| Let it snow. Elsewhere • Myrddas |
| | (#)Ven 8 Déc 2017 - 12:54 | |
| Je m'active dans la maison depuis ce matin. Le stress et la pression montent d'un coup lorsque je reçois un sms de mon amant qui me dit qu'ils partent de l'aéroport. Si tout va bien, ils vont mettre 30 minutes pour revenir. Alors je prie un peu qu'il y ait du trafic qui les ralentira parce que merde, je n'ai vraiment pas fini ici ! Si je suis au bord de la panique, c'est seulement parce qu'aujourd'hui, le 23 décembre, nous accueillons Monsieur et Madame Owens. Et ce pour 2 semaines. Ils passeront les fêtes de fin d'années ici, dans la chaleur australienne. Autre pays, autre continent, autre ambiance. Et, depuis qu'ils nous ont annoncé ça, mon côté militaire maniaque ressort subitement. Surtout aujourd'hui alors que je souhaite que tout soit parfait pour accueillir les parents de l'amour de ma vie. La première impression l'année dernière était très bonne, je suis resté pas mal en contact avec les Owens, surtout le père avec qui j'échange très régulièrement des email ou même des sms. Que ce soit des conneries ou sur des choses bien plus sérieuse, j'aurais presque tendance à dire que j'ai trouvé en lui quelque chose comme un père de substitue, le mien refusant encore et toujours de m'adresser la parole. J'ai beau essayé de recoller les morceaux, j'ai fini par abandonner.
Dans tous les cas, ça va faire une heure que Myrddin est parti à l'aéroport et il a eu l'intelligence d'emmener son fils avec lui. Logique, après tout ! Mais au moins je ne suis pas obligé de surveiller et les biscuits que je suis entrain de préparer ainsi que le repas de ce soir et Arthur dont le rêve s'est de grimper jusqu'à l'étoile en haut du sapin. Il est devenu bien téméraire et son caractère à bien changé depuis qu'il est ici. Il restera sans doute toujours ce garçon qui se rétracte au moindre problème mais ça va de mieux en mieux. D'autant plus que Clara et Alex seront aussi de la parti. Nous avons décidé ça, avec Ida. Une année j'aurais mes enfants pour noël, la prochaine année je les aurais pour nouvel an. Et cette année c'est tombé sur noël. Donc elle devrait pas tarder à mes les déposer.
Pour l'instant, donc, seul ma musique retentit dans la maison, alors que je laisse mijoter à feu doux le bœuf bourguignon pour ce soir. Si mes calculs sont bons, les trois anglais devraient débarquer à temps pour le tea time. Pour l'occasion j'ai préparé des lamington, ces petits gâteaux typiques de notre pays ainsi qu'un banana cake. J'avais hésité à préparer encore un pavlovla aux kiwis mais je me suis dit que je garderais ça pour demain. D'ailleurs, demain ce sera assez international comme repas, car j'ai décidé de faire une simple raclette. Même s'ils annoncent des températures avoisinant les 35°c demain, je suis bien décidé de faire perdurer la tradition des Beauregard, même si c'est grâce à notre père que nous avons découvert cette tradition française.
Peu importe. J'ai tout juste le temps de me changer et mettre quelques chose de décent qu'un jogging et un t-shirt ample, qu'on sonne à la porte. Remettant ma chemise en place dans mon jeans, je me dirige vers la porte et l'ouvre. Quelle n'est donc pas ma surprise lorsque j'aperçois Myrddin, ses parents et la tête blonde de mon ex femme ! «Eh ben ...un timing parfait dis-donc » souriais-je, amusé, alors que Clara et Arthur entrent en courant suivi d'Alexander qui ne semble pas aussi heureux que sa sœur. « Venez, entrez» dis-je en me décalant. Les trois anglais entrent, mais Ida, elle, reste dehors. «Tu veux pas entrer aussi ? » demandais-je, poliment. «Non c'est bon bon ça ira. Je dois rejoindre Bryan dans vingt minutes. Nous partons dans sa famille à Auckland pour les fêtes » m'explique-t-elle en me tendant les sacs des enfants «Ah oui, c'est vrai » souriais-je en attrapant le tout « Amusez-vous bien en tout. Et passe le bonjour à Bryan» dis-je simplement. Ida hoche la tête, fait un dernier signe de la main à nos enfants puis regarde Myrddin et ses parents «Bonnes fêtes et bienvenue en Australie » lance-t-elle avant de se détourner. Je la suis du regard, un peu mal à l'aise.
Mais se malaise disparaît au moment où la porte se referme et que je me tourne vers les trois anglais, large sourire sur les lèvres. «Bienvenue chez nous » m'exclamais-je en allant prendre ma belle mère dans mes bras avant de serrer la main de l'homme. «J'espère que vous avez eu un bon vol malgré que le transit doit paraître interminable » tout en parlant, je m'avance vers le salon «Installez-vous, faites comme chez vous. Vous voulez boire quelque … NON ARTHUR ! » me coupais-je moi-même alors que je vois mon fils entrain de s'accrocher à une branche. Je m'avance rapidement et l'attrape pour l'éloigner «Clara, va jouer avec lui dans la chambre » dis-je à ma fille. Celle-ci me regarde quelques instants avec ses grands yeux bleu puis attrape Arthur par la main et l'entraîne dans sa chambre en lui disant qu'elle va lui montrer tous ses jouets. Je soupire doucement puis me tourne à nouveau vers les parents Owens, mon sourire prenant à nouveau place sur mes lèvres «Je disais donc,vous voulez boire quelque chose ? Thé, café, bière, vin ? » énumérais-je, en essayant de me calmer alors que je me rends compte que je suis un peu trop stresser pour le coup et que je peux donner l'impression de ne pas être assez à l'aise. |
| | | | (#)Dim 14 Jan 2018 - 18:14 | |
| Let it snow. Elsewhere. — — MYRDDIN & TOM Je suis infiniment heureux de revoir mes parents aujourd’hui, plus que je ne saurais l’exprimer. Je me rends davantage compte de leur amour pour moi à travers celui que j’éprouve pour Arthur. Devenir parent change des perspectives, et je me retrouve à sourire comme un idiot en attendant mon père et ma mère à leur sortie de l’avion. Arthur est dans mes bras, à regarder tout autour de lui. Je sais qu’il ne voudrait pas en descendre et, si je le force, il me fera ses yeux de chien battu. Puis, s’il s’habitue, il cherchera vite à me fausser compagnie parce qu’il aura repéré un truc intéressant. Je le connais mon garçon. Je l’embrasse sur le front en le berçant un peu, car je sens son inconfort. Il ne comprend pas encore ce que l’on fait ici mais, dès que ses grands-parents passent la porte, il les repère en pointant un doigt vers eux. Et on remercie les nouvelles technologies et Skype. Il était trop petit la dernière fois, il y a presque tout juste un an, mais pour cette première année nous avons fait en sorte de beaucoup rester en contact avec mes parents et ceux de Lily afin que, même à l’autre bout de la terre, ils voient leur petit-fils grandir. Il a deux ans à présent, et j’ai l’impression de ne pas avoir vu le temps passer.
Souriant à Alan et Charlotte, je vais immédiatement les prendre dans mes bras. Ma mère est la plus réactive, et celle qui fait durer le plus les embrassades. Arthur fait son timide, comme mon père d’ailleurs, qui est bien plus bref et réservé. Mais je reconnais son regard et ses tics ; il est aussi heureux d’être là, malgré la fatigue. Je laisse mon fils trouver les bras de sa grand-mère, et je m’occupe de ses bagages. La conversation va déjà bon train, largement menée par Charlotte je dois avouer. On dirait que le voyage ne l’a même pas décoiffée, c’est hallucinant. J’ai tout juste le temps d’envoyer un sms à Thomas pour le prévenir que nous partons de l’aéroport, avant de monter dans un taxi.
Le trajet se déroule bien, trop bien, sans embouteillages ou autres en ce 24 décembre. D’ailleurs, je comprends pour la chance nous a sourit à ce moment-là quand, en entrant dans notre immeuble, et en attendant l’ascenseur, j’entends des talons derrière nous. Ida. Pile. Au. Bon. Moment. Elle vient déposer les enfants, car cette année, c’est Tom qui les a pour Noël, elle les aura au nouvel an. Mon visage se crispe légèrement, tandis que je la salue tout de même d’un signe de tête. L’ambiance est soudain glaciale. Je fais pourtant les présentations, en restant le plus poli possible. La rousse ne m’est d’aucune aide, mais ma mère me lance un regard compréhensif. Je n’ai jamais connu de trajet en ascenseur aussi long, à croire qu’il avait ralenti juste pour nous. Quand enfin nous arrivons sur notre palier, je souffle un peu, et vais rapidement sonner à la porte pour être libéré de cette pression.
La porte s’ouvre sur un Thomas souriant, jusqu’à ce qu’il ne voie Ida. Les enfants passent l’entrée en premier, avec un Alex qui traîne un peu des pieds. Mon compagnon prend pourtant tout cela beaucoup mieux que moi et arrive à garder la face, invitant mes parents à l’intérieur alors que je les suis à l’intérieur sans un regard pour Ida qui reste sur le palier. Je les entends discuter rapidement, puis elle souhaite un bon Noël, et bienvenue en Australie à mes parents, avant de tourner les talons. La porte se referme sur elle, et je peux enfin respirer convenablement. Je laisse Tom accueillir mes parents comme il se doit, tandis que je m’occupe de déplacer leurs bagages dans la chambre qu’ils occuperont. Je sursaute quand j’entends le prénom de mon fils prononcé très fortement et sort la pièce, en alerte, avant de lâcher un soupire en voyant Thomas déjà en train de l’éloigner du sapin. Je ne sais pas s’il a une fascination ou quoi, mais ce gamin ne lâche jamais l’arbre. J’esquisse un léger sourire en voyant mon petit commencer à bouder, alors que je m’approche. Puis Clara l’emmène jouer, ce qui lui fait oublier le sapin de Noël. Je jette alors mon regard sur Alex, à l’écart, qui n’a pas suivit les deux autres, mais je ne sais pas quoi dire ou faire avec ce garçon. C’est compliqué. Donc c’est Thomas qui s’en charge. Je m’approche donc de mes parents et leur indique de s’assoir sur le canapé. Tom est stressé, ça se voit. Et ce, depuis que mes parents nous ont parlé de leur idée de venir pour deux semaines en Australie. Parfois, il en est même insupportable tant son côté maniaque ressort.
— Ca sera du thé n’est-ce pas ? demandais-je avec un sourire à mes parents, qui hochent la tête en s’installant. Ma mère s’apprête à parler, mais je l’en empêche. Oui, du Earl Grey, je sais, avec un peu de lait pour toi et bien infusé pour papa. Je me détourne alors pour aller vers la cuisine, et m’approche au passage de Thomas. Va t’asseoir toi aussi, calme-toi, je m’occupe du reste, lui murmurais-je en posant un main sur son bras.
Je l’embrasse furtivement sur la joue avant de filer en cuisine pour préparer du thé dans les règles de l’art. J’entends la discussion démarrer dans le salon, un peu hésitante d’abord, puis ça s’arrange alors que je reviens dans la pièce avec un plateau, sur lequel se trouvent les petits gâteaux préparés par Thomas, ainsi que le banana cake. Je dépose le tout sur la table basse, avec de petites assiettes à dessert et des tasses à thé.
— Le thé sera prêt dans quelques minutes. Et c’est Tom qui a préparé tout ça, un banana cake et des lamington. C’est super bon, vous allez voir, assurais-je en lançant un regard à mon amant. Je sais que je lui colle un peu plus de pression, mais il n’a pas à s’en faire. Je les laisse encore un instant tous les trois avant de revenir avec la théière fumante, un petit pichet de lait et quelques sucres.
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Dernière édition par Myrddin Owens le Lun 22 Jan 2018 - 9:16, édité 1 fois |
| | | | (#)Ven 19 Jan 2018 - 23:12 | |
| Ma surprise est énorme lorsqu'en plus de Myrddin, Arthur et ses parents, je vois Ida qui arrive avec Alex et Clara. Elle devait les emmener aujourd'hui, mais je pensais qu'elle le ferait bien plus tard. Je me suis trompé et je l'accueil avec un certain malaise. Je n'assume pas totalement de l'avoir trompé et je l'assume encore moins devant mes beaux parents. On a un peu évoquer Ida avec Alan et Charlotte, ils connaissent l'histoire en très gros et, bien qu'ils ne me jugent pas là-dessus, je sais qu'ils ne sont pas trop à l'aise avec ça. J'aurais donc vraiment préféré leur éviter cette petite entrevu qui refroidit rapidement et facilement la bonne humeur de leur arrivé. Mais heureusement Ida ne reste pas. Elle dépose les enfants, me donne leurs affaires puis s'en va en souhaitant un joyeux noël et la bienvenue aux parents de mon amant. Je la suis du regard puis, dès l'instant où la porte se referme, je décide de réafficher mon sourire chaleureux. Les parents de mon amant ont un long voyage derrière eux, ils ne doivent débarqué dans un endroit peu accueillant.
Ainsi donc, après les avoir embrasser comme ils se doit et avoir sauvé le sapin d'une attaque arthurienne -l'envoyant dans la chambre de Clara avec ma fille pour qu'ils jouent (et surtout pour qu'ils nous foutent la paix)- je demande à mes beaux parents se qu'ils veulent boire. C'est Myrddin qui répond pour eux, connaissant parfaitement les habitudes de ses parents. Il décide, d'ailleurs, de prendre le relais et m'indique de m'asseoir et me détendre un peu. Je le gratifie d'un sourire et lui caresse le flanc, lui demandant de me préparer aussi un thé comme il sait si bien le faire, avant d'aller rejoindre mes beaux parents.
«Bon, voilà notre demeure » dis-je, souriant, en montrant un peu les environs «Ce n'est pas très grand mais quand on a emménagé ici on n'avait que deux conditions : que l'appartement ait une chambre d'ami, une chambre pour nous, une pour mes enfants et que ce soit accessible pour Nathan. D'ailleurs ...» je me tourne vers Myrddin qui apporte le thé et les gâteaux, expliquant leur origine et que c'est moi qui les ait fait « T'as des nouvelles de Nath ? C'est ce soir qu'il doit venir, non ?» j'avoue que je ne me suis pas vraiment occupé de ça, moi, j'ai laissé Myrddin gérer avec son meilleur ami. Mais il me semble que l'autre anglais doit venir plus tard dans la soirée.
« Enfin peu importe» déclarais-je en me retournant vers Charlotte et Alan qui se sont installé sur le canapé « En emménageant on n'avait pas prévu qu'Arthur viendrait agrandir la famille, donc parfois on est un peu serrer ici mais ...on s'est habitué et pour l'instant ça nous convient bien comme ça, pas vrai ?» je lance un coup d’œil à Myrddin, attendant sa confirmation avant de continuer. «Bien sûr on ne va pas rester éternellement ici et on va sûrement changer un jour ou l'autre, mais ce n'est pas pour tout de suite » reprenais-je en attrapant ma tasse de thé.
Mon regard se pose sur Alex qui, installé à l'autre bout du canapé, n'a pas levé les yeux de sa game boy depuis son arrivé. Je fronce légèrement les sourcils et me redresse « Alex ?» l'interpellais-je, restant son réponse. « Alex ! » dit-je plus fort, me récoltant un simple « hum ». « Lâche un peu cette game boy et dit bonjour» il lève les yeux, me fusille du regard puis grommelle des truc incompréhensible et retourne à son jeu. «C'est bon Thomas » intervient Charlotte avec son sourire bienveillant « Il fait son timide ...» elle lance un regard attendrit à Alex. «Non, il fait sa tête de mûle qui s'est levé du pied gauche. Alex, pose cette game boy ! » reprenais-je, plus fermement. « non !» grogne mon fils. J'arque un sourcil, décontenancé pendant une fraction de seconde qu'il me réponde sur ce ton avant de réagir et me lever. Je m'approche de lui et lui prend le jouet des bas. Alex se débat, essaie de garder l'objet pour lui, mais j'ai l'avantage de la force. Le petit garçon fini par croiser les bras, boudeur, alors que je retourne m'asseoir et pose la game boy à mes côtés « Va jouer avec ta sœur et Arthur » lui dis-je en désignant la chambre des enfants. Alex hésite quelques instants puis soupire et saute du canapé pour aller dans la chambre occupées par les autres.
Je roule des yeux et secoue la tête en le suivant du regard, avant de soupirer et réafficher mon sourire en reportant mon attention sur mes beaux parents «Désolé, il ...je crois que le divorce avec sa mère ne lui plait pas des masse et je ...enfin c'est pas une raison pour qu'il soit aussi désagréable » je me penche en avant et attrape le plateau des lamington « Tenez, goûtez ça. C'est une spécialité Australienne» je regarde le banana cake « J'ai essayé de vous dépayser le plus possible. Ce soir ce sera raclette et demain on va au parc pour faire un vrai 'barbie' comme on dit ici. Un BBQ en somme» je leur sourit largement « vous allez aimer, j'en suis sûr. C'est la tradition ici, le BBQ de noël » je rigole doucement, me doutant fortement qu'en général en Décembre, en Angleterre, on n'en fait pas, des BBQ. |
| | | | (#)Sam 27 Jan 2018 - 2:08 | |
| Let it snow. Elsewhere. — — MYRDDIN & TOM Le timing est assez déplorable pour que nous tombions sur Ida, et la tension ne fait que grimper jusqu’à ce qu’elle parte. Je suis très soulagé lorsqu’elle refuse l’offre polie de Thomas pour entrer et fait demi-tour à la place ; et je ne m’en cache même pas. Le courant n’est jamais passé avec cette femme vu notre historique, et je doute que ça s’arrangera un jour. Je m’occupe des affaires de mes parents, en attendant, puis revient dans le salon où Tom les a installés, juste à temps pour voir Clara et mon fils partirent pour jouer dans la chambre. Visiblement, il a encore essayé de s’en prendre au sapin… J’esquisse un sourire en secouant légèrement la tête, alors que je rejoins Thomas et mes parents, juste à temps pour prendre les commandes. Mon amant en a déjà bien fait assez, il a géré beaucoup de choses – ce que j’ai permis avec plaisir –, et il s’occupera des repas. Je n’aurais qu’à l’aider. Donc il me paraît naturel que pour l’heure du thé, je puisse au moins préparer ça pour mes parents.
Et puis je connais encore les habitudes de mes parents. Me dirigeant vers la cuisine, j’en profite pour dire tendrement et fermement à Tom de s’asseoir aussi et de se détendre. Il ne m’est pas difficile de le deviner tendu, et stressé, comme d’habitude il veut que tout soit parfait. Il y a un an c’était déjà la même chose, ça n’a pas changé maintenant que c’est nous qui sommes les hôtes. Je suis conscient que dans sa situation, je serais sûrement dans le même état, mais je sais qu’il me rassurerait, aussi. Je prends le relai donc, et lance la préparation du thé pour tout le monde. J’ai le temps de revenir au salon avec les pâtisseries préparées par mon homme, de les présenter succinctement.
— Oui, il nous rejoint vers 19 ou 20h il me semble, répondis-je au sujet de Nathan, qui doit venir passer le réveillon chez nous.
Charlotte avoue être très contente d’avoir l’occasion de le revoir aussi ; on a grandi ensemble après tout, toujours dans les pattes de l’autre. Il doit aussi lui manquer. Souriant, je laisse ensuite Thomas expliquer que l’appartement est devenu un peu petit, car nous n’avions pas prévu Arthur à la base. J’hoche simplement la tête, rappelant que c’est tout bonnement le jour même de notre emménagement – je zappe volontiers la partie de jambes en l’air –, que j’ai reçu le fameux coup de téléphone. On s’est habitué à présent, mais le manque de place deviendra vite un problème car les enfants grandissent. Ça n’est pas pour tout de suite mais j’y réfléchis déjà, de temps en temps. Je retourne alors dans la cuisine, le temps de mettre le thé à infuser et de préparer les tasses, pour les ramener sur un second plateau sur la table basse du salon.
J’arrive quand Thomas envoie Alex jouer avec sa sœur et son demi-frère, et mon cœur se sert un peu. Je ne sais pas comment agir avec ce gamin, mais la façon de faire de Thomas ne me plaît pas davantage. Pourtant il n’y a souvent pas d’autres manières d’obtenir quelque chose d’Alexander, ce qui est aussi désespérant. Je le laisse en parler à mes parents, qui ne connaissent pas les enfants de Tom. Alex a subi de plein fouet le divorce de ses parents. Et il le vit plutôt mal. Je reste un instant dans mes pensées après avoir servi tout le monde, puis échange un regard avec ma mère. Elle compatie, elle comprend, et ce côté si maternel m’avait manqué. Je lui lance un sourire rassurant, sans douter que nous parlerons de ce problème un jour. Heureusement Thomas change de sujet en ramenant les lamingtons sur le devant de la scène. Il explique au passage avoir essayé de dépayser le plus possible mes anglais de parents, avec un programme raclette dû à son passage en France et un barbecue le lendemain, à la sauce australienne.
J’observe mon père se détendre un peu alors qu’il commence à siroter son thé et s’empare d’un gâteau. Ma mère est plus facile à faire parler aussi, après une seule bouchée, elle décide qu’elle doit absolument connaître la recette des gâteaux. Je rigole légèrement, puis écoute Thomas donner un cours de cuisine à ma mère. Il assez doué en plus, davantage que moi, et surtout il sait faire plus de choses différentes. M’enfin j’ai apprécié les quelques cours de cuisine qu’il m’a donné, où ça s’est fini... Disons que le four n’a pas été le seul à chauffer. Bref. Mon père pose aussi quelques questions à Thomas au sujet du barbecue de demain, tandis que ma mère se rapproche de moi pour me parler de choses et d’autres. Et notamment de Nathan, car elle n’a de nouvelles que de la part de son amie. Je lui raconte les dernières choses du coup, comment Arthur s’habitue à lui, et l’a même appelé Tonton une fois. J’ai bien cru que Nath’ allait fondre à ce moment-là.
Les dernières de l’après-midi se déroulent sans heurts. Les enfants reviennent vers nous à un moment donné, guidés par la faim, et même Alex vient prendre un bout de banana cake préparé par son père. Arthur sur mes genoux et Clara sur ceux de ma mère, elles font connaissance très facilement, et les discussions vont encore bon train. Je perds presque le fil de l’heure si ça n’est au moment où je regarde mon portable et y vois un message de Nathan, m’annonçant qu’il sera là dans un petit quart d’heure. Message envoyé il y a justement un quart d’heure. On frappe franchement à la porte d’entrée, et je souris en annonçant que Nathan vient d’arriver. Je dépose alors Arthur sur les genoux de mon père, qui est d’abord un peu perdu, puis se dirige vers la porte. Lorsque je l’ouvre, je ne perds pas de temps à prendre mon meilleur ami dans mes bras.
— Je me lasserais jamais de te voir debout Nath’, lance-t-il avec un large sourire, avant de lui ébouriffer les cheveux.
Tout le monde se lève pour accueillir Nathan dans le salon, et j’arrive à peine un pas derrière lui après avoir refermé la porte, tout sourire. Ma mère est presque hystérique de le voir debout, de ses propres yeux, et je remarque que même mon père est touché. Même avec les petits bouts de chou dans les bras, mes parents viennent enlacer Nathan à tour de rôle, avec beaucoup plus de chaleur de la part de Charlotte, mais Alan est tout aussi amical bien que moins démonstratif. Mon père quoi. Et puis Arthur tend ses petites mains vers son tonton Nath’, et mon père le lui glisse dans le bras avec un léger sourire. Je rigole légèrement au sourire de mon fils, absolument lumineux.
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Dernière édition par Myrddin Owens le Mar 30 Jan 2018 - 16:45, édité 2 fois |
| | | | (#)Lun 29 Jan 2018 - 22:25 | |
| Croyez-moi, je n'aime pas non plus comment j'agis avec mon fils. Le problème c'est qu'il est tellement borné que, même lorsqu'on essaie d'engager la conversation, qu'on met toute son énergie pour essayer de comprendre ce qui se passe dans sa tête, rien ni personne ne peut l'atteindre. Excepter sa petite sœur, et encore, parfois il est juste là, stoïque et froid, à ne rien dire, plongé dans sa game boy. Je m'en veux de l'abaisser ainsi devant les parents de mon amant, mais là je n'ai pas le choix. Toutefois, lorsqu'il va s'enfermer dans sa chambre, je pousses un léger soupire, me disant qu'il faut vraiment que j'en parle avec Ida et qu'on trouves une solution.
Je reporte rapidement mon attention sur mes beaux parents, bien décidé de ne pas laisser la mauvaise humeur de mon fils se répandre dans la pièce. Je leur explique un peu comment vont se dérouler les prochains jours. Bien sûr, même si j'ai déjà trouvé les quelques endroits de Brisbane que je vais leur présenter, je vais sans aucun doute leur laisser un peu de temps avec seulement Myrddin et leur petit fils, car, avouons-le, c'est surtout pour eux qu'ils sont venus. Et cette idée me convient. Je m'entends parfaitement bien avec mes beaux parents, mieux qu'avec n'importe quels autres beaux parents que j'ai pu rencontrer, mais Myrddin et Arthur sont quand même bien plus important à leurs yeux que je ne le suis, ce qui est tout à fait normal.
Après la première tourné de lamington, la glace est définitivement brisé et je suis parfaitement détendu, rigolant avec Allan et parlant de tout et de rien avec Charlotte. Au bout d'un moment, Clara Arthur et même Alex viennent se joindre à nous. Je garde mon fils, qui va s'installer à côté d'Allan, à l'oeil. Ma fille, elle, va se coincer entre Charlott et moi-même et engage une conversation à l'anglaise. Elle parle beaucoup et très bien, lui raconte toutes ses histoires d'amour de maternelle et qu'un jour elle va se marier avec Arthur, faisant rigoler l’assemblé.
Après plusieurs heures, on sonne à la porte et, après un coup d’œil vers Myrddin, je sais qu'il s'agit là de Nathan. Il refile son fils à sa mère puis se lèvre et va ouvrir. Après seulement quelques minutes, ils reviennent dans le salon, sous le regard presque choqué des anglais. Évidemment, ils ne sont pas au courant que le meilleur ami de mon amant marche depuis quelques semaines maintenant sans aucune aide technique. J'avoue que ça force le respect. En un an notre relation, entre Nathan et moi, a beaucoup évolué aussi, dans le bon sens du terme. Je vais rapidement le prendre dans mes bras après qu'il ait déposé plusieurs cadeau sous le sapin et avant que ses bras ne soient occupé par Arthur. Il commande un thé auprès de Myrddin, puis s'installe avec nous sur le canapé. Je prends Clara sur mes genoux pour faire un peu plus de place et l'après midi. Je m'autorise encore quelques minutes avec ma famille avant de me lever et retourner en cuisine afin de finir les préparations.
« PAPAAA ! On peut ouvrir les cadeauuuux ?» m'interpelle Clara, l'impatiente. Je roule des yeux et lance un coup d’œil vers le salon où, apparemment, tout le monde semble s'impatienter. Hésitant quelques instant, je regarde vers le fourneau puis hoche la tête «Fait déjà la distribution ma chérie, tu veux bien ? » Avec un cris de joie, elle se lève et se dirige vers le faux sapin, avant d’appeler Charlotte pour qu'elle l'aide. La femme se lève avec un rire et aide ma fille à faire la distribution.
Tandis que tous le monde se retrouve avec des cadeaux de tout le monde, moi, je m’éclipse rapidement dans la chambre et sort un plus petit paquet du tiroir. J'observe quelques instants la boîte puis la glisse dans ma poche et descend à nouveau, où je suis acceuillit par les cris de joie de mes enfants. Clara est tellement heureuse d'avoir eux sa peluche cheval et sa robe bleue, Alex est on ne peut plus content avec ses légo pirates et son chapeau de cow boy. Arthur lui a les yeux brillant face au livre de dessins sur les dragons et sa nouvelle peluche de Terreur Terrible qui va très bien avec le Toothless qui ne le quitte pas depuis qu'il a emménagé ici. Pour ma part, j'ai droit a une superbe bouteille de whisky écossais de la part d'Alan, un livre de cuisine anglaise de Charlotte, un magnifique dessins de Clara et un week-end surprise et en amoureux de mon Myrddin. Je sens que je vais très rapidement le mettre en place, celui-là.
J'observe alors mon meilleur ami déballer ses cadeaux, s'émerveiller devant chacun d'eux avant de me lancer un coup d'oeil un peu déçu, en mode 'tu m'as oublié'. Je l'observe quelques instants, sourit doucement, puis sort la boîte de ma poche, la regarde quelques instants puis me lève, me met face à Myrddin puis me laisse tomber à genoux devant lui. «Dix ans qu'on se connaît, deux ans que je t'ai retrouvé, un an, jour pour jour qu'on a emménagé ici, qu'on a fondé notre petite famille avec Arthur et, même si ce n'était pas facile tous les jours, je ne regrette rien et je ... » je me tais, pince les lèvres et me trouve un peu ridicule. Soupirant doucement, je secoue la tête, tend le boîtier devant moi et l'ouvre, laissant apparaître une bague de fiançailles. Dorée, simple, pure, sans trop de chichi. A l'image de mon amant « Myrddin Cadwr Owens, est-ce que tu veux m'épouser ? » demandais-je finalement, m'efforçant de garder une voix calme et posée alors que dans le fond je suis on ne peut plus stresser et incertain. |
| | | | (#)Mer 31 Jan 2018 - 22:20 | |
| Let it snow. Elsewhere. — — MYRDDIN & TOM Une fois l’incident avec Alex passé, l’atmosphère retrouve doucement sa sérénité et sa joie précédente. Les retrouvailles se passent comme si nous n’avions jamais quitté nos parents. Même si nous sommes régulièrement en contact avec eux – je sais que Thomas s’est rapproché de mon père –, cela ne se compare pas à être dans la même pièce qu’eux pour parler. Il me paraît toujours plus important qu’Arthur soit proche de mes parents, puisque la mère de Tom est morte et que son père.. c’est tout comme, puisqu’il a coupé tous les ponts possibles et imaginables. Thomas en a été très affecté mais maintenant, des mois après, il s’est fait une raison grâce à Arthur et moi, et ne regrette pas ses choix. J’en désolé bien sûr, que les évènements aient tournés ainsi, mais ce n’est qu’un dommage collatéral tant le bonheur de vivre avec mon fils et mon homme est immense. Les enfants viennent même nous rejoindre à un moment donné, ayant sûrement assez joué et, il faut le dire, leur estomac a dû les appeler. Clara fait connaissance avec ma mère, toute joyeuse. Cette fillette est un vrai rayon de soleil, du haut de ses deux ans, j’ai pourtant l’impression qu’elle ne changera jamais. Bien qu’ils aient le même âge, elle et mon fils sont très différents dans leur évolution. Arthur fait de brusques avancées, comme s’il avait passé son temps à se préparer finalement ; en revanche il est toujours plus taiseux et timide, mais il sait de mieux en mieux parler, surtout lorsqu’il est en confiance. Arthur lui, découvre à petite bouchée les gâteaux préparés par son père, sous mon œil attentif. Il devient assez gourmand il me semble, mais ça ne m’étonne pas ; ma mère m’a bien répété que j’étais pareil à son âge. En fait, il me ressemble plus que je ne l’aurais cru ce petit bout de chou. Mais son œil brun qui contraste avec le bleu me rappelle aussi sans cesse sa mère ; et j’espère que de là où elle est, elle est satisfaite de la manière dont je m’occupe de lui. Et puis, avec Thomas, il n’aurait pu rêver meilleur père. J’avoue passer mon temps entre deux discussions à ne pouvoir détacher mes yeux de Thomas. Et je suis certain que ça sera l’un des meilleurs noëls de ma vie. Une impression, un instinct qui me dit de profiter, encore davantage que celui d’avant où nous avions fait connaissance avec Arthur. Comme prévu, Nathan arrive en début de soirée. Je donne mon fils à mon père pour pouvoir aller répondre à la porte librement. J’accueille mon meilleur ami en le serrant dans mes bras, comme à chaque fois que je le revois depuis qu’il a délaisser enfin ses béquilles et son fauteuil. Mes parents eux, ne l’ont encore jamais vu ainsi, bien qu’ils aient pu avoir la nouvelle que Nathan tenait debout. Leurs regards sont tout à fait surpris. Les salutations sont faites et Thomas s’occupe de récupérer ses cadeaux et de les disposer sous le sapin. Nous nous réinstallons tous dans le salon, et je file deux minutes dans la cuisine refaire chauffer de l’eau et apporter une tasse pour Nathan. Arrive bientôt l’heure où Thomas doit retourner en cuisine si nous ne voulons pas diner trop tard. C’est sans compte sur Clara, elle veut déjà ouvrir les cadeaux puisqu’elle les a tous en visuel. J’attends la réponse de Thomas pour agir, et il lui accorde bien ça. Sautillant de joie, elle file vers le sapin, bientôt rejoint par ma mère qui l’aide à la distribution des paquets en lisant les noms inscrits dessus. Arthur est revenu sur mes genoux, jouant machinalement avec mes doigts en attendant. Tout le monde finit par avoir les cadeaux qui leur reviennent, sauf Thomas qui débarque de l’étage. Je lui accorde un regard interrogateur mais mon attention est bien vite accaparée par l’agitation de la pièce. Clara est la première à ouvrir ses paquets – et arracher le papier. Elle a reçu une belle peluche de cheval et une robe bleue qu’elle adore déjà. Alex se fend pour la première fois de la soirée d’un réel sourire, avec sur la tête son chapeau de cowboy et la boite de lego déjà en train d’être étudiée. Ça me rappelle le chapeau que Thomas m’avait offert l’année dernière, et que je mets toujours assez souvent. Quant au dernier bambin, s’il est moins bruyant, ses yeux ne font que briller davantage alors qu’il sert contre lui une peluche adorable d’une Terreur Terrible, de Dragons, et je me dis qu’à ce rythme-là il finira par toutes les avoir. En tout cas cela fera un bon compagnon à son Krokmou, qu’on avait acheté, son premier cadeau de notre part, et qui ne le quitte pour ainsi dire jamais. Et puis il a un livre d’illustration, aussi sur les dragons, et inutile de dire qu’il va s’y plonger rapidement. Nathan a droit, de ma part, à un séjour dans l’Outback, vu qu’il peut à présent marcher et que je me souviens de certaines de nos conversations, et de la part de mes parents des délices anglais et un autre cadeau de la part de sa mère et de son beau-père. J’ai offert à Thomas quelques jours en amoureux, sur un bateau, rien que nous deux et la mer, et je suis ravi de voir que j’ai touché ma cible. Il a aussi eu un livre de cuisine anglaise, et une classique mais efficace bouteille de whisky. Mes parents ont globalement reçu des trucs australiens, que ce soit typique ou simplement concernant l’Australie.
C’est finalement mon tour. Nathan m’a offert un week-end entre potes, une très bonne idée, car nos vies respectives sont devenues un peu chargées, chaque occasion de nous retrouver est bonne. Mes parents m’ont ramené différents thés, des mélanges de famille qui sont introuvables, et d’autres choses, comme un album encore vierge à remplir de tout et n’importe quoi concernant Arthur ou Tom. Seulement, petit à petit, je viens à bout des paquets, sans qu’aucun ne soit de la part de Thomas. Déçu, curieux, et assez perplexe, je croise son regard. C’est ensuite qu’il sort une petite boîte de sa poche et dès cet instant, mon cœur cesse de battre. Je le regarde s’approcher, bouche-bée, et s’agenouiller devant moi. Mes yeux sont incapables de quitter les siens, mais aucune pensée ne traverse mon esprit. Mon cœur repart trop vite en même temps que sa voix s’élève, dans le silence qui s’est fait instantanément dans la pièce. J’ai l’impression que les battements dans ma poitrine sont audibles depuis la rue, et ma cage thoracique me paraît trop étroite.
Et tout ça, c’est seulement dû au choc, qui cache ma joie grandissante. Car j’avoue que je m’étais déjà posé la question du mariage, une fois récemment à cause de la loi. Mais je pensais, et il me l’avait déjà fait comprendre, que son mariage avec Ida l’avait assez refroidi pour ne pas sauter le pas. Ce n’était pas grave d’ailleurs, je n’ai jamais eu besoin de ça pour prouver quoique ce soit. Nous avons Arthur, je n’ai pas besoin de plus pour être comblé. La bague dorée de fiançailles n’a eu qu’un instant mon attention, je suis à présent totalement concentré sur lui. Les petits tics nerveux qui le trahissent et que je connais par cœur, l’intonation de sa voix qu’il garde autant que possible calme et posée, son regard si bleu d’amour que je pourrais m’y noyer dans la seconde... Les larmes me montent aux yeux et je ne peux rien faire pour les retenir. Je ne fais rien pour d’ailleurs. Seul mouvement ; ma main est venue se placer devant ma bouche entrouverte. J’hoche la tête avant même que Thomas ne finisse sa question, sa demande. Ma voix ne veut pas sortir, alors je me jette tout bonnement au cou de l’amour de vie, terminant à genoux moi aussi. Je ne peux m’exprimer autrement. J’entends alors un de mes propres sanglots, mêlé à un éclat de rire.
— Oui, oui oui oui oui oui, mille fois oui... arrivais-je enfin à articuler. Et heureusement que je n’ai besoin que d’une seule syllabe pour répondre. Je le serre aussi fort que mes bras me le permettent, mais j’ai bientôt une autre idée en tête et je me recule pour prendre son si beau visage en coupe. Mais je fonds sous ses yeux et d’autres larmes immergent les miens. Bordel Thomas... T’as pas idée...
Je vais l’embrasser avec un certain empressement, celui de lui faire comprendre à quel point je l’aime, à quel point je suis heureux de tout ce qui s’est passé dans ma vie pour m’amener à ce moment précis dans le temps. Ce n’est pas un baiser d’amoureux, un baiser langoureux, c’est un baiser de pur nécessité. J’ai besoin d’exotériser, et peu importe la présence des autres. Les bras passés autour des épaules de mon Tom – de mon fiancé ! –, je finis par reprendre mon souffle avec un énorme sourire qui me fait déjà mal aux joues. Je perçois les petits sanglots de ma mère, qui, évidemment, ne peut rester stoïque face à cette scène. Et puis Arthur s’agite et s’approche de nous, tout inquiet. Il tend une main vers mon visage, ne comprenant pas pourquoi je ris et je pleure, ni quelle est cette atmosphère autour de nous. Je souris, sanglot et éclat de rire, encore, alors que je viens l’attirer contre moi d’un bras, gardant l’autre autour de Tom.
— Oui mon chéri tout va bien, tout va on ne peut mieux, tes papas sont les plus heureux du monde.. soufflais-je avec un coup d’œil pour Thomas. Je vais déposer un baiser sur le front de mon fils, puis sur les lèvres de mon amant. Je vous aime tellement... lâchais-je en les serrant tous les deux contre moi, Arthur trouvant facilement sa place au milieu, et souriant à présent. Avec tout ça, j’en oublie la bague, mais l’émotion me paraît bien trop grande pour être représentée par un simple cercle de métal.
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| | | | (#)Sam 3 Fév 2018 - 17:15 | |
| Les quelques secondes de silence entre ma demande et la réponse de mon amant, me semblent durer une éternité. Et s'il refusait ma proposition ? Et s'il n'a pas envie d'officialiser notre union sur le papier ? Ais-je fais le bon choix ? Hésite-t-il ? Pourquoi ? Pourquoi ais-je fait ma demande aujourd'hui, là, devant tout le monde ? S'il dit non, la honte sera énorme. Et pourtant tous ces questionnements n'ont pas lieu d'être. Car si j'avais observé un peu plus mon amant, j'aurais remarqué qu'il hochait la tête avant même que je n'ai pu finir ma demande. Et très rapidement, il se jette contre moi, me sert contre lui et prononce ce mot tellement attendu : oui. Oui, il veut devenir mon homme pour toujours, il veut m'épouser et il veut rester avec moi jusqu'à la fin de nos vies respectives. Je sais bien que nous n'avions pas besoin de tout ça pour savoir que nous tenions l'un à l'autre, une bague n'était pas obligatoire pour nous le faire comprendre. Mais j'en avais envie. De plus en plus au fur et à mesure qu'avançait cette année j'avais envie d'officialiser notre couple. Même si mon divorce avec Ida m'a un peut refroidit, je dois l'avouer, je sais qu'avec Myrddin ce ne sera pas la même chose.
Alors, lorsque je sens mon amant sangloter contre mon épaule, je le sers un peu plus contre moi, ferme les yeux et profite pleinement de cette proximité. Je lui caresse le dos, alors que mon cœur se gonfle de bonheur. En vrai, je savais que la réponse sera positive, mais dans le fond une partie de moi en doutais un peu. Avec ses gestes et ses paroles, Myrddin me confirme que j'ai fais le bon choix. Et Arthur, arrivant un peu inquiet, ne comprenant pas de quoi il s'agisse ici, ne fait qu'accentuer ce bonheur que je ressens en ce moment. Sans hésiter, je lâche mon amant d'une main et attrape notre fils qui se joint à notre étreinte, souriant et rigolant. Bien sûr il ne se rend sûrement pas compte de ce que signifie cette situation, mais il ressent la joie qui émane de mon amant et de moi-même.
Après plusieurs instants, dans ce moment rien que pour nous deux, nous finissons par nous lâcher. J'échange encore un baiser amoureux avec Myrddin avant de capter le regard de Charlotte. A l'instar de son fils, les larmes partagent un sourire rayonnant sur son visage. J'ai a peine le temps de me relever que je me retrouve dans ses bras. Elle parle, mais beaucoup trop vite pour que je puisse comprendre quoique ce soit. Et en vrai, l'étreinte ne dure que le temps que son fils se relève. Me délaissant, elle sert Myrddin contre elle, lui colle un nombre incalculable de baiser sur les joues et est presque entrain de l'étouffer tant elle laisse sa joie s'exprimer. J'observe la scène, attendrit, alors qu'Allan vient me taper sur l'épaule. Je lui lance un coup d’œil et répond à son sourire -qui semble un peu plus grand que d'habitude- avant qu'il ne me prenne dans ses bras à son tour. Je réponds à cette étreinte virile et la fait durer un peu plus longtemps avant qu'on ne se relâche. Sans un mot, mais avec un sourire exprimant parfaitement tout ce que je ressens, je lui tapote l'épaule. «Moi aussi je veux me marier ! » s'exclame Clara en se jetant contre moi pour me prendre dans ses bras -enfin pour enlacer mes jambes plutôt. Je lui caresse la tête en rigolant de bon cœur avant de me baisser pour la prendre dans mes bras « T'as encore du temps devant toi ma chérie» dis-je, amusé, alors qu'elle entour mon cou de ses petits bras.
« Le mariage c'est pour les nuls» c'est Alex qui refroidit brusquement l'atmosphère chaleureuse. « Pardon... ?» demandais-je en reposant ma fille sur le sol « t'as bien entendu !» reprend-t-il, plus sèchement « On voit bien ce que ça a donné avec toi et maman» le fait qu'il insiste aussi fortement sur le 'maman', enserre un peu mon cœur. Évidemment, Alex ne se rappelle de cette dernière année que le côté négatif, ma séparation avec sa mère, le fait qu'il ne puisse plus profiter aussi bien de moi que d'elle...bref, il n'est pas d'accord avec ma demande. «Ecoute Alex, je ... » «non ! » me coupe-t-il vivement « Je veux pas ! T'as pas le droit de faire ça à maman» s'insurge-t-il en croisant les bras et en me fusillant du regard. Je soupire doucement et pince les lèvres, un peu perdu et dépasser par cette réaction à laquelle je ne m'attendais pas.
Voyant que je ne réponds pas à son accès de colère, Alex se détourne et se dirige vers la chambre, poussant, au passage, Arthur qui était juste là et qui n'a rien demandé à personne. La chute n'est pas violente, juste surprenante. Et comme il en faut très peu à Arthur pour qu'il panique et se mette à pleurer, ses cris résonnes rapidement dans la pièce. Alex s'immobilise, se tourne vers Arthur, s'avance vers lui et remet encore une couche en l'engueulant et le traitant de noms dont je n'étais pas au courant qu'il connaissait l'existence. Bien évidement, Myrddin veut juste protéger son fils, mais en le voyant courir vers les deux enfants j'ai une vision terrible en tête. Je le rattrape donc rapidement et l'oblige à s'immobiliser «Occupe toi d'Arthur, je gère Alex » lui glissais-je rapidement avant de me placer entre les deux enfants au moment où Alex s'apprêtait à carrément lever la main sur le plus jeune. Sans un mot de plus, je l'attrape par le bras et l'entraîne derrière mois pour m'enfermer avec lui dans la chambre. En refermant la porte, je capte le regard de Clara qui, perdue au milieu de la pièce, ne sait pas si elle doit prendre la protection de son frère ou si elle doit aller voir Arthur. Ça me fend le cœur, mais je me promet d'avoir une autre discussion avec elle par la suite. En attendant je referme la porte à clef derrière moi et fixe Alex, restant silencieux, le temps qu'il a fini sa crise de nerf. En vrai, je me sens tellement mal et surtout tellement incompétent face à ce genre de crise. Je ne sais pas comment réagir car je refuse clairement de lever la main sur mon fils mais en même temps les paroles n'ont aucuns impactes sur lui.
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| | | | (#)Sam 17 Fév 2018 - 1:26 | |
| Let it snow. Elsewhere. — — MYRDDIN & TOM L’émotion me submerge avec la force d’un tsunami. Mon corps agit par pur automatisme dès l’instant où Tom a conclu sa phrase. Incapable de parler dans un premier temps, je me jette à son cou avec force et le serre contre moi. Ce n’est qu’alors qu’un chapelet de « oui » s’échappe de mes lèvres pour répondre comme il se doit à sa demande en mariage. Pas une seconde ne m’est venu l’idée de refuser, pas une seconde je n’ai pu penser à autre chose qu’à l’avenir qui nous est réservé. Déjà, depuis toujours pour ainsi dire, je ne me voyais pas vieillir aux côtés d’une autre personne. C’était lui, ou rien. Le mariage ne vient que rajouter un côté officiel à ce qui l’est déjà en nos cœurs. Je n’aurais pu rêver plus beau cadeau de Noël, et la surprise est absolument totale. Thomas m’avait déjà dit qu’après Ida, il ne pensait pas se remarier, mais c’était il y a plus d’un an de cela, alors oui, ça m’était aussi plus ou moins sorti de la tête. Je n’ai vu aucun signe avant-coureur, il a réussi à bien cacher son jeu. Entre petits sanglots et grands sourires, je vais l’embrasser avec intensité, lui murmurant à quel point je l’aime. Déboussolé, Arthur finit par s’approcher avec inquiétude. Mes larmes le perturbent, alors qu’en même temps j’ai l’air heureux blotti dans les bras de mon fiancé. Mon Thomas. Je me détache un peu de lui pour prendre notre fils contre moi et le rassurer, gagnant bientôt son sourire, ce qui complète encore davantage mon bonheur. Je n’ai pas besoin de plus, honnêtement. Ce moment s’éternise et, bien que j’aimerais le faire durer réellement pour toujours, nous nous séparons lentement. Après un dernier baiser empli d’amour nous nous relevons. Arthur reste dans nos pattes tandis que ma mère, en larmes, va serrer Thomas dans ses bras en déversant sur lui des mots tendres qui vont trop vite à mon goût. Mon père s’approche de moi, et m’étreint puissamment, sans trop de mots. Ce genre d’effusion est rare pour lui, il n’en a souvent pas besoin, mais l’occasion le mérite. Il traduit tout son bonheur en ce bref instant, avant de me relâcher avec un sourire qui en dit long et en me glissant quelques mots de félicitations, et tous ses vœux de bonheur. Je n’ai pas le temps de souffler que ma mère délaisse aussitôt Thomas pour venir me prendre dans ses bras, m’étouffant presque au passage sous baisers. J’en ris volontiers, amusé par la joie incommensurable de Charlotte, et lui rends son étreinte ; tout en la laissant faire toute la parlotte, je n’ai qu’à sourire et à hocher la tête. Puis elle me laisse enfin respirer, alors qu’un grand sourire illumine toujours son visage. C’est alors de Clara, qui se trouve désormais dans les bras de son père, annonce qu’elle veut aussi se marier, même si Tom lui répond qu’elle a encore bien du temps devant elle. Et la fête est brusquement gâchée par Alex. Je le regarde, absolument incrédule, dire que le mariage c’est pour les nuls car ça n’a pas fonctionner entre ses parents. Je pousse un très léger soupir, car au final, le plus triste, c’est que je me doutais qu’il aurait une telle réaction. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir, mais il faudra bien qu’il accepte un jour que la vie de ses parents n’est pas la sienne, qu’il n’a aucun droit dessus, et que ça ne change rien pour autant à l’amour que lui porte son père. Et que je lui porte, car il s’agit du fils de l’homme de ma vie, et j’ai de très bons souvenirs avec lui, mais en grandissant, je le reconnais de moins en moins. Je laisse Tom se dépatouiller avec ça, en imaginant déjà qu’Alex va finir par se réfugier dans une pièce. Et j’essaie de garder mon calme. Être plus patient dans un conflit, je le dois bien à Alex et son comportement, car ça reste un enfant. Seulement, en partant comme je le prévoyais, Alex pousse Arthur sur son passage, alors qu’il n’avait rien demandé. Le voyant tomber à terre et se mettre à pleurer sous le choc et la surprise plus que sous la douleur, je me dirige vers lui sans attendre. Alex, qui est encore à lui gueuler dessus et à l’insulter, aurait légitimement reçu une claque de ma part si Thomas ne m’en avait pas empêché. Ou au moins le repousser pour le séparer de mon fils, car c’est absolument inadmissible. Je lance un regard blasé à Tom qui part à la suite d’Alex tandis que je vais m’occuper de mon fils. Je retiens ce que j’ai à dire pour le moment, mais ce gamin m’entendra c’est certain. Arthur vient se blottir contre moi alors que je m’accroupi à sa hauteur. Après un long moment où je ne fais que le rassurer, il s’est calmé bien que de grosses larmes brillent toujours sur ses joues. Je les essuie avec un léger sourire, lui expliquant doucement qu’Alex est simplement très en colère, mais qu’il ne voulait pas lui faire mal. Clara, d’abord toute perdue face à la scène entre ses deux frères, s’approche doucement et me lance un regard à fendre les cœurs. Elle ne sait pas quoi faire. Alors que ma mère s’approche pour prendre Arthur dans ses bras et l’emmener vers son grand-père, qui termine de marmonner dans sa barbe, je souris légèrement à Clara. — Ne t’inquiète ma puce, ça va aller. Ton père va régler tout ça. Gênée, elle tortille ses mains en posant son regard sur Arthur. Je ne suis pas sûre qu’elle comprenne pourquoi Alex réagit aussi violemment, mais elle sait qu’il est triste et en colère. Tu pourras voir Alex tout à l’heure d’accord ? Pour le moment il faut qu’il comprenne qu’il a fait quelque chose de mal en poussant Arthur. Même s’il est en colère ça n’excuse rien, tu comprends ça ? Elle hoche la tête, puis je lui souris en lui répétant que tout va bien se passer, et qu’Arthur a eu plus de peur que de mal. La fillette vient alors me serrer dans ses bras, en m’avouant qu’elle, elle est heureuse de voir son papa aussi content, alors elle ne voit pas très bien pourquoi Alex est aussi énervé. Il ne devrait pas d’après elle, car Thomas est vraiment heureux, et c’est tout ce qui compte à ses yeux. Je sais qu’elle considère déjà Arthur comme son frère, et avec le mariage, nous formerons encore davantage une vraie famille. Elle me fait chaud au cœur cette petite. Elle est si pure et adorable. Je dépose un baiser sur son front avant de rompre notre étreinte. Elle se rend ensuite en un petit trot jusqu’à canapé où ma mère la hisse entre elle et Alan. Je me redresse, souriant doucement ; si seulement Alex pouvait être un peu plus comme elle et un peu moins buté... J’ai un léger soupire en me tournant vers la chambre où mon homme et son fils ont disparus. Après une hésitation, je me rends jusque devant la porte. Mais là, je passe un bon moment immobile avant de toquer à la porte, histoire de savoir comment ça se passe là-dedans. Thomas est peut-être son père biologique, mais je suis là aussi maintenant, je dois m’affirmer, surtout alors qu’Alex a menacé Arthur. Je ne peux pas rester les bras croisés.
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| | | | (#)Sam 17 Fév 2018 - 19:11 | |
| Tout ce bonheur dans lequel Myrddin, Arthur, Clara et moi-même nageons, ne pouvait pas continuer tranquillement. Non. Alors que c'est à l'heure de embrassade, que je dis à ma fille qu'elle a bien le temps devant elle avant de se marier, Alexander montre clairement qu'il désapprouve plus qu'autre chose le fait que je veuille me remarier. Il se fait comprendre et entendre et s'attaque même a Arthur qui est plus qu'innocent dans toute cette histoire. Évidement, je me dois de réagir rapidement avant qu'il n'en vienne aux mains et que Myrddin ne mette son grain de sel. Certes, il est mon amant -mon fiancé et et bientôt aussi mon mari- mais je n'arrive pas à le laisser réagir. De toute manière, je suis de l'avis qu'il ne connaît pas assez bien mon fils pour arriver à quoique ce soit de correct avec lui et il risque de faire pire que mieux.
Ainsi donc, je réagis avant lui, attrape Alex par le bras et le tire derrière moi dans la pièce adjacente au salon. Là, je le laisse crier et hurler, même jeter des coussins au sol et reste calme tout en essayant de trouver LA solution pour gérer cette crise de nerf. Sauf que cette solution n'existe pas. Je refuse de lever la main sur lui, je ne l'ai jamais fait et je ne le ferais jamais et crier pour me faire comprendre n'est pas non plus la meilleure des solutions. Quelque part, j'envie un peu mon père qui savait se faire entendre d'un seul coup d’œil. Il n'avait pas besoin de mots pour nous calmer, mes frères et moi. Mais je me sors très rapidement l'image de mon père de la tête, refusant de tourner comme lui. Peu importe les circonstances, je ne mettrais jamais ma préférence dans un de mes enfants.
Je fini par suivre mon instinct et m'assoie en tailleur à même le sol. Je prends un coussin et pose, tranquillement devant moi puis croise les mains sur mes genoux et fixe mon regard sur Alex. Celui-ci se stoppe brusquement et me fixe, l'air totalement perdu ne comprenant sans doute pas ce que je fais et surtout pas comment il doit réagir. Je lui offre un sourire et désigne, silencieusement, le coussin d'un coup de tête pour lui faire comprendre de s'asseoir. Je le vois qui hésite, son regard passant de moi à la porte qu'il peut aisément atteindre. Il fini par lâcher au sol ce qu'il a dans la main et s'avance vers moi. Lentement, il plie les jambes et s'installe devant moi. Là, je lui souris et me penche en avant.
Et je commence à lui parler. De tout à fait autre chose. Les histoires, ça me connaît. J'en ai raconté par centaines à Alex quand il était petit et il en redemandait à chaque fois. Très souvent de fausses histoires de pirates avec toujours un fond de vérité de ce qui m'était réellement arrivé en mer. Une bribe réelle pour deux bribes inventées, voilà comment je contais mes aventures en mer. Ça fascinait et ça fascine toujours Alex. Ça se voit clairement sur son visage qu'il oublie toute la rage qui l'animait avant. Alors je continue, je parle encore et encore, ajoutant des humains à mon histoire. Un pirate amoureux d'une femme, leur amour qui s'éteint, mais la flemme qui se réveil en lui en voyant un autre pirate. Je lui explique, de façon détournée et assez édulcorée pour un enfant de 9 ans, que c'est normal et naturel d'aimer et ne plus aimer, que ce sentiment a beau être fort, qu'il peut tout aussi bien se briser tout à coup ou s'essouffler au fur et à mesure que passent les années. Alex n'est pas idiot, bien au contraire. Il sait exactement ce que je parle, il sait que cette histoire n'est qu'une excuse pour lui faire comprendre l'histoire que nous vivons en vrai. Alors je cesse tout contage et lui explique très calmement que peu importe qui partagera ma vie, mon amour pour lui ou pour sa sœur ne changera jamais.
Après quelques instants de silence, il prend enfin la parole. D'une voix pleine de détresse, il me parle de ses craintes, qu'en vrai il ne voulait pas faire de mal à Arthur, qu'il l'aime bien son demi frère mais qu'il l'énerve avec sa sensibilité. J'hoche la tête, comprenant parfaitement mon fils -moi même étant pas mal impulsif à son âge- et commence à lui expliquer les différences de personnalités mais surtout qu'Arthur a connu un traumatisme quand il était gamin, que lui n'a pas de mère et qu'au final Alex et lui se ressemblent bien plus qu'il ne le pense réellement. Évidemment, mon fils réfute cette dernière supposition, mais je suis persuadé qu'un jour il comprendra ce que je veux dire par là.
C'est alors qu'on toque à la porte et je sais parfaitement qu'il s'agit là de Myrddin. Souriant doucement, je regarde Alex puis écarte les bras. Sans hésiter, le garçon vient se blottir contre moi et je le sers dans mes bras. Je profite quelques secondes de cet échange de bonheur avant de me redresser, sans pour autant relâcher mon étreinte «tu peux entrer Myrddin, c'est ouvert »dis-je simplement. J'entends la porte s'ouvrir et laisse encore passer quelques temps avant de sourire à mon fils et le relâcher «Tu vas dire aux autres de s'installer à table ? Le repas sera bientôt servi » lui dis-je. Celui-ci hoche la tête et se détache de moi avant de sortir de la pièce. En passant à côté de Myrddin, il évite clairement son regard, sans doute par peur de représailles.
Je me relève à mon tour et commence à ranger un peu la chambre qui a été mise en désordre. «Avant que tu ne dises quoique ce soit » dis-je finalement en me tournant vers mon fiancé « Laisse lui le temps, à Alex. Je crois qu'il a compri son erreur» je m'avance vers l'anglais «Il m'a promi qu'il s'excusera. Peut-être pas tout de suite, mais avant la fin de l'année en tout cas » ajoutais-je avec une pointe d'humour. «ça va Arthur ? » demandais-je en posant mes mains sur les épaules de l'homme de ma vie. Je l'observe amoureusement pendant quelques secondes avant de déposer un baiser sur ses lèvres « Et Clara ? Elle a dit quelque chose?» je lance un coup d’œil vers le salon, cherchant ma fille du regard, un peu inquiet.
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| | | | (#)Ven 23 Fév 2018 - 17:30 | |
| Let it snow. Elsewhere. — — MYRDDIN & TOM J’étais si heureux, et je le suis encore, mais l’intervention d'Alex me rappelle avec une certaine violence que notre bonheur n’ira pas sans son malheur. Il n’a pas encore accepté le divorce de ses parents, et il voit la demande son père comme une trahison envers sa mère. Il est sans aucun doute trop jeune pour tout comprendre, trop mature et immature à la fois. Une situation difficile à gérer, un gamin compliqué mais en souffrance. Je n’ai jamais rien dit, car Thomas a déjà assez de mal avec lui et je n’ai pas plus d’idées pour agir de toute façon. Je ne sais pas du tout comment le gérer dans ces cas de crises. Seulement, il s’en prend à Arthur et mon instinct premier est d’aller les séparer et de m’assurer que mon fils ne pleure que de surprise. Les insultes du plus grand me font grogner, mais je suis loin d’imaginer lever la main sur lui comme Thomas en a visiblement peur puisqu’il m’empêche même de m’approcher de mon fils. Il ne me fait pas encore confiance, et c’est un détail que je ressortirai. Je me souviens de nos disputes à propos d'Arthur et de son éducation. Je ne suis peut-être que le beau-père, mais Alex va passer du temps chez nous et je ne veux pas le considérer comme un étranger. Il est, pour ainsi dire de facto, le demi-frère d'Arthur ; si je n’ai pas mon mot à dire dans certaines situations, ça ne va vraiment pas le faire. Pour ça bien sûr il faut que j'apprenne à le connaître, mais Thomas ne m’a jamais aidé pour cela, il fait tout tout seul, et à l’instant je me rends compte combien cela me pèse.
Mais ça sera pour plus tard, quand Tom sera prêt à m’écouter et comprendre mon point de vue. Je ne peux pas rester à l’écart si Alex s’en prend à Arthur. Alors que je m’occupe de ce dernier jusqu’à ce qu’il arrête de pleurer, Clara s’approche doucement. Avec elle par exemple je ne suis pas à l’écart, je fais un peu partie de son éducation, mais puisqu’elle et Arthur ont le même âge et passent beaucoup de temps ensemble, et surtout parce qu’elle n’a aucun grief contre moi, c’est plus facile. Ma mère vient m’enlever Arthur des bras, tandis que je m’adresse à la petite fille en étant toujours accroupi à sa hauteur. Elle est hésitante et un peu terrorisée par l’attitude de son grand-frère alors je lui explique, comme je l’ai fait avec Arthur, que tout va bien se passer, Tom est sur le coup. Je la rassure ensuite quant à la possibilité de voir Alex plus tard, mais d’abord leur père doit lui parler en tête à tête. Je laisse plusieurs longues minutes passer encore, avant de me rendre lentement vers la chambre.
Je ne sais pas où ils en sont, on n’entend quasi rien depuis l’extérieur, et j’espère de tout cœur qu’Arthur s’est calmé et que Thomas a pu lui faire entendre raison. Je marque encore un arrêt devant la porte, incertain de ce que je vais trouver derrière et j’appréhende ce que je risque de devoir faire. Mais je finis par toquer contre le bois, et attend patiemment qu’on m’autorise à entrer. Ce n’est que quelques secondes plus tard que j’entends la voix de Tom. Doucement, j’ouvre la porte, mais n’entre pas tout à fait dans la pièce. J’esquisse un sourire malgré moi, parce que le bouclé est toujours aussi adorable avec les enfants, et je vois qu’Alex s’est formidablement bien calmé. Tout penaud, il me passe à côté sans un regard et je ne le force pas. Il retourne dans le salon pour dire aux autres de passer à table, une demande de son père qui lui permet d’avoir quelques responsabilités. Je le laisse filer avec dernier regard, avant de reporter mon attention sur Tom.
Mais il prend la parole en premier, me coupant l’herbe sous le pied pour me demander de laisser du temps à Alexander pour se faire à la situation. Il a aussi compris son erreur, et s’excusera. J’esquisse une grimace quand il précise que ça ne sera peut-être pas tout de tout suite, mais carrément avant la fin de l’année. A cela, je ne peux que sourire et pouffer d’amusement. J’hoche doucement la tête lorsqu’il évoque Arthur.
— Oui il va bien, plus de peur que de mal. Ça l’a beaucoup surpris, Alex n’a jamais été violent avec lui. Mais blague à part, il doit s’excuser, sinon Arthur va être méfiant et ça ne sera bon pour personne… avouais-je avec un léger soupire.
Maintenant qu’il a compris avoir fait quelque chose de mal, ça devrait être simple non ? Je ne veux pas qu’Arthur subisse des violences de la part de son propre demi-frère ou que ça devienne une habitude. Je le comprends ce petit mine de rien. Il est triste, en colère, et a un sentiment d’injustice, clairement j’étais comme ça avant que je ne retrouve Thomas. Il faudrait qu’il en parle peut-être, que je lui en parle sans doute aussi, tous ces non-dits ne sont pas bons, et même à 9 ans, il doit exprimer ce qu’il ressent d’une façon ou d’une autre, car c’est sûrement de ne pouvoir en parler que sa colère est montée petit à petit. Thomas s’approche finalement de moi et m’embrasse. Avec amour, je vais enlacer sa taille pour me presser contre lui et retrouver le bonheur qui accompagne ses lèvres. Le moment m’est très bénéfique, et j’ai le cœur plus léger lorsque nous nous séparons.
— Elle est un peu perdue, je l’ai rassurée, enfin j’ai essayé, ajoutais-je, en m’apprêtant à recevoir quelques représailles de la part de mon homme parce qu’il a la fâcheuse tendance de ne pas me croire capable de parler à ses enfants parfois. Mais puisque nous allons nous marier, ils deviendront aussi les miens. Elle est contente que tu sois heureux, alors elle ne comprend pas Alex, mais elle sait qu’il est triste. Je lui ai dit qu’il ne voulait sûrement pas faire de mal à Arthur, mais que même en colère on ne pousse pas et on n’insulte pas les gens. Je soupire légèrement, les yeux baissés sur le torse de Thomas. Elle va se retrouver au milieu si ça continu comme ça... Et Arthur n’y est pour rien... Je préfèrerai encore qu’Alex m’insulte moi, là je ne sais pas comment réagir, j’ai trop envie de protéger mon fils mais Alex fait partie de ma famille aussi. J’arrête pas d’y penser à ça, je veux être là pour lui… J’en profite pour aller me blottir contre Tom, car je sais que je peux me confier à lui, et qu’il vaut mieux que ça sorte rapidement. J’ai vraiment envie de t’épouser, plus que tout au monde, mais j’ai peur de ne pas être à la hauteur pour les enfants... Et je ne veux pas te laisser gérer ça tout seul, ils côtoient Arthur, c’est leur frère, ils deviendront aussi ma responsabilité lorsque je porterais ton nom, je peux pas juste continuer à faire partie décor...
Je n’ai pas l’habitude d’être aussi franc et ouvert, aussi vite. Il faut croire que le théâtre m’aide à être plus en phase avec mes émotions, je suis plus facilement calme et concentré aussi. Tout ça avait disparu avec mon coma où je me suis refermé totalement. Mais être aussi à l’aise avec Thomas me fait un bien fou. Ça m’avait manqué cette sensation. Comme il y a dix ans, nous pouvions rire et parler de tout et de rien, nous nous comprenions d’un regard. J’aime notre complicité plus que tout, l’avoir retrouvé est l’un des plus beaux cadeaux que la vie m’a offert.
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| | | | (#)Sam 24 Fév 2018 - 11:10 | |
| J'ai très rapidement remarqué le changement dans le comportement d'Alex. Il a toujours été un gamin formidable, adorable, gentil, bienveillant et nous avons toujours été très fusionnel lui et moi. Mais tout ça, ça a changé depuis que je me suis séparé de sa mère. Mon amour pour lui n'a pas changé, mais il ne le sait pas, lui. Tout ce qu'il sait c'est qu'il ne me voit plus aussi souvent qu'avant. Et même si pendant des années il pouvait ne pas me voir pendant deux ou trois mois d'affilés, ce n'est absolument pas la même chose, car j'habite dans la même ville que lui. Mais dans une autre maison. Avec un autre homme. Alex a toujours eu cette grande intelligence et en même temps cette grande sensibilité intrigante. Ces deux caractères qui, lorsqu'ils entrent en collision, peuvent faire des ravages incroyables et résultent très souvent en ce genre de crise de nerfs. Oui, il est assez intelligent pour savoir ce que signifie le mariage et assez sensible pour se rappeler que celui d'Ida et moi a mal fini et que lui-même en a beaucoup souffert. C'est peut-être pour ça ? Parce qu'il n'a pas envie de souffrir d'avantage qu'il est comme ça ? Peut-être ne s'attache-t-il pas à Myrddin tout simplement pour se protéger car il a peur que, si le mariage ne fonctionne pas, il doive à nouveau choisir entre lui et moi ? Je n'en sais rien. Tout ce que je sais c'est que mon fils est en souffrance intérieure et que je ne sais pas trop comment gérer tout ça.
Si ce n'est avec des histoires. Ça a toujours été une constante entre nous, ces histoires. Notre petit rituel qui s'est perdu depuis plus d'un an. Je me dis que peut-être si je reviens vers quelque chose d'habituel, il se calmera ? Et effectivement, c'est le cas. Il est tout ouï alors que je lui parle de pirates amoureux. Il comprend très rapidement que je transpose ma propre histoire dans celle que je raconte. C'est une façon comme une autre de lui expliquer les aléas de la vie. Je ne veux pas mentir à mon fils, je ne veux pas lui donner de faux espoirs, mais je sais, dans le fond, que je suis persuadé que l'histoire de Myrddin et moi ne finira comme a fini celle avec Ida.
Au moment où Alex est totalement calmé et accepte même un câlin, Myrddin toque à la porte. Je sais que c'est lui car il est seul dans cet appartement à s'autoriser à venir nous déranger. Et il a bien raison. Je lui dis d'entrer, garde encore mon fils quelques secondes en plus dans mes bras puis le relâche et lui dit d'aller dire aux autres de passer à table. C'est ce qu'il fait, évitant totalement un quelconque échange de regard avec Myrddin. Celui-ci l'observe tandis que je me lève pour ranger un peu la pièce avant de prendre la parole en me tournant vers mon fiancé -dieu que ça fait du bien de l'appeler ainsi. Je m'avance vers lui, explique qu'Alex s'excusera un jour, puis le prend dans mes bras et l'embrasse. Il répond rapidement au baiser avant d'aller se blottir contre moi, m'apprenant qu'Arthur va bien, que c'était vraiment plus de peur que de mal mais qu'il aimerait bien qu'Alex aille s'excuser. « Je sais bien ...» soufflais-je en secouant doucement la tête «Mais l'obliger maintenant à faire quelque chose qu'il n'a peut-être pas envie de faire dans l'immédiat, ne lui sera absolument pas bénéfique. Il est tout juste calmé là, si maintenant je l'oblige à aller s'excuser au près d'Arthur il risque de mal le prendre. C'est comme si je t'obligeais à passer toute une journée avec Ida. Tu le feras peut-être en prenant sur toi juste pour me faire plaisir mais tu n'apprécieras pas du tout la journée. Tu comprends ? » je plonge mon regard dans celui de mon amant «J'ai confiance en Alex, il s'excusera quand il jugera que c'est le moment » je caresse la joue à mon amour et m'apprête à l'embrasser à nouveau lorsqu'il reprend la parole.
Et c'est la première fois depuis un bon bout de temps que je le sens aussi sincère et ouvert. Il me dit avoir parlé à Clara simplement en lui expliquant ce qu'il a dit à Arthur. Et ça me rassure. Il sait y faire avec Clara. Elle a un caractère bien plus jovial et bien moins difficile que son frère. Toutefois, elle est bien plus jeune et n'a pas non plus connue ses parents autrement que séparés. Donc elle ne sait pas ce que ça fait de voir sa famille éclater du jour au lendemain. Mais il est vrai qu'elle passe bien plus de temps avec Myrddin et l'a très rapidement accepté dans sa vie. Je pensais qu'elle aurait une bonne influence sur son frère, mais ce n'est pas vraiment le cas. «T'a bien fait » le coupais-je dans un souffle. Myrddin reprend alors qu'il a vraiment envie de m'épouser mais qu'il a peur de ne pas être à la hauteur de mes enfants, qu'il ne veut pas non plus me laisser gérer tout ça et qu'ils deviendront aussi sa responsabilité lorsqu'il potera mon nom.
« Tu veux prendre mon nom ?» demandais-je avec un sourire, le cœur débordant d'émotions. Évidemment, c'est un détail dans tout ce qu'il vient de dire, mais un détail qui a son importance tout de même. « Myrddin Beauregard ou Myddin Owens-Beauregard ...ça c'est la classe !» rigolais-je doucement avant de me reprendre en me rendant compte que je m'éloigne un peu trop du sujet actuel. « Enfin je … désolé» m'excusais-je d'abord, lui caressant le dos « Tu devrais lui parler à Alex» dis-je finalement. «Sans moi, de préférence. Parle lui, explique lui les choses, fait lui comprendre que t'es là pour l'écouter aussi» je pince les lèvres, réfléchissant «Je... j'ai trop tendance à te mettre en dehors de l'éducation de mes enfants mais seulement parce que je ne sais moi-même pas trop comment gérer ça. Je veux dire, tu as normalement les mêmes droits que moi, mais je ... » je me tais, essayant de trouver un bon moyen de dire ce que je compte dire « On n'emprunte pas le même chemin en ce qui concerne l'éducation de nos enfants. Je sais pas comment réagira Alex si tu agis avec lui comme tu agis avec Arthur» je me redresse rapidement «Et ce n'est pas une critique, hein ! Arthur a besoin de bien plus de douceur que d'une main ferme alors que ... »
Je me tais subitement et écarquille légèrement les yeux. Et si c'était moi, la raison du malaise de mon fils ? Et si c'était moi parce que je lui impose une éducation un peu trop stricte ? Je soupire et baisse le regard «Ecoute, parle lui, tout simplement. Suis ton instinct, fais ce que tu penses être le mieux pour lui » je pose à nouveau mon regard sur mon amant « T'es un père merveilleux. Peut-être que ta douceur pourra être bénéfique à Alex, justement ? Ça vaut le coup d'essayer je pense ...» cette déclaration est bien plus facile à faire que je ne le pensais. J'ai l'habitude de toujours vouloir tout contrôler, que ce soit au niveau organisation de soirée qu'au niveau de l'éducation de mes enfants, il est difficile pour moi de laisser quelqu'un d'autre gérer tout ça. Mais j'ai une confiance aveugle en Myrddin « Toutefois, j'ai un peu l'impression qu'Alex agit de la sorte parce qu'il ne veut pas s'attacher. Faut pas le prendre personnellement ce n'est sûrement pas contre toi, mais il a beaucoup souffert de mon divorce. Peut-être pense-t-il que les risques qu'on se sépare toi et moi soient tout aussi grands ? C'est une façon pour lui de se protéger» ajoutais-je « Le mieux c'est vraiment que tu engages la conversation avec lui, pour lui expliquer tout ça de ton point de vu, le rassurer et tout. Tu vois ce que je veux dire … ?» je souris doucement à mon amant, bien content d'avoir cette discussion avec lui. |
| | | | (#)Dim 25 Fév 2018 - 14:39 | |
| Let it snow. Elsewhere. — — MYRDDIN & TOM Je suis content de voir qu’Alex est calmé, et que Thomas a trouvé une manière de l’atteindre dans sa crise de toute à l’heure qui n’était pas belle à voir. J’ai eu peur, un moment, que ce soit l’instant de trop. Mais cela m’a aussi fait douter de cette idée de mariage, bien que ce soit ce que nous voulons tous les deux, peut-être est-ce trop tôt pour Alex ? Les deux plus jeunes comprennent l’idée du mariage, de façon simpliste tout de même, que deux personnes qui s’aiment soient liées à jamais. Alex est plus grand et, à la différence de sa sœur, il a réellement vécu le divorce, alors que la petite est née alors que Thomas et moi nous rapprochions. Ainsi, il est normal que le grand-frère soit le plus affecté, cependant j’appréhendais le fait que Tom n’arrive pas à le calmer aujourd’hui, car ce n’est pas une simple crise, il évoque derrière cette colère de réelles peines. Heureusement, mon fiancé a plus d’un tour dans son sac pour se faire comprendre. Alors que j’entre dans la pièce après avoir toqué, m’assurant que j’en avais le droit, je regarde le petit Alexander retourner dans le salon sans un regard. Je ne fais aucune remarque, comprenant qu’il redoute une remontrance de ma part.
Thomas me fait un petit compte-rendu de la situation, tandis que je vais me blottir dans ses bras après un baiser. Je souligne tout de même mon léger désaccord au fait de laisser Alexander partir sans s’excuser, même si Tom me confirme qu’il a confiance en son fils pour le faire. Le problème, c’est que je trouve ça laxiste, mais je ne pousse qu’un soupire. C’est alors qu’il compare ça avec me forcer à passer une journée avec Ida, et je redresse la tête pour pouvoir le fixer, me demandant réellement s’il est sérieux. Car je vois bien ce qu’il veut dire, mais parfois il faut faire des choses qui ne nous plaisent pas mais qui sont nécessaires, importantes, peu importe les raisons.
— Je te demande pas de l’obliger en le tenant par la main, mais.. peut-être lui faire comprendre qu’Arthur en a besoin ? Parfois il faut prendre sur soi pour faire plaisir aux gens qu’on aime, ça s’appelle la vie aussi. Il ne peut pas faire que ce qu’il veut tout le temps, fis-je doucement remarquer, sans reproches ou quoique ce soit de ce genre dans la voix. Il a neuf ans, il n’est pas stupide, il devrait comprendre... Tu lui fais peut-être confiance, mais j’ai l’impression que sa fierté pourrait l’en empêcher... Il te ressemble quand même tu sais, avouais-je avec un demi-sourire.
Je me rappelle aisément les fois où nous élevons un peu trop la voix, de fatigue ou autre, et que Thomas me fait comprendre qu’il s’en veut sans un mot, mais par des gestes plus tendres ou attentionnés. Il reste un militaire, élevé par un père strict et autoritaire, et souvent nos égos nous ont joué bien des tours. Certaines disputes auraient pu être évitées, mais nos caractères sont ainsi. Alors, sans forcément s’excuser à chaque fois, un baiser plus profond ou un regard plus intense nous assure que tout est pardonné. Et pour Alex, j’imagine qu’il a bien sa fierté aussi, ce besoin de se montrer fort, sans faille, pour soutenir sa mère et vivre selon les attentes de son père. Une piste à creuser peut-être... En tout cas, je parle ensuite de Clara, que j’ai réconfortée peu avant. J’assure à Thomas, inquiet, qu’elle va bien, juste un peu secouée et perdue dans tout cela. Je suis soulagé plus que de raison lorsque je l’entends me dire que j’ai bien fait. Un sourire étire mes lèvres ; je n’ai pas besoin de plus. J’ai toujours un peu d’appréhension lorsque je dois prendre mes responsabilités avec ses enfants, mais je dois avouer que c’est beaucoup plus simple avec Clara, qui n’a aucun a priori et qui aime Arthur comme son frère depuis le moment où ils se sont rencontrés.
J’arrive ensuite, avec plus de facilité que prévu, à m’ouvrir et à lui faire par de mes peurs pour notre mariage, qui concernent les enfants. Ses enfants. En devenant son mari, légalement, j’aurais des responsabilités à leurs égards, et je veux être présents pour eux, pour Clara et Alex, autant que possible. Thomas bloque d’abord sur le fait que je veuille prendre son nom de famille. Je ne peux m’empêcher de rire un peu aussi, et de lui sourire amoureusement, même s’il divague complètement du sujet très sérieux de mes craintes. Il est tellement heureux, ses yeux sont si brillants, que je ne peux le rappeler à l’ordre tout de suite.
— C’était plus une façon de parler mais oui... Je pensais à prendre ton nom... Owens-Beauregard, annonçais-je fièrement.
Parce que j’ai hâte. Parce que depuis la loi du mariage homosexuel en Angleterre, je me pose la question des noms de famille. Il me paraît juste de garder Owens, pour plein de raisons différentes. Autant dans une optique professionnelle car ma carrière a commencé sous ce nom, que pour raisons personnelles. Arthur a mon nom, et j’aurais l’impression d’être lésé de prendre le nom de Beauregard sans que lui n’ait rien à changer. Et puis, bizarrement, cela me ferait penser à Ida et je ne veux absolument pas. Bref. Ça sera Owens-Beauregard. Thomas se reprend seul finalement, revenant à notre sujet de discussion après ce petit écart. Je retourne dans le confort de ses bras alors qu’il m’expose son idée. Je devrais parler à Alexander, et sans lui de préférence, pour lui expliquer les choses à ma manière, sans pression, et lui faire comprendre que je suis là pour l’écouter. J’hoche doucement la tête, le laissant continuer. Il avoue sa part de responsabilité dans ma mise à l’écart de l’éducation de ses deux petits, mais je comprends ses problématiques. Il est aussi un peu perdu, ne sachant pas quoi faire lui-même. Et puis, aussi, nous avons une approche toute différente. Cependant, je fini par froncer les sourcils en relevant mon regard sur lui, alors que sa voix meurt à la fin d’une phrase.
— Hé. Je te rappelle qu’il n’y a pas qu’une sorte d’éducation et que je serais vraiment débile si j’agissais avec Alex comme avec Arthur... C’était pas un truc que je t’avais dit toi pour eux d’ailleurs ? Qu’Arthur avait besoin de plus de temps, de douceur... ? demandais-je. Une dispute ancienne me revient, sur l’éducation de notre plus jeune fils, quand il faisait encore ses cauchemars et que Thomas croyait que la fermeté serait la clé. Au final, un peu a été utile, mais trop était tout de suite contre-productif. Chaque enfant est différent, je le sais ça...
Je me tais pour laisser ensuite Thomas terminer. Me dire qu’Alex a besoin de plus de fermeté, puis il s’arrête, et reprend en me demandant de suivre mon instinct. J’arque un sourcil, cherchant à comprendre le cheminement de ses pensées. Et je crois deviner ; il s’imagine que sa fermeté est à l’origine du problème, ou en fait partie. J’avoue n’avoir aucun avis, en revanche, je suis persuadé qu’un peu de changement ne fera pas de mal à Alex. Surtout que visiblement, l’éducation que Thomas a reçu de son père ne fonctionne pas très bien sur son propre fils. Je souris, puis rougis légèrement sans pouvoir m’en empêcher lorsqu’il me complimente. Mais ce qui me surprend d’avantage, c’est qu’il accepte facilement de me laisser un peu plus de contrôle avec Alex, alors que je sais bien qu’il aime avoir la main sur tout. Mon cœur se gonfle de bonheur à cause de cette confiance qu’il m’accorde, et mes peurs s’étiolent petit à petit. J’ai confiance à présent, son amour me donne des ailes, littéralement, et ce sentiment m’étonne toujours autant.
— J’irais le voir oui... Et, évidemment qu’on emprunte pas le même chemin, mais on a les mêmes buts. Tu crois pas que ça peut être bien justement, d’avoir des méthodes un peu différentes ? demandais-je, avec un léger sourire. Je suis maintenant persuadé qu’on arrivera à s’accorder si on en parle. Fais-moi confiance, aide-moi à mieux comprendre Alex, peut-être qu’à deux, on y arrivera... Non, pas de peut-être, je sais qu’on peut le faire, affirmais-je avec un grand sourire, absolument revigoré par cette discussion. Puis Thomas me parle d’une hypothèse qu’il a formée à propos de son fils, et j’y accorde une réflexion sérieuse. J’acquiesce doucement, l’incitant à continuer, puis hoche franchement la tête. Sans doute oui, ça doit jouer... Je ferais de mon mieux pour le rassurer alors, c’est ce dont il a besoin de toute façon... Sinon, je ne sais pas si ça t’as effleuré l’esprit mais j’espère que toi, tu le sais : jamais je ne te lâcherais. Ja-mais, insistais-je avec un grand sourire, alors que mes bras sont encore passés fermement autour de la taille de mon amant. De mon fiancé. Je me sens bien mieux, et c’est grâce à lui.
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| | | | (#)Mar 27 Fév 2018 - 22:21 | |
| Alex est, finalement, rapidement calmé. Une histoire, des pirates, une longue discussion et surtout une oreille attentive et des bras rassurants. Voilà tout ce dont il avait besoin, je ne devais pas aller chercher plus loin. Et faut dire que j'en avais besoin moi-même, de cette douceur et ces quelques instants seulement mon fils et moi. Ça m'avait manqué, cette proximité engendré par personne d'autre que mon Alex, mon premier fils, ce petit qui a perdu son innocence bien trop tôt. Il aurait dû rester innocent encore quelques années de plus. Mais ce divorce l'a beaucoup secouer, bien plus que moi ou Ida.
Je fais durer cette étreinte encore quelques instants en plus avant d'autoriser Myrddin d'entrer. Lorsque je l'entends passer la porte, je relâche mon fils qui fini par sortir de la pièce afin de dire aux autres de s'installer à table. Je me redresse, le lève et range rapidement la pièce avant de me tourner vers mon amant. Je lui explique que mon fils a compit son erreur et qu'il va s'excuser. Peut-être pas tout de suite, mais il va le faire, je le sais. Mais Myrddin ne veut pas comprendre. Pour lui, Alex doit s'excuser obligatoirement le plus vite possible. Mais il ne comprends pas que moi je n'ai pas envie de l'obliger à s'excuser. Certes, ça rassurerait Arthur mais pas sûr que mon fils comprenne pourquoi je l'oblige à faire un truc qu'il n'a pas spécialement envie de faire. Je soupire doucement, sans pour autant relâcher Myrddin «Je lui ai fait comprendre tout ça. Il sait l'importance que ses excuses ont, mais je ne vais en aucun cas l'obligé à le faire. Ce serait vraiment à l'opposé totale de ce que je lui ai inculqué » expliquais-je «ça ne te plait peut-être pas et je comprends … mais essaie de me comprendre moi, aussi. Et Alex. Laisse lui au moins une ou deux heures de répit avant de faire ou dire quoique ce soit, ok ? De toute manière ils iront rapidement au lit et demain est un autre jour. »
Nous changeons de sujet, je le questionne un peu sur Clara qu'il a rassuré comme il a put, ce pour quoi je ne le remercierais jamais assez. Il ne faut surtout pas qu'elle se retrouve entre deux feux et c'est ce qui risque d'arriver. Si déjà je n'ai pas réussi à maintenir l'innocence de mon aîné, je peux au moins essayer de préserver celle de ma petite chérie. Elle aime Arthur tout autant que son frère et ça c'est merveilleux. Je garde toujours un certain espoir que même Alexander va suivre ce chemin. Au final je m'éloigne un peu de ce que mon fiancé me dit en évoquant un détails dans ses paroles : le fait qu'il veuille prendre mon nom. Il me confirme d'ailleurs qu'il veut prendre Owens-Beauregard comme nom de famille ce qui m'enchante plus que de raison.
Mon sourire, toutefois, se fige, lorsque je reprends, disant qu'il ne devrait pas agir avec Alex comme il le fait avec Alex, que chaque enfant est différent. «Je sais ce que tu m'as dit et j'ai pas envie qu'on en revienne à ce débat, ok ? » dis-je avec une certaine fermeté lorsqu'il me rappelle tout ça. Non pas parce que je n'acceptes pas qu'on me contredise, mais je n'ai juste pas envie de repartir dans ce débat qui risque d'être stérile.
Finalement je dis à Myrddin que je lui fais confiance, que je veux bien lui laisser plus de mou avec mes enfants. Même si ça ne sera pas facile au début, je veux bien que lui accorder cette confiance. Et ça semble vraiment le bouleverser, dans le bon sens du terme. Je vois que mes paroles le touchent réellement avant même qu'il ne me le dise. J'hoche la tête lorsqu'il me dit qu'on a des méthodes différentes mais les mêmes buts et que ça ne peut que nous être bénéfique. Si on parvient à travailler ensemble, ça ne peut, effectivement, que fonctionner parfaitement. Et nous partageons le même avis : on sait que ça va fonctionner. Parce qu'on travaillera ensemble. Et qu'on ne se lâchera pas. Je rigole doucement en reprenant mon amour contre moi « Je sais tout ça, tu ne m'apprends rien de nouveau» dis-je sur un air faussement hautain avant de poser ma main sur la joue de Myrddin « Moi non plus je ne te lâcherai jamais, promis» soufflais-je en allant l'embrasser.
« Bon allez Papa ! On a faim nous !» se plaint vivement ma fille. Je rigole doucement en secouant la tête puis hoche la tête «On arrive !» dis-je en souriant avec un clin d’œil à mon fiancé avant de l'attraper par la main et l'entrainer hors de la pièce vers le salon où Alex s'est installé sur une chaise à côté d'Arthur, silencieux. Je disparais quelques instants dans la cuisine et revient rapidement avec les pommes de terres, les légumes, le fromage et la charcuterie et allume l'appareil à raclette avant d'aller m'asseoir entre Alex et Myrddin, Clara ayant prit la liberté de solliciter ma belle mère que ne semble absolument pas déranger à l'idée d'éventuellement devoir l'aider. Je sers tout le monde en vin et jus de raisin, puis lève mon verre «Bon eh bien … à ce noël premier noël entre famille hein» dis-je, souriant «Et à votre futur » répond Charlotte avec émotion et un large sourire en nous observant, tour à tour, Myrddin et moi.
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| | | | (#)Jeu 15 Mar 2018 - 20:33 | |
| Let it snow. Elsewhere. — — MYRDDIN & TOM Après Alex, c'est à mon tour d'être réconforté par les bras de Thomas. Par ses bras seulement, et non ses mots, car il ne comprend pas que je souhaite un juste milieu en craignant que l'aîné soit trop têtu et fier pour s'excuser auprès d'Arthur. Je ne sais pas ce qu'ils se sont clairement dit, et si le gain a réellement compris l'importance de demander pardon ; c'est le genre de chose que je ne peux laisser passe, comme ça. Thomas reste bloqué sur sa position, n'arrivant même pas à voir que je veux juste une discussion et non forcer Alex à faire quoique ce soit, ce qui soi-disant aurait l'effet inverse. Soit. Il n'empêche que dans la vie, on ne fait clairement pas toujours ce qu'on veut, mais Tom est plus doux que prévu, ou plus bête, je ne saurais dire, en pensant que demander de simples excuses va traumatiser son petit. Si c'était l'inverse, si Alex avait été poussé, j'aurais aussi demandé des excuses de la part de n'importe qui. Mais c'est impossible de faire ouvrir les yeux à Thomas lorsqu'il s'agit d'Alex. Je comprends ses angoisses, mais sans cadre, un enfant peut mal tourner ; il est déjà très affecté par le divorce qui l'a priver de repère, en le laissant faire ce qu'il veut, je ne suis pas sûr que ça lui soit plus bénéfique.
Donc, je ferme ma gueule, poussant uniquement un soupire en secouant la tête, marquant ma désapprobation. Comme je sais qu'argumenter davantage ne servira à rien, je laisse couler, n'ayant pas envie de me disputer avec lui ici et maintenant à cause de l'éducation d'Alexander. J'espère juste qu'il a vraiment raison et que son fils n'est pas aussi têtu que le craint. Je tique simplement lorsqu'il dit que demain est un autre jour. Sans doute mais Arthur a une grande mémoire qu'on le veuille ou non, et il n'oubliera pas aussi facilement. Je saute sur le sujet Clara presque avec soulagement, ayant à présent un peu peur, suite à sa réaction à mon avis sur Alex, que Thomas pense que j'ai mal agis. C'est pourtant tout le contraire qui se produit. Il est content que j'ai réussi à rassurer sa fille. La suite est encore plus réjouissante puisque nous évoquons le nom de famille que je prendrais suite à notre mariage. J'avais pensé à accoler nos deux noms, et j'ai presque l'impression de faire autant plaisir à Thomas que lorsque j'ai accepté de l'épouser. Bon, peut-être pas à ce point-là, mais on s'en rapproche pas mal.
Ensuite nous revenons sur Alex, et le fait qu'il pense que j'agirais de la même façon avec lui qu'avec Arthur me blesse profondément. C'est un reproche que je lui avais fait au tout début, alors qu'il voulait élever mon fils de la même façon qu'Alexander alors qu'ils sont très différents. Et maintenant, c'est moi qu'il tente de mettre en garde contre cela, mais pour qui me prend-il ? Blessé sûrement dans son orgueil de père et dans son habitude de vouloir toujours avoir raison, Thomas évince très rapidement ce détail-là. Mes lèvres s'ornent d'un fin sourire, qui disparaît alors que je reprends la parole. Et puis, contre toute attentes (les miennes en tout cas), il m'offre sa confiance et accepte de me laisser plus de place auprès d'Alexander, qui deviendra aussi ma responsabilité une fois mariés. Et être ainsi inutile me pèse, alors que j'aimerais les aider, ce petit garçon en souffrance et son père que j'aime plus que tout au monde. Tom comprend mon point de vue, et mes souhaits, et avoue m'avoir laissé à l'écart car lui-même patauge dans l'éducation de son aîné.
Pourtant, je lui fais remarquer qu'à deux, nous pourrions peut-être faire de plus grandes choses, échangeant nos points de vue, en nous équilibrant... En équipe. Je suis réellement touché, et heureux ; je sais que c'est un peu difficile pour lui, qui aime tout gérer, mais je refuse catégoriquement de rester en dehors de l'éducation des enfants. Je lui réaffirme ensuite que, contrairement à ce dont Alex a peur, je ne le lâcherai jamais mon Thomas. Souriant, un peu hautain, il m'annonce être parfaitement au courant, et je lâche un petit rire avant d'aller l'embrasser au coin des lèvres. Il ajoute une promesse, que lui non plus ne compte pas me lâcher, et scelle le tout par un baiser auquel je réponds tendrement. Juste avant que Clara ne vienne nous chercher car ils commencent tous à avoir faim. Je ris doucement, puis le laisse m'entrainer au salon là où tout le monde est déjà attablé. Thomas disparaît en cuisine tandis que je vais prendre place, mais je remarque alors qu'Alexander et Arthur sont assis côte à côte, en silence. J'esquisse un sourire en allant me pencher entre eux deux. Je dépose un baiser sur le haut du crâne de mon fils, puis pose une main dans les cheveux d'Alex.
— Tu l'aideras s'il a besoin de toi ? demandais-je au plus âgé avec un léger sourire. J'attends qu'il hoche la tête, ce qu'il fait après m'avoir jeté un coup d'œil timide. Tu es grand, je te fais confiance pour veiller sur lui, ajoutais-je, avant de me redresser et d'aller m'asseoir en laissant une place libre pour Thomas entre moi et Alex.
C'est ma façon de lui faire comprendre que je ne lui en veux pas, et puis cela le responsabilise aussi. Je sais qu'il aime son rôle de grand-frère auprès de Clara. En lui faisant confiance pour en faire de même avec Arthur, il finira sans doute par agir comme sa sœur qui a déjà adopté mon fils biologique. (Et puis il y a mon père à côté d'Arthur alors je ne me fais pas de soucis. Et Clara à côté de ma mère, soit.) Alex peut me détester, je le conçois, mais pas Arthur, ces trois petits doivent être unis. Comme je le prévoyais, Arthur est plus réservé que d'habitude, mais je sens qu'avec des efforts des deux côtés tout se remettra dans l'ordre. Quoique l'ordre, avant aujourd'hui, c'était plutôt de l'ignorance de la part d'Alexander. Il faudra vraiment que j'ai une discussion avec lui d'ailleurs. Pourtant je garde une expression légère et souriante, d'autant plus lorsque Tom revient avec les pommes de terre, légumes, charcuterie et fromages pour la raclette qu’il a prévue. Il sert ensuite tout le monde en vin, ou jus de raisins pour les enfants, puis nous trinquons à ce premier Noël passé en famille. Je me rappelle encore du dernier, en posant mon regard sur Arthur, alors qu’il n’avait qu’un an et était encore si petit. Je porte mon attention sur ma mère qui trinque aussi à notre futur, et j’ai un sourire encore plus grand en regardant mon chéri, mon Thomas, mon fiancé.
— A notre futur mon amour, murmurais-je doucement, avant de me pencher pour l’embrasser.
Puis tous les verres s’entrechoquent et nous buvons. Le repas est ainsi lancé, sous le signe d’une bonne humeur retrouvée. Je garde constamment un œil sur Arthur et Alex, qui, petit à petit, paraissent reprendre contact. Sans un mot d’abord, Alex lui file un coup de main, puis deux, à mesure que le repas avance et s’étire sous les rires et les discussions en tout genre.
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code by lizzou |
| | | | (#)Sam 31 Mar 2018 - 12:25 | |
| Mon côté militaire ne cesse de ressortir dans des moments auxquels je m'attends le moins. Oui, avec mes enfants je suis très souvent un peu trop dur et autoritaires, mais je sais aussi me montrer doux, gentil et compréhensif quand il le faut. Bref, je pense être très juste dans l'éducation de mes enfants. Mais Myrddin est là pour me rappeler que non, ce n'est pas vraiment le cas, bien au contraire. Qu'Alex a besoin d'un autre cadre. Un cadre moins stricte peut-être sans perdre de vu les règles que nous avons instaurées durant toutes les dernières années. Quelque part je me dis que du changement dans son éducation ne peut pas faire de mal à Alex mais en même temps casser toutes ses habitudes ne lui sera absolument pas bénéfique.
Toutefois je sais qu'en combinant nos forces et nos idées, Myrddin et moi allons réussir à gérer tout ça. Alex n'est pas méchant, je le sais. Il est juste perdu, ses repères on commencé à s'effriter lors de mon divorce avec sa mère et se sont d'avantage dégradé lorsqu'Arthur est arrivé dans notre vie. Il est intelligent mais très sensible, normal qu'il ait besoin de temps pour s'habituer à son nouvel environnement et sa nouvelle vie. Bien qu'ayant des idées divergentes, Myrddin et moi arrivons à la conclusion qu'il faut que nous travaillons main dans la main, sinon la situation va devenir encore pire qu'elle ne l'est actuellement.
Nous profitons encore quelques instants de ce moment rien que nous deux avant de nous séparer et aller rejoindre les autres à la table. Là je vois qu'Alex s'est installé à côté de son demi frère qui ne semble pas tout à fait rassuré. Mais mon fils est calme et ne montre aucun signe d'animosité. Je lui adresse un clin d'oeil complice alors que Myrddin va lui ébouriffer les cheveux en lui demandant d'aider Arthur s'il en besoin. Alex se montre timide et méfiant face à mon fiancé, mais je vois bien que son regard brille de fierté lorsqu'il comprend que Myrddin lui fait confiance.
J'échange un coup d'oeil avec mon amant avant d'aller chercher l'entrée et servir les convives en vin. Je fini par m'installer à mon tour. Je portes un toast à cette fête de fin d'année mais Charlotte ajoute qu'elle nous souhaite, à Myrddin et moi, tout le bonheur du monde. Je lui offre un sourire des plus reconnaissant mais mon cœur se sert brusquement. Malgré tout, je jalouse un peu l'amour que les anglais ont pour son fils. Et même si je me suis habitué au fait que mon propre père m'ait renié, je ne sais pas si je me ferais totalement à l'idée qu'il n'acceptera jamais mon union avec Myrddin. Et ça me désole bien plus que je ne l'imaginais, surtout maintenant alors qu'il n'y a que ma belle famille qui est ici, à table.
Mon sourire gagne tout de même à nouveau en intensité lorsque mon fiancé me souffle un 'à notre futur amour' en entre choquant nos verres. Je pose mes yeux sur lui, le couve du regard puis me penche vers lui «A notre amour actuel » le corrigeais-je «Mais à nos merveilleuses futures années » soufflais-je en déposant un baiser sur ses lèvres. C'est à ce moment là, lorsque le goût de mon amant parcoure mes lèvres, que je me rends comptes que c'est la première fois que nous nous embrassons devant ses parents. J'ignore tout ça et profite de ces quelques secondes qui nous sont données avant de me détacher de lui. Je lance un coup d'oeil à mes beaux parents qui ne semblent pas nous en avoir tenu rigueur puis me redresse « Bon eh bien, j'espère que vous allez apprécier ce repas» dit-il, un petit peu nerveusement avant d'attraper les couverts et commencer à manger tranquillement.
Le repas se passe en parfaite harmonie, aucun nouvel élément ne venant perturber le tout. Voyant que Clara et les autres enfants commencent tout de même à s'endormir sur leur crème brûlées, Myrddin et Thomas décident que la soirée est fini pour eux. S'occupant de ses enfants en priorité, Thomas va ensuite rejoindre son amant pour dire bonne nuit à Arthur avant de rejoindre à nouveau les autres et finir le dessert. |
| | | | | | | | Let it snow. Elsewhere • Myrddas |
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