Wynnum Mangrove Boardwalk. Loin de tout, de la ville et son agitation, parfait pour se retrouver en tête-à-tête avec soi-même et la nature. Mickey s'était remis au sport pour tout un tas de raison, se remettre en forme, optimiser son mode de vie, se dépenser, évacuer la pression et les tensions, etc. On lui avait parlé d'un coin plutôt sympa pour se faire une belle randonnée et il avait décidé de tenter le coup. Le côté communion avec la nature, ce n'était pas son truc, mais alors vraiment pas. Le sport par contre, ça avait toujours été sa tasse de thé. Il aimait se surpasser, sortir de sa zone de confort, tester de nouvelles choses. Le surplace ce n'est pas son truc, il innove et tente toujours tout un tas de choses. Il rigole souvent quand il entend des gens se prétendre grands amoureux de sports alors qu'ils se cantonnent à une seule activité. Si tu ne pratiques que le tennis, tu es tennisman pas forcément un grand sportif. Il avait sa conception des choses particulière et bien à lui. Habituellement, il était branché sport collectif, mais ces derniers temps, ça lui plaisait bien de partir seul à l'aventure. Libre de penser et faire à son rythme, s'arrêter un instant pour contempler le paysage même toutes les deux minutes s'il en avait envie sans pour autant agacer ou retarder quelqu'un. Un petit moment de liberté et de tranquillité rien qu'à lui. Il en tirait profit pour faire le mariole et se conduire comme un gosse en sautant à pieds joint dans les flaques d'eau, en escaladant les arbres et sautant de rocher en rocher. Il passait un super moment pourtant, il entendit une plainte non loin de lui et se dit que ce n'était pas forcément le cas de tout le monde. Il lui semblait bien avoir entendit un bruit quelques instants auparavant, comme un glissement de rochers ou de branches, mais il avait mis ça sur le compte de la nature. La, clairement, il avait entendu les plaintes d'une femme. Déformation professionnelle oblige et désire d'aider son prochain, il chercha l'origine du bruit. Il lui fallu moins d'une minute pour trouver la source des plaintes, une jeune femme, assise par terre en se maintenant fermement la cheville lui faisant rapidement comprendre la situation. D'ailleurs, elle lui semblait relativement familière, mais il était incapable de se souvenir s'il la connaissait. "Je peux vous aider?" Instinctivement, il avait failli demander comment elle allait, mais c'est toujours idiot de poser cette question quand la personne est clouée au sol en se tenant un membre, si elle allait bien elle serait debout à vivre sa vie. Logique. Il s'approchait doucement en veillant bien aux endroits où il posait ses pieds, ne voulait pas tomber à son tour. "Vous permettez que je jette un œil? Je suis pompier." Il espérait que ça l'a rassurerait un peu, pas qu'elle pense que c'était un psychopathe qui allait profiter de son handicap temporaire pour lui faire la peau. Il était resté à environ deux mètres d'elle, il ne voulait pas la brusquer.
Partir en randonnée avait toujours été mon plaisir personnel. Certes j’arrivais souvent à embarquer du monde pour aller marcher avec moi. Seulement aujourd’hui c’était mon jour de congé, je ne travaillais pas, Cameron était à l’école, ma mère avait des choses à faire et Andrew devait sans doute être au travail. Personne donc pour m’accompagner se promener dans Wynnum Mangrove. Ce n’était pas grave puisque cela allait me permettre de réfléchir à tout ce qui s’était déroulé dans ma vie dernièrement. Après tout, je venais de retrouver le père de mon fils, ce n’était pas rien tout de même, même si j’en avais rêvé durant plusieurs années sans vraiment oser tout faire pour le retrouver avant. Du coup, avoir l’opportunité de pouvoir réfléchir en pleine nature n’était pas donné à tout le monde et j’aimais profiter de ces petits moments de calme qui s’offrait à moi. Tout simplement car ce soir, j’allais devoir retrouver le brouhaha de la ville. Et puis l’aventure n’avait jamais tué personne jusqu’ici alors que pouvait il m’arriver de grave ? Au pire des cas, je pourrais rentrer avec un simple entorse mais ce n’est pas vraiment cela qui allait me faire reculer de partir à la découverte de chemins verdoyants et reposants. Il était encore tôt lorsque je venais donc de quitter la maison. J’avais donné quelques tâches à faire à Cameron au cas où je ne serais pas rentrée ce soir quand il reviendrais des cours alors je pouvais monter dans ma voiture et être sereine. J’allais devoir rouler un peu avant d’arriver devant le chemin de terre. J’allais devoir laisser la voiture à l’entrée du chemin pour la journée mais ce n’était pas un problème. La voiture garée et le sac à dos à mon épaule, je pouvais m’embarquer dans cette folle aventure solitaire. Autant dire que j’étais presque comme une enfant, tellement j’aimais ces moments de solitude, ces moments où je pouvais faire le vide en moi, ces moments où je pouvais me retrouver en tant que femme et avoir mes petits moments de calme. Seulement j’étais loin de me douter que ce moment de tranquillité allait se terminer par un léger souci à la cheville. Mais dans un sens c’était souvent le risque quand on s’aventurait dans des chemins aussi hargneux, n’est ce pas vrai ? Alors je décidais de venir me poser sur un énorme rocher, vu que je ne pouvais plus faire un seul pas, tellement la douleur semblait immense. La malchance me poursuivit quand je venais de vérifier dans mon sac et j’avais oublié la trousse de premiers secours que j’avais l’habitude de prendre lorsque je partais en randonnée. Miséricorde, surtout qu’il n’y avait pas un chat à l’horizon ! Mais il ne m’aura pas fallu attendre très longtemps avant qu’une personne n’arrive en ma direction et vienne me faire savoir qu’il était pompier en me proposant son aide. Alors je vins lui répondre. « Avec joie, j’accepte volontiers votre aide », venais je de lui répondre, poussant un soupir de soulagement avant de reprendre. «Dites moi que vous avez bien de quoi soulager la douleur ? », lui demandais je, presque en le suppliant, tellement ma cheville me lançait à un point qu’on ne pouvait imaginer et je repris. « Au fait, je suis infirmière, je m’appelle Alana et vous ? », venais je me présenter, espérant que mon sauveur d’un jour ait tout ce qu’il fallait aussi. Autrement j’étais bonne pour devoir retourner jusque ma voiture à cloche pied et appeler pour qu’on vienne me chercher. Une journée de tranquillité gâchée par un stupide caillou, pensais je.
La malédiction du jour de congé qui se transformait inopinément en journée de travail, Mickey avait pour habitude de la voir venir. De par son travail, il avait coutume de toujours avoir le nécessaire pour les premiers soins à porté de main. Encore plus quand il s'aventurait hors de la ville, il gardait tout ça précieusement dans son sac à dos. Il s'approcha de la demoiselle avec précaution, cela serait bien dommage qu'ils soient deux à se blesser pour finalement s’asseoir près d'elle en balayant sur regard avec minutie pour y déceler le problème. Elle se tenait fermement la cheville néanmoins, il n'avait pas l'impression d'apercevoir de sang, ce qui était plutôt encourageant. Ce qui l'était moins aux yeux du jeune homme fut qu'elle demanda immédiatement de quoi traiter sa douleur. Il avait été si souvent confronté à des drogués prêts à tout, y compris feindre voire même se blesser volontairement pour avoir quelque chose qui s'apparente à une dose qu'il en était devenu très méfiant. Il transportait jamais ce genre de produit, de toute façon, il aurait trop peur de se les faire voler. "Ça vous lance dans la cheville, c'est ça? Qu'est-ce qu'il s'est passé?" Déformation professionnelle oblige, il avait besoin de détails même si sans ça, il lui porterait tout de même secours, juste que les soins qu'il prodiguerait dépendrait de la satisfaction que lui procurerait les réponses. Le fait qu'elle soit infirmière n'endormait pas pour autant ses craintes quoique cela lui permit de se souvenir d'où lui venait cette sensation de déjà vue face au visage de la demoiselle qui se présenta comme Alana. "Je m'appelle Mickey. Je crois qu'on s'est déjà croisé à l’hôpital, non? Enfin vite fait, à peine le temps de faire le compte-rendu des patients qu'on vous amène avant de repartir..." Ce n'est pas comme si leur métier respectif leur laisser le temps de partager un café et de manger des petits gâteaux en faisant connaissance. Il avait quand même l'impression d'avoir vu la demoiselle un certain nombre de fois ces dernières années. Il pouvait se tromper aussi, mais ça lui trottait dans la tête avec insistance. Il attrapa la bandoulière de son sac pour le ramener de son dos jusqu'au sol et le plaça entre ses jambes. "Vous pouvez vous découvrir la cheville que je vois ce que bien faire pour vous aider?" Il préférait attendre de voir tout ça de ses propres yeux avant d'ouvrir son sac et de déballer son matos, pour l'instant, c'était bien cacher sous la jambe de pantalon de la demoiselle et il ne se voyait pas trop se permettre de lui remonter lui-même, ça ferait limite pervers. Dans l'urgence de son métier, il s'autorisait ce genre de geste si la victime était inconsciente et que la blessure semblait prioritaire. Sur quelqu'un de vigile, la surprise pouvait mener à une baffe. Ce qui se comprenait, mais s'il pouvait éviter de s'en manger une, ça l'arrangeait bien.
Il m’était souvent arrivé de me demander ce qui me passait par la tête lorsque je décidais de partir seule en randonnée. Certes j’emportais toujours une petite trousse de secours par déformation professionnelle mais je pensais rarement aux blessures pouvant être plus graves qu’une simple piqûre de moustique. Peut être était ce parce que je connaissais par coeur cet endroit ? Ou était ce de l’insouciance ? C’était sans doute un peu des deux au final puisqu’en venant ici, je voulais me retrouver seule à seule avec la nature. Tout simplement parce qu’avec la nature, tout était plus simple. Sauf lorsqu’un maudit caillou venait à vous causer une entorse à la cheville bien évidemment. Par chance, une personne passait par le même sentier que moi, j’aurais très bien pu rester ici durant des heures sans croiser personne. Alors je pris cette rencontre comme un don du ciel car grâce à ce jeune homme, j’allais pouvoir rentrer chez moi et retrouver mon fils au plus vite. Mais pour l’heure, il tentait de savoir comment je m’étais faite cette entorse alors je vins lui répondre. « Oh je n’ai pas vu ce caillou et j’ai trébuché, un banal accident de randonnée. Et oui, ça me lance dans la cheville en effet », lui fis je sans me soucier que j’aurais pu me faire plus mal que cela. Il commençait à venir sortir son matériel de premiers secours après m’avoir informé qu’il était pompier dans la vie et se présenter. Je fis de même en lui précisant que j’étais infirmière à l’hôpital et là mon visage ne semblait pas lui être totalement inconnu. Il était fort probable qu’on se soit déjà croisés mais avec les va et vient à l’hôpital, je n’avais sans doute pas du le remarquer. Alors je vins lui répondre à nouveau. « C’est fort possible qu’on se soit déjà croisés à l’hôpital, j’y travaille depuis 8 ans », venais je de lui dire avant de l’entendre me demander de soulever mon pantalon afin qu’il puisse me soigner au mieux alors je repris. « Oh oui bien sur. Vous êtes pompier depuis longtemps sinon ? », lui demandais je, tout en venant remonter mon pantalon de manière à ce qu’il puisse manipuler ma cheville du mieux qu’il le pouvait. Je n’étais pas le genre à empêcher un pompier de travailler correctement et puis j’avais soudainement envie de rentrer chez moi après que ma randonnée solitaire soit tombée à l’eau à cause d’un stupide caillou.
Toujours un peu méfiant au premier abord, il était cependant prêt à baisser la garde lorsqu'on lui inspirait confiance. Alana lui semblait plutôt sympathique et maintenant qu'il avait confirmation qu'elle était infirmière, d'où l'impression de déjà vu, il ne la voyait plus trop comme une menace. Après tout, en travaillant dans un hôpital, pas besoin de mettre en scène une blessure en extérieur pour espérer avoir des anti-douleurs, non si elle avait voulu s'en procurer elle l'aurait fait à la source. Mickey était souvent aux aguets mais un rien pouvait effacer ses doutes. Ça pouvait être une qualité. Ça pouvait être un défaut. L'essentiel c'est que le ratio qualité/défaut s'équilibrait toujours plus ou moins assez bien. Pour le reste, il y allait à l'instinct qui en l'occurrence était persuadé de la bonne foie de la demoiselle quant au fait qu'elle est glissé. "Wynnum Mangrove Boarwalk est autant réputé pour son paysage fastueux que pour le nombre de randonneurs qu'il blesse..." plaisanta Mickey, comme pour rassurer Alana suite à sa chute. Il se doutait bien que dans ce genre de situation, on se sent toujours un peu bête mais il savait bien que même les gens les plus avisés ne pouvaient rien contre le fait de glisser et la fragilité du corps humain faisait le reste. Elle devait bien le savoir vu qu'elle était infirmière depuis plusieurs années. "Je suis presque certain que je vous ai déjà vu... Ça va bientôt faire vingt ans que j'exerce." Et ça, il en était assez fier même s'il préférait passer sous silence son année sabbatique. Il aimait son boulot et il le faisait bien, ça c'était un fait, le seul qui importait. Et des entorses, il en avait vu au court de toutes ses années. Le problème était qu'il pouvait être difficile d'évaluer le type et la gravité d'une entorse alors sans réel équipement, c'était encore plus compliqué. La demoiselle avait un gonflement de la cheville plutôt visible avec des douleurs par dessus le marché, pas de bol. "Vous pouvez bouger un peu la cheville?" Il s’intéresserait au mécanisme de la torsion du pied, à l’intensité de la douleur permettant ou non de poursuivre ses activités et à l’importance et la localisation de l’œdème et de l’ecchymose. Il rechercherait la notion d’un craquement audible au moment où elle bougerait, à moins que celui-ci est déjà eu lieu. "Vous avez entendu ou sentit un crac en tombant?" Rien n'était sûr mais il pensait fort pour une entorse assez légère.
Partir en randonnée le temps d’une journée était la chose que j’aimais le plus faire. Bien sur je m’assurais toujours de prendre mes précautions et j’aimais revoir le chemin que j’allais emprunter. Après tout, Wynnum Mangrove Boardwalk était réputé pour être un coin relativement sauvage et imprévisible. La moindre blessure pouvait arriver à tout moment et j’allais en faire les frais, moi qui connaissait pourtant le coin pratiquement comme ma poche depuis toutes ces années. Parce que j’aimais venir me ressourcer dans ce genre d’endroit, cela me permettait de m’échapper à cette vie qui pouvait être stressante. J’avais beau aimer de toute mon âme mon fils ou mon boulot, parfois je n’en pouvais plus et j’avais besoin de prendre l’air, de pouvoir respirer à pleins poumons. Pourtant cette promenade en solitaire n’allait pas se passer comme j’en avais l’habitude. D’ordinaire, je connaissais et préparais mon escapade dans ce coin très sauvage, sauf qu’aujourd’hui j’avais envie de partir à l’aventure et je n’avais donc pas prévu que j’allais me blesser. J’avais certes prévu une trousse de secours dans mon sac mais j’avais pris le strict nécessaire avec moi aujourd’hui. Par chance, un passant passait par le chemin où je m’étais arrêtée et me vit alors il n’hésita pas à me venir en aide, chose très appréciable lorsque tu avais mal à la cheville. Parce qu’il ne faisait aucun doute que je m’étais tordu la cheville à cause de ce stupide rocher. Il vint me confirmer que ce coin là avait toujours eu la réputation d’être un endroit où bon nombre de randonneurs pouvait se blesser. Pourtant j’avais l’habitude d’y venir et c’était bien la première fois, sauf que je voulais bien le croire lorsqu’il disait que c’était un coin beau mais impitoyable alors je vins lui répondre. « Il faut croire que même en ayant l’habitude d’y venir, on peut aussi se blesser », lui disais je, souriant à sa remarque. Puis il vint me demander si l’on ne s’était pas croisés quelque part car ma tête lui disait quelque chose et pour cause j’étais infirmière et il était un pompier. Il y avait donc pas mal de chances que l’on s’était croisés à l’hôpital depuis toutes ces années. D’autant plus que cela faisait une vingtaine d’années qu’il exerçait à l’hôpital alors je repris. « Dans ce cas, c’est fort probable qu’on se soit aperçus à l’hôpital en effet. Et puis un pompier aussi charmant que vous ne peut pas passer inaperçu », venais je le flatter pendant qu’il tentait d’en savoir plus au sujet de ma blessure. J’en avais presque oublié ma douleur mais lorsqu’il vint demander si je pouvais bouger ma cheville, là je me souvins de la douleur que cela pouvait provoquer. Il me demandait aussi si j’avais entendu ou senti un crac en tombant, sauf que je n’avais pas totalement fait attention à ce genre de choses alors je vins reprendre. « Et bien à vrai dire, je n’ai pas vraiment fait attention à ce genre de détail, j’ai simplement eu peur de m’être foulée la cheville », venais je de lui dire avant de reprendre. « Mais en effet, j’ai un peu mal lorsque je bouge ma cheville, elle est foulée, n’est ce pas ? », lui disais je, espérant pouvoir au moins rejoindre ma voiture afin d’aller à l’hôpital, ni même me relever alors je décidais de tenter de me lever, sauf que ma tête commençait à me donner le tournis que je manqua de retomber aussitôt. La douleur à la cheville semblait tellement intense pour n’être qu’une simple entorse alors je décidais de venir m’appuyer sur le jeune homme qui tentait de m’aider et vint lui demander. « Le soleil va se coucher dans quelques heures, on ferait peut être mieux d’essayer de retourner à ma voiture non ?», lui demandais je, m’inquiétant soudainement du fait que ma mère allait finir par réellement s’inquiéter si elle ne me voyait pas rentrer ou même Cameron. Ils avaient certes l’habitude de mes petites escapades en solitaire mais j’avais toujours l’habitude de rentrer avant le coucher du soleil pour ne pas inquiéter mon fils et ma mère que voyant les minutes défiler, je me rendais compte qu’il était temps de songer à rentrer ou à aller à l’hôpital. J’espérais que mon sauveur serait tout autant d’accord que moi sur ce point.
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Pardon pour cet immense retard, j'ai un peu avancé dans ma réponse, hésite pas à me dire si cela te convient
Le corps humain est fascinant, il fait en sorte que les chevilles supportent l'intégralité du poids d'une personne ce qui est censé en faire une partie forte pourtant un rien peut provoquer une foulure ou une entorse. Mickey était habitué à ce cas de figure toutefois, le simple fait de ne pas être service le bloquait un peu. Il avait conscience d'être moins réactif, un peu penaud sans savoir quoi faire. Le fait que la demoiselle soit également du corps médical le gênait aussi, comme si elle pouvait mal le prendre qu'il veuille l'aider. Il se passa nonchalamment la main sur la nuque pour faire passer son stress qui s'amplifia quand elle le qualifia de charmant. Saisis d'une immédiate envie de faire l'autruche, il décida néanmoins de se réfugier là où il se sentait le mieux : dans son travail. Il se pencha pour regarder sa cheville de plus près. "Ça va être compliqué de poser un diagnostic en plein milieu de la forêt, sauf si vous êtes capable de construire un appareil à rayon X à la MacGyver?" Mickey lui esquissa un sourire, histoire de détendre l'atmosphère et la rassurer un peu. Quand elle amorça de se relever, tout ne se passa pas exactement comme prévue et manqua de retomber aussi sec. Tous deux pleins de réflexes, ils arrivèrent à empêcher une autre catastrophe, Alana chercha instinctivement à s'agripper à Mickey et lui de se rapprocher le plus vite possible pour l'intercepter. "Pas la peine de me rejouer la scène, je visualisais bien le scénario quand vous m'avez dit que vous étiez tombée. Si on passait directement à la scène où je vous emmène voir un médecin?" Comme elle avait déjà un bras autour de son cou, il posa sa main sur son poigné pour mieux la tenir et se permit de passer son autre bras autour de sa taille pour lui servir de soutient telle une béquille. "Je suis garé à environ cinq kilomètres vers le nord, ça risque de faire un peu loin. Vous pensez que votre voiture est plus près?" Il joint un signe de tête pour lui indiquer la direction, heureusement, il avait le sens de l'orientation au moins ils ne se perdraient pas à cause de lui. Ils firent à peine quelques pas qui semblaient très douloureux pour la pauvre demoiselle. "Dans tous les cas, vous feriez mieux de ne pas trop solliciter votre cheville par précaution. Alors si vous permettez..." Ce n'était pas vraiment une question, il ne termina pas sa phrase et n'attendit pas la réponse non plus, il bascula le bras qu'il avait autour de sa taille pour le descendre au niveau de son fessier. Il se pencha dans le sens opposé de leur appui pour la soulever plus facilement et rapidement lâcha son poigné pour rattraper ses jambes. Il avait l'habitude de transporter les blessés de la sorte et puis, ils iraient bien plus vite que si elle marchait à cloche pied dans la souffrance. "Vous n'avez pas le vertige au moins?" Toujours la petite blague pour faire passer la pilule.
Parfois j’ignorais où je pouvais avoir toutes ces envies soudaines de vouloir partir loin de la civilisation le temps d’une journée. J’avais beau aimer ma vie et toutes les personnes qui m’entouraient, je ressentais très souvent ce besoin de m’échapper de toute cette pression pour prendre du recul et repartir sur un bon pied. Pourtant aujourd’hui, j’avais comme la sensation que je n’aurais pas dû y aller. Après tout, j’avais gagné le droit de m’être fait une entorse, ce qui allait me valoir le droit d’un court arrêt de travail. Et Dieu savait pourtant à quel point mon métier m’était vital, d’autant plus que mon jeune garçon avait encore un peu besoin de l’aide de sa maman, même s’il devenait de plus en plus autonome. Quoiqu’il en soit et même si je commençais à regretter ma petite virée en solitaire totalement improvisée, j’étais bien contente d’être tombée sur ce pompier. Ce n’était pas tous les jours de croiser un collègue en pleine forêt sauvage alors je ne pouvais refuser son aide et puis de toute manière il nous fallait rentrer coûte que coûte avant la tombée de la nuit. Mickey vint me préciser qu’il était clairement impossible d’établir un diagnostic et pourtant j’avais dû donner des diagnostics sur des terrains bien pires que cela en mission pour l’armée alors je vins lui répondre. « C’est vrai que c’est compliqué mais croyez-moi qu’à l’armée j’ai connu pire comme situation », lui fis je, tout en repensant à toutes les situations où ma vie était menacée juste car je venais soigner un enfant. Je vins commencer à m’agripper à lui afin que l’on puisse commencer à repartir, il commença à réfléchir avec quelle voiture repartir et il paraissait logique que ma voiture fût garée plus proche de là où nous étions que la sienne. Je me promettais de le ramener dès que possible récupérer sa voiture parce que c’était un peu ma faute alors je vins reprendre. « Oh excusez-moi, je crois que le stress n’a pas aidé mais oui essayons de trouver un moyen d’aller à l’hôpital », lui répondis-je avant de reprendre. « Dans ce cas prenons ma voiture, elle semble plus proche et je ferais en sorte que vous puissiez récupérer votre voiture, je vous en fais la promesse », lui promettais-je, tout en restant collée à lui pour ne pas tomber en arrière et tout en l’écoutant me demander si je n’avais pas le vertige. Ayant vécu pire à l’armée et dans des régions plus montagneuses que l’Australie, autant dire que le vertige était de loin le cadet de mes soucis. En fait, cela m’embêtait de faire perdre son temps à ce pompier et pourtant je ne savais pas vraiment comment le remercier de son aide alors je repris. « Oh non, le vertige n’est pas un souci pour moi. En tout cas, merci beaucoup pour l’aide, je trouverais comment me faire pardonner », lui disais je, essayant le plus possible de ne pas appuyer sur ma cheville cassée. Finalement après une bonne demie heure, nous avions réussi à arriver jusqu’à ma voiture. Bien sur je n’étais clairement pas en état de marcher mais au moins j’avais récupéré un peu de réseau alors je décidais de proposer à Mickey d’appeler quelqu’un pour qu’il vienne me chercher et qu’il puisse rentrer avec sa voiture. « Et voilà, on est arrivés à sortir de ce chemin tordu. Si vous désirez rentrer chez vous, je peux très bien appeler un ami pour qu’il vienne me chercher », lui proposais-je, ne souhaitant pas le déranger. Après tout, il avait probablement d’autres choses plus intéressantes à faire que de s’occuper d’une randonneuse aguerrie mais totalement maladroite et distraite.
Malgré le fait qu'il avait l'impression de travailler pendant un jour de congé, Mickey était au moins soulagé de voir qu'Alana gardait son calme en dépit des circonstances, on ne peut plus satisfait qu'elle fasse partie du corps médical. Une bien heureuse coïncidence quant'à la rencontre fortuite de ces deux personnages dans un tel scénario. Ah, le hasard fait parfois bien les choses. S'il avait dû gérer quelqu'un de paniqué perdu en plein milieu du Wynnum Mangrove Boardwalk, la situation aurait été bien trop éprouvante. Le self-contrôle de la demoiselle prit une toute autre dimension quand elle mentionna son passé dans l'armée. Surpris, il arqua un sourcil dessinant un air pantois sur son visage. "Ça par exemple..." L'habit ne fait pas le moine comme on dit, bien qu'il n'était pas vraiment du genre à coller des étiquettes aux gens en fonction de leurs faciès de toute façon. Il fallait aussi avouer qu'il ne lui avait pas imaginé une autre carrière que celle qu'elle avait énoncé plutôt, infirmière. "J'aurais préféré que vous travailliez au centre des impôts pour m'exonérer. Mais bon, ce n'est pas grave, je vais quand même vous ramener à votre voiture." Il essaya de hausser les épaules pour souligner gestuellement sa petite plaisanterie mais l'exercice s'avéra assez laborieux étant donné qu'il la portait dans ses bras, ne permettant pas Alana de voir sa pantomime quoiqu'elle pouvait toujours la visualiser en la ressentant. Mickey réalisa aussi qu'à solliciter autant de muscles à essayer de faire le pitre en portant quelqu'un n'était pas non plus la chose la plus intelligente à faire. Ce n'est pas qu'il avait manqué de tomber toutefois, il avait bien senti qu'il n'en était pas loin. Habituellement au travail, il était bien plus concentré et n'essayait pas de faire de réelles conversations avec les blessés. Bon, au vu des circonstances inhabituelles, il pouvait bien se permettre un brin de causette, ça lui ferait travailler ses abdos. De plus, Alana était très sympathique et bienveillante, n'arrêtant pas de le remercier et se proposant déjà de s'acquitter pour la gêne occasionnée. "Ne me remerciez pas, je trouve ça normal de vous aider après tout. À situation inverse je suis sûr que vous en auriez fait de même pour moi..." Quoiqu'il eût du mal à imaginer Alana le porter comme il le faisait pour elle. Peut-être se tromper t'il, qu'elle avait la force de soulever et transporter sa carcasse sur quelques kilomètres. Une chose était certaine, il était bien content de ne pas s'être foulé la cheville lui aussi sinon ils auraient tout deux été dans de beaux draps vu qu'ils n'avaient croisé aucun autre promeneur jusqu'à arriver enfin à la voiture de la demoiselle. Il la reposa tranquillement au sol près de la carrosserie pour qu'elle puisse s'y appuyer tandis qu'il en profita pour souffler et se secouer ses bras engourdis par l'effort tout en agiter ses jambes qui avaient été éprouvées par cette balade à laquelle avait été rajouté le poids d'Alana. Désolé de la situation, elle le libérait de son obligation envers elle tout en le remerciant mais Mickey grimaça en hochant frénétiquement la tête de gauche à droite en signe de négation. "Hors de question que je vous laisse attendre ici toute seule, je vais vous emmener à l'hôpital." Sans doute qu'il était un peu macho sur les bords ou trop bien élevé mais c'était en dehors de ses conceptions de planter une femme seule sur un parking au abord d'un sentier de promenade, avec une cheville blessée qui plus est. Il ne doutait pas tant qu'elle n'était pas capable de se défendre non plus mais pourquoi tenter le diable. "Comme ça, je suis certain que vous me serait redevable d'un café après tout ce que j'aurais fait." Il lui adressa un clin d'œil amusé en attrapant les clés de voiture qu'Alana lui tendait.