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Message(#)(priassan) kids from the block EmptyMar 26 Sep 2017 - 22:49


priam & hassan
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I refuse to look back thinking days were better just because they're younger days, I don't know what's 'round the corner, way I feel right now I swear we'll never change. Back when we were kids, swore we would never die. You and me were kids, swear that we'll never die. ☆☆☆



Y’avait pas âme qui vive aux abords du terrain, en dehors des deux hommes. Terrain c’était un bien grand mot, pour désigner le bout d’asphalte défoncé où quelques mauvaises herbes tentaient par endroits de se frayer un chemin, le tout surplombé d’un panier de basket attaqué par la rouille dont ne restait plus que le cercle métallique. Ils en avaient passé du temps ici, Hassan, Qasim, Zach, Arsène, les deux Khadji et tant d’autres, y’avait pas un gosse élevé à Logan City qui ne soit pas un jour venu tenter quelques paniers, utiliser le bitume usé pour tracer une marelle de fortune ou fumer une cachette les premières cigarettes que leurs parents leur auraient arraché des lèvres avant de les renvoyer chez eux au pas de course, pour une consignation « jusqu’à nouvel ordre » dans leur chambre. Et s’ils n’avaient plus leur dégaine d'adolescents depuis longtemps Hassan et son frère possédaient toujours les mêmes réflexes, les mêmes bouts de stratégie et la même manière de disputer ce un-contre-un vieux comme le monde. Vieux comme le ballon de basket qu’ils driblaient chacun leur tour en tentant de grappiller les points de leur victoire personnelle. « J’t’ai connu plus combatif. » Feintant à droite puis déboitant à gauche, au cadet de marquer un panier lui arrachant un sourire narquois « دروغ c’est toi que j’ai connu moins facile à embobiner. » Et de vouloir laver son honneur en récupérant la balle, la fierté fraternelle piquée au vif juste ce qu’il fallait pour égaliser, à nouveau. Ça se disputait la balle dans une rivalité plus saine que ces dernières semaines, plus inoffensive que ce qui les avait tenus éloignés après qu’ils aient parlé de ça. Du fameux sujet, éléphant dans un magasin de porcelaine. « Raaah ! » Perdant le ballon de peu, Hassan avait déclaré forfait sur sonnerie de téléphone et regardé Qasim marquer le panier de la victoire avec enthousiasme tandis qu’il fouillait dans la poche de son blouson – abandonné au bord du terrain – pour répondre au numéro de Priam inscrit sur l’écran « Tu viens de me faire perdre vingt dollars, la prochaine tournée est pour toi. » qu’il avait d’ailleurs lancé au rugbyman en guise de salutation. À l’autre bout du fil Priam s’excusait, annulait sa venue du soir, entraînement de dernière minute ou autre obligation du genre, Hassan déçu mais compréhensif. Surtout déçu parce qu’elle lui plaisait, cette idée de Priam, Matteo, Qasim et lui autour d’une table et d’une partie de poker. Until next time, sans doute.

Et c’était finalement là, asphalte usée et panier rouillé, que Priam et lui avaient atterri la fois suivante, profitant de ce que la météo australienne savait faire de mieux : passer d’une fin d’hiver à un pseudo début d’été en l’espace de quelques jours à peine. Lassé de renifler le sol et ses alentours Spike s’était couché dans un coin, véritable lézard à poils longs qui se dorait la pilule au soleil à la moindre occasion, et une fois n’était pas coutume Hassan menait au score, plus en mesure de tenir tête à Priam au drible qu’avec un ballon ovale. Ils discutaient en jouant, ou le contraire, Hassan ne manquant pas de raconter comment l’avant-veille il était resté coincé vingt-cinq minutes dans l’un des ascenseurs de l’université avec un professeur de biologie qui avait absolument tenu à en profiter pour lui parler de sa passion dévorante pour l’étude des plantes aquatiques cultivées en eaux douces. Un plaisir. La partie avançant, pourtant, le brun n’avait plus été en mesure d’ignorer que Priam n’était pas aussi mentalement présent qu’il ne l’était physiquement, et profitant de ramasser la balle après avoir marqué un nouveau panier il avait questionné « T’es sûr que ça va ? » Accrochant le regard du rugbyman jouant soudainement à celui qui ne voyait pas ce dont il parlait, Hassan avait insisté « J’veux bien qu’au basket j'ai un peu d’avance sur toi, mais quand même huit points … ? J’aimerais bien me jeter des fleurs, mais t’es moins facile à battre que ça, d’habitude. » Et ça c’était sans compter l’air absent et préoccupé que Priam retrouvait dès qu’il pensait que son ami ne regardait pas dans sa direction. Y’avait un truc qui le tracassait ou bien un truc qu’il n’osait pas lui dire, c’était au choix, mais y'avait quelque chose quoi qu’il en soit.
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Message(#)(priassan) kids from the block EmptyMar 10 Oct 2017 - 0:55

Depuis qu’il avait fait la rencontre d’Hassan, venir jouer sur ce terrain était devenu une habitude, une sorte de tradition à l’instar de Nathan et Lucas jouant des heures sur Rivercourt. Loin de la compétition, les deux amis s’étaient retrouvés ici pour profiter d’une fin de matinée douce malgré la légère brise de vent en compagnie du fidèle Spike dont le seul intérêt semblait de rester allongé contre le grillage sans bouger. La partie avait commencé depuis cinq minutes lorsque le professeur marqua le premier panier, contrairement à d’habitude, Priam ne balança pas une insulte en l’air blasé de ne pas avoir marqué le premier point de leur parti. Malgré cet échec il tenta de se rattraper en essayant d’être combatif mais la tête ne suivait pas, sans savoir réellement pourquoi les pensées de Priam se bousculaient dans sa tête au point de le déconcentrer et de lui faire rater de belles occasions. Le rugbyman fit de son mieux pour tromper les apparences en volant le ballon à Hassan deux fois de suite sans pour autant réussir à mettre ce dernier dans le panier. Il n’y avait rien faire, l’esprit de Priam n’était pas avec lui sur ce terrain, ses jambes courraient dans le vide et son regard était plus attiré par la sieste du chien que par le ballon « T’es sûr que ça va ? » il leva son regard vers Hassan faisant mine de ne pas comprendre ce qu’il voulait dire par là « J’veux bien qu’au basket j'ai un peu d’avance sur toi, mais quand même huit points … ? J’aimerais bien me jeter des fleurs, mais t’es moins facile à battre que ça, d’habitude. » huit points il n’avait pas comptait mais il comprenait désormais pourquoi Hassan était si soupçonneux, perdre et ne pas se montrer combatif n’était pas dans les habitudes de Priam qui considérait le sport comme une philosophie de vie et non comme un jeu. « J’me suis dit que ça ferait du bien à ton égo de gagner pour une fois mais si tu insistes » sans attendre il attrapa le ballon des mains d’Hassan fonçant vers le panier rouillé avant de shooter, un shoot qui aurait pu être digne d’un basketteur professionnel s’il n’avait pas été raté. Priam s’arrêta net passant sa main dans sa tignasse humidifié par la sueur en fixant le ballon rebondir trois fois de suite sur le sol avant de s’arrêter net à ses pieds « Pas de commentaires » dit-il en sachant très bien qu’Hassan devait afficher un petit sourire victorieux dans son dos. Il reste ainsi pendant une dizaine de secondes avant de se diriger vers son sac de sport dans lequel il sorti une bouteille d’eau, il en avala une bonne gorgée avant de sentir le regard insistant et inquiet de son ami sur lui « Tu ne vas pas laisser tomber pas vrai ? » demanda-t-il en refermant sa bouteille qu’il laissa par le suite tomber sur le sol. Même si se confier n’était pas son activité favorite, Priam ne pouvait pas blâmer Hassan, il aurait pu se montrer encore plus insistant si les rôles avaient été inversés « J’suis… paumé en ce moment » avoua-t-il en sachant qu’Hassan serait de bons conseils et qu’il pourrait probablement l’aider à se sortir toutes ses pensées négatives de la tête. Le sportif poussa son sac et se laisse tomber sur l’un des bancs en bois abîme et vieillit par le temps « J’ai donné une interview passionnante pour un magazine sportif et ils se sont mis à me parler de ma vie privé, des gamins, de ce qui se passera quand j’arrêterais de jouer… et rien, j’ai trente-deux ans et j’suis seul tu vois le tableau ? » il ne s’était jamais posé de ce genre de question avant cet entretien. Depuis sa rupture avec Cora il y a plus de dix ans, il n’avait eu aucune histoire sérieuse, il n’avait pas rencontré la fille qui avait tout changé pour lui, il n’avait pas envisagé de fonder une famille même si cette idée n’était pas classé du côté jamais de sa liste et enfin, il n’avait jamais envisagé d’être un jour trop vieux pour jouer en tant que professionnel au rugby.
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Message(#)(priassan) kids from the block EmptyMer 18 Oct 2017 - 2:46

C'était un peu sa quête du Graal personnelle, toujours la même, se garder l'esprit occupé. Y'avait pas plus chronophage en ce qui le concernait, cela ne réglait rien et cela entretenait l'illusion, c'était un peu comme mettre un pansement sur une plaie nécessitant d'être suturée … C'était toujours le même refrain, depuis des mois, avec toujours les mêmes mots et les mêmes visages pour appuyer sur sa tête lorsqu'il pensait enfin la sortir de l'eau, et Hassan était las. Las parce qu'il n'imaginait plus aucun changement ou retour en arrière, faudrait qu'il se contente de ça, vivoter entre son travail, les travaux de sa maison – et à quoi bon ? – et de temps à autres la juste dose de sociabilisation pour ne pas être totalement en dehors du quotidien. Et arrêter d'avoir besoin de ceux qui n'avaient pas besoin de lui. C'était pas si mal, certains n'avaient même pas cela. Mais y'avait ça, et y'avait ne pas se soucier des autres et ça Hassan n'en était toujours pas capable … Il ne le serait probablement jamais, et c'était toujours tellement plus simple de se concentrer sur les tracas d'autrui pour oublier les siens. Telle l'éponge qui s’imprégnait du ressenti des personnes qui l'entouraient, le professeur avait l'impression de pouvoir sentir la tracasserie de Priam s'insinuer dans ses propres veines, jusqu'au moment où il nr s'était plus senti capable de tenir sa langue. Le regard fuyant le sportif avait mollement justifié « J'me suis dit que ça ferait du bien à ton ego de gagner au moins une fois mais si tu insistes. » et s'était emparé du ballon probablement avec la volonté de prouver ses dires. L'intention y était, la volonté probablement aussi, mais le tir n'en était pas moins resté lamentablement raté, Priam grommelant « Pas de commentaire. » en allant récupérer la balle, puis finalement la bouteille d'eau dans son sac. Désireux de ne pas faire dans l'insistance Hassan avait levé les bras en signe de bonne foi et s'était en effet gardé de tout commentaire, bien que son inquiétude transparaisse sans mal. « Tu ne vas pas laisser tomber pas vrai ? » Haussant vaguement les épaules, Hassan avait rejoint son propre sac et accordé une caresse à Spike au passage « Disons que je suis partisan du Je n'ai pas envie d'en parler plutôt que du Il n'y a aucun problème … Mais c'est toi qui voit. » Y'avait un moment où malgré l'inquiétude, le fait de devoir toujours être celui qui tirait les vers du nez des autres devenait usant.

Pas certain que Priam ne se penche sur une option plutôt qu'une autre, le brun n'avait pas insisté davantage et simplement entrepris de récupérer le ballon, histoire de mettre fin à cette partie tenant plus de la déculottée qu'autre chose. « J'suis … paumé en ce moment. » avait de son côté soufflé Priam avec hésitation, comme s'il n'était pas encore certain de vouloir se montrer plus explicite. Le suivant d'abord du regard, Hassan l'avait regardé s'asseoir sur un bout de banc presque aussi vieux qu'eux. « J'ai donné une interview passionnante pour un magazine sportif et ils se sont mis à me parler de ma vie privée, des gamins, de ce qui se passera quand j'arrêterai de jouer … et rien, j'ai trente-deux ans et j'suis seul tu vois le tableau ? » Tell me about it. Ballon sous le bras, il avait rejoint le banc où s’était installé Priam, mais avait préféré rester debout plutôt que de s’y asseoir à son tour. « Tu n’as que trente-deux ans. » avait-il d’abord préféré rectifier, un fin sourire sur les lèvres. L’âge où sa vie commencerait à être derrière lui plutôt que devant n’était pas encore arrivé, à priori. « C’est un truc qui te fait envie, te caser, les mômes, tout ça … ? Ou bien c’est simplement de ne pas coller aux standards des journalistes, le souci ? » Ce n’était pas à eux de décider à quoi était supposé ressembler le chapitre suivant de la vie de Priam, pourtant, c’était quelque chose qui ne regardait que le sportif et sa conscience. « J’me trompe peut-être, mais quand ça s’est terminé entre Iris et toi … disons que t’avais pas l’air totalement mécontent de retrouver ton célibat. Qu’est-ce qui a changé, depuis ? » Fallait bien que quelque chose se soit produit si le sportif changeait subitement son fusil d’épaule. A moins que ce ne soit pas tant le célibat que la perspective d’être débarrassée d’Iris et sa jalousie, qui ait été un soulagement. Ce n’était pas Hassan qui jugerait en tout cas, avant de croiser la route de Joanne il se complaisait dans une vie de célibataire un peu papillonneur qui aurait probablement pu lui convenir encore un moment, si la blonde n’avait pas redistribué les cartes.
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Message(#)(priassan) kids from the block EmptyLun 6 Nov 2017 - 2:37

« Disons que je suis partisan du Je n'ai pas envie d'en parler plutôt que du Il n'y a aucun problème … Mais c'est toi qui voit. » le regard de Priam se planta dans celui d’Hassan, il avait raison, il le connaissait suffisamment pour savoir que les paniers manqué du sportif n’était pas dû à la malchance mais plutôt à son esprit qui étaient occupé par des pensées beaucoup trop complexes. Priam relâcha la pression en s’installant sur le banc, il ne disait rien depuis des semaines gardant ses préoccupations pour lui dans l’espoir de les voir disparaitre comme le brouillard au lever du soleil ; les jours passant, il avait simplement réalisés qu’elles ne disparaitraient pas aussi aisément. Il passa sa main dans ses cheveux dégageant les mèches humidifiés par la sueur de son visage puis déballa son sac, se confiant sans peur sur ses doutes et ses interrogation. Une fois ses angoisses étalés, Priam releva son regard vers Hassan « Tu n’as que trente-deux ans » il leva les yeux au ciel « Tu dis ça parce que t’es un vieux machin avec tes trente-six » dit-il avec un petit sourire, même s’il manquait d’optimiste il était incapable de ne pas réagir lorsqu’Hassan lui tendait des perches comme celle-ci. Il reprit cependant son sérieux lorsque le professeur ouvrit de nouveau la bouche « C’est un truc qui te fait envie, te caser, les mômes, tout ça … ? Ou bien c’est simplement de ne pas coller aux standards des journalistes, le souci ? » il haussa les épaules, il s’était posé la question a de nombreuses reprises sans jamais être capable de formuler une réponse clair et précise. Grandir avec une sœur de presque dix ans sa cadette lui avait donné un avant-goût des responsabilités qu’un père pouvait avoir avec son enfant. Il avait un lien spécial avec elle, un lien indestructible qui lui avait donné envie d’avoir un jour une relation aussi forte avec son fils ou sa fille mais il ne s’était jamais senti prêt pour passer ce cap. Priam sorti de ses pensées et rapporta son attention sur Hassan « J’me trompe peut-être, mais quand ça s’est terminé entre Iris et toi … disons que t’avais pas l’air totalement mécontent de retrouver ton célibat. Qu’est-ce qui a changé, depuis ? » il n’avait pas pensé à son ex-petite amie depuis son départ pour les Etats-Unis « Disons que je savais dès le départ qu’entre moi et Iris il n’y aurait jamais rien de très sérieux » ils s’étaient appréciés, ils avaient passés de bon moment mais Priam n’avait jamais rien ressenti d’intense pour elle, il n’avait jamais rien ressenti t’intense pour une autre femme que Cora « Pour tout te dire je sais même pas si j’en ai envie, enfin si, j’en ai envie, pas demain mais ça m’arrive d’y penser » seulement l’idée de ne jamais rencontrer la bonne personne ou de la rencontrer trop tard commençait à lui peser, avait-il réellement gâcher toute chance de trouver un jour sa personne en trahissant sa rousse ? sa hantise. Le regard du sportif se perdit un instant dans le bitume du terrain abimé par les nombreuses parties disputé au cours des dernières années, cet interview futile et stupide avait remis en question pas mal de chose dans la tête de Priam, elle avait soulevé des questions qu’il ne s’était jamais vraiment posé « Tu t’es jamais posé ce genre de questions ? Bon t’as déjà eu ton expérience dans le mariage mais les gamins et l’avenir… ? » demanda-t-il persuadé qu’un homme tel qu’Hassan avait déjà des réponses précises à ce genre de questions « … D’ailleurs, puisqu'on en est au confidence, j’ai hésité à t’en parler parce que j’me suis dit que tu le ferais de toi-même mais… j’étais là, au bal des pompiers …. » il ne savait pas comment abordé le sujet, il avait pensé à l’appeler au lendemain du bal mais il avait fait marcher arrière en se disant qu’il finirait par le faire de lui-même surtout après leur dernière conversation concernant la sulfureuse blonde.
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Message(#)(priassan) kids from the block EmptyMar 28 Nov 2017 - 10:56

Si le regarder ne suffisait pas à Hassan pour savoir quelle était la nature de ce qui tracassait Priam, il n’avait pas besoin de beaucoup plus pour au moins remarquer que quelque chose clochait en revanche. Le rugbyman avait un côté livre ouvert qui lui rendait difficilement possible de nier l’évidence, que cela lui plaise ou non, et le brun n’était à la fois pas assez hypocrite pour jouer à celui qui ne voyait rien, mais pas assez envahissant pour exiger des informations si Priam n’avait pas envie de les lui donner. Semblant d’ailleurs peser le pour et le contre un instant le sportif s’était pourtant décidé, à demi-mot, à expliquer dans les grandes lignes ce qui le tracassait et le faisait cogiter depuis le début de leur partie de basket – voir depuis plusieurs jours, probablement. Et cela ressemblait ni plus ni moins à une crise de la trentaine avec un poil de retard, en fin de compte, à cela près qu’Hassan n’avait pas manqué de lui faire remarquer que l’âge qu’il considérait être celui d’un presque ancêtre n'était en réalité pas une fatalité « Tu dis ça parce que t’es un vieux machin avec tes trente-six. » Touché. Mais y'avait sans doute un peu de vérité malgré tout, parce que ses trente-deux ans à lui semblaient remonter à une éternité … À cette époque lointaine où la maladie n'existait pas encore et où il n'était qu'un type heureux, marié, épanoui dans son travail et sa vie privée. Lointain, presque une autre vie. « Disons que je savais dès le départ qu’entre moi et Iris il n’y aurait jamais rien de très sérieux. » avait en tout cas repris Priam lorsqu'Hassan lui avait fait remarquer son côté plus satisfait de retrouver sa liberté qu'impatient de se caser, aux dernières nouvelles. « Pour tout te dire je sais même pas si j’en ai envie, enfin si, j’en ai envie, pas demain mais ça m’arrive d’y penser. » Haussant les épaules, le brun avait fini par s'asseoir sur le bord du banc et avait conseillé avec calme « Alors laisse couler, si pour le moment ça n'est pas ta priorité. Tant pis si ça ne fait pas les affaires de la rubrique potins des journalistes. » tout en relevant une jambe vers lui pour rattacher son lacet défait. C'était déjà quelque chose de compliqué, de se questionner sur ses propres objectifs, alors s'il fallait en plus de ça se préoccuper de ce qui arrangeait ou non les chercheurs de scandales. « Tu t’es jamais posé ce genre de questions ? Bon t’as déjà eu ton expérience dans le mariage mais les gamins et l’avenir … ? » La question lui avait serré le cœur avec tristesse, et fait détourner la tête un instant en faisant mine de chercher quelque chose dans son sac. Hassan pouvait bien essayer de se persuader qu'il avait fait la paix avec tout ça, l'amertume qui l’envahissait chaque fois que quelqu'un mettait ce sujet sur le tapis suffisait à prouver qu'il en était loin. « Si, bien sûr. » avait-il malgré tout fini par répondre, d'un ton résigné. « Mais si y'a un truc que ces dernières années m'ont apprises c'est qu'on ne sait pas de quoi l'avenir sera fait. Ça ne sert à rien de faire des plans sur la comète. » On avait plus de risques d'en ressortir déçu que satisfait. L'avenir qu'on se créait ressemblait rarement à celui qu'on s'était imaginé. « Être divorcé et sans enfants c'est pas vraiment l'avenir que j'imaginais y'a cinq ans. » Le sourire triste s'étirant sur ses lèvres, il avait à nouveau haussé les épaules avec résignation. That’s life. Et dans son habitude à penser que rien n’arrivait par hasard, Hassan avait fini par se persuader que les choses étaient ce qu’elles étaient pour une bonne raison : peut-être qu’il n’aurait pas fait un bon père. Peut-être que c’était ce qui faisait que Joanne était devenue mère avec un autre, et que lui ne serait jamais le père de personne. J’aurai jamais d'enfants, je suis la dernière personne qui pourrait te conseiller. Voilà ce qu’il aurait pu répondre à Priam pour clore le débat, si les mots n’étaient pas restés coincés dans sa gorge. Laissant échapper un soupir, le professeur avait quitté le banc pour faire quelques pas, se raclant la gorge pour se donner une contenance. « … D’ailleurs, puisqu'on en est aux confidences, j’ai hésité à t’en parler parce que j’me suis dit que tu le ferais de toi-même mais … j’étais là, au bal des pompiers …. » S’immobilisant, le brun s’était tourné à nouveau vers le rugbyman et avait croisé un regard qu’il n'avait pas trop su comment interpréter mais qui lui avait malgré tout fait répondre « Me regarde pas comme ça … » parce qu’il se doutait de ce qui suivrait. La leçon de morale il l’avait déjà eu, de Qasim, de Yasmine … il n'avait pas besoin d’un troisième round. « J’ai jamais aimé personne d’autre, en quatorze ans. » Priam pourrait bien trouver ça cliché si ça lui faisait plaisir, mais c’était la vérité. Il y avait eu quelques amourettes avant elle, il y avait eu Amal, il y avait eu des histoires sans avenir et d’autres sans lendemain qui à l’époque lui convenaient … Mais c’était Joanne, le véritable amour de sa vie. « Je peux pas juste … laisser tomber. Je veux pas. » Et dieu sait pourtant que la situation actuelle ne le rendait pas heureux. Parce qu’il avait l’impression de n’être plus qu’une pièce rapportée dans la vie de la blonde, qui lui demandait encore et encore patience et compréhension, que lui donnait presque aveuglément en ayant malgré tout l’impression que ce n’était jamais suffisant. Qu'il n’était pas suffisant.
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Message(#)(priassan) kids from the block EmptyMar 26 Déc 2017 - 5:04

Cacher ses émotions n’était pas le point fort de Priam, au contraire, il avait toujours été incapable de dissimuler ses angoisses ou de mentir en particulier lorsque son meilleur ami posait la question. Une fois de plus, Hassan avait lu en Priam avec une facilité déconcertante même si les nombreux paniers manqués et sa façon ridicule de jouer au basket avait probablement confirmé ses idées. Comme toujours, il baissa sa garde se confiant à cœur ouvert dans l’espoir que les mots du professeur serait capable de lui remonter le moral. Le sportif avait toujours fait preuve de maturité, en réalisant son rêve il s’était promis de ne jamais prendre la grosse tête, il souhaitait malgré l’exposition médiatique resté le gamin passionné qu’il avait toujours été. Du haut de ces trente-ans, il était assez fier de constater qu’il n’avait pas oublié les valeurs dans lesquels il avait grandi mais depuis peu, la presse qu’il n’avait jamais considérée comme essentiel ou intéressante venait semer le doute dans son existence. Une simple série de questions dans une interview banale avait suffi à installer le doute dans son esprit, sa vie professionnelle était ce dont il avait toujours rêvé mais en rentrant chez lui, il n’y avait personne, un appartement vide et bien trop grand pour un célibataire de trente ans. L’idée de la famille lui trottait désormais en tête avec une dose d’incertitude, du moins c’est ce qu’il réalisa en levant son regard vers Hassan « Alors laisse couler, si pour le moment ça n'est pas ta priorité. Tant pis si ça ne fait pas les affaires de la rubrique potins des journalistes. » évidemment, il aurait aimé que les choses soit aussi simple, mais depuis que cette gamine tout juste journaliste lui avait posé toutes ses questions, il était incapable de penser à autre chose. Le regard à moitié perdu dans les différences nuances de gris qui composait le bitume, Priam se demandait si Hassan était lui aussi torturé par des interrogations similaires même si lui était déjà passé par la case mariage quelques années auparavant « Si bien sur » il releva son regard en entendant le son de sa voix devenir incertaine « Mais si y'a un truc que ces dernières années m'ont apprises c'est qu'on ne sait pas de quoi l'avenir sera fait. Ça ne sert à rien de faire des plans sur la comète. » peut-être oui après tout, il n’était doué pour les plans qu’avec un ballon à la main « Être divorcé et sans enfants c'est pas vraiment l'avenir que j'imaginais y'a cinq ans » il baisa le regard un instant, désolé d’avoir ranimer des souvenirs douloureux. Cependant, Priam ne pouvait que le comprendre, lui aussi ne s’était pas imaginé être seul à son âge, en réalité il avait toujours imaginé vivre son rêve auprès de la femme de sa vie avec un ou deux enfants courant dans une grande maison mais sa réalité était bien différente « Regarde-nous, comment on en est arrivé là ? A déprimer comme deux vieux sur notre célibat… » dit-il simplement en réalisant que ce qu’il venait de dire n’était peut-être pas la pure vérité. Pendant un instant, il était de retour au bal des pompiers, dans son costume trop luxueux pour l’occasion, une coupe de champagne à la main à la recherche de la jolie brune qu’il avait croisé en entrant ; de salle en salle, il avait cherché la demoiselle mais à sa grande surprise il était tombé sur la sulfureuse Joanne pendu aux lèvres de son meilleur ami. Ne sachant pas comment aborder le sujet, il avait décidé de ne pas tourner autour du pot « Ne me regarde pas comme ça » sans dire un mot il haussa les épaules avec un air innocent « J’ai jamais aimé personne d’autre en quatorze ans » une fois de plus, il ne pouvait que le comprendre puisque lui aussi, n’avait aimé aucune fille depuis Cora. « Je peux pas juste … laisser tomber. Je ne veux pas » incapable de lui dire que c’est ce qu’il devrait faire, que Joanne n’était pas pour lui, Priam se contenta d’être le plus sincère possible « Je sais et si ça peut te rassurer je ne l’ai pas totalement oublié non plus » évidemment il ne parlait pas de sa blonde mais il savait qu’il n’avait pas besoin de la nommer pour qu’il comprenne « Joanne, tu sais ce que je pense d’elle, je comprends que résister est impossible mais elle ne sort pas quelqu’un déjà ? » il ne l’avait jamais rencontré mais il ne le portait pas dans son cœur, probablement parce que son meilleur ami l’estimait autant qu’un kilo de choux de Bruxelles « J’ai pas envie de te décourager mais j’ai pas non plus envie qu’elle te donne de faux espoirs » avait-il avoué.  
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Message(#)(priassan) kids from the block EmptyDim 21 Jan 2018 - 4:02

Est-ce que c’était un retour de manivelle du karma ? Hassan s’était souvent posé la question, demandé pourquoi après avoir travaillé à l’élaboration d’un bonheur qu’il estimait ne pas avoir eu sans efforts, le retour de bâton s’était révélé aussi violent. La maladie, le divorce, Joanne inlassablement remise sur sa route par la suite pour le bon et pour le mauvais, la place au milieu des Khadji qui se faisait plus floue, moins assurée, et ce malaise général qui diminuait – parfois – mais qui ne disparaissait jamais. Ce Dieu sait quoi qui l’empêchait d’avancer, qui lui interdisait de voir plus loin que le bout de son désespoir latent et d’une situation qui l’enlisait sans le rassurer. « Regarde-nous, comment on en est arrivé là ? A déprimer comme deux vieux sur notre célibat … » La réflexion lui avait arraché un sourire amer, auquel il n’avait pas eu le courage de donner de réponse, incapable de mettre des mots sur ce qui lui passait précisément à l’esprit. Le célibat n’avait jamais été quelque chose de problématique pour lui, il reconnaissait encore sans mal que s’il n’avait jamais rencontré Joanne la vie de célibataire qu’il menait avant cela lui aurait probablement convenu encore un moment. Non, ce qui était difficile c’était d’essayer de l’avant en n’ayant pas fait le deuil de ce qu’on avait perdu, et ça Hassan en était encore loin. Trop loin. La conversation entamée moins innocemment que le brun ne l’aurait pensé, Priam avait finalement avoué à demi-mots les avoir aperçu Joanne et lui lors du bal des pompiers. Une soirée dont Hassan avait parfois la sensation qu’elle remontait à une éternité, alors que même rien, absolument rien n’avait changé pour lui depuis. Et il les voyait déjà venir, les reproches et les critiques, les sous-entendus qui voudraient qu’il le cherchait un peu au fond, se faire du mal et ne pas avancer ; Mais c’était toujours tellement facile à dire, pour les autres. Qasim dont la vie ressemblait à ce dont il rêvait, Yasmine qui n’avait jamais vraiment apprécié Joanne, qu’en savaient-ils, eux ? « Je sais et si ça peut te rassurer je ne l’ai pas totalement oublié non plus. » Cora, Joanne. La conversation switchait de l’une à l’autre à chaque seconde, avec en commun cette même impression de s’accrocher à quelque chose qui n’existait peut-être plus que dans leurs souvenirs respectifs, comme une nostalgie poisseuse dont on ne savait pas se défaire. « Joanne, tu sais ce que je pense d’elle, je comprends que résister est impossible mais elle ne sort pas avec quelqu’un déjà ? » Au fond non, Hassan n’avait jamais su précisément quelle était l’opinion de Priam au sujet de son ex-femme, probablement parce que l’un et l’autre ne s’étaient jamais rencontrés et que l’opinion basée sur les dires de celui dont elle était divorcée n’était pas une manière suffisante de se faire une opinion fiable sur quelqu’un. Un brin heurté par la question, quoi qu’il en soit, le professeur avait haussé les épaules et fait mine de ramasser son sac pour se lever du banc et tourner le dos à Priam. « Non. Enfin je crois pas … Je sais pas. » Et il s’en voulait, à cet instant, de se rendre compte qu’il doutait. Que la confiance, celle qu’il tentait de garder en se basant sur presque une décennie de vie commune, n’était plus inébranlable. Que l’ombre d’un nouveau mensonge planait toujours dans un coin de sa tête parce qu’elle avait déjà menti une fois, au fond. A propos de Jamie, déjà, alors pourquoi pas à propos de Jamie, encore ? « J’ai pas envie de te décourager mais j’ai pas non plus envie qu’elle te donne de faux espoirs. » Trop tard. Ravalant sa salive en décidant de prendre son lot de rancœur sur lui, Hassan avait calé la bandoulière de son sac sur son épaule avant de reposer le regard sur son ami « Elle m’a dit qu’elle avait besoin de temps. Je lui dois au moins ça. » C’était ainsi, la pénitence qu’il pensait devoir effectuer vis-à-vis de la jeune femme et d’un divorce qu’il avait imposé semblait ne pas avoir de fin, ne pas s’estomper avec le temps. Sa culpabilité à lui ne diminuait pas, et la volonté de Joanne à ne pas vouloir l’en délester pour de bon allait dans ce sens, elle aussi. Ce fardeau qu’il portait à bout de bras semblait n’avoir que deux issues possibles, l’une impliquant que la blonde l’aide à s’en débarrasser et l’autre qu’il se laisse écraser, simplement. « Tu veux manger à la maison, ce soir ? » A l’évocation du mot maison, et bien que la question ne lui soit pas adressée, le chien d’Hassan avait relevé la tête et s’était juché sur ses pattes avec enthousiasme. « J’sais pas si on trouvera un match intéressant à se mettre sous la dent à la télévision, mais il reste toujours la possibilité de régler leur compte à une nuée de zombies. » Un match ou une soirée playstation, dans un cas comme dans l’autre cela lui semblait être une proposition honnête et qui ne nécessiterait pas d’entretenir le sujet de conversation gênant de leur vie amoureuse. « Et on laisse le sujet des femmes sur le pas de la porte. » Clause non-négociable du contrat, Hassan regrettant presque de ne pas l’avoir mise en place dès le début de leur partie de basket, en définitive. Faire l’autruche, encore, toujours.
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