La soirée de Noël de Action Studio, c’est pas ce qu’il y a de plus branché mais c’est pas trop mal. Le resto était décent. En même temps pour cinq personnes c’est pas non plus la mer à boire. Ils peuvent se permettre de vous offrir un truc bien. T’es bien content parce que c’est dans un quartier assez animé et tu sais déjà ce que tu vas faire après leur avoir fausser compagnie. Enfin, fausser compagnie, ça c’est ce que tu crois, parce qu’ils sont chaud pour aller boire un verre de plus après le resto. C’est pas des petits joueurs chez Action Studio apparemment. Ils veulent profiter à fond de la carte bleu du chef, jusqu’au bout de la nuit. En même temps c’est vendredi soir, c’est vrai que c’est triste de rentrer tôt chez soi quand on peut se faire offrir les consommations. Tu proposes un bar pas trop loin, t’es déjà allé dans celui là, tu sais où tu vas mettre les pieds. Ils font des bons cocktails par dessus le marché, donc tu vas pouvoir te faire plaisir. Pas trop non plus parce que t’es en voiture. Mais au pire tu peux toujours la laisser et prendre un Uber. Surtout que ça aussi ce sera remboursé par la boîte. Vous êtes pas beaucoup mais vous êtes bien loti. L’entreprise marche plutôt bien, cette année 2017 a été la meilleure au niveau rentabilisation. Tu sais que ton travail n’y est pas pour rien. Tu fais partie intégrante de cette entreprise. Ca te saoule de temps en temps mais au fond, t’es plutôt bien là bas. T’as eu envie de partir à une époque mais ils t’ont augmenté ton salaire, alors t’es resté encore un peu et puis finalement t’es resté tout court, arrêtant de chercher du boulot ailleurs. Cependant tu continues tes projets en freelance. Ca stagne un peu de ce côté là mais tu perds pas espoir.

Une fois entré dans le bar vous vous installez à une table libre. Y’a pas assez de chaise pour tout le monde. Le bar est assez plein. Il est un peu plus de 22h. Tu restes debout un instant à côté de tes collègues et tu files de ton côté, leur faussant compagnie. Tu vas au bar et tu te retrouves à côté d’un mec plutôt beau gosse. Tu le mates un moment mais tu ne te manifestes pas. Pas encore. Quand le barman vient te demander ta commande tu prends la parole.

« Je vais prendre un Caïpirinha et n’importe quoi que prendra ce jeune homme. »

Jeune homme, t’es bien généreux ce soir, parce qu’il n’est pas un twink, loin de là. C’est un homme un vrai, mais t’as eu envie de sortir les compliments. Quand il t’a enfin capté tu lui fais un sourire. Tu sens d’avance que c’est mort avec lui mais tu le tentes quand même. Ton gaydar qui te le dit, mais c’est plus fort que toi. Au pire tu passeras un bon moment avec un beau gosse à tes côtés, sans sexe. Oui ça arrive parfois.

Le club de rugby où jouait Owen avait décidé d’aller faire une petite tournée des bars une fois que l’entrainement serait terminé. C’est avec plaisir que le jeune prêtre avait accepté la proposition. Peu de personne dans le club connaissait vraiment son métier. Ce n’est pas qu’il voulait le cacher mais il n’en parlait pas forcément. Il ne savait pas comment l’annonce allait être pris, bien qu’il ne craignît pas grand-chose, tant qu’on ne lui demandait pas, il n’aborderait pas le sujet. Il était souvent témoin de remarques plutôt sexistes, le poussant parfois à aller aborder certaines nanas, mais il savait souvent esquiver de manière très maline. Et puis, lorsqu’on lui demandait son avis sur certaines personnes de la gente féminine, il ne gardait bien sur pas son avis pour lui. Avant d’être prêtre et de n’avoir promis de ne servir que Dieu, il était lui-même sortie avec des jeunes femmes. Il était toujours attiré par celle-ci et avait forcément un avis sur chacune de celle qu’il croisait. Ça ne lui était pas interdit.
Après avoir fait trois premiers bars, ils avaient prévu de quitter ce dernier pour un autre, à deux pas de là. Ils venaient de perdre la moitié des effectifs, mais Owen, n’ayant aucun impératif, personne qui ne l’attendait chez lui, il s’était permis de suivre ceux qui restaient là. Il passait un bon moment, n’abusant pas trop de l’alcool non plus, son but n’était pas de finir sur les rotules, jusqu’à ne plus pouvoir rentrer chez lui non plus. Ce nouveau bar était plein à craquer. C’est avec quelques difficultés quand même qu’ils avaient trouvé une petite table où au moins, ils pourraient y déposer quelques verres de bières, sans pouvoir tous s’assoir autour. Certains avaient déjà bien consommé et avaient décidé que contrairement à Owen, ce soir, ils allaient rentrer en taxi ou alors se faire raccompagner par des nanas tout aussi éméchées qu’eux. Qu’ils le fassent, tant qu’ils ne nuisaient à personne.
Le blond se dirigea vers le bar lorsque d’autres revinrent avec des pintes dans chaque main. Il attendait sagement son tour. L’homme à sa droite pris sa commande, il serait le suivant. « Je vais prendre un Caïpirinha et n’importe quoi que prendra ce jeune homme. » Owen n’avait pas compris qu’il parlait de lui jusqu’à ce qu’il sentie son regard qui ne le lâchait plus. « Pardon ? » C’était bien la première fois qu’il se faisait inviter de la sorte par un autre homme. Il était vraiment surpris et à vrai dire, il ne savait pas comment réagir… « euh… » il regarda le serveur qui attendait sa réponse. « une ambrée, bière de Noel, s’il vous plait… » bon par contre, il était bien décidé à la payer lui-même. « en pinte, pardon. » Il sortie un billet pour faire comprendre qu’il allait régler son verre.

Le mec n’a pas l’air de capter ton offre, mais ça te dérange pas. Tu sauras te faire comprendre sur tes intentions à un moment ou un autre. Tu sens que c’est mort avec lui mais t’as un espoir fou au fond de toi. On sait jamais, ça peut être un miracle de Noël. C’est lé période. Tu fais un beau sourire et tu montres ta carte bleu pour lui faire comprendre que c’est toi qui offre, même s’il n’a pas l’air de bien réaliser ce détail, parce qu’après avoir bafouiller sa commande, il sort de quoi régler. Tu vas repousser sa main, créant un contact.

« Non c’est pour moi. »

Tu laisses ta main contre la sienne peut être légèrement trop longtemps parce que t’aimes bien ce premier geste envers lui. Tu retires ta main après quelques secondes, tu ne veux pas que ça soit trop quand même. Ce type n’avait pas l’air d’être violent mais on sait jamais. S’il se trouve qu’il s’agit d’un homophobe tu serais pas dans la merde avec tes avances. Tu te tournes vers le barman et tu lui tends ta carte bleu.

« Ne prends pas son argent, c’est moi qui offre.  »

T’aurais pu rajouter une phrase pour ne pas qu’il s’inquiète sur tes intentions. Pour pas qu’il se sente traqué par un chasseur de beaux petits culs. Sauf que c’est bel et bien ce que t’es en train de faire. Tu n’as pas eu l’occasion de mater ses fesses mais t’es sûr qu’elles sont bien fermes. Tu fantasmes. Il a vraiment une belle gueule ce type. Tu l’imagines déjà en train de te gober tout entier. Oui, tu vois loin alors que tu lui as juste payé un verre, mais c’est plus fort que toi.

« C’est parce que je suis un homme que ça te déstabilise ? »

T’es direct comme ça. Tu souris un peu en coin. Ca t’amuses cette situation. T’as peut être l’espoir qu’il soit juste au placard et c’est pour ça qu’il est gêné de la situation. Comme si tu l’avais percé à jour. Peut être que t’es en train de lui faire réaliser des choses sur sa sexualité. T’en rêves d’une situation pareil. Un mec qui pourrait pas te résister même s’il n’a jamais été avec d’autres mecs. Ca t’es déjà arrivé. Une seule fois, tu t’en souviens comme si c’était hier tellement c’était un beau moment. Un pur fantasme qui s’était réalisé. T’aimerais bien avoir de nouveau cette chance un jour et pourquoi pas ce soir avec lui.

« Relax, je mords pas. Sauf si on me le demande. »

Tu lui fais un clin d’oeil.

Owen tentait de faire abstraction du jeune homme à côté de lui. Il attendait son verre et était prêt à dégainer son billet dès que la bière serait posée sur le comptoir. Mais avant qu’il n’ai même le temps de donner quoi que ce soit au serveur, la main de ce mec vint se poser sur la sienne. Owen n’avait aucun problème avec le contact physique, avec qui que ce soit, il avait même l’habitude de tenir les mains de n’importe qui, rien qu’en pratiquant des prières en groupe. Mais là, de cette façon, ça lui était étrange. Il connaissait bien les codes de la séduction, il avait lui-même été, ce genre de séducteur, proposant des verres à de jeunes inconnues, subtilement, et là, il avait bien compris que ces gestes lui étaient destinés, et pas de manière anodine. Il lui précisa bien que c’était lui qui allait payer cette commande avant de retirer sa main de celle d’Owen. Il ne savait vraiment pas comment réagir, c’était bien la première fois qu’un homme lui faisait des avances. La bière sur le comptoir, Owen avait bien envie de la prendre et de fuir mais en même temps, il trouvait ça aussi très impoli. Il avait l’impression d’être piégé. Il regardait discrètement vers la table des rugbymans, par chance, aucun ne semblait faire attention à lui.
« C’est parce que je suis un homme que ça te déstabilise ? » voilà qu’il avait mis les pieds dans le plat. Owen passa sa main sur son visage, il avait chaud. Il n’avait pas envie d’être désagréable et il n’allait pas l’être. Avant même qu’il ne puisse répondre, le jeune homme enchaina. « Relax, je mords pas. Sauf si on me le demande. » Il avait bien saisi le petit sous-entendu qui ne pouvait que le mettre plus mal à l’aise. « C’est-à-dire que oui, je n’ai pas cette habitude… » le blond passa sa main dans sa chevelure, quelques peu gêné. « Mais merci pour le verre. Par contre, ça ne pourra pas aller plus loin… je ne suis pas… intéressé par les hommes. » et même plus intéressé par les nanas. Mais il gardait ce détail pour lui. Par contre, s’il insistait, il allait être obligé d’avouer qu’il était prêtre, peut être que ça le glacerait aussi. Ou peut être que ce serait pire… pour certaines personnes, aller contre l’interdit était une tentation forte et un jeu excitant. Peut être que ce serait le cas de celui-ci… qui sait. Owen ne savait pas comment s’en défaire sans être désagréable et sans paraitre non plus pour quelqu’un d’intolérant. Il ne l’était pas.

Il est effectivement mal à l’aise par cette situation et tu sais pas si ça t’enchantes ou non. Tu veux pas embarrasser les gens mais en même temps, t’es pas encore sûr qu’il refuse complètement tes avances. Tu montres patte blanche, espérant que ça le décoince. Tu vas pas lui sauter dessus non plus. T’as des envies mais tu sais te retenir. T’es pas un animal. Pas toujours. Le mec avoue sans mal qu’il a pas l’habitude de ce genre de truc. Il te remercie pour le verre et annonce les choses clairement. Il n’est pas intéressé par les hommes.

« Tu sais pas ce que tu manques. »

Et c’est plus fort que toi mais tu lui fais un clin d’oeil. T’es encore en chasse, même si clairement elle vient de se terminer. Tu ne vas pas aller plus loin que ça. Tu le savais depuis le début que ça mènerait nulle part avec lui. T’as quand même voulu essayer.

« Tu vas quand même rester boire ce verre avec moi hein ? Ou tu vas m’abandonner sans honte. »

Vos verres sont servi et tu vas faire tinter le sien avec le tien. Après tout c’est toi qui l’a payé, parce que oui, ton fric a été pris comme tu l’avais demandé. Il te doit au moins ça. Non il te doit rien du tout. Toi même tu te barres sans gêne quand un mec t’intéresses pas. Même s’il t’a offert un verre. T’aimes pas perdre ton temps. Là t’es quasi sûr que y’a aucun mec qui serait opérationnel pour s’amuser avec toi. C’est pas amusant de tenter sa chance plusieurs fois et de se prendre des vestes à répétition. Alors autant rester et discuter un peu avec lui. Tu iras te trouver un mec après, en allant dans un night club, ce sera déjà plus propice à ce genre de rencontre.

« A la tienne beau gosse. »

Et un clin d’oeil supplémentaire. Franchement t’es pas croyable. Tu te rapproches un peu de lui au comptoir et lui montres les gens avec qui t’es venu un peu plus loin, juste à côté des rugbymen.

« Mes collègues de boulot. On vient de faire notre repas de Noël. Je les aime bien mais ça fait déjà trois heures que je passe à discuter de la pluie et du beau temps, j’ai besoin de souffler un peu. »

Tu lui avoues ça sans mal. Il est là pour te distraire oui. C’est bien ça.

« Tu sais pas ce que tu manques. » et en réalité, Owen n’avait pas vraiment envie de savoir. Si parfois, il pouvait ressentir un manque en ce qui concerne les nanas, il n’avait jamais rien imaginé pour un homme et du coup, ca n’allait pas commencer. Il n’avait bien sûr, rien contre les homosexuels, rien contre les bi, les trans et autres attirances dont on pouvait donner une définition. Mais ce n’était pas pour lui. « Et pourtant, je suis pas certain d’avoir envie de connaitre ca. » il fallait plutôt dire qu’il était certain de ne pas avoir envie ! Il avait l’impression d’avoir laissé une porte ouverte que le jeune homme pourrait saisir. « N’y voit rien de personnel. Je suis sûre que d’autres te trouveront tout à fait à leur gout ! » il ne pouvait pas nier que ce jeune homme en face de lui était un charmant garçon. Owen n’avait jamais eu de soucis avec ça. Pas du genre à se braquer lorsque quelqu’un lui demande comment il pouvait trouver un autre homme. La plupart répondrait un débile je ne suis pas pd ok ?! mais lui pouvait tout à fait affirmer, si selon lui, un homme pouvait être attirant ou non. « Tu vas quand même rester boire ce verre avec moi hein ? Ou tu vas m’abandonner sans honte. » maintenant qu’il avait un verre qu’il avait été payé, pourquoi pas. « j’ai rien contre boire un verre avec de la compagnie, quel qu’elle soit. » tant que tout cela restait sage. « Je m’appelle Owen. Et merci pour la bière. » il se détendait petit à petit. Il ne fallait pas qu’il se sente comme une proie, un animal en cage qu’on observait et qu’on tentait d’amadouer. « A la tienne beau gosse. » bon, il en faudrait encore un peu pour qu’il soit totalement tranquille. Entre les surnoms et les clins d’œil, Owen gardait un peu ses distances. Comme par protection automatique. Il leva son verre sans pour autant répondre verbalement, puis bu quelques gorgées. La bière était bonne. Lorsque le jeune homme se tourna pour lui montrer un groupe d’homme, Owen pensa d’abord qu’il lui montrait ses amis sportifs. Il eut chaud d’un coup. « Mes collègues de boulot. On vient de faire notre repas de Noël. Je les aime bien mais ça fait déjà trois heures que je passe à discuter de la pluie et du beau temps, j’ai besoin de souffler un peu. » mais comprenant qu’il ne parlait en fait pas d’eux, son regard dévia vers la droite pour se poser vers cet autre groupe. Il était aussi rassuré, il avait peur de ce qu’il aurait pu se passer si non. Owen se demandait ce qu’il voulait bien dire par avoir besoin de souffler un peu… « je suis venu avec des amis, on joue au rugby, on est juste à côté de vous. » mais il n’avait pas envie pour autant de trop attirer son attention vers eux. Il se tourna alors aussitôt, refaisant face au bar. « C’est plutôt sympa de fêter noël dans un bar avec ses collègues, non ? »

Il est clairement réticent à l’idée de s’imaginer avec un autre mec. Tu sais que tu lui feras pas changer d’avis à ce mec là, mais il reste quand même une meilleure compagnie que tes collègues. Tu satures. Il se justifie pour ne pas que tu te vexes certainement et ça te fait marrer plus qu’autre chose. Oui y’en a d’autres qui te trouvent à leur goût comme il dit, mais les hétéros ça t’excites plus que de normal. Tu tentes régulièrement le coup, même si tu sais que ça n’ira jamais plus loin que quelques paroles.

Il reste pour boire un verre avec toi, il la joue pas au mec qui a trop peur d’un gay. Correction, tu n’es pas gay, mais tu ne vas pas lui faire le détail de ta vie. Certainement qu’à ses yeux tu l’es. Il se présente, il s’appelle Owen. Pas mal Owen.

« Andy. »

Tu lui parles de tes collègues de boulot et il avoue qu’il est là avec des rugbyman. Hot. T’aimerais bien prendre ta douche avec eux. Tu te retiens de faire une remarque. Il est pas intéressé et t’as bien compris, tu vas pas l’embêter plus longtemps. Il est assez gentil pour pas t’avoir envoyé baladé après tes quelques tentatives, certainement lourdes quand on est pas dans le même délire. Tu penches la tête pour mater les mecs un instant puis tu reportes ton attention sur Owen.

« Dis comme ça c’est vrai que ça sonne bien, mais j’aurai dû dire que j’avais un truc prévu pour rentrer chez moi plus tôt. »

Ou aller boire un verre dans un endroit où t’aurais eu une chance de trouver un mec pour un moment intéressant. Quelque chose de plus attrayant qu’un bar de quartier.

« D’ailleurs je vais sûrement faire ça après avoir fini ce verre. »

Tu en bois une gorgée pour qu’il se termine plus vite, même si tu n’es pas en mauvaise compagnie. Une de tes collègues regarde vers toi et tu captes son regard. Elle détourne la tête aussitôt. Elle craque pour toi c’est certain. Dommage pour elle, non seulement tu comptes pas faire ça avec une collègue, mais en plus elle ne te plaît pas vraiment du coup tu réfléchis pas plus à ça. Par contre t’as une idée qui est bonne et tu sors ton portefeuille de ta poche pour prendre une de tes cartes de visites. Tu la fais glisser sur le comptoir, devant Owen.

« Si jamais t’as besoin d’un photographe un jour. Toi ou un de tes rugbyman. »

Genre pour faire un calendrier. Mais tu te retiens de faire la remarque. Tu bois encore une belle gorgée de ton verre. Maintenant que t’as dans l’idée de filer, tu vas pas trop traîner.

A son tour il se présente, Andy. Owen se demanda si c’était un diminutif ou si c’était vraiment nom prénom mais il n’allait pas être trop curieux et puis, il se doutait qu’ils n’allaient surement pas se recroiser d’ici un bon moment, voir jamais. Donc, pourquoi vouloir en savoir plus ? Andy ça lui allait très bien. Une chose est sure, c’est qu’il n’allait pas oublier. Owen était physionomiste, un visage qu’il croise une fois, il peut le reconnaitre des années plus tard et toujours se souvenir de l’endroit où il l’aura vu et du prénom. C’était pratique d’ailleurs quand il faisait des fêtes plus jeunes. Si souvent, on ne retenait pas son prénom, lui se souvenait de chaque nouvelle personne qu’il croisait en soirée. Et si on lui devait quelques choses, il s’en souvenait aussi. « Dis comme ça c’est vrai que ça sonne bien, mais j’aurai dû dire que j’avais un truc prévu pour rentrer chez moi plus tôt. » Les fêtes de Noel que faisait Owen se résumait aux célébrations religieuses, la messe de minuit. Il est vrai que même si c’est une période agréable de manière générale, si Owen avait pu se défiler pour ce soir là à l’Eglise, il l’aurait fait volontiers. Mais il avait entendu dire d’après des confrères, que les messes de minuit pouvaient se faire dans différentes églises à Brisbane sans pour autant que chaque église ne célèbre l’arrivée du Messi. Il se renseignera pour faire fermer la sienne l’année suivante. Lui aussi voudrait pouvoir profiter de sa famille en ces moments-là. Et ce n’est pas dans la demeure de Dieux qu’ils viendront fêter avec lui. Jane lui avait d’ailleurs fais le reproche de ne pas être capable de passer Noel avec eux. Rien de bien étonnant. « D’ailleurs je vais sûrement faire ça après avoir fini ce verre. » « On en est à notre quatrième bar je crois… je pense que c’est le dernier pour moi aussi. » Le prêtre aura bien fait son temps pour cette soirée-là. « Si jamais t’as besoin d’un photographe un jour. Toi ou un de tes rugbyman. » Owen souri, il ignorait si Andy avait dit ça en référence au fameux calendrier des rugbyman. Tradition qui se faisait depuis une bonne dizaine d’année maintenant après que le XV de France se soit lancé… Les autres pays avaient rapidement imité mais en tant qu’amateur, Owen n’avait jamais eu l’occasion de faire des photos pour ça. Et il n’était pas certains qu’il ait le droit de le faire d’ailleurs. Poser pour un photographe était une chose, posé nu en était une autre. La nudité et le rapport au corps était bien spécifique dans la religion et même si on pouvait trouver des chérubins dévêtus un peu partout dans les œuvres religieuses, ce n’était en aucun cas à visée de faire plaisir, ni pour se rincer l’œil. « Quel genre de photo ? J’ai du mal à croire que c’est simplement pour nous prendre entrain de jouer sur le terrain… » dit-il en dirigeant son verre vers sa bouche.

Ils font donc la tournée des bars ce groupe de mec. Ouais ça doit être plutôt cool comme activité, même s’il a l’air de vouloir passer un peu moins de temps avec ses amis vu qu’il squatte avec toi. Il compte partir après avoir fini avec ce bar là. Peut être que vous allez partir en même temps ? Tu sais pas s’il parlait de terminer son verre et filer direct après. Tu verras bien. En attendant toi tu descends ton verre.

Quand tu lui donnes ta carte de visite en cas de besoin il a l’air d’être intrigué parce qu’il te demande pour quels genre de photos. Il a dû sentir dans ton regard ce que t’avais derrière la tête. Pas difficile de te cerner de ce côté là en même temps. Tu souris, amusé.

« Si ça peut être bien aussi sur le terrain. »

Mater des mecs musclés ça te plaît en toutes circonstances. Tu avoues avoir une certaine faiblesse pour le tennis et ces gémissements que les joueurs lâchent à chacune de leurs frappes. So hot. Mais tu sors de tes pensées pour regarder Owen.

« Mais je pensais plutôt à des trucs chacun de votre côté. Pas forcément lié au rugby. Si vous avez besoin d’un photographe pour un mariage ou je sais pas, n’importe quoi. »

Les mariages c’est ce qui te rapporte le plus, mais t’en as pas tant que ça, c’est pour ça que tu le précises. Si tu pouvais avoir un mariage par mois tout le temps, tu pourrais arrêter ton boulot et avoir assez de fric pour vivre. Ou pas. T’aurais bien trop de temps libre et donc du temps pour dépenser de l’argent que tu n’aurais pas. Ouais il te faudrait deux mariages par mois pour vivre bien et pas être limite. Un jour peut être.

Tu bois une gorgée de ton verre et il ne reste plus grand chose à l’intérieur. Tu le termines donc. Tu regardes Owen et tu te lèves de ton siège.

« Je vais filer. »

Et tu vas rentrer direct chez toi. T’as envie d’être tranquille.

« Peut être à une prochaine. »

Tu lui fais un clin d’oeil. C’est plus fort que toi. Tu files vers tes collègues pour leur dire au revoir et t’es enfin sur le retour.