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 vieille canaille - Emre

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Message(#)vieille canaille - Emre EmptyMer 29 Nov 2017 - 22:56

Clé en poche, ça y est, cet appartement était pour lui. Il venait de faire l’état des lieux et de signer le bail. Heureusement, aucun garant n’était exigé, ce propriétaire n’avait pas l’air de trop se prendre la tête, comme si, finalement, pour lui aussi c’était une chance d’avoir trouvé un locataire. On avait beau avoir prévenu Nino à plusieurs reprises, ce quartier n’était pas le meilleur de Brisbane mais sérieusement, s’ils savaient d’où il venait lui… Plus rien ne pouvait lui faire peur. Il savait qu’ici, l’espérance de vie dépassait largement les 25 premières années. Maintenant qu’il avait son appartement, il lui fallait simplement… des meubles. Et ça, ca allait aussi être compliqué à se procurer. Depuis presque un an, Nino allait à droite et à gauche, occupant des bouts de canapés, des coins de lit ou des tapis de sol. Il n’avait pas de chez lui et maintenant, on lui faisait comprendre assez souvent qu’il fallait peut être envisagé de payer ou alors de simplement partir. Quitte à payer, autant être tranquille, autant être indépendant, avoir sa propre piaule et faire ce qu’il voulait quand il voulait. C’était une bonne occasion.
La dernière fois que Nino avait eu son propre appartement, c’était quand il vivait avec Sofia. Son ex, sa promise, celle pour qui il était prêt à tout. Prêt à tout sauf une chose : arrêter ses conneries. Ce qui en réalité, incluait pas mal d’autres choses : être à l’heure, ne plus mentir, ne plus être affilié aux caïds, arrêter de fumer. Liste non exhaustive. Et finalement, il a fini par payer. Trompé. Et plus rien. Plus de nouvelles, plus de signe de vie. Promise à quoi alors ? Plus rien. Il lui arrivait encore de penser à elle, ça lui procurait toujours autant de peine, toujours autant de rage. Difficile de tourner la page. Pourtant, ça commence à faire longtemps, à être loin derrière lui, mais s’il y a bien une personne envers qui il a su s’ouvrir, c’était bien Sofia. Depuis, plus rien.
Lorsqu’il sort de cet appartement, la première personne qu’il se décide à aller voir pour agiter son trousseau de clé sous son nez, c’est bien Silver. Histoire de lui dire : tu vois, j’suis pas un bon à rien. J’suis bien capable d’avoir mon appart. Elle qui avait fini par le foutre dehors en voyant que la relation avec sa colocataire n’était pas au beau fixe, à cause de lui. Mais, il allait remettre ça à plus tard. Sur son trajet, il croisa une vieille connaissance qu’il avait rencontrée ici à Brisbane. Emre. Celui qui avait su le mettre en contact avec son revendeur, celui qui devait le briffer pour se faire connaitre des bons clients. Celui aussi qu’il soupçonnait d’être derrière ses côtes fêlées. Il traversa alors la route et posa sa main sur l’épaule de son acolyte. « Tiens donc… » Nino avait un goût amer dans la voix. « Ça commence à faire un bail non ? » Il força son interlocuteur à s’arrêter dans sa course en se mettant devant lui. « On s’est pas revu depuis que j’me suis fait tabasser sur le trottoir… j’pensais que les mecs d’ici avaient un peu plus de couilles que ça ! »
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Message(#)vieille canaille - Emre EmptySam 9 Déc 2017 - 16:37

Il était sorti de la faculté, et s’était mis en marche pour retourner chez lui. Il avait balancé son sac sur son épaule, et s’était emparé de son téléphone pour consulter les messages et autres applications qui affichaient quelques notifications. Emre sourit en voyant un message de Penelope arriver, et s’empressa de l’ouvrir. Depuis quelques semaines, l’Anglais s’était rapproché de l’Américaine. Ils avaient toujours plus ou moins joué au jeu du chat et de la souris, mais dernièrement, les choses s’étaient accélérées. Une nuit, une danse, un baiser, une promenade : quelques activités saines, divertissantes et légères, qui avaient marqué un tournant dans leur relation. D’amicale, elle était devenue sentimentale. Ils passaient désormais beaucoup de temps ensemble, profitant des débuts insouciants et légers de cette nouvelle relation. Penelope répondait donc au sms qu’il lui avait envoyé la veille, et lui indiquait être libre pour la soirée. Ça tombait bien : Emre comptait profiter de cette belle soirée pour l’emmener dîner au restaurant, avant d’aller faire une ballade sur le port. L’Anglais adorait cet endroit, parfois délicieusement calme, et parfois délicieusement animé. On ne pouvait jamais savoir à l’avance, et c’était cette inconnue que l’Anglais appréciait. Il releva les yeux en distinguant une silhouette sur son passage, et fit un pas de côté pour l’esquiver. Malheureusement pour Emre, cet homme ne l’entendait visiblement pas de cette oreille. « Excuse-moi, tu es… ? » L’Anglais fronça les sourcils, surpris d’être ainsi interpellé alors qu’il n’avait rien demandé. Pour une fois, Emre n’était pas le méchant de l’histoire. Pour une fois, il n’avait rien fait qui pourrait être préjudiciable. Pour une fois, il ne comprenait pas la soudaine agressivité dont cet inconnu – qui avait néanmoins un visage qui lui semblait familier – faisait preuve à son encontre. Sentant que l’énergumène était relativement énervé, l’Anglais fit un pas en arrière. L’Anglais fouilla dans ses souvenirs, et essaya de comprendre d’où lui venait cette impression de déjà-vu. Ça ne datait pas de l’Angleterre, il en était certain ; il avait l’impression que c’était bien plus récent que cela. Par conséquent, Emre avait dû rencontrer son interlocuteur ici, à Brisbane. Ses précédentes activités de dealer avaient été lucratives, mais lui avaient aussi permis de rencontrer un nombre incalculable de personnes. Toutes plus différentes les unes que les autres. Toutes appartenant à des milieux divers et variés. Y compris… Le sien. Emre fronça les sourcils, et fit finalement le lien. « Marchetti. Nino Marchetti. » Murmura l’ancien détenu, se souvenant désormais des circonstances qui avaient encadré leur rencontre. L’Anglais avait été une passerelle entre l’homme et son revendeur. Il n’avait jamais été plus impliqué que ça dans leur relation – il n’avait fait que les mettre en contact. Mais bizarrement, Nino semblait revanchard. Prêt à en découdre. Il ne tarda pas à comprendre pourquoi, lorsque son interlocuteur mentionna le fait de s’être fait tabasser sur un trottoir. « Qu’est-ce que tu insinues, là ? » Demanda Emre, sur un ton glacial. L’Anglais reconnaissait volontiers qu’il n’avait jamais été un homme parfait. On pouvait lui reprocher des choses – l’erreur qu’il avait faite en apprenant que Théodora était enceinte ou son habitude d’outrepasser la légalité par exemple – mais certainement pas d’être violent. Il aurait pu ; il en avait les capacités. Il était agile, musclé, vif ; il ne donnait pas cher de la peau de ses adversaires. Enfin… Sauf si ses adversaires étaient plusieurs à lui tomber dessus. « Je n’ai rien à voir avec tes histoires. » Siffla-t-il, le regard noir. « D’ailleurs, je ne suis même plus dans le métier. » Ajouta-t-il, comme si cela pouvait le dédouaner de tout. Quel était son intérêt de s’en prendre à Nino, de toute façon ? « Je peux reprendre ma route, du coup ? » Il ne se laissait pas démonter. Il détestait qu’on l’importune, et détestait qu’on se mette en travers de son chemin pour l’accuser de choses qu’il n’avait pas faites.
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Message(#)vieille canaille - Emre EmptyDim 24 Déc 2017 - 14:44

« Excuse-moi, tu es… ? » rien de plus vexant pour le jeune italien que quelqu’un qui ne le reconnaisse pas. Lui qui avait une mémoire physiologique, qui se souvenait de la moindre personne qu’il avait croisé dans sa vie… quand on n’était pas capable de le remettre, ca avait tendance à bien l’agacer. « Cherche un peu, tu vas finir par trouver. » L’autre option pour Nino, c’était de faire comme si justement, il ne connaissait pas la personne qu’il avait en face de lui quand il n’avait pas envie de discuter ou de rendre des comptes. Peut être que finalement, c’était ce qu’avait fait Emre, prétendre ne pas le connaitre pour éviter qu’il ne lui tombe dessus. Nino avait la rancœur facile, et ceux qui le connaissaient un minimum savait qu’il n’était pas bon de se le mettre à dos. « Marchetti. Nino Marchetti. » Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Nino. «  tu vois quand tu veux… » mais il avait la belle sensation d’être pris pour un con« Qu’est-ce que tu insinues, là ? » l’italien avait-il affaire à un cas sévère d’amnésie ? Il était persuadé que Emre était celui qui avait mis les cartes sur table pour faire tabasser Nino. « Je n’ai rien à voir avec tes histoires. » Il secoua la tête, et se mis devant le jeune homme, posant sa main sur son torse pour lui barrer la route, l’empêchant d’aller où que ce soit. « te fou pas de ma gueule… comme par hasard, le soir où tu m’envoie vendre, deux mecs débarquent de nulle part et me foutent sur la gueule. J’ai bien failli crever ce soir-là. « D’ailleurs, je ne suis même plus dans le métier. Je peux reprendre ma route, du coup ?» «Peut être plus maintenant, mais il y a quelques mois, t’étais bien dedans. J’en ai rien à foutre de ce que tu fais maintenant. Moi j’te parle du mois de mars, avril…début d’année. T’as pu avoir dix autres vies depuis, ça m’est égal. » Nino était bien sûr de lui, le jeune homme avait manigancé tout ça. « Admettons, que t’y sois pour rien, tu m’as quand même foutu sur le territoire d’un autre mec, et tu savais pertinemment que j’avais rien à foutre là. Pourquoi t’as fais ça ? » l’italien était bien décidé à ne pas laisser l’anglais reprendre sa route. Pas avant d’avoir éclaircie tout ça. « t’as eu vite fait de changer de voie, pour un mec qui était plutôt bien placé. » Il trouvait ça louche, trop facile de se défiler ainsi.
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Message(#)vieille canaille - Emre EmptyJeu 28 Déc 2017 - 14:54

Emre avait d’autres chats à fouetter. Les paumés qui se perdaient dans la rue et qui agressaient des inconnus au hasard, très peu pour lui. Sa patience avait des limites, de grandes limites, et cet individu risquait de les connaître rapidement. En tout cas, c’était ce que l’Anglais s’était imaginé au début. Avant que l’autre excité ne le retienne, et ne le force à se confronter directement à lui. Il se passa une seconde, puis deux, puis trois. Et, en fin de compte, Emre eut un flash – une image du passé, floue et incertaine, mais qui lui permit quand même de mettre un nom sur cet énergumène. « Dégage ta main de là. » Siffla Emre, alors que Nino venait de poser sa paume sur son torse. Il avait bien vite compris que le vendeur voulait en découdre, et qu’il ne le laisserait pas s’en tirer à si bon compte. « Tu empiétais sur mon territoire. T’avais rien à foutre là. » Fit remarquer Emre en fronçant les sourcils. Dans le métier, c’était bien connu : chacun avait son quartier. Chacun son territoire. Et la règle était simple : hors de question d’avoir deux vendeurs sur le même lieu, sauf cas exceptionnel. L’Anglais avait toujours respecté cet éthique – enfin… si on pouvait considérer cela comme étant éthique – contrairement à Nino. « Qu’est-ce que tu veux au juste ? Que je pleure sur ton sort ? » Demanda Emre, plein d’ironie. L’Italien semblait vouloir le faire culpabiliser, rejeter la faute sur lui. C’était peine perdue : l’ancien détenu n’était pas du genre à regretter quoique ce soit – et encore moins si ça ne concernait pas ceux qu’il aimait. « Tu croyais quoi ? Que vendre, c’était safe ? Que tu ne risquais rien et que tu pouvais t’en mettre plein les poches en un rien de temps ? » Poursuivit l’Anglais, après avoir dégagé la main de Nino, qui appuyait toujours sur son torse. Emre n’avait pas envie d’en venir aux mains, mais il préférait être en mesure de se défendre si cela s’avérait être nécessaire. « Tu me fais pitié. » Il ricana, froidement. Dealer, ça impliquait forcément se heurter à quelques difficultés – que ce soit auprès des fournisseurs, des clients, des lois. Chaque transaction comportait un risque ; c’était un fait dont il fallait avoir conscience. « Arrête voir un peu de jouer la victime. » Soupira l’Anglais, à bout de patience. Nino n’était plus un enfant, et cette manière qu’il avait de se poser en martyr agaçait profondément l’ancien détenu. « Je t’ai envoyé là-bas, parce qu’il y avait des clients. Basta. » Expliqua-t-il en haussant les épaules. Comment aurait-il pu deviner que ces fameux clients étaient louches ? Comment aurait-il pu deviner qu’ils n’avaient aucun scrupule ? Comment aurait-il pu deviner que l’autre mec en question était là, alors qu’on lui avait assuré le contraire ? « Faut toujours ouvrir l’œil et surveiller ses arrières. C’est le b-a-ba du métier, et tu devrais le savoir. » Déclara Emre. Il laissa échapper un petit rire, alors que Nino essayait d’en apprendre davantage sur les raisons qui l’avaient poussé à quitter ce milieu étrange. « J’ai d’autres priorités dans la vie. Ça n’a rien de surprenant, si ? » Interrogea l’Anglais. Il ne mentionna pas son nouveau job, et encore moins Oliver, son fils. Il n’était pas ami avec Nino ; il ne le connaissait même pas. Tout au plus, il avait été un simple collègue de travail. « Maintenant, t’es prié de me laisser reprendre ma route et de me foutre la paix. J’ai à faire. »
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Message(#)vieille canaille - Emre EmptyMar 9 Jan 2018 - 22:44

« Dégage ta main de là. » Nno regarda ses doigts posés sur le torse d’Emre, il attendait deux secondes et la retira. Ce n’était pas pour lui obéir, mais il savait de quoi il était capable à présent et Nino n’avait pas envie de se retrouver à nouveau pendant plusieurs semaines avec les côtes défoncées. « Tu empiétais sur mon territoire. T’avais rien à foutre là. » Nino ne comprenait rien. Il n’avait pas atterri là par hasard. Il s’était renseigné, il s’était rapproché d’un mec qu’il pensait être sûr et fiable qui l’avait ensuite guidé vers Emre. Il était pas là pour prendre un territoire, il était pas là pour se faire les clients des autres. Il avait été foutu là pour être un pion de plus. Rien d’autre. Il voulait pas être le nouveau bandit de Brisbane, il voulait juste se faire un peu plus de tune. Le sous fifre, du sous fifre d’un autre sous fifre. La marge était faible mais au moins, il avait un peu de tune à la fin de la journée. De quoi payer sa bouffe, rien de plus. « Qu’est-ce que tu veux au juste ? Que je pleure sur ton sort ? » il secoua la tête. « j’en ai rien à foutre de ta pitié. J’veux juste que t’arrêtes de dire d’la merde. A aucun moment j’suis venu pour prendre ton territoire ! tu l’sais très bien. C’était pas le but ! T’es schyzo ou quoi ? » S’il y a quelques chose que Nino ne supportait pas, c’était la mauvaise foi et il avait l’impression d’être devant un professionnel. « Tu croyais quoi ? Que vendre, c’était safe ? Que tu ne risquais rien et que tu pouvais t’en mettre plein les poches en un rien de temps ? » Il ne supportait pas non plus qu’on lui parle comme s’il était novice dans le domaine. Emre ne savait visiblement pas savoir à qui il avait à faire. Il ne savait pas d’où l’italien venait, il le mettrait même au défit d’aller vivre à Scampia, d’y faire du tourisme tien. Il partirait cher pour dire qu’il ne tiendrait pas deux jours. Scampia n’avait rien à voir avec Brisbane, les mafieux et les malfra n’y rigolais pas, il ne se contentait pas de passer à tabac un mec quand il ne voulait pas qu’il traine sur leur territoire. Il ne passait pas par quatre chemins. « Je t’ai envoyé là-bas, parce qu’il y avait des clients. Basta. » c’était à ne plus rien comprendre. L’anglais disait une chose puis son contraire. « Faut toujours ouvrir l’œil et surveiller ses arrières. C’est le b-a-ba du métier, et tu devrais le savoir. » « C’est bizarre comme les souvenirs te reviennent vite à chaque fois ! Mais t’inquiète pas, les B-A-BA j’les ai bien imprimés. Fais juste gaffe à pas avoir le dos tourner un jour, on sait jamais ce qui pourrait arriver… » Nino devait faire attention, il avait fini chez les flics il y a peu de temps pour s’être fait sauter dessus par son propre frère. Par malchance, la police passait par là au même moment. Il avait une première ligne écrite dans un dossier en Australie. Il devait se tenir encore plus à carreaux maintenant, mais après tout, pas vu, pas pris, non ? « Maintenant, t’es prié de me laisser reprendre ma route et de me foutre la paix. J’ai à faire. » L’italien se poussa du passage d’Emre. « La voie est libre. »
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Message(#)vieille canaille - Emre EmptyMar 6 Mar 2018 - 0:01

Emre se demandait bien ce qu’il fichait là. Arrêté en pleine ville, au beau milieu de la rue, et être obligé de s’expliquer sur des actes qui dataient et dont il se souvenait à peine. L’Anglais, qui peinait même à se souvenir du nom de son interlocuteur, avait encore plus de mal à remettre des événements quant à la soirée qui s’était écoulée. Alors, il n’hésita pas à lui dire la vérité : « Ecoute, franchement, je ne comprends rien. » Déclara l’Anglais en soupirant, après avoir haussé les épaules. L’Anglais était sorti des sentiers battus pour avoir une chance, tôt ou tard, de fréquenter Oliver. Son fils, son bébé, qu’il n’avait pour le moment pas le droit d’approcher. Son enfant, qu’il chérissait plus que tout au monde, et à qui il n’avait jamais eu le droit de serrer dans ses bras. A cette simple idée, son estomac se noua. Il avait quitté l’illégalité au profit de la légalité, et ça ne suffisait toujours pas à Théodora. « T’étais sur mon territoire, je te dis. Mais ce n’est pas pour autant que je t’aurais fait passer à tabac, ou je ne sais pas quoi. »  Continua-t-il en secouant la tête. Il avait l’impression que Nino lui racontait un film datant d’un autre siècle. L’intrigue était rocambolesque, avec des retournements de situation improbables – si l’Anglais n’avait pas été aussi surpris et aussi agacé, il aurait probablement éclaté de rire. « On n’est pas dans un mauvais film des années 70. Tu ne me fais pas peur ; si j’avais dû m’énerver après toi, je l’aurais fait le soir même. Et en direct, pas en t’envoyant un sbire qui m’aurait coûté un bras. » Il avait besoin d’argent ; c’était la raison principale qui justifiait ses activités de dealer.  Nino ne devait pas y être étranger ; on ne devenait pas dealer par hasard. Lui aussi devait avoir des raisons qui l’avait poussé à s’engager dans une situation aussi peu enviable. Emre ne les connaissait pas, et à vrai dire, il s’en fichait royalement. Dans le monde du deal, rares étaient ceux qui osaient la confidence. C’était chacun pour soi, dans tous les domaines. Faire du business, et sauver sa peau – c’était là l’essentiel. Il se moqua ouvertement de l’Italien, et profita de leur conversation pour lui rappeler les quelques règles de base. « Tu me menaces ? » Siffla l’Anglais, alors que son poing venait attraper le col de Nino Marchetti. Ses yeux envoyaient des éclairs, et il se mordit l’intérieur de la joue pour ne pas le cogner – juste en guise d’avertissement. « Je te préviens tout de suite, je ne vais pas me laisser faire. » Emre n’était pas un bagarreur, mais s’il était mis devant le fait accompli, il n’hésiterait pas à se défendre. Pire encore : il pensa à Oliver, et à Théodora. Qu’adviendraient-ils d’eux, si Nino venait à apprendre leur existence ? L’Anglais soupira, et chercha à se raisonner. Marchetti n’était pas un monstre. Il ne ferait pas de mal à autrui, n’est-ce pas ? Et surtout pas aux innocents ? « Si jamais j’apprends que tu traînes un peu trop près de ce qui m’importe, je te jure que ça va barder. » Il relâcha le col de l’Italien, et lui jeta un ultime regard noir. Sans un mot, l’Anglais poursuivit son chemin. Mais il suivit avec attention le conseil que Nino lui avait donné : ouvrir l’œil. Et surveiller ses arrières.
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