Allongé sur son lit, dans sa chambre, la tête de Moana reposant sur son ventre, Clément fixe le plafond, repensant avec amertume à la soirée d'il y a deux jours. Ambroise s'est très clairement de joué de lui, et ce avec d'une façon étrange, détestable et carrément destabilisante. Clément ne lui ai plus parlé depuis car, ne pouvant se résoudre à lui faire face, il est retourner chez sa mère et Billy. Evidement, sa venue n'a pas enchanté ce dernier mais pour une fois sa mère l'a défendue. Remarquant que son fils allait vraiment très mal, elle n'a pas du tout hésité pour accepté son retour à la maison. En rentrant il y a deux jours, Clément a eu l'intelligence de passer par chez Ambroise avant afin de récupérer son chien. C'est tout ce qu'il a récupéré là-bas. Ses affaires, elles, elles sont resté. Mais Moana l'a suivi. Peut-être parce qu'inconsciemment il est persuadé qu'il retrouvera un jour sa place chez les Macleod? Aucune idée. Tout ce qu'il sait c'est que ce sentiment de trahison ne l'a pas quitté et a même grandit encore depuis ces quelques denière heures.
Soupirant doucement, il pose sa main sur la tête de sa chienne qui relève le regard sur lui avant de se déplacer légèrement et s'allonger tout à fait contre lui. Clément baisse le regard sur l'animal et sourit avec tendresse en se tournant sur le côté vers elle. Il la prend dans ses bras et la sert contre lui comme il serrerait un doudou et ferme les yeux. La présence de sa chienne l'aide clairement à se détendre et à oublier un peu la merde dans laquelles sont ses sentiments en ce moment même.
Il se réveille en sursaut lorsqu'ilentend qu'on toque à la porte. C'est sa mère qui entre doucement et s'approche de lui, alors que Clément ouvre les yeux et se redresse "Y a quelqu'un qui veut te voir en bas, dans le salon" dit-elle, remettant une mèche, des cheveux de son fils, en place. Il l'interroge quelques instants du regard puis hoche la tête "J'arrive" dit-il simplement alors que sa mère se détourne pour ressortir. Il l'entend descendre les esacaliers, et se demande bien sincèrement qui ça peut être. Soupirant, il se lève et sort à son tour de la chambre. Jogging, t-shirt un peu trop grand pour lui, pieds nus et essayant de se coiffer un peu pour pas donner l'impression d'avoir un peu trop mal dormi, il s'avance dans le salon...
... et se fige brusquement en voyant Ambroise. . "Qu'est-ce tu fous là?" demande-t-il sombrement, avant de se tourner vers sa mère "Pourquoi tu l'as fait entrer?" l'agresse-t-il presque "Je l'ai appellé pour lui dire que tu vas pas bien et ..." Clément roule des yeux en soupirant lourdement "J'te permet pas de décider pour moi Maman! Putain t'as pas compris que ..." "Clément ... calme toi. Je ne pensais pas à mal. Je ..." "Non s'est vrai, tu ne pensais pas à mal. Simplement parce que tu ne penses jamais" il fusil sa mère du regard, alors que Moana, elle, va dire bonjour à Ambroise. "Clément !" s'exclame Sara, choquée "Je ne te permet pas !" le jeune néo zélandais la fixe, fronce les sourcils souffle puis croise les bras et porte son regard sur Ambroise.
La première chose qu'il remarque, évidemment, c'est son visage boursouflé. Et quelque part ça lui fait mal au coeur, à Clément. Savoir que son coup à fait mouche est, certes, une certaine fierté: au moins ça servira peut-être de leçon à Ambroise qui saura ce qu'il encourt s'il veut de nouveau se jouer de lui. Et qu'il y réfléchira peut-être à deux fois finalement. Mais en même temps c'est la réelle preuve qu'il a levé la main -voire carrément le poing- sur son meilleur ami. Et ça, ça l'emmerde quand même pas mal. Enfin. "Alors?" l'interroge-t-il froidement "Qu'est-ce qui t’amènes ici?" il croise ses bras, montrant ainsi qu'il n'est vraiment absolument pas à l'aise avec la présence de celui qui a été son meilleur ami depuis trois ans. Mais qui, à présent, ne mérite plus ce statut.
There'll be no forgiveness for you to come around.
Clément & Ambroise
En rentrant l’autre soir, après être passé aux urgences, Sybille l’attendait dans le salon. Depuis cette discussion entre eux, Ambroise n’a plus dit un mot. Plus vraiment non, les pauvres qui ont osé lui adresser la parole pour une simple question de routine ou pour essayer de le faire sortir de son état se sont pris, au mieux au silence, au mieux une pique très bien sentie. Etant au plus mal, il n’en a plus rien à foutre de la sensibilité des autres. Il veut qu’on le laisse en paix, c’est assez simple, mais encore trop compliqué pour les esprits stupides qui l’entourent, et il en devient corrosif. Au bout de vingt-quatre heures, il n’y a que sa jumelle qui reste auprès de lui, la seule à comprendre. Dès qu’il ne doit pas suivre un cours, il s’enferme dans un livre, casque vissé sur les oreilles. Chez lui, sa chambre est devenue le seul endroit où on peut le trouver. Là aussi, il se plonge dans ses études et ses livres, sans manger, sans dormir. Très peu, à peine trois heures dans les deux dernières nuits. Vers la fin c’est tout juste s’il arrive à discerner les lettres. A cause de son nez encore enflé et recouvert d’un épais pansement il ne peut mettre ses lunettes, et ses yeux ont très vite fatigué. Il ne s’est pas beaucoup reposé non plus, alors sa vue n’a pas le temps de se remettre. Ni son corps. Sans médicaments il aurait toujours mal à la tête, à la nuque, partout tant il est tendu.
Ambroise ne réfléchit pas à ce qu’il fait, ni à ce qu’il a fait cette autre nuit, il a bloqué ses sentiments. Il n’évoque plus Clément, il évite tout ce qui se rapporte à lui, il fuit tous les endroits extérieurs où il pourrait tomber sur lui. Seulement deux jours, ça n’a pas été trop difficile. Jusqu’à l’appel de Sara qui, désespérée, demande de l’aide au meilleur ami de son fils plongé dans une apathie qui l’inquiète. Elle n’a pas réussi à comprendre, et ne sait plus quoi faire. Ne se doutant peut-être même pas qu’Ambroise est la raison même de l’état de Clément, ce qui explique totalement pourquoi il est revenu vivre avec elle et Billy. Franchement, il ne sait pas pourquoi il a accepté, comment il se retrouve sous le porche de la maison, ou encore où il trouve la force de sourire à Sara en lui expliquant qu’il s’est pris une planche de surf dans la gueule. D’où le nez tuméfié et les cernes qui sont en fait de beaux bleus. Il retrouve bientôt dans le salon. Il passe en revue les quelques photos sur les meubles et les murs en attendant, même s’il ne discerne pas forcément bien. Il n’a pas la patience de toute façon. Et puis dès qu’il comprend faire face à une photo de Clément, il passe à autre chose. Rien que de voir son nom ou son visage en photo fait mal – Bonnie a fui tout réseau sociaux –, alors qu’est-ce que ça va être de se retrouver en face à face.
Ambroise considère sérieusement l’idée de partir avant que Sara ne redescende, mais n’a le temps de faire qu’un seul pas que l’escalier résonne. D’abord la mère, puis le fils. Toujours aussi attirant, pourtant vêtu d’un jogging simple et d’un t-shirt qui retombe lâchement sur son torse. C’est ça qu’il voit chaque fois qu’il ferme les yeux, c’est son meilleur ami qu’il fuit. Bonnie reste néanmoins imperturbable en gardant son regard sur lui alors que celui-ci fait nettement comprendre qu’il ne veut pas de l’australien ici. Il s’en prend même à Sara qui le recadre franchement en réaction. L’impulsivité de son ami ne déclenche pas la moindre réaction chez l’australien, qui reste en dehors de la scène. Il ne s’intéresse qu’à Moana venue lui dire bonjour en fait, mais se redresse rapidement lorsque l’échange cesse. Wolf s’adresse alors à lui, après s’être fait tirer les oreilles métaphoriquement par sa mère. Son attitude, son ton froid, ils n’ébranlent pas le moins du monde Ambroise. Les mains dans les poches de son gilet, ce dernier hausse les épaules. « Ta mère m’a appelé. » Un court silence s’installe, et il en profite pour regarder Sara et lui faire comprendre de leur laisser un peu d’intimité. Elle sort de la pièce en quelques secondes.
Le silence s’éternise un peu, et aucun des deux jeunes hommes ne fait le moindre mouvement. Bonnie a conscience du regard de Clément sur son visage et ses blessures. Mais la douleur physique a été plus faible que l’autre, l’innommable. Et maintenant, c’est la première qui a pris le pas sur l’autre en l’effaçant. Comme prévu. Il n’en veut pas à Clément de l’avoir frappé, il l’a bien cherché jusqu’au bout pour être certain de recevoir un coup. Il ne sait pas pourquoi. « C’est beau t’as vu ? » demande-t-il en portant délicatement une à sa joue. Il touche un peu son nez, le pansement, puis le bleu sous son œil gauche et sourit faiblement. « T’as super bien visé, la fracture était nette, propre, même pas besoin d’opération. » Il parle calmement, presque avec une pointe d’admiration envers la force et la précision de Clément. Puis il détourne ses yeux verts, les laissant vagabonder ailleurs. « L’histoire c’est que j’me suis pris une planche de surf, j’voulais pas que les gens posent encore plus de questions. Y’a que Sybbie d’au courant pour l’instant », explique-t-il, refourguant ses mains dans ses poches. Il fait quelques pas, s’esquivant au regard de son meilleur ami. Il trouve un cadre sur le meuble auquel il porte son intérêt bien qu'il n'arrive à déterminer ce que la photo dépeins ; un moment heureux, encore. Remarque, il s'en fout. « J’suis venu pour m’excuser, aussi », rajoute-t-il, doucement, trouvant bien plus facile de ne pas regarder Clément pour dire ça. Il ne sait pas lui-même s’il est complètement sincère, mais il est vrai qu’il est désolé pour les conséquences de son égoïsme.
Face à Ambroise, tous les ressentiments de Clément remontent. La rage, le désespoir, la déception et la trahision. Voilà les trois sentiments qui ont sincèrement le plus d'ampleur dans son coeur et son fort intérieur. Mais, caché sous cette couche de rancoeur, Clément y trouve aussi l'amour, le bonheur, la passion et l'envie. Tout ces sentiments qu'il a ressentit lorsqu'il embrassait Véga. Qui en vrai était Ambroise. Rien que cette pensée, se remémorer le fait qu'il ait embrasser son meilleur ami, le fait frissonner. De dégoût? Ou peut-être plutôt de plaisir ? Il ne saurait réellement le dire. Tout ce qu'il sait, c'est que la rancoeur est bien plus forte que les autres sentiments et que c'est bien ce qu'il compte envoyer à la tronche de l'australien.
Bizarrement, voir son nez caché sous un gros bandage -montrant bien que son coup à fait mouche- ainsi que le reste des tuméfactions sur son visage, laisse Clément de marbre. Ce connard n'a que ce qu'il mérite. En aucun cas il se dit qu'il est allé trop fort. En vrai, il pense même qu'il a trop retenu son coup. Mais là n'est pas la question. Ce qu'il veut savoir c'est pourquoi il est ici et Clément apprend que c'est sa mère qui l'a appelé. En vrai, Clément a l'impression de se faire trahir de tous les côtés. Entre Ambroise qui se fait passer pour une fille pour l'approcher et sa mère qui se mêle encore une fois des choses qui ne la regardent pas. Alors, lorsque l'australien fait silencieusement comprendre à Sara de sortir de la pièce, il ne lui adresse pas même un coup d'oeil et se décale simplement pour la laisser passer.
Le silence qui s'en suit est horrible et met Clément encore plus mal à l'aise qu'il ne l'est déjà. C'est, finalement, Ambroise qui prend la parole. Désignant son nez et les autre hématomes sur son visage, il lui demande, rhétorique, si c'est beau puis le félicite d'avoir bien viser, la fracture étant nette et précise ne nécessitant, de ce fait, même pas d'opération. Un court instant, le coeur de Clément se resserre. Ainsi donc il lui a quand même cassé ce putain de nez. Pas étonnant que sa main lui fasse mal et que son majeur et son index droit sont enflés et engourdis. Il reste toutefois totalement impassible, presque froid. Ambroise dévie ensuite le regard pour le poser sur le sol et lui dit que, pour l'histoire, il s'est prit un coup de planche de surf dans la gueule et que personne, à part Sybbie, n'est au courant. Puis, se dirigeant vers le mur, le dos tourner vers Clément, il observe quelques instants une photo et fini par s'excuser.
”Tes excuses tu te les fourre là où t'as l'habitude qu'on t'fourre un truc dedans” crache-t-il amèrement , décroisant ses bras ”Donc ouais, si je comprend bien, t'assumes le fait de te déguiser en salope mais t'assume pas le fait que je t'ai frappé, c'est ça?” il secoue la tête, un sourire narquois sur le visage puis frappe dans ses mains ”Bravo, très intelligent de ta part” dit-il sur un ton bien plus hautain qu'il ne le pensait. ”T'as eu ton moment de gloire, c'est bien, j'espère au moins qu't'es fière de toi” il s'avance ”Mais sache qu'on ne joue pas comme ça avec moi” il continue d'avancer vers Ambroise, menaçant ”Tu te rends comptes de ce que t'as fait? Tu m'as humilié, tu m'as trahis. Je n'ai donc que si peu de valeur à tes yeux? Merci, ça fait plaisir, vraiment hein.” il se poste devant lui, le poing serrer et le fixe froidement, durement.
Il soupire finalement et se recule très légèrement puis croise les bras ”Va déjà falloir faire plus d'effort que ça avant que j'accepte tes excuses” dit-il, rancunnier au plus haut point. Et pourtant, sa petite voix intérieure lui hurle de se la fermer, qu'il est entrain d'envenimer les choses avec Ambroise et qu'il risque de le perdre à tout jamais alors que putain il a besoin de lui ! Sans Bonnie, il n'est rien, lui. Depuis deux jours, il n'est plus que l'ombre de lui-même. Il ne mange plus, de dort que par intermitences, n'est plus assidu en cours et ne suis plus que les cours obligatoire. Il n'a plus de concentration non plus au théâtre et tout ça il le met autant sur le dos d'Ambroise que sur le dos de la distance qu'ils ont instauré malgré eux. Si Clément n'avait pas été aussi impulsif, s'il s'était retenu, il aurait pu parler calmement avec Ambroise. Ils se seraient un peu engueulé puis auraient fini par rire de la situation avant d'aller se bourrer la gueule dans un bar du coin. Ils n'auraient jamais dû laisser les tensions prendre autant d'ampleur.
Mais le mal est fait maintenant, et pas sûr qu'ils ne puissent faire quoique ce soit. Il faut que l'un d'eux cède, mais Clément n'a pas envie de le faire, lui. Lui, il préfère laisser Ambroise se chercher du premier pas et c'est ce qu'il a fait. Mais il a besoin de plus qu'un simple désolé. Il veut que celui qui a été son meilleur soit plus sincère et surtout qu'il le regarde en face pour lui dire qu'il est vraiment désolé. Il veut qu'il lui expose et lui explique tout, pourquoi il a agit comme ça et ce qu'il a tiré de ses actes. Tant qu'Ambroise ne se pas donner un coup de pied au cul pour tout lui exposé, Clément restera têtu et ne cédera pas.
There'll be no forgiveness for you to come around.
Clément & Ambroise
Certaines étoiles très massives, lorsqu’elles meurent, passent par le stade de supernova. C’est-à-dire qu’elles explosent, s’effondrent sur elles-mêmes en produisant une énergie phénoménale, ce qui augmente fantastiquement leur luminosité. Avant de mourir, elles deviennent plus belles pendant un instant. C’est tellement analogique à la situation présente qu’Ambroise y a mis sa seule réflexion. Si leur puissante amitié est détruite, alors c’est avec grand éclat. Si subtilement effectué par une étoile, qui plus est. Dommage, il l’aimait bien Véga.
Bonnie voit ça tellement de loin, et analyse tellement peu ce qu’il ressent que c’est comme s’il ne ressentait rien. Il a vécu ses derniers jours comme dans une brume. Revoir Clément le secoue un peu, il renaît assez pour sourire, mais ça s’arrête là. Une fois Sara partie, il n’aborde pas le sujet principal. Il choisit de parler de son nez cassé, et du joli coup qu’il a reçu de son meilleur, comme si de rien n’était. Pour le coup, il préfère raconter de la merde que de laisser le silence l’étouffer – c’était limite là. Il explique aussi ne pas avoir ébruité l’histoire, pour ne pas créer d’emmerdes inutiles. Pour pouvoir s’excuser, en revanche, il ressent le besoin de se détourner et de porter son attention ailleurs. Un cadre posé sur un meuble suffira. Et encore, ce n’est que pour expliquer la raison de sa venue, il ne formule pas de vraies excuses. Il s’en sent encore incapable, puisqu’il n’a pas le droit, après le bordel qu’il a foutu. Il fera, ce sont des mots qui devront sortir, mais Clément n’a pas non plus le droit de le pardonner, pas plus que lui-même ne le doit, ni ne le peut. Alors Bonnie, il assume, c’est le seul autre choix qu’il a.
C’aurait été à peine plus simple si le néo-zélandais ne faisait pas sa tête de con maintenant alors qu’Ambroise amorce le premier pas. Il lui assène sèchement qu’il peut se mettre ses excuses là où il pense, et que tout ce qu’il comprend, c’est que l’australien assume de s’habiller en pute mais pas d’être frappé par lui. Bonnie lui lance un vif regard acéré, mais ne réplique rien pour le moment, laissant l’autre continuer. Se moquer de lui, le railler hautainement. Il s’avance vers lui en continuant de le rabaisse, et Ambroise se retourne pour lui faire face. Manquerait qu’il se laisse piétiner à présent, et ça serait réellement le monde à l’envers. Les excuses ne sont pas son fort, et Wolf ne fait absolument rien du tout pour lui faciliter la tâche. S’il ne ressentait rien auparavant, il commence doucement à s’énerver en réaction aux mots. Il fronce les sourcils, fixe son regard sur Clément, et attend qu’il termine. « Personne ne sait que j’me suis habillé en meuf, personne ne sait c’qu’il s’est passé, ce qu’on a fait, que tu m’as frappé ou encore moins les raisons, et tu sais pourquoi hm ? » demande-t-il, en se redressant, appuyé sur le meuble quand même parce que ces émotions lui font un peu tourner la tête. « Tu t’es même pas posé la question hein ? » Il ricane, le sourire en coin. Ils peuvent être deux à être hautain, et Bonnie a beaucoup d’entraînement. Mais il redevient sérieux, car ce n’est pas matière à rire. « J’assume tout, mais toi t’assumeras rien, alors j’ai bien fermé ma gueule pour toi, pour t'éviter les complications. »
Ambroise, s’il n’a pu restreindre ses actes et leurs conséquences, peut au moins faire en sorte que tout ceci reste entre eux. (Et Sybille, mais elle toujours incluse dans le package.) C’est tout ce qui est en son pouvoir pour aider Clément, c’est la seule chose à sa portée. Garder ça secret, que personne ne pose de questions, ne vienne mettre son nez dans leurs affaires, ne juge, ne se moque, ne remue le couteau dans la plaie... Ça ne regarde qu’eux deux. En revanche il y a une chose qui ne passe guère et il ne peut se retenir. Même après que Clément se soit un peu reculé, expliquant qu’il faudra faire mieux en termes d’excuses. Il revient en arrière après son accès de colère passager, il tente de rétablir le dialogue. Or c’est au tour de Bonnie d’être passablement agressif, parce que sans le savoir, le néo-zélandais l’a heurté dans son identité même, en sous-entendant qu’il le répugnait à s’habiller en meuf. C’est trop tard pour eux, Ambroise s’en est persuadé. Ca l’a détruit profondément, et le voilà en une fraction de seconde déterminé à ne pas sombrer sans se battre. « T’étais pourtant bien content quand la salope riait à tes blagues ou te regardait avec des grands yeux brillants hein ? Mais ça t’dégoûte que ça ait été un mec en fait, un travesti, j’ai pas raison ? » Il le met au défi de dire le contraire.
Ambroise aussi est dégoûté. Il savait bien que Clément avait un peu de mal avec cette partie de lui, et pourtant il l’acceptait. Il acceptait d’autres mœurs, d’autres envies. Mais là, alors que des mots sont posés, Bonnie croit comprendre que son propre meilleur ami est révulsé par ce qu’il est. L’avis des autres il s’en fout, celui de Clément, non. Ça l’enrage quelque part, d’être ainsi dépendant du regard du comédien. Il arrive encore à contrôler ce côté-là, cependant si Wolf veut le voir implorer, lui baiser les pieds, et prier pour son pardon, il se met le doigt dans l’œil. « J’veux bien m’excuser mais j’sais pas à quoi ça va servir », hausse-t-il les épaules, avant de se passer une main dans les cheveux. Il ferme un instant les yeux, essayant de calmer son mal de crâne. « Enfin bon... J’suis désolé de pas m’être barré plus vite, que t’ai tout découvert au final, de pas.. de pas avoir tout dévoilé plus tôt, mais t’es tellement tombé dans l’panneau. C’était bien drôle au début », lâche-t-il en riant faiblement, avant de continuer. « Pis ensuite je pouvais plus m’arrêter... Désolé d’avoir été un pur égoïste... » Il relève ensuite son regard sur Clément, puis sourit en coin. « En revanche je joue avec toi comme je veux mon chéri. Alors vas-y, frappe-moi encore, on attend qu’ça tous les deux au fond. Évite juste le visage. » Autodestruction. Raillerie. Supernova.
Il a raison. Oh putain qu'il a raison Ambroise, lorsqu'il dit que Clément, lui, il n'assume rien. C'est vrai. Jamais, devant ses potes ou quelqu'un d'autre, il n'assumera le fait d'avoir embrasser un mec. Sous couvert qu'il était une meuf, certes, mais un mec quand même. Son meilleur ami, qui plus est. “C'est pas que j'assume pas d'avoir embrasser un mec” dit-il, plus calme, moins acide “C'est que j'assume pas c'est d'avoir embrasser mon meilleur ami” il se passe les mains dans les cheveux et soupire doucement, alors que l'animosité qui l'animais jusqu'à présent le quitte un peu “Je veux dire que ...je n'aurais jamais fait le premier pas si j'avais su à cent pour cent que c'était toi ” il soupire doucement et se recule à nouveau, croisant les bras. “J'ai pas envie d'un malaise entre nous mais toi t'en as rien à foutre” il relève son regard sur Ambroise “Ce que je ressens, moi, c'est que t'en as absolument rien à foutre de notre amitié. Donc autant qu'on arrête là, tu crois pas?”
On peut sans aucune problème entendre sa torture intérieure dans sa voix. Rester auprès d'Ambroise et essayer de reconstruire ce qu'ils ont détruit tous les deux ? Ou mettre encore plus de distance, espérer que ça aide mais prendre le risque de détruire encore les ruines de leur amitié? Dans le fond, Clément pensait pourtant que leur amitié serait assez forte pour survivre à tout ça, qu'il leur en faudrait d'avantage pour en finir avec 3 ans de de merveilleuse amitié. Mais faut croire qu'un simple baiser aurait raison de ce qu'ils ont construit. Pas sûr que Clément se le pardonnera un jour.
Cela dit, voir Ambroise absolument froid et sans aucune réaction à ses paroles, ça le travail bien plus encore. Et ça ne lui donne absolument aucune motivation pour se battre pour leur amitié. S'il n'y en a qu'un seul qui essais de les sauver de la noyade, autant dire qu'ils vont couler tous les deux. Ambroise semble résigné, comme s'il ne mettait qu'un point d'honneur pour détruire d'avantage le navire afin qu'il sombre encore plus vite. Il fini par s'excuser, mais ses excuses sont creuse, sans vie. Il en profite aussi pour le narguer, se foutre encore d'avantage de sa gueule en lui disant que c'était marrant de le voir tomber dans le panneau aussi facilement. Et il fini par dire qu'il continuera de jouer avec lui comme il veut et qu'il peut le frapper s'il en a envie.
“J'ai pas envie de te frapper Ambroise” soupire-t-il, las, en se décalant. “J'ai même pas envie de te parler ou de te voir, à vrai dire. J'ai juste envie que tu dégages d'ici et que tu me foutes la paix. Je ...” il baisse son regard puis se détourne à moitié “J'vois même pas ce que tu fais encore là ni même pourquoi tu es venu ici dans un premier temps, si notre amitié t'importe aussi peu.” il hausse les épaules, enfonce ses mains dans les poches de son jeans. Il laisse un instant le silence s'installer entre eux avant soupirer et se diriger vers la porte qui donne sur le couloir “Et oui, j'ai apprécié le baiser” bien plus que de raison. Qu'il ait été partagé avec Véga ou avec Ambroise ne change rien au fait que ce baiser était sans doute le baiser le plus merveilleux qui lui ait été donné de goûter. Il ouvre alors la porte du salon et relève son regard sur Ambroise “Maintenant part d'ici” dit-il sobrement alors que dans le fond sa voix aimerait hurler à Ambroise de rester. Car il est persuadé d'une chose: si l'australien par maintenant, il ne reviendra sans doute plus.
There'll be no forgiveness for you to come around.
Clément & Ambroise
Ambroise a fait son possible pour que cela ne s’ébruite pas, pour que cela ne retombe pas sur Clément de façon dramatique. Les autres, ils en riraient à coup sûr, alors qu’il n’y a pas matière. Peut-être dans trente ou quarante ans, ou sur leur lit de mort, ça deviendra une drôle d’anecdote. Pour le moment c’est brûlant et dangereux. En tout cas Bonnie sait avoir profondément raison lorsqu’il avance que son meilleur ami n’assumera pas une seule partie de l’histoire, contrairement à lui. L’australien assume toujours tout, ses réussites comme ses erreurs, ses envies aussi. Il assume d’avoir cherché ce baiser autant que ce coup de poing, il assume de s’être trimballé en fille toute une journée et d’avoir dragué son meilleur pote pour une blague qui lui a échappé, il assume d’avoir aimé ça. N’empêche qu’il n’ira pas le crier sur tous les toits, parce que leur amitié n’en réchapperait pas – déjà que c’est mal parti. Le comédien répond que ce qu’il n’assume pas c’est d’avoir embrassé son meilleur ami, pas que ce dernier soit aussi un homme. Ambroise lève les yeux au ciel, pas du tout convaincu. Il n’assumera rien, c’est tout, pas la peine de faire semblant.
Il dit ensuite, tel captain obvious, qu’il n’aurait pas fait le premier pas en sachant qui se trouvait sous la perruque. Bonnie commence à s’impatienter ; évidemment qu’il n’aurait jamais osé, il ne lui apprend rien là ! L’animosité du néo-zélandais s’amenuise à mesure que celle de l’australien augmente. « Fais pas genre, l’problème c’est que j’suis pas une meuf. Pis si t’avais le moindre doute pourquoi tu m’a embrassé quand même crétin », souffle ce dernier, les bras croisés sur son torse, dans une position de défense. Il reste assez froid face à Clément, qui explique ne pas vouloir de malaise entre eux, mais qu’il a l’impression que son ami n’en a rien à foutre. Il pense qu’Ambroise n’accorde aucune importance à leur relation, et propose donc ‘‘d’arrêter là’’. Une rupture. Une putain de rupture. Les yeux verts s’écarquillent soudainement, furtivement, mais redeviennent vite sombres. « Le seul qu’a créé un malaise c’est toi, en me pétant l’nez au passage. » Et en partant. Partir ce soir-là a sûrement été l’erreur de trop qui a creusé ce ravin entre eux.
Il ne répond pas à sa question d’en finir là. Il ne répondra jamais à un truc du genre. Et il entend bien que Clément n’est pas pour cette idée non plus, mais il la présente comme la dernière solution. Ambroise ne sait pas ce qu’il veut, lui. Il ne souhaite pas perdre son meilleur ami, le lien qu’ils partagent, mais il suppose qu’il le mérite certainement pour l’avoir trahi. Aussi, il ne peut pas décider, c’est à Clem de choisir. Rester, s’éloigner, partir. Au début, Bonnie savait bien qu’il risquait une colère de son ami, puis au fur et à mesure de la soirée il a compris que chacun de ses actes ajoutaient une couche de plus à une bombe. Pas difficile de deviner que cela finirait mal, mais il pensait sérieusement qu’ils arriveraient à revenir l’un vers l’autre. Peut-être que non... Il les sabote aussi, il ne peut se retenir, ne peut endiguer ses mots, ne peut s’abstenir d’être mordant. Pourtant Clément ne réagit pas, ou si peu, et ne répond rien. Ambroise s’excuse à un moment, mais dans le but d’être sincère, il ne peut pas s’excuser pour des choses qu’il ne regrette pas. C’est bien trop complexe, car il a autant kiffé qu’il a détesté.
Et puis, il avoue quand même avoir trouvé ça drôle, au début, la façon dont Clément n’a rien capté. Et puis aussi qu’il n’a plus pu s’arrêter ensuite, trop happé lui-même par ses bonnes sensations. C’était un vrai égoïste sur le moment, il le sait très bien, et il le dit. Par contre, il ne peut pas lui laisser croire qu’il est invincible. Ambroise sait très bien quoi faire et comment pour manipuler son meilleur ami, sciemment ou non. Clément paraît très las, alors, comme s’il n’avait même plus envie de se battre pour quoique ce soit alors que ça n’a même pas commencé. Très décevant. Il n’a envie ni de le voir, ni de lui parler. Alors il lui demande de partir et de lui foutre la paix. Attention, Bonnie est prêt à accéder à sa demande. Le voir baisser les bras ainsi l’énerve à vrai dire. Il répond rien pourtant, ne sachant pas par où commencer, et l’observe s’éloigner jusqu’à la porte du salon. Il avoue à ce moment-là avoir apprécié leur baiser, cependant ça n’a guère plus de sens à présent. Ce n’est pas le sujet. Lorsqu’il réitère sa demande, Ambroise ne bouge toujours pas. Bras croisés fermement, il le fixe sans ciller.
« C’était pas censé se terminer comme ça. Je voulais pas qu’on s’embrasse, je voulais juste m’amuser. Ça c’était au début, ensuite ça m’a plût, alors j’ai laissé faire, et à la fin je ne voulais plus que tu découvres que c’était moi, je savais que ça finirait mal. Mais j’ai rien pu, ou voulu, empêcher et tout est de ma faute. Je le sais très bien, j’en ai conscience. Je suis vraiment désolé de t’avoir blessé, mais je crois que j’arrive pas à vraiment tout regretter... J’voulais voir ce que ça faisait, j’ai bien aimé en fait, et... C’est pour ça que j’arrive pas à m’excuser comme tu l’souhaites et comme tu l’mérites, je veux pas te mentir. » Il se tait un court instant, juste avant d’ajouter faiblement, presque plus pour lui-même : « C’était mieux quand j’étais Véga. » Il laisse ces mots planer dans le silence, puis soupire sèchement. « Enfin bon, visiblement maintenant tu t’en tapes, donc j’vais barrer. » Il hausse les épaules, puis commence à marcher. « C’est drôle quand même, toi qui es sanguin, passionné, tu acceptes de tenir tête à Marwin à chaque putain de fois même si ça sert à rien. Et là, tu baisses les bras au bout de deux minutes », souligne-t-il. Il est blessé de ne pas valoir plus aux yeux de Clément. Il est blessé de voir qu’il ne mérite pas qu’on se batte pour lui, pour leur amitié. Il est blessé de comprendre que son ami est à ce point faible.
« T’as aucune motivation. C’est toi qui n’en as rien foutre de nous et qui est content que ça s’arrête-là, t’auras plus à me supporter t’as raison, c’est tout bénéf’. Mais je t’interdis de dire que c’est moi qui m’en bat les couilles de notre amitié, si c’était le cas je serais même pas là. » Tout en parlant, il est venu se placer devant le Clément, gardant toujours son regard dans le sien. Il a tellement mal qu’il ne montre plus rien, pourtant tout est là pour qui sait entendre. « Je pensais que tu me connaissais mieux que ça, que t’avais capté que j’gaspille pas mon énergie sur des causes inutiles », souffle-t-il, si mal émotionnellement qu’il en devient cynique sans le vouloir. Clément est loin d’être inutile, et Ambroise, choisissant pourtant de partir, ne sait pas comment il va pouvoir continuer à vivre normalement. Il rompt enfin le contact visuel, alors qu’il dépasse Clément et se rend dans le couloir. Et il ne dit rien, faisant simplement comme on lui a demandé ; il part.
Clément ne veut pas s'en prendre à son meilleur ami. Il ne veut pas perdre à nouveau les pédales et le frapper ou faire je ne sais quoi d'autre. Car oui il n'assume rien de cette soirée. Il n'assume pas de l'avoir embrasser et n'assume pas non plus de l'avoir frapper. Il ne regrette pas, certes, mais n'assume pas non plus. Les sentiments contraires se bousculent dans sa tête, si bien que Clément soupire, las, lorsqu'Ambroise lui dit d'arrêter ses conneries, que de toute manière le vrai problème c'est qu'il n'est pas une meuf. Il secoue doucement la tête puis roule des yeux “Sympas l'estime que tu as de moi ” dit-il, acide. Théâtralement, il roule des yeux lorsque le jeune homme annonce que le seul,ici, à avoir créé un malaise c'est lui, Wolf, le néo zélandais qui lui a pêté son putain de nez. “Oui, bien sûr. Allez, rejettons la faute sur les autres maintenant, hein ” s'exclame Clément en levant les mains au ciel avant de les laisser retomber bruyament contre ses cuisses. “ Belle mentalité, l'intello”
Il secoue la tête et se détourne pour ne pas voir le visage de son meilleur ami et se dirige vers la porte qui donne sur le couloir, disant qu'il ne veut plus le voir et qu'il devrait partir. Mais Ambroise ne bouge pas. Non, au contraire. Il croise ses bras et se permet même de répondre, reprenant ses excuses. Savoir qu'au début il ne voulait que s'amuser commence à énerver Clément. Ça prouve qu'il est vraiment plus con qu'il ne l'imaginait et qu'il ne voulait vraiment que se jouer de lui. L'utiliser à ses propres fin, de manière totalement égoïste. Si Clément a horreur d'une chose en particulier c'est ça. Se faire utiliser pour qu'une seule personne puisse passer unvrai bon moment, sur le coup et après coup aussi. Oh non, il ne dira jamais ne pas avoir passer un bon moment avec Véga, bien au contraire. Mais ce sentiment de trahison est tellement plus intense et douloureux que le bonheur éphémère qu'il a ressentit lors du baiser. Il ne réagit pas, ni aux excuses et ni aux explications d'Ambroise. Il le fixe simplement, durement, le laisse parler et se décale seulement pour lui laisser le champs libre lorsqu'il compte passer.
Mais Ambroise s'arrête, s'immobilise en face de lui et le regarde pour finir par lui cracher à la gueule qu'il n'a aucune motivation. Qu'entre eux c'est LUI qui n'a rien à foutre de leur amitier, que lui qui est d'habitude sanguin et impulsif ne se batte pas d'avantage pour eux et que, du coup, il ne doit pas lui jetter la pierre. Il ajoute avoir pensé qu'il savait qu'il ne gaspillait jamais son énergie pour des choses futiles et inutiles, avant de partir. Mais Clément ne le laisse faire qu'un seul pas avant de l'empoigner violement par l'épaule.
“C'est quoi ton problème à la fin, merde? ” demande-t-il en se plaçant face à lui “Est-ce que t'as ne serais-ce qu'essayer de te mettre à ma place? De te demander comment je pourrais me sentir sous cette révélation? Mais non, évidement. Parce que le grand Ambroise Macleod est tellement supérieur aux autres, qu'il s'en fout, lui, parce que baiser avec un mec ou une nana c'est la même chose pour lui!” il intensifie son regard sur l'australien “Mais est-ce que ça t'as effleuré l'esprit que ce n'est pas le cas pour tout le monde? Que pas tout le monde ne tique comme toi? Que MOI je ne suis pas comme toi? Est-ce que tu t'en es rendu compte de ça, en 3 ans d'amitié?” il secoue la tête “ T'es trop occupé à te sentir au dessus de tout le monde pour remarquer ce genre de chose, j'me trompe?” il soupire doucement “Je vais t'expliquer”
Il s'approche de lui et le pousse contre le mur “Je n'aime pas qu'on se joue de moi” explique-t-il calmement “Mais ce que je ne supporte pas par dessus tout c'est quand ça vient de quelqu'un que j'aime” amour? Amitié? Peut-être un peu des deux? Allez savoir “Quand c'est quelqu'un à qui je tiens énormément qui me fait ce genre de coup, qui m'humilie et me laisse dans l'incompréhension la plus totale. Tu as fait ça pour t'approcher de moi parce que tu étais persuadé qu'en étant toi-même tu n'aurais jamais eu ce baiser. Mais tu n'as jamais essayé non plus. Tu n'as jamais rien tenté dans ce sens. Je t'aurais peut-être frapper, ton nez aurait peut-être aussi ressemblé à ça ” il désigne le nez du jeune homme d'un coup de tête “Ou alors pas du tout” Clément soupire et pince les lèvres avant de baisser le regard sur les lèvres du jeune homme.
Ces lèvres auxquelles il a goûté et dont la saveur est longtemps resté sur les siennes. Il relève finalement son regard vers Ambroise afin de détourner son attention “Je ne veux pas que tu partes, je ne veux pas t'en vouloir, mais je ne veux pas non plus que tu joues encore de moi de cette manière. Je ne veux pas être ta putain de poupée avec laquelle tu peux faire tes jeux à la con. Je veux simplement être ton meilleur ami avec qui tu peux déconner autant que tu veux mais sans l'utiliser pour ton putain de plaisir personnel” il sert les poings “T'as compris ça? Hm? Tu me refais encore une fois ce coup et là, crois-moi que tu ne me reverras plus jamais” Il le fixe quelques instants encore, froidement, impassible, puis se recule et lui laisse le champs libre vers la porte. “ Maintenant tu peux dégager si tu veux.” conclue-t-il, sobrement.
There'll be no forgiveness for you to come around.
Clément & Ambroise
Clément veut faire croire qu’il n’est pas si coincé, mais ce n’est pas grave. Ce n’est pas un mal, chacun ses sensibilités. Ambroise ne peut pas lui en vouloir de ne pas assumer d’avoir embrassé un autre homme, de ne pas être à l’aise avec tout ça. C’est dommage, certes, mais très loin d’être dramatique. Au moins, à ces paroles, surtout celles prétendant que le malaise vient en fait de lui, Clément montre enfin des réactions. Bonnie ne réagit pas autrement qu’avec un regard borné. Le néo-zélandais se détourne alors, et lui demande de partir. Il ne veut ni le voir, ni lui parler, alors il souhaite qu’il dégage. Pourtant Ambroise, n’obéissant jamais aisément, reste d’abord sur place. Il répète des excuses, bien plus sincères. Il fait son possible pour ne pas mentir, il explique avoir voulu jouer au début, deux trois phrases de drague, Clément qui tombe dans le panneau, et tout de suite levé de rideau. Mais ça lui a beaucoup trop plu, et ce n’était plus de l’amusement ensuite. Il ne voulait plus jouer, ce n’était pas simple alors, s’il avait pu il aurait réellement mené cette soirée à un vrai quelque chose. Mais Clément est Clément, et Ambroise est Ambroise.
Seulement il ne pourrait jamais avouer ça, c’est impensable. Tout aurait bien marché si le comédien n’avait rien découvert. Ils auraient eu le souvenir d’une merveilleuse soirée, l’un et l’autre. Et basta. Mais la vie n’est pas gentille, douce, et ne va jamais dans le bon sens. Alors maintenant, Clément n’a pas l’air de croire une seule parole de l’australien. Il voulait des excuses, il en a, alors que ce n’est pas le fort de Bonnie, et pourtant il les rejette. En passant à côté de lui, Ambroise s’arrête et le regarde, pour lui balancer qu’au fond celui qui n’en a plus rien à foutre de leur amitié, c’est lui, le comédien. Il ne fait même plus mine de se battre, de vouloir qu’ils restent vraiment amis. Et ça affecte Bonnie plus qu’il ne le laisse paraître. Il a l’impression de valoir si peu aux yeux de son meilleur ami.
Finalement, il choisit de partir, comme on lui a demandé, et il se détourne. Cependant il fait à peine un mètre que le brun capture son épaule pour le stopper net. Il s’arrête, porte son attention sur lui, et écoute ce qu’il a lui répondre de pas très gentil. Clément lui reproche de ne jamais se mettre à sa place, de ne jamais essayer de comprendre ce qu'il pouvait ressentir en apprenant la supercherie. C’est un fait, Ambroise n’arrive pas à se mettre à la place des gens. Il sait prévoir beaucoup de choses, mais ce sujet-là, il n’est jamais précis, et le plus souvent à côté de la plaque d’ailleurs. Les explications pensées par le néo-zélandais sont plutôt erronées par contre. Ce n’est pas parce qu’il est au-dessus, supérieur. Il s’en fout la plupart du temps certes, mais jamais, ô grand jamais, avec Clément. Bonnie parvient à soutenir son regard. « Tu mélange tout là », souffle-t-il, bizarrement calme, quand Clément hausse la voix et parle de coups d’un soir et ce genre de choses. Mais il n’a pas le temps d’en placer une que l’aîné renchérit.
Bonnie se retrouve plaqué contre le mur et son cœur bat soudain beaucoup trop vite. Il parvient cependant à se concentrer de nouveau et écoute, malgré le mal de tête qui arrive après tant d’émotions. Très simplement, comme à un enfant, son ami lui explique ce qu’il a ressenti et pourquoi. Il n’aime pas qu’on se joue de lui, mais c’est encore pire quand c'est quelqu’un qu’il aime qui l’humilie ainsi. Et puis, Ambroise a fait ça pour s’approcher de lui en pensant qu’en étant lui-même, ça n’arriverait jamais, or il n’a jamais tenté. Peut-être qu’il se serait aussi mangé un coup, peut-être que non. Bonnie rougit légèrement, baissant les yeux. Il ne supporte plus ça, honnêtement, la proximité instaurée par le néo-zélandais est bien trop dérangeante. Et dans le bon sens du terme en plus, mais dans cette situation ça devient l’inverse. Clément marque une pause, ce qui permet à tout le monde de respirer. « T’es adorable de me faire croire que j’avais mes chances, mais j’suis pas naïf. Tu ne m’aurais jamais laissé faire Clément... » réfuta-t-il. « C’est un truc qu’on apprend très vite à deviner après avoir craqué pour quelques garçons hétéros qui préféraient te cracher dessus que de t’embrasser. » Il esquisse un léger sourire, fatigué, résigné.
Le comédien lui explique ensuite clairement qu’il ne veut pas le voir partir, qu’il n’aime pas lui en vouloir, mais qu’il n’acceptera plus que Bonnie se joue de lui ainsi. Celui-ci se sent rapetisser, face à la clarté et la fermeté dont fait preuve son ami pour se faire comprendre. Il ne plaisante vraiment pas. Il fait presque peur. Lorsqu’il se recule enfin, après avoir menacé de littéralement quitter sa vie s’il lui refait un coup pareil, il lui dit que maintenant il peut s’en aller. Ambroise reste contre le mur, incertain de la marche à suivre. Être on ne peut plus clair est ce qui marche décidemment le mieux pour lui, mais ce n'est pas son fort. « Désolé de pas être calibré comme tout le monde et d’avoir besoin qu’ça soit limpide pour comprendre les sentiments des gens... Et c’est pas parce que j’me fous du ressenti des autres que c’est pareil avec toi. T’es mon meilleur ami Clément. Tu.. J’tiens à toi putain, faut te l’dire comment. » Il soupire, se passant une main sur le front. « Je voulais pas... J’comptais pas t’humilier, vraiment. Au début c’était pour rire, j’prévoyais de tout te révéler après le premier verre, c’était.. comme ça dans ma tête. Et puis après.. c’est devenu.. différent. J’arrive pas à l’expliquer, j’ai perdu le contrôle... Franchement je, je sais pas... »
Il lève alors son regard sur Clément, et se mord légèrement la lèvre inférieure. Il ne se contrôle plus non, lui pourtant si réfléchi et posé, si assuré, si maître de lui-même. Ambroise a l’impression de s’être perdu dans ses propos. Lorsqu’il est question de sentiments, surtout les siens, ça devient très compliqué pour lui. Il se détache enfin du mur, hésite un peu, mais clôt finalement distance le séparant de Clément. Il le prend dans ses bras sans vraiment lui laisser le choix, au fond. Il en avait tellement besoin de ça, d’une simple étreinte, de son meilleur ami. Il se sent faible, à cause de Clément, et il déteste ça. Mais son remède se trouve dans les bras même de son problème. C’est ça aimer et tenir à quelqu’un ? C’est horrible. « Je regrette de t’avoir utilisé, je veux pas te perdre, pour rien au monde, même un baiser. » Il ferme les yeux, et resserre ses bras autour des épaules de son ami. Il a l’impression qu’il va pleurer, ce n’est pas normal ça, non ? « Et arrête de me demander de partir, ou j’vais finir par vraiment l’faire », murmure-t-il, toujours pas décidé à le relâcher.
Des gars hétéros qui préfèrent cracher sur les homosexuel plutôt que de les embrasser. Fût un temps, Clément aurait sans doute fait parti de ces gens là. Mais depuis qu'il connaît Ambroise, son ouverture d'esprit s'est agrandit et affirmée. Il n'est pas à l'aise quand son meilleur ami affirme son homosexualité devant lui en draguant ouvertement des hommes -sans doute qu'il y a une bonne part de jalousie et possessivité dans ces cas- mais il ne réagit pas mal lorsqu'il voit d'autre hommes. Encore moins lorsqu'il se fait draguer lui-même. Il les repousse, tout simplement, sans faire trop d'histoires. Alors, lorsque Bonnie affirme qu'il ne l'aurait jamais laissé faire s'il avait voulut l'embrasser en tant qu'Ambroise, Clément soupire doucement. “Je ne t'aurais pas laissé faire pour la simple et bonne raison que ça aurait été beaucoup trop bizarre. Tu nous aurais mit dans une situation que je n'aurais sans doute pas supportée. Ce ...c'est comme si ...” il réfléchit quelques instants “Je t'aime Ambroise, vraiment. Mais comme un frère. Et on n'embrasse pas son frère! Imagine Sybbie se déguise en mec et viendrait te draguer et finalement vous vous embrasserez. Ok, vous en rigolerez, je le sais bien, mais n'empêche que c'est vraiment trop bizarre et ...”il soupire et secoue la tête “Laisse tomber, de toute manière tu ne comprendras jamais mon point de vu, ça sert à rien de te l'expliquer” conclue-t-il finalement, las, résigné.
Ambroise est lui sont bien trop différent l'un de l'autre. En général ça ne les empêche pas de s'aimer et se supporter et même se comprendre, mais il y a bien des sujets où aucun d'eux ne pourra se mettre à la place de l'autre. Encore plus si Clément n'est pas clair et net dans ses propos. Car oui, Ambroise n'est pas futé lorsqu'il s'agit de relationnel. Il lui est impossible de faire ou dire quoique ce soit lorsqu'il ne sait pas exactement ce que pense l'autre. Et c'est sans pour ça, parce que Clément se rappelle brusquement que son meilleur ami à besoin de plus d'explicaton lorsque ça concerne les sentiments qu'il décide de les lui donner. Il lui pose d'abord d'inombrable questions auxquelle s il n'attend pas forcément une réponse. Au final, Clément se recule après lui avoir bien fait comprendre qu'il ne sera plus aussi indulgent la prochaine fois qu'Ambroise se jouera ainsi de lui.
Et ça fait mouche finalement. L'australien semble être réellement intimidé et enfin, ENFIN, ses paroles ne semblent plus être vides de sens. Il lui dit être désolé de ne pas être comme les autres, qu'il a besoin que les choses soient dites de façon claires et nettes puis lui demande comment il lui doit lui dire qu'il tien à lui. Demi sourire sur les lèvres, Clément hoche la tête “Comme ça” dit-il en désignant son meilleur ami “Exactement comme tu viens de le dire. De façon claire et nette” continue-t-il avant de se rendre compte qu'il vient de couper le jeune homme qui continu de parler, lui disant sincèrement qu'il ne voulait pas que ça aille aussi loin. Qu'il avait envie eu envie de tout lui révéler après le premier verre mais qu'il a finalement perdu le contrôle. Il semble réellement perdu sur le coup et ça brise un peu le coeur de Clément.
Mais il ne peut en dire d'avantage car son australien préféré vient, purement et simplement, le prendre dans ses bras. Et cette étreinte laisse envoler tous les doutes et ressentiments que Clément avait encore pu avoir jusque là. Fermant les yeux, le néo zélandais répond sans plus tarder à l'étreinte et sert son meilleur ami contre lui, se rendant compte en même temps à quel point il avait foutrement besoin de cet accès de tendresse. Il sait que ça ne durera pas, qu'une fois qu'ils auront reprit leur train de vie et leur quotiden ces moments se feront bien plus rare. Donc il en profite maintenant. Ambroise fini par reprendre la parole en lui disant qu'il regrette réellement de l'avoir utilisé et qu'il ne veut pas le perdre, pas même pour un baiser. “Moi non plus” souffle-t-il, alors qu'Ambroise resserre son étreinte pour lui dire d'arrêter de lui demander de partir parce qu'il va finir par vraiment le faire. “T'inquiète pas” dit-il, amusé en se reculant légèrement.
Mais, alors qu'il était plongé dans le regard émeraude de son meilleur ami, la porte d'entrée de la maison s'ouvre brusquement sur Billy. Les appercevant, il se fige soudainement, les fixe quelques instants avant que son visage ne s'assombrisse “Qu'est-ce qu'il fout là, lui?” crache-t-il en désignant Ambroise. “On parle, s'est tout” répond Clément, détaché , en haussant les épaules “Ah ouais? Vous parlez en vous tenant dans les bras comme ça?” demande Billy en s'approchant de Clément, menaçant et énervé “Ben comme toi et maman, oui” répond le jeune homme, effronté. Billy laisse violement tombé son sac sur le sol et s'approche encore plus “Tu ...”
Il ne peut en dire d'avantage car Moana, ayant comprit qu'on risquait de s'en prendre à son maître à nouveau, accourt et se place devant Ambroise et Clément. Le regard fixé sur Billy, tête légèrement baissée, oreilles plaqué contre le crâne et dent visibles, elle grogne, menaçante puis aboit, alors que Billy fait un pas en arrière “CE CHIEN N'A RIEN A FAIRE A L'INTERIEUR DE LA MAISON !” hurle-t-il “Tu le fais sortir tout de suite, compris? ” Clément baisse le regard sur Moana et hausse les épaules “Ou sinon quoi? Tu me frappes et tu me vire, comme la dernière fois? ” il désigne sa chienne “pas sûr qu'elle n'appréciera que tu me traîte de la sorte, hein ...” Billy le fixe durement “J'en ai rien à foutre de ton cabot de malheur”
Il se penche en avant, attrape le chien par le collier et la tire vivement vers la porte, l'étranglant presque au passage “NON PUTAIN LÂCHES LA !” Clément lui emboîtant le pas, mais Moana est plus rapide. Tournant vivement la tête elle plante ses crocs dans la main de l'homme et ne lâche plus. Pas même lorsque Billy hurle de douleur et essaie de lui arracher la main de sa gueule. Tout d'abord amusé par la situation parce que c'est bien fait pour Billy, Clément remarque ensuite avec horreur que le copain de sa mère commence se débattre et assène un coup de pied violent dans le flanc de l'animal qui le lâche finalement en couinant. “Moana !” s'exclame Clément en se baissant au niveau de son animal qui vient se réfugier dans ses bras. Wolf l'examine rapidement et la caresse pour la rassurer, puis se redresse et fait face à Billy “Tu peux t'en prendres à moi autant que tu veux, mais tu laisses Moana en dehors de tout ça, t'as compris, sale con?” grogne-t-il, alors que la chienne les observe avec attention, se tassant un peu, prète à attaquer à nouveau si les choses s'envenimaient à nouveau.
There'll be no forgiveness for you to come around.
Clément & Ambroise
Ambroise comprend bien le point de vue de son meilleur ami, mais bizarrement, il ne l’aime pas du tout. Une chose en lui se tortille douloureusement au mot fraternité. Si pour Clément il est bien l’équivalent d’un frère, l’inverse est faux. Bonnie l’aime énormément certes, autant que Sybbie sans aucun doute, mais ça reste différent, et l’appeler son frère rendrait les choses encore plus difficiles. Et du coup, certaines de ses pensées seraient bien incestueuses. Aussi ne dit-il rien, hochant simplement la tête. Clément explique que c’est pour cette raison-là, et non à cause de son sexe, qu’il aurait refusé tout baiser ou rapprochement de ce genre. Au moins les choses sont claires, peu importe les raisons, que ce soit pour une raison d’amitié fraternelle ou de malaise vis-à-vis de sa sexualité. Ça va dans le sens d’Ambroise : sans être Véga, il n’aurait jamais pu faire ce qu’il a fait. Et ce qu’il est heureux d’avoir fait, finalement.
Voilà, il l’aime autrement qu’un frère, et lui ça ne le dérange pas de mêler un peu tout. Il arrive à faire la part des choses entre le désir, le sexe, l’amitié… Cela ne le dérange de coucher avec un ou unetelle, si l’envie les prend tous les deux, et bien qu’à la base ils soient potes. Mais avec Clément, il faut ajouter le fait qu’il tient vraiment à lui, au point de se soucier de ses émotions. Il ne pense être assez égoïste pour entraîner son meilleur ami là-dedans si rien qu’un baiser le met dans des états pareils. Depuis peu, approximativement l’emménagement du comédien, et leur rapprochement physique, Ambroise a compris qu’il ne dirait vraiment pas non pour partager son lit, et a posé le mot désir là-dessus. Il n’avait jamais vraiment fait gaffe avant, à part pour s’amuser de ses réactions il n’était pas plus tactile que cela, et les gestes plus intimes étaient initiés par Clément. Comme cette fois dans le parc, où il l’avait utilisé comme oreiller.
Bref, ça n’arrange pas ses affaires. Ils sont fondamentalement différents sur ce point-là, et il va falloir composer avec, comme à chaque fois. Qu’ils ne soient pas d’accord n’est pas si gênant, ça arrive bien souvent. Là ce qui est un peu dérangeant, c’est que pour que Bonnie comprenne bien ce que ressent son meilleur ami, il est nécessaire que ce dernier le lui explique. De la même façon qu’Ambroise lui explique les sciences en sachant qu’il est loin d’être à son niveau, Clément doit lui expliquer le relationnel et les sentiments qui l’animent. Sinon le brun est à côté de la plaque. La plupart des gens ne se donnent pas cette peine, ils pensent interagir avec quelqu’un de normal, et s’offusquent qu’il ne pige rien à rien sans vraiment essayer de comprendre pourquoi. D’un autre côté, il n’en a pas grand-chose à faire souvent, et il ne cherche à comprendre qu’avec ses amis proches. La faute vient des deux camps, somme, mais ce n’est pas Ambroise qui va faire des efforts dont il peut se passer.
Clément explique donc tout, et lui répète qu’il ne doit plus jamais recommencer ce genre de jeu à ses dépens. Ça, Bonnie l’intègre très bien. Lavé de sa colère d’avant, rincé presque, il a l’impression d’être à la merci de son ami en cernant enfin toute l’étendue des dégâts qu’il a infligée par ses bêtises. Il s’excuse de nouveau, et cette fois-ci Clément arrive à entendre. Il demande aussi comment il peut lui faire comprendre qu’il tient à lui, et se rend compte après coup, et comme le néo-zélandais le fait d’ailleurs remarquer, que c’est aussi simple que ça ; une phrase, quelques mots. Rougissant légèrement, Bonnie passe à autre chose en continuant ses excuses, oubliant l’interruption. Il lui explique que la situation lui a réellement échappé et qu’il avait prévu de tout lui dire rapidement pour que la blague en reste une. Puis il ne sait plus quoi ajouter, et bute sur les mots. Finalement il choisit, après un silence, d’écouter son instinct pour une fois et de prendre Clément dans ses bras comme il en meurt d’envie.
Une tendresse qui ne lui ressemble guère, mais qui fait mouche. Comme quoi ouvrir son cœur peut parfois avoir du bon. Clément répond à l’étreinte, ce qui rassure grandement Bonnie qui imaginait presque être repoussé. Il resserre encore ses bras en réaction, et profite d’avoir son meilleur ami contre lui. Il répète d’être vraiment désolé pour tout ça, et qu’il ne recommencera jamais, Clément peut compter là-dessus. Il n’acceptera de le perdre pour rien un monde, surtout pas un stupide baiser. Et lui demande de ne pas lui dire encore une fois de partir, sinon Ambroise l’écoutera cette fois-ci. Le comédien lui rassure qu’il n’en fera rien en se reculant un peu, un fin sourire amusé sur les lèvres.
Bonnie esquisse le même genre de sourire, avant que la porte d’entrée de s’ouvre d’un mouvement franc et laisse apparaître Billy, surpris. Les nuages commencent déjà à arriver avant même qu’il n’ouvre la bouche. Son front se plisse, ses sourcils se froncent, et sa bouche crache largement son dégoût vis-à-vis de la présence du jeune homme. Ce dernier abaisse ses mains sur le torse de Clément, sans y penser, mais sans pour autant se détacher de lui. D’ailleurs la réplique qui suit le fait pouffer ; Clément reste imperturbable et arrive à être drôle. Une attitude à la Ambroise MacLeod, c’est beau à voir la façon dont il reste distant alors que son beau-père monte au créneau. Ce dernier d’ailleurs ne l’entend pas du tout de cette oreille et s’apprête à avancer quand Moana sent le danger et rapplique immédiatement devant les deux amis. L’homme reporte alors son attention sur la chienne en vociférant. Il ne veut pas qu’elle soit dans la maison, c’est vrai. Malgré les protestations de Clément, qui a refusé de la faire sortir, il la chope sévèrement par le collier pour la traîner dehors. Le maître se sépare de Bonnie pour aller au secours de sa chienne, or celle-ci se débrouille très bien en mordant la main de Billy.
L’australien grimace légèrement, imaginant sans problème la douleur d’une morsure de Staff. Et pourtant Moana n’a pas l’air de forcer. L’homme lâche, mais elle, non. Elle tient. Cependant Billy n’hésite alors pas à la frapper violemment au flanc, ce qui chose autant Bonnie que Wolf. Ce dernier se précipite vers sa chienne et la prend dans ses bras pour la calmer. Ambroise s'approche à son tour, jetant un coup d'œil pour s'assurer qu'elle va bien avant de reporter son attention sur Billy. Clément se redresse alors, n'acceptant pas qu'il s'en prenne à sa chienne. Il accepte en revanche que son beau-père s'en prenne à lui, tant qu'il ne touche pas à Moana. Héroïque et stupide, du Clément quoi. Esquissant un léger soupire après avoir levé les yeux au ciel, Ambroise va poser une main dans le dos de son meilleur ami. « Prends-la dans tes bras et barrons-nous », lâche-t-il. Il n'y a que ça à faire après tout. « Ca va encore dégénérer et je veux pas m'prendre un coup par ricochet », rajoute-t-il, sous-entendant que son nez cassé lui a déjà fait assez mal comme ça. Et puis, un coup de Clément, légitime, ça passe, mais de Billy... Ça jamais. Ambroise lui ferait vivre l'enfer.
Comme Clément n'a rien pris d'autre que Moana en partant de l'appartement, leur départ sera facile et rapide, si Billy ne fait le chieur. Bonnie continu d'exercer une légère pression sur le dos de son meilleur ami pour l'amener en direction de la sortie. Il ne veut pas d'un autre bain de sang. Et Ambroise veut aussi éviter que Clément se prenne un autre coup. La dernière fois l'avait passablement énervé, alors il ne sait pas comment il réagirait s'il en était directement témoin. Il ne souhaite pas avoir affaire à ça. « On s'casse t'en fais pas », lance-t-il à l'intention de Billy, alors que Sara débarque dans l'entrée, alertée par les voix. Ambroise regarde alors Clément, attendant qu'il se décide à faire ou dire quelque chose, maintenant que sa mère est là.
Emi Burton
Dernière édition par Ambroise MacLeod le Mar 28 Nov 2017 - 20:16, édité 1 fois
Ce petit moment passé dans les bras d'Ambroise, font comprendre pourquoi Clément l'a choisit, lui, pour meilleur ami. Lui et pas quelqu'un d'autre. En vrai, même si pendant 3 ans ils n'ont jamais été tactile l'un envers l'autres, il se rend compte qu'il a de plus en plus besoin de savoir que l'australien tient à lui. Que ce soit par des mots ou par de simples gestes, ça rassure Clément et le conforte dans l'idée que leur amitié lui est chère, à lui aussi. Ce moment dans les bras de Bonnie, il aurait pu durer encore longtemps que Clément ne l'aurait pas cessé. Mais c'est la venue impromptue de Billy qui les font réagir.
Clément plus qu'Ambroise, certes. Alors qu'il se recule un peu, Bonnie, lui, reste encore quelques instants proche de Wolf, les mains posées sur son torse. Le jeune comédien tient tête à l'homme, comme il a l'habitude de le faire, effronté, avant que Moana ne vienne mettre son grain de sel et envenime toute la situation. Billy l'engueule, s'en prend à elle, se fait mordre car le chien possède un grand instinct de survie, mais l'homme à un peu plus de force et l'animal se retrouve très rapidement dans les bras inquiets de Clément. Il s'empresse de la caresser et de la rassurer comme il peut avant de se relever, se dressant face à Billy. Il lui fait comprendre qu'il peut s'en prendre autant qu'il veut à lui, mais qu'il n'a pas le droit de toucher, ne serait-ce qu'à un poil de sa chienne.
Le copain de Sara relâche sa main blessée -Clément remarque avec un certain effroi qu'il semble saigner pas mal – et s'approche d'eux, alors qu'Ambroise réagit enfin et, posant une main sur le dos de Clément, lui intime de prendre Moana dans ses bras et de le suivre, qu'ils vont s'en aller. Le néo Zélandais le regarde quelques instants, surpris, ne pensant pas rentrer de si tôt chez Ambroise. Mais au final, c'est tout ce qu'il demandait. Avec un léger sourire, il hoche la tête et fait claquer sa langue, tapotant sa cuisse gauche, pour attirer l'attention de sa chienne avant de se diriger vers la porte. Ambroise glisse à Billy que c'est bon, qu'ils s'en vont déjà, alors que Sara arrive en courant, alerté par les cris des uns et des autres. “Qu'est-ce qui se passe ici?” demande-t-elle, un peu paniquée mais surtout énervée. Elle soupire lourdement en voyant Billy et Clément avec leur expression de 'je me suis encore pris la tête avec l'autre' et sert les poings “Quand est-ce que vous arrêterez de vous foutre sur la gueule à chaque fois que vous vous voyez, hein?” s'exclame-t-elle en croisant les bras “Vous me faites chier, tous les deux, à être aussi puérils !” Elle se tourne vers son copain “Billy tu vas arrêter de t'en prendre à Clément à chaque fois. Il a 23 ans et c'est MON fils. Alors arrêtes de vouloir contrôler sa vie. Il l'a vit comme il veut et ça nous convient, à lui et à moi !” elle le fixe durement, alors que le cœur de Clément menace d'exploser de joie et de soulagement.
Ainsi donc, sa mère est quand même derrière lui. La voir tenir tête à Billy lui fait plaisir, vraiment. Bien plus encore que le fait que sa chienne ait remit Billy à sa place à sa manière. Un sourire s'affiche sur son visage au fur et à mesure que sa mère parle à l'australien....mais se fige lorsqu'elle le fixe durement. “Et toi, Clément, arrête d'être aussi borné et essaie de comprendre Billy” dit-elle, tout aussi froidement et sèchement “C'est pas non plus facile pour lui de se faire une place dans notre famille et croit moi qu'il essaie ... OUI il essaie, pas de besoin de rouler des yeux comme ça !” elle secoue la tête “Donc maintenant vous me ferez le plaisir de discuter comme des adultes civilisés et ...” “Pas tant que ce clébard est encore en vie !” s'exclame Billy en désignant Moana puis sa main meurtrie.
Sara l'observe, mine neutre puis hausse les épaules et soupire “Arrête de geindre Billy. Moana ne mord que quand elle sent un danger ou qu'on s'attaque à Clément. Tu as tout ce que tu mérites” dit-elle et Clément s'amuse grandement à voir la mine de Billy qui se décompose au fur et à mesure que sa copine assène ces mots. Sara s'avance, tout de même, finalement, vers eux et attrape tendrement la main de bien aimé entre les siennes. “Je vais nettoyer et désinfecter tout ça, puis je t'emmène à l'hôpital” explique-t-elle “Vas-y, je te rejoins dans la salle de bain” elle pousse Billy vers les escaliers et attends que la porte se referme derrière lui avant de se tourner vers son fils et lui sourit avec douceur avant de désigner la porte “Aller partez et emmenez Moana avec vous” presse-t-elle. Clément regarde sa chienne, puis Ambroise, puis sa mère “Mais et Billy? Je veux dire ...” Sara secoue la tête “Je m'occupe de ça, ne t'inquiète pas” elle se baisse pour caresser la petite chienne puis se redresse et prend son fils dans ses bras “Oublie pas de m'appeller de temps en temps quand même, hein” sourit-elle en se reculant légèrement “Et désolé” reprend-t-elle dans un souffle en déposant un baiser sur le front de Clément. Celui-ci sourit simplement, répondant à son étreinte puis hoche la tête “On se revoit vite” assure-t-il avant de se tourner vers Ambroise et hocher la tête, lui faisant silencieusement comprendre que c'est bon, ils peuvent y aller. Sans hésiter un instant de plus, ils sortent de la maison, Moana sur leurs talons, et prennent la direction de l'appartement des Macleod, toujours silencieux.
There'll be no forgiveness for you to come around.
Clément & Ambroise
C’est un fait rare qu’Ambroise se précipite de lui-même dans les bras de quelqu’un, mais là il ne voyait que ça à faire. Et en avait assez envie, aussi, pour en prendre l’initiative. D’ordinaire il ne répond qu’aux étreintes de Sybille, avec qui il est bien plus tactile. En tout cas il ne regrette pas de se retrouver à serrer Clément dans ses bras, même si le moment est brisé par l’arrivée de Billy qui, comme toujours, trouve de quoi s’énerver. Bonnie reste un instant plus longtemps contre son meilleur ami, à savourer quelque peu ses répliques piquantes mais dans l’idée de pouvoir le protéger d’une manière ou d’une autre en restant à proximité. Moana intervient aussi dans ce but, en comprenant que Billy projette de s’en prendre à nouveau à Clément. Elle réagit toujours de façon protectrice quand on menace son maître, c’est un comportement courant chez elle. Elle passe rarement à l’action par contre, ses crocs, son regard, tout en elle suffit en général à faire reculer. Billy en revanche fait le débile en voulant l’attraper pour la mettre dehors de force, et c’est là qu’elle en profite pour le mordre à la main. Clément s’approche rapidement et récupère sa chienne. Ambroise n’est pas loin, et s’avance à son tour, disant à son ami de prendre directement Moana pour qu’ils partent tout de suite. Ils n’ont aucune raison de traîner ici, surtout pas maintenant que Billy est là. Ça risque de bien mal finir.
Ils s’éloignent vers la porte, alors que Sara arrive à son tour. Bonnie s’arrête en entendant sa voix, et se tourne vers elle, puis regarde Clément. Sa mère a l’air un peu surprise, mais surtout inquiète. A l’étonnement d’Ambroise, voire même de tous les hommes présents ici, elle hausse directement la voix en condamnant leur énième dispute. Elle les juge puérils, ce qui n’est sûrement pas faux. Elle remet alors les points sur les i, en assénant à Billy d’arrêter de s’en prendre à Clément, c’est avant tout son fils, à elle, et il est bien assez grand pour décider par lui-même. Ambroise en reste sans voix, mais est tout de même heureux pour son meilleur ami qu’enfin sa mère se décide à dire un truc. Elle ne s’arrête pas là et sermonne aussi son fils pour être aussi borné et fermé d’esprit – Bonnie ne pourrait pas trop la contredire pour le coup... Cependant ce n’est pas plus facile pour Billy que ça ne l’est pour lui, cette situation. L’homme essaie tant bien que mal de faire sa place. Cependant quand il s’agit de parler comme des adultes, celui-ci ne veut pas en entendre parler tant que Moana est vivante. Sara le recadre correctement, connaissant assez bien l’animal pour savoir qu’elle ne l’a pas mordu sans raison. Lui assurant qu’elle va s’occuper de lui, elle l’envoie dans la salle de bain pour nettoyer la plaie et l’attendre.
Puis elle dit aux garçons de partir. Inquiet, Clément est vite rassuré par un câlin de sa mère, qui lui dit qu’elle se charge de Billy. Elle lui demande au passage de l’appeler, de temps en temps, et s’excuse. Ambroise s’est légèrement décalé, désormais encore plus proche de la porte d’entrée. Il n’attend que le signal de son ami pour saluer Sara d’un sourire avant de sortir en premier, suivi de Clément et Moana. Cette scène l’a mis mal à l’aise, il ne saurait pas trop dire pourquoi, mais en tout cas il est content que personne n’ait fait attention à lui. Il inspire l’air extérieur en commençant à marcher, après s’être assuré que son meilleur ami est bien là. Plus question qu’il parte, à présent. L’australien reste très silencieux, un long moment. Une bonne partie du trajet se déroule ainsi. En arrivant dans la bonne rue, qu’ils n’ont plus qu’à remonter, il passe une main sur le pansement sur son visage. « Si Moana mord aussi fort que tu frappes il doit bien regretter Billy », lance le jeune homme avec un léger rire. « En tout cas c’est bien qu’ta mère ai enfin exprimé un point d’vue », reprend-il de façon plus sérieuse. Il n’en rajoute pas plus là-dessus, il ne sait pas trop quoi dire en fait.
Il se demande juste si Clément ne va pas finir par retourner vivre avec sa mère, si la situation s’arrange. Une idée dont il ignore l’origine, mais qui lui fait brusquement peur. Il cache bien tout ça sous un silence, et préfère grimacer de douleur en bougeant son nez que de laisser son regard dévoiler quoique ce soit. « En tout cas on n’a rien touché, ta chambre a pas bougé. »
Soulagé mais anxieux, heureux mais pas tout à fait. Voici quelques uns des sentiments contraire animant Clément alors qu'il se dirige avec son meilleur ami vers l'appartement de ce dernier, laissant la maison derrière eux. Le jeune néo zélandais vérifie régulièrement que Moana est bien avec eux. Même si elle fait des zig zag en explorant les odeurs du chemin, elle n'est jamais bien loin et trottine joyeusement derrière eux, comme si de rien n'était. C'est rassurant, quelque part, et même temps Clément n'a pas envie d'imaginer ce qui se passera si Billy venait à porter plainte, chose qu'il fera sans aucune hésitation. A moins que Sara ne lui dise clairement ce qu'elle pense? Peut-être qu'elle les défendra de nouveau, son fils et son chien? Clément soupire doucement et reporte son attention sur le chemin qu'ils empruntent.
Au détour d'une ruelle, c'est finalement Ambroise qui brise le silence, disant que si Moana mord aussi fort que lui ne frappe, Billy doit bien regretté d'avoir voulut imposer sa loi. Le jeune homme rigole doucement et hoche la tête “Crois-moi, tu veux tester la morsure de Staff” dit-il en regardant sa chienne “Car une fois qu'ils ont leur proie dans la gueule, c'est simple: ils vérouillent la machoire et ne lâchent plus. Peu importe ce que tu leur fait. En tant normal, tu peux les frapper, te débattre comme tu veux, jamais ils ne penseront à te lâcher” il doux sourire étire ses lèvres “Si elle a libéré Billy après le coup qu'il lui a donné, c'est bien la preuve qu'elle ne voulait pas lui faire trop mal et qu'elle ne sait clairement pas ce que c'est que d'attaquer quelqu'un” il s'immobilise et se baisse pour offrir une tendre caresse à sa chienne “En trois ans c'est la première fois que je la vois mordre. Mais bon, ce qui est arrivé est inévitable. Vu comme Billy est avec elle, c'était obligé qu'après les simples grognements de mise en garde elle ne décide de s'en prendre réellement à lui ” il s'accroupi et sert sa chienne contre lui “J'espère juste qu'il ne va pas porter plainte. Parce que s'il porte plainte, Moana va être piqué” dit-il, le cœur serrer avant de lever son regard sur Ambroise “ Il a raison Billy, de base ces chiens sont considérer comme méchants. Parce que ce sont plus des chiens d'attaque que les yorkshire. Mais quiconque passe, ne serair-ce que 5 minutes avec Moana saura que c'est la chienne la plus adorable du monde” il pose son regard sur le canidé qui le regarde, langue pendante et queue frétillante, et sourit doucement. “Pas vrai que t'es adorable, hm? ” lui demande-t-il en allant la gratouille derrière l'oreille.
Après quelques instants, il se relève tout de même “Et oui, je suis bien content aussi que ma mère ait enfin réussi à nous tenir tête, à Billy et a moi.” Clément hausse les épaules “En tout cas, je ne ferais pas plus d'effort que lui, ça c'est clair. Et Aucun risque que je retourne vivre chez eux. Si je veux garder un semblant d'entente avec eux, faut pas que les côtoies quotidiennement. Et puis y a pas moyen que j'abandonne Moana, non plus. Elle sera sans doute très bien chez vous, mais ça me crèverait le coeur que ne pas la voir tous les jours.” ils reprennent la route alors qu'Ambroise lui annonce qu'ils n'ont pas touché à la chambre. Clément accueil un sourire sur ses lèvres, alors qu'il le gratifie d'un hochement de tête “Top, vraiment. Merci beaucoup” il hausse doucement les épaules “De toute manière je savais que, tôt ou tard, je serais revenu chez vous” fait-il remarquer en posant son regard sur son meilleur ami “Tu m'aurais laissé encore un jour ou deux et c'est moi qui serait venu vers toi” dit-il, essayant de lui faire comprendre aussi silencieusemet qu'il est sérieux dans ses propos. Il n'aurait décemment pas pu passer une semaine entière sans parler ou voir son meilleur ami. Ç'aurait été impossible à ses yeux.
There'll be no forgiveness for you to come around.
Clément & Ambroise
C’est Ambroise qui parle le premier, après être parti de la maison de Billy, mais c’est bien Clément qui parle le plus. Peut-être que ça lui fait du bien, en tout cas l’australien le laisse faire. Il a réussi à le faire rire, au moins un peu, suite à un moment aussi tendu ce n’était pas gagné. Il hoche simplement la tête en l’écoutant parler de la morsure de son chien, du fait que Moana n’avait pas cherché à faire trop de mal car elle avait relâché l’homme facilement alors qu’un chien comme ça ne lâche jamais. Elle reste gentille, elle n’a agi qu’en pur instinct de défense. Elle n’était jamais passé à l’acte auparavant. Clément en profite pour caresser sa chienne, et la prendre dans ses bras en espérant que rien ne découle de ces actes. Il a raison, si Billy porte plainte et que le chien est jugé vraiment dangereux, elle sera piquée. Mais Bonnie doute qu’ils n’arrivent à une telle situation, car Sara a très clairement pris la défense de Moana et de son fils. Elle est bien consciente que si elle laisse faire les choses, Clément lui en voudrait à vie d’avoir permis qu’on lui enlève Moana. Ambroise reste silencieux, observant avec un regard attendri mais le cœur légèrement serré son meilleur ami papouiller sa chienne. On peut les séparer ceux-là, où alors c’est qu’on a pas de cœur.
Puis en se relevant, Clément revient sur le fait d’être soulagé vis-à-vis de sa mère, car elle a pris position, enfin. Elle est restée globalement neutre, en étant assez juste pour voir que la faute vient des deux hommes. Bon, Ambroise lui en veut toujours d’avoir laissé les choses traîner ainsi, le mal dans lequel elle a mis son fils, mais d’un autre côté, sans cette faiblesse de sa part, le néo-zélandais ne serait pas venu vivre avec les jumeaux. Le comédien est encore dans l’idée qu’il ne fera pas plus d’efforts que Billy, estimant que celui qui a envenimé les choses en premier lieu, c’est bien le copain de sa mère. C’est assez vrai ; Ambroise se souvient des efforts de son meilleur ami dès le début, tout n’avait pas trop mal commencé après tout. Clément affirme aussi qu’il ne retournera plus là-bas, il n’arriverait pas à les supporter tous les jours. Autant être un peu loin et garder de bonnes relations. Et puis il ne pourrait se séparer de Moana pour ça. Souriant légèrement, Ambroise lui avoue qu’ils n’ont pas du tout touché à ses affaires, que tout est encore comme il l’a laissé en partant. Ils reprennent leur chemin sur ces mots. Clément le remercie, puis explique avoir toujours pensé qu’il reviendrait chez les MacLeod, quoiqu’il arrive. Voilà qui surprend un peu l’australien, mais il se dit rapidement que ça tombe sous le sens, puisque son ami n’avait rien emporté.
Leurs regards se croisent quand le comédien ajoute que, deux jours de plus, et c’est lui qui serait revenu. Ambroise laisse un court silence, presque un peu gêné, s’installer, avant de sourire en coin, reprenant ses habitudes et réflexes. Pour balayer les sentiments naissants, de joie, de peine, indéfinissables, mais non-voulus. « Mince alors, j’aurais pas du v’nir du coup, ça aurait été plus marrant de te voir te bouger pour t’excuser. » Il rigole ensuite, montrant bien qu’il n’est pas vraiment sincère. Il s’en fiche de la manière dont les choses ont tourné, maintenant que Clément est de nouveau à ses côtés, le passé est bel et bien derrière eux. Qui a fait le premier pas ne compte pas. Bonnie glisse ensuite ses mains dans ses poches, et regarde devant lui. « Du coup on en parle plus, ok ? De cette soirée. C’est plus simple. Et oublis pas », ajoute-t-il en tapotant légèrement son nez cassé. « Si on te demande, c’est une planche de surf qui m’a fait ça. » Il reste sur son idée que c’est largement mieux que personne ne soit au courant. Cela plongerait vraiment Clément dans des situations qu’il ne supporterait pas. Pas besoin de lui infliger ça. Et puis au fond, Ambroise a ses souvenirs pour lui, ça lui suffit.
Clément il n'est pas du genre à parler pour ne rien dire. Mais parfois, lorsqu'il est stressé ou qu'il a besoin de se rassurer, il lui arrive de parler bien plus qu'il ne le fait d'habitude. Pourquoi? Aucune idée. C'est juste comme ça. Il blablate, brode, paraphrase, comme s'il imaginait que le silence qui suivra ces paroles ne soit éternel, comme s'il voulait retenir l'attention d'Ambroise encore longtemps. C'est idiot, et Bonnie sera sans doute le premier à se plaindre car il parle pour ne rien dire, mais Clément ne peut pas se retenir pour le coup. Il parle de Moana, la couvre d'éloge, puis confirme que lui aussi est content que sa mère ait enfin choisi de prendre sa défense, rassure Ambroise en lui disant qu'il ne risquerait pas de rentrer puis le remercie d'avoir laisser la chambre intacte et lui avoue que deux jours de plus et c'est lui qui serait venu toquer à la porte.
Ambroise, sourire moqueur en coin, regrette d'être venu car il aurait réellement voulut savoir comment Clément se serait débrouiller pour faire le premier pas. Le jeune comédien roule des yeux et lui enfonce son poing dans l'épaule “ça confirme que justement, je te laisserais refaire le premier pas la prochaine fois. T'es mignon quad tu t'excuse, c'est pour ça” dit-il en rigolant doucement. Secouant la tête, il continue de marcher tranquillement vers l'apprartement des Macleod, vérifiant régulièrement que Moana les suive bien à la trace. Lorsque son meilleur ami reprend finalement la parole, Clément se stoppe quelques instants puis la rattrape rapidement “Oui, oui, j'ai compris que t'étais pas aussi doué que moi sur les planches” dit-il avec un sourire en coin. Evidement, Ambroise se doute bien qu'il n'est pas sérieux lorsqu'il confonds les deux 'formes' de planche. Cela dit, Clément se débrouille bien mieux en snowboard qu'en surf. Malgré tout ce qu'on peut dire, l'équilibre et le contrôle ne sont absolument pas les même. Et puis, ayant grandit dans un milieu plus montagneux, il est tout à fait naturel qu'il sache mieux magnier les ski ou le snowboard.
Ils finissent par arriver à l'appartement et chacun des trois reprennent très facilement et rapidement leur marque. Moana va saluer Sybbie comme il se doit, tout comme Clément qui, toutefois, retrouve rapidement sa chambre et ses classeurs qu'il ne quittera pas jusqu'à ce que sa petite voix lui dise qu'il ne peut pas rester enfermer toute la soirée. Il vient tout juste de renouer avec son meilleur ami après deux putains de jours sans le voir. Ainsi donc, il décide, à son tour, de prendre les devants et lui propose de commander des pizza qu'ils boufferont devant une série. Et Ambroise accepte sans aucun souci.