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Message(#)find your way back (clarck) EmptyLun 13 Nov 2017 - 3:07

Se promener dans les couloirs du lycée lui rappelle toujours une multitude de souvenirs. Si elle n’avait pas passé dans ces murs les meilleurs moments de sa vie, elle se retrouve forcée de revoir les scènes du passé au moment où elle franchit la porte de la cafétéria, qui n’a pas changé son menu en dix ans, ou même celle de la bibliothèque où elle pouvait encore lire sous une des tables un vieux tag où figure son prénom et celui de son petit ami de l’époque. Le pire étant peut-être qu’elle soit allée voir si ça y était toujours. Mais, en dehors de ces reliques, c’est surtout quand elle voit les étudiants que la plupart des souvenirs reviennent. Tous sont plus ou moins la copie d’un ou une élève qu’elle a connu, et certain ont même des liens de parenté, ce qui rend la chose encore plus effrayante, comme si chaque période de sa vie allait être la copie d’une autre et que le premier rembobinage commence maintenant et aujourd’hui n’a rien de différent d’un autre jour. Elle surprend les mêmes conversations, les mêmes blagues et les mêmes disputes qu’à son époque. Et c’est toujours les mêmes élèves qu’elle surprend en train de fumer ou boire. Toujours les mêmes retenues et toujours les mêmes remarques. « Monsieur Epstein ? » demande t-elle en entrant dans le couloir qui présente la porte de son bureau. L’homme lève les yeux vers elle. Elle hausse les sourcils, signe que ça n’est pas le moment de rêvasser et après qu’il se soit levé, elle lui offre une poignée de main bien règlementaire avant d’ouvrir la porte de son bureau. La salle est peu accueillante, mais propre. Clara ne s’est jamais dit qu’il faudrait qu’elle décore son lieu de travail. L’endroit doit être fonctionnel et ne doit rien transcrire sur sa personnalité. Il subsiste néanmoins une légère touche artistique en l’objet d’un dessin, réalisé par sa nièce qui trône derrière son siège. « Installez vous. J’ai fait du café, vous en voudrez ? » Elle a le sourire dans sa proposition. En retard sans l’être, elle parait un peu pressée dans ses gestes entre son service et l’actuelle discussion qu’elle est censé avoir avec le parent d’élève. « On avait conclu par téléphone qu’Elie serait avec nous, mais elle a un test et j’ai préféré ne pas lui faire rater la classe. Je pense qu’au vu de ses résultats, vous comprenez. » Même sourire. Elle ne le dit pas pour être vexante, juste pour établir les faits. « Votre fille a séché vraiment beaucoup de cours dernièrement. Je vous ai demandé de venir pour que l’on en parle avant d’avoir à réfléchir à des – elle cherche le mot le plus diplomate à sortir – solutions plus engageante. » Pour ne pas dire un renvoi. Force lui est de constater que la situation lui ramène immédiatement un souvenir, puisque quelques années plus tôt, c’est elle qui se tenait là, à côté de son père, à devoir rendre des comptes au lycée pour des absences répétées et autres voies de fait. Le retournement de situation est assez triste.
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Message(#)find your way back (clarck) EmptyMar 14 Nov 2017 - 23:00

Le soleil du petit matin chauffait la cuisine. Les tasses de café fumantes, les oeufs au plat qu’Ellie prenait avec un peu de poivre, et une rôtie presque calcinée. C’était Jude qui m’avait dit, comment elle n’en pouvait plus à un certain point d’avoir à empester l’appartement d’une vieille odeur de brûlé pour plaire à la gamine. Mais c’étaient les petites choses, les détails qui comptaient. Qui nous donnaient l’impression, à l’adolescente et à moi, d’avoir un semblant de famille. Je ne la connaissais que par les bribes que sa mère avait pu me mentionner, à travers toutes ces années. Autrement, je l'appréciais depuis notre arrivée à Brisbane, et doucement, à tâtons, je prenais même la liberté de l'appeler ma fille. Légitimement, naturel, inné. « Ils exagèrent. T’as pas besoin d’y aller, c’est juste un truc de routine. » elle passe le pas de la salle à manger en trombe, un éclair dans son sillage. Les mains affairées à refaire pour une énième fois son chignon, je crush sur son t-shirt de Ween première édition qu’elle a acheté la semaine dernière dans une vieille brocante de Logan City. Elle pouvait bien avoir le caractère d’une tornade, être à des années lumières de me ressembler, on avait tout de même tous les deux de foutus bons goûts en musique. « Ça m’a l’air plus sérieux que ça, Ellie. » ma voix tente d’être autoritaire, elle en ressort puérile, perdue. J’ignore comment la disputer, j’ignore comment faire régner un potentiel de limites. Et elle en a bien tiré profit, elle en joue avec finesse et innocence, parce qu’elle a toujours été beaucoup plus apte à se mettre ses propres règles plutôt qu’à suivre les miennes. « Ça a juste l’air. »  Ellie hausse les épaules, prend une bouchée de pain qui craque sous sa dent, gobe un oeuf, et la seconde suivante passe ses pieds dans ses vieux Converse usés, piqués dans la garde-robe de Jude. « Je devrais m'inquiéter? » faisant toujours référence à l’appel reçu plus tôt cette semaine de la part d’une certaine miss Davis, conseillère au lycée de ma gamine, l’estomac qui se noue déjà de savoir que je devrai bientôt faire face à la réalité. Ellie me cache des trucs, Ellie n’en fait qu’à sa tête, et je suis bien minable pour lui montrer le droit chemin. Je n’en ai jamais douté. « J’rentre avant minuit. » elle m’ignore jusqu’à ce que le bruit distinctif de ses clés cognent contre le bois de la bibliothèque à l’entrée. La journée est à peine commencée qu’elle file déjà entre mes doigts jusqu’à demain.

« Merci. » que je réponds, la tête ailleurs, alors que la jeune femme devant moi m’offre une tasse de café. J’ai les pensées prises entre la conversation au sujet d'aujourd'hui, ou le semblant de, entretenue avec Ellie, et sa tête qui a piqué lorsqu’elle m’a vu passer l’entrée du lycée, quelques minutes plus tôt. Pas de salutations, pas de regard, pas de signe de la main, l’ignorance au coeur et je ne peux pas l’en blâmer. Je ne suis pas grand chose d'autre qu’un chiffon se pliant à ses états d’âmes depuis le décès de sa mère. Elle n’en a que faire de ma vieille carcasse, surtout lorsque je ne lui apporte rien de concret autre qu’un toit où se planquer, qu’un pitoyable petit-déjeuner copié sur d’éloignés souvenirs. « Oui, bien sûr. » prenant place un peu plus confortablement dans la chaise que la blonde me propose, j’hoche distraitement de la tête lorsqu’elle explique l’absence de ma fille à nos côtés. Valait mieux, sachant à quel point Ellie appréhendait cette rencontre. Et vient la voix posée, et vient l’autorité, la vraie, celle que j’ai tentée de mettre en lumière depuis mon nouveau rôle de père assumé, celle que je ne maîtriserai pas encore pour les prochaines années. Mon interlocutrice l'avait à merveille, je me voulais caméléon. « Elle a eu de la difficulté à s’intégrer. » que je tente de justifier, mollement. Un simple coup d’oeil au dossier de ma fille lui fera probablement hausser le sourcil ; et j’essaie de le tourner à la blague même si l’humour ne sauvera pas grand chose je le crains. « Depuis 3 ans. »  silence, malaise. « Je sais que ça n’augure pas particulièrement bien, mais Ellie est... » et je reprends, tentant au mieux de comprendre la situation, même si je n’en ai eu que de vulgaires échos depuis la rentrée des classes l’an dernier, depuis le moment où tout a commencé à être pire, comme si c’était possible. « Ellie est une gamine vraiment intelligente. » bien plus que je ne l’étais à son âge, et ça, personne ne pouvait le contredire. « Elle a juste de la difficulté à canaliser tout ça, toute sa curiosité. »
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Message(#)find your way back (clarck) EmptyJeu 16 Nov 2017 - 2:53

Elle dépose son café sous ses yeux avant d’entrer dans le cœur du sujet de l’autre côté du bureau. Il a l’air pensif, alors elle parle fort pour qu’il l’écoute. Clara n’aime pas faire ça, remonter les bretelles des parents pour qu’ils s’occupent de leurs enfants sous réserve que ce soit elle qui le fasse. Elle trouve ça terriblement ridicule et estime que ça ne devrait pas avoir lieu d’être. Si un gamin veut foirer sa scolarité, qu’il le fasse. Elle l’a fait, et regardez où elle en est. Well, à dire à des parents de faire attention. A un autre moment, elle s’accorderait à dire que son sort est une putain d’ironie. « Oui, bien sûr. » dit-il lorsqu’elle lui explique la raison de l’absence de sa fille. Ça devrait le conforter, de se dire que sa progéniture est bel et bien en classe aujourd’hui. Clara ne se dégonfle pas. Elle fonce, elle prend l’air sévère pour explique au père comment il a atterri dans son bureau. A sa réaction, elle a presque l’impression d’engueuler un élève. Elle ne dirait pas que c’est pathétique, mais le mot s’en rapproche pas mal. « Elle a eu de la difficulté à s’intégrer. » Elle hausse un sourcil, l’air de lui demander s’il pense vraiment que ça, c’est une réponse. « Depuis 3 ans. » Elle baisse les yeux, signe que l’humour, ce n’est pas son fort. Du moins, pas au travail, pas aujourd’hui, pas là, alors qu’elle doit faire quelque chose qu’elle exècre. Et elle se prépare à ce qu’il lui sorte tout un tas d’excuse pour qu’elle oublie le fait que sa gosse n’étudie pas, qu’elle ne vient pas et qu’elle manque au règlement. Elle s’y attend, parce qu’ils font tous ça les parents, ils cherchent tous à lui montrer combien leur merveille a droit à un passe-droit sous prétexte qu’elle est merveilleuse. Si seulement ce mec pouvait vite passer à cette partie pour qu’elle avance. « Je sais que ça n’augure pas particulièrement bien, mais Ellie est... » Quel adjectif compte-t-il sortir ? Evidemment, il va vanter ses mérites. Peut-être même lui dire qu’elle fait du bénévolat, qu’elle sauve des chiens et que well, sa vie de gamine gentille justifie qu’elle manque la classe. Elle ne sait pas, elle s’attend à tout. « Ellie est une gamine vraiment intelligente. » Elle imagine. Elle ne présentait pas déficit jusqu’à il y’a une heure quand elles se sont vues. « Elle a juste de la difficulté à canaliser tout ça, toute sa curiosité. » Ce n’est pas une excuse. « Monsieur Epstein, si le problème de votre fille était qu’elle est trop curieuse, quand je la retrouve en train de manquer la classe, elle serait dans la bibliothèque, pas en train de fumer avec les « caïds » de l’école. Vus n’êtes pas ici pour participer au concours de la meilleure excuse. » Elle soupire, elle sait qu’elle devrait avoir de parler à un pauvre papa en détresse comme ça mais, c’est pas la douceur qui l’aidera. « Vous avez raison sur un point, votre fille est intelligente, ça ne vous fait rien qu’elle gâche son potentiel à zoner près du lycée ? Est-ce que vous parlez avec elle au moins ? De ce qu’elle veut pour plus tard ? De si elle veut faire des études ? »
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Message(#)find your way back (clarck) EmptyMar 21 Nov 2017 - 6:02

J’ai l’impression d’être un gamin puni. D’être le Jack d’il y a plus de 20 ans, l'adolescent perdu et un brin perdant qui a fait du grabuge sur la base militaire, qui s’est retrouvé à allumer des feux de paille, à enclencher le détecteur de fumée, tout ça et plus encore pour les beaux yeux de Jude, pour la faire rire, pour me sentir un peu plus fier. C’est qu’Ellie et moi partageons autre chose que de l’ADN, à savoir que j’étais tout aussi désintéressé par l’école jadis qu’elle semble l’être aujourd’hui selon ce que me dit la jeune femme. Comme moi elle compense avec autre chose, des distractions pas particulièrement correctes. « Elle a commencé à fumer? » évidemment. Y’a mon paquet quotidien qui traîne sur la table de l’entrée, facile d’accès. Ceci explique ses vêtements qui puent la clope, et les quelques cigarettes qui semblent s’envoler à chaque semaine de mes affaires. Je serai plus suspicieux à l’avenir - quoi que je n’ai pas grand chose à dire sur le sujet. Je l’expose à un fumeur invétéré depuis sa naissance, y’a pas plus pire comme exemple. Pourtant, c’est ce détail qui me dérange, qui me pique. Un autre truc sous mon nez que je n’ai pas vu passer, que j’ai laissé aller. Et ses confessions qui me semblent encore plus difficiles, lointaines. « J’ai rendu mon titre il y a longtemps. » bien sûr que mon excuse ne tient pas la route, bien sûr que mon idée n’est pas claire. Je suis inconfortable et le cuir du siège craque alors que j’étire mes vieux os pour récupérer la tasse sur le bureau devant moi, y tremper mes lèvres le temps d’entendre à la dure ce que Mlle Davis a à me dire sur le cas de ma fille. Rien de reluisant, et je m’y attendais. Là au moins, pas de surprise. « Je crois qu'elle est… indécise. » tant de questions, tant d’incertitudes et une nouvelle claque verbale à la figure.

Je n’en savais strictement rien. Son avenir, si du moins elle en voulait un, si elle y croyait. J’étais persuadé qu’elle déballait tout à sa mère à l’époque, ses rêves, ses aspirations. Que toutes les deux, elles avaient refait le monde des dizaines de fois, emmitouflées sur le canapé, le regard perdu vers la fenêtre et les bribes d'un monde nouveau. Jude avait cette facilité à écouter les gens, à tout connaître d’eux, à les aiguiller, les appuyer. C’est de ça qu’aurait eu besoin Ellie à ce moment, et même, depuis ces 3 dernières années. Force est d’admettre que là aussi, j’avais échoué. « Elle ne me parle plus. » comme si la silhouette devant moi devenait la psychologue attitrée à mon cas. Comme si ça pouvait l’intéresser, mes remises en questions, mes doutes, ma paternité douteuse. Pourtant j’essayais, merde je donnais tout ce que j’avais pour la comprendre la petite. Et je l’aimais, je l’aimais de tout mon coeur meurtri, je la chérissais comme la prunelle de mes yeux. C’était pas suffisant. « Elle m’a jamais vraiment parlé en fait, alors ça n’est pas vraiment un gros changement. » voix lasse, haussement d’épaule pour la forme. Et je dépose la tasse de café sur le bois vernis, ignorant le sous-verre disposé là, en évidence, la tête perdue dans mes pensées, mes déceptions. Ce n’est pas à la Davis de régler nos problèmes, d’être l’oreille attentive, de m’offrir la solution à tous mes maux. Elle avait mieux à faire, et au-delà du reste, c’était une cause perdue. « Je vais essayer de lui demander, tenter d’avoir une idée un peu plus précise de tout ça. »  je le ferai. J’allais aussi m’heurter à un mur, la situation tournerait probablement au vinaigre, mais pour Ellie je le ferais. Elle méritait mieux, et autrement, ça ne ferait que dégénérer sur son avenir, je le sentais. Qu'elle se rattache à une possibilité d’étude, à une carrière, qu’elle se fasse une idée, peu importe ce sur quoi elle posera son attention, je serai là, je l’appuierai. Envers et contre tout. « C’est plus facile un jour, ou ça empire? » et je me doute cruellement de la réponse.
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Message(#)find your way back (clarck) EmptySam 25 Nov 2017 - 19:39

C’est plutôt particulier comme sensation. C’est d’être véritablement en train de disputer un parent pour ne pas être ce que la société attend de lui, c’est-à-dire un modèle. Clara sait qu’elle devrait se sentir mal en le faisant, mais en même temps s’il en arrive à être là, c’est que la situation est plutôt alarmante et que jusqu’à ce qu’elle tente de calmer ses ardeurs pour ne pas non plus devenir « la harpie de conseillère d’orientation » elle ne pense pas non plus être hors-propos en faisant le constat de la situation de l’adolescente. C’est juste le moment pour lui de s’intéresser à elle, de lui donner l’attention qu’elle demande. « Elle a commencé à fumer? » Ce qui la dérange dans sa question, c’est qu’elle juste l’impression qu’il est surpris de ce qu’elle lui annonce mais en aucun point énervé comme le serait n’importe lequel des parents. Comme si la cigarette était un passage et well, ça y’est, elle y est et no big deal. Elle n’arrive même pas à avoir si ça l’inquiète vraiment ou s’il est juste venu pour prendre les blâmes et ne rien changer. « J’ai rendu mon titre il y a longtemps. » « Et ça justifie que vous ne fassiez rien ? » rétorque-t-elle sans pouvoir s’en empêcher. Il reste tout de même derrière elle la voix du proviseur qui insiste à chaque fois qu’elle a une rencontre où elle est trop directe de tempérer ses propos parce que curieusement, les gens ne viennent pas pour être face à leur responsabilité. Elle prend une inspiration. Elle tente de retourner le problème, d’avoir sa vision à lui des choses. Peut-être de mieux connaitre Ellie en dehors de l’école. « Je crois qu'elle est… indécise. » Indécise. C’est une bonne chose. Un bon mot. Ça veut dire qu’il y’a tout de même du projet derrière parce qu’être indécise, c’est de ne pas savoir quoi choisir en une multitude d’option et c’est très loin que d’être sans y avoir pensé. C’est ce qu’elle se dire en rangeant ses griffes. Indécise, elle peut travailler avec ça. C’est correct d’avoir quinze ans et de ne pas être décidée. « Elle ne me parle plus. » Fallait-il encore qu’il gâche le peu d’espoir qu’il avait planté en elle avec cette confession. Parce que c’était plus du tout sûr ce qu’il lui disait si elle ne lui parle plus. Et là, la joie d’avoir une porte d’ouverture pour faire son job correctement s’envole tandis qu’il poursuit comme si elle pouvait lui apporter une solution miracle. « Elle m’a jamais vraiment parlé en fait, alors ça n’est pas vraiment un gros changement. » Bon déjà, elle pourra mettre sur ce qu’elle sait de la jeune fille qu’il y’a un manque au niveau de la relation avec ses parents. De quoi lui faire regretter – ou pas en fait- de ne pas avoir poussé plus dans les études de psychologie. « Je vais essayer de lui demander, tenter d’avoir une idée un peu plus précise de tout ça. » « Vous savez que ça, je peux le faire moi-même ? » Lui demander ce qu’elle veut, parler carrière ou même lui trouver des centres d’intérêts. C’est son travail, les élèves se sentent pas mal de partager des lubies avec elle parce qu’elle est là pour leur dire comment on y arrive (sauf quand vient le moment où une élève veut être la prochaine rihanna mais, c’est un autre cas) et donc, parler avenir avec Ellie est possible. Non, ce qui est alarmant, c’est qu’il n’est pas capable d’avoir la moindre idée de ce qu’elle veut. « C’est plus facile un jour, ou ça empire? » qu’il demande alors qu’elle note déjà dans son agenda de convoquer la jeune fille dans la semaine, elle se retient de soupirer parce qu’elle doit avant tout essayer d’être impassible. Ce n’est pas une réussite. « Non, monsieur Epstein, être parent, c’est jamais facile. En revanche, il faut vraiment que vous commenciez à y mettre du votre. Vous vous rendez compte que tout ce que Ellie fait, là maintenant, c’est tirer la sonnette d’alarme. Votre fille a besoin de votre attention et le fait que vous ne soyez pas capable de me donner le moindre indice sur ce qu’elle aimerait devenir m’indique que vous ne lui donnez rien. » C’est triste un tel constat. Elle se retient de poursuivre parce que ce n’est pas en un quart d’heure de renvez-vous qu’elle non plus connaitre tous les détails familiales, elle ne le connait pas lui. Ce qu’elle veut, c’est juste travailler à ce que la jeune fille veut faire après. Elle reprend, calmement, en observant bien évidemment que la réponse donnée n’est pas la plus facile à entendre. « Je sais que c’est pas simple d’avoir à élever seule une adolescente. Je suis peut-être alarmante, le comportement d’Ellie n’indique pas qu’elle tournera mal dans les années à venir, parce que ça dépend que d’elle mais là, aujourd’hui, vous devez faire quelque chose et peut-être arrêter d’agir comme si c’était normal d’atterrir dans mon bureau. »
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Message(#)find your way back (clarck) EmptyMer 29 Nov 2017 - 15:12

Si ça justifiait mon incapacité chronique? « Non. Juste… j’ai appris à tirer au mieux de la situation. » comme avec tout, comme avec les musiciens difficiles, comme avec les profils chaotiques. Ellie n’arrivait pas à me sortir de mes gonds pour cause de ma bonnassitude extrême, mais il venait souvent un moment où je lâchais prise, probablement trop tôt, ou juste assez pour éviter l’apocalypse. Je la sens bien, la remarque, la pique, le sourcil relevé. Miss Davis qui me met une fois de plus au pied du mur, et un fin soupir glisse le long de mes lèvres avant que je trouve réconfort dans cette tasse de café qui semble particulièrement intéressante maintenant que je suis pris pour ce que je suis - tout sauf le père de l’année, de la décennie devrais-je dire. « Ça serait un poids en moins. » évidemment qu’elle peut parler à Ellie, évidemment que son boulot lui permet une certaine latitude, des outils, une facilité pour dresser avec la gamine un plan, ou au moins quelques esquisses. J’imagine que l’adolescente aura plus d’aisance à partager ce qui lui trotte dans la tête, sera plus à même de se confier à la blonde installée face à moi qu’à ma propre gueule, pour toutes les raisons nommées plus tôt, et d’autres encore. Aucune pitié, aucune intention de passer pour la victime, juste, j’étais objectif pour une fois au moins dans ma vie. « Pas qu’Ellie soit un poids, mais… ça me rassure. » que je me ravise, de suite, incertain du choix de mots, précisant ma pensée. J’étais fan de ma fille, j’étais fasciné par elle, par ses choix, par sa droiture. Par tout ce qui me rappelait Jude la belle, Jude la forte, Jude d’avant. Elle aurait été fière d’Ellie, elle aurait su quoi lui dire pour le lui faire savoir. Elle aurait su, tout court. Puis viennent les explications, viennent ce que je craignais. Rien n’était facile, rien ne le serait. Rien de ce que je pouvais faire ne montrait ne serait-ce qu’un poil de ce que je voulais vraiment lui offrir, ne lui donnait ce qu’elle méritait, vraiment. Du support, solide. Un piller. « Je demande que ça, de lui donner plus. »  et je jure que je suis honnête, que j’y crois. Peut-être pas suffisamment pour faire une différence, ou alors juste assez, l'histoire ne le dira jamais, seulement si je ne fais pas d'efforts supplémentaires, que si je ne force pas la note un peu plus, mieux. « Je demande que ça qu’elle sache que je suis là, que j’ai pas l’intention de bouger. » parce qu’il ne faut pas qu’elle fasse l’erreur de croire que j'étais au bout du rouleau, que je ne pouvais rien faire, que je ne voulais plus surtout. « On n’a jamais eu une relation facile, elle a toujours été plus proche de sa mère, et c’est normal, je… j’ai rarement été à la maison, avant. » façon bien détachée et un peu trop simple de décrire la situation. Ellie avait reçu des photos, des lettres, quelques appels. Un père à l’autre bout du monde, qui vivait de rock and roll, de drogue et d’autres vices, ça n’avait pas laissé des racines particulièrement profondes, ça n’avait pas pavé une relation à toutes épreuves. « J’suis juste malhabile. J’ignore comment la prendre, comment lui parler, comment percer sa coquille. » incapable, depuis toujours. Le silence plane, le café embaume et j’ose peut-être un peu trop, sûrement. « Vos trucs sont les bienvenus. » la réflexion du désespoir, la question à laquelle je me raccroche silencieusement. « C’est frustrant d’être devant un mur, chaque fois que je tente. C’est blessant de savoir qu’elle a besoin de quelque chose, que ma gamine, mon propre enfant est pas capable d’avoir ce qu’il lui faut parce que je sais pas comment m’y prendre. » ma voix s’étouffe, finit par s'emporter. Et je réalise que j’articule beaucoup plus pour moi que pour quiconque d’autre.
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Message(#)find your way back (clarck) EmptyJeu 14 Déc 2017 - 21:11

« Non. Juste… j’ai appris à tirer au mieux de la situation. » C’était là le problème avec beaucoup d’optimiste. Parfois, voir le verre à moitié plein n’est pas forcément signe que les choses se passent. Moins pire n’est pas synonyme de bon et à ce moment, Clara est plutôt déconcertée par le manque de répondant et d’explication que lui apporte le parent face à elle. Comme si tant qu’il pouvait imaginer que la situation pouvait être pire, les choses avaient le droit de suivre leur cour parce qu’après tout, à quoi ça sert de remonter tant qu’on n’a pas touché le fond ? S’étant désormais fait une bonne raison quant au manque de productivité de cet entretien, Clara se décide à prendre les choses en main : Elle parlera à Ellie. « Ça serait un poids en moins. » Elle reste interdite en le fixant. Se renseigner sur les aspirations de sa progéniture, est-ce si terrible que ça ? Sa to-do list est-elle à ce point longue pour qu’il ne cherche pas à lui répondre qu’il va essayer, que parler à sa gamine reste quelque chose qu’il peut faire. « Pas qu’Ellie soit un poids, mais… ça me rassure. » Elle ne croit qu’à moitié en son explication. Mais elle sait que ça ne sert à rien de forcer quoi que ce soit. Le rendez-vous à prendre avec Ellie est noté, elle verra ce que l’adolescente lui répondra. Elle se dit que finalement, ne pas avoir sortie la demoiselle d’examen n’était pas la bonne idée. Elle n’est pas sûre de pouvoir faire quelque chose de ce qu’il lui partage et l’impression qu’il se conforte dans l’idée que le corps enseignant fera de toute manière le travail à sa place ne fait que grandir en elle. Clara est un peu désemparée. D’habitude, ces rendez-vous donnent quand même quelque chose, les parents parlent d’eux, de leur rapport à l’enfant. Là, il y’a juste rien. Comme si Ellie avait transmis sa convocation au premier inconnu qu’elle a croisé dans la rue pour qu’il se fasse passer pour son père. C’est bien parce qu’il finit par lui poser une question pertinente qu’elle éloigne cette hypothèse. Depuis qu’il s’est assis dans ce fauteuil, c’est la première fois qu’il montre un signe d’intérêt. Ce n’est pas pour autant que la réponse de Clara se fait engageante. Elle est la conseillère d’orientation du lycée, pas une faiseuse de miracle. « Je demande que ça, de lui donner plus. » La question facile serait de savoir pourquoi il ne le faisait pas ? Clara n’allait pas la poser. Il y’a toujours une bonne raison à tout et parce qu’ils ne sont pas en psychanalyse, elle ne demandera rien. « Je demande que ça qu’elle sache que je suis là, que j’ai pas l’intention de bouger. » De toute façon, il parle de lui-même. « On n’a jamais eu une relation facile, elle a toujours été plus proche de sa mère, et c’est normal, je… j’ai rarement été à la maison, avant. » Elle l’avait lu dans le dossier de la petite, que sa mère était morte. C’est parce qu’elle le savait qu’elle avait toujours été compréhensive envers la jeune fille, qui semble plus en recherche d’identité que vraiment disposée à finir en prison. Mère décédée. Père absent. L’absence de repère prend tout son sens. « J’suis juste malhabile. J’ignore comment la prendre, comment lui parler, comment percer sa coquille. » Forcément. Il tient plus de l’étranger que du père de famille. « Vos trucs sont les bienvenus. » Et voilà le moment redouté : celui où on lui demande la solution miracle, comme si elle seule avait le code secret qui permettait de comprendre les cerveaux adolescents. « C’est frustrant d’être devant un mur, chaque fois que je tente. C’est blessant de savoir qu’elle a besoin de quelque chose, que ma gamine, mon propre enfant est pas capable d’avoir ce qu’il lui faut parce que je sais pas comment m’y prendre. » Elle comprend sa frustration, mais ce qu’elle pense c’est qu’on récolte ce que l’on sème et ça, elle n’est pas autorisée à le lui dire textuellement. « Vous avez déjà parlé avec elle ? Depuis que vous êtes revenu dans sa vie ? Une vraie conversation, sur un sujet sérieux ? » Elle le lui demande parce qu’elle n’a pas l’impression que cet homme ait déjà fait un pas vers sa fille. « Ce qui est important pour Ellie, c’est que vous trouviez votre place dans votre foyer. N’essayez pas de remplacer votre femme, ou de palier à ce qu’elle était pour votre fille. C’est pas ce qu’elle veut. Ce que vous devez, c’est commencer par agir comme un père plutôt qu’être l’adulte qui vit en colocation avec elle. Votre fille vous teste. Elle a besoin de repère parce qu’elle n’en a aucun, vous devez trouver votre place, et vite. » Elle insiste. Elle ne partagera pas le fond de sa pensée. « Vous devriez partir quelque part avec elle cet été. C’est bientôt les vacances, je parlerais avec elle pour voir ce qu’elle envisage après le lycée. Vous, il faut juste que vous vous liez et je ne pense pas que les quatre murs de votre maison et la routine qu’ils représentent ne vous aide. On verra ce que ça aura donné à la rentrée de février. »
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Message(#)find your way back (clarck) EmptyLun 18 Déc 2017 - 12:44

Des impressions de remontrances, un goût d’incompétence. Évidemment que je faisais tout à l’envers, que je n’en avais que brièvement conscience. Je n’étais pas prêt à avoir une fille, à l’assumer, à être seul. Elle n’était pas prête à se retrouver collée à moi, ma responsabilité, son centre. Et être ici, dans ce bureau froid, quelques piques d'autorité et de droits acquis par ci, de couleurs et d'accessoires de déco par là, qui le rendent différent de l’autre d’à-côté, de celui d’en face. Ça jure et c’est inconfortable, le café roule sur ma langue et l’aversion d’avant pour les établissements scolaires s’occupe du reste. « Oui, je sais. J’imagine. » et je corrige, parce que non, je ne sais pas. J’anticipe, je pense, je crois. Il n’y a rien de clair, il n’y a rien de compréhensible et s’il y a bien quelqu’un de perdu face à toute cette histoire, à toute ma réflexion et la place qui en découle, c’est bien moi. Petite brebis galeuse qui fait au mieux, qui a un bon fond, un bon coeur, je jure, mais de pitoyable, d’inégal, d’illogique. De ne pas assez solide pour le rôle, cherchant encore comment dépendre de lui-même et tout comme. Le souvenir de la mère d’Ellie que la blonde effleure, le rire de Jude qui me revient en acouphène comme trop de fois depuis. Comme si tout ceci n’était que futilité pour elle, comme si toute cette situation, tout ce chaos, elle aurait pu l’effleurer du revers de la main, son regard doux couvant le reste. « J’y arriverais jamais de toute façon. Jude était… meilleure. Pour tout. » aucune pitié réclamée ici, aucune tentative de regagner le pardon de qui que ce soit. La fatalité. Jude était née pour être mère, pour aimer, pour être une figure droite. Aucune malice en elle, aucune rage, aucune haine. Et même si j’avais un grand coeur, que je donnais tout si je le pouvais, cette candeur qu’elle avait su allumer en moi, qui brûlait toujours d’un feu ambiant, d’un feu qui calme, elle ne brûlerait jamais comme elle, jamais comme elle. Jamais.

« C’est pas de la lâcheté, ni de la paresse. » elle a aidé, à sa façon. La jeune femme a exposé des idées, des plans, des possibilités. Elle a répondu là où je tournais en rond, elle a tenté d’éclairer, d’être utile. Elle m’a froissé aussi, avec ce ton sec, alors que quelques minute plus tôt c’était mon coeur qui s’ouvrait maladroitement. « S’il y a bien quelque chose que je souhaite, c’est de percer sa coquille. » comme si être un fardeau pour Ellie n’était pas suffisant, comme si savoir, voir, à chaque matin dans le regard de la gamine à quel point j’étais un échec pour elle, à quel point elle se fermait un peu plus devant moi, me glissait entre les doigts. « Peu importe ce que je tente, peu importe les sujets, c’est un mur. Elle est un mur. »  faut être deux, dans l’histoire. Et même si je prenais mes torts comme je les méritais, et même si j’assumais ne pas être parfait et bien loin, et même si je savais à quel point j’avais une grande, une énorme part de responsabilité dans la chose, ce n’était pas non plus blasé, las que je vivais les dernières années comme le coloc d’Ellie, et encore. Tout lui dire, ne rien laisser sortir. Tout lui offrir, la restreindre. Lui permettre, la gronder, ou du moins, essayer. Je ne restais pas les bras croisé à souhaiter qu’un miracle se passe, j’avais seulement perdu tout espoir pour avoir visité l’entièreté de mes options. Nuance. « Mais je vais le faire. Je vais… faire plus. Mieux. » parce que rien d’autre ne pouvait conclure, ne pouvait aider. Parce que ça devait venir de moi, encore, suffisamment.
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Message(#)find your way back (clarck) EmptyJeu 21 Déc 2017 - 1:31

Elle n’avait pas plus de réponse à lui fournir que celle qu’elle avait déjà posée devant son nez. Elle l’avait fait à sa façon, c’est-à-dire de manière un peu brutale. Elle n’avait pas cherché à ménager l’égo de ce père en détresse, à lui expliquer calmement et doucement comment il devrait si prendre pour réparer cette relation père-fille brisée. Bien qu’à la réflexion, il aurait déjà fallu qu’une telle relation ait vu le jour pour qu’il y’ait quelque chose à y faire. Non, Clara y était allée à la dure, elle avait foncé dans le tas et n’avait pas essayé de faire croire ne serait-ce qu’un tout petit à l’homme assis face à elle que ce qui lui arrivait n’était pas de sa faute parce que spoiler alert, on récolte ce que l’on sème et que la première chose à faire avant de chercher à améliorer les choses, c’est d’avoir l’humilité de s’avouer qu’on a merdé. Fort heureusement, ces remontrances que Clara fait ne s’accompagnent pas de mauvaise foi. C’est un petit lot de consolation face à tous ce que ses réponses lui apportent, mais elle le prend parce qu’elle a besoin de se dire que la situation n’est pas complètement perdue. « C’est pas de la lâcheté, ni de la paresse. » qu’il affirme, alors qu’elle lève les yeux au ciel, une fois encore. Non, elle a compris : c’est juste de la complète résignation. Mais alors pourquoi lui demander ses « trucs » si ce n’est que pour la contredire ? Elle jette un coup d’œil à la pendule, au moins pour évaluer le temps qu’aura duré ce dialogue de sourd. « S’il y a bien quelque chose que je souhaite, c’est de percer sa coquille. » Il se répète. Clara ignore vraiment ce qu’elle peut répondre à ça, s’il se sent compte du sens que peuvent avoir ses mots et elle ne peut pas s’empêcher de penser que si les rôles avaient été inversés, à la place d’Ellie, elle aurait fui devant un père qui ne comprend pas qu’il n’y a pas de recette magique pour connaître une adolescente, juste du travail. « Peu importe ce que je tente, peu importe les sujets, c’est un mur. Elle est un mur. » Il insiste, ce qui ne fait que renforcer l’empathie que la conseillère peut avoir pour la jeune fille. Finalement, elle se rend compte qu’il a beau acquiescer, dire oui à ce qu’elle avance, il ne l’écoute pas, il n’a pas entendu ce qu’elle avait à lui partager. « Mais je vais le faire. Je vais… faire plus. Mieux. » Elle ignore s’il essaie de se convaincre lui ou elle. Cela fait deux minutes qu’elle a le sentiment que cette conversation est devenue un monologue. « Monsieur Epstein ! » Le ton autoritaire revient, elle aimerait son attention et attend qu’il lève les yeux pour la regarder. « Vous comprenez ce que j’essaie de vous dire ? » Pure rhétorique, elle voit bien que non. « Si Ellie a érigé un mur autour d’elle, c’est pour une bonne raison et vous, vous vous devez de le respecter. Elle est à un âge très fragile et la seule façon d’aider votre relation, c’est d’y aller doucement, de trouver comment elle s’ouvre plutôt que de chercher à « percer sa coquille » » Juste pour le citer. En espérant qu’il se rende compte de la teneur de ses propos. Qu’il essaie de voir sa fille comme un coffre qu’il ne sert à rien de crocheter quand il suffit d’avoir un peu de patience pour en trouver la combinaison. « Faites ce que je vous ai dit, partez en vacance, changez de cadre, donnez-lui l’opportunité de vous connaître, prenez le temps de comprendre comment elle pense, arrêtez de tout vouloir trop vite, vivez des choses avec elle, c’est vraiment pas compliqué dès qu’on arrête de s’apitoyer sur son sort ! » Oui, elle avait encore lancé un pic mais là, elle pensait bien lui avoir donné tout ce qu’elle pouvait en conseil.
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Message(#)find your way back (clarck) EmptyMer 27 Déc 2017 - 21:49

J’étais pas abonné aux confessions. J’étais pas du genre à m’ouvrir, à qui que ce soit, beaucoup plus à l’aise d’écouter, autant les mots que la mélodie. J’étais de ceux qui préféraient le silence aux échanges enflammés, la réflexion aux interactions décalées. Et j’avais cru, en posant le pied ici, que la blonde serait à même de laisser mes mots monter, de les comprendre peut-être, trop naïvement sans doute. C’est une attaque après l’autre et un roulement de yeux pour la peine, c’est un abus d’autorité que je ressens comme un pied de nez, et surtout, c’est un ton que j’abjecte parce qu’il fait mal, parce qu’il est accompagné de paroles aussi douloureuses que véridiques. Il n’y a rien de facile à entendre que la solution n’est pas miracle, il n’y a rien de pire que de réaliser que peu importe mes bonnes intentions et mes essais plus ou moins discutables, ma relation avec Ellie ne se règlera pas simplement parce que des intervenants extérieurs s’en mêlent. « J’ai jamais voulu la brusquer. » comme de plates excuses. Qu’elle me prête l’intention de vouloir presser ma fille ne passe pas, tout autant que le malaise que je ressens monter de plus en plus, à l’entendre accuser notre relation, à savoir au fond, tout au fond, qu’elle a bien raison. Peu importe les tentatives, peu importe les façons, j’étais allé trop vite, j’avais fait trop mal. On ne pouvait pas chasser le vide de plus de 12 ans d’absence en quelques rôties calcinées. Jude aurait pensé la même chose, elle aurait été à l'aise de me secouer probablement tout aussi sèchement si je m’étais comporté de la sorte devant elle. Mais voilà que je me referme, encore plus que ma fille, et on sait de qui elle peut tenir. L’envie de griller une cigarette me caresse les lèvres, je peux déjà l’entendre craquer sous l’allumette, trouver place sur mes lèvres gercées, se laisser inspirer comme pour détendre, pour délier. Elle attendra. « Je... » et qu’il s’apitoie sur son sort, le pauvre père paumé. Qu’il retrace tous ses faux pas, qu’il se plaigne de la jeunesse d’aujourd’hui, qu’il soit à même de leur donner tous les défauts du monde pour oublier les siens. Je serre les lèvres, retenant un élan acide envers ces simagrés qui me revulsent plus que je le montre. Le pire dans toute cette conversation, dans cette chaleur étouffante qui me retourne le ventre, c’est que je n’y ai pas pensé plus tôt. C’est moi, le père, c’est moi, le mec qui est responsable de la moitié de la gamine, qui l’a conjointement amenée à la vie. C’est moi le type qui a fait passer la musique, les voyages, la cocaïne avant elles, avant elle. C’est moi qui est entré ici en suppliant pour récupérer le mode d’emploi, sachant bien trop que ça ne pouvait pas être si facile, que c’était ridicule de demander. J’avais espéré comme un con, et je ne pouvais pas me détester suffisamment pour l’assumer. « Merci d’être meilleure que moi face à tout ça. »  tout ici jure, tout ici est pitoyable, je le suis tout autant. Je finis bien vite la dernière gorgée, froide, de café qui siège dans ma tasse. J’ignore si elle voudra que je lui rende des comptes, que je lui prouve qu’Ellie n’est pas entre si bonnes mains, que son vieux père incompétent n’est pas si démuni que ça au final. Il l’est, il l’était, il le sera probablement encore longtemps, mais il s’en retrouve accompagné de quelques pistes, d’au moins une idée et une autre, pour tenter de faire comme on dit, comme on propose sur papier. Comment une inconnue, une tête complètement nouvelle, détachée à notre cause pouvait être si certaine de ce qu’elle avance, et encore plus de l’arrogance avec laquelle elle le propose? Et je lorgne sur ses notes, je tente du moins, mes lunettes dans mon sac laissé à la réception me rendant brièvement handicapé. « On aime tous les deux la musique, le cinéma, les balades en voiture... les clopes. » et un rire qui s'échappe, déçu, idiot. « J'devrais être en mesure de trouver quelque chose à travers tout ça. » comme si ça allait la rassurer. Valait mieux tenter, au cas où.
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Message(#)find your way back (clarck) EmptyVen 29 Déc 2017 - 20:52

Elle regrette immédiatement d’avoir haussé le ton avec lui. Elle sait qu’elle n’aurait pas dû, que son métier tient plus de la médiatrice que d’un procureur mais elle n’a pas pu s’en empêcher en écoutant le pauvre homme défendre son cas avec si peu de zèle. Elle se ravise, s’assied plus confortable, prête à écouter plus. La logique des choses voudrait qu’elle prodigue des conseils à un élève, c’est étrangement beaucoup plus facile quand on lui demande de l’aide dans une situation qu’elle a déjà vécu, à savoir ici l’adolescence, mais pour ce qui est d’un parent, s’il avait besoin d’un guide, elle ferait mieux de lui filer le numéro de son père. « J’ai jamais voulu la brusquer. » Il semble s’excuser. Clara est attentive à ses justifications. Parfois, on ne se rend pas compte de ce que l’on fait, ce n’est pas intentionnel, juste mal calculé, trop optimiste peut-être. On brusque sans le vouloir et on doit faire avec le résultat. Elle ne lui prête pas de mauvaise attention, mais elle est d’avis qu’il devrait mieux comprendre la situation avant d’agir. La culpabilité d’être peut-être allée un peu loin commence à faire son chemin dans son esprit, elle lui devra sûrement des excuses. Ou pas, sa fierté s’engage dans une rencontre. « Je... » Clara ne bouge pas. Qu’il parle, qu’il éclaire sa lanterne sans pour autant chercher à lui faire de la peine comme c’est déjà le cas. « Merci d’être meilleure que moi face à tout ça. » Elle soupire. Ce n’est pas ce qu’elle attendait. Et maintenant, elle se sent mal d’avoir été trop dure parce que Clara n’est pas meilleure que lui, peut-être même qu’elle serait aussi dépassée que lui dans ce genre de situation. Clara, ce qu’elle fait, c’est juste comprendre ce que c’est que d’être incomprise, d’avoir la pression pour être l’enfant parfait qu’elle n’est pas, de devoir fait semblant que tout va bien alors que tout va mal, de ne pas supporter que les abcès soient crevés pour qu’il soit enfin possible de panser après. Elle sait tout ça mais elle ne peut pas lui expliquer. « Je ne suis pas meilleure que vous. » Qu’elle table, plutôt que de s’excuser, elle s’entête dans l’autorité avant de s’en rendre compte, s’adoucir un peu. « J’ai juste l’habitude des adolescents. » Elle tente un sourire, de l’humour pour alléger tout ça. Mais faire rire n’a jamais été le fort de Clara. Elle n’a pas l’aisance pour ça, alors elle se contente de ne rien ajouter. « On aime tous les deux la musique, le cinéma, les balades en voiture... les clopes. » Il a eu le temps de se rappeler ce qu’il sait d’elle, c’est peu, légèrement banal mais c’est un début et Clara préfère malgré tout l’encourager à travers cette voie que de lui souligner qu’il restera encore beaucoup de chemin à faire. « J'devrais être en mesure de trouver quelque chose à travers tout ça. » Il a l’air de reprendre espoir, tout n’est pas perdu. Elle acquiesce, bien gentiment, signe que l’heure du sermon est terminée. « Je pense que vous avez matière, en effet. » En tout cas, elle espère sincèrement qu’il saura tirer son épingle du jeu. « Vous allez avoir Ellie à la maison pendant deux mois, c’est une chance à saisir. De mon côté, je la verrais avant la fin des cours et à la rentrée. » C’est une assurance qu’elle prend. De toute, si elle veut que l’adolescente se reprenne à l’école, elle sait que ça ne viendra sûrement de son paternel.
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