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 time is running out (théo&emre)

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Message(#)time is running out (théo&emre) EmptyLun 4 Déc 2017 - 0:46

La sonnerie de son réveil, stridente, vint mettre subitement fin à son sommeil et à ses doux rêves. Bientôt, il quitterait la chaleur réconfortante de sa couette, et devrait se dépêcher de filer sous la douche pour ne pas être en retard. Le travail n’attendait pas. La deuxième sonnerie qu’il avait programmé la veille retentit, et fit sursauter l’Anglais. Ce dernier ne s’était pas attendu à ce que le temps défile aussi vite – sans doute était-ce là un des effets de son état somnolant. Emre balança un bras dans le vide, et chercha à tâtons son téléphone portable. Ce dernier continuait d’hurler à la mort, tirant progressivement et définitivement l’Anglais des bras de Morphée. Il grogna ; décidément, se lever avant huit heures du matin n’était pas fait pour lui. L’aube venait de pointer le bout de son nez, et illuminait la ville d’une douce lumière jaune orangée. Il était encore très tôt, et la plus grande partie de Brisbane dormait encore à poings fermés. Lui, en revanche, commençait sa journée. Il se leva, se fit couler un café qu’il alla boire dans le petit jardin de la résidence. Il s’assit à même le sol, frissonna en sentant un brin d’herbe venir lui chatouiller le bas du dos, et retira le mode avion de son téléphone. Moins d’une minute plus tard, les diverses notifications vinrent perturber le silence matinal. Huit messages, trois appels en absence – tous avaient le même motif : savoir s’il était présent à cette fameuse fête, et si tel était le cas, s’il avait de quoi pimenter la soirée. Emre supprima tous ces éléments accablants, sans prendre la peine de répondre. Malheureusement pour ses contacts, l’Anglais n’était plus dans le milieu. Ils allaient devoir apprendre à composer sans lui, et se trouver un autre fournisseur. Depuis qu’il avait trouvé un autre travail – un vrai, légal et officiel cette fois-ci – Emre avait tout abandonné de ses petits trafics. Et pour cause : il était hors de question pour lui d’échouer. Ce travail, quasiment inespéré, c’était de l’or en barre pour lui. Il ne pouvait pas s’en passer. Plus jamais. Il se redressa, et retourna dans son appartement. En vérifiant l’heure, il constata une chose : il était grand temps de mettre son réveil cinq minutes plus tôt, s’il ne voulait pas que ce soit la course chaque matin.

« Bonjour tout le monde ! » S’exclama l’Anglais en arrivant, le sourire aux lèvres. Depuis qu’il avait commencé son nouveau travail, il avait mis un point d’honneur à se faire apprécier de ses collègues. Ça n’avait pas été difficile ; ici, les gens étaient relativement sympas. Très ouverts d’esprit, ils avaient un sens de l’accueil chaleureux et honnête – à mille lieues des considérations et autres règles de prétendue bienséance des Anglais. Comme à son habitude, Emre s’affaira à ses occupations. Elles étaient toujours les mêmes : préparer la classe et ranger ce qui devait l’être, s’assurer que tout était en ordre avant l’arrivée des enfants, et faire le point avec les instituteurs pour savoir quels étaient les projets de la journée. Son quotidien n’était en rien routinier, et ça lui convenait parfaitement. « Emre, tu seras avec les moyens pour la journée. Ils ont une sortie prévue à l’aquarium, en centre-ville, et je viens d’apprendre que la mère de Lila était malade. Elle ne pourra donc pas accompagner la classe, et nous avons impérativement besoin d’un remplaçant. » L’Anglais hocha la tête, et tenta de masquer son large sourire. Il avait envie de crier à l’assemblée qu’en réalité, il ne manquait aucun parent. Que lui était là, et qu’il pouvait pleinement assumer ce rôle – et pour cause, il était le père biologique d’Oliver. Aujourd’hui, pour la première fois depuis qu’il avait commencé son travail dans cette école, il allait se retrouver plus proche que jamais de son fils. Et il comptait bien profiter de cette chance qui lui était donnée. Il allait pouvoir le voir en compagnie de ses camarades – s’amuser, rire, chahuter. Il allait pouvoir interagir avec lui, tout en veillant à garder ses distances.

La sonnerie de l’école venait de retentir, et mettait officiellement fin à cette journée. Elle avait été longue, harassante, mais terriblement parfaite pour Emre. Il avait passé la journée en compagnie de son fils ; il s’était néanmoins fait violence pour ne pas se montrer trop proche de lui. Quelques mots avaient été échangés – sur sa matière préférée, ou encore ce qu’il voulait faire plus tard. Il avait bu les paroles de son fils, les yeux brillants de fierté. L’Anglais sortit de l’école, et marcha en direction de chez lui. Il ne fit attention à rien, encore sur son petit nuage. Il avait passé la journée avec son fils. Et rien ne pourrait venir entacher ce moment, à la fois précieux et unique.
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Message(#)time is running out (théo&emre) EmptyMer 27 Déc 2017 - 18:07

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Théodora & Emre

« Our memories. They can be inviting but some are altogether, mighty frightening. Don't speak, I know just what you're saying, so please stop explaining. Don't tell me 'cause it hurts. »
Le pas pressé et la tête baissée, Théodora fonçait droit en direction de l’école. Son propre cours s’était éternisé, le professeur ne semblant pas vouloir les laisser quitter l’amphithéâtre à l’heure, résultat, elle se retrouvait en retard pour la sortie d’école d’Oliver. Oh ce n’était certes pas la première fois et les institutrices de l’école étaient assez compréhensive quant aux horaires parfois variables des personnes étant en charge d’Oliver, mais toujours est-il qu’elle détestait être en retard. C’aurait été une occasion parmi tant d’autre de relever un défaut dans le rôle de mère de Théodora et elle détestait cela. Être parfaite n’était clairement pas son but, mais elle refusait de laisser la moindre occasion de la critiquer dans son rôle. Jetant un coup d’œil à sa montre, elle remarqua que la sonnette de l’école avait retentit depuis quelques minutes déjà. Elle pressa alors un peu plus le pas, tenant fermement son sac contre son épaule pour éviter qu’il ne la gêne et ralentisse sa cadence. L’école maternelle se trouvait dans le même quartier que la fac, mais la jeune femme n’avait jamais trouver le trajet aussi long. Enfin, elle tourna à l’angle de la rue menant aux grilles de l’école, mais c’est alors qu’elle percuta quelqu’un. Sous le choc, elle fut forcée de reculer d’un pas, son sac tomba à terre, s’ouvrant dans la manœuvre pour répartir quelques livres sur le trottoir. « Merde ! » ne put-elle s’empêcher de jurer en voyant les dégâts. « Pardon. Désolée, je suis assez pr… » Pressée était le mot qui aurait dû conclure cette phrase, mais la jeune femme venait de relever la tête vers la personne qu’elle venait de percuter et son visage se ferma instantanément. C’était inconscient, mais l’une des raisons pour lesquelles Théo se pressait à chaque fois qu’elle devait récupérer Oliver à l’école se trouvait juste devant elle. Emre Erdogan, le père de son fils était la personne qu’elle venait de percuter. Le regard de la jeune femme était sombre. Inconsciemment, si elle pressait aussi le pas et s’appliquait à toujours être à l’heure pour récupérer son fils, c’était aussi pour éviter qu’un incident n’arrive. Ca n’était pas la première fois qu’elle croisant l’anglais aux abords de l’école et il lui avait bien confié être prêt à tout pour passer du temps avec Oliver là où elle lui interdisait formellement de l’approcher. Ils ne s’étaient plus vu tous les deux depuis leur dernière rencontre sur le campus universitaire, là où il lui avait apporté les preuves de son arrestation et où elle lui avait affirmé qu’il ne rencontrerait jamais leur fils tant qu’il continuerait de dealer. Théodora aurait été idiote de croire qu’il avait bel et bien décidé de se tenir à carreaux, la preuve en était sa présence ici à l’heure de la sortie des classes. « Qu’est-ce que tu fous là, Emre ? » Le ton de la jeune femme était froid et dur. Elle comprenait à peine… Si on suivait la logique des choses, le jeune homme semblait s’éloigner de l’école et fort heureusement, il était seul, Oliver ne l’accompagnait pas… Alors quoi, il était venu observer tel un pervers la sortie de l’école dans l’unique but d’entrapercevoir le petit garçon quelques secondes ? Est-ce qu’il en était réellement arriver à ce stade ? Elle en doutait fortement. Alors si ce n’était pas ça, qu’est-ce qu’il foutait dans le coin ? Elle ne pouvait pas croire à une simple coïncidence. Cela dit, entrer en conflit n’était peut-être pas non plus la meilleure solution. Emre était là, certes, mais Oliver n’était pas en sa compagnie, alors pourquoi chercher plus loin ? Elle aurait pu tout simplement ramasser ses affaires, lancer un nouveau regard noir en direction du jeune homme et aller récupérer son fils sans faire de vagues, mais à croire que c’était tout simplement plus fort qu’elle.
(c) DΛNDELION


Dernière édition par Théodora Hazard-Perry le Mar 13 Fév 2018 - 20:16, édité 1 fois
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Message(#)time is running out (théo&emre) EmptyVen 29 Déc 2017 - 17:15

Il avait adoré chaque seconde de cette journée. La raison était simple : Emre avait eu la chance de partager quelques moments privilégiés avec son fils. Oliver ne savait rien du lien qui les unissait, et l’Anglais préférait que, pour le moment, les choses en restent là. Il ne voulait pas arriver comme un boulet de canon dans la vie stable et équilibrée de son fils. Il ne voulait pas venir tout chambouler, tout remettre en question ou en cause. Contrairement à ce que la famille Hazard-Perry croyait, il n’était pas là pour venir foutre la merde sans se soucier des conséquences ; ce qu’il voulait, lui, c’était être reconnu en tant que père de l’enfant. Avoir un droit de visite, une chance de pouvoir le connaître, de passer du temps en sa compagnie. Ce droit, légitime, lui avait pourtant été refusé à deux reprises – malgré les demandes sincères et honnêtes qu’il avait pu faire. L’Anglais s’était lassé, et avait finalement compris qu’il valait mieux se résigner : jamais la famille Hazard-Perry ne le laisserait approcher son fils. Théodora ne lui ferait jamais plus confiance – et il ne parlait même pas du reste de la fratrie. Pour eux, il n’était rien. Il aurait pu inventer l’antidote qui résoudrait tous les maux de la terre, ou obtenir le prix Nobel de la paix que ça n’y aurait rien changé. Il restait Emre, une petite frappe quelconque, qui avait engrossé une fille de bonne famille. Un petit con, qui s’était défilé au moment d’assumer ses actes – soi-disant. Alors, il avait craqué. A bout de patience, il avait décidé de prendre les devants. Il avait postulé dans l’école où était scolarisé Oliver, son fils, et il avait obtenu un poste d’homme à tout faire. Ce n’était pas glorieux, ce n’était pas reluisant, et ça réduisait considérablement son train de vie. Pourtant, Emre ne regrettait en rien son choix. Chaque seconde qu’il pouvait passer à proximité de son fils était une bénédiction, un soulagement, un cadeau du ciel pour ce père qui n’avait jamais eu le droit de prétendre à ce titre. Il était prêt à tous les sacrifices, à tous les renoncements possibles et imaginables pour côtoyer cet enfant, qu’il aimait au-delà de tout ce qui était qualifiable.

La journée passée à l’aquarium avait été épuisante. Sous sa surveillance et celle de l’enseignant, trente enfants. Tous excités, intéressés, curieux. Chacun débordait d’énergie et d’enthousiasme, ce qui avait à la fois surpris et enchanté Emre. Comme quoi, il y avait encore quelques optimistes sur terre. Tous n’étaient pas plein de désillusions, comme lui-même ou tant d’autres pouvaient l’être. Il déambulait dans la rue, marchant en direction de la faculté. S’il se dépêchait, il pourrait assister à son dernier cours de la journée. Malheureusement, une rencontre fortuite risquait de réduire ses efforts à néant. « Désolé, c’est… » De ma faute. Néanmoins, ces derniers mots vinrent mourir sur les lèvres d’Emre. Ce dernier, à la fois surpris et sur ses gardes, constata que l’étrangère qui venait de le percuter ne lui était pas tout à fait… Etrangère, justement. Il s’était accroupi pour l’aider à ramasser ses affaires, mais resta bêtement stoïque. Les yeux rivés sur le sol, son esprit envolé vers d’autres pensées. Il ne s’était pas attendu à croiser Théodora. Pas comme ça. Pas ici. Pas maintenant. C’était débile, n’est-ce pas ? Elle avait toutes les raisons d’être ici. Et lui ? Lui aussi, désormais. Il s’empara finalement du livre qui gisait au sol, se redressa, et le tendit à Théodora sans un mot. Tous les deux se faisaient face, le regard sombre, la mine renfrognée – prêt à sauter à la gorge de l’autre, si cela s’avérait être nécessaire. Ce qui, vu la tension qui régnait entre eux, ne tarderait pas à arriver. « Je sors du travail. » Répondit simplement l’Anglais. Le ton était calme, posé, mais la voix froide et glaciale. Il s’était montré suffisamment gentil et conciliant jusqu’à maintenant. Il avait toujours fait les choses dans les règles de l’art, même si ça lui avait coûté. Il s’était montré respectueux, distant, détaché même. Sa patience avait été mise à rude épreuve, et il avait tout encaissé sans broncher. Mais aujourd’hui, la donne avait changé. Aujourd’hui, les cartes étaient entre ses mains. « Tu es en retard, je crois. » Fit-il remarquer en haussant les épaules. Leur conversation pourrait s’achever là, sur ces mots ; cependant, Emre imaginait mal Théodora le laisser repartir sans obtenir plus d’informations de sa part.
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Message(#)time is running out (théo&emre) EmptyVen 29 Déc 2017 - 18:49

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Théodora & Emre

« Our memories. They can be inviting but some are altogether, mighty frightening. Don't speak, I know just what you're saying, so please stop explaining. Don't tell me 'cause it hurts. »
La rencontre avait été quelque peu fracassante. Le choc plutôt brutal. Face à n’importe qui, Théodora se serait confondue en excuses avant de récupérer ses affaires éparpillées au sol pour finalement continuer son chemin jusqu’à l’école. Seulement, la personne qu’elle venait de percuter n’était pas n’importe qui. Loin de là. Et elle n’avait pu faire autrement que de se refermer comme une huitre. Elle ne comprenait pas ce qu’Emre pouvait faire dans le coin à cette heure. Le campus universitaire se trouvait de l’autre côté du quartier et même s’il se trouvait être le père de son fils, il n’avait absolument rien à faire ici. Elle fut presque surprise de le voir l’aider à ramasser ses affaires là où elle aurait probablement été assez froide et distante pour le laisser se débrouiller si les rôles avaient dû être inversés. Elle le remercia simplement d’un signe de la tête, n’ouvrant finalement la bouche que pour lui poser la question qui lui brûlait les lèvres. Que faisait-il là ? Maintenant. A cette heure de la journée. Elle n’avait pas envie de croire au hasard. Non, le hasard ne pouvait pas avoir sa place dans toute cette histoire. Et effectivement… La surprise put se lire sur le visage de l’anglaise lorsque le jeune homme annonça qu’il sortait du travail. « Tu t’es fait une clientèle auprès des mères au foyer du coin, c’est ça ? » Théo avait pincé les lèvres, mais elle n’avait pu s’empêcher cette réplique cinglante. La réplique de trop probablement, mais ça avait été plus fort qu’elle. Le travail… Elle savait ce qu’il en était de son travail, comme il l’appelait. Un trafic qu’elle ne pouvait cautionner, mais auquel il semblait tenir plus qu’à ce rôle de père qui semblait pourtant si cher à ses yeux. Lors de leur dernière rencontre, elle avait été assez claire, elle ne voulait pas d’Emre dans la vie de son fils s’il continuait de dealer. Ils s’étaient d’ailleurs disputer à ce sujet puisque le jeune homme avançait que c’était le seul moyen pour lui de s’assurer un revenu qui pourrait combler les besoins de leur fils. Ils s’étaient quitté sur la promesse de ce dernier d’accepter un job stable si une opportunité se présentait à lui. Théodora n’avait plus eu aucune nouvelle depuis ce jour, elle en avait donc déduit que les priorités de l’anglais étaient ailleurs. Et ça lui convenait, tant qu’il restait loin d’eux.

La jeune femme secoua doucement la tête et croisa les bras contre sa poitrine lorsqu’Emre souligna qu’elle était en retard. « Je sors de cours, le prof nous a gardé un peu plus longtemps que prévu. » répondit-elle presque du tac-o-tac, comme si elle avait besoin de se justifier, comme si Emre pourrait prétendre qu’elle était une mauvaise mère parce qu’elle était en retard pour venir récupérer son fils, comme s’il fallait qu’elle apporte cette précision pour être certaine que le jeune homme ne voit pas ce retard comme une brèche lui permettant d’approcher Oliver dans un avenir proche. N’avait-il pas dit un jour qu’il était prêt à tout ? Sans qu’elle ne puisse réellement l’expliquer, elle prenait cette remarque, pourtant pas bien méchante, comme une attaque personnelle. Elle était en retard et en un certain sens, elle s’en voulait. Parce que c’était une occasion comme une autre pour dire qu’elle échouait un peu là où elle tentait de s’appliquer un maximum pour être irréprochable. Enfin qu’importe. Prenant une longue inspiration, elle observa pendant un instant le jeune homme qui lui faisait face, bien incapable de détourner le regard. Même si elle en savait un peu plus aujourd’hui sur ce qui les avait séparés, elle ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir, la haine qui s’était formée au fil du temps ne semblait pas vouloir se dissiper et pourtant, aussi contradictoire que cela puisse être, elle était curieuse de savoir où il en était aujourd’hui dans sa vie. Oui, enfin, elle avait envie d’en savoir plus uniquement pour pouvoir se parer face à toute éventualité. « Après notre dernière rencontre, j’avais cru que tu reviendrais plus rapidement à la charge. » reprit-elle finalement, sur un ton plat. Une provocation déguisée, mais une stricte vérité pourtant. Leur dernière rencontre remontait maintenant à plusieurs mois.
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Dernière édition par Théodora Hazard-Perry le Mar 13 Fév 2018 - 20:17, édité 1 fois
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Message(#)time is running out (théo&emre) EmptyJeu 4 Jan 2018 - 1:17

Le choc physique avait été brutal, parce qu’inattendu. Le choc d’être confronté à son ancienne petite-amie, en revanche, serait bien plus difficile à encaisser. Tout comme la conversation qui allait, naturellement, en découler ; tous deux y laisseraient probablement quelques plumes. Emre tendit finalement son livre à Théodora, qu’il avait tout de même ramassé. On ne pourrait pas lui reprocher ses mauvaises manières, au moins. Il était plus gentleman que goujat, même s’il n’avait pas franchement eu l’occasion de le prouver au cours des dernières années. « Pas vraiment. » Répondit l’Anglais, sur la réserve. Il avait eu envie de lui dire qu’être médisante ne lui allait pas au teint, mais ç’aurait été pousser la provocation un peu trop loin. Il n’était pas suffisamment proche de Théodora pour qu’il puisse se permettre d’être aussi familier. Ses mots n’auraient fait que jeter de l’huile sur le feu, et clairement, ils n’avaient pas besoin de cela. Leur situation était suffisamment épineuse, suffisamment froide, suffisamment catastrophique comme cela, sans que personne n’ait besoin d’en rajouter.

« Pas la peine de te justifier. Je ne te demande rien. » Répondit Emre d’une voix neutre, dénuée de tout jugement. Il ne reprochait pas son retard à Théodora ; il savait qu’elle était occupée. Entre ses cours, ses obligations à la maison et sa vie sociale, elle ne devait pas avoir beaucoup de temps pour elle. Il ne l’avouerait jamais à voix haute, mais il admirait son ancienne petite-amie. Il admirait son sens de l’organisation, sa capacité à être sur tous les fronts, son dévouement constant envers Oliver pour lui offrir une vie stable, et un avenir génial. Dans un monde parfait, les deux Anglais auraient pu trouver un terrain d’entente. Ils auraient pu s’accorder sur la garde de leur enfant. Ils auraient pu compter l’un sur l’autre, prendre le relais quand l’autre avait un empêchement. Malheureusement, et au grand désespoir Emre, ils étaient à mille lieues de s’entendre à ce point. Comme la suite de la conversation allait le prouver, d’ailleurs. Emre se mordit la langue pour ne pas répondre sur un ton acerbe. La provocation de Théodora était perceptible, facile : c’était bien simple, quand il s’agissait d’Emre Erdogan, tout le monde s’attendait à un esclandre. A commencer par son ancienne petite-amie, qui avait l’air de s’attendre au pire. L’Anglais tressaillit ; est-ce qu’un jour, quelqu’un comprendrait qu’il ne voulait aucun mal à son fils ? Est-ce qu’on comprendrait son désir d’être un père, un vrai, pour son fils ? Serait-il éternellement, pour la famille Hazard-Perry, le revêche voyou qui n’avait fait qu’engrosser la cadette ? Il ravala ses mots durs, sa détresse, et reprit un visage impassible. « J’ai entendu ce que tu m’as dit. J’ai arrêté, et j’ai trouvé un travail honorable. » Expliqua-t-il en haussant les épaules. La dernière fois, Théodora avait été claire : s’il n’arrêtait pas ses activités de dealer, il n’aurait jamais la moindre chance de se rapprocher d’Oliver. Résultat : Emre avait pris la situation en main. Il avait vendu son dernier stock, et avait disparu de la situation. Il avait changé de numéro de portable, cessé de fréquenter les rues infréquentables de la ville, et avait arrêté de se rendre à toutes les soirées organisées par les étudiants friqués de l’université de Brisbane. Son rythme de vie avait considérablement diminué, mais il en avait tiré un bénéfice : il voyait son fils cinq jours par semaine. Il pouvait veiller sur lui, à distance. Il pouvait s’assurer que tout allait bien. Il pouvait l’observer, le voir rire, jouer, grandir. Il se faisait néanmoins violence pour ne pas interagir avec lui, afin de ne pas éveiller les soupçons. Il ne voulait pas que quelqu’un puisse faire le lien entre eux deux. Il ne voulait pas être viré – il avait besoin de ce job. « Et je préfère être honnête avec toi, parce que tu finiras par apprendre la vérité : je bosse à l’école. » Avoua-t-il. Voilà, c’était fait. La bombe avait été lâchée. Comme ça, sans préambule. Il avait préféré prendre les devants, et espérait que cela prouverait sa bonne foi – même si, foncièrement, il avait de sérieux doutes.  On ne le laisserait probablement pas s’en tirer à si bon compte – et si Théodora acceptait de lui laisser le bénéfice du doute, nul doute que ses frères ne seraient pas aussi cléments. « Il ne sera donc pas rare que tu constates ma présence dans les parages. » Fit-il remarquer, justifiant par avance leurs prochaines rencontres. Désormais, croiser le regard de l’autre risquait d’être, sinon quotidien, au moins régulier. Bizarrement, la réaction de Théodora se faisait attendre. Elle n’avait encore rien dit, rien fait. Emre s’était attendu à tout – des cris, des larmes, des rires, un coup quelconque – mais certainement pas au silence. Et ça le déstabilisait complètement.

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Message(#)time is running out (théo&emre) EmptySam 20 Jan 2018 - 17:03

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Théodora & Emre

« Our memories. They can be inviting but some are altogether, mighty frightening. Don't speak, I know just what you're saying, so please stop explaining. Don't tell me 'cause it hurts. »
C’était presque devenu plus fort qu’elle, comme si elle ne pouvait faire autrement que de se transformer en véritable vipère au contact d’Emre. Une façon comme une autre de se protéger certainement, d’éviter qu’il ne s’approche de trop et qu’il ne fasse céder l’armure qu’elle s’était construite. L’anglais ne réagit cependant pas vraiment à la remarque que Théo avait faite, se contentant de répondre de façon évasive, là où elle avait imaginé qu’il réagirait à la provocation. Peut-être avait-il changé au fond, depuis leurs dernières rencontres. Des rencontres qui avaient presque tourné à la joute tant ils étaient aujourd’hui opposé l’un à l’autre. Quoi qu’il en soit, elle n’ajouta cependant rien de plus, sachant qu’il ne servait à rien d’aller plus loin et que ça n’était de toute façon pas dans ses habitudes. Emre souligna cependant son retard et elle n’avait pu faire autrement que de se justifier, comme s’il l’accusait de ne pas être capable de gérer son fils comme il se devait. C’était idiot, mais de toute évidence, elle était devenue incapable de réagir de façon rationnelle lorsqu’il s’agissait d’Oliver face à Emre. « Bien. » Une réponse brève, un ton neutre, un regard sombre. La jeune femme n’avait trouvé d’autre à répondre lorsque son ex petit-ami avait avancé qu’il ne lui demandait rien et qu’elle n’avait pas à se justifier. Elle le savait, elle n’était pas celle qui devait se justifier, mais ça avait été plus fort qu’elle. Parce que c’était comme ça. Parce que même si elle savait qu’elle ne vivait que pour elle, la plupart des personnes croisant sa route ne pouvait s’empêcher d’émettre quelconque jugement sur ce qu’elle était ou sa façon de vivre. Elle ne devait rien à personne si ce n’est qu’à elle-même et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de se justifier dès qu’elle avait l’impression qu’on lui mettait sous le nez qu’elle commettait une quelconque erreur dans son rôle de mère.

Et puis là où elle aurait dû simplement remercier Emre d’avoir pris la peine de l’aider à ramasser ses affaires avant de simplement le contourner pour continuer son chemin, elle était resté silencieuse un moment et puis elle avait évoqué leur dernière rencontre ainsi que le fait qu’elle avait cru recevoir des nouvelles de sa part plus rapidement. Le jeune homme avait été clair dans son souhait de faire partie de la vie de leur fils et elle avait été claire dans le fait qu’elle ne voulait pas d’un dealer dans la vie d’Oliver. Elle avait eu l’impression qu’il n’en démordrait pas – quand bien même avait-il juré qu’il saisirait une bonne place si l’opportunité se présentait – et qu’il continuerait son trafic qui lui apportait selon lui une stabilité financière. Qu’elle finirait par recevoir une lettre d’un avocat qu’il aurait réussi à se payer et qu’elle aurait dû batailler pour tenir l’anglais éloigné de son fils. Il n’en n’avait été rien de tout cela. Elle n’avait plus eu de nouvelles depuis des mois et dans le fond, elle ne s’en était pas plus mal portée, mais il y avait quelque chose de douteux dans le fait de le croiser aux abords de l’école maternelle. La surprise put se lire sur le visage de la brune lorsque le jeune homme expliqua qu’il s’en était tenu à ce qu’ils s’étaient dit la dernière fois et qu’il avait trouvé un job correct. « Eh bien… J'imagine que les félicitations sont de rigueur… » répondit-elle amèrement, la gorge soudainement nouée. Si tel était réellement le cas, elle n’aurait bientôt bien aucune réelle raison de tenir Emre éloigné d’Oliver. En ayant accepté un travail correct, il faisait preuve de sa bonne foi dans toute cette histoire et il faudrait qu’elle en fasse de même, qu’elle fasse sa part de cet accord tacite qu’ils avaient passé tout les deux. Cependant, les bonnes résolutions furent rapidement balayées par l’aveu que venait de faire le jeune homme. Avait-elle seulement bien entendu ? Les yeux ronds, Théodora fixa l’anglais, incapable de réagir à ce qu’elle venait d’entendre. Je bosse à l’école. Comment cela pouvait-il seulement être possible ? Comment une école pouvait-elle engager un type qui s’était retrouvé en prison pour cause de trafic de drogue ?! Elle avait mal entendu, ça ne pouvait être que ça… Mais la jeune femme eut la confirmation lorsqu’Emre expliqua qu’ils se croiseraient donc plus régulièrement dans les parages à présent. Gardant encore le silence, elle l’observa, sondant son visage pour tenter d’y lire une quelconque trace de plaisanterie, il ne pouvait pas être sérieux, n’est-ce pas ? Et pourtant, il ne réagit pas plus, se contentant de lui renvoyer silencieusement son regard. « C’est une blague… tu ne peux pas être sérieux, là ?! » La colère teintait déjà le ton de sa voix. Théo avait à peine desserrer les dents. Comment cela pouvait-il être possible ? Le silence du jeune homme ne fit cependant que confirmer ses dires et l’anglaise laissa échapper un rire nerveux. « Bien sûr, il n’y avait aucune autre place à pourvoir sur le marché du travail ! » C’était dingue, complètement irréel… « Comment… Comment est-ce que tu peux te retrouver à bosser dans une école ?! C’est impossible, comment est-ce qu’ils ont pu embaucher un ancien prisonnier ? Ils ne se sont pas renseigner avant de t’engager ou quoi ?! » Au-delà du fait qu’Emre pouvait donc à présent être en contact avec Oliver si l’envie lui prenait, elle était aussi révoltée contre cette école qui avait accepté dans ses rangs un ancien taulard. Certes, il n’avait tué personne et ses délits s’arrêtaient à du trafic de drogue, mais s’ils avaient embauché Emre, qu’est-ce qui lui disait qu’il n’y avait pas un quelconque psychopathe qui ait pu être engagé ou même pire encore ?!
(c) DΛNDELION


Dernière édition par Théodora Hazard-Perry le Mar 13 Fév 2018 - 20:18, édité 1 fois
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Message(#)time is running out (théo&emre) EmptyDim 28 Jan 2018 - 23:48

Avant de croiser Théodora à la sortie de l’école, l’Anglais s’était longtemps demandé ce qu’il devait faire avec son ex petite-amie. Il avait imaginé des milliers de scénarios dans sa tête, mais aucun ne semblait correspondre à la situation. Aucun ne semblait être une idée brillante. Pour la première fois depuis quelques années, Emre se sentait étrangement… Perdu. Il ne savait plus très bien où il en était. Il ne savait plus très bien ce qu’il désirait. Pourtant, lorsqu’il était sorti de prison et qu’il avait acheté son aller simple pour l’Australie, tout était clair dans son esprit. Il ne ferait qu’une escale à Sydney, rejoindrait Brisbane dans la foulée. Il s’installerait dans cette nouvelle ville, qu’il apprivoiserait. Il chercherait à identifier chacun des membres de la famille Hazard-Perry – de l’aîné au cadet. Il devait savoir. Tout. Rien ne devait lui échapper. Où ils vivaient. Ce qu’ils faisaient, comment ils occupaient leurs journées, quelles étaient leurs habitudes. Son travail d’espionnage avait été facilité par la famille, qui vivait ensemble. Il n’avait plus eu qu’à les épier et à les étudier, un par un. Les années avaient passé, mais ils n’avaient pas beaucoup changé. Gauthier était toujours aussi occupé. Charlie continuait de jouer les playboys – et excellait dans ce domaine. Connor vivotait, éternel dernier de la fratrie, éternel adolescent. Quant à Théodora, il l’avait aperçue à de nombreuses reprises. Très souvent, au bout de son bras, un petit garçon au sourire enjoué serrait délicatement sa main. Son cœur s’était serré ; il aurait tellement voulu venir compléter ce tableau magnifique. Sa place, légitime, était restée vacante. Mais quand était venu le moment pour lui de la prendre, Théodora l’en avait fermement empêché. Elle s’y était opposée, avec force et ardeur. Son ancienne petite-amie était devenue une mère, qui défendait avec véhémence son petit. Emre, lui, n’avait jamais su trouver sa place.

Il avait été mis devant le fait accompli. Sa présence autour de l’école était suspecte – forcément. Théodora ne le laisserait pas s’en tirer à si bon compte ; il en était intimement persuadé. Alors, plutôt que de subir ses questions, il avait décidé de prendre les devants. Au moins, on ne pourrait pas lui reprocher son honnêteté. Il avoua, d’une voix claire et déterminée, qu’il avait trouvé un travail. Il ne fit aucun suspense à ce sujet : il travaillait à l’école, dans laquelle Oliver était scolarisé. « Je préfère être honnête avec toi. » Déclara Emre. Le ton glacé, le regard noir, les lèvres pincées : tous les éléments étaient réunis pour que Théodora explose, d’une minute à l’autre. Il savait qu’il allait subir de plein fouet la colère de son ancienne petite-amie. « Est-ce que je vais entendre parler de ça toute ma vie ? » La voix d’Emre était sèche, tranchante. Il en avait marre, plus que marre même, de n’être considéré que comme une petite frappe. Un ancien prisonnier, un petit dealer à la con. Un coupable monstrueux, dangereux, qu’il fallait à tout prix tenir éloigné de son môme. « Je commence à en avoir ras-le-bol de n’être considéré que comme étant un putain d’ex-taulard ! » L’Anglais s’emballait. La douleur écrasait sa poitrine. Aurait-il un jour le droit d’avoir une vie normale ? « J’ai payé ma dette à la société, que ça te plaise ou non. » Continua-t-il, froidement. Il aurait voulu en rester là. Mais Théodora semblait être sur le point de répliquer, et l’Anglais ne lui en laissa pas le temps. Il ricana et poursuivit, bien décidé à lui balancer ses quatre vérités au visage. « Considère-moi comme un ex-taulard si tu veux. Un petit connard qui a failli à ses obligations. Tu peux me détester tant que tu veux, vas-y. Parce que, que tu le veuilles ou non, toi et moi, on a été un couple. Et indirectement, Oliver est là pour te le rappeler chaque jour. » Si son fils avait hérité les beaux yeux noisette de sa mère, Ollie avait les mêmes cheveux noirs jais que son père. Il suffisait d’un rayon de soleil pour que sa peau ne dore. Leur enfant était un subtil mélange d’eux deux, ce qui ne devait pas être facile tous les jours pour l’Anglaise. « L’ancien prisonnier est aussi le père de ton enfant. Ça la fout mal sur un CV, qui plus est le tien, mais c’est la vérité. Et tu ne pourras jamais, jamais changer ça. » Siffla Emre, un doigt accusateur pointé sur la poitrine de Théodora. « Oliver est mon fils, et je l’aime inconsidérément. » Conclue-t-il d’une voix plus posée.  « Maintenant, j’ai fait les efforts que tu m’avais demandé. Seras-tu honnête et droite dans tes bottes ? Est-ce que, comme tu me l’avais promis, tu vas me laisser approcher mon fils ? » Demanda Emre. L’attente était insupportable.
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Message(#)time is running out (théo&emre) EmptyMar 13 Fév 2018 - 20:21

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Théodora & Emre

« Our memories. They can be inviting but some are altogether, mighty frightening. Don't speak, I know just what you're saying, so please stop explaining. Don't tell me 'cause it hurts. »
Théodora bouillonnait. Elle ne pouvait qu’avoir mal entendu, n’est-ce pas ? Il ne pouvait en être qu’ainsi. Emre ne pouvait pas travailler dans une école. Il ne pouvait pas. Et encore moins dans l’école où était scolarisé Oliver. Et pourtant l’anglais ne semblait pas se jouer d’elle. Elle se sentait tellement idiote, tellement stupide et elle ne put retenir un rire cynique lorsqu’il lui annonça préférer être honnête avec elle. Est-ce qu’il osait réellement parler d’honnêteté ? Si il y tenait tant, il n’aurait pas agi ainsi, il aurait fait en sorte de trouver un autre job, un autre emploi… Il devait bien y en avoir assez que pour ne pas se retrouver à bosser dans une école ! « Tu préfères être honnête ?! Non, mai c’est une blague, pincez-moi, je rêve ! L’honnêteté aurait été de me dire tout de suite ce qu’il se tramait, venir me voir pour me dire que tu envisageais de postuler dans l’école de mon fils avant de faire quoi que ce soit ! » Se contenir était tout bonnement impossible, le regard de la jeune femme était noir, ses mots étaient crachés plus que tout autre chose et le fait qu’Emre commence à s’emporter lui aussi ne risquait certainement pas de la calmer. « T’as fait les mauvais choix, c’est à toi de les assumer. » répliqua-t-elle du tac-o-tac alors qu’il lui demandait s’il entendrait parler de ça tout sa vie. Un passage en prison d’une telle ampleur ne pouvait pas être balayé d’un simple revers de la main, ils ne pouvaient pas tout simplement passer par-dessus comme si de rien n’était. Même si oui, Théodora avait conscience des enjeux qu’il y avait eu à l’époque et les raisons qui avaient poussées Emre à se mettre à dealer. Du reste, ça n’était pas tant qu’il l’ait embauché lui qui posait problème à la jeune femme -même si clairement, ça pesait grandement dans la balance aussi – mais il y avait aussi et surtout le fait que si l’école avait embauché Emre, qui lui assurait qu’il était le seul ex-taulard à bosser dans cette école ? Y en avait-il d’autre dans cet établissement ? Qu’est-ce qui lui garantissait que les enfants étaient en sécurité au sein même de l’école ? Elle n’eut pas vraiment le temps de se pencher plus que ça sur la question que le jeune homme enchaînait se plaignant une fois de plus de son statut, du fait qu’il ne soit vu plus que comme ça à présent avant d’enchaîner, sans vraiment laisser le temps à Théodora de répliquer, en impliquant Oliver et leur propre histoire. Le couple qu’ils avaient été, l’amour qu’ils avaient partagé ainsi que le fruit de celui-ci. La brune dut serrer le point pour éviter de laisser voler une gifle, ç’aurait été lui donner trop d’importance. Et pourtant, son cœur s’était serré dans sa poitrine. La véracité de ses paroles lui faisait mal. Elle le détestait effectivement de tout son être aujourd’hui. Elle le détestait pour lui avoir fait vivre ce qu’elle avait vécu, elle le détestait de s’être fait prendre, elle le détestait pour l’avoir abandonné elle et leur bébé, elle le détestait de vouloir revenir aujourd’hui dans leur vie comme une fleur, comme si de rien n’était. Et pourtant, Oliver était là, chaque jour, pour lui rappeler ce qu’elle avait pu vivre avec l’anglais. Les bons moments qu’ils avaient passés ensemble. Il était de toute façon impossible de renier le fait qu’Emre était bel et bien le père de son fils. S’il n’y avait aucun doute à avoir quant au fait qu’Ollie était un Hazard-Perry sur bien des points, la ressemblance dans les traits entre le père et le fils étaient indéniable. « T’as encore une fois rien compris, Erdogan. » cracha-t-elle, bien plus méprisante qu’elle ne s’en serait cru capable, balayant d’un geste vif le doigt accusateur qu’il pointait contre elle. Sans réellement se rendre compte de ce qu’elle faisait, elle était venue attraper fermement le poignet du jeune homme. Son regard s’était encore assombri, si tant est que cela puisse être possible. Son cœur battait à tout rompre, il fallait qu’elle se concentre pour garder une respiration régulière. Finalement, se rendant compte de son geste, elle le relâcha, d’un geste tout aussi vif, comme si elle venait de se brûler les doigts. Tout n’était pas question que d’apparence et de CV comme il semblait vouloir le croire. Mais après tout, peut-être cherchait-il à se trouver des excuses plutôt que de voir la réalité en face ou tenter de comprendre ce qu’il en était réellement. « Si c’est réellement le cas Emre, tu devrais comprendre pourquoi j’en suis là et pourquoi je tiens à ce point à ce que tu restes éloigné de lui. » Le milieu dans lequel il avait évolué depuis qu’il était arrivé ici n’était pas bon pour le petit garçon, il était bon pour personne mais le jeune homme était en âge de faire ses propres choix. Ils ne formaient plus un couple et elle n’avait rien à dire quant à ses activités tant que cela ne concernait pas de près ou de loin son fils. « Tu te fous de moi ?! » A nouveau, un rire dépourvu de joie échappa à l’anglaise. Est-ce qu’il lui demandait réellement à elle, de faire preuve d’honnêteté ? « T’as pas vraiment attendu que je te donne mon accord à ce niveau-là, j’me trompe ? T’as déjà dû l’approcher, non ? » Lui demander de tenir parole, c’était littéralement se foutre de sa gueule. « J’espère que tu n’y tiens pas trop, à ton nouveau job. » siffla-t-elle finalement, desserrant à peine les dents, le regard lançant toujours des éclairs et s’apprêtant à faire un premier pas pour aller récupérer son fils et toucher quelques mots quant à sa façon de penser à la direction de l’école.
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Message(#)time is running out (théo&emre) EmptyDim 18 Fév 2018 - 22:08

« Ah ouais ? » Il haussa les épaules, et se permit même de laisser échapper un petit rire narquois. Il la trouvait franchement gonflée, voire même hypocrite. S’il était allé la trouver, s’il l’avait informée de ses intentions, jamais sa candidature n’aurait été retenue. Elle n’aurait jamais accepté de le voir travailler dans cette école, à proximité de son fils. Nul doute que l’Anglaise se serait empressée de saborder son ex. « Voyons Théodora, tu sais pertinemment que si je t’avais prévenue de mes intentions, tu m’aurais savonné la planche. Jamais je n’aurais pu travailler ici. Jamais tu ne m’aurais laissé approcher Oliver. » Et c’était bien là le nœud du problème : les intentions d’Emre étaient bonnes et louables, mais Théodora refusait de l’entendre. Il s’était fait discret, avait arrêté ses activités suspectes, et mis de l’ordre dans sa vie. Il tentait de reprendre une vie normale – petite-amie gentille et douce, reprise ferme et définitive de ses études, vie sociale améliorée et saine. En somme, l’Anglais redevenait un homme mature et responsable, et s’éloignait progressivement mais sûrement de la vie de débauché qu’il avait eu jusqu’à maintenant. Mais tous ses efforts n’étaient visiblement pas suffisants. Rien ne trouvait grâce aux yeux de Théodora. « C’est un dialogue de sourd. Je refuse de m’engager une fois de plus dans cette conversation avec toi. » Dit-il en secouant la tête. Les deux Anglais avaient déjà eu cette discussion, et elle s’était soldée par un échec cuisant. Tous deux étaient restés campés sur leurs positions, et rien n’avait évolué. L’adolescent qu’il avait été n’avait trouvé que ce moyen peu glorieux pour se faire de l’argent facile. Il n’avait pensé qu’à une chose – assurer la stabilité de la vie de Théodora, et de leur enfant. Il voulait le meilleur pour eux, peu importe le prix qu’il devait payer. Il s’était détourné de ses études, avait commencé à fréquenter des gens peu fréquentables, et avait passé la plupart de son temps libre avec sa bien-aimée. Il avait partagé son temps entre des activités nobles – être auprès de sa petite-amie enceinte, anticiper sur ses besoins et autres envies – et des activités moins prestigieuses, plus illégales. Un choix de vie discutable, certes, mais qu’il n’avait jamais envisagé comme une finalité. C’était juste une réponse irréfléchie, qui faisait suite à une grossesse surprise et un plan de vie chamboulé. « Bien sûr. Rassure-toi tant que tu peux, en te retranchant derrière le fait que je n’ai, soi-disant, rien compris. » Siffla l’Anglais en roulant des yeux. Néanmoins, il capta le poing serré de son ancienne petite-amie. Elle était agacée ? Elle avait du mal à accepter que son fils ait des ressemblances évidentes avec son père biologique ?  Du mal à accepter son retour ? Il faudrait qu’elle s’y fasse ; il ne comptait pas filer de si tôt. Il comptait bien faire valoir ses droits, si Théodora persistait à le tenir éloigné de son enfant. « Au contraire. Je crois que j’ai bien compris, et que toi, tu commences aussi à comprendre. » Répondit-il en haussant les épaules. La main de l’Anglaise s’empara vivement du poignet d’Emre, et ce dernier s’attendit presque à ce qu’elle le lui retourne avec force. Comme une basse vengeance, pour lui faire physiquement payer ses erreurs et autres travers. Elle l’assassinait du regard, et sans honte, il garda la tête haute. Il assumait tout, pleinement. « Tu commences à comprendre que cette fois-ci, la donne est différente. Je suis là, et bien déterminé à apprendre à connaître mon fils. » C’était là son rêve, son rêve le plus fou. Irréalisable pour le moment, mais il comptait bien y remédier. Elle lâcha son poignet, comme si elle venait de réaliser ce qu’elle avait fait. Comme si leur contact l’avait brûlée, ou qu’elle risquait d’attraper la gale. « J’ai compris, Théo. Et j’ai réagi. J’ai tout fait pour répondre à tes attentes. Mais ça ne suffira jamais, n’est-ce pas ? » La question était purement rhétorique. Evidemment, ça ne conviendrait jamais. Et même si Théodora acceptait finalement de le laisser fréquenter son fils, nul doute que ses frangins viendraient lui savonner la planche. Ils lui expliqueraient ô combien son influence était néfaste. Ô combien il était dangereux, infréquentable, indigne de son intérêt. « Si tu veux tout savoir, non. Pas réellement. » Répondit l’Anglais. Il avait échangé quelques mots avec son fils, partagé quelques instants, mais n’avait pas révélé son véritable statut. Il était resté à sa place de surveillant – distant, mais attentif. Il l’avait couvé du regard, observé chacun de ses gestes, chacune de ses mimiques. Elle soupira, ne croyant évidemment pas à ce qu’Emre venait de lui dire. « Tu me menaces ? » Siffla-t-il en plissant les yeux, et en attrapant son avant-bras pour la retenir. Il s’énervait. Il perdait patience. Il en avait tout simplement ras-le-bol, et acceptait de moins en moins bien la situation. L’Anglais relâcha le bras de son ancienne petite-amie, ne souhaitant pas qu’elle se méprenne sur ses intentions. « Dépêche-toi de scier ma branche, Théo. Et ne te loupe pas. Parce que les quelques mots que je pourrais échanger avec mon fils demain pourraient bien devenir très embêtant pour toi, et ta famille. » Et cette fois-ci, il le ferait. Il n’hésiterait pas à prendre les devants, peu importe ce que la famille Hazard-Perry pourrait en dire. Jusqu’à maintenant, il avait tenté de se racheter – être honnête, jouer selon leurs règles, changer de vie. Il avait scrupuleusement respecté le contrat que lui avait imposé Théodora, et pour quoi ? Pour finalement être rejeté comme un malpropre. En quelques mots, son ancienne petite-amie venait de lui faire comprendre que tous les efforts qu’il avait faits avaient été vains. Et il était frustré. Frustré, en colère, désespéré. « Tu ne pourras pas éternellement me tenir éloigné de mon fils, Théodora. Un jour, il demandera. Il posera des questions, de plus en plus précises. Il se fera plus insistant. Et c’est lui qui viendra me trouver, en te maudissant de l’avoir tenu loin de son père, alors que ce dernier ne demandait qu’à prendre soin de lui. » Murmura-t-il à voix basse. Il soupira légèrement, craignant que le pire des schémas se produise. Craignant que son fils ne leur en veuille à tous les deux, parce qu’ils n’auraient pas été en mesure d’accorder leurs violons. « Va chercher Ollie. Je suis sûr qu’il meure d’envie de te retrouver et de te serrer dans ses bras. » Emre s’écarta du chemin de Théodora, qui ne demanda pas son reste. Il la regarda s’éloigner pendant une seconde, et reprit sa route. La gorge serrée, l’estomac noué : la situation le rendait malade. Littéralement. Malgré la fatigue, il ne ferait aucun doute que la nuit à venir serait une nuit sans sommeil. Une de plus.
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Message(#)time is running out (théo&emre) EmptyMar 3 Avr 2018 - 10:42

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Théodora & Emre

« Our memories. They can be inviting but some are altogether, mighty frightening. Don't speak, I know just what you're saying, so please stop explaining. Don't tell me 'cause it hurts. »
Comme à chaque fois qu’ils se retrouvaient à présent en tête à tête, les deux ex-compagnons en arrivaient à se prendre la tête, à tourner en rond dans une discussion sans fin comme s’ils étaient aujourd’hui incapable de se comprendre. « Evidemment ! » répliqua-t-elle directement alors qu’Emre assurait qu’elle lui aurait savonner la planche si elle avait su qu’il comptait postuler dans l’école d’Oliver. « Je ne voulais pas que tu t’approches de lui tant que je n’étais pas certaine qu’il ne lui arriverait rien en t’ayant dans les parages… Mais le fait que tu travailles ici, que tu aies postulé dans cette école, ça ne fait que prouver que tu es prêt à tout pour te rapprocher d’Ollie sans penser au reste ! » Puis au-delà du fait qu’Emre se retrouve à travailler dans l’école de son fils, ce qui dérangeait d’autant plus Théodora, c’était de constater que l’école avait embaucher un ancien prisonnier. Certes, le jeune homme s’était retrouvé derrière les barreaux pour un crime mineur, mais qu’en était-il des autres employés de l’école ? Y avait-il d’autres anciens prisonniers qui côtoyaient quotidiennement les enfants ? C’était un tout, beaucoup trop d’informations pour que l’anglaise puisse garder la tête froide et avoir Emre à proximité ne l’aidait clairement pas à se calmer et à réfléchir calmement. Elle leva les yeux au ciel et ne put retenir un soupir lorsque son ex petit-ami annonça qu’il refusait d’avoir une fois de plus cette conversation. Pour la peine, elle était entièrement d’accord avec lui, à chaque fois qu’ils partaient dans cette voie, ils se lançaient dans un dialogue de sourd, chacun restant fermement campé sur ses positions. Des choix de vie, une question d’argent. Oui, peut-être que le fait d’avoir grandi dans des milieux diamétralement opposé faisait qu’ils n’avaient pas tous les deux la même vision des choses pour l’avenir. Là où il était absolument question d’argent pour l’un, l’autre n’y voyait aucun rapport. Si Théo avait pu comprendre que se faire de l’argent rapidement avait été la seule solution lorsqu’ils avaient appris qu’ils allaient devenir parents, parce qu’ils n’auraient pu compter que sur eux-mêmes à cette époque, mais pourquoi continuer aujourd’hui ? Pourquoi continuer après être sorti de prison alors que l’argent n’était plus un souci ? Si l’anglais tenait tellement à connaître son fils, elle ne lui demandait que de se ranger, de redevenir une personne respectable, avec un boulot honnête. Quelqu’un de bien qui n’attirerait aucun problème à un petit garçon de cinq ans. Mais une fois de plus, ils se lançaient dans un dialogue de sourd, à tenter de savoir lequel des deux étaient en tort. Et Emre poussa la jeune femme dans ses retranchements. Sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, Théodora avait été poussée à bout, d’un geste vif, elle s’était emparée du poignet du jeune homme, comme pour l’empêcher de s’approcher un peu plus, l’empêcher de la toucher, puis elle avait tout relâché en se rendant compte de son geste. « Tu réponds à mes attentes en faisant tout ce qui est possible pour que ça t’arrange. Ne viens pas me dire que tu ne pouvais pas trouver du travail ailleurs, Emre ! Tu as juste cherché à repousser un peu plus les limites, à jouer avec le feu pour approcher Oliver plus rapidement. Alors, non. Non, ça ne suffira pas. » Si l’anglaise tentait de garder la tête haute et de ne pas se laisser submerger par tous les sentiments qui l’asseyaient, il n’était pas difficile pour quelqu’un la connaissant de voir qu’elle était dépassée, qu’elle était à bout. Sur le point d’en arriver à ce qu’elle voulait éviter depuis le début. Elle avait cru qu’ils y arriveraient, qu’ils s’en sortiraient. Mais de toute évidence, ils en étaient incapables. A nouveau, l’anglais appuya sur un point sensible et elle ne put que partir au quart de tour lorsqu’il lui demanda d’être honnête. Elle se passa nerveusement une main dans les cheveux lorsqu’il admit qu’il avait effectivement bel et bien eu quelques contacts avec leur fils. Il ne lui fallait pas plus, elle était prête à mettre un terme à cette conversation qui ne mènerait à rien, mais elle fut stoppée par Emre qui lui attrapa l’avant-bras. Elle fit alors volte-face, lançant un nouveau regard noir au jeune homme qui relâcha son emprise, répondant à sa menace par une autre menace. « Tu n’en feras rien. Parce que tu sais tout aussi bien que moi que si tu le fais, celui qui en pâtira c’est Oliver. » Et elle était certaine que s’ils en étaient encore là aujourd’hui, c’était parce qu’ils étaient au moins d’accord sur une chose, ça n’était pas à Oliver de subir toute cette histoire. S’il n’était encore au courant de rien aujourd’hui, c’était probablement parce qu’ils tenaient à l’innocence de ce petit garçon. « Ne crois pas m’apprendre quelque chose. » répondit-elle simplement alors que le jeune homme appuyait une nouvelle fois sur un point sensible. Elle avait parfaitement conscience qu’elle ne pourrait pas cacher éternellement toute cette histoire à son fils et qu’un jour, Oliver viendrait à poser des questions auxquelles elle ne pourrait pas échapper. Mais en attendant… Elle avait encore un peu de temps pour voir venir. Elle n’ajouta cependant rien lorsqu’Emre la laissa enfin partir, soulignant qu’Ollie devait l’attendre avec impatience. Elle avait effectivement perdu assez de temps comme ça, il était temps qu’elle retrouve son fils. Elle adressa un dernier regard à son ex petit-ami avant de filer vers les grilles de l’école. Elle ferait cependant un détour par le bureau de la direction avant d’aller récupérer le petit garçon et de pouvoir enfin le serrer dans ses bras.
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