| please let me get what i want (milena) |
| | (#)Mar 26 Déc 2017 - 19:26 | |
| please, let me get what i want. La cigarette, témoin de son inquiétude et de son impatiente, viens s'écraser contre le cendrier et termine sa course dans la bouche d'égout en dessous de ses pieds. Lonnie serre dans ses mains le dossier qu'il a mis des semaines à préparer et qui contient toutes les notes, tous les mots de ses superviseurs mais aussi tous les papiers qui pourraient l'aider à obtenir ce qu'il veut, une place dans la brigade des affaires familiales. Il attend ce moment depuis des semaines et son sommeil en a été bouleversé, si bien que des cernes se dressent au niveau des ses paupières. Il est comme un gamin impatient de découvrir ses cadeaux de Noël mais aussi anxieux qu'un jour de rentrée scolaire. Devant la grande porte il fait les cents pas depuis bientôt une heure, attendant que l'avocate sorte enfin. Il sait bien Lonnie que tout ça paraît étrange et qu'il pourrait avoir des problèmes, il pourrait même se faire arrêter si jamais elle décide de ne pas lui accorder son temps. Alors il allume une nouvelle cigarette pour calmer ses nerfs et faire défiler les minutes plus vite. De toutes les personnes qui pouvaient l'aider à monter un dossier en béton Miléna Grimes était la plus approchable mais aussi la plus importante. Et pourtant Lonnie détester cette sensation, celle d'avoir à mendier quelque chose alors qu'il se savait capable d'obtenir la place. Le premier refus l'avait laissé sans voix et il avait eu beaucoup de mal à s'en remettre, pour ne pas vivre cet échec une deuxième fois il s'était décidé à mettre toutes les chances de son côté.
C'est pourquoi il se tenait là, les mains prises de fourmillement et les genoux vacillant sous l'inquiétude. La grande porte s'ouvrait de temps en temps, laissant apparaître des hommes et des femmes tirés à quatre épingles, mais aucune de ces personnes n'étaient celle que le policier cherchait à rencontrer. Depuis des semaines qu'il préparait cette rencontre Lonnie en avait quasiment oublier de manger, si bien que son estomac le rappela à l'ordre en lui commandant de trouver de la nourriture au plus vite. Le policier laissa échapper un soupire et détourna les yeux de la porte qu'il n'avait pas quitté depuis qu'il était arrivé une heure avant. Quelques mètres plus loin dans la rue il jeta son dévolu sur un hot-dog et un café. Il avait tourné dos à la porte quoi, trois petites minutes, assez pour que quand il se retourne c'était pour apercevoir la silhouette intimidante de Milena Grimes qui s'avançait dans la rue.
Lonnie se fraya un chemin parmi les corps déambulant afin de rattraper l'avocate et lui glisser les quelques mots qu'il avait préparé depuis des jours. Quand il fut à hauteur de voix de la brune il appuya sur chaque voyelles de la phrase « Excusez moi, madame Grimes ? » Le policier se détacha un peu de la foule afin de pouvoir la dépasser et, ainsi, lui faire face quelques instants. « Excusez moi, Lonnie Hartwell, vous auriez quelques instants à m'accorder ? » Il dressa un sourire timide sur ses lèvres, serrant toujours dans ses mais le fameux dossier qui pourrait lui ouvrir une nouvelle porte, si toutefois elle était prête à l'écouter. |
| | | | (#)Jeu 28 Déc 2017 - 11:30 | |
| please, let me get what i want. C’est une journée chargée que tu venais de passer au cabinet. Ton associée était partie quelques temps à l’étranger pour une affaire et tu te retrouvais seule pour gérer votre affaire. Au fil des mois, vous aviez réussi à recruter de bons avocats ce qui vous permettait désormais d’avoir un cabinet multi disciplinaire avec les meilleurs avocats de Brisbane. Du moins c’était ce que tu espérais avoir. Chacun avait sa spécialité et chacun avait donc ses clients. Pour toi c’était le droit de la famille et tu étais ravie de pouvoir exercer ton métier à ton nom. Il t’avait fallu du temps et en même temps pas tant que cela pour ouvrir ton cabinet. Tu étais encore jeune, tu aurais eu le temps de le faire plus tard mais tu avais toujours eu beaucoup d’ambition et ta vie privée depuis ton arrivée à Brisbane étant presque inexistante, cela avait été le bon moment pour se plonger cœur et âme dans ce projet. Maintenant que le cabinet était sur pied, tu pouvais penser un peu plus à toi même si c’était ce que tu avais fait sans arrêt depuis l’accident de train. Tu avais repris à temps complet le boulot depuis à peine un mois, incapable avant cela de te déplacer sans béquilles et donc sans taxi. Tu n’avais pas arrêté complètement de travailler mais tu n’avais pas non plus été à plein temps. Tu venais de dire au revoir à ton dernier client de la journée quand tu poussais un soupir de soulagement. La journée avait été remplie de rendez-vous en tout genre et à tes yeux c’était les journées les plus pénibles car cela demandait beaucoup d’attention à une forte capacité d’analyse des situations de tes potentiels clients. Tu étais donc bien contente de pouvoir ranger tes affaires prenant quelques dossiers avec toi avant de rentrer pour te regarder un film et te faire un bon repas que tu allais prendre au petit traiteur italien sur le chemin de ton loft.
Avant de quitter le cabinet, tu fis le tour des bureaux pour saluer tes collègues. C’était important pour toi de garder une ambiance conviviale de travail. Tu n’avais pas encore eu le temps de faire la connaissance de tous tes collègues mais cela se ferait avec le temps tu n’en doutais pas. Une fois le tour terminé, tu quittais le cabinet un sourire aux lèvres et le nez sur ton portable profitant de cette pause pour répondre à un sms d’Eva. Alors que tu te dirigeais vers ta voiture, tu fus interpelée par une voix que tu ne connaissais pas. « Excusez moi, madame Grimes ? Excusez moi, Lonnie Hartwell, vous auriez quelques instants à m'accorder ? » Tu verrouillais ton téléphone avant de lever les yeux pour te retrouver nez à nez avec un jeune homme dont ni le visage ni le nom ne te disait quelque chose mais qui semblait te connaître. Enfin, connaître était peut-être un bien grand mot, tu n’en savais rien. « Tout dépend ce que vous cherchez. Si c’est un avocat alors je vous conseille de contacter ma secrétaire. » Lui dis-tu avec un petit sourire poli. Cependant, quelque chose te disait que cet homme ne cherchait pas une avocate, du moins, pas dans ta spécialité. « Mais quelque chose me dit que vous ne voulez pas une avocate. Vous avez cinq minutes pour me dire ce que vous voulez, si j’estime pouvoir et vouloir vous aider vous m’inviterez à dîner pour en parler, la journée a été longue. Dans l’autre cas je monterai dans ma voiture pour profiter de ma soirée. Cela vous convient ? » Tu n’étais pas quelqu’un qui n’aimait pas aider les gens. Bien sûr que tu aimais aider les gens mais tu n’aimais pas perdre ton temps alors tu espérais que monsieur Hartwell allait te convaincre. Etrangement laisser cinq minutes à quelqu’un pour vous convaincre était un moyen rapide de voir les gens réellement motivés qui ne lâcheraient pas l’affaire et les autres. Dans quel camp se trouvera monsieur Hartwell ? Seul l’avenir te le dira.
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| | | | (#)Mar 9 Jan 2018 - 20:29 | |
| please, let me get what i want. On pourrait appeler ça du léchage de bottes, clairement. Et si les collègues de Lonnie venaient à l'apprendre il aurait le droit à tellement de remarques et des piques sur le sujet qu'il faudrait toute une vie pour se bâtir des arguments en béton. Mais maintenant qu'il était là, devant la grande porte qui n'avait de cesse de s'ouvrir sans laisser apparaître la silhouette qu'il attendais tant, il ne pouvait pas faire marche arrière. C'était ce qu'il était destiné à faire, Lonnie le savait au plus profond de lui, une intuition digne des pires feuilletons télévisés. Mais l'inquiétude se trahissait dans ses gestes, dans la cigarette pendue aux bouts de ses lèvres et dans ses mais qui n'arrêtaient pas de trembler comme feuilles au vent. Alors le policier décide de régler chaque chose en son temps, en commençant par la faim qui fait son apparition et qui tiraille son estomac bien trop vide. Lonnie a à peine le temps de prendre une première bouchée de ce qui aurait du être son repas quand il aperçoit la silhouette élevée et fluette de Miléna Grimes qui s'éloigne de la porte devant laquelle il se tenait quelques minutes plus tôt. Maudissant la faim de l'avoir piégé dans un moment aussi crucial que celui là Lonnie s'empresse de rejoindre l'avocate, bousculant au passage quelques personnes. La voix enrouée de stress et les doigts toujours enroulés autours du dossier Lonnie rejoins l'avocate non sans mal, et quand son regard se lève sur le policier, rouge de ses efforts, il peut sentir le poids de l'inquiétude s'abattre sur lui.
« Tout dépend ce que vous cherchez. Si c’est un avocat alors je vous conseille de contacter ma secrétaire. » Elle lui adresse un sourire poli alors que Lonnie n'arrive à dresser sur ses lèvres qu'un rictus déformé d'appréhension. « Non je ne cherche pas d'avocat. Mais si je devais en choisir un ça serait sûrement vous. » Le policier s'emballe, les mots se coincent dans sa gorge alors que sa peau se fait blême sous les yeux de la brune. « Mais quelque chose me dit que vous ne voulez pas une avocate. Vous avez cinq minutes pour me dire ce que vous voulez, si j’estime pouvoir et vouloir vous aider vous m’inviterez à dîner pour en parler, la journée a été longue. Dans l’autre cas je monterai dans ma voiture pour profiter de ma soirée. Cela vous convient ? » Cinq minutes. Cinq minutes pour convaincre, pour faire pencher la balance en sa faveur. Il a du mal à déglutir, il sent déjà les mains qui tremblent de nouveau faisant danser les dossier dans ses doigts. De tout le discours qu'il a préparé pendant des jours il ne se souvient d'aucun mots. « J'ai besoin de vous parce que vous êtes la meilleure. Et moi aussi je veux être le meilleur dans ce que je fais. » Au diable le speech et les longues tirades durement répétés devant le miroir, Lonnie n'avait qu'un seul moyen de convaincre Miléna Grimes, parler de ce qu'il voulait faire pour se rendre heureux. « Il y a un an j'ai envoyé une candidature parfaite afin d'intégrer la brigade des affaires familiales, parce que je sais que c'est là où je dois être. On m'a répondu qu'il n'y avait pas de place disponible, ce qui est le cas aujourd'hui. Je veux cette place, et je voudrais que vous m'aidiez à l'avoir parce que intégrer cette brigade c'est le plus grand rêve de ma vie. » Lonnie a oublié de respirer en parlant, alors il se trouve obligé de prendre une grande inspiration ridicule devant la femme qui pourrait tout changer dans sa vie. Le rose lui monte aux joues mais il espère, secrètement, que son air de chien battu suffira à convaincre l'avocate de lui donner une chance. « Et en plus je connais un très bon italien juste au coin de la rue. » Le policier ose un sourire timide, le cœur prêt à exploser dans la poitrine. |
| | | | (#)Dim 14 Jan 2018 - 11:37 | |
| please, let me get what i want. Il fallait l’avouer, te faire accoster à la sortie de ton cabinet ce n’était pas quelque chose de courant. En général, les gens faisaient les choses dans l’ordre en prenant rendez-vous auprès de ta secrétaire. Tu traitais souvent des affaires un peu sensibles et peu de gens aiment se confier au milieu d’une rue où des oreilles peuvent traîner dans tous le coins. Cela t’était déjà arrivé cependant mais plus à New York alors que des étudiants cherchaient des stages. A l’époque tu étais plus jeune, tu étais certainement une cible plus facile à atteindre. Mais à Brisbane cela ne t’était pas arrivé et l’homme en face de toi ne pouvait pas avoir plus mal choisi sa journée. Tu étais épuisée et tu avais faim, un combo qui ne faisait pas souvent bon ménage. Mais tu n’étais pas cruelle non plus alors pourquoi ne pas l’écouter. En plus, tu avais l’impression que ce n’était pas un avocat qu’il cherchait mais bien autre chose, impression qu’il te confirma quelques secondes plus tard. « Non je ne cherche pas d'avocat. Mais si je devais en choisir un ça serait sûrement vous. » Tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un petit rire. Ca c’était la base du léchage de botte et franchement de belles paroles en l’air. Tu souhaitais à ton interlocuteur qu’il n’ait pas à faire appel à toi sinon cela signifierait que sa vie sentimentale était au plus bas. « Seulement si vous cherchez à divorcer, adopter ou ce genre de problèmes. Pour le reste j’ai peur d’être incompétente. » Dis-tu avec un sourire en coin sur les lèvres. S’il avait d’autres soucis, ce sera à tes collègues de les régler. Mais cette réponse ne te donnait toujours pas la raison de cette interpellation alors que tu voulais rentrer chez toi.
Voilà pourquoi tu décidais de laisser à monsieur Hartwell cinq minutes pour te dire ce qu’il veut et te convaincre que tu n’es pas en train de perdre ton temps. Parce que même si tu n’es pas assez prétentieuse pour dire que ton temps est précieux, il l’est un peu vu que tu as pas mal de boulot qui t’attend encore ce soir. C’est donc attentive que tu le laissais poursuivre. Tu pouvais sentir son stress mais il ne se démonta pas ce qui était déjà un très bon point pour lui. « J'ai besoin de vous parce que vous êtes la meilleure. Et moi aussi je veux être le meilleur dans ce que je fais. Il y a un an j'ai envoyé une candidature parfaite afin d'intégrer la brigade des affaires familiales, parce que je sais que c'est là où je dois être. On m'a répondu qu'il n'y avait pas de place disponible, ce qui est le cas aujourd'hui. Je veux cette place, et je voudrais que vous m'aidiez à l'avoir parce que intégrer cette brigade c'est le plus grand rêve de ma vie. Et en plus je connais un très bon italien juste au coin de la rue. » Ah … La brigade des affaires familiales … Tu avais donc devant toi un policier. Tu comprenais soudain mieux pourquoi c’était toi qu’il avait abordé et tout prenait soudainement sens. Tu avais compris à New York à quel point travailler de manière étroite avec la brigade des affaires familiales était un atout pour un cabinet. En effet, avec tout ce qui se passait dans des villes aussi grandes que Brisbane, il y avait toujours quelqu’un à défendre, une affaire à récupérer et s’immiscer au sein des affaires familiales était un plus car on vous appelait en premier. Tu avais pu le faire à Brisbane et tu entretenais de bonnes relations avec cette Brigade. Seulement, quelque chose te chagrinait. Si son dossier était parfait, pourquoi te demander de l’aide ? Fermant la portière de ta voiture, tu la fermais à clé avant de lui dire : « Je vous suis. » Rien de mieux qu’un bon italien alors que tu étais affamée. Il allait te falloir au moins ça pour savoir dans quoi tu allais possiblement te lancer avec monsieur Hartwell si tu décidais d’appuyer sa candidature. « Mais si votre candidature est parfaite, pourquoi faire appel à moi ? » Lui demandas-tu un sourcil levé. Cela t’intriguait beaucoup, tu ne pouvais pas le nier. Mais tu allais sans doute le découvrir bientôt. « J’admire les gens qui poursuivent leur rêve. Et c’est une bonne brigade, vous faites un bon choix. » Dis-tu alors que tu poussais la porte du restaurant. La police ce n’était pas ton truc mais tu savais reconnaître de bons policiers quand tu en croisais par contre. Et vu qu’ils se retrouvaient souvent avec des victimes mineures, ce n’était pas difficile de juger de leur potentiel.
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| | | | (#)Mer 17 Jan 2018 - 16:17 | |
| please, let me get what i want. Il avait l'air d'un fou, des traces de moutarde encore visibles aux coins de ses lèvres jusqu'à ce dossier qu'il serrait si fort que ses jointures en avaient pris une couleur rosée. A croire qu'il rejoindrai bientôt les cellules de son poste de police sous le regard amusé et plein de pitié de ses collègues qui se lanceront des murmures à base de "j'avais bien dit qu'il était bizarre". Mais pour le moment Lonnie n'avait que faire des remarques et des regards que les gens pouvaient bien lui lancer, il n'avait qu'une chose en tête et pour cela il fallait rattraper Milena Grimes qui prenait déjà la fuite après une journée de travail. Bille en tête, incapable de penser à autre chose qu'à cette fameuse place dans la brigade des affaires familiales, le jeune policier s'élance sans prendre le temps d'essuyer sa bouche ou bien même de respirer. Et quand il se retrouve enfin face à elle ce n'est que pour remarquer ce qu'il a déjà bien du mal à vivre, les femmes qu'il essaie d'impressionner sont toujours plus grandes que lui. Le cœur battant à vive allure et le souffle court Lonnie lui adresse des premiers mots maladroits qu'il dissimule derrière une blague qui s’apparente plus à de la lèche qu'autre chose. Mais l'avocate est polie, ou bien elle dispose d'une affection particulière pour les handicapés de l'humour, et lui adresse un sourire qu'il essaie de rendre sans savoir l'air ridicule. « Seulement si vous cherchez à divorcer, adopter ou ce genre de problèmes. Pour le reste j’ai peur d’être incompétente. » Lonnie ose enfin respirer, conscient de la brune ne vas pas le dévorer sur place comme il l'a cauchemardé la nuit dernière. Les mains se détendent et les lèvres haussent enfin un sourire sincère plutôt que crispé. « Non, justement, vous êtes exactement celle dont j'ai besoin. » Well, ça fait un peu mauvais film romantique mais on s'en contentera.
Lonnie n'a que cinq minutes pour convaincre, pour expliquer à l'avocate que tout ce qu'il cherche c'est mettre en lumière ses talents, et pour ce faire il a besoin de cette place, il a besoin de ce boulot. C'est pour lui qu'il le fait, convaincu de pouvoir devenir quelqu'un d'importe qui fera pencher la balance en faveur des victimes, mais aussi pour sa mère qui croupie en prison et dont le seul crime a été de se défendre après des années de torture autant mentale que physique. Alors Lonnie parle, en oubliant tout du discours qu'il avait préparé pendant des jours mais en misant sur ce qu'il a sur le cœur et au fond des tripes. Il parle pour convaincre Milena de lui accorder une chance et n'est qu'a la fin de sa tirade, essoufflé par les mots, que Lonnie s'autorise à la regarder dans les yeux. La réponse tant attendue s'offre à lui dans un bip sonore qui l'informe que l'avocate à verrouillée sa voiture. « Je vous suis. » Lonnie accorde un nouveau rictus à la brune avant d'étendre les mains devant lui, manquant par la même occasion de frapper un piéton. « C'est...génial. Merci beaucoup. » La partie était loin d'être terminée mais le policier avait déjà cette impression d'avoir gagné, et c'est le ventre soulagé qu'il invita l'avocate à le suivre d'un geste de la main. « Mais si votre candidature est parfaite, pourquoi faire appel à moi ? » Le roux se racle la gorge alors que, tout en marchant, il dévoile les premières pages contenue dans ce dossier brun qu'il n'a pas quitté depuis des heures. « Justement, c'est là que se trouve le problème. J'arrive pas à comprendre pourquoi je n'ai pas été pris alors que je sais que ma candidature était parfaite. Peu importe combien de fois je repasse sur ces pages, je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui a pu clocher. » Au détours d'une rue Lonnie vire soudainement à droite, embarquant Milena avec lui alors qu'ils se dressent maintenant devant la porte du restaurant. « J’admire les gens qui poursuivent leur rêve. Et c’est une bonne brigade, vous faites un bon choix. » A l'intérieur règne une ambiance chaleureuse et réconfortante que Lonnie apprécie immédiatement et le serveur les conduit jusqu'à une table dressée dans des couleurs italiennes. Le policier tire la chaise afin de que Milena puisse prendre place avant de rejoindre la sienne juste en face. « C'est une excellente brigade, je rêve de la rejoindre depuis des années. » Il a le sourire enfantin et le regard d'un gamin a qui ont aurait accordé une place à la table des grands. « Merci encore, d'accepter de me rencontrer malgré votre emploi du temps chargé. J'apprécie beaucoup. » Lonnie ne veut pas la bombarder de questions tout de suite, simple question d'éducation, alors il attend sagement que le serveur prenne les commandes avant de reposer ses yeux sur Milena. « Vous aussi vous faites un métier formidable, vraiment. J'espère que j'aurai un jour l'opportunité de travailler avec vous. » Lonnie conclut sa phrase par un sourire alors que ses mains glissent lentement vers le dossier, impatient de pouvoir tout expliquer. |
| | | | (#)Dim 21 Jan 2018 - 15:27 | |
| please, let me get what i want. « Non, justement, vous êtes exactement celle dont j'ai besoin. » Tu ne peux t’empêcher de lever un sourcil face à cette réplique. Si le jeune homme ne tenait pas un dossier contre son buste et s’il n’avait pas l’air terrifié et s’il n’était pas aussi mal habillé, tu te demanderais s’il n’était pas en train de te draguer. Ce serait mal engagé pour lui pour le coup mais tu n’avais pas l’impression que c’était ce qu’il attendait de toi. Tu préférais ne pas commenter, évitant au jeune homme de s’enfoncer encore un peu plus sur une pente glissante. A la place, tu préférais entendre son plaidoyer sur l’aide dont il avait besoin. L’homme en face de toi était venu chercher ton aide. Voilà quelque chose de surprenant et il avait l’air motivé, très motivé même. Tu pouvais comprendre ce besoin viscéral de réussir et aider les talents qui avaient simplement besoin d’un coup de pouce pour atteindre le poste de leur rêve était bien quelque chose que tu pouvais faire. Surtout que tu avais appris au fil de ta carrière qu’accorder des faveurs aux autres pouvait se révéler très utile quand tu as toi-même besoin d’une faveur. Mais tu ne comprends pas encore ce que tu vas pouvoir faire pour l’aider. Du moins, tu ne sais pas jusqu’où tu vas avoir besoin d’aller pour l’aider. Parce qu’il y a des limites que tu préfères ne pas franchir. Mais tu décides de le suivre dans ce restaurant italien qu’il t’indique. Tu espères que c’est une coïncidence car s’il s’est renseigné au point de savoir que tu avais des origines italiennes, il passera dans la case stalker dérangé. « C'est...génial. Merci beaucoup. » Tu ne peux t’empêcher de sourire. Ah la jeunesse, ah l’insouciance … C’est loin d’être gagné pour lui, il vaut mieux qu’il garde ses remerciements pour plus tard. « Ne me remerciez pas encore, je n’ai pas encore pris ma décision. » Il était motivé c’était certain, maintenant il allait falloir s’appuyer sur des choses plus factuelles pour avancer.
Attentive à tout ce qu’il venait de te raconter et alors que tu te dirigeais vers le restaurant, tu ne pus t’empêcher de lui demander pourquoi il n’avait pas été pris la première fois si son dossier était parfait. Est-ce que c’était réellement le manque de places comme il semblait le penser ou est-ce que c’était autre chose ? Avant de regarder son dossier, tu voulais savoir ce qu’il en pensait. « Justement, c'est là que se trouve le problème. J'arrive pas à comprendre pourquoi je n'ai pas été pris alors que je sais que ma candidature était parfaite. Peu importe combien de fois je repasse sur ces pages, je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui a pu clocher. » Cela te fait de la pine parce que tu sais que le jeune homme en face de toi est sincère. Tu peux voir le désarroi se dessiner sur son visage alors qu’il te parle de cette première candidature. Des fois, avoir un dossier parfait ne suffit pas. Parce que les gens qui veulent travailler dans ce genre de brigade il y en a beaucoup et avec des dossiers certainement similaires. Il faut juste avoir la bonne personne pour l’appuyer. « Avoir un bon dossier c’est bien. Mais entrer dans ce genre de brigade c’est un rêve pour beaucoup de personnes et la police n’échappe pas à un monde où des faveurs doivent être rendues. » Et place le fils de, la femme de, la quelque chose de quelqu’un dans la brigade ce n’était pas cher payer surtout que c’était des transactions qui ne laissaient pas de traces. « Vous avez déjà eu une expérience dans le domaine des affaires familiales ? » Une mission, un stage, n’importe quoi qui pourrait rendre son dossier plus intéressant que les autres. Mais tu savais bien qu’au fond c’était ton appui qu’il cherchait, un appui auprès des personnes évaluant les candidatures. Tu attendais juste qu’il te le dise. « C'est une excellente brigade, je rêve de la rejoindre depuis des années. Merci encore, d'accepter de me rencontrer malgré votre emploi du temps chargé. J'apprécie beaucoup. Vous aussi vous faites un métier formidable, vraiment. J'espère que j'aurai un jour l'opportunité de travailler avec vous. » Tu aimais ton métier, c’était une constante dans ta vie. C’était la seule chose que tu réussissais alors tu ne faisais pas les choses à moitié, tu allais de l’avant et tu ne laissais jamais rien tomber. « Nous sommes tous complémentaire. J’essaie de faire au mieux. » Et des fois ce mieux ne te semblait pas suffisant mais des fois, tu arrivais à dépasser tes limites. « Et ne soyez pas si pressé de travailler avec moi, vous ne m’avez jamais vu dans un commissariat. » Tu pouvais être une tornade si la situation le demandait et des fois, tu ne laissais rien sur ton passage. |
| | | | (#)Mar 30 Jan 2018 - 14:11 | |
| please, let me get what i want. Mis à part le jour où sa mère lui avait offert son premier costume de policier pour noël, Lonnie ne s'était jamais senti aussi excité et heureux. L'attitude stressée et maussade du jeune homme avait laissé place à une agitation démesurée, qu'il essayait de contenir tant bien que mal, quand l'avocate avait acceptée de le suivre afin d'avoir plus de détails sur cette histoire de candidature. Il n'étais pas habitué à ce qu'on lui donne une chance si vite, lui qui s'était toujours battu pour obtenir la moindre miette de la part de ses paires, si bien qu'il avait bégayer quelques mots de remerciement avant d'inviter la brune à le suivre. Milena Grimes était impressionnante de charisme et de confiance, ce qui laissait à Lonnie que très peu d'espace dans le temps si compté de l'avocate et qui lui donnait l'image d'un stagiaire prêt à tout pour un demi sourire et une pointe de reconnaissante. « Ne me remerciez pas encore, je n’ai pas encore pris ma décision. » L'excitation de Lonnie lui remonta vivement dans la gorge alors que son visage se ferma sous le coup de l'appréhension. On aurait dit un chiot qui, pendant l'absence de ses maîtres, aurait pissé sur la moquette et attendrais leur retour pour subir une sentence méritée. Elle gardait une vive allure, entraînant le policier dans les rues d'un pas déterminé qui lui donnait encore plus d'assurance. Lonnie profita de quelques instants de répit pour se remettre les idées en place, effaçant du dos de sa main les dernières traces de moutarde au coin de ses lèvres. La faim qui l'avait pris par surprise quelques minutes avant de croiser la silhouette de l'avocate semblait avoir disparue, laissant son estomac se torde sous le coup de l'impatience et du doute. Lorsque Lonnie tira la porte du restaurant pour laisser passer la brune devant lui il argumente déjà sur ce fameux dossier rejeté une première pour un soi-disant manque de place. Le cœur battant il prend place en face de Milena, tapant nerveusement du bout des doigts sur le dossier.
« Avoir un bon dossier c’est bien. Mais entrer dans ce genre de brigade c’est un rêve pour beaucoup de personnes et la police n’échappe pas à un monde où des faveurs doivent être rendues. » Le policier ne le savait que trop bien. Il y avait toujours des "fils de" sans aucunes expériences qui se retrouvaient propulsés dans des brigades de rêve et qui croulaient des jours heureux sous l'aile protectrice de papa. « Comme dans tous les autres mondes je présume. » Lonnie affiche un sourire en demi teinte sur ses lèvres alors qu'il passe commande au serveur, demandant une bouteille de vin au prix un peu élevée mais qui marquerait, il l'espérait du moins, le début d'une entente cordiale. « Je vais pas vous dire que je suis le meilleur et vous racontez des mensonges qui me feront passer pour un connard prétentieux. Mais je reste persuadé d'être fait pour ce travail, même si je dois galérer avant d'y arriver. » Le jeune homme laisse glisser le dossier vers l'avocate afin qu'elle puisse, si l'envie lui prend, lui donne de précieux conseils. « Vous avez déjà eu une expérience dans le domaine des affaires familiales ? » Le visage de Lonnie se décompose alors que ses lèvres se tordent dans une moue presque désolée et qu'un soupir discret s'échappe de sa lippe. Il trouve appuie conte le dossier de la chaise alors que ses mains deviennent moites et que les mots se bloquent dans sa gorge qu'il racle pour gagner de précieuses secondes. Mais il le sait Lonnie, que ce n'est pas le moment de mentir et de rouler des épaules alors que Milena pourrait rapidement vérifier ses dires. « Pas dans le cadre de la police, non. » Il repense à cette mère toujours sous les verrous, au regard absent de son père quand la main s'abattait sur lui et aux mensonges que son frère sortait tous les jours pour ne pas avoir à attirer la pitié. Lorsque le serveur apporte le vin Lonnie s'empresse de servir la brune afin de passer à autre chose mais aussi d'occuper ses mains qui tremblent un peu. Le policier change de conversation, joue les cadors en essayant de brosser l'avocate dans le sens du poil. « Nous sommes tous complémentaire. J’essaie de faire au mieux. Et ne soyez pas si pressé de travailler avec moi, vous ne m’avez jamais vu dans un commissariat. » Un sourire timide prend place sur les lèvres du policier pour répondre aux dernières paroles de la brune. Des avocats dans les commissariats ça n'est jamais bon signe, et pourtant Lonnie admire toujours ces gens qui consacrent leur vies à défendre les autres. « Ecoutez, je ne veux vraiment pas vous faire perdre plus de temps encore avec mes histoires. Je pense que vous savez pourquoi je suis là mais que vous attendez que je le dise. » Dans le dossier toujours placé au centre de la table et à égale distance entre Milena et lui, Lonnie tire une feuille retraçant tout son parcours dans la police, puis une autre avec le nom des personnes dirigeant la brigade des affaires familiales de près ou de loin. « Si vous pensez que ça n'en vaut pas la peine alors j'arrêterai de vous embêtez avec mes histoires et vous n'entendez plus parler de moi. » Le jeune homme attrape son verre de vin et descend une gorgée, puis une deuxième pour contrer le stress qui s'installe. « Posez moi des questions si vous le voulez, évaluez moi, dites moi les points à revoir et les choses qui manquent. Vous pouvez être le plus honnête possible, je vous en voudrai pas. » Prêt à tout entendre et à donner les réponses qu'elle souhaitera, Lonnie se redresse sur sa chaise comme pour passer l'examen final de sa vie. |
| | | | (#)Dim 25 Fév 2018 - 10:35 | |
| please, let me get what i want. Etre policier et être avocat, voilà deux métiers différents mais qui pouvaient se ressembler sous certains angles. Jamais tu n’aurais eu le courage ou l’estomac de faire face aux scènes que ces derniers voyaient défiler sous leurs yeux tous les jours. Par contre, comme eux, tu devais te battre quotidiennement pour montrer que tu en valais la peine, que tu n’étais pas juste une fille à son papa que ce dernier avait placé et qui avait tout ce qu’elle voulait sans lever le petit doigt. Cela n’avait jamais été ton cas, ce que tu avais eu, tu l’avais eu grâce à ton travail. Du moins à Brisbane. A New York, les choses étaient légèrement différentes vu que le nom de ton père n’était pas inconnu, il avait sans doute joué un rôle mais tu ne t’étais pas appuyé dessus pour une quelconque promotion. L’homme qui se trouvait en face de toi était déterminé, tellement déterminé qu’il t’avait attendue tu ne sais combien de temps devant ton cabinet pour avoir une chance de s’entretenir avec toi. Et c’était ce genre d’acte qui pouvait paraître délirant à certains qui te plaisait car aucune personne à moitié motivé prendrait le temps sur un jour de repos ou après un service de passer des heures à t’attendre dans la rue. Tu remis le jeune homme à sa place en lui rappelant que pour l’instant tu avais simplement décidé de l’écouter et rien d’autre. Mais il devait savoir que c’était déjà un très bon point pour lui parce que tu n’étais pas du genre à aimer perdre ton temps, toi qui avais l’impression de ne jamais en avoir assez à ta disposition. Tu rentrais dans le restaurant italien que le jeune homme t’avait indiqué et en quelques minutes vous vous retrouviez assis à une table un peu à l’écart des clients déjà présents ce qui t’arrangeait tu ne pouvais le nier. « Comme dans tous les autres mondes je présume. » Un sourire en coin s’affiche sur ton visage. Certes, tous les métiers sont touchés mais beaucoup pensent que dans des services considérés comme public, il y a moins de faveurs, moins de promotions déjà attitrées et pourtant … Mais il faut savoir laisser la place à de nouvelles recrues, des personnes extérieures au milieu qui peuvent apporter beaucoup. C’est ce que tu as fait avec certains de tes collaborateurs. « Je vais pas vous dire que je suis le meilleur et vous racontez des mensonges qui me feront passer pour un connard prétentieux. Mais je reste persuadé d'être fait pour ce travail, même si je dois galérer avant d'y arriver. » Intéressant … Une vocation alors … C’était de plus en plus rare de nos jours. Des personnes qui se destinaient à faire un métier en particulier et qui étaient décidées à se battre pour ne faire que celui-là. La vie avait une manière de vous détourner de votre chemin de prédilection qui faisait que ce n’était pas toujours simple de rester ‘on track’. « Et pourquoi en êtes-vous persuadé ? Qu’est-ce qui fait que vous seriez plus fait pour ce job qu’un autre de vos collègues ? » Tu le testais, c’était évident. Pour toi, dire qu’on est fait pour un métier ce sont des paroles dans le vent. Tout le monde peut le dire. Il faut savoir aller plus loin et mettre en avant des qualités qui au moment de la décision feront la différence. Mais il faut aussi savoir reconnaître ses limites, quelque chose que peu de policiers et peu d’hommes aimaient faire. Tu cherchais à savoir si l’homme en face de toi avait déjà de l’expérience. Cela pouvait être possible, sur une enquête, un manque d’effectif mais apparemment ce n’était pas le cas. « Pas dans le cadre de la police, non. » Tu levais un sourcil à ces paroles. Ce n’était pas le premier policier que tu rencontrais et qui te raconterais qu’il a vécu un événement dans sa vie qui l’a poussé dans cette voie plutôt qu’une autre. Histoire basique mais qui peut être un atout énorme ou un arrêt de mort dépendant comment vous vous en servez. « Je vous écoute, racontez-moi votre histoire. » Dis-tu au jeune homme en t’installant confortablement sur ta chaise. Tout le monde avait des couleuvres dans sa vie, tu n’échappais pas à cela alors tu seras bien la dernière à le juger sur son passé. Particulièrement s’il peut lui servir pour entrer dans cette brigade. Son regard se plonge dans le tient alors qu’il te dit : « Ecoutez, je ne veux vraiment pas vous faire perdre plus de temps encore avec mes histoires. Je pense que vous savez pourquoi je suis là mais que vous attendez que je le dise. Si vous pensez que ça n'en vaut pas la peine alors j'arrêterai de vous embêtez avec mes histoires et vous n'entendez plus parler de moi. Posez moi des questions si vous le voulez, évaluez moi, dites moi les points à revoir et les choses qui manquent. Vous pouvez être le plus honnête possible, je vous en voudrai pas. » Tu attrapes les feuilles qu’il te tend et tu les inspectes avec attention. Tu sais bien entendu ce qu’il te demande, tu le savais depuis le début. Tu veux juste t’assurer que tu ne fais pas le mauvais choix car tu refuses de recommander un idiot qui fera du mauvais boulot. Tu as bonne réputation à la brigade et tu as envie que les choses restent ainsi. « Respirez et arrêtez de boire. Si je pensais être en train de perdre mon temps, je ne serais pas ici. Je tiens à m’assurer que si je vous recommande je fais le bon choix. Cela peut vous paraître idiot mais la personne qui recommande à autant à perdre qu’a à gagner celle qui est recommandée. » Dis-tu calmement en buvant une gorgée d’eau. « Vous avez un parcours exemplaire dans la police, cela ne fait aucun doute. Vous avez les bonnes lettres de recommandation mais … » Tu soupires, tu ne sais pas comment dire cela. Tu as feuilleté les autres feuilles du dossier de Lonnie alors qu’il te parlait et finalement tu lui dis : « Dans les affaires familiales, on rentre dans l’intimité des personnes, on touche à leurs secrets les plus enfouis. Votre dossier est parfait mais il est trop lisse. Ce qui lui manque c’est de l’authenticité. » Dis-tu simplement. « Il faut que vous mettiez de votre intimité dans ce dossier. » C’était pour toi quelque chose d’essentiel, dans ce cas comme dans d’autres. Parce que des policiers aux parcours parfaits, il y en avait des centaines à Brisbane très certainement. « Si vous arrivez à faire ça, j’appuierai votre dossier. » Dis-tu en posant ton regard dans le sien. « Mais n’oubliez pas que chaque faveur doit être rendue. » Tu voulais être claire, c’était du donnant-donnant.
Dernière édition par Milena Grimes le Sam 10 Mar 2018 - 17:03, édité 1 fois |
| | | | (#)Mar 6 Mar 2018 - 9:39 | |
| please, let me get what i want. Il était comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, à ne pas savoir comment bouger sur cette chaise ni où positionner ses mains qui s'agitaient sans cesse devant son nez. Elle allait le prendre pour un fou, un gamin stressé qui n'avait pas sa place dans les rangs de la policer qui allait, au premier dossier un peu difficile, perdre ses moyens et tout envoyer valser. Lonnie essaie de cacher cette respiration saccadée et les mouvements répétitifs de sa jambe qui saute sur le plancher avec des sourires timides mais surtout avec le vin que l'on viens de lui servir. C'était la plus belle occasion qu'il avait de faire ses preuves et il était en train de la gâcher et de se ridiculiser aux yeux de Milena Grimes qui lui avait accordée son temps sans le prendre pour un sociopathe. Se haïssant intérieurement de n'être que le pantin de ses propres émotions, Lonnie avait fait lentement glisser le dossier en direction de l'avocate afin de passer aux choses sérieuses et, dès que cette rencontre aurait pris fin, de prendre ses jambes à son cou pour aller mourir de honte dans un coin. Toute sa vie il avait été convaincue de n'être fait que pour ce travail et il n'avait jamais cherché à en faire un autre, se désintéressant de tout ce qu'on lui disait pour le faire changer d'avis. « Et pourquoi en êtes-vous persuadé ? Qu’est-ce qui fait que vous seriez plus fait pour ce job qu’un autre de vos collègues ? » C'était le premier entretien et sans doute le plus important. Milena avait toutes les ficelles en main pour l'aider ou pour le descendre si elle considérait qu'il n'était pas taillé pour ce boulot. Elle décidait, elle avait la main prise sur lui comme un marionnettiste avec son pantin. Lonnie se racla la gorge, encore incapable de bomber le torse ou de fixer son regard dans celui de la brune, mais elle attendait une réponse et les secondes s'étiraient devant eux. « Et bien disons que je serais plus à même de comprendre et d'aider les victimes de part de mon expérience personnelle. » Lonnie se redresse autant qu'il le peut, parce que parler de lui n'a jamais été une partie de plaisir et que - si il se ratatine sur lui-même - il ne donne à voir que cette image de petit garçon qui se faisait frapper et qui ne s'en est jamais vraiment sorti. « Parce que je sais ce que ça fait que de se sentir abandonné, terrorisé, incapable de parler ou de bouger par peur d'empirer les choses. » Si il le pouvait il hausserait une sourire sur ses lèvres pour détendre l'atmosphère pesante qu'il venait de faire tomber sur la conversation, mais il était incapable d'être heureux en étant aussi franc. « Je vous écoute, racontez-moi votre histoire. » Milena avait ce regard, à la fois professionnel et attentif, qui forçait Lonnie à se dévoiler sans avoir peur ou honte de ce qu'il pourrait dire. Le policier, l'intérieur de la joue rougit par les morsures qu'il s'infligeait pour rester calme et ne pas faire monter le sel à ses paupières, pris une grande inspiration en détournant enfin les yeux de ce fichu dossier. « Papa tape sur les gosses, sur maman aussi. Tous les jours les gamins entendent maman qui pleure et qui souffre en silence. Ils prennent des baffes, ont des bras cassés. » L'intonation est simple, tertiaire, directe, comme une dictée qu'il aurait appris sur le bout des doigts avant de venir. Lonnie avale une gorgée de vin, du courage liquide, avant de reprendre sa phrase. « Un jour maman en a marre de subir tout ça et de voir ses gosses se faire frapper. Elle prend l'arme au dessus de la cheminée et elle colle trois balles dans le torse de son mari. Et maintenant elle croupie en prison. » Détournant le regard pour ne pas sombrer, pour ne pas montrer de signes de faiblesses, Lonnie réussi à hausser un sourire timide sur ses lèvres. « Same old story. » Il ne veut pas de cette place si elle sent la pitié et la tristesse, parce qu'il ne pourrait jamais plus se regarder dans une glace en sachant qu'il a atterri là où il a toujours voulu être simplement parce qu'on se sentait mal pour lui. Quand Milena attrape les feuilles du dossier et les examines d'un œil attentif et expert, Lonnie reprend du poil de la bête, redirigeant son attention sur le sujet du jour, à savoir cette recommandation qu'il est venue chercher auprès de l'avocate. « Respirez et arrêtez de boire. Si je pensais être en train de perdre mon temps, je ne serais pas ici. Je tiens à m’assurer que si je vous recommande je fais le bon choix. Cela peut vous paraître idiot mais la personne qui recommande à autant à perdre qu’a à gagner celle qui est recommandée. » Petit garçon que l'on aurait puni, Lonnie relâche ses doigts de sur son verre de main, pour montrer qu'il écoute, qu'il entend et qu'il est prêt à se plier aux précieux conseils qu'elle lui donnera si le cœur lui en dit. Milena aussi jouait gros dans cette histoire et si ça marchait Lonnie tenterai toute sa vie de lui rendre au centuple ce qu'elle lui avait offert. « Vous avez un parcours exemplaire dans la police, cela ne fait aucun doute. Vous avez les bonnes lettres de recommandation mais dans les affaires familiales, on rentre dans l’intimité des personnes, on touche à leurs secrets les plus enfouis. Votre dossier est parfait mais il est trop lisse. Ce qui lui manque c’est de l’authenticité. » Le policier acquiesce, prend mentalement notes de propres de l'avocate afin de pouvoir affûter son dossier quand le moment sera venu et enfin réaliser ce rêve après lequel il court depuis des années. « Très bien alors.... Même si je déteste parler de moi je vais faire un effort, pour qu'ils comprennent qu'avec mon expérience personnelle je suis un atout dans leur jeu. Parce je sais parler aux gens, je les comprend, je suis comme eux. » Mettre un peu de lui dans chaque dossier, être l'oreille attentive un peu du policier, l'épaule solide et les yeux compatissant. « Si vous arrivez à faire ça, j’appuierai votre dossier. Mais n’oubliez pas que chaque faveur doit être rendue. » Milena a plongé son regard dans celui de Lonnie, parce qu'elle pèse ses mots et qu'elle n'oubliera pas la dette qu'il lui doit et qui se grave à cet instant précis. « Si j'y arrive ça sera grâce à vous. Vous aurez tout ce que vous voulez. » Le policier tend la main devant lui comme pour sceller cet accord, pour le marquer d'une poignée de main symbolique mais si importante. |
| | | | (#)Dim 11 Mar 2018 - 18:21 | |
| please, let me get what i want. Tu savais que c’était toi qui avais le pouvoir à cet instant précis. C’était peut-être cruel mais tu pouvais booster la carrière de monsieur Hartwell, la détruite ou alors la laisser suivre son cours. Tu n’étais pas du genre à briser la carrière de qui que ce soit donc les deux autres possibilités se présentaient. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre ce qu’il attendait de toi en t’abordant. Mais tu n’étais pas du genre à recommander des inconnus sans les connaître un minimum. Alors que lui jouait sa carrière, tu jouais ta réputation. Recommander une personne incompétente n’était pas quelque chose de bien vu peu importe le domaine. Alors que tu parcourais le dossier parfait de l’homme assis en face de toi, tu lui posais les questions qu’il allait certainement entendre de la bouche d’un officier quand il devra passer un entretien oral. C’est la base de tout entretien. Pourquoi lui mais pas un autre ? « Et bien disons que je serais plus à même de comprendre et d'aider les victimes de part de mon expérience personnelle. Parce que je sais ce que ça fait que de se sentir abandonné, terrorisé, incapable de parler ou de bouger par peur d'empirer les choses. » Tu n’avais pas manqué de remarquer le malaise du jeune homme. Tu ne savais pas ce qu’il pensait que tu allais imaginer à son sujet mais tu en voyais bien d’autres et tu n’étais pas du genre à juger qui que ce soit. Tu n’avais pas eu une vie toujours simple mais tu savais que tu étais née avec une cuillère en argent dans la bouche malgré tout alors se plaindre serait futile et déplacé. Tu essayais d’attraper le regard de l’homme en face de toi. Il ne devait pas avoir honte de ce passé parce qu’il n’y pouvait rien. Parce qu’on ne choisit pas le monde dans lequel on naît et parce que des fois on n’a pas tous la chance de sortir indemne de son enfance. « Vous avez fait la paix avec ce passé ? » Ne pus-tu t’empêcher de lui demander. « Je veux dire, est-ce que vous vous sentez capable d’arriver sur une scène telle que celle que vous avez vécu sans replonger dans des souvenirs douloureux ? » C’était peut-être idiot mais on ne sait jamais comment on peut réagir face à des souvenirs du passé à part quand on y est confronté. Mais face à ce genre de situation, un policier ne doit pas hésiter, il doit avoir les bons gestes, les bonnes paroles de suite. Si tu essayais de faire parler monsieur Hartwell sur son passé, c’était pour mettre le doigt sur un élément plus intime qui lui permettrait de faire valoir son dossier plus que celui des autres. Il y avait forcément quelque chose dans son histoire qu’il était intéressant de mentionner dans ces lignes plus banales les unes que les autres. « Papa tape sur les gosses, sur maman aussi. Tous les jours les gamins entendent maman qui pleure et qui souffre en silence. Ils prennent des baffes, ont des bras cassés. Un jour maman en a marre de subir tout ça et de voir ses gosses se faire frapper. Elle prend l'arme au dessus de la cheminée et elle colle trois balles dans le torse de son mari. Et maintenant elle croupie en prison. Same old story. » C’est une histoire à vous briser le cœur, vraiment. C’est presque un miracle que l’homme en face de toi en soit arrivé là où il est aujourd’hui vu ce qu’il a vécu. Tu n’es pas certaine que ce soit la same old story qu’il semble vouloir te faire avaler. Tu ressens de la compassion pour le jeune homme. Tu ne sais pas si c’est le meilleur candidat pour le poste mais c’est celui qui se bat depuis longtemps pour garder sa vie sur les rails apparemment. « Je suis désolée que vous ayez eu à vivre tout cela. » Dis-tu sincèrement parce que tu le penses. Il faut avoir un sacré estomac pour faire face à tant de douleur, tant de misère, tant de séparations aussi. Tu replonges ton regard dans son dossier, tu l’examines mais tu sais que tu l’appuieras. Quand il aura trouvé ce petit truc en plus à rajouter. Personne n’a besoin de savoir toute l’histoire même si tu ne doutes pas que les chefs de la brigade se renseigneront, certains ont peut-être même été ceux qui sont venus sur les lieux ce jour-là. Mais tu ne dis rien de cela, tu comprends que monsieur Hartwell n’a pas envie que cette histoire joue en sa faveur de peur de la pitié que cela pourrait inspirer certainement mais il y avait moyen de trouver un juste milieu tu en restais persuadée. « Très bien alors.... Même si je déteste parler de moi je vais faire un effort, pour qu'ils comprennent qu'avec mon expérience personnelle je suis un atout dans leur jeu. Parce je sais parler aux gens, je les comprend, je suis comme eux. » Tu hoches la tête parce qu’au final, c’est ça qu’il manque à son dossier. La véritable raison de sa candidature, celle qui a fait pencher la balance vers cette brigade plutôt qu’une autre. « Vous n’avez pas besoin de coucher toute votre histoire dans votre candidature. Mais votre histoire est la raison pour laquelle vous avez choisi cette brigade. Changez le format de votre lettre et faites-le leur comprendre. » Parce qu’ils n’avaient pas besoin de la lettre de motivation de monsieur Hartwell pour savoir qu’il était bon, qu’il avait le parcours parfait. Le reste du dossier était là pour ça. La lettre devait servir à tes yeux à autre chose. « Si j'y arrive ça sera grâce à vous. Vous aurez tout ce que vous voulez. » Tu ne peux t’empêcher de laisser échapper un petit rire avant de prendre une gorgée de ton verre de vin. « Vous seriez un terrible négociateur. » Lui dis-tu en secouant la tête. « Un conseil : ne donnez jamais à personne la possibilité d’avoir ce qu’ils veulent. Certains risquent de vous prendre au mot. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. |
| | | | (#)Mer 21 Mar 2018 - 10:33 | |
| please, let me get what i want. Dans les yeux des gamins à l'école il avait été le môme sans parents que l'on peut chahuter sans problèmes, sans qu'il essaie de se défendre. Dans les yeux de ses collègues il n'était que le petit nouveau, avide de bien faire, chiot bien dressé qui faisait toujours tout pour plaire à ses maîtres. Et maintenant, alors qu'il avait vidé son premier verre de vin et pensait sérieusement à descendre le deuxième, Lonnie n'arrivait pas à comprendre le regard que posait l'avocate sur lui. Pourtant elle restait là, à lui faire face et à lui prodiguer conseils et paroles avisés alors qu'il se comportait comme un adolescent stressé par le bal de promo, les mains tremblantes et le regard hésitant. « Vous avez fait la paix avec ce passé ? » Qu'elle laisse glisser comme une bombe sur la table, boîte de Pandore qu'il a toujours refusé d'ouvrir en public, pour ne pas être le mec qui attire la pitié et les regards aux perles salées aux coins des yeux. Lonnie s'agite sur cette chaise qui a peine à contenir son envie de s'enfuir à toute jambes en grommelant des excuses inaudibles. « Vous avez une formation de psychiatre en plus du droit ? » Le policier ose un sourire avant de se reprendre, pris sur le fait dans une tentative d'humour douteuse qui lui arrache un raclement de gorge alors qu'il regarde de nouveau l'avocate dans les yeux. « Je veux dire, est-ce que vous vous sentez capable d’arriver sur une scène telle que celle que vous avez vécu sans replonger dans des souvenirs douloureux ? » Trop tard. Des scènes comme la sienne il en croise à tous les coins de rues et à chaque fois ça lui fait le même effet et lui laisse le même goût de merde dans le fond de la bouche. « Disons que j'y travaille. » Sourire en coin, regard baissé, acculé par des questions qu'il a entendu toute sa vie et qui sont toujours les mêmes. Milena n'y est pour rien, tout ce qu'elle veut c'est être sur que sa réputation ne sera pas mise en danger dans les mains tremblantes mais décidées de Lonnie. Elle a plus à perdre, moins à gagner. Et cette histoire de famille à faire pleure dans les chaumières n'est pas un point que Lonnie rêvait d'aborder quand il a accosté l'avocate plus tôt dans la journée. Mais il s'exécute, délivre le même discours qu'il répète à tout le monde depuis qu'il arrive à mettre des mots sur ce qu'il lui est arrivé. Maman qui prend les coups et qui, maintenant, ne livre plus qu'un visage et une voix fatigué derrière la vitre crade d'une prison. « Je suis désolée que vous ayez eu à vivre tout cela. » Lonnie a le maigre sourire, celui qu'on les gens quand ils ne veulent plus parler mais qu'il accepte les paroles des autres, celui qui se traduit par "don't wanna talk about it no more", et il sait que la brune comprend ce genre de signe, qu'elle n'insistera pas plus loin qu'elle ne l'a déjà fait. « Merci. » Le policier a toujours les mêmes mots quand on lui délivre ce genre de paroles, parce qu'il ne sait pas quoi ajouter a cette déferlante de pitié et de tristesse qu'il peut lire dans le regard des autres, deux choses qui l'effraie. « Vous n’avez pas besoin de coucher toute votre histoire dans votre candidature. Mais votre histoire est la raison pour laquelle vous avez choisi cette brigade. Changez le format de votre lettre et faites-le leur comprendre. » Il hoche la tête parce qu'il n'arrive plus à trouver les mots pour remercier l'avocate de tout ce qu'elle fait pour lui depuis que Lonnie a complètement chamboulé son temps emploi du temps qu'il imagine être bien rempli. « Vous devriez ouvrir un cabinet de conseils, vous êtes très douée. » La partie de lèche est finie mais il ne peut pas s'en empêcher, parce que ce genre de personne - ceux qui tendent la main aux autres sans les connaître - sont des êtres précieux qu'il faut préserver. « Vous seriez un terrible négociateur. Un conseil : ne donnez jamais à personne la possibilité d’avoir ce qu’ils veulent. Certains risquent de vous prendre au mot. » Avalant une gorgée d'eau - le verre de vin n'avait pas bougé depuis que l'avocate lui avait fait la remarque de descendre un peu son rythme - Lonnie replia le dossier devant lui, maintenant qu'il n'en avait plus besoin. « Je suis plutôt du genre "un prêté pour un rendu". Et, pour l'instant, tout ce que j'ai comme compensation pour vous remercier c'est n'importe quel plat sur liste alors lâchez vous. » Lonnie penche ses yeux sur la carte que le serveur leur a tendu il y a bien une demi-heure, d'ailleurs il attendait toujours dans un coin de la pièce - le regard exaspéré - que les deux commande leur plats, et son cœur chavira à la vue des lasagnes maison. « J'espère vraiment qu'on se retrouvera pas confronté l'un à l'autre dans une futur affaire. » Il avale une nouvelle gorgée d'eau avant de se reculer dans sa chaise, signe que l'appréhension et la peur avaient laissées place à quelque chose de plus détendu. « Je connais pas mal de flics qui ont un peur de vous. » Lonnie dresse un sourire timide et accueille son plat avec un regard affamé, presque aussi affamé que son estomac qui grogne un peu plus fort. « Enfin peur de vous dans le bon sens hein. Pas que vous êtes effrayante ou quoi mais juste... vous savez, parce que vous faites bien votre boulot. » Raclement de gorge timide, mains moites qu'il essuie contre le tissu de son pantalon avant de lever son verre en direction de l'avocate. « En tout cas, merci beaucoup maître. » |
| | | | (#)Sam 31 Mar 2018 - 14:07 | |
| please, let me get what i want. Tu insistes, tu le sais. L’histoire de l’homme en face de toi ne te regarde nullement et pourtant, tu sais que la connaître te permettra de mieux le comprendre, de lui donner les bons conseils mais surtout, de savoir si tu étais en train de parier sur le bon cheval ou non. Tu savais très bien que tu n’étais pas réellement responsable de ce que ferait monsieur Hartwell s’il avait le poste mais tu préférais recommander des gens qui n’allaient pas te décevoir et qui n’allaient pas décevoir les gens à qui tu les recommandais. Parce qu’au fond, si tu recommandais les mauvaises personnes encore et encore, cela ne servirait plus à rien de recommander personne car on ne te prendrait plus au sérieux. Voilà pourquoi il était essentiel pour toi de t’assurer que tu n’étais pas en train de te lancer sur une pente trop glissante. « Vous avez une formation de psychiatre en plus du droit ? » Tu ne pus t’empêcher de sourire à cette remarque. Tu faisais un métier où il était des fois difficile de placer une ligne claire entre la psychologie et les conseils juridiques. Car pour donner de bons conseils, les gens devaient vous raconter leur histoire et cela amenait forcément à savoir trouver les bonnes paroles au bon moment. Vu le passé de l’homme en face de toi, tu voulais t’assurer qu’il saurait faire face aux scènes auxquelles il allait assister. C’était très important mais il devait s’en douter, l’homme en face de toi était tout sauf irresponsable. « Disons que j'y travaille. » Maintenant que tu connaissais son histoire, tu trouvais le jeune homme particulièrement courageux. C’était un paradoxe assez amusant d’ailleurs car il était clair qu’il cherchait à enterrer ce passé mais en même temps, il s’engageait dans une profession où il allait devoir l’affronter tous les jours. C’était à tes yeux très courageux car ce ne doit pas être facile à gérer. Mais tu ne manques pas de remarquer la détermination de ton interlocuteur et tu ne doutes pas que c’est cette détermination qui lui permettra de battre tout le reste. « Je dois avouer être admirative. Beaucoup préfèreraient fuir leur passé plutôt que de le revivre tous les jours. » Dis-tu en haussant les épaules. Il y avait la facilité et puis il y avait le masochisme. Clairement, à tes yeux Lonnie Harwell faisait partie de la seconde catégorie. Tu ne pus t’empêcher de lui dire que tu étais désolée qu’il ait à vivre tout ça parce que tu le pensais vraiment mais tu ne fus pas étonnée de voir son visage se crisper. Il avait dû entendre ces mots des dizaines de fois mais il devait se mettre à ta place. Que pouvais-tu dire d’autre face à un quasi-inconnu ? Autant tu pouvais conseiller tes patients sur la marche à suivre dans le futur, autant faire la paix avec leur passé n’était pas dans tes capacités. « Merci. » Tu ne rajoutes rien car il n’y a rien à rajouter. Cela clos le sujet et c’est bien mieux ainsi. Il est facile ensuite de changer de sujet, de passer à autre chose. Parce que n’importe quel sujet est plus facile à aborder que celui que vous veniez de clôturer. Il est réticent quand à utiliser son histoire pour sa candidature mais il doit le faire. Il n’a pas besoin de raconter toute son histoire sur le papier mais faire la démonstration que son passé sera un atout pour la brigade. « Vous devriez ouvrir un cabinet de conseils, vous êtes très douée. » Tu ne peux t’empêcher de laisser échapper un petit rire. Tu pourrais oui et peut-être que tu le feras un jour mais si tu bien trop occupée en ce moment. « Si seulement j’avais le temps. » Lui dis-tu avec un petit sourire en coin. « Mais si un jour on arrête de m’embaucher je sais dans quoi me reconvertir. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. Le jeune homme te fit rire ensuite quand il te dit qu’il ferait n’importe quoi si tu lui rendais ce service. C’était certainement la première fois qu’il demandait une faveur à quelqu’un car il ne faut jamais promettre n’importe quoi. « Je suis plutôt du genre "un prêté pour un rendu". Et, pour l'instant, tout ce que j'ai comme compensation pour vous remercier c'est n'importe quel plat sur liste alors lâchez vous. » Tu poses tes yeux sur la carte devant toi à la recherche du plat qui te fait le plus envie. Tu n’es pas difficile mais tu n’as pas envie de regretter ton choix plus tard. « J'espère vraiment qu'on se retrouvera pas confronté l'un à l'autre dans une futur affaire. Je connais pas mal de flics qui ont un peur de vous. Enfin peur de vous dans le bon sens hein. Pas que vous êtes effrayante ou quoi mais juste... vous savez, parce que vous faites bien votre boulot. En tout cas, merci beaucoup maître. » Tu ne pus t’empêcher de laisser un sourire en coin se dessiner sur ton visage. Pour toi, savoir que tu avais cette réputation, cela voulait dire que tu avais gagné. C’était difficile pour une femme de se faire respecter par ses confrères avocats ou policiers, il fallait faire ses preuves et tu les avais fait. « Il ne te reste plus qu’à espérer que nous soyons du même côté alors. » Lui dis-tu avec un clin d’œil avant de lui dire : « Le plaisir est pour moi. J’ai le sentiment que l’on va faire une bonne équipe. » Tu ne savais pas pourquoi mais tu en étais presque sûre. |
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