If you can't read in my heart, try to read in my eyes
You're so hypnotizing Could you be the devil, could you be an angel
*Mon téléphone vibre contre la poche avant de ma cuisse, me sortant de ma torpeur. Que faire ce soir ? La réponse se trouvait sur mon téléphone. M'asseyant plus confortablement sur mon fauteuil, concentrant une partie de mon attention a dévérouiller l'appareil, l'autre partie a me demander de qui pouvait provenir ce message a cette heure de début de soirée. Préférant amplement la solitude au fausses amitiés ou tout autre relation susceptible d'être destructrice, je mettais déjà de coté les messages amicaux d'invitation a sortir. Mon index glissa prudemment dans la section message de mon portable tandis que mon esprit curieux vagabonde vers Heller. Le temps s'était calmé, avait il du travaille pour moi ? Une requête ? Pourtant lorsque le message s'ouvre sous mes yeux, c'est une tout autre demande qui s'offre a moi. Une occasion de mettre le nez dehors, s'activer tout en s'amusant jusqu'aux lumières du jour. Ca au moins ça n'avait pas changé. Cette insouciance des temps passés, cette envie de se déconnecter de tout juste le temps d'une nuit, jusqu'a ce que la réalité nous rattrape. Jusqu'a ce que le soleil lève le voile sur tout ça. Une nuit entière pour s'échapper, semer des démons un peu trop insistants, n'était ce pas suffisant ?*
Un des bars situé a Canvas, habitué a faire venir Liam lorsqu'ils avaient besoin de main en plus, venait de faire appel a lui. Un barman a remplacer de toute urgence. Liam tapota rapidement son clavier avant d'envoyer une réponse positive a l'intéréssé. Rendez vous dans 1h, montre en main. Ce samedi soir ne l'avait donc pas abandonné. Il s'empressa de prendre une douche puis entreprit de se préparer, s'habillant de vêtement plutôt sombre, comme a son habitude, munit d'une chemise qui laissait subtilement entrevoir sa musculature qu'il prenait soin d'entretenir. Avant de quitter la salle de bain, il se parfuma d'une note boisé, un détail qui le tenait a coeur sans avoir de réel raison apparente.
22h30 *Comme attendu, je pénétre enfin dans le bar. Je quitte le froid de l'hiver, me laisse envelopper par la chaleur enivrante de l'endroit. La musique, l'alcool, l'ambiance, tout me revient en pleine face comme si ce nouveau monde pouvait chasser ce désir de solitude dans lequel je m'étais embourbé des années auparavant. Cet autre monde c'était le mien. Celui de la nuit. L'excitation de ces excès d'une nuit, cette folie hautement addictive. J'inspire, savourant cette agitation, avant de rapidement déposer mes affaires dans un casier, derrière le bar, saluant d'un signe de tête mes collègues, semblant heureux de voir du renfort arriver. Nous nous connaissions de vue mais je n'avais jamais réellement appris a les connaitre. Etait ce mieux ainsi ? Je n'avais eu vent que des bribes de leurs vie entre deux verres préparés. Rien qui ne pouvait les faire rentrer dans mon cercle d'amis très fermé. Quelques minutes plus tard, me voila derrière le bar, shaker en main, rendant des rictus mystérieux aux femmes fougueuses qui se présentait a moi. La soirée s'annonçait bonne, mon regard sombre se baladant sur les différents visages du bar lorsque le temps me le permettait. Je repère une tête connue. Une jeune femme qui n'en était pas a sa première visite ici. Nos regards se croisent avant de se perdre au milieu de ces âmes tumultueuses. Un nouveau client me cache momentanément la vue. Elle aussi semble me chercher du regard mais ne bronche pas. Sa beauté particulière ne laisse pas indifférent, quelque chose au fond de ses yeux me renvoi, étrangement, un sentiment de déjà vu. Elle est seule, comme toujours. Comme moi. Pourtant, ni l'un ni l'autre n'avions jamais pris l'initiative, curieusement difficile, de venir faire connaissance. C'est bien plus tard, lorsqu'il est temps de prendre une pause, que mon attention se pose a nouveau sur elle. Ou plutôt, sur eux. Une vingtaine d'années, tout au plus, un tôt d'alcoolémie bien trop élevé, sans doute. L'expression qu'arborait la jeune femme quant a leurs proximités et leurs grands gestes mélé a des paroles dénuées de sens, m'indiquait qu'ils n'étaient pas les bienvenus a sa table. Je décide de m'interposer, m'offrant finalement une occasion soudaine de venir lui parler aprés ces nombreuses fois a s'épier mutuellement derrière un contoir.*
Liam saisit le bras du plus grand avec fermeté, son regard peu enclin a négocier, suffisant a faire reculer les deux autres. Sa voix calme mais ferme vint couvrir le bruit de la musique.
- Laisses la.
Simple mais efficace, les voila déjà pret a déserter, laissant le champs libre a Liam. Son visage se tourna vers la jeune femme auquel il offrit un sourire réconfortant avant de finalement s'assoir a sa table avec une seconde d'hésitation. Le silence s'installa alors, la musique du bar en fond sonore, le jeune homme prenant son temps pour l'analyser de ses yeux noisettes avant de finalement rompre le silence.
- Salut.
Se sentant soudain bête, ses lèvres se déchirèrent en une sorte de rictus moqueur, sa main droite passant dans ses cheveux.
- Tu viens souvent ici...seule.
Seule. Sa façon a lui de lui demander la raison de cette solitude. Il parcouru une nouvelle fois son visage a la recherche d'une éventuelle réponse a sa question. Elle était belle. Oui, elle l'était.
De ton balcon tu regardais le soleil qui se couchait petit petit, te laissant un spectacle de couleurs et de contrastes. Toi, les deux bras sur le rebord tenant ton visage dans tes mains, tu fumais une énième cigarette de la journée. Toujours vêtue de ton pyjama, tu n'avais pas travaillé de la journée à cause de ta maladie. Le dernier jour de ton cycle était le plus calme. Les douleurs étaient toujours présentes, mais supportables, du moins tu l'espérais. Une journée où tu n'avais rien foutu, où tu n'es pas sorti prendre l'air, une journée qui, étrangement, se ressemblait comme les autres. Te rappelant la solitude qui est accrochée à toi depuis la fin de ton adolescence. Cette solitude c'est toi qui a décidé de l'avoir, mais pourtant tu n'arrives toujours pas à l'accepter. Tu étais triste, mélancolique durant ces journées seules dans ton grand appartement. Tu cherchais de l'affection dans les bras de parfaits inconnus, mais tu ne voulais plus les revoir le lendemain. Tu ne sais plus ce que peut procurer le sentiment d'aimer quelqu'un. Aimer une personne par admiration, amitié, amour. Tout ça n'était que flou dans tes souvenirs te demandant si tu aimais encore tes parents. Sûrement, peut-être, tu ne savais plus. Tu tirais une dernière fois sur ta clope avant de l'écraser contre ton cendrier avant de revenir dans ton salon vide. T'asseyant sur ton canapé, tu caressais légèrement la tête de ton chien avant de prendre ton téléphone. Tu naviguais sur les réseaux sociaux, voyant les personnes que tu connaissais postaient des photos d'eux en train de s'amuser te démoralisant encore plus sur ton état actuel. Tu restais là, assise, attendant ne serait-ce qu'un message pour pouvoir sortir, te changer les idées. Mais tu enlevais toutes espérances, tu savais bien qu'ils s'en fichent bien de toi. Et tu l'acceptes, parce-que ça a toujours été comme ça depuis ta venue en Australie. Tu soufflais, tu passais la main dans tes cheveux gras, dehors il faisait déjà nuit et tu te décidais à sortir tant bien que mal. Seule, comme d'habitude, mais tu n'as jamais été si bien accompagnée que par toi-même. Tu te regardais une dernière fois dans ton miroir, te dévisageant de la tête au pied. Te trouvant passable habillée en noir, tu franchissais l'autre côté de ta porte avant de n'être réellement dehors. Tu pris une grande inspiration et c'est à cet instant-même que tu sentis une légère douleur au niveau de ton bas ventre. Tu serrais légèrement les dents, grimaçant, tu touchais ton ventre comme si la douleur allait partir en une seule caresse. Ton idée était peut-être insensée, prise trop à la légère à la vue de ta maladie, mais tu ne voulais pas faire marche arrière, pensant qu'au pire, quelqu'un aura pitié de toi pour te ramasser après une petite crise. Tu déambulais les rues, à la recherche d'une quelconque idée, d'un quelconque endroit pour passer le temps. Durant ta balade, quelques passants étaient venu vers toi pour te dire qu'il aimait ton travail, avoir une photo, discuter avec toi pendant quelques courtes minutes. Tu n'as jamais eu la prétention de te dire "célèbre" puisque tu ne l'es pas, mais le peu de personnes qui te reconnaissaient, tu voulais les accueillir avec ton plus beau sourire quand bien même il pouvait être faux. Ta balade nocturne s'arrêtait devant un bar que tu connaissais bien. Tu as l'habitude d'y être assez souvent quand ton emploi du temps pouvait te le permettre. Tu pensais s'il allait être présent. Lui qui avait le même regard que toi. Tu lâchais un petit soupire, tu franchissais l'entrée du bar et tu regardais autour de toi. Le bar avait du monde, mais ce n'était pas bondé. Le bruit des rires, de la musique, des discussions t'avaient agressé les oreilles, mais tu n'y prêtais pas attention. Tu essayais, tant bien que mal, d'aller vers le comptoir, mais tu n'étais pas vraiment imposante avec tes pauvres un mètre soixante et quelques. Tu décidais d'attendre là, au bout milieu du bar, que les autres aient fini de commander. La sensation qu'on te regardait te prenait, mais tu savais que c'était lui. Derrière le comptoir, vos regards se croisent comme ils ont l'habitude de faire. Ce regard tu le connaissais, tu le voyais chaque matin devant ton miroir, le regard d'une personne seule. Ni toi, ni lui avez franchi le pas pour en savoir plus sur l'un comme sur l'autre. Un client devant lui vous cache la vue, mais tu ne cessais de le chercher, tout comme lui. La soirée avait passé, ton verre de whisky vide, tu étais assise seule, au fond du bar à regarder sur ton téléphone avant que tu ne fasses emmerder par plusieurs mecs bourrés à souhait. Ils essayaient de s'approcher de toi, te faisant sentir l'alcool à plein nez, tu résistais en jouant la non-intéressée, te disant qu'ils allaient finir par partir. «Laissez-la». Levant la tête vers cette voix, tu étais bien surprise de voir le barman. Tu le regardais faire, sans broncher avant de les voir partir. Tes yeux se posèrent sur cet homme, ce barman au charme empoisonnant. Il te sourit, tu répondais à son sourire. Tu voulais lui remercier, mais celui-ci était bien plus rapide que toi avant de souligner ta solitude. Tu restais surprise à sa phrase, mais tu lui souris. «A force de se regarder, on arrive à déchiffrer le regard de l'autre, surtout quand ce regard on le connaît trop bien» Tu lui indiques qu'il pouvait s'asseoir à tes côtés avant de reprendre. «J'ai toujours préféré me la jouer solitaire plutôt que faux-cul» tu disais cette phrase toujours le regard noyé dans le sien. C'était bien la première fois que tu le voyais aussi proche et tu t'étais résolu qu'il était un très bel homme. «Quand je te vois, entouré de tes collègues, des clients, tu souris. Tu veux les rassurer...» tu voulais par "comme moi", mais tu ne le faisais pas. «Au fait... merci pour tout à l'heure.» Il te fascinait, t'intriguait et te comprenait sûrement mieux que quiconque à cet instant.
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Cet homme est une énigme. Un labyrinthe tortueux pour accéder a son véritable fond, ce qu'il cache dérrière cette froideur désinvolte. Bien trop mystérieux pour qu'on le connaisse vraiment. Bien trop distant pour qu'on l'apprécie réellement. Bien trop féroce pour qu'on ose l'affronter directement. L'homme qui ne tendait que très rarement la main a ce monde qui l'entourait au risque de se la faire broyer, n'acceptait jamais ou presque celle qu'on lui tendait de peur d'être un jour redevable. Pourtant quand son regard vient frôler celui de l'ange a ses cotés, Liam n'est plus vraiment sur de vouloir continuer a jouer ce rôle ce soir. Ce rôle qui lui colle a la peau depuis bien trop d'années. Ôter le masque, lever le voile. Facile a dire, si difficile a mettre en place. Parceque même si il n'avait jamais pu se résoudre a se l'avouer, Liam avait peur. Lui qui avait mit tant de temps a remonter la pente après avoir fuit son père, lui qui s'était tant acharné a creuser cet écart entre lui et les relations qui s'offrait a lui. Oui, il avait peur. Peur des conséquences si il brisait a nouveau cette carapace. Profonde et si fragile a la fois. C'était ça exister. Combattre ses peurs les plus intimes. Fuir n'avait jamais été une solution. Pourtant c'est ce qu'il faisait. Depuis bien trop d'années. Parceque cette crainte d'être abandonné, détruit psychologiquement par une nouvelle relation empoisonné était incrustée en lui, circulait dans ses veines, animait son coeur. Elle vivait là, en lui. Depuis l'instant ou son père avait eu une emprise sur lui. Et puis il y avait cette envie farouche de liberté. Insupportable parfois. Nécessaire, souvent. Insupportable car la solitude ne lui avait jamais autant fait saigner intérieurement. Une sorte de scarification psychologique qui lui rappelait la dure réalité. Qu'il préférait souffrir de solitude passagère que de se laisser abandonner par quelqu'un. Jusqu'a se perdre lui même dans sa compléxité. Il avait apprit a vivre avec. Avec ça.
* Elle me plait. Pas comme toutes ces femmes que je pouvais croiser dans mon boulot. Non. Elle, c'est différent. Au delà du physique, elle dégage ce petit quelque chose de sauvage, comme ci a trop s'en approcher on pouvait s'y bruler les ailes. Farouche, un pas de travers et l'oiseau prend son envol. Je ne lui ai jamais parlé pourtant j'ai l'impression de la connaitre depuis toujours. Parceque ce que m'offre l'abime de son regard est bien plus suffisant que de simples mots. Elle a le regard des hommes qui ont souffert dont seul ceux qui ont vécu le pire peuvent le discerner. Elle aussi me cherche, me scrute. Ca m'amuse, réveil ma curiosité, me donne l'envie d'en savoir plus sur elle, bien plus que je ne le devrais.
- A force de se regarder, on arrive à déchiffrer le regard de l'autre, surtout quand ce regard on le connaît trop bien.
Troublant, elle semble lire en moi comme dans un livre ouvert. Tout comme moi je pouvais le faire. Etrangement ça me plait. Son sourire réchauffe mon coeur l'espace d'un court instant. L'impression étrange qu'en ce moment même elle était la seule a pouvoir me comprendre, décortiquer mes silences.
- J'ai toujours préféré me la jouer solitaire plutôt que faux-cul.
Un sourire malicieux s'installe sur mes lèvres. Mes coudes se posent sur la table, mon visage se rapproche d'elle, gardant néanmoins une distance raisonnable.
- La solitude est la seule amie qui ne te trahira jamais. Je ne sais pas pourquoi je dis tout ça mais j'ai envie de continuer. On dit de moi que je suis un loup solitaire. J'hésite. Il y a souvent une louve dans l'ombre du loup.
Je pose ça là, me rendant parfaitement compte que je viens de subtilement la draguer. Au fond, j'avais toujours été un séducteur dans le seul but de m'amuser. Sauf que là ce n'était pas de l'amusement, l'envie curieuse d'en savoir plus sur elle. Je sentais cette attirance réciproque. C'était déroutant.
- Quand je te vois, entouré de tes collègues, des clients, tu souris. Tu veux les rassurer...
Mon regard noisette se balade sur son visage avant de m'adosser contre le dossier de ma chaise, une main dans mes cheveux. Je choisis de répondre par l'humour.
- Ouais, ça file des courbatures aux zygomatiques quand on est pas entrainé.
Elle sourit. Ma petite blague a eu l'effet escompté. Elle finit par me remercier. Je me rend compte que nous ne connaissons même pas nos noms respectifs. Je me lance, rompant le silence.
Tu te sentais bien en sa compagnie. Vous ne vous connaissez à peine, mais tu sais qu'il ressent les mêmes émotions que toi. Vous êtes tous les deux seuls dans ce monde vaste, bruyant et nombreux. Tu t'es renfermée sur toi-même pour ne plus à avoir à souffrir, pour ne plus te sentir trahi ou coupable pour une chose que tu n'as pas commise. L'hypocrisie tu en vois tous les jours, tu en es habituée, mais ça t'offusque toujours de voir des personnes hautaines. Pourtant, au fond, tu l'es aussi. Par la peur d'être si vite écraser, tu as voulu joué avec ce que tu ne savais pas faire. Agir comme ceux que tu méprises pour paraître plus forte, mais au fond, tu te meurs. Tu souffres de la solitude, mais tu en as besoin. La dépression est entrée chez toi il y a peu, tu penses souvent à la mort, mais tu n'as jamais songé à aller voir un psy parce-que tu sais que personne ne te comprendra et t'écoutera. Quand bien même le barman en face de toi pouvait te ressembler, te comprendre mieux que quiconque, tu as toujours peur d'avouer tes chagrins, tes soucis, tes peurs. Alors, tu souris. Tu souris pour rassurer tout le monde. Tu souris pour te rassure à toi-même. Tu touchais rapidement ton ventre, sentant une petite douleur. Rapide, mais tu l'avais bien sentie. Si tu ne te tuais pas c'est ta maladie qui allait te tuer, du moins ce que tu pensais. Ta maladie te connaît parfaitement. Elle sait comment te faire pleurer, te faire souffrir et te faire chier. Tu as toujours vu ta maladie comme une malédiction et tu continues toujours d'y croire ainsi. Croire que tu as toujours été un enfant pas comme les autres, avec un prénom pas comme les autres et qui n'avaient pas les mêmes yeux comme les autres. Tu as toujours été différente sans le savoir et tu as su l'accepter au fil du temps. Mais pas ta maladie. Tu n'as jamais su accepter sa venue. Sans te retourner, tu pouvais sentir la bonne atmosphère qui remplissait ce bar. Les personnes qui portaient en eux la joie de vivre et qui la croquaient à pleine dent, profitant de leur temps dans ce monde. Toi, tu te sentais comme l'intrus au fond, celle qui n'avait rien à faire dans cette bonne ambiance. Appuyant ta tête à l'aide de ta main, tu regardais, tu scrutais le visage du beau barman en face de toi. Tu cherchais les quelques traces qui pourraient te donner une piste sur son passé, sur le pourquoi il était devenu aussi solitaire, mais tu ne voyais rien. Il était impénétrable. Cet homme était une vraie énigme à déchiffrer, un mystère à résoudre. Tu le regardais dans les yeux, commençant ce jeu de regards que tu connais trop bien. Plongeant ton regard dans les yeux, le provocant, un petit peu. Tu levais un sourcil, sentant le petit jeu de séduction dans sa dernière phrase. Mais tu ne faisais pas la surprise parce-que tu en avais l'habitude et tu aimais ça. Te sentir désirer, que quelqu'un te séduise avec les mots justes. Tu lui souris légèrement avant d'entendre sa petite blague qui t'a fait lâcher un léger rire. Même si tu te sentais vide, tu savais encore rire quand il le fallait. Tu aimais toujours l'humour et ton sens de l'humour n'était pas très difficile à comprendre. "Liam". En plus d'être canon le barman portait un prénom qui lui allait parfaitement. Un prénom doux, court, moderne et facile à retenir. Tu voyais sur son visage l'air curieux qu'il portait, l'impatience de savoir ton prénom. «Kiều Diễm» dis-tu avec une parfaite intonation, prononciation et dans un parfait vietnamien. Tu étais fière de tes origines, même si tu le montrais peu. La réaction sur son visage te faisait lâcher un sourire puis un deuxième rire. L'incompréhension, les yeux cherchant à savoir si c'était vrai ou faux. «Du moins, ceci est mon deuxième prénom. Zelda, je m'appelle Zelda. Enchantée Liam» Le voilà rassuré, son visage s'était détendu de pouvoir coller un prénom sur ton visage, un prénom dont il pourrait bien prononcer. Il t'avait rendu ton rire. «Et donc, tu travailles ici depuis longtemps.. Liam ?» Disant son prénom d'une manière des plus sensuels, tu cherchais la provocation. Tu cherchais les questions afin de tout savoir sur lui. Mais pas trop vite, tu ne voulais pas tout gâcher. Tu voulais apprécier chaque morceaux.
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*Elle a cette façon de me scruter, m'analyser. Elle reste en retrait mais son corps parle pour elle. Sa curiosité l'emporte, elle a soif d'information. Tout comme moi. Je la laisse fouiller mon regard, décripter le rictus sur mes lèvres, je sais quelle n'y trouvera rien si ce n'est un immense vide qui ne demandait qu'a être comblé. Tant de remparts émotionnels avait été construit. Trop de blessures mal cicatrisées. Ce que dégageait mon regard n'était autre que son reflet. Ce monde dans lequel nous étions prit au piège. Ce destin qui nous avait avalé de sa gueule béante, mâché, recraché. Moi c'est une lueur de défi qui illumine soudain mes yeux. Le loup reprend du poils de la bête. Elle aime ça, cette comparaison avec cet animal fougueux et dangereux. C'était ce que j'avais toujours été. Un loup dangereux et blessé. C'était ceux dont il fallait le plus se méfier. Ne jamais sous estimer la puissance de la douleur. Une effrayante source d'inspiration. Elle ne semble pourtant pas se méfier de ce coté mystérieux que je pouvais dégager. Bien sur que non. Elle l'était tout autant. Si proche et si différent a la fois. La louve use de son charme. Parfaite réponse a ma technique de drague. J'avais envie de voir jusqu'ou nous pouvions allé dans ce petit jeu mystérieux. Jusqu'ou nous pouvions être proche. Son rire m'enveloppe, ma curiosité s'accroie. J'étais loin d'imaginer a quel point cette fille allait changer ma soirée du tout au tout. Elle use de la provocation visuel pour me pousser a en dévoiler plus sur moi. Je trouve presque ça excitant. Si bien que je compte faire durer le suspens. Il en faut bien plus pour me percer a jour. Même si au fond de moi, l'envie de m'ouvrir a elle me traverse l'esprit. Parcequ'elle était surement la seule a pouvoir me comprendre ce soir. Cette fille qui, en un regard, avait réussit a attirer mon attention. Et c'était réciproque.*
- Kiều Diễm.
Il arrondit les yeux, la scrute avant de lacher un rire géné. Sa manière de lui faire comprendre qu'il n'est pas sur de réussir a l'appeler par son nom. Instinctivement, il opte par déduction a des origines vietnamienne. Son regard brille a nouveau de cette même intensité lorsque son rire parvient jusqu'a ses oreilles. Il n'entend que ça. Comme ci la musique de fond du bar, les rires, les éclats de voix autour d'eux s'était soudain volatilisés.
- Du moins, ceci est mon deuxième prénom. Zelda, je m'appelle Zelda. Enchantée Liam.
Le voilà soulagé de enfin pouvoir poser un nom sur ce visage. Le visage d'un ange. Un ange que les ténèbres semblait avoir frôlé. Il excise un mouvement de tête. Enchanté Zelda. Il se laisse absorber par sa voix, cette façon de prononcer son propre prénom. Liam. Ce nom qui prenait un tout autre sens dans la bouche de cette fille. Il cède a la tentation.
- Zelda. Vietnamienne, je présume. Tu ne m'en veut pas si je garde ce prénom ? Je ne suis pas certain de pouvoir parler ta langue. Il lui rend son regard, la provoquant également avant de pouffer a la manière d'un enfant puis de se reprendre. Ces genres de moments ou il pouvait se révéler attachant... Cela dit, je parle quelques mots d'italien...seule chose que mon père a su me léguer.
Et voila, c'est sortit tout seul. Pourtant il n'en diras pas plus. Le voila se renfermant a nouveau dans le silence, ses pupilles animée par la haine l'espace d'un millième de seconde. Et encore, Zelda était loin d'imaginer dans qu'elle circonstances, Liam avait apprit ces fameux "quelques mots". Heureusement, elle change de sujet.
- Et donc, tu travailles ici depuis longtemps.. Liam ?
Je cherche une réponse adéquate.
- Je suis vacataire. Je travaille ici et là quand on a besoin de main en plus... mais, oui, je fais ça depuis longtemps.
Une réponse vague, rien de bien précis. Comme toujours. Parceque encore une fois, Zelda était loin d'imaginer le véritable travaille de Liam, que barman n'était qu'une sorte de couverture. Et ce silence qui s'impose a nouveau avant que sa voix ne vienne le briser.
- Et toi, Zelda ? Un oiseau de nuit, également ?
Il se cale sur le ton de la jeune femme, sa voix se voulant calme et presque dangereuse a la fois. Sensuel et viril a la fois. Il savait définitivement s'y prendre. L'art de pimenter le jeu. A la Liam Weiss.
Code by Sleepy
Spoiler:
https://www.youtube.com/watch?v=F3ZDvyJt_Q0 Je pose ça là, au cas ou t'aurais envie de voir a quoi ressemble le rire de Liam
Tu voulais tout savoir, il le voulait aussi. Mais, vous deux réunis, vous étiez deux portes closes à doubles serrures. Une attirance, une curiosité vous attire tout autant l'un comme sur l'autre. Alors pourquoi ne pas sauter sur l'occasion ? Toi même tu ne le savais pas. Tu avais peur ? Peur de savoir son passé, ses secrets ? Peur d'être déçue par ce que tu ne sais pas ? Son rire rayonnait dans le bar, tu n'entendais que ce son qui te faisait du bien. Liam est un homme qui te plaît physiquement que par son caractère aussi, son côté mystérieux te plaît tout autant. Tu voulais te rapprocher beaucoup plus de lui, mais tu avais peur que celui-ci ne s'en aille après ton rapprochement. Tu te demandais comment cette soirée allait se terminer. Si elle allait se terminer positivement ou négativement, mais tu oubliais ces pensées. Tu n'avais juste qu'à laisser passer le temps quand bien même tu ne tenais plus en place en sa présence. Liam avait réussi à t'étonner. Il avait su trouver l'origine de ton prénom, peu de gens y arrivent et quand ils y arrivent tu es agréablement surprise. Evidemment, Liam préfère t'appeler par ton premier prénom et tu le comprends. Seulement ta famille t'appelle par ton prénom vietnamien ou même toi quand tu te parles toute seule, il t'arrive même de parler en vietnamien sans t'en rendre compte ou alors d'insulter les autres en cette langue. Tu prends un plaisir fou à insulter dans ta deuxième langue maternelle. Quand bien même tu ne parles pas aussi souvent vietnamien qu'auparavant quand tu étais encore en Nouvelle-Zélande et, quelque part, ça te manque. Dans ton boulot tu as déjà croisé des vietnamiens durant des défilés, mais beaucoup ont préféré te parler en anglais. Ta curiosité te démange encore plus quand Liam te parle de son père. Tu imaginais sûrement un père aux origines italiennes, mais le ton dont il a sorti ces quelques mots tu pouvais sentir une rancune. Alors, tu pensais. Tu laissais faire ton imagination. Peut-être que lui aussi avait des problèmes avec sa famille ? Sûrement que ces problèmes sont plus graves et intenses que les tiennes, mais tu ne pouvais rien savoir. Tu passais la main dans tes cheveux et tu t'en voulais d'avoir changer de sujet, tu voulais en savoir plus sur ce père que Liam n'aimait probablement pas. Après un court silence, Liam répondait à ta deuxième question. La réponse à tes questions d'antan. Tu venais de savoir pourquoi, de temps en temps, quand tu venais ici tu ne le voyais pas. Liam avait peut-être un deuxième boulot, mais là encore il t'en aurait parlé directement mis à part si celui-ci voulait te le cacher. Tu ne voulais pas lui poser des questions là-dessus, mais cette histoire de père te démangeait d'autant plus. Zelda, la façon dont il avait prononcé ton prénom te faisait frissonner. Il voulait jouer avec toi aussi, te provoquer comme tu l'avais fait. Liam était tout autant joueur que toi et tu aimais ça, tu voulais pousser le jeu de la provocation encore plus loin afin de savoir où cela pourrait vous amener. «Je peux être un oiseau de nuit, comme tu dis seulement quand mon emploi du temps pouvait me le permettre» ou quand ma maladie pouvait me le permettre aussi. Tu ne lâchais guère du regard tout en lui disant ta réponse. Tu avais cessé de t'appuyer contre bras pour aller t'adosser contre le mur. Vous restez comme ça à vous regarder, à ne rien dire. Laissant l'autre briser le silence, mais personne n'osait faire quoique ce soit. Vous ouvrez en même la bouche, sortant de légers bruits avant de rire en même temps. Vous étiez tous les deux gênés de cette situation, mais le voir rire te faisait t'attirer qu'encore plus de lui. Liam indiqua que tu pouvais parler avant lui, tu te mordis la lèvre inférieure en sachant quoi dire. Tu hésitais avant de te lancer ; «Tu as des origines italiennes du coup, par rapport à ce que tu m'as dit sur ton pèr-» le dernier mot tu n'as su le dire en entier. Grimaçant, mordant ta lèvre, tu serrais le tissu de ton t-shirt de toutes tes forces. Tu sentais l'air inquiet de Liam se dessinant sur son visage, mais tu lui souris du mieux que tu pouvais. «Ne t'inquiètes pas... tu sais les problèmes qu'on a nous les filles tout ça... ça devrait passer» La main toujours sur ton ventre, tu baissais ta tête vers l'arrière, le regard vers le plafond. Tu sortais un rire. Tu voulais le rassurer, tu ne voulais pas qu'il te pose des questions par rapport à ce qu'il venait de passer, alors tu voulais le rassurer du mieux que tu pouvais. Finalement, tu pensais qu'il aurait mieux fallu que tu restes chez toi même si ton cycle s'était arrêté il y a un jour. La douleur étant passée, tu ne voulais plus le regarder dans les yeux. Tu te sentais honteuse.
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Zelda. Cette façon d'appuyer sur son prénom d'une manière un peu trop caractèristique. Il ne fait que lui renvoyer la monnaie de sa pièce. La séduction c'était son domaine. Mais pas comme eux. Pas comme les autres. Lui, avait toujours été différent. C'était ce qui faisait son charme. Ce regard impénétrable, ce sourire indéchiffrable. Cette essence de mystère qui planait au dessus de lui. Comment ne pas résister a l'envie d'en savoir plus ? Etrange mécanisme, plus son monde s'intéréssait a lui, plus il se fermait, nous narguant de ses yeux sombres. Alors lorsqu'il avait, pour la première fois, affaire a un specimen du même genre, le voila de l'autre coté du jeu. Etrangement, c'était excitant. L'envie de se méler a la douleur que lui offrait son regard. Des semaines qu'il l'observait, ce regard. Des semaines qu'il s'y sentait attiré sans vraiment savoir pourquoi. Ce soir il commençait a comprendre. Cette similitude loin d'être une coincidence a ses yeux. Il a envie de lui parler. De la comprendre. De s'immiscer dans ses doutes. Ses complaintes. Ses peurs. Ses pleurs. Juste rester là. Et observer. Tel un fantôme, un esprit qui veillerait a sa manière sur elle. Une présence dont l'abime de ses iris resterait braqué en permanence sur elle. Parceque des actions en disait bien plus long que des mots. Voilà pourquoi il avait choisit depuis longtemps le silence aux paroles quand aucune des lettres de l'alphabet n'avait pu assembler des mots sur ce qu'il vivait. Ressentait. Il a envie de rester là. L'observer. La guetter. Un loup solitaire un peu trop curieux.
- Je peux être un oiseau de nuit, comme tu dis seulement quand mon emploi du temps pouvait me le permettre.
Liam penche légérement la tête sur le coté. Il attend la suite. Quelque chose qui lui permettrait de mettre une image sur ce fameux emploi du temps, ce travail qui semblait lui prendre une partie de son temps. Ca ne vient pas. Le silence remplace ses interrogations. Oui, elle était comme lui. Il finit par entrouvrir la bouche, bien trop curieux a son sujet, se préparant a lui poser la fameuse question mais il est devancé. Ses mots disparaissent instantanèment. Il rit en écho avec Zelda. Aucun des deux ne savait réellement comment s'y prendre. Le coté maladroit de Liam le rendait d'autant plus attachant.
- Tu as des origines italiennes du coup, par rapport à ce que tu m'as dit sur ton pèr...
Son sourire s'efface. Son rire n'est plus qu'un souvenir lointain. Dès la première fois qu'il avait mentionné l'existence de son paternel, Liam avait su qu'il était rentré sur un terrain glissant. L'immensité de son regard en disait bien trop long quant a son envie de poursuivre cette conversation si bien qu'il ne remarque pas de suite la douleur sur le visage crispé de Zelda. Il détourne un instant le regard, quittant cette bulle qu'ils s'étaient crée. C'était comme ci la musique a l'intérieur du bar lui revenait en pleine face. La réalité lui revenait en pleine face. Et ses origines italiennes qu'il aurait tant voulu oublier. Il inspire, croise a nouveau le visage de Zelda. Quelque chose a changé. Il l'interroge, ses sourcils se fronçant légérement.
- Ne t'inquiètes pas... tu sais les problèmes qu'on a nous les filles tout ça... ça devrait passer.
Il ne sait pas vraiment comment réagir, analysant les traits de la jeune fille qui s'était durcie sous la douleur et cette lèvre mordue pour apaiser sa souffrance. Sa voix finit par venir percer le silence.
- Ca a l'air... douloureux.
Piètre réponse. Il fallait être aveugle ou passablement borné pour ne pas le voir. Il finit par fouiller la poche de son pantalon et en sort un petit paquet de médicament contre les douleurs passagères. Efficace pour éradiquer les facheux mal de tête de lendemain de soirée. Il le fait glisser sur la table en direction de Zelda, sourire aux lèvres.
- Ca devrait le faire. Souffla il.
Voyant ses collègues s'affairer auteur d'eux, Liam jeta un rapide coup d'oeil discret a sa montre avant de s'adresser a nouveau a la jeune femme.
- Tu veux allé faire un tour dehors ? Je ne reprend que dans 1h, ça te fera peut être du bien.
L'envie de se retrouver seul avec elle le titille, loin du tumulte du bar, loin du regard de ses collègues. Voir jusqu'ou cette rencontre pouvait mener en tête a tête. Sans vraiment lui laisser la peine de répondre, il se lève, rompant la distance entre la table et Zelda, lui offrant sa main pour l'aider a se lever. Lui offrant une opportunité de mieux se connaitre.
Tu te sentais sale, tu voulais rentrer chez toi. Tu voulais t'enfuir jusqu'à chez toi, loin d'ici, loin de lui. Tu n'as jamais aimé que quelqu'un puisse voir que tu aies mal surtout à cause de ta maladie. Maintenant il va sûrement se poser des questions. Tu serrais tes mains d'une force, rentrant tes ongles dans ta peau, pourtant tu ne saignais pas. Tu as bien remarqué le visage de Liam quand tu as commencé à parler de son père, celui-ci ne voulait pas en parler. Rien que d'entendre le mot "père" ça lui met hors de lui, il a des problèmes avec lui. Ou il en a eu. Sur ce point-là, vous vous ressemblez aussi, du moins, tu le pensais. Toi tes parents ne t'ont jamais rien fait de mal, mais ils t'ont déçu du jour au lendemain. A avoir ce regard de pitié sur leur visage quand tu descendais des escaliers, quand tu te plaignais d'avoir mal, quand ils ont su que tu ne pourras jamais avoir d'enfants. Alors, chaque soir, tu pleurais dans ta chambre. Tu comptais les jours qui te restaient avant de partir définitivement de leurs vies, pour toujours, peut-être. Tu les aimes pourtant. Tu les aimes, mais tu les détestes aussi. Tu desserrais petit à petit tes mains, baissant la tête en avant pour les regarder. On pouvait y voir la marque de tes ongles, mais, pour une fois, aucune trace de sang. Tu reprenais tes esprits, tu détendais ton visage. Tu ne voulais pas que Liam ait une mauvaise idée de toi, tu ne voulais pas qu'il soit désintéressé de toi. Pour une fois que tu avais trouvé quelqu'un qui te ressemblait, qui ressentait les mêmes émotions, sentiments, qui partageaient les mêmes pensées, tu ne voulais pas le voir partir d'aussitôt. Tout comme lui, tu pensais. «Ca a l'air... douloureux.» Tu lâchais un faible rire, fermais les yeux tout en baissant ta tête vers l'avant. Liam était quelqu'un de naïf et mignon. Il avait dit ça sans le savoir, quand bien même il doit bien penser que tu souffrais le martyr. Mais tu ne relevais pas, tu avais l'habitude de cette remarque. Tu entendais un bruit sourd contre la table en bois. Ton regard vient se porter sur ce bruit étrange. Sur la table tu voyais un petit paquet de médicaments contre les maux de ventres passagères, il en restait quelques comprimés. Tu pris le paquet dans ta main et tu regardais Liam qui avait un léger sourire sur son visage, comme pour te réconforter. Oui, tu le trouvais même trop mignon. Tu lui répondis à son sourire avant de venir avaler le médicament à l'aide de ta salive. Quand bien même tu savais que ça n'allait pas marcher pour ton endométriose, tu le prenais, pour le faire plaisir. Son regard vient se perdre vers ses collègues de boulot, tu le suivais aussi.Avant que celui-ci vient rompre votre intimité, se lève et te tend la main vers toi ; «Tu veux aller faire un tour dehors ? Je ne reprend que dans 1h, ça te fera peut être du bien.» Tu regardais sa main vers ta direction, tu hésitais, mais dans un autre sens tu ne voulais pas le perdre de vue. Alors, d'un simple geste de tête tu lui répondis "oui" avant de prendre sa main dans la tienne. Tu te levais en douceur, la main toujours dans la sienne, il t'attire vers l'extérieur. Vous vous retrouvez à devoir passer entre plusieurs personnes bourrées, riant à haute ou alors des personnes qui n'avaient rien à faire en plein milieu du bar. Tu tenais fermement sa main, peur que tu puisses rester enfoui dans ce monde, lui aussi fait de même. Une fois dehors, tu prenais une grande bouffée d'air. Cela te faisait du bien que d'avoir l'odeur de la transpiration et alcool toutes les minutes. Vous remarquez que vos mains étaient toujours entremêlées avant de les séparer lentement tout en souriant, gênés. De ton sac tu sortais un paquet de cigarette avant de brûler le bout d'une clope. Tu pris une grande bouffée, cela aussi te faisait du bien. C'était la seule drogue qui te permettait de rester zen après une crise. Vous restez là, debout devant le bar à ne rien dire. Vous ne saviez pas quoi dire l'un comme l'autre, toi tu t'en voulais toujours de lui avoir montrer cet aspect de toi, tu t'en mordais la lèvre inférieure rien qu'en y repensant. «Je.. je n'aurais pas du parler de ton père et je m'en excuse» sont les mots qui ont réussi à sortir de ta bouche, un simple pardon. Parce-que oui, tu voulais te faire pardonner et tu t'en voulais pour ça aussi. «Si tu veux savoir, oui c'est très douloureux les règles. Disons que ça l'est beaucoup plus pour certaines personnes que d'autres, malheureusement.» Putain ta gueule Zelda. Tu ne savais pas pourquoi et comment tu avais pu sortir ça de façon calme, mais tu te détestais. Tu reprenais une grosse bouffée d'air toxique, ne sachant pas quoi dire après ça. Tu préférais changer de sujet, tout simplement. «Pour revenir au travail, je suis mannequin professionnel. C'est pour ça le truc de l'emploi du temps. Je peux en avoir des chargés ou comme celui que j'ai eu aujourd'hui. Avec mon boulot on voit ma tête un peu partout sur les affiches publicitaires, à la télé etc» Tu regardais la tête de Liam qui fronçait des sourcils, ne sachant pas que tu étais "connue". Tu souris. «Liam ne me dis pas que tu n'as jamais vu ce visage d'ange autre part que ce soir enfin !» Tu t'avançais petit à petit vers lui, avant de briser son intimité comme au bar. Tu imitais une bouille mignonne pour le faire rire et tu avais réussi. Face à son rire mignon, tu le suivais.
If you can't read in my heart, try to read in my eyes
You're so hypnotizing Could you be the devil, could you be an angel
C'était venu comme ça. Subitement. L'envie avait finalement prit le dessus là ou il aurait certainement coupé court a la conversation et aurait terminé sa pose ailleurs. Mais pas avec elle. Cette main tendu, cette opportunité si dure a saisir en sa présence. Il espérait secrétement que Zelda accepte de le suivre. Si ce petit jeu de séduction était encore capable de perdurer en tête a tête. Un duo de douleur et de maladresse qui rendait Liam étrangement fébrile. Il se sentait de nouveau vivant quand seule la souffrance psychologique faisait battre son coeur. Il n'a plus envie de penser a tout ça. Son passé, son père, ses anciennes conquêtes. Comme ci le regard intérrogateur de Zelda face a cette main tendu avait la capacité de balayer ses mauvaises passes. Que son sourire absorbait ses peurs les plus intimes. A cette instant précis il ne ressent plus cette peur incertaine d'être abandonné. Ni rien d'autres. Parceque pour une fois, il profitait de l'instant présent sans se soucier du reste. Le passé n'est plus. Le futur n'existe pas encore. Perdu quelque part entre le présent et l'immensité de son regard. Etrangement, ce n'était pas déplaisant. Comme si cette fille pouvait créer une sorte de paix avec lui même le temps d'un court instant. Apaisant et pourtant terriblement déstabilisant. Ce n'était aucunement une sorte de bonheur, juste un drapeau blanc dressé au milieu du carnage émotionnel qui résidait a l'intérieur de lui même. Time out. Zelda ne prend que quelques secondes avant de glisser sa main dans la sienne, pourtant cela lui parait être une éternité. Une éternité situé dans un millième de seconde a se demander si il avait réellement fait le bon choix. Si prendre le risque de s'ouvrir un peu plus a ce petit renard au reflet brun, malicieux, n'était pas une mauvaise idée, finalement. Ce risque, Liam a envie de le prendre. Intensifier le jeu. C'est ce quelle vient de faire en acceptant sa proposition. Encore une fois ils sont sur la même longueur d'onde. Sa main douce est blanche se love dans celle du barman. Premier contact physique qui le ramène a la réalité, la chaleur de sa peau contre la sienne l'éloigne de ses questions, de ses démons. Il l'attire doucement a elle avant de se frayer un passage jusqu'a la sortie sans jamais rompre le contact. Comme si il craignait de la perdre. Ses gestes lents et méticuleux en sa présence le surprennent lui même. Tant de douceur dans un corps remplit de violence. *L'air de dehors me fait l'effet d'un électrochoc. Quitter la chaleur alcoolisée du bar pour le froid d'une nuit hivernal. Ma veste est restée dans mon casier. Pourtant lorsque je croise a nouveau le regard emplis de question de Zelda, celui ci suffit a me réchauffer. Je reste face a elle, le silence nous enveloppant, seul le bruit étouffé de la musique en fond sonore, ne sachant réellement comment reprendre le court de cette conversation. Mes mots ont lancé une partie de cache cache a l'intérieur de ma gorge, c'est finalement un léger rire géné qui vient s'échouer sur mes lèvres lorsque nous réalisons que nos mains sont toujours entremélés. Je la libère presque avec regret. Mon gêne semble être contagieux, je pourrais presque apercevoir une pointe de rose sur ses joues. J'ai envie de sourire. J'aimais l'effet quelle me faisait. Cette soudaine proximité, j'en avais l'étrange besoin. Elle me donnait cette sensation d'incertitude mêlé a une sorte d'apaisement que je ne pouvais réellement expliquer. Je l'observe. Elle se mord la lèvre, un minuscule détail qui me donne envie de braver l'interdit, y mordre a mon tour. Tentant mais je ne cède pas, refusant de gâcher ce moment. Je ne voulais pas briser ce jeu, je ne voulais pas la faire fuir.
- Je.. je n'aurais pas du parler de ton père et je m'en excuse.
L'envie s'estompe en même tant que ses paroles sont prononcées. Mon sourire disparait dans la brise du soir. Je ne répond pas. Il n'y a rien a répondre. Seul mon regard parle pour moi. Excuse acceptée. Parceque c'est toi... Elle change de sujet subitement. Je remonte a la surface. Je m'engouffre avec elle dans ce nouveau sujet. Là non plus je n'ai pas vraiment les mots. Une discussion réservée exclusivement au femmes, généralement. Je passe une main dans mes cheveux, un rictus a la fois amusé et géné sur les lèvres. Je décide de détendre l'atmosphère, m'écoutant parler comme ci ces mots ne venait pas de moi.
- Ah oui, une légende raconte que ça vous donne un caractère de merde. Je l'étudis avant de reprendre, la défiant presque du regard. Ah, ce n'en est pas une ?
Je ne me moque pas d'elle mais je ris. Je ne parlais pas vraiment de Zelda, du moins si c'était le cas, j'aimais bien ce caractère en question. La voila qui change a nouveau de sujet, répondant a une question que je m'étais posé quelques minutes plus tôt, semblant lire dans mes pensées. Elle est mannequin. Mes yeux brillent d'une lueur intense, je ne peux m'empêcher d'observer son corps, encore plus attirant que lorsqu'elle était assise.
- Ca ne m'étonne pas. Dis je simplement.
Pourtant c'est bien la première fois que je vois ce visage. Je fouille dans mon esprit a la recherche d'un éventuel panneau publicitaire que j'aurais pu voir la représentant. Je dois faire une expression particulière car elle devine mes pensées.
- Liam ne me dis pas que tu n'as jamais vu ce visage d'ange autre part que ce soir enfin !
J'hausse les épaules, riant avec elle. Ce rire me fait du bien. Elle me fait du bien. Je la laisse se rapprocher, savourant intérieurement cette nouvelle tentative de séduction. Agissant soudain par pulsion, je passe lentement mon pouce sur sa joue. Sa peau est si douce. Hypnotisante. Ma voix finit par briser le silence. Plus calme. Plus basse. Comme ci je craignais de briser cette intimité. Ce moment.
- Je ne fais pas vraiment attention a ce genre de chose. Si j'avais su... Il laisse sa phrase en suspend avant de reprendre. J'y ferais plus attention, maintenant.
Le silence reprend ses droits. Les voila qui s'observent a nouveau.
La cendre de ta cigarette ne cessait de tomber par terre continuellement, autour de vous ; des rires, des chants, des discussions, mais vous n'entendez rien. Toi, tu ne bougeais, lui non plus. Sa main s'était posé sur ta joue douce et froide, sans crier gare, tu n'étais pas prête à ce genre de rapprochement physique de sa part. Tu pourrais faire comme si de rien était et enlever sa main sèchement. Tu pourrais, mais tu ne le faisais pas. Tu étais trop occupée à le regarder. Vous n'avez point détournez le regard. Ton regard plongé dans ses yeux noirs, tu le contemplais du mieux que tu pouvais. Quand bien même on pourrait le croire, tu ne rougissais pas, tu n'étais pas gênée de cette situation, non, tu savais ne plus agir comme un enfant face à ce genre d'événement. Après tout, tu étais sûrement bien plus mature que les autres dans ce bar, mais tu ne restais pas indifférente. Sa grande main froide sur ta joue t'avait bien fait quelque chose en toi. Tu ne comprenais pas tout de suite la raison de son acte, mais tu ne t'en plaignais pas. Toujours attirée par lui, tu l'étais bien plus encore face à cette main sur ton visage. Vous ne parlez pas, pensant que quelqu'un allait sûrement dire quelque chose, mais vous n'osez pas briser la glace. Vous n'aviez pas envie de gâcher ce seul moment d'intimité qui avait entre vous durant la soirée. Liam t'envoûtait avec son visage, son regard brûlant, mais cachant beaucoup de secrets noirs comme toi. Ta cendre, elle, avait cessé de tomber, mais tu tenais toujours ta cigarette entre les doigts. Tu en avais bien marre de ce long silence, alors tu agissais. Jetant d'un coup de doigt ta cigarette qui n'eut pratiquement plus de flamme par terre, n'enlevant pas la main de Liam sur ta joue, tu viens t'approcher encore un peu plus vers lui. Il était grand, certes, mais cela ne t'a pas empêché de faire baisser, légèrement, sa tête grâce à ta main jusqu'à être au même niveau que la tienne. Vous étiez encore bien plus proche qu'auparavant et tu décidais de briser cette intimité en posant tes lèvres contre les siennes. Tu l'embrassais et lui te suivais peu à peu. Ce baiser était court, léger et timide. Lui, n'avait toujours pas enlevé sa main de son visage jusqu'à même tenir un peu plus fermement ta joue contre sa paume. Ses lèvres douces et fines viennent s'entremêlées en symbiose contre les tiennes. C'était un court instant, à peine tu avais senti ses lèvres contre les tiennes que le baiser était déjà à sa fin. Court, mais intense. Vos lèvres cessèrent de se coller entre elles, vos yeux se sont ouverts petit à petit et votre intimité avait disparu. Liam se sentait comme gêné face à cette situation, mais toi, tu souriais. Cessant d'être proche, la main de Liam n'était plus sur ton visage, tu fis un pas en arrière avant de sortir de vive voix ; «En espérant que, comme ça, tu n'oublieras pas ce visage d'ange» sous un sourire charmeur tu lui avais sorti cette phrase, lui qui était encore tout chamboulé par ce que tu venais de faire. Toi non plus, tu ne savais pas pourquoi tu l'avais embrassé. Tu l'avais fait sans trop savoir ce que tu faisais, tu l'as fait parce que, sur le coup, tu en avais envie. Mais tu avais oublié la signification que pouvait avoir simple baiser pour certaines personnes. Toi, tu l'avais oublié cette belle signification. Toi tu embrasses sans trop sentir quelque chose, tu embrasses parc -que tu as l'habitude de le faire. Tu n'as plus jamais embrassé parce que tu le voulais réellement, parce que tu ressentais quelque chose au fond de toi, cette chose qui pouvait te le pousser à le faire. Trop tard, tu l'avais fait. Pas de retour en arrière possible. Tu avais embrassé Liam alors que vous vous connaissez à peine. Au fond de toi, petit à petit, tu commençais à le regretter. Peur de ce qu'allait dire Liam. Peur de comment il allait réagir. Car là, pour l'instant, il ne disait rien. Te laissant comme une conne sans fin. Tes lèvres avaient fini sur les siennes car tu en avais envie, plus que tout, depuis qu'il est venu vers toi cette soirée-là. Ses lèvres ne t'ont fait que de t'appeler à les embrasser, mais tu ne pensais pas à le faire sérieusement. Encore ce même et long silence qui venait s'abattre sur vous deux, vos regards encore perdus entre vous, cherchant une réponse à tout ça. «Ne me laisse pas comme une conne toute seule à ne rien dire, tu peux au moins dire que j'embrasse bien..» Tu joues encore sur l'humour, toujours, pensant que cela pouvait sauver toutes situations étranges, mais au fond, tu ne savais pas quoi dire mis à part ça. Tu fis un petit rire gênant après cette phrase, tu te mordis ta lèvre inférieure. Tu détournais son regard, pris ton téléphone dans ta main afin de regarder l'heure, un prétexte pour ne plus avoir son regard collé au tien. Celui-ci affichait une heure moins cinq du matin et tu pensais bien qu'il serait temps de rentrer. Tu voulais fuir de ton mal à l'aise, mais au fond, tu ne voulais pas. Pas encore, tu voulais rester encore un peu de temps en sa compagnie, lui qui n'avait même pas repoussé ton baiser. C'est vrai. Lui aussi il t'avait embrassé en retour sans te repousser, sans rien dire en retour, il n'a rien fait. Pourquoi ? Tu voulais savoir, mais pas maintenant, pas ce soir. Alors, sous une petite voix tu lui dis tout bas ; «Je.. je ferais mieux de rentrer chez moi, j'ai du boulot qui m'attend demain» Fou que cela puisse paraître, tu ne mentais pas. Quand bien même tu voulais partir, tu attendais. Tu attendais une réponse de sa part.
If you can't read in my heart, try to read in my eyes
You're so hypnotizing Could you be the devil, could you be an angel
*C'est étrange. Cette impression que je pourrais rester là des heures a la regarder, lire dans ses yeux ce que je peux lire dans les miens. Nous sommes si différents et si proches a la fois. C'est son silence, ses réactions qui me permette d'en apprendre plus a son sujet. Peut être irréaliste aux yeux des autres. Je ne suis pas les autres. Ce qui m'intrigue c'est ce contact rompu plus tôt et cette sensation de manque qui se crée. J'ai envie de la sentir se lover dans mes bras, lui caresser les cheveux et lui murmurer au creux de l'oreille que je serais toujours là. Pour la protéger. Si moi je n'étais pas capable de combattre mes démons, je me sentais capable de le faire pour elle. Il est bien plus facile d'aider les autres que de s'aider soit même. En réalité, sa présence suffisait déjà a me faire remonter a la surface. J'espérais que ce soit réciproque. Je ne comprenais pas réellement ce qu'elle me faisait. Pas encore. Mais j'avais envie de me laisser porter par son regard. J'avais cette sensation que l'on se connaissait depuis toujours en ne sachant absolument rien d'elle. Je pouvais frôler ses blessures psychiques du bout de mon âme, c'était suffisant pour "connaitre" quelqu'un. Pour la connaitre. Ces instants passés a se scruter derrière un contoir m'avait tant apprit. Aujourd'hui ma curiosité s'était accru, simplement je ne savais pas comment m'y prendre pour ne pas briser ce moment. Alors je reste silencieux, des mots échoués sur le bord de mes lèvres qui ne verront jamais le jour. Pas ce soir. Je sais déjà que nous nous reverrons. Ma main perdue sur sa joue, je n'ai plus envie de la retirer, comme si mes muscles ne m'obeissait plus. En cet instant, l'envie de poser mes lèvres sur les siennes se fait plus pressante, involontairement mon visage se baisse, mon regard se baladant de manière significatif sur sa bouche dans laquelle j'ai envie de mordre comme elle avait pu le faire auparavant. Pourtant je ne fais rien comme si Zelda pouvait m'impressionner. Peur qu'elle trouve ce geste déplacé, peut être. Peur que l'oiseau prenne son envol, surement. Cette tension qui s'installe entre nous, je peux la percevoir. L'adrénaline monte en moi lorsque je la vois se rapprocher, l'envie dans son regard. Nos bouches restent en suspend l'espace d'un instant qui me parait une éternité.
- N'ais pas peur, je le sens aussi...
Je murmure au creux de son oreille. Une voix suave et électrique. Une incitation a céder. Nous en avons envie tout les deux, j'éprouve le besoin de la rassurer. Je sais que cela ne signifiera rien mais j'ai envie de tenter l'expérience. Voir ce que cela pouvait me faire de posséder Zelda le temps d'un baiser. Enfin, elle craque. Nos lèvres se touchent en un baiser doux et sensuel. J'essaie de profiter mais quelque chose me chamboule, l'espace d'un minuscule instant. Un flash qui disparait aussitôt. C'est elle que je vois, comme une incitation a me méfier. Hannah. Cette ex qui m'avait fait tant de mal dont j'avais peiné a me sortir. L'amour était définitivement le pire sentiment qui pouvait exister, le plus douloureux. Le plus beau aussi. Alors je choisis d'ignorer ce message psychique bouleversant qui semblait vouloir me dire de me méfier de Zelda et de ce qu'elle pourrait provoquer en moi si je ne gardais pas mes distances. Je n'ai pas envie d'y penser. Ce soir j'ai envie de profiter alors je me laisse enfin allé avant de rompre le baiser en synchronisation avec Zelda. Et, je réalise. Je réalise qu'il n'y a plus de retour en arrière. Mes yeux se perdent dans les siens, le silence comme seule arme. Sa réplique me fait légèrement sourire tandis que je peine a oublier l'effet de ses lèvres douces sur les miennes.
- Ne me laisse pas comme une conne toute seule à ne rien dire, tu peux au moins dire que j'embrasse bien..
Je remonte au conscient, elle semble aussi troublée que moi, je crois presque déceler une sorte de regret dans le ton de sa voix alors je m'empresse de répondre quelque chose. N'importe quoi. Mais quelque chose de sincère. Plus que je ne le pensais.
- J'ai aimé ce baiser. Vraiment...
Elle se mord la lèvre. Encore. Zelda semble gênée, pour le cacher la voila qui prend son portable. Je me raidis, sombrant une nouvelle fois dans le silence. Une fois de plus. Comme si nous prenions chacun nos distances par peur de céder a nos envies. Par sécurité. Je n'ai pas peur de briser ce moment. Simplement un élément déclencheur.
- Je.. je ferais mieux de rentrer chez moi, j'ai du boulot qui m'attend demain.
C'est arrivé d'un coup. Je ne suis plus réellement sur de moi. Cette fille était aussi mystérieuse que moi. Je la vois déjà mettre ses mots a exécution. Moi je reste planté là, sans un mot, le regard indéchiffrable. C'est lorsque son visage se tourne que je me décide a reprendre le control de la situation. Je refusais de la laisser s'échapper définitivement. Pas après ça.
- Attend !
Je sors un post it ainsi qu'un stylo de la poche arrière de mon jean et entreprend de noter mon numéro de téléphone. Je prend mon temps comme pour lui montrer d'une façon sournoise que je reprenais le control du jeu. Du temps, je cherchais a en gagner, aussi. Enfin, je lui tend, un sourire énigmatique sur le coin des lèvres, le regard brillant.
- Tu sais ou me trouver...
Je ne lui laisse pas le temps de répondre. Je fais demi tour en direction du bar, sentant son regard dans mon dos, mon regard s'intensifiant. J'attendais cette deuxième rencontre avec impatience. Oui, je l'attendais.