| | | (#)Mer 22 Nov 2017 - 1:44 | |
| Être de permanence n’est clairement pas la partie de l’emploi qui fait rêver les enfants. C’est chiant, y’a rien à faire d’autres qu’à recevoir les doléances de la population et avec le printemps qui est là, ces petites visites de mamie qui demande à ce qu’on assure que leur jardin ne loge pas de nid de guêpe est incroyable. Mais Lene prend sur elle pour ne pas être désagréable. Elle ne se plaint même pas étant donné que pour être une des rares meufs de la caserne, elle n’occupe pas encore trop ce poste. Et puis, quand vient l’heure de la sieste, c’est carrément le moment pour chill devant la télé. C’était comme ça en tout cas que Lene faisait son taff, ça ne semblait pas déranger le superviseur quand il passait par là et de toute, il a toujours été clair dans son attitude qu’elle montrerait très peu de zèle à accomplir des tâches administrative. Pour ça, elle n’a jamais eu la gueule de l’emploi. Il lui a même fallu un sacré temps avant de s’habituer à répondre au téléphone poliment sans montrer à la personne au bout du fil qu’elle faisait chier. Elle s’était toujours exercée à être transparente et à bien faire savoir aux autres l’effet qu’ils lui faisaient. La porte de l’accueil se fait entendre pile au moment où elle raccroche d’avec une vieille dame. Sa surprise doit se lire à l’autre bout du combiné quand elle se retrouve nez à nez avec Ginny, la sœur de Matt. Elle ne l’avait pas vu depuis des années, aucune n’avait cherché le contact avec une autre et la seule raison qui présentement aurait amené la gamine McGrath à venir là, ce serait qu’il soit arrivé un truc à Matt. Les quelques secondes où ça traverse son esprit, Lene se pose la question de si ça l’affecterait ou non. « Bonjour ! » lance t-elle, de sa fake-voix de fausse standardiste. « Qu’est ce que tu fais là ? Je peux te renseigner sur quelque chose ? » Ginny a l’air aussi étonnée qu’elle, mais Lene n’a pas tenu à le montrer aussi longtemps. |
| | | | (#)Mer 22 Nov 2017 - 2:57 | |
| Pas envie, pas à ma place, mais l’impression d’être une adulte qui se confirme. La maison prenait tranquillement vie, les murs commençaient à tomber, la construction qui avait besoin d’amour se retrouvait tapée, bouchée, masquée, colorée - et lentement mais sûrement, notre nid prenait forme. Sur la longue liste de tâches que je devais boucler avant de pouvoir finalement emménager dans ce bâtiment qu’on barbouillerait de nos histoires, restait quelques trucs légaux, quelques signatures, encore un ou deux chèques, et une visite des pompiers pour s’assurer que les modifications faites sur le système électrique vieux de plus de dix ans ne seraient pas aptes à faire brûler la baraque si un jour le fil bleu touche de trop près au fil rouge. J’avais confiance que l’électricien engagé par Hassan ait fait un bon boulot pour revamper le tout, mais les assurances insistaient depuis un peu plus d’une semaine et bon, fallait se mettre à l’évidence. Pour rendre le truc plus amusant, j’avais perdu mon portable quelques jours plus tôt, et évidemment, dû manquer les appels de la caserne voulant planifier un rendez-vous pour passer vérifier la sécurité des lieux. C’est donc l’esprit décidé et la marche rapide que je finis par déboucher sur l’immeuble abritant les pompiers de la ville. Repasser par Pine Rivers me rappelle des tas de souvenirs, à savoir le loft, et nos premiers pas ici avec Edward. C’est pourtant une toute autre vague de nostalgie qui s’empare de moi lorsque je tombe sur Lene, la Lene, installée au bureau d’accueil, téléphone en main. Je me fais violence pour empêcher mes yeux de s’écarquiller trop vite trop fort, avant de sentir mes doigts se triturer. Je savais qu’elle était toujours à Brisbane, je savais que Matt avait repris contact avec elle, qu’ils étaient à nouveau colocs. Et ça me convenait, de la savoir ambiante, sans avoir à la recroiser. Couper les ponts avec Matt avait de suite confirmé que je ne la reverrais pas de sitôt, et c’est clairement mal à l’aise que je réalise que cette absence d’elle dans ma vie vient de se terminer brutalement. « Et toi? » malgré ma question comme réponse, c’est la voix d’une Ginny perdue, inquiète qui se fait entendre. Comme jadis, quand elle me narguait, quand elle me piquait, et que je finissais par me braquer dans la seconde sous le regard désolé de Tad. « Je… je viens prendre un rendez-vous. Avec les pompiers. » et tout un fil de scénarios me passe en tête concernant la raison de sa présence ici. Du moment où on se parlait toujours, Matt n’avait jamais mentionné qu’elle soit de près ou de loin liée aux pompiers. « Écoute, quoi que tu fasses ici je dirai rien, juste… je reviendrai demain. » ou dans 15 minutes, quand j’aurai vu à travers les fenêtres qu’elle a quitté son pseudo poste, qu’elle a terminé son mauvais coup, et que la voie est libre. Par principe, par expérience. |
| | | | (#)Ven 24 Nov 2017 - 0:59 | |
| Well, c’est le genre de situation à laquelle elle aurait dû se préparer. La ville n’est pas si grande et Lene connait un sacré paquet de monde, il n’est donc pas étonnant qu’elle finisse par croiser une personne qu’elle a déjà rencontré pendant ses heures de service. Elle n’aurait juste pas pensé que ça serait Ginny. La jeune femme est trop proche d’elle et en même pas du tout pour que ça soit prédictible. Fort heureusement, la situation entre elle et Matt ne rend pas la chose si bizarre que ça et Lene étant malgré tout un peu professionnelle, elle ne dit rien. De toute, elle a plus l’âge de jouer à la brute. « Et toi? » Et elle ? Automatiquement, Lene ne peut s’empêcher de lui donner le regard du ta question est totalement stupide. L’uniforme de pompier qu’elle porte sur elle en dit suffisamment long sur ce qu’elle peut bien faire ici et Ginny semble s’en rendre compte rapidement, signe qu’elle a dû prendre un peu de plomb dans la cervelle depuis ces dernières années (remarque, d’avoir été trahi par son frère et forcée à se marier a dû l’aider, mais Lene préfère agir comme si elle ne savait pas). « Je… je viens prendre un rendez-vous. Avec les pompiers. » Mais encore ? Elle essaie pourtant de ne pas se faire méchante et de la laisser cracher le morceau. En la regardant, Lene comprend aussi pourquoi à l’époque, elle en avait fait sa bête noire. C’est ridicule mais autant de timidité lui donne envie de taper et avant, cette envie était pire. « Écoute, quoi que tu fasses ici je dirai rien, juste… je reviendrai demain. » Neh ? Là, Lene s’empresse de réagir. « T’es conne ou tu le fais exprès ? » ça venait du cœur. Elle tente de défroncer ses sourcils pour pas la brusquer, même si c’est probablement trop tard. « Tu ne vas pas revenir demain, je vais te le prendre ton rendez-vous. » Elle soupire. Quoiqu’un peu flattée qu’après dix ans, elle arrive toujours à inspirer de la peur. « J’ai passé l’âge d’enfoncer la tête des gens dans les toilettes. » Qu’elle énonce avec conviction alors qu’à la réflexion, elle en serait encore parfaitement capable. Juste à se rappeler ce qu’elle avait fait au pauvre Sven pendant leur truc de role play là. « Tu veux quoi ? »
Dernière édition par Lene Adams le Dim 26 Nov 2017 - 12:42, édité 1 fois |
| | | | (#)Sam 25 Nov 2017 - 5:43 | |
| Comment elle arrive, même plus de dix ans plus tard, à me laisser un goût aussi amer dans la bouche. Lene et sa resting bitch face, Lene et sa voix qui me gratte, qui me pique, qui me hérisse. Lene qui m’insulte même pas 5 minutes après que je me sois postée devant elle. Ouaip, elle n’a pas changé d’une seule miette. « Toujours un charme de parler avec toi. » malgré ce que Matt a pu me dire sur elle, malgré sa façon baba cool de toujours dédramatiser le fait qu’il sait s’entourer à merveille de mes anciennes bullies, je ne vois pas du tout d’où elle aurait pris en maturité, d’où elle aurait appris à se calmer. M’enfin, elle m’assure que ma tête restera loin des toilettes pour cette fois, et je croise les bras sur ma poitrine, pas du tout convaincue. « Rassurant. » j’ai la voix un peu plus sèche, j’ai le visage un peu plus fermé, j’ai pas du tout envie de m’éterniser et Lene m’empêche avec toute la douceur que je lui connais - aucune - de partir avant de faire ce pourquoi je suis venue ici. Bon, ça va, j’ai compris, elle bosse à la caserne - et la simple idée que ce soit elle qui passe à la maison s’assurer de son potentiel de sécurité me donne froid dans le dos. Je ne serais pas étonnée de retrouver de la crème dépilatoire dans mon shampooing, ou un reste d’acide dans mon matelas, comme elle pourrait très bien faire si elle s’inspirait du bon vieux temps. « Une visite à ma nouvelle maison. Il faut vérifier le système de chauffage. Il est vieux, c’est peut-être pas sécuritaire. » que je réponds mécaniquement, lorgnant du regard sur le papier où elle retranscrit ce que je lui énumère, tout de même surprise qu’elle n’en profite pas pour écrire des conneries à la place. Le temps semble s’étirer maintenant qu’elle farfouille dans l’agenda, qu’elle tente de trouver une date à proposer, ou qu’elle fait juste s’amuser de mon calvaire à patienter en silence, dans l’attente interminable. « Tu… tu bosses encore aussi comme taxi? » si apparemment elle s’était creusé une place ici, j’imaginais mal. Mais bon, ça me donnera l’heure juste si je dois toujours rester aux aguets lorsque je croise le chemin d’une bagnole orange. |
| | | | (#)Dim 26 Nov 2017 - 12:59 | |
| Parce que pour elle, fallait pas en avoir beaucoup dans le citron pour remettre au lendemain quelque chose qui peut être littéralement fait dans la minute et par quelqu’un d’autre. Si c’est son emploi à Lene de prendre un rendez-vous pour Ginny alors elle va le faire. Elle soupire. C’est sûre qu’avec une telle attitude de victime, personne ne va la traiter autrement et fidèle à elle-même, la jeune femme ne perd pas de temps à le lui faire remarquer. « Toujours un charme de parler avec toi. » « Oui, c’est ce qui se dit. » rétorque t-elle, signe que l’ironie de la McGrath ne la touche pas d’un pouce. Après tout, ça aurait été beaucoup trop bizarre de s’adresser à elle avec une fausse sympathie. Elle la connait, autant jouer franc-jeu. « Rassurant. » Elle hausse les épaules. Elle continuera de clamer que ce garçon l’avait entièrement mérité et que quand on est faible, on s’aventure pas dans un jeu en plein nature, on reste chez soi pour se trancher les veines. Mais trêve de conversation. Si la gamine n’est pas à l’aise, autant ne pas l’éterniser et savoir ce qu’elle cherche à faire ici. Quelque chose lui dit qu’au moins, elle n’est pas venue là pour réclamer quelque chose à propos de Matt. Et en même temps, ça l’aurait surpris vu qu’il chiale encore sur son talent pour foutre les choses en l’air. Simplement, Lene demande ce qu’elle peut bien foutre là, dans un vocabulaire moins fleuri. « Une visite à ma nouvelle maison. Il faut vérifier le système de chauffage. Il est vieux, c’est peut-être pas sécuritaire. » Elle ne perd pas une seconde, elle sort le formulaire, l’agenda. « Faudra que tu me remplisses ça, c’est une demande pour une visite. » Elle lui tend le papier, sans perdre de temps elle check l’agenda. « Tu sais déjà quand tu veux que ça soit fait ? Enfin, t’as une date qui t’arrange, c’est assez libre à partir de lundi en huit. » Voilà, y’avait pas de quoi faire la mijorée et rebrousser chemin parce que c’est elle qui tient le standard aujourd’hui. Elle n’a qu’à regarder la mine inquiète de Ginny pour voir également ce qu’elle se demande. « T’en fais pas, c’est pas moi qui fait ses visites là. » Non, elle a pas la formation pour. Et puis, elle s’est engagé pour l’adrénaline, pas pour régler le chauffage. « Tu… tu bosses encore aussi comme taxi? » Lene lève les yeux de son calendrier. Pas surprise de la question, mais qu’elle sache ça. « Non, plus maintenant. Mais j’ignorais que tu avais mon ascension professionnelle de près. » |
| | | | (#)Mar 28 Nov 2017 - 16:01 | |
| Le temps me paraît s’être mis au ralenti, tenté d’effriter les secondes en minutes, les heures en journées. Lene sort une ribambelle de papiers, m’en tend une pile, m’explique rapidement le formulaire, j’écoute, attentive. Plus vite je remplis ce truc, plus vite je peux retourner à mon quotidien, plus vite je peux laisser ces mauvais souvenirs mal placés se loger bien loin dans ma mémoire. « Bien sûr. » que je souffle, attrapant un peu trop prestement la feuille et le crayon. Et je m’applique, je ne fais que ça, entrant caractère par caractère, une nouvelle occasion de mettre noir sur blanc le cadeau que je nous ai fait à Noah et moi, notre nouvelle maison, notre nouveau départ. Ça prend forme sous le stylo et ça m’émeut presque, presque j’ai dit. La voix d’Adams me rappelle à l’ordre, et c’est bien ce qui m’empêche de sourire bêtement à l’idée d’être enfin libre - elle n’est pas le genre de témoin avec qui je veux partager ces petits glimpses de bonheur. « Idéalement en avant-midi. Sinon, je peux toujours m’arranger. » j’avais gardé mon habitude de laisser les matinées libres à Noah à l’hôpital, le temps que son infirmière fasse les checkups nécessaires, qu’elle s’assure que tous ses signes vitaux étaient toujours stables. Je profitais de ces quelques heures pour commencer la journée en peignant, ou en travaillant sur les différentes rénovations à fignoler avant l’arrivée de mon fils dans la maison, arrivée qui se ferait doucement à la fin du mois, lorsque tout serait enfin prêt et qu’il aurait son congé définitif de la 214. Comme l’idée que Lene se charge de cette propre visite de sûreté pouvait facilement assombrir les réjouissances, la brune précise qu’aucune chance de la retrouver sur les lieux est possible. Je retiens un soupir de soulagement en pinçant les lèvres, ma poker face toujours bien en place. « Tu lis dans mes pensées. » encore quelques cases à cocher et je peux lui rendre les feuillets en bonne et dûe forme. J’ai la brillante idée de parler de son job de taxi - direct, elle en vient à la contre-attaque. Je ravale, posée, expliquant brièvement. « C’est Matt qui m’avait dit. Sans que je demande, vraiment. » bien sûr que je ne demandais pas de nouvelles de Lene, coloc du grand frère ou pas. C’était un sujet tabou, le genre qu’on gardait chacun bien silencieux, sans aucune envie de l’aborder pour ne pas faire de vague. Et comme la dernière conversation que j’avais pu avoir avec Matt concernant Adams remontait à il y a plusieurs mois depuis notre dispute, c’était plus que normal qu’il n’est pas mis les registres à jour. Silence, un ange passe, puis un autre. « Il… il va bien? » et je jure que je tente d’avoir l’air la plus détachée possible. Bien sûr je lui en veux toujours beaucoup - mais la famille reste la famille tout de même, et les banalités de la bouche de Lene risquent de mieux passer que les échanges larmoyants de celle du frangin. |
| | | | (#)Jeu 14 Déc 2017 - 16:07 | |
| Et le tout ne prend pas plus longtemps que ce qu’elle a annoncé. Après lui avoir tendu le formulaire, elle laisse à Ginny le soin de le remplir tandis qu’elle retourne le nez entre l’agenda et son écran d’ordinateur qui affiche un contenu que l’on ferait mieux pour le bien de son évolution de ne pas mentionner. Il ne restait qu’à noter le rendez-vous, lui filer la confirmation et cette conversation allait être terminée. Non pas que ce soit si désagréable que ça de s’entretenir avec Ginny, ou bien que cette rencontre ne transforme cette journée pas top en enfer. C’est juste pénible de voir qu’en dix ans, la gamine n’avait toujours pas appris à gagner en caractère. « Idéalement en avant-midi. Sinon, je peux toujours m’arranger. » Et voilà, dans quinze secondes, il pouvait à nouveau s’écouler dix ans avant que les deux jeunes femmes se recroisent. « C’est noté. Voilà ta confirmation. Je te conseille de rester chez toi l’après-midi aussi, les gars qui s’occupent de ça ont tendance à prendre leur temps et décale les rendez-vous sans nous prévenir. Ce serait dommage qu’ils passent en ton absence et que tu te retrouves obligée de revenir. » Elle papillonne des yeux, soulignant ainsi sa façon de très mal cacher son désarroi face à cette rencontre. Ce n’est pas grave pour Lene, mais elle ressent toujours le besoin de pointer les gens lorsque ceux-ci ne parviennent pas à être aussi faux qu’elle. Pour en ajouter une couche, elle précise en plus qu’elle ne fait pas ces visites-là. Elle ne voudrait pas que la McGrath se prive de sommeil jusqu’au fameux jour. « Tu lis dans mes pensées. » Elle hausse les épaules. Evidemment qu’elle devine. Elle a assez de recul sur elle-même pour savoir que personne ne veut de son ancienne bully chez soi. La surprise la gagne toutefois par la suite de savoir, à travers la dernière question de Ginny, que celle-ci a tout de même cherché à se renseigner sur ce qu’elle devenait. Lene a la curiosité de se demander si elle l’avait fait par espoir de se dire que sa vie était au moins devenue misérable, comme elle le faisait avec les personnes qu’elle avait détesté au lycée. Ce serait drôle, de se dire qu’elles pouvaient avoir ça en commun. « C’est Matt qui m’avait dit. Sans que je demande, vraiment. » Qu’elle tente de lui faire croire. Mais elle ne croit pas Matt assez stupide pour oser parler d’elle à sa sœur. Il n’est pas le genre à sauter à pied joint dans les sujets sensibles. « J’ignorais qu’il avait les boules de prononcer mon prénom devant toi. Il doit être plus courageux que ce que je pensais. » lâche t-elle, amère comme toujours dès qu’on amène le sujet sur la table. Même s’il n’est pas dans la pièce, elle ne lâcherait pas une occasion de la diminuer. « Il… il va bien? » Elle soupire. Est-ce que c’est ça qui motive le fait qu’elle reste là au lieu de s’enfuir comme son instinct le lui avait certainement crié ? « Oui, il va bien. Il est pas mal occupé par son café, je pense qu’il aime ça quand même, d’avoir toujours quelque chose à remuer dans sa tête. » Elle pourrait lui dire que ça lui sert aussi à ne pas trop penser à elle, leur parent et leur dispute mais, Lene n’a aucune intention de s’immiscer dans leurs histoires. De toute façon, elle estime qu’il fait de récupérer la monnaie de sa pièce. « Ginny ? Je te le demande parce que, ça lui pèse aussi mais, comment va ton fils ? » Unique geste qu’elle accepte d’avoir à l’égard de son idiot de coloc : colporter cette information. |
| | | | (#)Ven 22 Déc 2017 - 8:55 | |
| La pique envoyée à mon frère me fait sourire - un sourire las, mal à l’aise, mais un sourire tout de même. J’ignorais quelle était la relation actuelle entre Matt et Lene, et honnêtement, ce n’était pas du tout de mes affaires alors j’évitais de m’y attarder. Mais voilà que quelque chose me dit que la brune apprécie toujours autant se moquer de qui que ce soit, sans grande considération. « Il a dû le faire pendant que j’étais occupée à autre chose tout de même - diluer mon attention. » je tente à mon tour, le ton un brin amusé, et l’air malin qui complète. Un haussement d’épaules plus tard, et je rassemble les papiers que Lene a pu me donner, les mettre dans mon sac, filer un coup d’oeil à l’horloge murale au passage. Adams qui répond à mon interrogation glissée avec une fausse distraction, comme elle doit bien le voir. Mais elle n’en fait pas tout un plat, explique, commente, raconte. « Tant mieux. » et même si je ne doute pas que Matt se donne corps et âme dans le boulot pour s’occuper l’esprit, qu'on me le confirme me rassure un peu. Étrange émotion, paradoxe complexe et je ravale silencieusement, n’ayant pas non plus envie de m’éterniser. C’est Lene qui, à ma plus grande surprise, me rattrape au vol avant que je tourne les talons. Elle demande des nouvelles de Noah, et en toute légitimité, je m'immobilise dans mon mouvement, réplique posée, calme serein. « Noah… Noah a eu la transplantation, il a eu un nouveau rein. Il va bien. Il est toujours à l’hôpital pour finaliser les tests, mais il devrait sortir bientôt. » j’ignorais ce que savait Lene de toute l’histoire, ce que Matt avait bien pu lui dire sur moi, sur Noah, sur le mariage, les parents, tout ça. Je me doutais tout de même que si elle posait la question, elle avait le moindrement une base sur le sujet. « J’ai pas envie de te prendre pour un pigeon voyageur, mais bien sûr, tu peux lui passer le message. » que j’ajoute, probablement de trop, probablement maladroitement. Elle verra sûrement que mon expression est beaucoup moins assurée que quelques secondes plus tôt. « Ou je pourrais le faire moi-même, mais tu risques de le voir avant moi et je... » que je me ravise avec empressement, avant de laisser aller un soupir, dépitée de me donner autant en spectacle devant elle. « Bref, dis lui, lui dis pas, fais comme tu le sens. » mes mains se glissent dans les poches de mon jeans, presque désabusée. |
| | | | (#)Jeu 28 Déc 2017 - 9:22 | |
| Et il avait fallu que cet idiot de McGrath s’insère dans la conversation. De ce qu’elle savait, Ginny ne devait probablement pas avoir plus envie qu’elle de lui accorder une moindre importance. Parler du garçon – avec elle qui plus est – ne devait pas faire partie de ses projets et pourtant, elles en étaient là, à lui accorder une place qu’il ne méritait pas. Il y’avait de quoi la faire soupirer. Heureusement, la discussion ne l’empêcherait pas de glisser un ou deux sarcasmes. « Il a dû le faire pendant que j’étais occupée à autre chose tout de même - diluer mon attention. » Qu’elle explique, dans une tentative d’humour qui surprend la jeune femme même si parfois, on ne blague pas pour faire rire les autres mais pour soi-même. « Ouais, je connais ça. Un vrai rat le mec. » Et une sournoiserie du genre qui l’avait amené à accepter qu’il reprenne ses quartiers dans la maison de toowong. Elle ne peut s’empêcher de se traiter de conne au moment où elle y repense. De bonne foi, Lene s’autorise à répondre à la question de la McGrath. Loin d’elle l’envie d’exposer les états d’âmes du McGrath, de plaider sa cause ou quoi que ce soit. Juste informer. Pour le reste, s’il pouvait rester dans sa misère, ça lui irait très bien. « Tant mieux. » C’est simple. Concis. C’est bien. Bonne conclusion. L’échange terminé, La Mcgrath peut s’en aller, jusqu’à le peu d’humanité à l’intérieur de Lene cogne dans sa tête, prenne Matt en pitié et l’amène à lui poser une dernière question. « Noah… Noah a eu la transplantation, il a eu un nouveau rein. Il va bien. Il est toujours à l’hôpital pour finaliser les tests, mais il devrait sortir bientôt. » La bienséance voudrait probablement qu’elle ait un mot gentil à son égard, comme un encouragement, quelque chose. Pour Lene, ce serait de l’hypocrisie alors elle se contente de répondre « Okay. » « J’ai pas envie de te prendre pour un pigeon voyageur, mais bien sûr, tu peux lui passer le message. » Pas de chichi. Si elle avait pas l’intention de le faire, elle aurait pas posé la question. L’idée de dire à Ginny qu’elle fait sa fragile encore lui trotte, avant qu’elle ne se rétracte. Comme si elle allait prendre en compte ses remarques. « Ou je pourrais le faire moi-même, mais tu risques de le voir avant moi et je... » « Et tu ? » Qu’elle répète après elle alors qu’elle galère à finir sa phrase, ou qu’elle ne veut pas. « Bref, dis lui, lui dis pas, fais comme tu le sens. » « Je ne compte pas lui faire un récit détaillé tu sais ? » Juste les grandes lignes, histoire de. Par acquis de conscience. Parce qu’il faut bien une BA à son actif avant la fin de l’année. Ginny a l’air gênée. Comme pas à sa place. « A moins que tu veuilles que je lui dise autre chose ? Perso, j’aime bien le voir dans sa misère tous les jours donc, te sens pas non plus obligée de me partager tes secrets. » Oui, déjà parce que ce serait louche. Et enfin, un Matt malheureux équivaut à une Lene heureuse. |
| | | | (#)Lun 8 Jan 2018 - 9:17 | |
| De mettre des mots sur la santé de Noah me fait tout drôle, même si depuis sa sortie d’hôpital j’ai eu à articuler sa rémission un nombre incalculable de fois. Comme un mauvais rêve, comme un autre univers en alternatif où Noah n’a jamais vraiment élu domicile à l’hôpital, qu’il n’a pas vraiment passé les 3 dernières années à y vivre comme le gamin malade qu’il était, qu’on le définissait. Elle est douce, elle est belle, elle est simple la vie maintenant que mes petits tracas sont balayés du revers de la main, qu’ils ne sont pas enrobés de formulaires médicaux à signer et de prises de sang à orchestrer. Même revoir la terreur du lycée me pince un peu moins que ce que j’aurais cru. C’est comme si, à force, et après être passée à travers la plus grosse épreuve de toute ma vie, le reste était superflu. Sauf Matt, ou du moins, notre situation. Je m’emporte maintenant que j’en donne trop, que je me confie presque, que je l’autorise même si elle n’en a pas vraiment besoin à aller bavasser à mon frère. Il mérite de savoir que son neveu va bien, et malgré la hargne que j’ai à son égard, je ne suis pas cruelle au point de laisser ce genre de zone grise planer trop longtemps. « Okay. » que je paraphrase la brune, mot pour mot, maintenant qu’elle me confirme que ce ne serait pas la version longue qui sera racontée à Matt. Je me doute bien qu’entre eux non plus ce n’est pas rose, et si je me fie aux détails que mon frère m’a partagés à son retour ici, c’est sans grand étonnement que je réalise plus la conversation avance que Lene n'est pas particulièrement fan de l’aîné McGrath elle non plus. Qui l’eut cru - nous avons peut-être un atome crochu finalement. « Dans sa misère? » et je me trahis, maintenant qu’Adams glisse un mot sur les déboires de Matt et que mon instinct parle à ma place. Mais je me ravise, serrant les lèvres, mordant l’intérieur de ma joue. C’est donnant donnant ce truc ; je ne veux rien lui dire de plus, il n’a pas de compte à me rendre en parallèle. « Tout le monde est en santé, c’est l’essentiel. » que je résume, me décalant un brin de l’accueil, un dernier coup d’oeil autour pour m’assurer que je n’oublie rien, ce qui ne serait pas nouveau. Ce n’est qu’une fois la jeune femme saluée et mon dos qui se tourne dans sa direction que je réalise un tout petit détail. « Et Lene? » elle lève la tête de ce qu’elle faisait déjà, ma maigre visite n’était pas à même de lui faire oublier le reste du taf qu’elle a à sa to-do. « Si tu pouvais ne pas lui donner mon adresse… je voudrais attendre encore un peu pour ça. » secret professionnel ou pas, j’espère que ce sera exclu de la conversation pour encore un moment. |
| | | | (#)Lun 15 Jan 2018 - 0:43 | |
| Et voilà qu’elle se retrouve encore à faire un truc pour Matt. Le pire est sûrement qu’en plus de ça, il ne lui a rien demandé. C’est probablement la faute à l’aura de gentille de Ginny, à sa faiblesse, à sa simplicité qui glisse à l’oreille de Lene d’abaisser le pont-levis une fois de temps en temps et de faire un geste sympa, quand bien même que ça n’est pas son genre. Juste pour le karma, que si elle pose la question, l’univers le lui rendra. Bref, toute cette réflexion qui s’impose dans son esprit et qui l’amène à poser la fameuse question, à allonger le temps de présence de Ginny dans la caserne alors que celle-ci aurait été prête à détaler vite fait bien fait si cette rencontre avait eu lieu des années auparavant. « Okay. » Qu’elle ajoute, alors que Lene lui annonce qu’elle ne compte pas faire un compte-rendu détaillé de cette rencontre à son colocataire. Sa bonté a des limites. « Dans sa misère? » Qu’elle demande, dans un élan de curieuse qui semble la surprendre elle-même, Lene se contente d’hausser un sourcil, agissant comme si les choses coulaient de source pour ne pas avoir à s’expliquer ses propos. Ginny démêlera selon ce qu’elle sait, ou ira directement s’adresser à la source. Pour ce que ça lui fait, tant qu’elle n’a pas à vider son sac devant elle. « Tout le monde est en santé, c’est l’essentiel. » Une conclusion que Lene valide intérieurement pour peu qu’elle amène Ginny à enfin mettre les vents, la conversation étant déjà bien assez bizarre comme ça. Alors qu’elle marche vers la sortie, Lene l’observe, attendant avec impatience que sa silhouette disparaisse pour en revenir à ses occupations (qui pour le moment se résume à faire semblant de travailler) « Et Lene? » Elle avait déjà baissé la tête pour faire autre chose, la lenteur de la brune ayant eu raison de son peu de patience à attendre qu’elle parte pour faire ses trucs. « Si tu pouvais ne pas lui donner mon adresse… je voudrais attendre encore un peu pour ça. » Elle ne comptait pas le faire. C’est avec une neutralité dénuée de toute surprise qu’elle hausse les épaules. « Okay. » Qu’elle se contente de répondre, faisant écho à leur échange. |
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