| we live in a small, small world ... - tony |
| | (#)Mer 3 Jan 2018 - 18:49 | |
| milena & tony
Comment t’étais-tu retrouvée dans cette situation ? Comment Eva avait-elle pu te laisser avec son neveu entre tes mains pour s’enfuir régler un souci à la radio ? Bon, si tu reviens au début, c’est un peu compréhensible. Depuis votre leçon de conduite, tu n’avais pas revu Eva et comme cette dernière te manquait et que tu voulais prendre des nouvelles, tu lui avais proposé de passer dans l’après-midi prendre un café chez toi vu que tu travaillais de ton loft aujourd’hui. Tu faisais toujours ça quand tu avais plaidé le matin, c’était plus reposant pour toi et tu n’avais pas à gérer tes collègues et les problèmes du cabinet qui pouvaient attendre le lendemain. Ton associée était là pour ça après tout. Tu avais donc travaillé tranquillement jusqu’à ce qu’Eva débarque sauf qu’elle n’était pas venue seule. Il se trouvait que pour rendre service à son frère qui venait d’être papa et dont la copine s’était enfuie en courant, Eva avait proposé à son frère de garder son neveu pour le dépanner. Cela était bien loin de te déranger, tu adorais les enfants donc ce n’était pas un problème. Et puis quand Eva arriva, il était profondément endormi dans la poussette vous permettant de vous retrouver comme il se devait autour d’un café, d’un thé pour toi et de petits gâteaux. Tu ne pus t’empêcher de sentir ton cœur se serrer en voyant ce petit bout de chou. Tu en voulais tellement un … Mais tu ne feras aucun commentaire car ce serait mal placé vu qu’Eva devait penser la même chose tout en étant consciente qu’elle ne pourrait pas en avoir. C’était peut-être ton cas aussi, tu n’avais jamais essayé de concevoir un bébé. Tu ne fis donc aucun commentaire profitant de la compagnie de ta meilleure amie qui te parlait de l’avancée de son apprentissage de la conduite, du début des préparatifs de son mariage. Tu l’écoutais en voyant qu’elle était heureuse mais tu savais qu’il allait falloir que tu abordes la question de la révélation à son fiancé. Tu ne savais pas si elle l’avait fait au final et cela te dérangeait de continuer à l’aider à préparer le grand jour si ce n’était pas le cas. Et puis soudain, le téléphone d’Eva sonna. Une urgence à la radio, il fallait qu’elle s’y rende de suite. Elle appela un taxi sauf qu’il y avait son neveu. Quand elle posa son regard sur toi, tu compris de suite ce qu’elle te demandait : « Oh non, non, non. » Son regard suppliant s’accompagna d’un : « S’il te plaît Lena. Il va continuer à dormir et mon frère passera le chercher bientôt. » Tu finis par accepter avec un soupir, tu pouvais bien faire cela pour Eva. Tu espérais que son frère ne serait pas trop embêté qu’elle laisse son fils entre les mains de quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Une fois qu’Eva t’eut assurée qu’elle t’avait laissé tout ce dont tu pourrais avoir besoin, elle fila te laissant seule en compagnie de l’enfant endormi. Un enfant qui ne resta pas endormi longtemps car à peine eux-tu le temps de te remettre dans tes dossiers qu’il se mit à pleurer. Tu allais donc le prendre dans tes bras mais cela ne le calma pas. Génial, tu allais avoir le droit de le changer vu l’odeur et de le faire manger plus que probablement. Tu installais donc le nécessaire de toilette sur ta table basse et tu changeais le bébé qui se calma un peu et se mit à te faire des petits sourires. Une fois changé, tu préparas un biberon et alors que ce dernier était terminé, on frappa à la porte. Tu déposais le biberon sur la table du salon, tu récupérais le bébé et tu allais ouvrir la porte. Avec un peu de chance ce sera le frère d’Eva et il sera certainement rassuré de voir que tu n’as pas tué son enfant. Mais alors que tu ouvres la porte, tu te trouves face à des traits que tu connais. Tu as du mal à les replacer pendant quelques secondes avant que la chaleur du couloir ne te rappelle ces vacances passées en Italie et tu ne peux t’empêcher de demander : « Tony ? Qu’est-ce que tu fais là ? » C’est sortit tout seul, sans t’en rendre compte parce que tu ne pensais jamais revoir le jeune homme mais la vie en avait voulu autrement … Tu savais que le frère d'Eva s'appelait Tony et pourtant, l'idée que ce Tony soit le même que celui de tes vacances en Italie ne te traversa pas l'esprit.
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| | | | (#)Dim 7 Jan 2018 - 7:28 | |
| milena & tony
Au cours de cette journée, j'avais encore ces deux voix dans ma tête. Soit heureux aujourd'hui. Essaie de voir le monde du bon côté, une nouvelle journée passe, une nouvelle chance de réussir. Tu en es capable, d'autres l'ont déjà fait, alors tu peux y arriver. Dépasse tes limites. Ta fatigue est seulement dans ta tête. La deuxième voix était plus puissante. Encore une nouvelle journée à te battre contre toi-même. Mais tu sais d'avance que tu perdras, ton mal-être te bouffe. Ce manque de confiance qui t'habite est bien trop présent pour espérer sortir victorieux avant l'heure du coucher. Ce quotidien est bien trop dur. Prolonger mon déjeuner avec un café, l'ordinateur sous les yeux, et mon père pas très loin. Je bossais avec lui aujourd'hui, et ce n'était pas une partie de plaisir. Disons que pour me rabaisser, c'était le champion toute catégorie. Je regarde l'heure du coin de l'oeil. J’accomplis les gestes de ce moment de journée comme un rite, comme si notre vie en dépendait. C'est la course contre le temps qui passe, avec les secondes et les minutes qui défilent d'une manière implacable. Je rythme mon temps avec des écrits, rêver encore un peu afin de m'extraire du monde bien trop réel. Je range un peu, toutes ces choses qui m'accompagnent dans la vie, des cahiers, des stylos qui sont toujours là. Et je regarde mon téléphone qui me semblait, avait vibré quelques heures auparavant ; ou minutes, je ne sais plus trop. Que vois-je? Un message de ma soeur, Éva. Mon coeur se soulève un peu en pensant au fait que mon fils avait pu avoir un souci. Mais quand mes yeux lisent les lignes, je soupire un peu de soulagement dans un premier temps, et je fronce les sourcils en deuxième. Un souci à la radio? Mince... J'espère que ce n'est pas très grave. Je suis bien trop passionné par mon travail pour m'en foutre, mais trop occupé aujourd'hui pour prendre le temps d'en savoir plus pour le moment. Eva m'écrit dedans qu'il me faudra récupérer mon enfant chez une bonne amie à elle. Une certaine Milena qui habite Spring Hill. Très bien. Heureux de voir que ma soeur trouve de très bons plan B, et que mon enfant est certainement entre de bonnes mains. Je lui fais entièrement confiance pour cela.
Arrivé à destination, je ferme mon véhicule avant de réajuster ma veste et de marcher pour pouvoir prévenir de ma présence. J'avais hâte de retrouver Elliot, bien que je ne sois pas le meilleur des papas, j'adorais certains de nos moments à deux. Lui, il doit certainement moins aimer, surtout quand j'ignore ce qu'il désire. Ma main frappe trois coups contre la porte, et je regarde un peu autour de moins dans l'attente qu'elle s'ouvre. Et il ne faudra pas longtemps pour que ce soit le cas. Mes yeux se posent alors sur une jolie brune qui tient mon fiston dans ses bras. J'entre ouvre la bouche pour saluer et me présenter « Bonjour, je suis le... » Quand soudain elle me coupe en prononçant mon prénom, et en demandant ce que je foutais là. Je pince mes lèvres en affichant ma ride du lion un instant, stupéfait d'entendre mon prénom « Pardon, on se connait? » Apparemment oui. Je cherche, et je cherche... Quand soudain ; bim! « Oh putain, c'est pas vrai... » L'Italie, la jolie Milena, ma guide improvisée, ma déception face à sa situation amoureuse, ce baiser volé, ... Elle avait été la première preuve sur le fait que j'avais fait le bon choix en partant pour découvrir le monde. Mais bordel, l'avoir en face de moi, là, après autant d'années... Wahou. Ceci me perturbe tellement que, je sens mon coeur s’accélérer dans ma poitrine, et une sensation bizarre s'empare de mon corps. Mais avant de plonger dans mon inquiétude de faire mauvaise impression, je sors un petit sourire amusé, et lui dit en pointant bébé du doigt « Pour te répondre ; je suis là pour récupérer mon fils » Je n'aurai jamais cru en me levant ce matin, que je retrouverais cette fille qui avait de temps en temps, hanté mon esprit depuis notre adieu. Comme quoi, la vie encore une fois, arrive à me porter, et enrichir ma journée.
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| | | | (#)Lun 8 Jan 2018 - 0:17 | |
| milena & tony
Stupéfaite, tu n’arrivais tout simplement pas à y croire. Devant toi se trouvait Tony, cet homme que tu avais rencontré quand tu étais en vacances en Italie. A l’époque, tu étais encore avec le douchbag qui t’a brisé le cœur quelques mois plus tard en t’humiliant publiquement. Les quelques jours que vous aviez passés l’un avec l’autre avaient été magiques. Jouer la guide touristique t’avait beaucoup amusée et tu avais tout fait pour que Tony tombe amoureux de ce pays qui représentait tant de choses pour toi. Tu penses y être arrivée mais tu ne peux nier être légèrement tombée sous le charme du jeune homme mais persuadée que ton avenir était avec Tom, tu ne lui avais offert qu’un baiser d’au revoir. Le final parfait d’un voyage que tu n’avais jamais oublié. Pendant quelques jours tout t’avait semblé si simple. Il n’y avait pas eu de prises de tête, pas de problèmes, simplement de bons moments. Et aujourd’hui Tony se trouvait là, sur le pas de ta porte. Lui non plus ne t’avait pas reconnu de suite et c’était normal. Vous aviez vieilli et changé tous les deux, la vie avait laissé des marques indélébiles sur vos visages et pourtant, vous étiez finalement toujours les mêmes au fond. Tu vis le moment où Tony te reconnut aussi. « Oh putain, c'est pas vrai... » Tu ne pus t’empêcher de sourire face à sa réaction. Et pourtant, cela semblait bel et bien vrai … Tu avais rangé Tony comme beau souvenir de vacances que tu n’allais jamais revoir. Dans tes moments de solitude mélancolique, il t’arrivait de repenser à ces vacances. C’était le havre de paix avant la tempête. Quelques mois plus tard des photos de toi presque nue se retrouvaient dans les journaux new-yorkais. Et puis tu déménageais à Brisbane. Tony et toi vous n’aviez jamais réellement parlé d’où vous veniez. Du moins jamais en évoquant une ville en particulier. Il venait d’Australie, toi des Etats-Unis. Votre au revoir avait semblé définitif mais le voilà qui se présentait devant ta porte. Pourquoi était-il là d’ailleurs ? Ce fut à lui d’être amusé cette fois quand il te dit : « Pour te répondre ; je suis là pour récupérer mon fils. » Son fils ? Tu fronces les sourcils avant de suivre son regard qui se posa sur le bébé que tu tenais dans les bras. Oh gosh ! Oh gosh ! Le Tony de l’Italie était le frère d’Eva ? Celui qu’elle adore et dont tu entends parler depuis des mois ? Tu dois avoir la bouche ouverte comme un poisson hors de l’eau mais tu t’en fiches, tu n’arrives pas à y croire. Si Eva était là, elle serait sans doute morte de rire. Tu ne sais pas trop ce qu’elle penserait de la situation toutefois. C’est le cri du bébé qui se trouvait dans tes bras qui te fit sortir de tes pensées. Clairement, il en avait assez d’attendre son biberon. « Entre je t’en prie. J’allais lui donner à manger. » Dis-tu avec un sourire en te décalant pour le laisser entrer. « Eva m’avait assuré qu’il serait un ange et dormirait jusqu’à ton arrivée. Cela n’a pas été le cas. » Dis-tu avec un sourire en fermant la porte derrière Tony. Tu lui fis signe de te suivre dans le salon quelques mètres plus loin. « Tu préfères sans doute lui donner toi-même à manger. » Dis-tu en tendant son fils à Tony. Après tout tu restais une quasi inconnue et il devait certainement avoir envie de retrouver son fils après une longue journée de travail. Tu n’arrivais d’ailleurs toujours pas à croire que le Tony de tes vacances était papa d’un magnifique petit garçon. Tu ne pus t’empêcher de te dire que la maman de cet enfant était une idiote d’avoir claquée la porte, tu donnerais tellement pour avoir un enfant, un partenaire, une famille. Une fois installés dans les canapés et Elliot en train de boire son biberon, tu ne pus t’empêcher de dire : « Tony Adams … Qui aurait cru que nos chemins se recroiseraient un jour ... Et à Brisbane ! Comment tu vas ? » Tu étais sincèrement très intéressée par sa réponse. De ce qu’Eva t’avait raconté, il n’était pas en grande forme. Devenir papa, se faire larguer et continuer à bosser comme un dingue, ce n’est pas du tout reposant autant physiquement qu’émotionnellement. « Tu veux boire quelque chose ? Si tu as faim, Eva et moi on a pas tout mangé. » Dis-tu en désignant les gâteaux sur la petite table du salon.
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| | | | (#)Mer 10 Jan 2018 - 5:29 | |
| milena & tony
Non ! Non ! Oh non, impossible… Quelle surprise inespérée! Je me souviens encore à quel point cette rencontre m'avait marqué. Je me vois décrire comment elle a révélé à mes yeux résignés que ce que j'espérais exister, et son coup de fouet pour mon voyage autour du monde. Aujourd'hui, devant moi, se dresse l'image de l'inattendu. Comme un miracle, presque un mirage, elle est là. La jolie Milena dont l'image ne résidait que dans mes souvenirs... Enfin non, je pense bien qu'il existe une photographie de ces merveilleux jours en Italie. Si ma tête ne me fait pas défaut, sur le cliché nous pouvons voir nos deux visages, bouches ouvertes en raison de nos rires, une glace à la main et les lunettes de soleil sur le nez. Une parfaite représentation du bonheur de ce séjour. Des choses simples que nous avons vécues, de ce lien qui semblait si normal et naturel, et surtout, ce que nous avions pu nous apporter mutuellement. Oh oui, nos rires. Nos rires s'entremêlaient bien souvent. Je peux les entendre encore, et les mots gentils soufflés, lové l'un contre l'autre à refaire le monde sous le regard bienveillant des constellations pour nous illuminer. Je ferme les yeux un instant, et me revoici en proie à des visions. Nous formions une atma, prêts à affronter les périples, à voyager auprès des nébuleuses diffuses, déambuler et parcourir les plaines infinies du grand néant sous la voie lactée. Notre symbiose aurait pu triompher des plus grands obstacles orchestrés par le grand univers. Mais pas a celui de son couple en fait. Et c'est comme cela que nous nous sommes quittés à l'aéroport. Pour certains c'est le lieu des retrouvailles, tandis que pour d'autres c'est le temps des adieux déchirants. Quelques fractions de minutes pourtant si décisives. On avait retenu notre souffle, j'aurais aimé trouver des mots touchant, mais je n'avais offert qu'un murmure, un timide "j'ai été heureux de te rencontrer". J'avais retenu mes gestes de tendresse parce que ma peur prenait le dessus. J'avais esquissé des sourires, conscient que je récolterais les échos lointains de ses rires qui viendront hanter mes nuits. Et ce n'était que dans les dernières secondes que nos lèvres avaient osé se toucher, foutant sur pause tout le boucan des avions et des gens. Ah... Je n'ai rien oublié. Mais il semblerait que la demoiselle avait oublié que le bébé dans ses bras, n'était pas le sien. Sa bouche grande ouverte, et ses yeux qui affichent la surprise, me font rire. Et pourtant, le silence restait. Merci Elliot de remettre le temps sur play. « Entre je t’en prie. J’allais lui donner à manger. » Tout sourire, j'accepte d'un signe de tête et je pénètre chez elle « Eva m’avait assuré qu’il serait un ange et dormirait jusqu’à ton arrivée. Cela n’a pas été le cas. » « Oh, elle dit cela parce qu'il est calme avec elle. Dès qu'Eva le prend dans ses bras, c'est un ange. » je m'avance dans le salon en continuant de parler « Moi je préviens toujours qu'il risque d'être diabolique... Comme son père » Et je me pose face à elle, le visage amusé. Comme j'étais heureux d'être là. Milena m'invita alors à poser mon fessier dans un canapé, et à prendre mon fils dans mes bras pour le nourrir. Je ne pouvais pas refuser. Bien que je rame complet dans le rôle de papa, j'aime m'investir auprès de lui. Et puis, il m'avait beaucoup manqué. Installé contre moi, je donne doucement le biberon que ce petit garnement dévore, et les paroles de Milena me font relever la tête pour poser mes yeux sur elle « Tony Adams … Qui aurait cru que nos chemins se recroiseraient un jour ... Et à Brisbane ! Comment tu vas ? » Qui l'aurait cru? Pas moi! Je lâche un petit soupir entre mes lèvres étirées « C'est sur que je n'aurai jamais parié sur nos retrouvailles. Mais je suis heureux qu'elles aient lieu » jetant des coups d'oeil rapides de temps en temps sur mon enfant, je reprends « Ma vie est assez compliquée en ce moment. Pas mal de problèmes, pas mal de responsabilités mais pas assez de temps pour me reposer. Mais ça se calmera bien un jour » je restais assez discret sur les soucis en question pour ne pas embêter ma compagnie du moment. Pas envie de mettre une mauvaise ambiance avec mes merdes. « Et toi alors?... Et que fais tu en Australie? Tu ne venais pas d'Amérique? » De ce que je m'en souvenais. « Tu veux boire quelque chose ? Si tu as faim, Eva et moi on a pas tout mangé. » « Euh... Un truc frais, comme un jus d'orange si tu as. Et non merci pour les gâteaux, c'est gentil » Un petit manque d'appétit ces derniers temps. Quand le moral n'est pas là, c'est mon alimentation qui trinque. Mais pas envie d'y penser. Je restais étonné de ce hasard ; oh et aussi celui que ce soit une amie de ma soeur. Si elle savait d'ailleurs ce qu'elle venait de provoquer... Elle n'en reviendrait pas.
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| | | | (#)Mer 10 Jan 2018 - 19:01 | |
| milena & tony
Tu n’avais jamais été le genre de personne à ressasser constamment un passé qui pendant quelques jours avait été parfait. Tu avais repensé à ces vacances en Italie de temps en temps, particulièrement quand tu te sentais seule. Ces souvenirs remplis de rires et de bons moments étaient un moyen pour toi de te rappeler que c’était possible de rencontrer des gens qui peuvent changer votre vie. Mais l’idée de revoir Tony ne t’avait jamais réellement traversé l’esprit. Après ton départ de New York, alors que tu te reconstruisais doucement à Brisbane, tu t’étais prise à imaginer le croiser un jour. C’était idiot et tu avais rapidement compris que c’était bête d’espérer ainsi. Et pourtant, presque trois ans après ton arrivée sur les belles terres australiennes, voilà qu’il venait sonner à ta porte. Tu te demandais ce qu’allait penser Eva quand elle entendrait cette histoire. Parce que même si Tony décidait de ne rien lui dire, tu ne te priverais pas pour la remercier. Revoir Tony c’était … Une sensation compliquée à expliquer. Ton cœur battait un petit peu plus vite mais les années avaient passées depuis votre dernière rencontre et vos vies avaient changé. Le bébé que tu tenais dans les bras en était la preuve. Et pourtant, tu ne pouvais t’empêcher de penser qu’il restait certainement en vous des restes des personnes que vous aviez été lors de ces vacances italiennes. La chaleur amenée de l’extérieur par la porte ouverte te ramenait dans les paysages boisés, des les criques que tu connaissais depuis ton enfance et dans lesquelles vous aviez passé des journées. Mais la vie vous avait séparée et à l’époque tu pensais que c’était pour le mieux. Regardant en arrière aujourd’hui, tout abandonner pour accompagner Tony dans ses voyages aurait peut-être été la meilleure chose à faire. Suite à ton invitation, Tony finit par entrer. Vous ne pouviez pas continuer à rester sur le pas de la porte et puis son fils avait faim de toute manière. « Oh, elle dit cela parce qu'il est calme avec elle. Dès qu'Eva le prend dans ses bras, c'est un ange. Moi je préviens toujours qu'il risque d'être diabolique... Comme son père » Tu ne pus t’empêcher de laisser un sourire se dessiner sur ton visage. Cela ne t’étonne pas qu’Eva ait un don avec son neveu et cela te brise le cœur de savoir qu’elle ne pourra jamais avoir un enfant à elle mais tu es certaine qu’un jour elle voudra donner cet amour à des enfants qui en ont besoin. En tout cas tu l’espères. Gérer des adoptions était aussi ton métier. « Cela ne m’étonne pas qu’Eva ait un don avec lui. » Dis-tu en souriant avant d’ajouter : « Et je ne sais pas si diabolique est le bon mot disons qu’il aime bien qu’on s’occupe de lui. » Dis-tu avec un clin d’œil. Le peu de fois où tu l’avais posé dans la poussette, il n’avait pas hésité à te faire comprendre qu’il préférait passer son temps dans tes bras. Des bras qu’il quitta sans problème pour ceux de son père. Un peu comme Eva, tu étais en manque d’enfant dans ta vie mais pour une raison différente. Toi il te manquait le partenaire pour les faire mais normalement tu pouvais en avoir. Tout résidait dans le normalement. Tu laissais Tony s’installer et commencer à donner à manger à son fils avant de lancer la conversation. Tu devais avouer que le voir ainsi dans ton salon avec son fils te faisait quelque chose mais tu avais toujours été une professionnelle du bluff. « C'est sur que je n'aurai jamais parié sur nos retrouvailles. Mais je suis heureux qu'elles aient lieu. Ma vie est assez compliquée en ce moment. Pas mal de problèmes, pas mal de responsabilités mais pas assez de temps pour me reposer. Mais ça se calmera bien un jour » Un sourire se dessine sur ton visage. Toi aussi tu es heureuse de le voir, il n’y a aucun doute là-dessus. Cela ne t’étonne pas que Tony te réponde ceci. Eva s’était confiée sur les problèmes de son frère et pourquoi elle jouait un rôle si important dans la vie de son neveu. Tony avait effectivement à faire face à pas mal de choses et tu espérais que cela se calmerait. Mais une chose était sûre, il était bien entouré. « Je sais … Hum … Eva m’en a un peu parlé. » Dis-tu en passant ta main sur ta nuque. Tu étais un peu gênée pour le coup d’en savoir plus que tu ne le devrais vu que Tony le frère d’Eva n’était pas un inconnu comme tu l’avais toujours pensé. « Je ne sais pas si ça va se calmer, il paraît que les bébés ça prend beaucoup de temps. Mais tu prendras ton rythme et ça ira. Tu es bien entouré. » Dis-tu simplement pour essayer de le rassurer. Mais c’était vrai, il était bien entouré par ses sœurs. Par Eva en tout cas, tu ne connaissais pas Lene. « Et moi aussi je suis contente de te retrouver. » Lui dis-tu avec un clin d’œil alors que Tony te demandait : « Et toi alors?... Et que fais tu en Australie? Tu ne venais pas d'Amérique? » Cela ne t’étonnait pas vraiment que Tony te pose la question. Tu vivais en effet en Amérique lors de votre dernière rencontre. Tu appréhendais un peu ce que tu allais lui raconter mais tu n’allais pas entrer dans les détails, tu ne rentrais jamais dans les détails à ce sujet. « J’habitais à New-York en effet. Mais j’ai débarqué à Brisbane il y a deux ans et demie, presque trois ans. Je … » La vérité c’était que tu t’étais faite avoir comme pleins d’autres mais vu la situation de Tony, il ne te jugerait peut-être pas trop sévèrement. « La relation dans laquelle j’étais quand on s’est rencontré a pris fin brutalement et douloureusement. Deux de mes frères habitaient ici, les rejoindre m’a semblé la meilleure solution. » Dis-tu en haussant les épaules. « Et ça ne m’a pas trop mal réussi jusque là. » Ajoutas-tu avant de proposer à Tony de boire quelque chose. C’était la base quand on invitait quelqu’un chez soi et tu avais toujours été une hôte exemplaire, tu moins tu aimais le penser. « Euh... Un truc frais, comme un jus d'orange si tu as. Et non merci pour les gâteaux, c'est gentil » Tu allais lui chercher un verre de jus d’orange à la cuisine et tu le posais sur la table pour quand il aurait terminé de nourrir son fils. « Et voilà. » Dis-tu avec un petit sourire avant de lui dire : « Tu as l’air de bien t’en sortir. Ca fait quoi d’être papa ? » Pour toi Tony s’était figé dans le temps, il n’était qu’un souvenir et le retrouver ici à Brisbane avec un enfant te fascinait. Comme quoi le temps avance pour tout le monde …
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| | | | (#)Dim 14 Jan 2018 - 6:19 | |
| milena & tony
C'est quand la porte s'est ouverte que toutes les images ont refait surface, brusquement. Ces moments qui réapparaissent lorsque je m'y attends le moins. La vie a fait en sorte que nos routes se croisent dans un pays autre que ceux que nous habitions à cette période, improbable rencontre et surtout peu commune. Un échange de confidences, d'émotions, d'appréhensions mais d'espérances aussi. Des partages de sourires qui apaisent, de longues conversations pour, juste un instant, oublier nos épreuves respectives, puis les rires pour évacuer notre stress. Trois années se sont écoulées et pourtant elle a toujours été au fond de mes pensées. Et lorsque son souvenir revenait à moi, je ne ressentais pas de tristesse mais une douce mélancolie, une chaleur car je dois bien l'avouer, elle m'avait aidé de sa simple présence. Je me souviens de nos promenades, de nos sorties, de nos longues discussions. Et bien sur, de cet au revoir qui avait sonné comme un dilemme. Se suivre, ou se quitter. Nous nous étions alors laissés, sous un baiser volé mais qui n'en était pas moins merveilleux, sans imaginer nos retrouvailles. Elles semblaient si irréalisables. Parce que malgré les jours passés ensemble, j'avais l'impression que le temps jouait contre nous. Nous nous étions rencontrés dans un mauvais timing. Elle, en couple et plongée dans son avenir sentimental auprès de cet homme. Et moi, petit bonhomme en quête de la découverte de ses propres limites, libre comme le vent, sur le point de visiter le monde. Et ce voyage aura commencé sur une leçon : A quoi ressemble le bonheur? A un chemin que nous n'avons pas eu peur de prendre. Mais aujourd'hui, Milena est en face de moi. Vais-je apprendre une autre leçon? Celle du destin et de la possibilité d'une deuxième chance?... C'est une question qui trône dans ma tête au moment de passer la porte pour rejoindre son salon, assez timidement. Etant encore un peu troublé de ce qu'il se passait là. Mon sourire ne manquait tout de même pas à l'appel, trop heureux pour cela, trop heureux pour ne pas le montrer. Et encore, je me retenais de la prendre dans mes bras. « Cela ne m’étonne pas qu’Eva ait un don avec lui. » J’acquiesçais de la tête, haussant furtivement mes sourcils « Et je ne sais pas si diabolique est le bon mot disons qu’il aime bien qu’on s’occupe de lui. » Je fixe son regard, et ne rate pas son clin d'oeil. Je prends alors une bouille interrogatrice pour lui demander « Et, est ce que le "comme son père" s'unit à ce que tu affirmes? » Eh oui ma jolie, Tony est toujours le taquin que tu as connu en Italie. Sauf qu'il est devenu papa. Parlant de ce rôle, je tenais mon fils dans mes bras, et en attendant de recevoir le biberon gentiment préparé, je déposais un baiser sur le haut de sa tête, lui souriant tendrement. Et venait alors le moment de son repas. Cette action ne m'empêchait pas de répondre à sa question. La jolie brune souhaitait savoir comment j'allais. Je ne rentrais pas dans les détails, mais, ma tête se redressa assez rapidement quand je l'entends me dire que Eva lui aurait parlé de mes soucis. Je lève légèrement mon sourcil droit, mais pas tellement surpris. Je me doute que ma soeur doit s'inquiéter pour moi, et qu'il doit être important pour elle d'évacuer en discutant de tout cela avec son amie... Son amie qui semble un peu gênée. Ce qui me faisait craquer - mais je ne laisse qu'un sourire naturel pour ne pas transmettre ceci - . « Je ne sais pas si ça va se calmer, il paraît que les bébés ça prend beaucoup de temps. Mais tu prendras ton rythme et ça ira. Tu es bien entouré. » Oui, bien entouré de mes soeurs... Mes soeurs qui ne cessent de se faire la guerre. Ce qui n'est pas de tout repos non plus. Mais j'ai de la chance de les avoir, et d'avoir aussi Camber, ma meilleure amie. « Si il n'y avait que le bébé... » Dis je en roulant un peu les yeux « Oui, heureusement je peux compter sur mon entourage, me reposer parfois sur eux. » Parfois? Souvent.. Je passais beaucoup de temps au boulot pour oublier le reste. Délaissant malgré moi, Elliot. « Et moi aussi je suis contente de te retrouver. » Hm... Comment me toucher une nouvelle fois. Je regardais ses yeux, ils étaient comme ceux dans lesquels je plongeais il y a quelques années en arrière ; profond et hypnotisant. Bref! A son tour de me dire ce que j'avais raté. « J’habitais à New-York en effet. Mais j’ai débarqué à Brisbane il y a deux ans et demie, presque trois ans. Je … » Moi je sentais comme une boule dans sa gorge. Ce qui me rendait empathique, et attentionné pour l'écouter « La relation dans laquelle j’étais quand on s’est rencontré a pris fin brutalement et douloureusement. Deux de mes frères habitaient ici, les rejoindre m’a semblé la meilleure solution. Et ça ne m’a pas trop mal réussi jusque là. » Ouh... Milena n'était donc plus avec son compagnon, et à l'entendre, ce n'était pas un happy ending. Non, je n'en étais pas complètement joyeux. Jamais je ne souhaiterais qu'elle souffre. « C'est bien si tu as pu trouver du soutien auprès de tes frères, et te reconstruire ici » Je lui offre un sourire chaleureux, je ne pouvais que la comprendre, trouvant moi même du réconfort aux cotés de mes soeurs « Mais, qu'entends-tu par brutalement et douloureusement?... Enfin, tu n'es pas obligée de me répondre, je suis un peu trop curieux, désolé » C'est parce que tout m'intéresse d'elle, aussi bien les bonnes choses que les mauvaises. Puis pour bien cerner ce qu'elle est devenue, il me faut connaitre les épreuves par lesquelles elle est passée. Gentiment, Milena me propose quelque chose à boire, et j'opte rapidement pour un jus d'orange. J'avais soif, et un besoin d'avaler quelque chose d’énergisant. Quand elle revient poser le verre, je croise son regard « Merci. » La politesse simple mais efficace. Mon bébé est bientôt à la fin de son repas, je vais bientôt pouvoir l'aider à faire son rôt, et boire un peu à mon tour. « Tu as l’air de bien t’en sortir. Ca fait quoi d’être papa ? » De bien m'en sortir? Je comprends alors que je suis bon acteur malgré moi. Garder mon sourire d'apparat. Ne rien montrer, ne rien dévoiler alors qu'à l'intérieur tout n'est qu'égratignures. Ne pas dévoiler le mal qui me ronge, ce mal qui lacère. Ne pas parler de mes craintes, ni de mes incertitudes. Je suis fort, tellement fort, que l'on peut bien s'appuyer encore un peu sur moi, je ne plierai pas. Mais je suis fatigué, épuisé et dépassé. Et... Il faut que j'arrête de penser à cela sinon, je pourrais bien tomber le voile devant elle. « Je fais du mieux que je peux, oui. » Hm... « C'est... un boulot à plein temps? » Et je laisse un rire s'échapper avant de reprendre, tout sourire « C'est une fierté d'être papa. Mais c'est compliqué d'être seul. Surtout que, je vais t'avouer une chose... Je doute fortement de ma capacité à être père » je baisse les yeux sur mon garçon, honteux de ressentir cela « J'espère vraiment pouvoir assurer dans ce rôle, parce que c'est une réussite que je refuse de transformer en échec. » Bon, faut se ressaisir. Je me penche pour poser le biberon vide, et j'attrape mon verre au passage pour en prendre une grosse gorgée. Je n'osais plus regarder Milena dans les yeux...
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| | | | (#)Dim 14 Jan 2018 - 21:00 | |
| milena & tony
Il y a quatre ans, quand ton chemin avait croisé Tony, tu étais une autre Milena. Tellement de choses s’étaient passées dans ta vie depuis ce voyage que des fois tu avais du mal à penser que tu avais pu être cette personne. Au fond, tu étais toujours la même bien entendu mais tu avais grandi, tu n’étais plus aussi insouciante que tu avais pu l’être à ce moment là de ta vie quand tu étais encore persuadée que tu passerais ta vie à New York et que Tom et toi vous auriez de beaux enfants. La vie en avait voulu autrement et c’était sans doute bien mieux comme ça car un enfant avec Tom aurait voulu dire d’être lié à lui pour la vie et cela t’aurait été insupportable. Des fois, il vaut mieux rester seule que faire des erreurs qu’il faut assumer ensuite. Mais tes vacances en Italie avec Tony ne t’étaient jamais apparues comme une erreur même si tu ne pouvais nier que vous aviez passé ces quelques jours à flirter non stop et à agir comme un couple qui ne s’embrassait pas. C’était un moment à part, une expérience qui t’avait appris qu’une relation n’avait pas toujours à être une grande prise de tête. Tu ne l’avais compris que bien plus tard mais Tony avait ouvert une partie de ton cœur qui n’avait jamais été satisfaite depuis. En même temps tu n’avais pas donné sa chance à grand monde non plus depuis ton arrivée à Brisbane, bien trop occupée par ton travail. Excuse parfaite pour ne pas faire face à ton absence de vie amoureuse. « Et, est ce que le "comme son père" s'unit à ce que tu affirmes? » Tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un rire. La vérité c’est que tu serais bien incapable de répondre à cette question. Tu n’avais pas vu Tony depuis quatre ans et tu ne le connaissais que par ce voyage où il n’avait certainement montré qu’une partie de lui-même. Mais tu ne pus t’empêcher de lui dire : « Si je me souviens bien tu n’étais pas contre l’idée de me voir organiser tes quelques jours en Italie. J’espère bien m’être occupée de toi. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. C’était comme cela que tout avait commencé. Une rencontre hasardeuse et puis ta proposition de lui faire découvrir ce petit coin de paradis où tu venais régulièrement quand tes grands-parents étaient encore en vie. Mais après tout, c’était humain d’aimer avoir l’attention des autres. Tu te souvenais de tes années lycée, il y avait toujours une certaine adrénaline à être le centre de l’attention, à voir les gens se retourner sur votre passage. Mais comme tout c’est agréable un temps et dans certaines circonstances. Pour lancer la conversation, tu avais demandé à Tony s’il allait bien. C’est sans grande surprise qu’il t’avoua que ça pourrait aller mieux. En tant que nouveau papa avec un bébé qui ne devait pas encore faire ses nuits, il était normal que Tony soit fatigué. « Si il n'y avait que le bébé... Oui, heureusement je peux compter sur mon entourage, me reposer parfois sur eux. » Tu fronces les sourcils. Il n’y avait pas que le bébé ? La curiosité commençait à reprendre le dessus. Tu ne savais pas exactement ce que Tony savait sur l’infertilité d’Eva mais sans le savoir il était en train de lui donner ce dont elle avait particulièrement besoin en ce moment. Tu espérais juste que cela n’irait pas trop loin et que personne ne finirait par être blessé de cette histoire. « Qu’est-ce qui te tracasse ? » Lui demandas-tu avant d’ajouter : « Tu n’es pas obligé de m’en parler mais si ça peut t’aider, je suis là. » Lui dis-tu avec un petit sourire avant de poser ta main sur son bras. Après tout, vous étiez toujours plus ou moins des inconnus alors tu seras bien la dernière personne à le juger sur les problèmes qu’il peut rencontrer.
Mais Tony se montra curieux de savoir ce qui t’était arrivé pour qu’il te retrouve à Brisbane. Tu compris implicitement ce qu’il te demandait et tu ne fus pas surprise qu’il essaye à son tour d’en savoir plus. « C'est bien si tu as pu trouver du soutien auprès de tes frères, et te reconstruire ici. Mais, qu'entends-tu par brutalement et douloureusement?... Enfin, tu n'es pas obligée de me répondre, je suis un peu trop curieux, désolé » Ce n’était pas tant que tu n’avais pas envie de lui dire ce qui s’était passé. Etrangement, tu savais au fond de toi que Tony ne te jugerait pas mais tu continuais encore aujourd’hui à avoir honte de ce qui s’était passé. Les personnes connaissant cette histoire à Brisbane se comptaient sur les doigts de la main. Mais la question était toujours, pour combien de temps ? Passant une main dans tes cheveux, tu finis par dire : « Tom est comédien à Broadway, je … Je l’ai surpris avec une autre et j’ai appris plus tard qu’il y en avait plus d’une. Mais ce n’est pas vraiment ça qui a été le plus douloureux. Je l’ai quitté sur le champ bien sûr et quand ma famille a appris, elle a retiré une grosse partie des financements de la pièce de Tom qui s’est retrouvée sur la sellette. » Dis-tu sentant les larmes monter. Tu regardais brièvement le plafond avant de dire : « Ma famille a toujours été plus ou moins médiatisée dépendant des moments, des dossiers de mon père principalement et de la fréquence des soirées caritatives de ma mère. C’est la fierté de Tom, son égo qui ont été touché et pour se venger il a donné à la presse à scandale des photos de moi presque nue. » Tu te voyais encore marcher dans les rues de New York, ces photos placardées partout. « Mon père a attaqué sans attendre, aujourd’hui il ne reste rien de ces photos et Tom a certainement dû payer une amende mais je ne pouvais plus construire une carrière à New York. » Dis-tu simplement laissant le silence s’installer. Oui, cela n’avait pas été douloureux parce que tu étais amoureuse. Non, cela avait fait s’effondrer beaucoup trop de choses.
Décidant de changer de sujet, tu demandais à Tony ce que cela faisait d’être papa. D’après ce que tu avais compris en discutant avec Eva, cet enfant avait été voulu alors il devait aimer ce nouveau rôle non ? « Je fais du mieux que je peux, oui. C'est... un boulot à plein temps ? C'est une fierté d'être papa. Mais c'est compliqué d'être seul. Surtout que, je vais t'avouer une chose... Je doute fortement de ma capacité à être père. J'espère vraiment pouvoir assurer dans ce rôle, parce que c'est une réussite que je refuse de transformer en échec. » A vrai dire, cela ne t’étonnait pas vraiment d’entendre Tony te confier cela. Tu n’avais jamais rencontré le père d’Eva mais au fil des années passées avec ton amie, tu avais pu avoir une image du paternel Adams et de sa famille et ce n’était pas surprenant que Tony ait quelques doutes. Tu te lèves de ton fauteuil pour venir t’installer à côté du jeune homme. « Tout le monde doute de sa capacité à être parent, il paraît que c’est normal. » Dis-tu avec un petit sourire sur le visage. Attrapant le menton de Tony, tu relèves doucement sa tête pour pouvoir le regarder dans les yeux et lui dire : « C’est une nouvelle aventure, un saut dans l’inconnu. Les enfants n’ont pas besoin de grand chose, simplement d’amour et de temps. Les faire passer avant tout le reste c’est le plus important. » C’était comme ça que tu voyais les choses après être toujours passée derrière tout ce qui occupait tes parents, tu refusais que cela arrive à tes enfants si tu finissais par en avoir un jour. « Moi j’ai confiance, je suis certaine que tu seras un bon père. » Des fois, l’entendre de la bouche des autres permet d’arrêter de douter quelques instants.
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| | | | (#)Sam 27 Jan 2018 - 6:22 | |
| milena & tony
Il me faudrait quelqu'un pour ne pas dormir. Pour partager mes insomnies et parler toute la nuit. Il me faudrait quelqu'un pour vivre en décaler. Dessiner et écrire dans des cafés. Humer l'odeur du café brûlant et du tabac froid. Quelqu'un pour partager le silence, et attendre que la pluie cesse. Faire de " Carpe Diem " notre devise. Sauter dans les flaques et marcher sur les rochers. Se lever à 7 heures du matin pour voir le lever du soleil. Quelqu'un pour me suivre n'importe où, n'importe quand. Quelqu'un pour m'emmener et me traîner partout. Acheter des croissants à 5 heures du matin, marcher toute la nuit, prendre le bateau pour rejoindre la Sicile, fouler le sol des différentes villes, courir dans les campagnes. Il me faudrait quelqu'un pour me disputer gentiment. Quelqu'un pour pleurer et rire. Pour dire n'importe quoi. Quelqu'un pour traîner dans les gares et imaginer la vie des passants. Inventer la vie des autres, acheter des cartes du monde et désirer aller plus loin. Lire des récits entiers à voix haute. Que le vin coule dans nos veines. Que la musique frappe nos tympans. Il me faut quelqu'un pour déchiffrer le monde. Prendre les autres pour des fous, se dire qu'on est les meilleurs. Quelqu'un pour partager ma solitude, parler de politique et manger des Coco Pops. Goûter toutes les bières du monde et faire semblant d'être poli. Claquer de l'argent dans des musées. Vivre tout et vivre de rien. Passer des jours entiers sur le canapé, ou dans une tente. Quelqu'un pour vivre, quoi. C'était exactement ce que j'avais fait avec Milena dans ce pays Européen qui me semble bien lointain. Et qu'est ce que j'aimerais retourner là-bas, revenir en arrière pour revivre cela. Pour effacer le quotidien actuel afin d'oublier les problème et ne penser à rien d'autre que le bonheur. « Si je me souviens bien tu n’étais pas contre l’idée de me voir organiser tes quelques jours en Italie. J’espère bien m’être occupée de toi. » Je laisse un rire sortir en baissant un peu la tête, au souvenir de mon envie de la laisser organiser mes vacances, le lancement de mon tour du monde. « C'est vrai, c'est vrai... » Je relève mon regard, le positionnant directement dans le sien, sourire séducteur pas contrôlé sur les lèvres « Et tu étais parfaite comme guide. Le seul hic, c'est que c'était trop court. » Tellement trop court. J'aurais aimé que cela dure des années tiens. Surtout que mes bons souvenirs se voient assombrir par une question sur moi et mon bien être. Ce qui n'était vraiment pas une affaire joyeuse. La jolie brune se montrait curieuse, ou intéressée plutôt « Qu’est-ce qui te tracasse ? [...] Tu n’es pas obligé de m’en parler mais si ça peut t’aider, je suis là. » Mais si je le faisais, je pourrais paraître un peu trop plaintif? Ou déprimé? Je suis de nature bon vivant, le genre de mec qui croque la vie à pleine dents... En ce moment, c'est plutôt un jus de pomme un peu trop amer à avaler. C'était triste. Chiant et triste. C'est l'histoire d'un mec abandonné avec dans ses bras, un bébé. Pourquoi n'avait elle pas eu le courage de s'échapper avant? De toute façon, que ce soit avant ou maintenant, je me demanderais toujours, de toute ma pauvre petite situation injustifiée, si ce n'était vraiment qu'un simple passage à vide ; si ça peut encore arriver avec celle d'après. Ou est ce que je vais être ce con qui se vengera sur la prochaine en lui faisant vivre la même chose? Nan, je ne suis pas comme ça... Et je le sens au contact de sa main sur son bras. Je suis bien trop doux, bien trop attentionné, bien trop empathique. Ma langue humidifie ma lèvre inférieure avant de se lancer sur une confession « La maman de Elliot est partie récemment. Elle n'assumait pas cette situation, mais faut croire qu'elle n'avait pas assez de franchise pour m'en parler. Elle m'a quitté comme ça. C'est difficile de me retrouver à tout gérer seul, et j'ai énormément de boulot. Entre la radio et le cabinet de mon père, je ne sais plus où donner de la tête » J'aurais bien besoin de vacances. « Et mes soeurs qui ne cessent de se faire la guerre... Fin, c'est un immense bordel. » Et bien que j'affiche les soucis, je ne vais pas en détail sur la peine que je peux ressentir de cette rupture soudaine, de ce mal à gérer ma vie, et de cette ambiance familiale électrique.
Mais l'heure d'aveux tourne, et c'est à Milena de me parler d'une épreuve douloureuse de son passé assez rapproché. Et à l'écoute, je me dis que j'étais à des kilomètres de me douter de ce qu'elle avait vécue avec ce Tom. Ce Tom qui m'avait peut-être enlevé une histoire qui aurait pu être merveilleuse. Je sentais les larmes dans sa voix, et je pouvais même apercevoir rapidement dans son regard que je ne me trompais pas. Aïe... Je m'en voulais d'avoir poussé la curiosité et d'avoir réveillé un truc aussi blessant. Je tenais mon fils dans mes bras, il terminait son repas silencieusement. Je reposais mes yeux sur les siens, affichant un sourire réconfortant pour la soutenir « Si je peux me permettre, laisse moi te dire que ce mec est clairement le plus gros des abrutis que la terre ait pu créer... Pour ne pas être plus vulgaire. » Mon pouce faisait des petits mouvements pour caresser le petit bras de mon fils en même temps que mes paroles « Etant infidèle, il aurait pu avoir la décence de te laisser partir et, de se faire tout petit. Mais bon... L'égo masculin est parfois débile.» Rah, comment je sentais ma haine monter petit à petit. Je ne devais pas laisser la colère m'envahir... Parce que je n'aurais pas la chance de l'évacuer en lui foutant mon poing dans sa figure pour avoir fait du mal à Milena. « Je suis désolé que tu aies dû partir et faire une croix sur une possible vie New-yorkaise. Certes, grâce a tes parents il a perdu certaines choses mais, il n'avait pas le droit de te voler ton intimité et ton honneur comme ça... Tu vaux carrément plus que lui. Il ne te méritait pas. » Je suis dépassé par cette histoire. Et je me sentais nul de ne peut être pas savoir consolé correctement. J'avais beaucoup de mots en tête, mais aucun moyen de réussir à aligner comme je le voudrais.
La fin du biberon arrivait, et ma compagnie du jour me demandait ce que ça faisait d'être papa. Un sujet plutôt sensible me concernant. Oui j'étais heureux d'avoir Elliot, mais j'étais tellement insuffisant... J'étais pudique, mais j'ignore pourquoi, pour une fois, je me lâchais et je disais clairement ce que j'avais sur le coeur. Et comme première réponse, elle venait s'installer à coté de moi. Moi, totalement honteux et timide de laisser cette facette à nue. « Tout le monde doute de sa capacité à être parent, il paraît que c’est normal. » Sa main se pose sur mon menton, et relève ma tête. Tête qui se laisse faire mais mon regard peine à se redresser. Il divague encore entre le sol et le visage de mon fils quelques instants... Pour finir tout de même dans ses prunelles « C’est une nouvelle aventure, un saut dans l’inconnu. Les enfants n’ont pas besoin de grand chose, simplement d’amour et de temps. Les faire passer avant tout le reste c’est le plus important. [...] Moi j’ai confiance, je suis certaine que tu seras un bon père. » Ses mots me font du bien. Vraiment. Mes yeux parcouraient son visage dans une mouvance nerveuse. Encore un peu trop bouffé par mon manque de confiance, je réponds « Merci de me dire tout ça... Tu me fais du bien » Cela sortait du coeur. « Le truc, c'est que je me sens tellement nul que je préfère prolonger mes journées de boulot. J'ai trop peur d'être mauvais, alors je laisse les autres se charger de garder mon fils... » Le fait de reconnaître tout ceci, me travaillait. Et, je m'avouais être plus peureux que mauvais dans ce rôle. C'est grâce à elle que je me posais les questions, mais les bonnes pour une fois. Son souffle se fait sentir sur mon visage, son regard plus vif me perce. Légèrement perturber de cette proximité, je dois bien l'admettre. Je me faisais silencieux à nouveau, tenant toujours fermement mon bébé qui, ne tarderait pas à s'endormir. Après son rôt bien sur.
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| | | | (#)Sam 27 Jan 2018 - 20:51 | |
| milena & tony
Malgré le fait que Tony était là et bien là dans ton salon, tu avais encore un peu de mal à y croire. Tu connaissais Eva depuis plusieurs années maintenant et cela était tellement étrange de savoir que tu avais connu son frère avant elle. Mais tu étais reconnaissante à ta meilleure amie de t’avoir permis de revoir Tony. Elle ne se doutait de rien mais tu lui devais une belle chandelle. Les souvenirs étaient bel et bien là, il y a dans la vie des moments, des expériences qui vous marquent plus que d’autres et cela avait été le cas pour toi pendant ces vacances en Italie. La relation que tu avais réussi à construire avec Tony presque instantanément n’avait rien à voir avec celle que tu entretenais avec Tom à l’époque. Tony ne connaissait pas ton nom, tu ne connaissais pas le sien et cela avait fait tomber beaucoup de murs. Aujourd’hui tu savais que c’était certainement mieux ainsi. Ta vie n’avait pas été toujours rose depuis que vous vous étiez quittés à l’aéroport quatre ans plus tôt mais peut-être que c’était nécessaire, peut-être que cette bulle de bonheur ne devait rester que cela, une bulle. Tony c’était aujourd’hui qu’il était en souffrance. Eva t’avait parlé de son frère plusieurs fois, inquiète à son sujet, inquiète de sa situation alors tu savais que c’était un moment difficile pour lui. Se rappeler de bons souvenirs était une bonne chose mais la nostalgie aussi était de mise et il fallait l’avouer, tu n’avais jamais réellement éprouvé de nouveau cette simplicité dans une relation. « C'est vrai, c'est vrai... Et tu étais parfaite comme guide. Le seul hic, c'est que c'était trop court. » Tu avais effectivement fait de ton mieux durant ces quelques jours que vous aviez passé ensemble. Cette région était la région de tes grands-parents et tu y allais souvent en vacance petite, quand tu habitais à Londres. Jouer la guide n’avait pas été difficile, s’envoler pour New York par contre avait sonné un retour à la réalité qui t’avait brisé le cœur sans réellement que tu ne veuilles l’avouer à l’époque, persuadée que ton avenir était avec Tom et personne d’autre. « C’était bien trop court en effet. Tu as pu faire le tour du monde suite ? » Lui demandas-tu curieuse. Vous ne pouviez pas revenir en Italie, changer les dates, faire durer cette expérience plus longtemps. Alors mieux valait ne pas s’éterniser sur ce sujet. Tony était parti pour faire le tour du monde alors tu voulais savoir ce qu’il avait fait réellement après ton départ.
Ce n’était pas difficile pour toi de voir que Tony en avait gros sur le cœur. Et puis tu savais que c’était le cas parce qu’Eva s’était confiée sur la situation de son frère et tu n’avais pu t’empêcher de penser lors de ce récit que cet homme allait avoir besoin de courage. Mais il avait Eva à ses côtés et il était en train de lui donner, peut-être sans le savoir, exactement ce dont elle avait besoin en ce moment. Une distraction et la possibilité de s’occuper d’un enfant. Tu ne savais pas si Eva avait confié à son frère sa stérilité alors tu ne feras pas de gaffe. Tu préfères laisser à Tony la possibilité de se confier s’il le désire. Malgré votre petite escapade en Italie, vous étiez plus ou moins des inconnus et c’était peut-être plus simple de se confier. Tu pouvais voir qu’il hésitait mais finalement, il finit par te dire : « La maman de Elliot est partie récemment. Elle n'assumait pas cette situation, mais faut croire qu'elle n'avait pas assez de franchise pour m'en parler. Elle m'a quitté comme ça. C'est difficile de me retrouver à tout gérer seul, et j'ai énormément de boulot. Entre la radio et le cabinet de mon père, je ne sais plus où donner de la tête. Et mes soeurs qui ne cessent de se faire la guerre... Fin, c'est un immense bordel. » Ouch … Tu savais tout ça mais l’entendre te le dire te montrait à quel point c’était des choses qui lui pesaient. Particulièrement les éternelles disputes entre Eva et Lene. Tu avais essayé de convaincre Eva d’essayer de faire un pas vers sa sœur, ce qu’elle avait fait mais les choses ne s’étaient pas déroulées comme prévues et vu ce que t’avait rapporté Eva, tu pouvais comprendre qu’elle ait du mal avec sa sœur mais elles se devaient de faire des efforts si leur frère était à bout. Tu ne manqueras pas de le mentionner à Eva si la conversation revient sur le tapis. Mais en attendant, tu ne pus t’empêcher de te demander si la mère d’Elliot avait renoncé à ses droits sur cet enfant ou si un jour elle pourra refaire surface. « J’ai essayé de pousser Eva à faire le premier pas vers une réconciliation avec Lene mais ça ne s’est pas bien passé. » Dis-tu en secouant la tête avant d’ajouter : « Tu ne peux pas prendre des vacances ? Même une petite semaine ? » Demandas-tu intriguée. Dans sa situation, un employeur compréhensif lui laisserait bien une petite semaine. « A ta place je partirai une semaine loin de Brisbane avec ton fils pour te poser, prendre les bonnes décisions. Ce n’est pas une honte de ne pas pouvoir tout gérer. Je me suis effondrée après mon histoire avec Tom, incapable de gérer au départ. Il faut se laisser le temps. » Tu étais intimement persuadée que prendre du recul et un peu de temps pour lui l’aiderait beaucoup car il avait dû tout enchaîner, accepter cette responsabilité, le départ de sa copine et finalement, s’était-il posé un jour ? « Je suis désolée de poser cette question mais c’est une déformation professionnelle. Est-ce que la mère d’Elliot a renoncé à ses droits sur lui en partant ou … ? » C’était certainement la dernière chose à laquelle il voulait penser mais tu savais que si la réponse était non et que personne ne s’occupait de cette situation, dans quelques années, tout le monde pourrait s’en mordre les doigts. Tu voyais des histoires comme celle de Tony tous les jours.
Ce fut ensuite à toi de te confier, de faire remonter à la surface des souvenirs douloureux et enfouis. Tu n’avais parlé de cette mésaventure qu’à tes frères depuis ton arrivée à Brisbane et à personne d’autre. Mais avec Tony, tu ne te voyais pas inventer une histoire. Il venait après tout de se confier lui aussi et après votre aventure en Italie, il avait bien droit à la vérité. Tu espérais qu’il n’irait pas raconter cette histoire à tout son entourage mais étrangement et sans réellement comprendre pourquoi tu lui faisais confiance. « Si je peux me permettre, laisse moi te dire que ce mec est clairement le plus gros des abrutis que la terre ait pu créer... Pour ne pas être plus vulgaire. Etant infidèle, il aurait pu avoir la décence de te laisser partir et, de se faire tout petit. Mais bon... L'égo masculin est parfois débile.» Tu ne pus t’empêcher de laisser un petit sourire se dessiner sur ton visage. Bien sûr que le gars était un abruti, tu avais eu le temps de faire le deuil de cette relation et de te remettre de sa chute mais cela avait été dur à avaler au début. « Je suis désolé que tu aies dû partir et faire une croix sur une possible vie New-yorkaise. Certes, grâce a tes parents il a perdu certaines choses mais, il n'avait pas le droit de te voler ton intimité et ton honneur comme ça... Tu vaux carrément plus que lui. Il ne te méritait pas. » Même ta mère qui admirait Tom avait fini par reconnaître que tu méritais mieux. C’était grâce à cet épisode que tu avais réussi à lui faire comprendre qu’elle devait arrêter de te présenter des hommes qu’elle pensait parfaits pour toi parce que tu ne cherchais pas spécialement chez un homme les qualités que ta mère trouvait nécessaires. « Faire une croix sur New York a certainement été le plus dur. J’habitais dans cette ville depuis mon adolescence, je ne me voyais pas habiter ailleurs. Mais je le suis reconstruite à Brisbane et aujourd’hui je n’ai aucun regret. » Dis-tu parce que c’était vrai. Ce qui t’était arrivé n’était pas de ta faute, Tom était un connard et avec un peu de chance c’était un acteur oublié aujourd’hui. « Et puis si je n’étais pas venue à Brisbane et si je n’avais pas emménagé près de chez Eva en arrivant, nous ne serions pas ici. » Dis-tu avec un sourire en coin et un clin d’œil. Tu n’avais pas vécu que des choses faciles à Brisbane mais tu ne regrettais rien.
Que Tony te confie ses peurs quant à ses capacités à être père te surprenait. Tu ne t’y attendais pas vraiment mais tu tenais absolument à le rassurer à ce sujet. Tu n’avais pas réellement eu l’occasion de voir Tony en compagnie d’enfants auparavant mais tu n’arrivais pas à l’imaginer être un bon père. Qu’il se pose des questions te paraissait bien normal vu ce qu’Eva t’avait raconté de leur propre père mais personne n’est condamné à reproduire les erreurs de ses parents. Au contraire même. Alors tu tenais à ce que Tony voit que tu étais sincère et que ce n’était pas des paroles en l’air. Voilà pourquoi tu le forçais à plonger son regard dans le tient alors que tu lui parlais. « Merci de me dire tout ça... Tu me fais du bien. Le truc, c'est que je me sens tellement nul que je préfère prolonger mes journées de boulot. J'ai trop peur d'être mauvais, alors je laisse les autres se charger de garder mon fils... » Tu n’étais pas certaine que ce soit la meilleure manière de procéder parce que cela voulait dire que Tony ne pourrait jamais s’améliorer ou se prouver qu’il en était capable. Tu ne doutais pas qu’Eva était ravie de pouvoir garder son neveu régulièrement mais il ne fallait pas que Tony se prive de son fils à cause de ses insécurités. Vous êtes proches, trop proches peut-être mais tout ce qui t’intéresse c’est de le rassurer à cet instant précis. « Tu ne pourras jamais t’améliorer si tu ne passes pas du temps avec ton fils. C’est normal d’avoir peur et puis tu as tellement d’autres choses à gérer mais est-ce que tu ne le regretteras pas plus tard de ne pas avoir profité de ces moments précieux ? » Lui demandas-tu. Parce que si ce n’était que la peur qui l’empêchait de passer du temps avec son fils, ses sœurs pourraient certainement l’aider. Il ne fallait pas que des regrets viennent se créer. « Tu es bien entouré Tony, tes sœurs ou au moins Eva peuvent te conseiller. Et puis ce n’est pas grave si tu trompes, personne n’est un parent parfait, on apprend tous sur le tas. » Dis-tu en haussant les épaules. Tu es bien placée pour savoir à quel point le boulot permet d’oublier le reste. Ton boulot c’est toute ta vie parce que tu n’as pas construit grand chose à côté à part de belles amitié mais tu t’es toujours promis que tu ferais passer ta famille avant ton boulot si tu finissais par en avoir une. Pas comme ton père …
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| | | | (#)Ven 2 Fév 2018 - 4:23 | |
| milena & tony
« C’était bien trop court en effet. Tu as pu faire le tour du monde suite ? » La merveilleuse Milena se montrait curieuse d'en savoir plus sur mon tour du monde, sur la raison de mon départ après ces jours inoubliables passés ensemble. Et je trouvais aussi, que c'était une manière d'écourter un peu la page sur l'Italie. Je peux comprendre, cela faisait du bien de s'en souvenir, mais ça pouvait aussi tordre le coeur de ne pas pouvoir revenir quatre ans plus tôt pour changer les choses. Parce que certes, j'ai vu du pays. Mais j'ai aussi connu mon ex petite amie pendant ce road trip. Cette relation a pu m'apporter le bonheur d'avoir un fils oui. Et en bonus, pas mal de soucis dont je ne peux pas me débarrasser en un claquement de doigt. « J'ai visité énormément de pays, sur chaque continents. C'était vraiment fou, et c'est une expérience que je pourrais refaire volontiers. » Oh oui. Sauf qu'avec un bébé, ce sera bien difficile de partir avec un sac à dos sans prévoir où l'avion me déposera. « Pour te donner un peu d'exemple, je suis allé en France, en Hollande, en Islande, en Russie, au Mexique, États-Unis, Japon, Inde, Kenya, Maroc... Tellement. » Et c'est en citant ces pays que me vient une petite idée, comme une promesse de ne plus s'abandonner. Je regarde alors, la jolie demoiselle dans les yeux et, je propose « J'ai gardé des photos, des souvenirs... Un soir tu pourrais venir manger à la maison et je te montrerais tout? » et se glissera dans les clichés, la photo de nous. Bien heureux. Je suis certain d'avance qu'à la vue de cette dernière, j'aurais envie de te supplier, toi, guide modèle de m'emporter. Emporte-moi là-bas, dans ton pays. Arrache-moi de ce monde où je vis. Emporte-moi bien loin, bien loin d'ici... Que je puisse sourire sous le soleil d'Italie.
Le temps des souvenirs passé, nous en venons aux confidences de ce qui a pu se passer au cours de ces années sans nouvelles. Je ne sais pas si c'est parce que nous sommes des inconnus, ou si c'est parce que Milena se montre rassurante et réfléchie, mais je lâche enfin ce qui peut me peser sur le coeur. Est ce que ça fait du bien d'en parler? Bien que cela ressasse tout, je sais que je m'en sentirais plus léger ce soir. Et sensible à ce que je raconte, elle me répond, empathique « J’ai essayé de pousser Eva à faire le premier pas vers une réconciliation avec Lene mais ça ne s’est pas bien passé. » Je hausse les sourcils directement, indiquant que c'était limite une perte de temps de tenter de réconcilier ces deux là. « Lene est très dure. Eva, je sais qu'elle serait capable, pour moi ou pour le bien de son neveu, de calmer les tensions. La petite a beaucoup plus de mal à avaler les rancoeurs. » Et dieu sait combien Lene disjonctera quand elle apprendra qu'il n'y avait pas que sa soeur dans cette trahison. J'avais ma part aussi. Eva me couvrait, de manière exemplaire face aux attaques qu'elle peut recevoir. En plus de devoir encaisser sa stérilité. Et même si je m'en voulais de trop m'appuyer sur elle avec Elliot, je savais que cela lui faisait du bien dans son malheur. « Tu ne peux pas prendre des vacances ? Même une petite semaine ? [...] A ta place je partirai une semaine loin de Brisbane avec ton fils pour te poser, prendre les bonnes décisions. Ce n’est pas une honte de ne pas pouvoir tout gérer. Je me suis effondrée après mon histoire avec Tom, incapable de gérer au départ. Il faut se laisser le temps. » Mon regard se perdait dans ma réflexion. Partir en vacances serait une bonne idée, mon interlocutrice est ingénieuse, mais je me montre encore une fois peureux de ne pas savoir comment m'occuper de mon bébé une fois loin d'ici. « Ca me ferait du bien de partir un peu et de relâcher la pression. Et, je peux me le permettre.. » Je peux me le permettre au niveau de l'argent et des congés. J'affiche alors la seule raison qui me bloque « Ce qui me retiens c'est la peur de ne pas savoir gérer mon petit bonhomme une fois seul, face à moi même. » Et pourtant je rêve de m'envoler vers Paris, Rome ou Barcelone. Quelque part en Europe. J'avais des villes en têtes que je voulais découvrir ou revoir, moi le mordu de voyages. Coupé dans ma rêverie, ma chaleureuse compagnie me pose une question qui fait apparaître ma ride du lion « Je suis désolée de poser cette question mais c’est une déformation professionnelle. Est-ce que la mère d’Elliot a renoncé à ses droits sur lui en partant ou … ? » Je regarde alors mon fils, concentré pour tenter de ne pas dire de bêtises. « Euuh... Je ne pense pas. Enfin, elle est partie comme ça. Je n'ai aucune nouvelles d'elle, et aucun papier attestant qu'elle renonce...» Je ne suis pas bête. Je ne bosse pas dans le droit, mais je capte assez rapidement le minimum de soucis que cela pourrait causer. « Qu'est ce qu'il faut que je fasse pour nous protéger? » Allez bienveillante avocate, dis moi tout.
Échangeant les rôles, je me retrouve à écouter attentivement les problèmes de cette courageuse demoiselle qui a dû faire face à une épreuve douloureuse. Quelque chose qui vous pousse dans la plupart des cas, à recommencer à zéro. Comme pour ce cas présent. « Faire une croix sur New York a certainement été le plus dur. J’habitais dans cette ville depuis mon adolescence, je ne me voyais pas habiter ailleurs. Mais je le suis reconstruite à Brisbane et aujourd’hui je n’ai aucun regret. » J'ai été aventurier de partir de Brisbane pour voir le monde, mais je n'aurais jamais eu assez de testicules pour ne jamais en revenir. Elle est vraiment forte et tenace. J'espère que la famille Grimes se montre fière. « Tu m'impressionnes. Je serais perdu si je devais partir d'ici pour tout recommencer. J'admire ta force, et tu as su rebondir pour que ce soit un mal pour un bien. » Je devrais prendre exemple pour m'en sortir. Je me montrais d'une oreille très attentive, et je gérais le biberon de mon fils en même temps. Alors que je le regardais, la seconde phrase me touchait « Et puis si je n’étais pas venue à Brisbane et si je n’avais pas emménagé près de chez Eva en arrivant, nous ne serions pas ici. » je relève les yeux pour sourire, sincèrement attendri et je dis tout naturellement « Si je croise Tom, je le frappe d'abord, et je le remercie ensuite. » Un sourire amusé s'affiche alors sur mon visage. Assez content de ma bêtise. Ma curiosité en tout cas ne s'arrête pas ici « Et alors, à quoi ressemble ta vie ici? »
Je pouvais plonger mes yeux dans son regard captivant. Cette proximité ne m'effrayait pas, elle me manquait même au bout de ces quatre années. Mais je n'aimais pas offrir ma faiblesse et ma honte comme je le fais actuellement. J'étais pudique sur certains points, mais toutes les barrières tombées aujourd'hui. Milena se faisait aimante et appliquée dans les conseils que je recevais « Tu ne pourras jamais t’améliorer si tu ne passes pas du temps avec ton fils. C’est normal d’avoir peur et puis tu as tellement d’autres choses à gérer mais est-ce que tu ne le regretteras pas plus tard de ne pas avoir profité de ces moments précieux ? » Et je fais un oui de la tête en installant Elliot dans la position pour faire son rôt. Prenant bien le soin de mettre le bavoir sur mon épaule si jamais il régurgite un peu. Je tapotais tendrement son dos, nos visages toujours proche « Bien sur que si, je le regretterais... Je le regrette déjà quand je réalise que je fuis. » Mes yeux se baissent une seconde fois. « Tu es bien entouré Tony, tes sœurs ou au moins Eva peuvent te conseiller. Et puis ce n’est pas grave si tu trompes, personne n’est un parent parfait, on apprend tous sur le tas. » Oh, surtout pas mon paternel. Il était le responsable de ce flippe au fond de moi, et de ce que je pouvais penser de ma propre personne. Mais je trouvais dans la réconfortante Milena, des mots qui me motivaient à tenter de modifier tout cela. J'ignore si j'y parviendrais, mais je vais continuer de l'ignorer si je n'ose pas essayer. « Il faut que je rectifie tout ça... Je ne peux pas te promettre de réussir, mais je te promets d'essayer. » Et le rôt se fait entendre. Je souris, cassant un peu la proximité, je me lève pour allonger mon enfant dans sa nacelle. Et je la bouge doucement pour le bercer en le fixant, et chuchotant « Dors mon ange. Papa est là. » Et ses yeux se ferment doucement.
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| | | | (#)Dim 4 Fév 2018 - 22:14 | |
| milena & tony
Vous ne pouviez pas revenir en arrière. Seule la nostalgie vous habitait aujourd’hui. Nostalgie de temps meilleurs, de temps où vous aviez encore droit à une certaine insouciance qui s’était brisée durant ces trois dernières années. Tu aimais repenser à ces vacances en Italie mais tu ne voulais pas non plus trop t’y attarder. Tony venait de te raconter sa situation aujourd’hui, tu étais curieuse de savoir s’il avait pu faire ce tour du monde dont il t’avait parlé. Tu te souviens des étoiles que tu avais pu lire dans ses yeux. Tu te souviens t’être dit que tu étais plutôt du genre à tout prévoir, à ne pas amer l’imprévu alors que Tony n’avait aucun plan à l’époque. Tu l’avais admiré pour ça, pour cette liberté que ton éducation ne t’avait jamais permise de réellement envisager. Alors tu espérais que ce tour du monde ait été aussi merveilleux que ce qu’il en attendait. Et en voyant le regard de Tony s’animer de nouveau, tu compris de suite que c’était une période qu’il aimerait pouvoir revivre aujourd’hui. « J'ai visité énormément de pays, sur chaque continents. C'était vraiment fou, et c'est une expérience que je pourrais refaire volontiers. Pour te donner un peu d'exemple, je suis allé en France, en Hollande, en Islande, en Russie, au Mexique, États-Unis, Japon, Inde, Kenya, Maroc... Tellement. » Waow … Si ces pays n’étaient que quelques exemples, Tony n’avait pas fait les choses à moitié. Partir découvrir le monde n’avait jamais été un but pour toi dans la vie même si tu aimais voyager pour les vacances de temps en temps. Il avait dû vivre de belles choses et en le regardant aujourd’hui avec un bébé dans les bras, tu pouvais comprendre que l’ajustement soit difficile à vivre. Quand un enfant rentre dans votre vie, une partie de votre liberté s’envole. « J'ai gardé des photos, des souvenirs... Un soir tu pourrais venir manger à la maison et je te montrerais tout? » Un petit sourire se dessine sur ton visage car il ne faut pas être un génie pour lire entre les lignes que cette invitation si innocente est une excuse pour se revoir. Au fond, tu sais que si Tony ne l’avait pas proposé, tu aurais trouvé une excuse pour que vos chemins se croisent de nouveau. Vous veniez à peine de vous retrouver, l’idée de le reperdre de vue n’était pas quelque chose que tu désirais voir se produire. « Ca dépend … Est-ce que tu es une catastrophe en cuisine ou un cordon bleu ? » Lui demandas-tu avec un sourire en coin pour le taquiner. « Ce sera avec plaisir dans tous les cas. » Dis-tu avec un clin d’œil avant d’ajouter : « Je suis contente que tu aies pu réaliser ce rêve, tu as dû voir des choses merveilleuse. Et puis tu as certainement dans tes bras un futur aventurier qui voudra découvrir le monde lui aussi. » Dis-tu à Tony. Même s’il ne pourra plus partir voir le monde sur un coup de tête, dans quelques années il pourra amener son fils découvrir le monde à ses côtés. Avoir des enfants ne veut pas dire ne plus rien faire du tout non plus.
Tu confies à Tony que tu as essayé de convaincre Eva de faire un pas vers Lene mais sans grand succès ce qui a l’air d’amuser Tony en même temps que le blaser. Tu avais cru que cela pouvait être un bon challenge pour Eva sans te douter des monstruosités qui pouvaient sortir de la bouche de sa sœur. « Lene est très dure. Eva, je sais qu'elle serait capable, pour moi ou pour le bien de son neveu, de calmer les tensions. La petite a beaucoup plus de mal à avaler les rancoeurs. » Tu hoches la tête car tu avais fini par le comprendre. Tu espérais vraiment que la famille Adams pourrait retrouver une paix intérieure mais apparemment la naissance d’un neveu n’avait pas suffit à paver la route vers une réconciliation. Tu trouvais cela dommage surtout que Tony avait l’air d’en souffrir contrairement à Eva qui s’était faite à l’idée de perpétuer cette relation avec sa sœur jusqu’à la fin de sa vie. « Je trouve cela dommage mais si la situation doit s’arranger, cela sera à leur initiative je suppose. » Dis-tu en haussant les épaules. Tu aimais penser que les choses pouvaient malgré tout s’arranger mais quand et à quel prix ? Ca tu n’en savais rien. Quand Tony te confia son ras le bol et ses craintes, tu ne pus t’empêcher de lui conseiller de prendre du recul. Le seul remède était le temps mais il devait déjà s’en douter. Prendre un peu de recul, essayer de voir quels étaient les meilleurs choix, c’était certainement quelque chose qui pourrait l’aider. Mais tu ne t’attendais pas à ce qu’il te dise la chose suivante : « Ca me ferait du bien de partir un peu et de relâcher la pression. Et, je peux me le permettre.. Ce qui me retiens c'est la peur de ne pas savoir gérer mon petit bonhomme une fois seul, face à moi même. » Tu ouvres la bouche pour lui répondre mais tu ne sais pas quoi lui dire. Tu ne sais pas comment le rassurer, comment lui faire comprendre que rien que le fait qu’il ait peur de ne pas y arriver c’était montrer qu’il voulait le meilleur pour son fils et qu’il sera à son écoute et qu’il fera tout pour lui et le reste viendra tout seul. « Je sais que se retrouver seul ce n’est jamais facile mais il faut se jeter à l’eau. Si tu n’essaies pas de t’en occuper seul, tu ne pourras jamais te prouver à toi-même que tu sais le faire. » Dis-tu en essayant de te montrer rassurante. « Rien que le fait d’avoir toutes ces craintes montre à quel point tu veux le meilleur pour ton fils et j’ai confiance que tu sauras t’en occuper. Ce ne sera peut-être pas toujours simple mais tu aimes les aventures non ? » Lui dis-tu avec un sourire en coin pour le taquiner. Avoir un enfant était une aventure de tous les instants. « Sinon il faut que tu emmènes quelqu’un dans tes bagages mais j’ai peur que ce soit contreproductif. » Dis-tu en haussant les épaules. Tony avait à tes yeux besoin de se retrouver seul avec son fils pour se prouver des choses mais tu ne voulais le forcer à rien, il pouvait emmener Eva ou n’importe qui avec lui durant ces vacances. Et bien sûr parce que tu étais avocate en droits de la famille et que tu connaissais assez bien ce genre de cas, tu posais la question qui fâche. « Euuh... Je ne pense pas. Enfin, elle est partie comme ça. Je n'ai aucune nouvelles d'elle, et aucun papier attestant qu'elle renonce... Qu'est ce qu'il faut que je fasse pour nous protéger? » Tu devais avouer que tu t’y attendais et à tes yeux, il fallait profiter de la peur de la jeune maman, de son envie de fuir pour lui faire signer les papiers maintenant. Il ne faudrait pas que dans quelques années elle se rende compte qu’elle aurait dû rester pour revenir comme une fleur et pouvoir avoir droit à quelque chose. « Il faut qu’elle signe des papiers comme quoi elle renonce à tous droits sur l’enfant. Tu ne dois sans doute pas savoir où elle se trouve mais de nos jours personne ne disparaît dans la nature. » Enfin si, des terroristes peut-être, des espions sans doute mais pas une jeune maman qui fuit son bébé et son ancien compagnon.
Ce fut à toi de te confier ensuite. Tu racontais à Tony ta mésaventure newyorkaise car il avait eu connaissance de Tom et aurait posé des questions si tu étais restée vague. Les souvenirs étaient toujours difficiles à gérer lorsqu’ils refaisaient surface mais tu savais mieux les gérer aujourd’hui, presque trois ans plus tard. « Tu m'impressionnes. Je serais perdu si je devais partir d'ici pour tout recommencer. J'admire ta force, et tu as su rebondir pour que ce soit un mal pour un bien. » Tu hausses les épaules. Tu ne savais pas si cela mérite de l’admiration. Tu as fui, préférant fuir que d’affronter la réalité qui t’entourait, tu ne trouvais pas cela très courageux. Tu n’avais pas eu d’autres choix que de te reconstruire de toute façon. « Si je croise Tom, je le frappe d'abord, et je le remercie ensuite. Et alors, à quoi ressemble ta vie ici? » Tu laisses un sourire se dessiner sur ton visage. A quoi ressemble ta vie ? C’est une très bonne question … Tu aurais aimé qu’elle ressemble à bien autre chose mais il fallait que tu fasses avec ce que tu avais et comme d’habitude, tu t’étais adaptée. « Ma vie ici est des plus basique. J’ai acheté ce loft six mois près mon arrivée, j’ai ouvert mon cabinet d’avocats l’année dernière au mois d’avril. Je suis toujours aussi passionnée par mon travail qui me prend quasiment tout mon temps et j’ai toujours aussi peu de chance dans ma vie amoureuse. Enfin, je n’en ai pas vraiment eu une depuis mon arrivée. L’ouverture de mon cabinet m’a distraite de tout cela pendant de longs mois. » Tu préférais ne pas parler de l’accident, pas encore, peut-être une autre fois. Tu ne pus t’empêcher de te dire que si Tony tombait sur ta cicatrice les questions viendraient mais pour cela il faudrait qu’il te voie en maillot, en sous-vêtements ou nue et tu ne penses pas que ce soit quelque chose qui arrive prochainement. Pas que cela te dérangerait pas mais … Tu chassais ces pensées de ton esprit avant de dire : « Et toi alors ? A quoi ressemble ta vie quand tu ne sautes pas d’un pays à l’autre et quand tu ne t’occupes pas de ton fils ? » Tu ne connaissais que le Tony aventurier et libre mais tu doutais qu’à Brisbane, entouré de sa famille ce soit aussi simple.
Bien consciente que Tony était en train de te confier ses doutes et ses peurs les plus personnelles, tu essayais de faire au mieux pour le rassurer. Ce n’était pas une tâche simple pour toi parce que tu ignorais si ce que tu étais en train de dire était ce dont il avait besoin d’entendre. Si les mots que tu pensais pertinents l’étaient pour lui. Tu espérais ne pas faire dans l’improductif mais tu ne pouvais pas en être sûre. « Bien sur que si, je le regretterais... Je le regrette déjà quand je réalise que je fuis. Il faut que je rectifie tout ça... Je ne peux pas te promettre de réussir, mais je te promets d'essayer. » Cela te rassurait de l’entendre dire ça. Au moins il avait conscience de la portée de ses actes et c’était déjà beaucoup. Tu le regardais laisser à son fils le temps de faire son rot, le mettant dans la position parfaite et tu te demandais comment il pouvait penser être un mauvais père un jour. Une fois le rot de son fils fait, il alla l’installer dans sa nacelle où ce dernier n’allait pas tarder à replonger dans les bras de Morphée. « Dors mon ange. Papa est là. » Un sourire se dessina sur ton visage alors que tu le regardais. Tu le laissais avoir ce moment précieux avec son fils sans rien dire et quand ce dernier eut fermé les yeux, Tony se tourna de nouveau vers toi. « Tu n’as rien à me promettre Tony, tu ne me dois rien. C’est pour ton fils que tu dois essayer. Et tu verras, même si tu n’es pas parfait tu seras son héros. » Tu en étais intimement persuadée. « J’ai moi aussi un père que j’espère ne jamais offrir à mes enfants mais nous ne sommes pas destinés à reproduire les mauvais exemples qu’on nous a donné tu sais. » Les histoires qu’Eva t’avait racontées au sujet de son paternel te faisaient froid dans le dos, le tien était presque un ange à côté et Dieu sait qu’il n’ira pas au Paradis si un tel lieu existe.
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| | | | (#)Sam 24 Fév 2018 - 5:02 | |
| milena & tony
Impossible de revenir en arrière, c'est certain. Il ne restait que des souvenirs, et heureusement qu'ils sont là, ces souvenirs. Je pouvais alors énumérer quelques pays que j'avais visité après notre au revoir. Cet adieu qui avait effacé mon sourire. Ce salut qui avait été une preuve que la peur prend parfois le dessus sur le désir. Quoi qu'il en soit, le hasard lui, il s'amuse souvent avec les émotions. Il vient de nous réunir, et je ne voulais pas perdre encore une fois, autant de temps sans la revoir. Milena semble pas mal impressionnée de tout ce que j'avais pu accomplir dans mon aventure. Ce qui m'offre une idée! Celle de lui montrer mes souvenirs photographiés de ces périples ; tout en lui offrant un dîner chez moi. Il ne me restait plus qu'a déguiser subtilement cette excuse en une invitation innocente. A son sourire, je devine alors que j'ai échoué, mais que cela lui plait. Je répond alors du mien, en étirant mes lèvres tendrement. « Ca dépend … Est-ce que tu es une catastrophe en cuisine ou un cordon bleu ? » Elle me fait rire, et pour continuer dans la taquinerie, je hausse les épaules avant de dire « Oh... Je me débrouille. Enfin je pense... Enfin, je ne suis jamais mort suite à l'un de mes repas » Je ne peux pas retenir mon sérieux plus longtemps, mais j'ai un esprit vif qui s'exprime « Il me faudrait juste une liste des aliments que tu n'aimes pas, ou celle des choses auxquelles tu es allergique par exemple. » Et nos yeux se fixent, complices de nos bêtises. « Ce sera avec plaisir dans tous les cas. » « Promis, si il s'avère que je suis un piètre cuisinier, nous commanderons quelque chose. » Dis je, confiant d'avance de mes capacités aux fourneaux. Il faut dire que la cuisine tient sa place dans les quelques passions de mon quotidien ; a coté de la musculation, du ménage suite a ma maniaquerie poussée, à ma voiture, à la danse que j'ai exercé secrètement depuis mes 18 ans... « Je suis contente que tu aies pu réaliser ce rêve, tu as dû voir des choses merveilleuse. Et puis tu as certainement dans tes bras un futur aventurier qui voudra découvrir le monde lui aussi. » J’acquiesce d'un oui, pour affirmer que j'ai vu des choses extraordinaires. Je pose ensuite mon regard sur Elliot « Si c'est le cas, je l'encouragerais à le faire. Et je lui donnerais les meilleurs lieux que j'ai pu visiter » En classant l'Italie dans le top 3.
Nous en venons à discuter de l'éternelle guerre qui suscite entre mes soeurs. Un sujet désolant certes, mais comme la jolie brune l'affirme, il ne tient qu'à elles de changer les choses. Personne ne pourra le faire à leurs places, bien que j'aimerais énormément. Après, je pouvais inconsciemment me montrer hypocrite. Moi même, j'avais une relation tendue avec notre petit frère. Pour preuve, je n'en parlais jamais, et je ne lui parlais jamais. Un peu comme ci il n'existait pas... Bref! « Je sais que se retrouver seul ce n’est jamais facile mais il faut se jeter à l’eau. Si tu n’essaies pas de t’en occuper seul, tu ne pourras jamais te prouver à toi-même que tu sais le faire. [...]Rien que le fait d’avoir toutes ces craintes montre à quel point tu veux le meilleur pour ton fils et j’ai confiance que tu sauras t’en occuper. Ce ne sera peut-être pas toujours simple mais tu aimes les aventures non ? » C'est dingue. Cette fille ne m'a pas vue depuis des années, et pourtant elle me dit des mots qui me touchent directement en plein coeur comme ci elle me connaissait sur le bout des doigts. Je ne montre pas ma stupéfaction, mais je lui offre des yeux doux, affichant sans pudeur que j'étais réceptif. « Sinon il faut que tu emmènes quelqu’un dans tes bagages mais j’ai peur que ce soit contreproductif. » Et, comme un automatisme, au tac-o-tac « Tu retournerais en Italie avec Elliot et moi? » Mon sourcil droit se redresse, et je poursuis, peut être un peu apeuré de me prendre un vent à cette question sortie toute seule, mais pourtant sincère « Tu as totalement raison... Je crains des choses, mais au fond, je ne sais pas de quoi j'ai peur parce que je n'ai jamais essayé. Je vais vraiment y réfléchir sérieusement... » Comme je vais devoir réfléchir au problème que vient de m'exposer ma compagnie. « Il faut qu’elle signe des papiers comme quoi elle renonce à tous droits sur l’enfant. Tu ne dois sans doute pas savoir où elle se trouve mais de nos jours personne ne disparaît dans la nature. » Ma ride du lion présente, je sentais déjà le calvaire pour la retrouver, et surtout, l'enfer si j'étais amené a la revoir « J'ignore où elle est. Ce n'est pas impossible de la retrouver, mais ce ne sera pas facile... Dis moi, je risque quoi si elle ne signe jamais ce papier? »
Comme nous étions sur les conversations de nos problèmes, j'apprends alors la terrible épreuve à laquelle elle à dû se confronter. Pas évident d'avoir le coeur brisé, je ne peux que la comprendre. Mais je préfère de loin lui demander ce qu'il en est dans le présent « Ma vie ici est des plus basique. J’ai acheté ce loft six mois près mon arrivée, j’ai ouvert mon cabinet d’avocats l’année dernière au mois d’avril. Je suis toujours aussi passionnée par mon travail qui me prend quasiment tout mon temps et j’ai toujours aussi peu de chance dans ma vie amoureuse. Enfin, je n’en ai pas vraiment eu une depuis mon arrivée. L’ouverture de mon cabinet m’a distraite de tout cela pendant de longs mois. » C'est un quotidien bien rempli... Elle ne cesse de m'impressionner de minutes en minutes. Et de me fasciner. Je ne quittais pas tellement son regard du mien, à part pour veiller au bien être de mon fils.« Tu as accomplie de bonnes choses! La vie d'avocate n'est pas trop dure? » Elle a l'air d'aimer cela, je l'ai bien vu dans sa question précédente sur mon ex compagne. « Et toi alors ? A quoi ressemble ta vie quand tu ne sautes pas d’un pays à l’autre et quand tu ne t’occupes pas de ton fils ? » « Oh... et bien, je suis chroniqueur chez ABC Radio, là où travaille Eva. En parallèle, je vais bosser de temps en temps dans le cabinet de mon père. Et... Et cela prend la quasi-totalité de mon temps. » Mais je suis fou de mon travail, et je suis encore assez fort pour supporter mon paternel. « Et pour le coté personnel, j'ai mon fils. Sa mère est partie en aout à mon souvenir, et depuis, rien. C'est tôt en même temps, nan? Enfin, je crois avoir été trop déçu pour me plonger vraiment dans ce sujet.. » Ah l'amour.
Milena me réconfortait et elle tentait de faire remonter ma confiance en moi. J'étais reconnaissant de ce qu'elle faisait pour moi. C'est réellement une femme extra, et je ne comprends pas que personne n'ait pu tomber amoureux d'elle. Que des hommes aveugles ou cons dans ce monde. Je voulais répondre à sa gentillesse, mais mon téléphone vibre... Toc toc! Qui est-ce? Dom. Dom qui? Dommage, tu vas devoir partir. Je fais la grimace, et je me redresse en expliquant le pourquoi de ma tête « Euh... Je suis désolé je vais devoir partir comme un voleur. J'ai complètement oublié de donner les clés du studio de radio à mon collègue, il est donc bloqué... Il faut que j'aille vite l'aider. » Confus, je rassemble les affaires et je prépare mon fils pour sortir. Mais avant, je sors ma carte de visite que je tend à la jeune demoiselle « Tiens, téléphone moi et on s'organise rapidement pour la soirée photos. » Je m'avance un peu plus vers elle pour déposer un baiser sur sa joue « Merci d'avoir gardé Elliot. J'ai vraiment été heureux de te revoir... A bientot » Et je lui offre mon grand sourire, avant de me diriger vers la porte pour partir. Déjà pressé de la revoir
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