle donnait sur le papier et plus il s'y aventura, plus il remarqua qu'en fait, ils étaient assez nombreux à s'y s'être rendu. Était-ce pour les moines ? Pour le buffet ? Ou pour le bar ? La plupart lui paraissaient quand même bien détendus pour des « brisés » en quête de soutien... Pour le coup, il se contenta d'observer un peu histoire de « jeter un coup d’œil », mais il était déjà près à repartir, sentant monter en lui, le stress des confidences.
A cet instant précis, je hais mon frère. Qu’est-ce que je fais là ? J’ai l’air d’un paumé au milieu de plein d’autres paumés. Une réunion de brisés anonymes… Ici sont réunies toutes les personnes qui ont été brisées par l’amour ou une relation si je comprends bien ? Sans doute. Ce n’est pas ma vie sentimentale qui m’a littéralement foutu en l’air, c’est moi. C’est moi qui l’ai détruite tout seul. Certes, je le regrette amèrement quasiment chaque jour de mon existence, mais était-ce une raison pour me trainer ici ? Mon frère avait trouvé un prospectus de cette réunion organisée par les moines bouddhistes et comme par hasard il a tout de suite pensé à moi. Comment j’ai pu le laisser me convaincre d’y mettre les pieds ? Comment j’ai pu accepter ? Bon, je dois avouer qu’il avait de bons arguments, le buffet principalement. Et selon lui, ça me ferait du bien de rencontrer des gens comme moi. Qu’est-ce que ça veut dire ça, des gens comme moi ? Est-ce qu’il considère que je ne suis pas normal ? Que j’ai un problème ? Dans tous les cas, je ne sais absolument pas pourquoi j’ai accepté d’y aller. Ce n’est vraiment pas le genre de truc où je me sens à l’aise, ça me rappelle trop les réunions d’alcooliques anonymes. Et j’espère sincèrement que jamais de ma vie je n’y mettrais les pieds. Alors me retrouver là me laisse un gout amer.
Mais je n’allais pas rester dans l’entrée pendant des heures. Alors, j’avançais dans la salle, jetant un œil à tous les gens autour de moi. Il y avait du monde, c’était assez surprenant. Est-ce que tout le monde est là pour suivre une espèce de thérapie ? Ou certains sont juste venus pour le buffet – un peu comme moi finalement – ou pour le bar ? C’est d’ailleurs le seul endroit où ils ne me verront pas durant tout le week-end. Plus loin je me tiens de l’alcool, mieux je me porte. Alors pour faire passer le temps, je préférais me diriger vers le buffet pour voir ce qu’ils proposaient à manger. J’en profitais même pour récupérer un dépliant du programme, histoire de me renseigner et de bien comprendre dans quoi je venais de m’embarquer.
Though nothing's changed on my head, yet you think i'll just give in. I know the game, i've been there; come back and claim that you care. You say it's always been you; we both know that's far from the truth. I know, it's cold and lonely; but I'm not your one and only. I won't be the one you call, when everyone is gone. And when you treat her wrong, just don't go wishing that she was me. And now that I moved along, it's clear we don't belong. This is your last song, don't wish that she was me. + PLAY.
Skeeter, c'est le genre de fille à ne pas laisser sa tristesse s'emparer d'elle. Le genre à garder le sourire peu importe les circonstances et qui faisait toujours tout pour tenter de réconforter les personnes lui étant proche. Elle était le genre à être une vraie petite boule d'énergie, le genre increvable. Mais Skeeter, elle cachait divinement bien son jeu; parce que derrière ses sourires, se cachaient un nombre incalculable de larmes. Pour diverses raisons; notamment les problèmes qui s'acharnaient sur elle sans qu'elle puisse y faire quelque chose. Mais avant tout; le principal problème venait de cette histoire d'amour qui s'était voulue foireuse. Une relation qui marchait, du point de vue de Skeeter, qui semblait parfaite, au point qu'elle était prête à se faire passer la corde au cou. Mais aujourd'hui, tout ça n'était plus et elle avait, en plus, tout perdu pour une amourette ridicule.
On lui avait fait la promotion de ce petit évènement alors qu'elle déposait un énième cirriculum vitae. Elle l'avait rapidement feuilletée, et avait alors rangé le prospectus dans son sac et elle n'avait pas songé à remettre le nez dedans. Mais le soir, une fois chez elle, elle était tombée sur des vieux souvenirs de cette relation fausses, que Kitty avait vu comme idyllique; et là, les souvenirs de sa vie passées refirent surface au point de lui plomber le moral. Ainsi, elle avait prit la peine de regarder de nouveau le prospectus. Que risquait-elle? Elle n'avait aucun boulot; elle n'avait personne à voir, alors autant en profiter. Ainsi, la voila. Sortant de la bouche de métro et arrivant devant cet hôtel plutôt luxueux. Remettant une mèche de son oreille, elle se mordit la lèvre avant d'hésiter à franchir le pas. Finalement, la voila poussant la grosse porte de l'hôtel et avançant jusqu'à la salle des fameux « brisés anonymes.» Elle s'arrêtait à l'entrée de la salle, se mettant à balayer la tête du regard, curieuse de savoir combien seraient-ils, comment les choses se passeraient. Et peut-être réussirait-elle enfin à guérir de son interminable souffrance cachée, notamment causé par la perte de sa fierté, par son échec? Là était la question, et ça serait probablement affaire à suivre. Peut-être sortirait-elle de ce week-end beaucoup plus forte, peut-être pas. Quoi qu'il en soit, elle était là maintenant. Finalement, elle s'avançait vers les nombreux dépliants, annonçant les différentes activités se tenant ce week-end. Lisant alors ceci de manière plus ou moins attentive; elle se dit, encore une fois, que ça ne pouvait, en rien, lui faire du mal. Après tout, ça lui permettait également de se plonger dans une culture plus ou moins différentes de la sienne, et pour Skeeter, globre trotteuse ambulante, ça ne pouvait qu'être positif. Elle jetait ensuite un dernier regard à l'assemblée. Non, elle ne montrerait pas ses faiblesses, car comme d'habitude, Skeeter voudrait être forte et montrer au monde qu'elle avait les épaules légères. Mais face à des personnes dans la même situation qu'elle, peut-être que ça ne serait pas aussi facile. Car les démons remonteraient probablement trop facilement.
La salle se remplissait petit à petit. Camilla les observa pendant quelques minutes. Elle remarqua une jeune femme en fauteuil roulant, et...et à côté d'elle, Pryam. Merde. Elle tourna immédiatement la tête, et arrangea ses cheveux de manière à ce qu'on ne voit pas son visage. Pourquoi était-il ici ? Elle pensait vraiment que le destin s'acharnait contre elle. Elle le voyait deux fois en moins deux semaines, ce qui était un véritable exploit pour eux deux. Elle prit une grande inspiration et ferma les yeux, afin de ne plus penser à lui. Il venait sans doute ici dans le même but qu'elle : oublier leur histoire, tenter de penser à autre chose. L'idée de parler devant des inconnus pour un groupe de parole lui donnait envie de vomir tout à coup. Assumerait-elle ses paroles devant lui, devant celui qu'elle connaissait si bien, et avec qui elle avait constitué une famille ? Bref, elle se racla la gorge, gênée, tout en faisant semblant de lire le panneau qui se trouvait en face d'elle. Bon, elle devait maintenant choisir l'activité. Peut-être que la retraite bouddhiste n'était pas plus mal. Le groupe de parole maintenant ? Non, c'était une mauvaise idée. D'un naturel plutôt impulsif, elle pouvait semer la zizanie, alors se détendre d'abord était une bien meilleure idée.
D'un seul coup, une voix masculine parvint à ses oreilles. Un jeune homme brun, qui approchait sans doute de son âge. Elle ne le connaissait pas, et il était un piètre inconnu pour elle. D'habitude, elle chassait les gens qui l'abordaient, mais aujourd'hui, elle voulait éviter Pryam...Et peut-être le rendre jaloux ? N'était-ce pas une bonne idée ? Elle afficha un sourire accueillant, -qui ne lui ressemblait absolument pas, en passant-.
« Oh oui. J'hésite entre dévoiler ma vie à un groupe d'inconnu ou entendre des prières. Tout ça m'a l'air très joyeux. » plaisanta t-elle. « Mais vous savez, si vous hésitez vous aussi, on peut se soutenir mutuellement. On est d'accord que ce truc est bizarre, n'est-ce pas... ? Et les gens qui sont ici, nous y compris...Sont bizarres aussi. »
Elle pinça les lèvres, avant de tendre sa main.
« Enchantée, je suis Camilla. »
Aujourd'hui, il était temps de prendre des risques. Pourquoi pas se jeter dans la gueule du loup dès maintenant ? Si cette journée réussissait à faire disparaître ce poids désagréable dans le cœur dès qu'elle se réveillait le matin, elle prenait carrément le risque.
Après avoir échangé avec Pryam durant quelques instants, Casey s'était excusée et elle avait filé. Direction l'ascenseur afin de regagner sa chambre. Elle était au premier étage. Elle poussa la porte de sa chambre après l'avoir déverrouillée et pénétra dans celle-ci. La décoration était ... Ouais, elle était pas mal. Casey aimait bien le cadre. C'était plutôt sympathique. Mais bon, elle n'était pas vraiment là pour la décoration ou bien rester dans sa chambre. Non, si elle était là, c'était pour rencontrer des gens. C'était pour tenter de tourner la page. D'oublier Noah. D'oublier Spencer. Même si les oublier, l'un ou l'autre, c'était quelque chose de bien plus compliqué. Après une dizaine de minutes, Casey avait fini par descendre, rejoignant le bar. Elle aurait bien besoin d'un bon verre, tiens. Parce qu'elle avait toujours cette folle envie de se tirer. Mais se disait qu'elle n'en ferait rien. Et qui voilà au loin ? Camilla. Et ce cher Mickey. Casey pencha la tête sur le côté et se rapprocha de ses compagnons d'infortune. "Pour une surprise ... Si j'pensais de rencontrer l'un ou l'autre ici ..." Mickey, c'était son pote de toujours. Il l'avait eu mauvaise quand elle s'était tirée pour Sydney et qu'elle ne lui avait donné aucune nouvelle. Mais ça allait mieux maintenant. Et Casey était ravie de retrouver celui qu'elle avait longtemps considéré comme étant son meilleur ami. Et Camilla ? Si la blonde la connaissait, c'était avant tout par Christopher. Son frère. Et elles s'étaient recroisées brièvement au centre commercial. Non sans mal, Casey s'était extirpée de son fauteuil pour venir se hisser sur le tabouret. Ouais, parce que ça serait mieux pour discuter. Elle avait fait de gros efforts. Et bientôt, elle remarcherait totalement. Avec des béquilles dans un premier temps mais bon. Elle en vint à commander une boisson. Un petit cocktail. "Comment vous allez ?" leur demanda-t-elle en les regardant tour à tour.
Une légère appréhension avant de rentrer de ce bel hôtel. Je ferais mieux de partir patrouiller pour démanteler des groupes de dealer, mais non, j'ai mon week-end et je préfère au fond le passer ici. Sûrement que ça me détendra, que ça me fera du bien. C'est du moins ce que je me suis persuadé avant d'y aller. Et aussi surtout parce que j'avais quelques potes qui vont y être, alors pourquoi pas un peu me sociabiliser maintenant que je suis revenu de mes cinq mois d'exil en Irlande. Mais je stressais un peu parce qu'il y avait des chances pour que je croise mon ex, Maxyn, et surtout parce que j'avais envie de la voir, sans qu'il n'y ait notre fille en conversation. Mais bon, c'est pas pour autant que je veux la récupérer, j'ai fait le con et j'assume. Parce que même si maintenant elle y voit de nouveau, nos vieux démons risqueraient de nous pourchasser, surtout que ce qu'on a cassé me semble vraiment irréparable. Et j'ai l'impression que de son côté elle pense la même chose. Une fois rentré, j'observe les lieux et voyais Jamie en train de raser les murs pour venir s'installer sur un canapé et essayer de passer inaperçu derrière un … je ne sais trop quoi, j'étais un peu trop loin. Peut-être le programme du week-end. Je comptais bien aller le faire chier ce journaliste. Faut dire que j'ai mangé avant de venir et je ne bois pas d'alcool, alors faut bien s'occuper autrement n'est-ce pas ?! Je m'approche discrètement et vint m'installer à ses côtés. J'attrape à mon tour un programme et me cache derrière tout en disant à JamieAlors comme ça on joue à cache cache ? Disais-je avec mon air machiavélique et mon sourire sur les lèvres tout fier de moi. J'aperçus finalement une connaissance, un ancien ami que je n'ai pas vu depuis des années. Je doute même que ce soit lui, mais peut être était-ce Allen, et peut-être que j'irais lui parler, qui sait.
En arrivant à l’hôtel j’ai fini par croiser Casey. Je me suis rapproché d’elle pour la saluer, mais j’étais surpris qu’elle soit là, tout comme elle devait être surprise de me voir. On a échangé quelques paroles puis elle s’est excusée et est partie. Voilà que j’étais seul, en plein milieu de l’hôtel, et Camilla n’était pas très loin. J’avais besoin de me cacher, je ne voulais pas qu’elle me voit. Je suis partie visiter l’hôtel, histoire de ne pas me trouver dans ma même pièce que Camilla. Au bout de 15 minutes j’avais déjà fait le tour et je me demandais c’était quoi le programme de la journée. Un moine s’approcha alors de moi pour me tendre un dépliant et commença à parler… POUHHHHHAA !! Je sais que les moines ne font pas attention à l’apparence et tout, qu’ils se consacrent à la méditation et blablabla mais bon sang le brossage de dent c’est pas une option. Avec toute la discrétion qu’on me connait j’ai sorti un chewing gum de ma poche et je lui en ai tendu un sans dire un mot. Sérieux mec, fait un effort.
J’ai pris le dépliant et je me suis décidé à aller au bar pour prendre un verre. Je pensais toujours que c’était une mauvaise idée le fait que je sois venu, mais c’était trop tard alors autant prendre un verre. Le bar était déjà rempli… apparemment les gens qui ont le cœur brisé adorent boire… quel cliché mdr ! Je ne connaissais pas grand monde à part casey qui était en grande discussion avec Camilla… Ok il ne faut surtout pas que je m’approche d’eux. J’ai commandé une boisson, je me suis assis sur une chaise et j’ai décidé de ne plus bouger. J’allais attendre que le programme commence… ah le programme, je ne l’ai même pas regardé. Je l’ai donc ouvert afin de voir exactement ce qui m’attendaient ce week-end… apparemment ils prévoyaient des séances de groupes thérapies, des ateliers, des repas, et pleins d’autres choses. Ça ne me dérangeait pas de participer à tout ça, sauf que je ne voulais pas le faire devant Camilla.
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Une légère appréhension avant de rentrer de ce bel hôtel. Je ferais mieux de partir patrouiller pour démanteler des groupes de dealer, mais non, j'ai mon week-end et je préfère au fond le passer ici. Sûrement que ça me détendra, que ça me fera du bien. C'est du moins ce que je me suis persuadé avant d'y aller. Et aussi surtout parce que j'avais quelques potes qui vont y être, alors pourquoi pas un peu me sociabiliser maintenant que je suis revenu de mes cinq mois d'exil en Irlande. Mais je stressais un peu parce qu'il y avait des chances pour que je croise mon ex, Maxyn, et surtout parce que j'avais envie de la voir, sans qu'il n'y ait notre fille en conversation. Mais bon, c'est pas pour autant que je veux la récupérer, j'ai fait le con et j'assume. Parce que même si maintenant elle y voit de nouveau, nos vieux démons risqueraient de nous pourchasser, surtout que ce qu'on a cassé me semble vraiment irréparable. Et j'ai l'impression que de son côté elle pense la même chose. Une fois rentré, j'observe les lieux et voyais Jamie en train de raser les murs pour venir s'installer sur un canapé et essayer de passer inaperçu derrière un … je ne sais trop quoi, j'étais un peu trop loin. Peut-être le programme du week-end. Je comptais bien aller le faire chier ce journaliste. Faut dire que j'ai mangé avant de venir et je ne bois pas d'alcool, alors faut bien s'occuper autrement n'est-ce pas ?! Je m'approche discrètement et vint m'installer à ses côtés. J'attrape à mon tour un programme et me cache derrière tout en disant à Jamie Alors comme ça on joue à cache cache ? Disais-je avec mon air machiavélique et mon sourire sur les lèvres tout fier de moi. J'aperçus finalement une connaissance, un ancien ami que je n'ai pas vu depuis des années. Je doute même que ce soit lui, mais peut être était-ce Allen, et peut-être que j'irais lui parler, qui sait.