J’ouvre les yeux et regarde autour de moi. Cette chambre que je connais bien et qui, j’ai l’impression, n’a pas changé depuis que je suis partie. Je n’avais pas l’habitude de rentrer dans les chambres de mes colocataires sans leurs invitations ou leurs autorisations. D’ailleurs, je n’étais jamais rentrée dans celle de Colson. Mais en ce qui concerne Andy, les règles étaient différentes. Tous les coups étaient permis alors celui-là aussi. Entre la mousse à raser dans le lit, les entrées imprévues alors qu’il était en train de coucher avec une nana ou un mec, je ne m’étais jamais gênée. Mon passe-temps favori était sans doute de casser ses coups lorsqu’il invitait quelqu’un à passer la nuit chez nous. Quand j’étais là, c’était le jackpot. Mais il avait fini par le plus faire venir personne quand il savait que je dormais là. Dommage pour moi. En même temps, il savait bien me rendre la pareille. Il s’était déjà fait passer pour mon mec une paire de fois quand moi aussi, j’étais accompagnée et ca la fou toujours mal. En réalité, ce qui m’avait fait déguerpir de là, c’était le fait de n’être jamais bien chez moi. La petite guerre était amusante c’est vrai mais surtout, elle était fatigante. Je n’en pouvais plus de devoir faire attention à chaque fois que je prenais quelques choses dans les frigos ou quand j’entrais dans une pièce. Et si je n’avais pas cédé, je pense que l’on serait toujours là à se chamailler tous les deux. Et surtout, ce qu’il s’était passé cette nuit, n’aurait jamais eu lieu.
Je me demande bien ce qu’il m’était passé par la tête d’accepter son invitation. Ca avait été très facile en plus, je n’avais même pas cherché à le faire galérer. Peut-être parce que ça fait déjà bien trop longtemps que je n’ai touché ni torse, ni poitrine et que là, j’en pouvais plus. On va dire ça comme ça. Je me lève doucement sans vouloir réveiller Andy, nu à côté de moi. Je file dans la salle de bain pour prendre une douche, je fais comme chez moi, après tout, c’est presque le cas. J’étais la première à poser mes valises ici parmi toutes les personnes présentes aujourd’hui.
Je sors de la douche et met une serviette sur mes cheveux en premier. La porte s’ouvre et en réalité, je pense qu’il s’agit d’Andy donc je m’en fiche un peu. « Mais... Quoi ?!?!?! » et quand j’entends cette voix féminine, je me saisis d’une deuxième serviette pour la mettre autour de moi. « Mais Noa, mais, qu'est-ce que tu fais là ?! » Leena, la nouvelle coloc, je n’avais pas percuté quand Andy m’en avait parlé la veille. « Salut… » je sers bien la serviette autour de moi. « et toi ?! Enfin, non, t’es la colocataire c’est ça. » Bon, je suis à poil en face d’elle mais en réalité, ca ne me dérange pas plus que ça. « euh, j’habitais ici… avant. Il y a quelques années. Mais bon, c’est pas pour ça que je suis là… c’est juste que, je connais bien Andy, voilà. » un peu gêné, je n’avais même pas envie d’avouer que j’avais couché avec lui. Pas maintenant. « décidément, on est faite pour se croiser partout… » c'est vrai que ça paraissait dingue. Il fallait qu'en plus de l'avoir croisé en Autriche après nos années passées au lycée à se croiser aussi chaque jour, qu'elle soit ici, dans l'appartement où j'avais vécu moi aussi.

« Oui, j'habite ici depuis quelques semaines... Non mais c'est dingue, toi aussi tu étais là avant ?! Je commence vraiment à croire que y'a un truc... C'est pas possible de se croiser autant !! » Il se pourrait bien que Leena se soit installé dans la chambre que j’occupais même. Ça ne m’étonnerait plus. Je n’étais pas allée vérifier, il faut dire que dès notre arrivée, cette nuit, Andy avait tout de suite pris les choses en main et m’avait guidé dans sa chambre avant tout. « Y a un truc, t’as raison. Peut être qu’on est fait l’une pour l’autre. » je réponds en riant. Je me permettais de regarder Leena sous tous les angles, elle venait de se réveiller, avait encore la tête dans le brouillard, mais pour autant, elle restait une très jolie jeune femme. Elle manquerait de quelques centimètres pour réellement me plaire mais je pouvais parfois faire exception. Et le destin semblait forcer les choses parfois. Enfin, non, je ne faisais que plaisanté. J’ignorais l’orientation sexuelle de Leena, mais je n’avais jamais soupçonné une attirance pour le genre féminin. « Je suis sure que tu es dans mon ancienne chambre. Attention, un homme y est mort. Je ressentais sa présence parfois. » Histoire vraie ! La propriétaire m’avait informé de cette histoire lorsque je lui avais vaguement parlé de faits mystérieux qui se passaient dans cette chambre. Objets qui se déplaçait, bruits de respiration… au début, je pensais à des mauvaises blagues de mes collocs et parfois, ca arrivait même quand j’étais seule à l’appartement. Mais, tout ça ne se passait que quand j’étais là, personne d’autre ne s’était plaint de choses paranormales. J’y croyais, j’y croyais dur comme fer mais pour autant, ca ne me faisait par peur. J’espérais ne pas la faire flipper, il suffirait que je lui dise que c’est une blague, si c’était le cas.
« C'est chouette que tu connaisses Andy ! Je l'adore, c'est vraiment une perle, et je peux te dire qu'on en passe des soirées à hurler et danser ensemble, je pense que je n'aurais pas pu trouver meilleur colloc. » une perle… tant mieux pour elle. Pour le moment, le seul bon moment que j’avais vraiment passé avec lui, c’était cette nuit. Si non, j’étais loin de penser la même chose à son sujet. Une perle, quelle blague. « Il semblerait que vous vous voyiez bien trouvé alors ! tant mieux ! » il faut de tout pour faire un monde. Heureusement pour Andy, il y avait des personnes qui arrivaient à le supporter. « Bon, maintenant que tu es là et bien là, il faut qu'on arrête de faire que se croiser. Tiens, prends mon sèche-cheveux au fait, et tu peux utiliser mes crèmes si tu veux ! » Leena entra dans la salle de bain alors que j’étais toujours en serviette, ca ne devait pas la déranger et moi non plus d’ailleurs. C’était sympa de sa part de m’accorder le droit d’utiliser ses affaires. « Si tu veux je peux même lancer le petit dej'! Enfin... Vous aviez peut-être des trucs de prévus avec Andy, évidemment. Je ne voudrais pas interférer. » « Non, le petit déjeuné, c’est parfait ! On avait rien de prévu ! » je saisi le sèche-cheveux. « et merci ! » « Mais si vous voulez en tout cas je vais mettre l'eau à chauffer et le pain à griller ! » elle était vraiment sympa. Je ne la connaissais que très peu, mais je n’avais jamais eu une mauvaise impression d’elle. « J’vais terminer de me préparer et j’arrive ! C’est cool ! » Noa regardait Leena, prête à retirer sa serviette maintenant qu’elle était seche, mais elle n’avait pas forcément envie de prendre la jeune demoiselle de court donc elle la laisserait sortir de la salle de bain avant.

Leena quitta la salle de bain et je pouvais terminer de me préparer. Je faisais vite, ne voulant pas trop la faire attendre. J’ignorais si quelqu’un avait aussi besoin de la salle de bain, après tout je n’étais plus ici chez moi. J’avais les cheveux encore un peu humides mais ce n’était pas très grave, je sortais de la salle de bain pour retrouver Leena dans la cuisine. Je me demandais si Andy allait nous rejoindre ou s’il allait rester dans sa chambre jusqu’à ce que je parte pour de bon. Mais puisque j’étais invitée à prendre le petit déjeuner, j’allais bien en profiter. « Plutôt thé » Je gardais le café pour le travail, bien plus efficace pour me maintenir éveiller, mais je préférais largement un bon thé pour les petits déjeuners posés autour d’une table et de vieilles connaissances. Je regardais ce que Leena avait préparer et ca se voyait qu’elle y avait mis du cœur, c’était très sympa de sa part. Je m’installais à mon tour à table, prête à attaquer. « Dis... C'est vrai l'histoire du mort dans la chambre ? Ou c'est une blague ? » Je relève les yeux vers elle et je vois bien que ça l’avait plutôt inquiété. J’acquiesce. « mais ne t’en fais pas… il n’est jamais rien arrivé à personne. J’suis du genre à croire à tout ça, et je ne me suis jamais sentie en danger ici. La seule personne qui m’a fait partir n’est pas un vieux fantôme mais bel et bien quelqu’un de réel ! » dis-je de manière que Andy puisse entendre s’il est dans les parages. « vraiment, t’as pas à t’inquiéter ! » Je pris un morceau de pain et le beurre. « Bon en tout cas... C'est fou de se croiser comme ça, depuis le lycée ! Tu fais quoi du coup en ce moment à Brisbane ? Et tu habites dans le coin ? Ça mérite quand même qu'on apprenne un peu mieux à se connaître puisque de toute façon on va se recroiser dans un endroit improbable, c'est sûr ! » Elle avait raison et j’étais persuadé que Leena pourrait être une très belle rencontre. Je n’avais jamais eu de mauvaise impression à son sujet. « J’habite pas loin, j’adore ce quartier de toutes façons, pour moi c’est le meilleur endroit où habiter à Brisbane ! » Partir de l’appartement oui, mais quitter Toowong, non, jamais ! « On peut lancer les paris sur les prochaines rencontres tiens ! » je dis en plaisantant. « Le plus fou c’est quand même que tu te retrouves ici, là où j’ai moi-même habité ! » « En plus je suis de retour depuis peu de temps en Australie, j'ai habité longtemps à Londres ! Je ne te cache pas que le changement de climat est assez brutal, j'ai quitté l'Angleterre en Novembre, il commençait à faire hyper froid et j'étais sans cesse en manteau. Je travaille à mi-temps dans une boutique d'antiquités à Pine Rivers et sinon je fabrique des bijoux que je vends sur Internet. Voilà, tu sais tout ! Ah oui et aussi je parle beaucoup ! Tu pourras demander à Andy, on passe des soirées à discuter. Il n'est pas mal dans le genre bavard aussi ! Tu le vois souvent ? » J’allais le dire qu’elle parlait beaucoup mais je n’y voyais pas de négatif dedans, elle était agréable et ne semblait pas parler pour ne rien dire au final. Je me servis du thé avant qu’elle ne finisse. « On ne s’était pas revu depuis que je suis parti d’ici… ca se compte en plusieurs années. Pour tout te dire, le courant n’est jamais vraiment passé entre lui et moi. » sauf peut être cette nuit en fait… plutôt bien passé d’ailleurs. «Mais c’est comme ça, on peut pas s’entendre avec tout le monde. » elle allait sans doute se demander ce que je foutais là du coup… « bon, si non, ces bijoux, je serais bien curieuse d’y jeter un œil ! »

« Je ne connaissais pas trop Toowong en particulier, je suis arrivée ici un peu au hasard, mais je suis super contente, c'est vrai que c'est agréable comme quartier ! Je n'avais jamais habité dans Brisbane même avant, et ça change franchement la vie d'être plus près de tout. » Ah oui, tiens, d’où était-elle exactement ? Ce n’est pas parce qu’on s’était déjà croisé à plusieurs reprises, même à l’autre bout du monde, que j’en savais autant sur elle. A part le fait qu’elle s’appelle Leena, je ne suis pas sûre d’être très au fait. « J’ai toujours habité ce quartier. Je suis même retournée dans le premier appartement où j’ai emménagé seule. Après avoir quitté cette collocation. J’ai eu de la chance qu’il soit libre à ce moment précis. Si jamais t’as besoin de quelqu’un pour faire un repérage, hésite pas ! je connais Toowong comme ma poche ! »A savoir même si quelqu’un d’autre le connaissais mieux que moi. J’en avais fait le tour des centaines, des milliers de fois. Je connaissais les raccourcis, les chemins qu’il ne valait mieux pas emprunter, les bars fréquentables, ceux trop chers, ceux qui étaient branchés et ceux où personne ne voulait se rendre. Je connaissais les médecins du coin, les bons dentistes, les pharmacies qui ne font pas trop de bénéfices. C’était mon quartier. « Tu étais où toi avant ? »
C’est vrai que c’était sans doute incompréhensible. Je disais qu’Andy et moi ne nous entendions pas et finalement, c’est bien de sa chambre que je sortais. Je comprenais bien que c’était compliqué à suivre. « Ouh là, je n'avais pas compris ! Eh bien tant mieux si maintenant ça a l'air d'aller un peu... mieux entre vous ? » Sa remarque me dit rire. « c’est un grand mot ! » j’avais l’impression de lui devoir des explications, puisque nous étions chez elle, en partie. « bon, on s’est recroisé hier et voilà, ca a matché ! Sans doute le champagne… » je lui fis un clin d’œil. « c’est pas plus compliqué. » enfin, dis comme ça…
On terminait notre petit déjeuner tranquillement juste avant que Leena ne m’embarque dans mon ancienne chambre pour me montrer ses créations. Ca me faisait bizarre de revenir dans cette pièce alors que tout avait changé. Les murs avaient été repeints, et forcément, la décoration n’avait plus rien à voir. « eh bien, je vois que les proprios ont enfin fait un effort ! Ce mur là était orange et celui-ci vert… » dis-je en lui désignant les deux murs en question. Les deux autres étaient justes blancs… Leena me montra les bijoux qu’elle avait fait. « Ça c'est la collection que je suis en train de faire, mais c'est des ébauches. Là où tu peux mieux voir c'est là, sur les étagères ; des collections que j'ai terminées et que je vends. J'en refais sur commande quand il faut. Très souvent je m'inspire des endroits où je suis pour les faire, du coup Londres m'a beaucoup apporté ! Je fais aussi des habits, mais pour l'instant je ne les vends pas encore... Je verrai. » Je regardais tout très attentivement. Ce qu’elle faisait n’était pas vraiment de mon gout mais je pouvais reconnaitre le travail et la beauté de ses créations. « Eh bien, vraiment, félicitations pour tout ça ! » j’étais admirative devant tant de travail. « t’as des vêtements là ? » j’étais curieuse de voir ça. « Et du coup, toi, tu fais quoi en ce moment ? » tout en regardant les bijoux, je lui répondais « Je suis éducatrice de rue... »

Aucune trace de Andy, peut être avait il tout donner cette nuit et qu’il était vraiment épuisé ? Je n’étais pas vraiment contrariée de ne pas le revoir en tout cas, par contre, il faudrait quand même que je repasse par sa chambre pour récupérer mon sac. J’aurai du y penser avant d’en sortir… je verrai ça plus tard. Avec un peu de chance, il s’était éclipsé sans que l’on s’en rende compte pour éviter d’avoir à faire à moi aujourd’hui. Pour le moment, j’étais dans la chambre de Leena à découvrir son talent. Je ne serais pas surprise si on me disait que mes yeux brillaient à ce moment-là. Elle était très douée. Mais j’avoue que ce qui m’intéressait le plus était bien les vêtements qu’elle pouvait créer. J’étais très curieuse d’en voir davantage. Et mon sourire s’agrandit quand elle me confirma qu’elle avait des créations ici. Je la suivais du regard, jusqu’à l’armoire qu’elle ouvrit et mes yeux s’écarquillèrent quand je vis toutes ces fringues devant moi. Elle en sortie une pièce et me la montra. « Je suis sûre que ce haut là t'irait bien ! Ça colle bien à ton style, non ? » J’acquiesse. « Sublime ! » je pris le tissu entre mes mains, juste pour juger de la qualité et il était si doux… j’adorais ! « Prends le si il te plaît, je te le donne ! » wow, j’étais vraiment surprise par cette proposition, plutôt, par cette offre. Impossible que j’accepte, c’était une pièce unique, fait de ses propres mains, ca devait surement valoir une fortune en réalité. « Mais non, t’es folle ! » et me voilà avec le haut entre mes doigts, que j’osait à peine toucher du coup. Elle l’avait lâché, j’étais gênée. « Leena, je ne peux pas accepter ça, ça doit être des heures de travail ! » je regardais le vêtement avec beaucoup d’envie. « je te l’achète ! tu en prends combien ? » je voulais vraiment récompenser son travail. Quand j’aurai récupéré mon portefeuille, je pourrais lui donner du liquide et même si j’anticipais sa réponse, je pourrais glisser la monnaie quelques part avant de partir pour qu’elle soit obligée de l’accepter. Mais en réalité, je n’avais aucune idée du prix d’un vêtement fait main, je n’avais les moyens que de m’acheter du prêt à porter, h&m, zara et compagnie. « Je te souhaite vraiment de réussir ! » et je n’avais pas vraiment de doutes. « et oui, si non, éducatrice c’est enrichissant comme travail. Dur, t’as raison, j’avoue être particulièrement fatiguée ces temps ci en plus mais bon, c’est pour la bonne cause ! et puis, heureusement, il n’y a pas que des mauvais moments ! on fête pas mal de victoires aussi ! »

« T’inquiètes, je ne le mets de toute façon pas, et je serais ravie que quelqu’un le porte. Je ne commercialise pas mes vêtements pour le moment, enfin pas vraiment ! Donc prends-le, ça me fait plaisir, et la seule chose que tu peux faire c’est m’envoyer une photo de toi avec comme ça je l’utiliserais sur mon site ou pour mon book ! » J’étais vraiment gênée et en même temps, j’étais aussi ravie et touchée de ce cadeau. Du coup, j’étais obligée de l’essayer maintenant, ici. « Tu vas me prendre en photo alors ! » Je pense qu’il s’accorderait bien avec mon pantalon. Je retirai alors mon top, me retrouvant en sous vêtement devant Leena, mais en réalité, je n’y prêtais pas attention. Loin d’être du genre à me cacher dès qu’on voit ma peau dépasser. Et puis, il n’y avait aucun problème, j’avais tendance à voir ça avec un côté purement professionnel d’une cliente, ou une mannequin, avec un peu plus de prétention, qui essayait les vêtements d’une grande couturière. Cette idée me plaisait. J’enfile le haut et va me positionner devant le grand miroir de Leena. « Alors ? » dis-je en me regardant, tournant sur moi-même, j’adorais la coupe, j’adorais les couleurs, le style. Et comme prévu, il allait parfaitement bien avec mon pantalon. « Tu veux faire une photo ? » voilà que ma matinée se transformerait en shooting.
« Tu fais ça où ? Ça n’a pas trop de rapport direct, mais à Londres j’ai beaucoup agi pour une asso anti harcèlement à l’école, il y avait parfois des éducs spé qui nous donnaient un coup de main. Mais c’est dur parfois d’entrer en contact, ils ne sont pas forcément liés au corps enseignant classique. » Je trouvais ça très intéressant et super chouette qu’elle ai pu s’investir dans ce type de projet. Malheureusement, je ne pouvais que confirmer ce qu’elle déplorait à propos du corps enseignant. « t’as raison, c’est parfois bien compliqué de lier la vie scolaire et la vie sociale… on a des visions différentes et pourtant un but bien commun.. » j’haussais les épaules. J’avais quand même eu la chance de pouvoir travailler avec certains professeurs qui m’avaient été d’une grande aide dans le suivi social de certains jeunes. « Et moi je suis dans une association où on fait surtout du travail de rue, de la prévention… parfois enfin, on va aussi à domicile. Pour aider les jeunes dans leur environnement familial. Les parents aussi ont besoin d’être soutenu. » Je me regardais toujours dans cette glace, appréciant le travail de Leena. « « Oh, mais comme d’hab je parle trop, je ne veux pas te retenir, tu as sans doute des plans avec Andy !... » j’en avais presque oublié Andy tiens. Il fallait encore que je repasse dans sa chambre pour récupérer mes affaires. « fais les photos, et après t’en fais pas, je m’eclipse ! » c’est vrai que je ne voulais pas non plus abuser de l’hospitalité de la demoiselle et puis, il fallait de toutes façons que je ne traine pas trop.