Ils auraient pu passer une superbe journée au parc. Et pas qu'un peu. Mais il avait fallu que ... Et bien, il avait fallu qu'ils en viennent à parler d'un sujet qui était ... comment dire ... Peut-être que c'était trop tôt pour qu'ils en parlent. Ou peut-être qu'Alana n'avait pas assez confiance. Elle n'avait pas confiance en lui. Elle n'arrêtait pas de lui dire qu'il allait partir et des trucs dans le genre. Alors oui, ça l'avait blessé. Parce que ce n'était pas comme si ... Il aurait pris ses dispositions. Il aurait élevé son fils. Ils auraient élevé leur fils ensemble. Mais non. C'était elle. Elle avait pris sa décision. Et elle avait enlevé à Andrew cette paternité. Peut-être que ... Il ne savait pas trop ce qui se serait passé. Et comment ça se serait passé. Mais il voulait croire que ça aurait fonctionné entre eux. Alana n'avait peut-être pas la foi. Mais elle ne pouvait pas pour autant lui en vouloir pour quelque chose dont il n'était pas au courant. Ce n'était pas lui qui avait décidé de ne pas avoir de rapports avec leur fils. Ce n'était pas lui qui avait fait qu'il était resté loin d'elle et lui de lui. Non. Il aurait su. Il aurait été là. On ne pouvait pas l'accuser de tous les maux de la terre, si on pouvait dire ça ainsi. Pour autant, il avait peut-être pris la mouche trop rapidement. Peut-être qu'ils auraient pu en discuter dans le calme. Peut-être qu'ils auraient pu poursuivre cette conversation. Ailleurs. Et à un autre moment. Mais non. Non. Peut-être qu'il était temps qu'ils en parlent maintenant. Ils ne pouvaient pas rester fâchés éternellement, si ? Non. Ils ne le pouvaient pas. Donc c'était pour cela que ... Et bien, c'était pour cela qu'il avait décidé de se pointer chez Alana. Pour le bien de leur fils, oui, ils devaient discuter tous les deux. Oui. Ils devaient papoter. Il ne savait pas si elle était à la maison. Elle ne avait pas si elle était prête ... Si elle était prête à parler de tout cela avec Andrew. Mais bon. Ils ne pouvaient pas non plus faire comme si de rien n'était. Il avait garé son véhicule devant l'allée. Il avait arrêté le moteur et il s'était pincé les lèvres. Il regardait en direction de chez Alana. Sa voiture était là. Donc ... Ca voulait dire qu'elle devait être dans les parages. Sans doute. Il descendit de son véhicule. Ca aurait été plus simple de la prévenir. De lui envoyer un sms afin de s'assurer qu'elle était bien là mais bon, ce n'était pas bien grave. Au pire, il pourrait toujours passer plus tard. Il s'approcha de la porte et sonna, attendant de voir si elle était là.
La dernière fois que j’avais vu Andrew, c’était lors de cette journée au parc d’attraction. Une journée qui avait bien commencé mais qui avait plutôt mal fini. Le problème n’avait pas été Cameron puisqu’il avait été un fils prodige ce jour là. Il avait d’ailleurs remarqué que son père et moi même étions de nouveau plus ou moins ensembles. Je savais que j’avais des torts dans l’histoire, que j’avais privé Andrew de voir grandir son fils et que je ne pouvais lui reprocher tous les maux de la terre. Seulement voilà Andrew semblait pressé d’avoir un nouvel enfant tandis que moi, j’étais plus réservée sur le sujet. Et c’était là où cela avait crée un conflit sans trop le vouloir entre nous. Andrew ne semblait pas comprendre pourquoi j’avais tant peur qu’il nous abandonne alors qu’au final il avait raison, c’était moi qui avait coupé les ponts avec lui. Certes au départ, c’est lui qui a voulu retourner à la vie civile avant moi, sauf que je n’ai pas arrangé les choses en lui cachant ma grossesse. Depuis ce fameux jour au parc, Cameron n’avait pas cessé de me demander quand son père viendrait nous voir et j’ignorais quoi lui répondre. C’était le néant dans ma tête. Avais je perdu le père de mon fils et l’homme que j’aimais aussi stupidement ? L’histoire se répétait elle à nouveau ? Autant de questions qui me perturbait et où j’espérais qu’il veuille faire le premier pas parce qu’à mes yeux, on aurait pu éviter de se disputer comme deux chiffonniers ce jour là. On aurait du en parler tranquillement, prendre sur nous comme deux adultes que nous devrions être. Là on s’était comportés comme deux adolescents. Je ne travaillais pas ce matin, je commençais mon service cette après midi jusque tard ce soir. Alors je m’activais un peu à la maison pour ranger le bazar de mon fils et celui de la maison toute entière. Puis après ce ménage qui fut relativement rapide, je décidais de me poser à mon bureau pour jeter un œil aux différents dossiers que Jodie m’avait passé, d’autant plus que Cameron était à l’école toute la journée. Toutefois, j’étais loin de me douter que j’allais avoir la visite surprise d’Andrew et pour cause puisqu’une demie heure après m’être mise sur mes dossiers, je venais d’entendre la sonnette retentir. Je me dirigea donc vers la porte d’entrée et là je vis un Andrew qui semblait légèrement anxieux devant ma porte. Je décidais de venir rompre le silence en venant le saluer. "Oh Andy, j’ignorais que tu passerais. Cameron n’est pas là mais je suppose que c’est moi que tu es venu voir ? Vas y, entre, on va pas rester sur le perron non plus", lui disais je, d’un léger sourire. Je me doutais parfaitement qu’il devait être là suite à notre dispute d’il y a quelques temps puisqu’on ne s’était pas vraiment donnés de nouvelles et je le regrettais un peu. Je vins donc me décaler afin de le laisser entrer car le voisinage n’avait pas à connaître toute ma vie privée non plus.
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Dernière édition par Alana Thompson le Dim 10 Déc 2017 - 15:02, édité 1 fois
Est-ce qu'il avait été trop dur avec Alana ? Il n'en savait rien. Certes, il avait parlé des enfants. Et il avait compris qu'elle ne semblait pas avoir envie de remettre le couvert. Il comprenait, d'accord. Ca aurait pu s'arrêter là. Cette réponse aurait pu le satisfaire. Mais non. Elle avait eu quelques paroles de trop. Elle lui avait dit qu'elle avait peur qu'il s'en aille. Qu'il les abandonne. Encore une fois. Comment pouvait-elle croire qu'il pourrait faire ça ? Comment pouvait-elle penser qu'il allait la laisser à nouveau ? Ce n'était pas dans ses habitudes. Ce n'était pas lui. La seule chose qu'il avait abandonné, c'était l'armée. Et encore, ce n'était pas un abandon. C'était parce qu'il aspirait à faire autre chose. C'était parce qu'il ne se voyait pas faire ça toute sa vie. Être sur le terrain,e ncore et encore. Voir les atrocités. Alors, oui, peut-être que c'était un peu stupide dans le sens où il était reparti, ensuite, pour le Mali avec Duncan. Mais c'était différent. C'était pas la même chose. Tout ça pour dire pour ... oui. Elle pouvait lui en vouloir pour des choses. Mais pas pour le fait de ne pas avoir été là. Ce n'était pas lui qui avait décidé. Non. Ce n'était pas lui qui avait pris cette décision. Alors, oui, le sujet des enfants, c'était peut-être un sujet craignos. Et peut-être que ... peut-être qu'il n'aurait pas dû l'aborder. Il en avait conscience. Et ça le rongeait un peu. Il voulait juste qu'elle fasse la part des choses. Il voulait juste qu'elle comprenne qu'il n'était pas l'ennemi. Et qu'il n'était pas responsable. Du tout. Non. En tout cas, ils devaient parler. Ils devaient parler tous les deux. Il ne savait pas pourquoi c'était lui qui faisait le premier pas à dire vrai. Il ne savait pas pourquoi c'était lui qui revenait vers elle. Alors qu'il n'avait rien fait de mal. Mais il le faisait. Quand même. Ouais. Il avait sonné. Et puis, il avait attendu de voir. Une respiration. Deux respirations. Et finalement, la porte qui s'ouvrait sur la brune. Soulagé ? Ou pas ? Il n'en savait trop rien. De toute manière, fallait bien qu'ils aient cette discussion à un moment ou à un autre. Donc, oui, si c'était maintenant, c'était pas plus mal à dire vrai. Du tout. Au moins, ils allaient mettre les choses en ordre, si on pouvait dire ça ainsi. "J'étais pas vraiment sûr de passer à dire vrai." Et il y avait encore quelques minutes de cela, il se demandait ... Et bien, il se demandait si'il faisait bien de sortir de sa voiture pour venir à son encontre. Parce qu'il avait peur que la conversation soit stérile. Parce qu'il avait peur que ça ne change pas grand chose. Et si ... Et s'ils ne faisaient que se disputer un peu plus ? Et si en venant il agravait les choses ? Tant de questions qui traversaient son esprit et il ne savait pas ... Oui. Il doutait. Peut-être que ça ne servait pas à grand chose de se torturer de la sorte. Mais bon. Il eut un léger hochement de la tête. "Oui, c'est toi ... que je venais voir." Cameron aurait été là, ça aurait été un plus, c'était certain. Mais à cette heure, il était sans doute à l'école. Et puis, d'une certaine manière, c'était mieux qu'il ne soit pas là. Il n'avait pas besoin de voir ses deux parents s'engueuler, non ? Enfin, peut-être que ça allait bien se passer après tout. Alana s'était poussée un peu. Et elle l'avait laissé rentrer. Avant de refermer la porte derrière lui. Y'avait pas besoin de rameuter tout le monde après tout. "Je croi ... qu'il faut qu'on discute." Il en était certain même.
Avais je été maladroite avec Andrew ? Sans doute. Après tout, pourquoi avais je évoqué le fait qu’il allait de nouveau nous abandonner avec Cameron ? Surtout lorsqu’on savait que c’était bel et bien moi qui l’avait écarté de la vie de notre fils. J’ai eu le temps de réaliser les erreurs que j’avais pu commettre avec lui, tellement d’erreurs qui auraient pu être évitées et qui nous auraient permis d’être une vraie famille depuis longtemps. Onze années à rattraper auprès de son fils par ma faute, je l’ai privé de cette chance d’être père trop tôt et je le regrette aujourd’hui. Il n’y a pas un seul jour où je me dis que j’aurais du dire à Andrew pour ma grossesse et ne pas attendre. Mais on ne peut remonter le passé, il faut l’accepter et vivre avec ses erreurs pour ne plus les reproduire. Pourtant j’avais refait les mêmes erreurs d’avoir peur d’être abandonnée lorsqu’il m’a parlé de bébé. Il est vrai que je ne souhaite pas forcément avoir un nouvel enfant dans l’immédiat, du moins pas tant que ma relation avec Andrew ne soit stable. Je ne vais pas lui demander de venir vivre avec nous aujourd’hui mais j’ai envie qu’il passe plus de temps avec son fils et qu’on se retrouve en tant que couple, sans oublier les moments en famille à trois. Parce que même si je voulais retrouver mon couple, je restais une maman et Andrew devait apprendre son rôle de papa. J’étais persuadée qu’il allait très bien s’en sortir vu la manière dont il est avec Cameron et je compte le soutenir le plus possible dans ce rôle dont je lui ai privé toutes ces années. On peut dire que j’ai été quelque peu égoiste ou peut être blessée qu’il veuille revenir à la vie civile, même si c’était légitime après les treize années passées dans l’armée. Mais en réalité, j’ignore pourquoi j’ai caché ma grossesse à l’homme que je n’ai jamais cessé d’aimer. Mais pour l’heure, me voilà face à lui sur le pas de ma porte, il me fit savoir qu’il avait hésité à venir. Je ne pouvais lui en vouloir, j’avais aussi beaucoup hésité à l’appeler plus d’une fois même mais je n’avais pas osé. Peur qu’il me rejette pour les mots que j’ai pu avoir à son égard sans doute. Quoiqu’il en soit, il nous fallait avoir cette discussion qu’on avait tant repoussé et en prime Cameron était à l’école, c’était le moment propice pour discuter entre adultes, de choses d’adultes. Alors je vins lui répondre. "Andrew, je ne t’en veux pas pour la dernière fois et je suis contente que tu sois là", tentais je de la rassurer un peu et de lui montrer que malgré cette dispute, je tenais plus que tout à lui. Il venait de me confirmer qu’on devait parler alors je l’invita à aller au salon, tout en lui proposant un café. "Oui tu as raison, cessons de repousser cette discussion. Tu veux un café ?", lui demandais je, l’observant se rendre au salon pendant que je me rendais dans la cuisine ouverte sur la grande pièce de la maison. Je ne voulais pas qu’on se dispute aujourd’hui mais juste se parler. Sauf que j’ignorais par quoi commencer, il y avait tellement de choses à dire sur les erreurs que j’avais faite avec lui que tout se remuait dans ma tête.
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Dernière édition par Alana Thompson le Dim 10 Déc 2017 - 15:03, édité 1 fois
Ils devaient parler. Andrew ne dirait pas que c'était quelque chose de vital. Mais un peu quand même. Dans le sens où ils ne pouvaient pas repousser cette discussion éternellement. Non. Ils devaient en parler. Alors, bien sûr, ni elle, ni lui ne savait pas vraiment par quoi commencer. Non. Enfin. Alana semblait être contente de le voir. Elle ne lui en voulait pas pour l'autre jour. Il ne manquerait plus que ça à dire vrai. Dans le sens où il n'avait rien fait de mal. Il avait juste ... soumis une question. Une question qui n'engageait pas forcément à une réponse positive. Alana se serait contentée de lui dire que non, elle ne voulait pas d'enfant, elle ne voulait pas remettre ça, oui, il se serait contenté ... d'accepter sa décision. Peut-être qu'il aurait un peu grogné. Peut-être que ... la pilule aurait été difficile. Mais il aurait accepté. C'était son corp. Et c'était tout à fait normal qu'elle n'ait pas envie d'autre enfant. Il ne savait pas ce que c'était. Car après tout, hein, ce n'était pas lui qui portait le bébé, c'était certain. Pour autant, ce qu'il regrettait le plus, c'est qu'elle croit que ... Et bien, qu'elle croit qu'il pourrait l'abandonner. Une nouvelle fois. Et ça, oui, c'était sans doute ça le pire à dire vrai. C'était ça qu'il n'avait pas supporté à dire vrai. Comment pouvait-elle croire qu'il l'abandonnerait ? Comment pouvait-elle croire qu'il la laisserait à nouveau face à une grossesse ? Peut-être qu'ils ne se connaissaient plus trop. Ou peut-être que c'était la peur qui parlait. Il n'en savait rien. Ils allaient parler. Alana n'était pas contre. Au contraire. Et elle en vint à lui proposer un café. "Je veux bien. Merci." Il eut un hochement de la tête alors qu'il avait été s'asseoir. Il s'était pincé les lèvres. Et s'il ne faisait qu'envenimer les choses ? Et si ça ne servait à rien ? Peut-être qu'il se posait trop de questions. Ouais. Sans doute que c'était le cas à dire vrai. Le plus simple, ça serait sans doute de dire les choses comme elles venaient. Tout simplement. Et arrêter de se dire que ... Et bien, que ça pouvait aller plus mal. Il leva le nez vers Alana qui revenait avec sa tasse de café. "Merci." Il avait attrapé la tasse et il l'avait posé sur la petite table basse. "Pourquoi tu crois tellement que j'vais vous abandonner ?" Ouais. Il avait mis les deux pieds dans le plat. Directement. Pourquoi ? Parce que ça ne servait pas à grand chose de tourner autour du pot. Et il n'avait pas envie de tourner autour du pot. Ca ne servait à rien. Non. Les non dit, ça faisait plus de mal qu'autre chose. Donc, il était clair ... qu'il valait mieux ... mettre les deux pieds dans le plat une bonne fois pour toute. Et au moins, il serait fixé. Et il voulait surtout comprendre pourquoi ... pourquoi elle pensait ça. Pourquoi elle était comme ça.
Il était évident que nous devions parler avec Andrew. Parler de l’avenir de notre relation, des sujets qui causait des disputes entre nous, de mes peurs stupides, de nous tout simplement. Je ne m’attendais pas à le voir aujourd’hui parce que je n’avais pas eu beaucoup de nouvelles depuis la dernière fois au parc d’attraction. Depuis cette fameuse journée où il nous avait laissé rentrer seuls avec Cameron, laissant son fils dans l’interrogation et me laissant dans la culpabilité la plus complète. Comment n’aurais je pas pu culpabiliser après cette première journée en famille qui fut un véritable désastre par ma faute ? Comment avais je réussi à regarder mon fils dans les yeux depuis ma dispute avec son père ? Déjà que tout était de ma faute si Andrew n’avait pu connaître les joies de la paternité dès la naissance de Cameron alors si en prime, j’avais peur qu’il nous laisse, où allais je ? Le travail m’avait aidé à oublier et comprendre mes erreurs, mon fils aussi. Parce que ce dernier ne cessait de me demander quand est ce que son père allait venir à la maison, quand est ce qu’on referait une journée tous les trois ou tout simplement quand est ce qu’il pourrait passer du temps avec lui. Que répondre à cela ? J’aurais du appeler Andrew, j’aurais du mais je n’ai pas osé, peur de le froisser encore plus. Alors aujourd’hui, lorsque je le vis sur le palier de ma porte, je ne pouvais qu’afficher un sourire heureux et presque de soulagement. Enfin, encore fallait il qu’on arrive à se parler en adulte cette fois … Mais je n’en doutais pas, on s’aimait, c’était une évidence. Cameron m’avait souvent répété que si je tenais vraiment à son père, je devais seulement vivre au jour le jour, sans me prendre la tête. Ne dis on pas que la vérité sort toujours de la bouche des enfants ? Mon fils avait il trouvé la solution pour qu’enfin on puisse être une vraie famille ? Probablement et je comptais bien en parler à son père. Au sujet d’un éventuel deuxième enfant, je n’étais pas contre, surtout que l’horloge biologique avançait à grands pas et que cela ne me déplairait pas de voir Andrew s’émerveiller face à mon ventre rond. Sauf que je craignais la réaction de Cameron, il venait à peine de retrouver son père qu’il allait devoir le partager avec un autre bébé, je trouvais trop tôt de songer à parler de faire un second enfant pour le moment. Soit, pour le moment, je venais donc de proposer un café à Andrew qui avait accepté, j’étais donc revenue de la cuisine au salon et lui avait tendu sa tasse avant de venir m’asseoir dans le fauteuil face à lui. A peine m’étais je assise qu’Andrew vint entamer la conversation sur la question qui était la cause de notre dernière dispute. Pourquoi pensais je tellement qu’il allait nous abandonner ? Là était la bonne question, je n’avais pas de réponse à cela. Mais je vins repenser aux paroles de notre fils qui m’avait dit qu’il fallait juste que je vive au jour le jour, sans me prendre la tête sur des choses aussi peu importantes. Il était véridique que depuis que j’avais retrouvé Andrew après mon accident de voiture et depuis qu’il savait que Cameron était son fils, je voyais bien qu’on avait tout pour former une vraie famille heureuse. C’était sur ça que je devais me concentrer et sur rien d’autre en vérité. Alors je décidais de venir lui répondre après quelques secondes de silence. "Je ne sais pas Andy, je n’ai pas la réponse à ta question, j’ai retourné la question des dizaines de fois depuis notre dispute et je sais que j’ai commis beaucoup d’erreurs avec toi dans le passé …", venais je de lui dire, baissant légèrement la tête avant de reprendre. "… mais tout ce que je sais, c’est que je suis heureuse que tu sois de retour dans notre vie, je t’ai toujours aimé et je t’aimerais toujours, je veux juste profiter de ce bonheur qu’on a l’occasion de créer tous les trois et ne rien prévoir. Mais surtout de voir les yeux des deux hommes de ma vie qui brillent lorsqu’ils sont ensemble", venais je de lui confier, espérant que c’était ce qu’il souhaitait également et plongeant mon nez dans ma tasse de café en attendant sa réponse. Après tout, cette idée de vivre au jour le jour ne venait pas totalement de moi, notre fils me l’avait soufflé et je comptais bien l’avouer à Andrew dès qu’il m’aura répondu. Mais peut être qu’il n’allait pas en rester là et allait tenter de comprendre pourquoi je pensais tant au fait qu’il pourrait nous abandonner. Après tout, si l’on vivait tous les trois au jour le jour, peut être que cette peur s’estomperait. Peut être aussi qu’avec le temps, l’envie de faire un second enfant et de profiter d’une nouvelle grossesse avec l’homme que j’aime arrivera, peut être que notre fils sera heureux à l’idée d’avoir un petit frère ou une petite sœur. Même si avec des « peut-être », on pourrait refaire le monde.
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Dernière édition par Alana Thompson le Dim 10 Déc 2017 - 15:04, édité 1 fois
C'était pas simple. Il avait pesé le pour. Il avait pesé le contre. Il se demandait si c'était une bonne chose ... Si c'était une bonne chose que de débarquer chez Alana. Peut-être qu'il n'état pas prêt de parler de tout ça avec elle. Peut-être que ... peut-être que c'était trop tôt. Peut-être qu'ils étaient retombés dans les bras de l'un et de l'autre pour de mauvaises raisons. Est-ce qu'il croyait vraiment ce qu'il pensait ? Sans doute pas vraiment. Pour autant, il ne pouvait pas s'empêcher de se dire ... qu'il y avait une histoire entre eux. Une histoire inachevée. Et qu'il avait envie de poursuivre. Mais si c'était pour se prendre dans la face qu'elle pensait qu'il allait se tirer tous les quatre matins ou quelque chose dans le genre, le médecin n'était pas certain qu'il allait supporter la chose. C'était pour ça ... C'était pour ça qu'il était là. Peut-être pour se rassurer. Pour se dire que c'était pas comme ça que ça allait se passer. Mais peut-être que ça serait tout le contraire. Peut-être que ça allait l'inquiéter plus que ... Et bien, bien plus qu'il ne l'aimerait. Ou pas. Ou comme dit, il s'inquiétait trop de la réaction de la brune. Et peut-être qu'il se cassait la tête pour rien. C'était sans doute le cas. Mais ils devaient parler. Ils devaient éclaircir cela. Une bonne fois pour toute. Parce que sinon, ça allait lui torturer l'esprit. Et il n'avait pas envie que ça continue de la sorte. Non. Régler les choses une bonne fois pour toute. Ouais. C'était mieux comme ça. Bien mieux que de nourir des sentiments qui ... Et bien, qui pourraient le détruire. Ouais. Il n'aimait pas avoir de l'amertume. Il n'aimait pas être en colère. Sans plus attendre, il avait posé la question. Cherchant à savoir ce qu'il y avait dans la tête de la jolie brune. Et savoir ... oui, savoir pourquoi elle était aussi craintive. Pourquoi elle n'avait pas foi entre eux. Pourquoi elle pensait qu'il partirait. Est-ce qu'il apprécierait la réponse ? Ou bien est-ce qu'il regretterait d'avoir posé la question ? Après quelques instants de silence, finalement, Alana ouvrit la bouche. Elle lui parlait. Elle lui disait ... elle ne savait pas en fait. Non. Elle ne savait pas pourquoi elle était comme ça. Elle y avait pensé. Elle avait tourné la question dans sa tête à de nombreuses reprises. Mais rien. "Des erreurs ?" en vint-il à répéter. "Et quel genre d'erreurs ?" Ouais. Il se demandait ce qu'elle voulait dire par là. Peut-être qu'il cherchait la merde. Peut-être qu'il devrait s'arrêter là avant que ... Et bien, avant que ça n'aille plus loin. Non. Il était curieux. Ilé tait là pour obtenir des réponses. Et pas pour se retrancher. Et pas pour partir sans ... Et bien, sans savoir ce qu'il était venu chercher. Alana avait poursuivi son explication. Elle était contente ... Elle était contente de le savoir dans sa vie. Dans leur vie puisqu'elle incluait leur fils également. Elle l'aimait. Elle l'aimerait. Toujours. Elle voulait juste ... vivre sa vie. Vivre leur vie. Elle voulait juste avancer. Lentement. Un pas après l'autre. Sans chercher ... sans chercher à faire des projets. Est-ce que ça pouvait lui convenir ? Il n'en savait rien. Peut-être. C'était mieux que la perdre. Que les perdre à dire vrai. Elle voulait juste ... qu'ils soient ensemble. Tous les trois. Au moins, il savait ... ce qu'elle voulait. Elle voulait juste éviter de se prendre la tête. Ce qui, parfois, n'était pas plus mal d'ailleurs. "J'dis pas que j'suis pas heureux de vous avoir dans ma vie. Bien au contraire." Ils étaient arrivés ... au bon moment. Ca l'avait sorti de sa routine. Et ça lui avait permis ... de vivre d'autres choses. De ressentir des choses qu'il n'aurait jamais cru possible à dire vrai. "Mais tu peux pas ... tu peux pas m'accuser de vouloir t'abandonner alors que c'est nullement le cas." C'était sans doute ça qu'il lui reprochait le plus. Qu'elle pense ... qu'il veuille les abandonner. Et il ne savait pas. Il ne savait pas vraiment comment il pouvait la rassurer. "Vivre au jour le jour, c'est pas gênant ... Mais tu ne peux pas me le reprocher sans cesse." C'était ... pas bien. Du tout.
Depuis ma dispute avec le père de mon fils lors de cette journée en famille, je n’avais cessé de ruminer jour comme nuit. J’avais pesé le pour. Mais aussi le contre. Je m’étais souvent demandé comment je pouvais encore imaginé qu’il nous abandonne moi et notre fils alors qu’au final toutes ces années perdues n’étaient que de ma faute. Après tout, j’avais choisi de ne rien dire à Andrew pour ma grossesse, préférant élever notre fils seule. Ma mère avait même tout fait pour me faire comprendre que Cameron avait besoin de son père, d’une figure paternelle mais il aura fallu plus de dix années pour que je retrouve Andrew et que je lui révèle la vérité. Aussi, je pouvais comprendre qu’Andrew veuille prévoir des choses avec nous ou même qu’il puisse simplement m’en vouloir de penser qu’il allait nous abandonner. Je devrais le connaître, savoir que plus jamais on ne sera séparés. Pourtant et aussi fou que cela puisse paraître, j’ai foi en Andrew et au fait qu’il va être un bon père pour notre fils, qu’il va rattraper le temps perdu avec Cameron. Mais concernant nous deux, on avait pas vraiment pris le temps de se retrouver sans cet enfant qui nous avait réuni. Après tout, dix ans ont passés et on a tous les deux changés, lui comme moi mais je sais qu’on peut arriver à se retrouver comme avant. Retrouver notre complicité d’antan et se voir en dehors de notre fils aussi. Mais il y avait bien une chose que j’avais retrouvé chez Andrew, son franc parler à toute épreuve. D’ailleurs, je me doutais fortement qu’il n’allait pas hésiter à lancer le sujet et à "mettre les deux pieds dans le plat". Il n'avait pas changé sur ce point là malgré les années qui avaient filé, remarquais je. Mais dans un sens, il n’avait pas tort. Pourquoi tourner autour du pot et perdre du temps ? Le temps était précieux après tout et il fallait tout vivre à fond car on pourrait perdre la vie à tout moment, comme mon père par exemple. Je venais alors de reconnaître que j’avais commis des erreurs et que ce laps de temps où on ne s’était plus énormément parlés m’avait permis de prendre conscience de ce que j’allais perdre si je n’arrêtais pas d’avoir peur pour rien. Andrew voulait savoir de quelles erreurs je voulais parler alors je vins prendre la parole, une fois qu’il eut fini. "Et bien l’erreur de penser que tu vas nous abandonner déjà", lui dis je, baissant la tête avant de reprendre. "Ou celle de ne pas t’avoir dit il y a dix ans pour ma grossesse, on aurait pu former une vraie famille et je nous en ai privé sans trop savoir pourquoi à vrai dire", lui confiais je, évitant de lui faire part que ma mère avait tout fait pour que je lui dise et que je n’avais pas voulu écouter ma propre mère. Je n’allais pas m’accabler encore plus, surtout que j’étais l’unique fautive de cette dispute. Puis je poursuivis en venant lui dire que j’étais contente qu’il soit de retour dans nos vies à moi et à notre fils. Je lui fis part également que je voulais seulement qu’on ne vive qu’à travers le présent, qu’on laisse le passé au passé et qu’on ne fasse pas de plans sur la comète, même si je sais pertinemment que je dois arrêter de lui dire qu’il va nous abandonner. Après tout, si je lui avais dit il y a bien des années pour ma grossesse, nous serions encore ensemble et nous aurions du être une famille. Mais voilà j’ai commis une erreur, je l’assume et je compte tout faire pour que les deux hommes de ma vie s’entendent à merveille mais aussi qu’avec Andrew, j’aimerais que l’on passe des moments rien que tous les deux. Et je ne pense pas être la seule à vouloir que ses deux parents se remettent ensemble, vu comment Cameron me parle de son père. Alors je décide de venir lui répondre à nouveau. "Je sais Andrew ...", lui dis je, tout doucement avant de reprendre. "Tout ce que je souhaite aujourd’hui, c’est qu’on forme une vraie famille mais aussi qu’on se retrouve en tant que couple", lui fis je, le regardant amoureusement, tout en reprenant. "Je te promets de cesser de te reprocher de telles choses, je sais que tu ne le feras jamais et que c’est uniquement ma faute si tu as été privé de ton fils ou qu’on a manqué la chance de l’élever ensemble", lui fis je, sentant une larme arriver mais venant essuyer ma joue avant de reprendre de nouveau. "Je suis désolée pour tout Andrew, dis moi que rien n’est perdu et qu’on va réapprendre à se connaître tous les deux. On a tout de même dix années à rattraper, ce n’est pas rien", vins je sortir avec un léger ton d’humour, histoire de venir détendre l’atmosphère qui semblait pesante et lourde. Allait il pouvoir me pardonner ? Mais surtout allait il me faire confiance quand je lui ai dit que j’allais arrêter de lui reprocher ce que j’ai pu lui reprocher ? Après tout, on s’était toujours tout dit et du jour au lendemain, je lui avais caché cette grossesse alors qu’il était aussi concerné. J’ignorais encore à quoi j’avais bien pu penser ce jour là il y a dix ans mais je n’avais réellement pas pris la bonne décision et j’étais bien déterminée à me rattraper aujourd’hui et pour les années à venir.
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Dernière édition par Alana Thompson le Dim 10 Déc 2017 - 15:04, édité 1 fois
Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas continuer à dire qu'il était responsable. Que c'était lui qui avait voulu ça. Non. Il avait ... Il aurait été là. Oui. Il aurait été là si jamais Alana lui avait dit. Il aurait trouvé de la place. Il les aurait accueillis. Avec plaisir. Il aurait pris son rôle de père au sérieux. Et pas qu'un peu. Elle avait choisi un autre rôle. Une autre voie. Elle avait décidé de ne pas avoir besoin d'Andrew dans les premières années de la vie de Cameron. Maintenant ? Et bien ... maintenant qu'elle l'avait trouvé, elle lui avait fait de la place. Mais ... s'ils ne s'étaient pas rencontrés ce jour là ? Hein ? Que se serait-il passé ? Est-ce qu'elle serait revenue vers lui quand même ? Ou bien serait-elle restée à l'écart ? C'était une réponse que Andrew aimerait bien avoir, même si ... Même si ça lui faisait peur. Il n'avait pas envie de découvrir qu'elle ne voulait pas de lui ou quoi que ce soit dans le genre. Il n'avait pas envie de l'entendre qu'elle aurait aimé qu'il reste en dehors de tout ça. Ouais. Non. Ce n'était clairement pas ce qu'il voulait. Mais qui sait ? Enfin.
Pour en revenir à ce qui nous intéresse, Alana lui avait avoué qu'elle avait fait des erreurs. Quoi ? Il était curieux de savoir quoi à dire vrai. Oui. Il appréciait ... il appréciait la venue d'Alana et de Cameron dans sa vie. Parce que ... parce que ça chamboulait un peu ... tout ce qu'il avait pu faire jusqu'à présent. Il en était heureux. C'était certain. Mais si on lui avait laissé le choix, il aurait aimé ... il aurait aimé que ça se passe avant. Que ça se passe bien avant. Il aurait aimé qu'elle le lui dise avant. Qu'ils ne restent pas dix ans comme ça. Enfin, c'était trop tard. Et il devait faire avec à dire vrai. Oui. Une des erreurs d'Alana ? Croire qu'il pouvait l'abandonner. Qu'il pouvait les abandonner. "J'avoue. C'est une erreur." Une véritable erreur. Il n'était pas comme ça. Il avait planté la graine. Il avait des responsabilités. Et il ne partirait pas. Non. La seule chose qui pourrait les éloigner, c'était s'il mourrait. Et il n'avait pas envie que ça arrive. Non. Il avait encore de belles années devant lui. Enfin, il espérait en tout cas. Autre erreur ? Lui avait caché sa grossesse. Elle n'avait rien dit. Et elle semblait s'en vouloir. Ca cela, il ne répondit rien. Qu'aurait-il pu ajouter de plus ? Qu'il était encore d'accord ? Il venait d'enfoncer un clou une fois. Il n'allait pas lui dire à chaque fois qu'il était d'accord. Non. Ca serait contre-productif. Et ça pourrait la mettre en pétard. Et il n'avait pas envie que ça arrive. Donc, autant en rester là. Andrew l'écouta parler de ce qu'elle voulait. Une famille. Elle voulait former une vraie famille. Mais elle voulait aussi le retrouver. Lui. Et reformer un couple. Est-ce qu'ils en étaient capables ? De laisser tout ça derrière eux ? Et de recommencer ? Au fond, il voulait le croire. Il voulait croire que c'était possible. Il voulait croire qu'ils pouvaient être un couple, à nouveau. Ce n'était pas simple, c'était certain. Ils allaient continuer à se reprocher des choses, sans doute. Mais c'était ça ... C'était leur histoire, en quelque sorte. A sa manière, Alana s'excusait. A sa manière, elle lui disait qu'elle était désolée pour tout ça. Il appréciait. Il appréciait qu'elle reconnaisse ses tords. S'il n'avait pas été tout blanc, il aurait reconnu les siens. Seulement, dans cette affaire, il n'avait rien à se reprocher. Non. Il pouvait uniquement ... nourir des regrets. Il devait laisser ça derrière lui. Il devait passer à autre chose. Il devait penser à autre chose. Comme le disait si bien Alana, ils avaient dix années à rattraper. "Non, c'est vrai ... que ça fait pas mal d'années à rattraper." Il eut un hochement de la tête. "Et j'me doute qu'on pourra pas rattraper tout ça en un claquement de doigts." Non. Il en était certain même. Ca allait prendre du temps. Ils allaient devoir parler. Ils allaient devoir beaucoup parler à dire vrai. Andrew était un homme d'action. Parler, c'était pas ce qu'il faisait le plus. Mais oui, ils allaient devoir ... Parler. Et voir ce qui était possible de faire. Ou bien de ne pas faire. Il gardait en mémoire ce que Spencer lui avait dit. Qu'ils devraient peut-être faire un papier, un jour ou l'autre, en ce qui concernait Cameron. Mais bon, c'est pas aujourd'hui qu'ils en parleraient. Non. Fallait faire les choses progressivement et petit à petit.
Continuer à reprocher continuellement à Andrew son absence dans ma vie et dans celle de notre fils, je ne pouvais plus lui reprocher une telle chose. Surtout lorsqu’on savait que la faute était entièrement de ma faute, je reconnaissais être celle qui avait privé notre fils de la présence de son père. J’aurais du écouter ma mère quand elle me répétait qu’un enfant devait grandir avec ses deux parents, j’aurais du me souvenir ce que la perte de mon propre père m’avait fait, j’aurais du tout faire pour retrouver Andrew et vivre ma grossesse avec lui. Pourtant je n’avais rien fait et voilà le résultat aujourd’hui. Des non-dits existaient entre Andrew et moi même, une certaine rancœur de sa part aussi sans doute. Mais je ne pouvais le blâmer pour cela, dans la mesure où j’ai tout fait pour qu’il me déteste. Me détestait il réellement ? Je n’en avais pas l’impression puisque malgré tout, il m’écoutait et il semblait comprendre mes dires. Une seconde chance semblait donc être possible, une nouvelle chance plutôt que dis je. Bien évidemment une immense part de culpabilité m’envahissait à l’idée que cette nouvelle chance aurait du avoir lieu il y a maintenant plus de dix ans mais on ne pouvait changer le passé. Il fallait juste accepter de vivre avec nos erreurs et ne plus les reproduire, j’étais même prête à promettre sur la tête de notre fils de ne plus refaire ses erreurs qui pouvait tout gâcher entre Andrew et moi. Andrew était l’unique homme que j’ai aimé durant toutes ces années et quand je voyais mon fils heureux d’être avec son père, je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’Andrew méritait que j’arrête de lui reprocher tout ce que j’avais pu lui dire sans trop savoir pourquoi moi même. Andrew venait d’acquiescer que c’était bel et bien une erreur de penser qu’il pouvait nous abandonner, je n’osais rien rajouter à cela, tellement je m’en voulais et qu’il avait profondément raison. Je savais et je me rendais compte au fil de cette discussion avec l’homme de ma vie que j’étais celle qui avait commis le plus d’erreurs dans notre relation, j’étais donc celle qui devait le plus se faire pardonner auprès de lui. J’étais même déterminée à tout faire pour me faire pardonner du père de mon fils mais surtout de l’homme que j’aimais. Je voulais d’ailleurs qu’on tente de rattraper toutes ces années perdues par mon unique faute. Malheureusement comme il venait de le souligner, tout n’allait pas se faire en un jour, un peu comme Rome qui ne s’était pas construite en un claquement de doigt. Cependant, je savais qu’on allait réussir à se retrouver. Alors je vins lui répondre. "Oui on va prendre notre temps pour se retrouver mais j’ai confiance en nous, on a déjà vécu pire dans le passé", lui disais je, faisant référence à nos années dans l’armée quand nous étions encore ensemble ou alors quand il m’avait soutenu à la mort de mon père. Je savais que j’étais capable de lui montrer que je tenais plus que tout à lui et d’arrêter alors je vins reprendre. "Que dirais tu qu’on parte un week-end tous les deux pour commencer à se retrouver ? Ma mère sera ravie de garder Cameron et de voir sa fille de nouveau heureuse en amour", vins je lui proposer, espérant qu’il soit autant emballé que moi. Je n’ai jamais vraiment bougé de la ville depuis ces dix dernières années car j’avais mon fils à m’occuper, je n’ai jamais été le genre à prendre du temps pour moi mais aujourd’hui, j’ai envie de passer autant de temps avec Andrew qu’avec les deux hommes de ma vie comme une vraie famille que nous devenons au final.
Bien sûr qu'il avait envie de tenter sa chance avec Alana. Bien sûr qu'il avait envie de découvrir les dernières années de sa vie. Et rattraper avec elle tout ce qu'il avait pu manquer. Pour autant ... Pour autant, oui, il avait une chose qui ... pouvait le retenir. C'est le fait qu'elle ramène sans cesse sur le tapis qu'il les avait abandonnés. Alors oui, peut-être que Alana avait compris. Il espérait, d'ailleurs, qu'elle avait compris et qu'elle allait finir par tourner la page et passer à autre chose. Pour autant, il ne pouvait pas en être totalement certain. Elle pouvait dire ça ... simplement pour le rassurer. Mais ne pas en penser un mot ... Non. Il la connaissait. Elle n'était pas comme ça. Elle n'était pas là pour le rassurer uniquement. Elle n'était pas là pour lui faire de fausses promesses et écraser son coeur dans le creux de sa main. Ils s'étaient aimés. Tous les deux. Ils avaient toujours été honnêtes l'un envers l'autre, sauf en ce qui concernait cette histoire. Elle ne lui avait jamais dit pour Cameron. Et s'il n'avait pas été là ce jour là, ouais, il n'aurait peut-être jamais su. Mais Andrew avait envie de laisser le passé derrière eux. Il avait envie de passer à autre chose. De se concentrer sur lui. Sur elle. Sur leur fils. Sur eux. Leur avenir. Voir si c'était possible d'être une famille. Une vraie famille. Peut-être qu'il ne faisait pas les choses correctement. Peut-être que c'était trop tôt. Il n'en savait. Mais tout ce qu'il savait, c'est qu'il souhaitait laisser ça derrière eux. Et passer à autre chose. Voilà tout. Ca serait sans doute plus facile à dire qu'à faire, oui, mais bon. Il allait devoir se montrer patient. Elle aussi. Comme il le disait, ça allait prendre du temps. S'ils se précipitaient, c'était la catastrophe assurée. Et pas qu'un peu. "On est plus fort dans le pire." Il eut un léger hochement de la tête. Ouais. Ils avaient vécu pas mal de choses tous les deux. Des choses agréables. Comme des choses moins drôles à dire vrai. Et ils s'en étaient toujours sortis. C'était une épreuve de plus. Ouais. Une épreuve de plus. Ca irait. Il voulait croire qu'ils pourraient surmonter ça. Pour le bien de leur fils. Ils avaient de la chance. Ils n'en étaient pas au point de ... Et bien, de se déchirer et de s'engueuler toutes les cinq minutes. Alana en vint à lui faire une proposition. Un petit week-end. Rien que elle. Et lui. Rien que tous les deux. Andrew fit mine de réfléchir quelque peu à ce qu'elle venait de dire. "Tu avais ... une destination en tête en particulier ?" Ou pas spécialement. Non. Sans doute qu'elle ne devait pas avoir. "J'pense que ça serait bien." Il eut un hochement de la tête. "Ca nous ferait beaucoup de bien." Ca leur permettrait de se retrouver tous les deux. Ca leur permettrait ... de voir ... Si ça pouvait ... Et bien, si ça pouvait vraiment coller entre eux. Ou bien si c'était joué d'avance. Il voulait croire que ça irait. Il voulait croire que ça serait du solide. Il voulait croire à tout ça. Et s'ils étaient deux à y croire, ça ne pouvait qu'aller, non ? "J'peux pas te dire quand par contre." Il secoua la tête. "Il faut que j'vois avec l'hôpital." Pour son planning. Voir quand il pourrait faire ça. Sans doute qu'ils pourraient se faire ce petit tête à tête assez rapidement. Ou plus tard, il n'en savait rien. Mais ça se ferait.
Cette dispute que nous avions eu la dernière fois lors de cette journée en famille m’avait réellement fait comprendre que je ne pouvais plus avoir peur qu’il nous abandonne. Après tout, c’était plus de ma faute si mon fils avait été privé de son père pendant pratiquement la moitié de ma vie. Peut être que cette peur était un moyen de me punir pour ça ? Je n’en savais rien et à vrai dire, tout ce que je voulais dans l’immédiat, c’était qu’on se retrouve tous les deux avec Andrew. Pas seulement en tant que parents d’un adolescent mais également en tant que couple. Parce que je devais reconnaître que toutes ces années, la femme que j’étais s’était quelque peu oubliée, laissant trop souvent la place à la mère que je suis devenue grâce à Cameron. Certes je ferais tout mon possible pour qu’Andrew joue son rôle de père comme il se doit puisque c’est cette place qui lui revient de droit. Grâce à notre discussion aujourd’hui, je réalisais que j’aurais du mieux écouter ma mère qui ne cessait de me répéter qu’Andrew devait savoir pour Cameron. Ma mère aurait pu faire un brillant cupidon, même si pour le coup, c’était moi qui n’avait pas voulu l’écouter. Pourquoi ? Là était la question … Il est vrai que si nous n’avions pas eu cet accident, peut être qu’on ne se serait pas retrouvés et que j’aurais continué à vivre en maman célibataire. Mais cet accident nous a remis sur les mêmes chemins et je ne remercierais jamais Dieu pour cela. Car il me permet de réaliser toutes les erreurs que j’ai pu commettre depuis une dizaine d’années. Je venais de proposer à Andrew qu’on pourrait partir une semaine ou deux en vacances, juste tous les deux. Histoire qu’on se retrouve en tant que couple et puis Cameron ne serait pas contre passer du temps chez sa grand-mère, lui qui l’adore sa mamie. Ma mère adorait son unique petit fils aussi, elle m’avait même poussé à plusieurs reprises à retrouver Andrew bien avant cet accident pour le bien de mon fils. Sauf que j’ignorais s’il avait refait sa vie et je ne voulais sans doute pas empiéter dans sa nouvelle vie. A présent, je sais que j’aurais du le retrouver bien avant, qu’en vérité il ne m’avait jamais oublié. D’ailleurs, sa remarque me fit sourire puisqu’il pensait qu’on était plus forts dans le pire. Dans un sens, il n’avait pas tort mais on avait eu de super moments aussi lorsque nous étions encore en couple, bien avant la naissance de Cameron ceci dit.
Avoir quitté l’armée chacun de son côté avait sans doute du être la pire idée qu’on avait pu avoir, je ne lui en voulais pas d’avoir voulu retourner dans la vie civile loin de là. Seulement j’aurais peut être du quitter l’armée en même temps que lui, on aurait du vivre ensemble dès la fin de l’armée et j’aurais du lui dire à ce moment là pour ma grossesse. Mais le passé ne peut être changé et il n’y avait que les imbéciles qui ne changeait jamais d’avis. Alors il fallait laisser le passé au passé et aller de l’avant ensemble … pour Cameron mais aussi pour nous car je redevenais cette adolescente folle amoureuse face à lui. C’était bien parce que l’amour était toujours présent en moi, parce que malgré mes erreurs il n’y avait eu toujours que lui dans mon coeur et cela ne changera jamais. Alors je décidais de venir lui répondre lorsqu’il me demandait si j’avais une destination en particulier avant de me dire qu’il ignorait quand il aurait des congés. "Et bien pourquoi ne pas aller au soleil ? Et ne t’en fais pas, je dois aussi me renseigner pour prendre un congé", lui fis je avant de reprendre. "Mais de toute manière, on travaille au même endroit, on pourra toujours se croiser souvent, n’est ce pas ?", lui disais je avec un léger air coquin car je m’imaginais déjà redevenir cette adolescente qui voyait son petit ami entre deux cours. Sauf que là ce serait peut être plus dans les vestiaires ou entre deux interventions ou soins qu’on pourrait avoir. A vrai dire, c’était assez excitant cette idée de pouvoir le voir en douce. Toutefois, Noël approchait et je savais que la ville allait organiser pas mal de choses, c’était l’occasion de retenter une sortie en famille avec Cameron et cette fois rien ne viendrait gâcher ce moment. Alors je décidais de reprendre. "Mais que dirais tu de retenter une sortie en famille tous les trois ? Cameron ne cesse de me demander quand on va passer du temps tous les trois", venais je de lui proposer, espérant qu’il était aussi partant que moi pour cette idée. Certes notre fils allait être plus que ravi mais je le serais tout autant que lui, à l’idée de pouvoir passer du temps avec l’homme que j’aime toujours autant qu’il y a dix ans. Seulement il était hors de question de forcer Andrew à quoique ce soit et je respecterais s’il ne pouvait pas.
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PS : je pense qu'on peut le clôturer avec ta réponse, non ?
C'était pas simple. C'était pas simple du tout. Pour autant, Andrew était certain que ça pouvait coller entre eux. Il allait essayer de ... Et bien, de ne pas trop y penser. Non. Il allait faire en sorte d'avancer progressivement avec Alana. Lentement. Mais sûrement. Ouais. C'était sans doute la meilleure chose qu'il devait faire d'ailleurs. Il devait prendre son temps. Il devait voir comment ça évoluait. Sans précipiter les choses. Voilà tout. Si ça devait prendre des mois, des années, si elle avait besoin de ça pour être rassurée, si elle avait besoin d'attendre un peu. Alors, c'est ce qu'il ferait. Voilà tout. Il essayerait de ne pas trop se montrer oppressant. Et il ferait en sorte de ... et bien, de pouvoir la rassurer autant que possible. Voilà tout. Ouais. Tout simplement. En tout cas, c'était agréable. Agréable de voir que .. Et bien, qu'ils arrivaient à faire quelques projets. Ils allaient prendre des vacances. Ensemble. Au soleil. "Je note ... au soleil." Il eut un hochement de la tête. Ouais. En même temps, ils étaient dans un pays où y'avait pas mal de soleil. Ils étaient plus ou moins ... comment dire. Ouais, les températures étaient agréables et le temps était plutôt clément avec eux. Et pas qu'un peu. Restait à voir quand ils pourraient se prendre leurs vacances. Sans doute pas tout de suite. Sans doute plus tard. Ils verraient bien. Ouais. "C'est ça qui va être sans doute le plus compliqué." Il eut un hochement de la tête. "Trouver un moment où on pourrait poser nos vacances." Après, il pouvait faire jouer l'excuse qu'il avait une famille maintenant. Et qu'il voulait passer un peu de temps avec eux. Après tout ... Ouais, après tout, il n'avait pas compté les heures. Il avait bossé, jour après jour. Il avait fait des remplacements, à droite, à gauche. Il avait pris des gardes qu'il n'était pas censé prendre. Non. Donc, oui, ils pouvaient bien lui accorder ça. Ouais. Il eut un sourire quand Alana lui parla de ... et bien, du fait qu'ils bossaient ensemble et qu'ils allaient se croiser assez souvent. "Je pense, oui." Il eut un hochement de la tête. Ils n'étaient peut-être pas dans le même service mais ce n'était pas ça qui allait les empêcher de se voir. Bien au contraire. Il trouvait que ... et bien, que ça serait quelque chose de ... il n'irait pas jusqu'à dire que c'était marrant. Mais il pensait que ça pourrait être ... intense, si on pouvait dire ça ainsi. Ouais. Se voir, comme ça, furtivement. En douce. Juste quelques minutes. Pour lui voler un baiser. Oh oui, ça serait chouette. Ca serait vraiment chouette. Ouais. Alana en vint à lui dire que ça serait bien qu'ils se fassent une sortie tous les trois. Andrew eut un hochement de la tête. "Bien sûr." Il espérait juste que ça se termine mieux que la dernière fois. Enfin, y'avait pas de raison. Y'avait des choses dont ils parlaient comme ils voulaient. Et d'autres qu'il valait mieux éviter. Ouais. Tout simplement. Ouais. "Mais on en reparle vite. Je vais devoir y aller." Alors, Andrew s'était levé. Au final, il était plutôt bien content d'être venu la voir. Il était même ravi. Lui qui n'était pas certain que ça soit une bonne chose d'être là. Ses doutes s'étaient plus ou moins envolés. Ouais. Et c'était une bonne chose. Une très bonne chose.