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Message(#)strangers are friends you haven't met yet / Gaïa EmptySam 6 Jan 2018 - 17:42

Ce n'était pas la première fois qu'on avait donné un rendez-vous à Leena pour un interview, à Londres notamment elle avait participé à pas mal d'ateliers pour mettre les jeunes créateurs en avant, mais cela déclenchait toujours chez elle une petite excitation, qui stimulait toute sa création artistique. Elle adorait réellement son travail et s'épanouissait ainsi, et le fait que l'on veuille parler de son travail et le mettre en avant était toujours particulièrement flatteur. Ce matin, elle s'était réveillée le moral au plus haut, toute contente de la journée en perspective, et s'était préparée avec enthousiasme. Elle avait opté pour une jupe patineuse d'un vert amande et un t-shirt vaporeux vieux rose, puis avait coiffé ses cheveux en une couronne tressée autour de la tête, avant de choisir ses bijoux — un collier et un bracelet de sa composition, évidemment, afin de bien les illustrer pour l'interview avec la journaliste qui avait pris contact avec elle. Elle avait mis des sandales simples à petits talons, ni trop hauts pour ne pas rendre son travail pénible à la boutique, ni trop bas pour la rehausser un peu ; elle était de petite taille et cherchait toujours à gagner quelques centimètres. Le trajet en vélo jusqu'au magasin, de bon matin, lui indiqué très clairement la couleur de la journée d'aujourd'hui : le ciel était d'un bleu clair et limpide et le soleil brillait déjà fort, il faisait plutôt chaud, et la chaleur n'allait faire qu'augmenter. Il était loin, l'hiver londonien, et si il manquait à Leena cela n'entacha pas pour autant sa bonne humeur. Enfant de l'Australie, elle était de toute façon habituée à ce genre de températures et de climat.

La journée se déroula sans encombres ; quelques collectionneurs passèrent et elle put prendre le temps de discuter avec eux sans être dérangée par d'autres clients, puis il y eut l'habituel rush du midi avant que les clients se fassent plus rares. Elle put même en profiter pour donner un petit coup de ménage un peu plus approfondi, et ré-agencer l'une des parties de la boutique comme Célia lui avait demandé. Puis elle tria le courrier et régla les quelques factures du magasin, et décida d'aller les postes juste avant le rendez-vous fixé avec la journaliste. Retournant le panneau sur la porte de la boutique pour qu'il indique « Je reviens dans cinq minutes », elle donna un tour de clef et emprunta le chemin du bureau de poste. Elle flâna un peu, ayant suffisamment de temps pour ne pas être en retard, posta ses lettres, et fit demi-tour. Il y avait à peine cinq minutes de marche mais les rues, à cet endroit, était assez biscornues et faisait un petit dédale, qui pouvait en décontenancer plus d'un quand on ne connaissait pas bien le quartier. Spring Hill lui était plutôt familier — elle y avait pas mal traîné lors de son adolescence, toujours contente d'aller faire un tour à la galerie d'art ou au musée, même si ses parents trouvaient toujours un peu inutile l'énergie qu'elle dépensait à propos de l'art, comme si c'était une lubie sans fondement. Ses parents... Ses parents furent un instant obscurcies par leur image, elle savait qu'elle devait leur donner des nouvelles, elle laissait traîner les jours, car en étant à l'étranger si longtemps elle avait pris l'habitude de vivre sans eux. Maintenant qu'elle était à Brisbane, elle savait qu'elle devait donner signe de vie au moins une fois toutes les deux semaines, mais cela lui coûtait tellement qu'elle n'arrivait jamais à s'y résoudre. Il le fallait, pourtant...

La présence d'une jeune femme devant elle interrompit ses pensées : elle semblait perdue, regardant autour d'elle, et Leena qui arrivait en sa direction lui sourit et lui offrit tout naturellement son aide : « Bonjour ! Vous cherchez quelque chose, je peux peut-être vous aider ? »
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Message(#)strangers are friends you haven't met yet / Gaïa EmptyMer 10 Jan 2018 - 22:04

À peine réveillée, j’écarte les rideaux de ma chambre d’hôtel, et plisse les yeux quand les rayons du soleil m’aveuglent. Un regard vers le réveil de la table de nuit m’indique que la matinée est déjà bien avancée. Regardant les passants qui marchent tranquillement dans la rue, en contrebas, je soupire. Le ciel azur, sans l’ombre d’un nuage, promet une journée magnifique. Un climat incroyable, en totale contradiction avec mon humeur maussade. Je me demande de plus en plus ce que je fais là, dans cette ville que je ne connais pas, dans ce pays qui m’est inconnu. Si loin de chez moi… Je m’éloigne de la grande baie vitrée, vais m’enfermer dans la salle de bain. Une douche rapide, et me voilà en pleine contemplation du placard de la chambre, où sont entreposées mes affaires. J’ai rendez-vous dans quelques heures avec une jeune artiste, une créatrice de bijoux très prometteuse, qui a beaucoup de succès en ce moment. C’est pour ça que lorsque mon journal m’a demandé d’écrire un sujet que que j’ai proposé celui-ci, ils ont tout de suite accepté. Bien sûr, cet article ne sera pas consacré uniquement à cette artiste, mais il faut bien commencer par quelqu’un. Et qui sait, peut être que voir des bijoux de toutes les couleurs me remontera le moral? Toujours devant mon placard, je réfléchis encore une seconde avant de me décider pour un short en cuir noir, et  un débardeur noir, tout simple. Mes cheveux lâchés, retenus par des lunettes de soleil et aux pieds une paire de baskets en toile blanche, suffisamment confortables pour pouvoir flâner en ville sans avoir mal aux pieds. Attrapant mon sac, qui contient du papier, un crayon et surtout mon dictaphone, je jette un coup d’oeil rapide à ma montre, avant de sortir et de verrouiller la porte. J’ai encore une bonne heure et demi avant de devoir me rendre au magasin d’antiquités où la créatrice de bijoux -Leena si je me souviens bien- m’a donné rendez-vous. Alors une fois sortie de l’hôtel, je prends à droite sans trop réfléchir, et suivant les passants, je me mets en quête de mon repas du midi.

Un bon moment plus tard, je suis toujours dans la rue, flânant dans les allées, parmi les passants, un smoothie framboise à la main. Et quand je me rends compte qu’il est presque l’heure de l’interview, je m’aperçois que je ne sais pas du tout où je suis. Oh merde… Je me suis perdue, comme la pauvre touriste que je suis. Pathétique… Regardant autour de moi, j’essaye de me repérer, scrute les panneaux… Sans succès. Alors je continue à marcher, agacée parce que je sais très bien que je risque d’arriver en retard à ce rendez-vous… Et ça, c’est très peu professionnel. Bon sang, ce que je déteste être en retard! Pestant contre moi-même, j’accélère le pas, tout en priant pour tomber sur le magasin par hasard.
Quelques longues minutes plus tard, je ne suis pas plus avancée. Alors je m’arrête, regardant autour de moi, espérant encore voir ce fichu magasin, dans lequel j’ai rendez-vous dans moins de dix minutes. Et au lieu d’apercevoir l’enseigne, je me retrouve presque nez à nez avec une jeune femme brune. Elle doit avoir à peu près mon âge, et dès qu’elle remarque ma présence, elle s’approche, avec un grand sourire.
« Bonjour ! Vous cherchez quelque chose, je peux peut-être vous aider ? »
Je reste un instant sans rien dire, un peu surprise de l’attitude de la jeune femme qui me fait face. La seconde chose qui attire mon attention, c’est sa tenue choisie avec goût, et surtout bien plus colorée que la mienne. À l’image de son humeur apparemment. Je reprends mes esprits rapidement, et lui offre à mon tour un sourire, essayant d’oublier ma mauvaise humeur.
« Oui peut être… Je ne connais pas bien la ville, je viens d’arriver. En fait je cherche une boutique d’antiquités, j’ai un rendez-vous dans… »
Je jette un coup d’oeil à ma montre, et soupire.
« Dans à peine plus de cinq minutes. Ça vous dit quelque chose? »
J’espère de tout coeur qu’elle pourra m’aider… De plus, son attitude chaleureuse est agréable. Je me sens soudain un peu moins seule dans cette ville que je ne connais pas. Et pourtant, cette fille je ne la connais même pas… Avec un nouveau sourire, je lui tends une main.
« Je suis Gaïa. »


Dernière édition par Gaïa Salvatori le Mar 30 Jan 2018 - 23:01, édité 1 fois
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Message(#)strangers are friends you haven't met yet / Gaïa EmptyMer 24 Jan 2018 - 17:27

L'accent était chaleureux, un peu chantant, et la jeune femme avait clairement quelque chose de différent — d'européen, pensa Leena tout de suite. C'était drôle comme elle les reconnaissait toujours, du moins le plus souvent, tous ces européens qui avaient été son quotidien pendant une dizaine d'années ! Leena se dit que la jeune femme devait être italienne à n'en pas douter ; et puis elle avait quelque chose de latin dans sa manière d'être, son assurance, sa tenue, sa voix. Le lien dans son esprit ne fut pas long à se faire ; surtout après la mention du rendez-vous dans la boutique d'antiquités. Répondant avec un sourire aux explications de l'étrangère perdue dans ce quartier australien, Leena lui serra la main en retour, avec toujours autant de chaleur. « Je suis Leena ! C'est avec vous que j'ai rendez-vous, on dirait ? Vous êtes journaliste ? Enchantée de vous rencontrer ! La coïncidence n'aurait pas pu mieux tomber ! » souligne-t-elle en riant. En effet : quelles chances avaient-elles de tomber l'une sur l'autre quand Leena n'était pas supposée sortir de sa boutique ! Elle lui indiqua le chemin d'un petit signe de tête, et se mit en marche. « Venez, je vous emmène à la boutique ; c'est vrai que c'est un véritable de dédale de rues par ici ! »

Il faisait si beau qu’elle aurait volontiers continué à se promener ainsi, protégée du soleil qui tapait un peu trop fort par la hauteur des maisons et des immeubles de la rue. Brisbane n’avait certes pas le charme de Londres, avec son côté bien plus moderne et plus urbain, mais ça n’était tout de même pas désagréable d’en profiter ainsi, quand il faisait si beau et que l’été se profilait, peu à peu libéré de ses pluies passagères. Au même moment, à Londres, il devait faire sombre et froid, mais Leena sentait tout de même son cœur se serrer un peu. « Vous n’êtes pas d’ici, n’est-ce pas ? » continua-t-elle à discuter, heureuse de se changer les idées avec cette nouvelle rencontre. Et puis elle avait besoin de parler pour ne pas penser au léger stress qui l’envahissait – elle avait été plusieurs fois interviewée, mais cela la rendait toujours un peu nerveuse et mal à l’aise, même si elle était ravie de parler de son travail. Comme elles arrivaient à la boutique, agréablement climatisée, Leena enleva le petit écriteau de la porte et laissa le passage à Gaïa. Elle lui montra l’endroit idéal pour s’installer, vers le fond de la pièce principale, sous une verrière donnant sur le ciel où l’on pouvait s’installer autour d’une petite table, dans des gros fauteuils particulièrement confortables. « Je vous fais un thé ou un café ? Et on s’installe ici, ça vous va ? »
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Message(#)strangers are friends you haven't met yet / Gaïa EmptyMar 30 Jan 2018 - 23:00


Elle est souriante. Et l’air de très bonne humeur, à tel point que mon humeur s’améliore nettement, de secondes en secondes. Elle saisit ma main, acceptant l’invitation muette.
« Je suis Leena ! C'est avec vous que j'ai rendez-vous, on dirait ? Vous êtes journaliste ? Enchantée de vous rencontrer ! La coïncidence n'aurait pas pu mieux tomber ! »
Sacré coïncidence en effet. Tomber sur LA personne que je dois voir, en pleine rue, alors que je suis en retard, et complètement perdue… Si ça ce n’est pas un signe du destin!
« Enchantée! En effet, quelle chance! »
Répondant à une autre de mes questions en m’indiquant une direction, je la suis avec un sourire au coin des lèvres.
« Venez, je vous emmène à la boutique ; c'est vrai que c'est un véritable de dédale de rues par ici ! »
Je ris de bon coeur, tout en commençant à la suivre.
« Vous ne croyez pas si bien dire… »
Il fait vraiment très beau, très chaud aussi. Les gens qui marchent dans la rue cherchent l’ombre, rentrent dans les boutiques en sachant très bien qu’ils n’achèteront pas, faisant semblant de s’extasier tout en profitant de la climatisation. C’est un véritable défilé de chapeaux et de lunettes de soleil. Réajustant les miennes sur mon nez, j’en viens à souhaiter que la boutique ne  soit plus très loin, car je commence à sentir les méfaits de la chaleur. En ce moment à Rome, il devait faire bon, mais on devait être loin des températures chaudes qu’il fait ici. Je m’apprête à regarder mon téléphone, voir quel temps il fait là-bas, mais je suspends mon geste. Ça ne ferait que renforcer le mal du pays qui a doucement montré le bout de son nez, il y a quelques jours.
« Vous n’êtes pas d’ici, n’est-ce pas ? »
Leena vient de me tirer de mes pensées. Légèrement déstabilisée, je reprends cependant vite du poil de la bête, et lui réponds d’un ton enjoué.
« Non pas du tout, je viens de Rome. Vous connaissez? »
S’il elle me pose la question, c’est qu’elle a remarqué quelque chose. Mon accent peut être, ou mon nom de famille, pas vraiment courant par ici… Je relance la conversation, en remarquant que la jeune femme qui me précède, marchant d’un pas rapide et assuré, se raidit de plus en plus. Pas beaucoup certes, mais assez pour que je me rende compte qu’elle est un peu nerveuse. Ce qui est relativement normal, quand on y pense.
Nous finissons par arriver devant la façade d’un petit bâtiment, qui semble bel et bien être la boutique. L’air est frais, c’est agréable. Leena m’entraine vers l’arrière boutique, et bientôt me voilà assise dans un énorme fauteuil ma foi très confortable, sous une verrière dévoilant le ciel bleu turquoise.
« Je vous fais un thé ou un café ? Et on s’installe ici, ça vous va ? »
Je lui souris.
« Je veux bien un café, merci. Et oui, ça me convient, c’est parfait. »
Elle s’éloigne, et j’en profite pour regarder autour de moi. La boutique est propre, et semble déborder d’un tas d’objets curieux. J’aime bien les boutiques d’antiquités, tout simplement car chaque objet que l’on peut y trouver a déjà une histoire. Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche, et le sors, histoire de jeter un coup d’oeil. Une des mes sources me dit qu’elle a des informations à me transmettre rapidement. Si c’est pour ce à quoi je pense, il ne faudra pas que j’oublie de le rappeler. Leena revient par ici, plateau dans les mains. Je sors de mon sac mon dictaphone, mon carnet de note, un stylo. Tout en montrant l’appareil à la jeune femme qui me fait face, je la questionne.
« Ça ne vous dérange pas que j’utilise ça? C’est uniquement pour moi ne vous inquiétez pas. »
Elle s’assoit en face de moi, et j’attends qu’elle se mette à l’aise. Je ne veux surtout pas qu’elle se sente opressée. Une fois qu’elle a l’air légèrement plus détendue, je commence.
« Ok allons-y. Parlez moi un peu de vous d’accord? Par exemple, vous êtes née ici, à Brisbane? »
Et tandis qu’elle parle, je griffonne des mots sur le papier.
« Vous connaissez un vrai succès avec la vente de vos bijoux, n’est-ce pas? Quand avez-vous commencé à créer ces merveilles? »
Et je continue à poser des questions, écoutant attentivement les réponses que la jolie brune m’adresse. J’ai un léger pincement au coeur en me rappelant que mon travail était bien plus excitant autrefois, même si interviewer une artiste comme Leena n’est pas non plus inintéressant. Ce qui m’embête le plus en fait, c’est que mon employeur me fasse payer le fait que je sois partie à l’étranger quasiment sur un coup de tête. Et il risque de vraiment mal réagir en apprenant que je vais certainement rester… J’ai la nausée rien qu’à l’idée que je pourrais perdre mon poste. Alors je tente au possible de chasser ces mauvaises pensées, et me recentre à nouveau sur Leena, toujours aussi souriante.

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Message(#)strangers are friends you haven't met yet / Gaïa EmptyDim 11 Fév 2018 - 17:58

« De Rome !! » Leena ne cacha pas son bonheur — ses souvenirs de l'Italie étaient merveilleux, et elle était toujours contente de rencontrer des gens qui venaient d'endroits qu'elle avait visités, pour pouvoir partager avec eux. « Oui, j'y suis allée il y a quelques années ! C'est vraiment une très belle ville, chargée d'histoire et d'art ! Même si je dois bien reconnaître que c'est la campagne italienne que j'ai préférée... Les paysages sont à couper le souffle. » Un instant elle se perdit dans sa rêverie, se rappela les longues soirées au bord de la mer, ou à l'ombre d'un pin parasol, les vieilles maisons de pierres dorées où elles séjournaient avec Tess, l'accueil chaleureux des gens, la nourriture et le vin... C'était comme un autre temps, un moment depuis longtemps terminé, mais à chaque fois qu'elle y pensait, elle ne pouvait s'empêcher de sourire. L'Italie avait été l'une de leurs plus belles découvertes en Europe.

Elles s'installèrent confortablement et Leena abandonna un instant Gaïa pour aller faire chauffer de l'eau, préparer un café et se faire un thé, puis elle arrangea le tout sur un joli petit plateau et revint vers la journaliste, qui avait sorti son matériel. En plus du carnet du stylo, il y avait bien évidemment le dictaphone en évidence sur la table, et malgré sa bonne humeur et son sourire sincère, Leena ne put s'empêcher de se crisper un peu. Gaïa dut s'en rendre compte puisqu'elle tenta de la rassurer. « Ça ne me dérange pas ! » mentit à moitié Leena — elle n'était jamais à l'aise avec ces trucs mais il fallait bien qu'elle se fasse une raison ; non seulement ce n'était pas du direct non plus, mais en plus elle devait prendre sur elle et arrêter de stresser pour ce genre de moments, elle le savait très bien. Il fallait juste qu'elle n'y pense pas, et tout irait bien. Parler d'elle ainsi la mettait suffisamment mal à l'aise, autant ne pas appesantir la chose. Elle disposa la plateau entre la journaliste et elle, but une gorgée de thé pour se détendre un peu, et fit un signe de tête à Gaïa pour lui indiquer qu'elle était prête.

« Hmm... Je, oui, je suis née à Brisbane. » Leena secoua la tête pour se reprendre : ne parle pas comme une godiche bon sang ! « J'y ai grandi jusqu'à mes 20 ans. Puis je suis partie en Europe avec ma meilleure amie, on a fait un grand tour de tous les pays — c'est ainsi que j'ai pu visiter Rome et l'Italie ! — et j'ai fini par m'installer à Londres ensuite, j'ai eu un coup de coeur pour cette ville, sur tous les plans. J'y ai passé huit années. Et me voilà de retour à Brisbane depuis quelques mois ! » Tout en parlant elle triturait le bas de sa jupe du bout des doigts, signe évident de léger mal à l'aise. Quand elle s'interrompit elle se rendit compte qu'elle avait la bouche sèche, et but une nouvelle gorgée de thé. Un peu énervée contre elle, elle se mordit la lèvre. Pourquoi fallait-il qu'elle en fasse une affaire d'état ? Ce n'était qu'un interview pour valoriser ses bijoux, il n'y avait pas plus d'enjeu... Alors pourquoi se sentait-elle incapable de parler de manière plus intéressante... Pourquoi se sentait-elle justement aussi peu intéressante... « Je suis désolée, ce genre d'exercice ne me met jamais très à l'aise. » Elle eut un petit sourire d'excuse, s'installa un peu mieux dans son fauteuil. Elle pouvait le faire. Gaïa devait probablement la juger stupide, mais tant pis, elle faisait bien ce qu'elle pouvait. « J'ai depuis toujours aimé la mode, l'art, dessiné et imaginé dans mon coin, mais j'ai vraiment commencé à confectionner des choses à mon adolescence. Ensuite j'ai essentiellement dessiné, puis c'est à Londres que je me suis lancée. C'est une ville très propice au lancement de jeunes créateurs ! Grâce à des coups de pouce de galeries et d'associations de créateurs j'ai eu accès au matériel et à un atelier, j'ai lancé ma gamme et ouvert ma boutique en ligne. J'ai fait quelques collaborations aussi, avec des galeries ou des boutiques de créateurs, et même avec un théâtre. Ma boutique en ligne a petit à petit pris de l'ampleur, et aujourd'hui elle me prend la moitié de mon temps, et je travaille à mi-temps ici. » C'était sur le papier bien sûr, parce qu'en réalité avec la fabrication elle travaillait bien plus qu'un plein temps. Remettant une mèche de cheveux derrière son oreille, elle offrit un sourire timide à Gaïa, dont l'attitude bienveillante était particulièrement appréciable.
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Message(#)strangers are friends you haven't met yet / Gaïa EmptyLun 26 Fév 2018 - 22:01



Elle boit une gorgée de thé, comme pour se donner une contenance. Malgré mes efforts, elle est encore un peu stressée, j’en ai bien peur. Tout ce que je peux espérer, c’est qu’elle va se détendre au fur et à mesure. J’ai beau ne pas la connaître, ça m’embête un peu de la voir mal à l’aise comme ça. Elle hoche la tête, comme pour me dire que ça y est, elle est prête.
« Hmm... Je, oui, je suis née à Brisbane. J'y ai grandi jusqu'à mes 20 ans. Puis je suis partie en Europe avec ma meilleure amie, on a fait un grand tour de tous les pays — c'est ainsi que j'ai pu visiter Rome et l'Italie ! — et j'ai fini par m'installer à Londres ensuite, j'ai eu un coup de coeur pour cette ville, sur tous les plans. J'y ai passé huit années. Et me voilà de retour à Brisbane depuis quelques mois ! »
Je souris en l’entendant parler de l’Italie. C’est peut être stupide, mais je suis contente d’avoir rencontré quelqu’un qui apprécie mon pays. Ce pays qui me manque… Comme elle est en face de moi, je ne sais pas ce qu’elle est en train de trafiquer, mais je vois ses épaules bouger. Elle est sûrement en train de se tordre les doigts dans tous les sens, pour essayer de se calmer un peu. Elle boit une gorgée de thé, encore. Elle est stressée.
« Si ça ne va pas, on peut faire une pause, vous savez. Je peux même revenir un autre jour, si vous préférez. »
Ce n'est pas comme si mon emploi du temps était très chargé, en ce moment... Je la vois presque rougir.
« Je suis désolée, ce genre d'exercice ne me met jamais très à l'aise. »
Je lui souris gentiment.
« Je vois bien, mais pour l’instant vous vous en sortez très bien. »
D’un hochement de tête, je lui fais signe de continuer son histoire. Elle a sûrement encore quelques petites choses à me dire, j’en suis certaine.
« J'ai depuis toujours aimé la mode, l'art, dessiné et imaginé dans mon coin, mais j'ai vraiment commencé à confectionner des choses à mon adolescence. Ensuite j'ai essentiellement dessiné, puis c'est à Londres que je me suis lancée. C'est une ville très propice au lancement de jeunes créateurs ! Grâce à des coups de pouce de galeries et d'associations de créateurs j'ai eu accès au matériel et à un atelier, j'ai lancé ma gamme et ouvert ma boutique en ligne. J'ai fait quelques collaborations aussi, avec des galeries ou des boutiques de créateurs, et même avec un théâtre. Ma boutique en ligne a petit à petit pris de l'ampleur, et aujourd'hui elle me prend la moitié de mon temps, et je travaille à mi-temps ici. »
Et puis, plus rien. Plus un mot. Elle a tout sorti d’un bloc, et maintenant, elle semble reprendre son souffle, en replaçant derrière son oreille une mèche de cheveux rebelle.
Tout en buvant une gorgée de mon café, brûlant, j’essaye de mettre un peu d’ordre dans ma tête, parmi tout ce qu’elle vient de me dire. Ça fera sûrement un bon article, après tout, on ne m’a pas demandé d’écrire une double page sur la jeune femme… De plus, si l’article plait aux lecteurs, mon patron me demandera sûrement de revenir la voir, pour une « suite », si on peut dire. Alors je pense que je ne vais pas l’embêter davantage aujourd’hui. Je lui souris.
« Vous voyez, ce n’était pas si compliqué. Vous vous en êtes bien tirée. »
J’éteins mon dictaphone, et le range dans mon sac. Tout en observant la jeune femme du coin de l’oeil, je bois une gorgée de café, avant de sortir l’appareil photo que j’ai emmené avec moi.
« Je suis désolée de vous infliger ça, mais il me faudrait une photo de vous pour illustrer l’article. Et vous portez vos créations, ce qui est encore mieux. IL faudrait que je prenne encore une ou deux photos, et on aura fini. »
Pour ne pas l’embarrasser trop longtemps, je prends les photos rapidement, puis je reviens m’assoir en face d’elle, et range mon appareil. Soupirant, je prends ma tasse dans mes mains, observant Leena.
« Bon. Je ne vais pas vous embêter plus longtemps, je ne vais pas tarder à y aller… »
Juste le temps de finir ma tasse, et de profiter encore un peu de la fraîcheur agréable de la boutique d’antiquités. Pourtant, avant de partir, puisqu’il le faut, j’aimerais bien lui poser une autre question, qui me brûle les lèvres depuis un moment.
« Vous aimeriez retourner en Italie? Ça va peut être vous paraitre stupide, mais je suis heureuse d’avoir trouver quelqu’un qui apprécie ce pays autant que moi. »
Les yeux perdus dans le vague le temps de quelques secondes, je repense à ces paysages magnifiques que j’ai laissé derrière moi. Aux superbes couleurs des rues de ma ville natale, à la splendeur de Rome.


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Message(#)strangers are friends you haven't met yet / Gaïa EmptyLun 30 Avr 2018 - 17:06

Leena secoua la tête avec des grands yeux – oh, non, pas une autre fois, elle ne voulait surtout pas croire que Gaïa la dérangeait ou quoi que ce soit, et puis une autre fois ou maintenant donnerait le même résultat. Il fallait juste qu’elle apprenne à lâcher-prise lors de ces moments-là, voilà tout. Elle se força à respirer un bon coup, sourit face aux encouragements de la journaliste, et se lança dans son histoire. À la fin, un peu soulagée, elle accepta les photos – bizarrement elle se sentit moins mal à l’aise, c’était plus quelque chose à laquelle elle était habituée, mettre ses créations en valeur, poser avec. D’ordinaire elle était plutôt derrière l’objectif que devant, puisqu’elle demandait à des gens de poser pour ses bijoux afin d’illustrer son site, mais c’était quelque chose qu’elle connaissait sur le bout des doigts (le meilleur angle, les meilleures poses, le meilleur profil, la meilleure lumière) qu’elle n’avait pas du tout d’appréhension. Elle se prêta au jeu tranquillement, puis Gaïa rangea toutes ses affaires. Maintenant que l’interview était terminé, Leena se sentait beaucoup plus décontractée, et surtout parfaitement ouverte à la discussion. Son rythme cardiaque avait baissé et elle sentait qu’elle avait eu un peu chaud – heureusement l’air ambiant de la boutique était bien plus agréable et frais qu’au dehors.

Elle faillit poser une question à Gaïa pour relancer la discussion sur tout autre chose car elle lui était sympathique, mais celle-ci la devança en lui parlant de l’Italie. Leena sourit ; elle comprenait bien ce que Gaïa ressentait, et pourtant Londres n’était même pas sa ville d’origine. « Ça ne me paraît pas du tout stupide, j’étais tellement bien à Londres et la ville me manque tous les jours, je ne perds jamais une occasion d’en parler quand je rencontre des gens de là-bas. Je ne peux que comprendre le mal du pays ! » Elle termina sa tasse de thé et reprit : « J’y retournerai avec plaisir. Surtout que je n’ai pas tout visité ! Comme je vous ai dit j’ai eu un coup de cœur pour la campagne du pays, surtout dans les endroits encore sauvages et reculés. Mon coup de cœur était probablement la région des Cinque Terre ! En plus, il faisait un temps merveilleux, un ciel bleu et une mer limpide, mais pas trop chaud car il y avait toujours une petite brise. Je ne suis pas allée plus bas que Naples, et j’aurais adoré voir la Sicile aussi… Et vous, à part Rome, vous connaissez bien l’Italie ? C’est vrai qu’on ne voyage pas forcément dans son propre pays – à part Brisbane et l’aéroport de Sydney, je ne connais pas grand-chose de l’Australie ! » conclut-elle en riant. « Ah, et ce qui me manque le plus de l’Italie, je crois que c’est la nourriture et le vin, aussi… » Elle rit de nouveau, c’était à moitié une plaisanterie et à moitié la vérité, car le simple fait de repenser à toutes les choses délicieuses et délicates qu’elle y avait mangé la laissait rêveuse. « Oh, d’ailleurs, j’ai des scones délicieux si ça vous dit ! » Sans vraiment attendre de réponse, elle fila une seconde dans l’arrière-boutique leur rapporter des petits gâteaux pour qu’elles puissent grignoter tout en discutant.
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Message(#)strangers are friends you haven't met yet / Gaïa EmptyMar 15 Mai 2018 - 22:37


Dès que je pose l’appareil photo, elle semble se décontracter. Totalement. Je vois ses épaules qui s’abaissent, et les muscles de son cou fin qui se détendent. Son sourire, toujours aussi agréable, est cependant légèrement moins crispé. Je ne lui en veux pas le moins du monde. Ce n’est jamais facile d’être « sous les projecteurs » quand on est pas habitué. Désireuse de rester encore un peu, en espérant que je ne vais pas l’importuner, je lui pose cette question qui me brûle tant les lèvres, sur l’Italie. Et elle sourit.
« Ça ne me paraît pas du tout stupide, j’étais tellement bien à Londres et la ville me manque tous les jours, je ne perds jamais une occasion d’en parler quand je rencontre des gens de là-bas. Je ne peux que comprendre le mal du pays ! »
Elle termine sa tasse sous mes yeux, et je l’imite, avant d'ajouter quelque chose.
« Pourquoi en être partie alors? De Londres je veux dire. Et sans vouloir être indiscrète... »
Je suis parfois un peu trop curieuse. C'est une qualité comme un défaut. Elle me répond, mais bien vite enchaîne sur l'Italie.
« J’y retournerai avec plaisir. Surtout que je n’ai pas tout visité ! Comme je vous ai dit j’ai eu un coup de cœur pour la campagne du pays, surtout dans les endroits encore sauvages et reculés. Mon coup de cœur était probablement la région des Cinque Terre ! En plus, il faisait un temps merveilleux, un ciel bleu et une mer limpide, mais pas trop chaud car il y avait toujours une petite brise. Je ne suis pas allée plus bas que Naples, et j’aurais adoré voir la Sicile aussi… Et vous, à part Rome, vous connaissez bien l’Italie ? C’est vrai qu’on ne voyage pas forcément dans son propre pays – à part Brisbane et l’aéroport de Sydney, je ne connais pas grand-chose de l’Australie ! »
Je souris. Elle a un débit de parole assez impressionnant!
« Oui, les Cinque Terre sont vraiment magnifiques. Je connais bien, j’ai de la famille là-bas. Et oui bien sûr que je connais, je n’ai été à Rome que pour mes études, je suis née et j’ai grandi à Sorrente, c’est un peu en dessous de Naples. Et dès que j’ai été diplomée, j’ai parcouru le pays en long en large et en travers, pour mon travail. Et j’ai beau être une native, j’ai toujours trouvé ce pays magnifique, peu importe l’endroit où je me trouvait. »
Oui je connais bien mon pays, contrairement à l’Australie, que je ne connais pas du tout. Il suffit de voir aujourd’hui, où j’ai réussi à me perdre en 10 minutes chrono…
« Ah, et ce qui me manque le plus de l’Italie, je crois que c’est la nourriture et le vin, aussi… »
Je ris à mon tour, contente de la voir si enthousiaste, ce qui semble bel et bien être naturel et permanent chez elle.
« Je suis ravie de voir que vous avez bon goût! »
Ses yeux se voilent un peu, et un sourire s’étire sur ses lèvres. Elle paraît songeuse l’espace de quelques secondes, comme si elle se remémorait de bons souvenirs, ce dont je ne doute pas. Et d’un coup elle revient au présent, me faisant presque sursauter.
« Oh, d’ailleurs, j’ai des scones délicieux si ça vous dit ! »
Et elle se lève et s’éloigne en vitesse. Un vrai électron libre cette fille. Cependant, sa bonne humeur et le reste font qu’elle m’est de plus en plus sympathique. Elle revient avec un plateau, retrouve sa place en face de moi et pose les gâteaux entre nous. Curieuse, j’en saisis un et mords dedans avec appétit. Ils sont vraiment très bons, et c’est sans doute la meilleure chose que j’aie mangé depuis que mon avion a atterri il y a quelques semaines. Peut-être que je n’ai pas encore trouvé de bonnes adresses… On ne peut pas dire que j’aie vraiment cherché aussi. Tout en souriant à Leena, je désigne la pâtisserie.
« Vous avez raison, ils sont délicieux! »
Je la vois rosir de plaisir. Apparement, elle sait faire autre chose que créer de beaux bijoux et veiller sur des antiquités, et elle le fait très bien. Enfin, ça c'est parce que je suppose que c'est elle qui les as faits... Je ne mets pas longtemps à finir le gâteau, et me retient bien d’en prendre un autre. Je ne voudrais pas être impolie en faisant la morfale, et surtout, ce ne serait pas très raisonnable… Fouillant dans mon sac, je me saisis d’un crayon et d’un petit calepin, avant de griffonner des numéros dessus. Puis je retire la feuille du bloc et la tend à Leena.
« C’est mon numéro. Si jamais tu as envie de retourner en Italie, je pourrais te donner des adresses et des conseils. »
Je lui fais un clin d’oeil. Je sens mon portable qui vibre dans mon sac, et m’excusant d’un regard auprès de la jeune femme, je consulte le message que je viens de recevoir. Quand je le verrouille et le retourne dans mon sac, j’ai perdu le sourire.

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Message(#)strangers are friends you haven't met yet / Gaïa EmptyJeu 24 Mai 2018 - 17:33

La conversation engagée, il n’y avait plus rien qui retenait Leena dans ce désagréable état un peu mal à l’aise. Au contraire : l’accent chantant de Gaïa, leurs échanges sur l’Italie et les voyages, les petits scones délicieux, tout était là pour qu’elle se détende et profite de ce moment tout simple partagé avec la journaliste. Il lui semblait parfois impossible de se détacher de cet atavisme familial, cette manière qu’avait sa mère d’être tout le temps guindée, la timidité extrême de son père qui s’était mué en un mutisme total avec le temps. Au moins Leena se détachait de tout cela, et si ses anxiétés d’enfant ne s’envolaient pas si aisément, elle mettait toute son énergie à s’en débarrasser au mieux. « Oh, il y a différents paramètres… C’est bien aussi de changer, et puis mes amis d’ici manquaient. Mes parents habitent ici également. C’est un peu compliqué » Elle eut un geste de la main, regrettant de s’être aventurée sur un terrain qui pouvait être glissant. « En vérité, mes deux meilleurs amis, Tess et Rhett, sont revenus de Londres à Brisbane également. Ce sont les personnes les plus importantes de ma vie, j’avais besoin de revenir vers eux. » Ce n’était qu’une partie de la vérité, mais c’en était tout de même. Elle sourit ensuite à Gaïa, qui parlait avec ferveur de son pays natal, acquiesçant avec ce qu’elle disait – il était aisé d’imaginer tomber amoureux d’un si beau pays, même lorsqu’on y était née. Elle sourit à Gaïa, qui semblait également trouver les scones à son goût. Leena admirait son aisance, sûrement due à son métier – journaliste avait toujours été l’une des voies qu’elle n’aurait pas envisagées mais qui lui semblait particulièrement intéressante, si elle en avait eu les capacités. Il y avait quelque chose d’artistique dedans, ne serait-ce que par l’écriture, mais aussi avec l’imagination et l’analyse qui allait derrière, et la curiosité d’aller sans cesse dénicher de nouveaux sujets, de nouvelles enquêtes. Elle fut sur le point de lui poser d’autres questions, mais leur entretien touchait à sa fin et elle se doutait de toute façon que Gaïa avait probablement d’autres choses à se faire. Elle se leva en même temps qu’elle et accepta avec plaisir son numéro ; elle eut juste à sortir sa petite carte de visite, sur laquelle était inscrite son numéro et l’adresse de sa boutique en ligne. « Avec plaisir ! Et voici ma carte. Et si jamais tu as besoin d’une guide pour visiter Brisbane ou simplement découvrir des endroits cools pour sortir, n’hésite pas ! Ce sera avec plaisir. Merci pour l’interview, j’espère que j’ai été une bonne cliente tout de même ! » Elle eut un petit sourire un peu gêné – elle savait bien que la timidité n’aidait pas forcément dans la conduite d’un interview. Alors qu’elles s’apprêtaient à prendre congé, le téléphone de l’italienne sonna et son visage s’assombrit. Leena, prête à lui ouvrir la porte, hésita un quart de seconde avant de demander : « Tout va bien ? » Prudemment, elle interrogea Gaïa du regard ; ce n’était pas parce qu’elles venaient juste de se rencontrer qu’elle allait faire semblant de n'avoir rien remarqué.
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Message(#)strangers are friends you haven't met yet / Gaïa EmptyVen 15 Juin 2018 - 14:05


Voir quelqu’un d’aussi souriant et d’aussi détendu est vraiment sympathique. Je n’ai pas beaucoup eu l’occasion de croiser ce genre de personne ces derniers temps. Apparemment, ma question ne l’a pas froissée, et elle ne mets pas beaucoup de temps à me répondre.
« Oh, il y a différents paramètres… C’est bien aussi de changer, et puis mes amis d’ici manquaient. Mes parents habitent ici également. C’est un peu compliqué » La jeune femme se raidit imperceptiblement, et dévie légèrement  la conversation. Elle répond toujours à ma question, quelque peu indiscrète finalement, mais elle fait obscurité sur sa famille. Respectant sa vie privée, après tout, on ne se connaît quasiment pas, je ne vais pas insister alors qu’elle a déjà accepté de m’en dévoiler un peu.
« En vérité, mes deux meilleurs amis, Tess et Rhett, sont revenus de Londres à Brisbane également. Ce sont les personnes les plus importantes de ma vie, j’avais besoin de revenir vers eux. »
C’est quelque chose que je comprends, même si je ne suis absolument pas dans ce cas. Mes meilleurs amis sont à Rome, et ils m’en veulent d’être partie presque sans explication. Ça leur passera bien sûr, mais ce dont je suis persuadée, c’est qu’ils ne feraient pas le déplacement pour me rejoindre jusqu’ici. Inspirant, je chasse ces pensées désagréables, et reporte toute mon attention sur Leena, qui sourit de plus belle quand je lui parle de l’Italie. Avec un pincement au coeur qui me surprend plus que je ne l’aurais cru possible. Je finis par décider de lui laisser mon numéro, tout en espérant qu’elle s’en servira. J’apprécierai beaucoup qu’elle accepte de me guider un peu, elle qui a l'air de connaître la ville comme sa poche. Et en plus, avoir une amie souriante avec qui papoter, c’est bien quelque chose dont j’aurais besoin, en ce moment.
Debout en face de moi, elle me donne en échange un petit rectangle de papier cartonné, qui se trouve être sa carte de visite. Je lui souris, et la range soigneusement dans une poche de mon sac.
« Avec plaisir ! Et voici ma carte. Et si jamais tu as besoin d’une guide pour visiter Brisbane ou simplement découvrir des endroits cools pour sortir, n’hésite pas ! Ce sera avec plaisir. Merci pour l’interview, j’espère que j’ai été une bonne cliente tout de même ! »
Elle sourit toujours, mais cette fois-ci, elle semble un peu plus crispée. Le mieux serait que j’arrive à la rassurer, une bonne fois pour toutes, pour qu’elle arrête de s’inquiéter pour ça.
« C’est super gentil, merci beaucoup. Je n’hésiterais pas une seconde! Et pour l’interview ne t’inquiète pas, c’était parfait. J’espère que l’article te plaira, même si au fond, je n’en doute pas. »
J’étais de nouveau de bonne humeur, malheureusement, cette bonne humeur s’évanouit presque instantanément quand je sens mon téléphone vibrer, et que je prends connaissance du message qu’il affiche.
« Tout va bien ? »
Je sursaute en entendant la voix de Leena. Le temps d’un instant, j’ai complètement oublié sa présence. La main retenant la porte ouverte, elle m’observe. Je prends une longue seconde pour réfléchir, ne sachant pas trop quoi lui dire. Et finalement, j’opte pour la simplicité, avec un soupçon de mensonge.
« Oui ça va… Juste une mauvaise nouvelle. Ma vie privée est… Très compliquée en ce moment. »
Non ça ne va pas. Mais dans des circonstances pareilles, qui pourrait se targuer d’aller bien. Je soupire.
« Toute ma vie, en fait. »
Mes relations personnelles, mon travail, ma famille… Tout est parti de travers. Certaines choses plus que d’autres, mais cela ne diminue en rien le stress que ça m’inflige. Secouant la tête, je raffermis la prise sur mon sac.
« Mais je ne vais pas t’embêter avec ça, ce n'est pas si grave. À bientôt j’espère. »
Je trouve la force de lui sourire une dernière fois, avant de passer la porte.  Dehors, la chaleur m’assaille.
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Message(#)strangers are friends you haven't met yet / Gaïa EmptySam 23 Juin 2018 - 20:22

Leena se doutait que Gaïa n'allait pas forcément lui déballer toute sa vie pour répondre à sa question — c'est toujours compliqué, et puis, on ne sait jamais comment la personne d'en face réagit. Mais elle ne s'attendait pas à une telle réponse, cash mais pourtant pleine de pudeur. D'ailleurs les traits de l'italienne s'étaient assombris depuis qu'elle avait reçu la mauvaise nouvelle, et Leena ressentit une pointe de tristesse pour elle. À en juger l'ombre dans ses yeux, oui, les choses avaient l'air bien compliquées... « Oh, je suis désolée » murmura sincèrement Leena. Elle était beaucoup trop tournée vers les gens pour ne pas se sentir affectée par ce genre de situation, et par l'émotion palpable mais contenue que dégageait la journaliste. Toute sa vie ?! Cela avait l'air encore plus compliqué que Leena se l'imaginait — famille, travail, vie de couple, peut-être tout à la fois ? Pour avoir vécu elle-même des histoires plus ou moins compliquées, elle ne pouvait que compatir. Mais en l'état, il lui était difficile de transmettre quelque chose à Gaïa, que ce soit de la compassion ou de l'encouragement : elles ne se connaissaient pas assez. Elle lui sourit juste amicalement, tandis que Gaïa se reprenait et ouvrait la porte. Elle n'était pas de ces filles qui se laissaient abattre, cela Leena l'avait sentit tout de suite. « J'espère aussi ! Merci encore pour l'interview, et bon courage... À bientôt ! » Elle lui fit un petit signe de la main, refermant la porte derrière elle, et regardant quelques instants la silhouette de l'italienne disparaître dans le décor de la rue. Après quelques secondes d'immobilité, plongée dans ses pensées, Leena cligna des yeux et reprit la main sur ses émotions. Gaïa était une belle rencontre, qui lui donnait envie de faire ce qu'elles avaient évoqué, au lieu de dire "on se recontactera" sans le faire. Elle se mit à ranger le plateau de thé et les assiettes, curieuse de voir l'article en question, même si elle n'était pas spécialement habituée et à l'aise d'être ainsi sous le feu des projecteurs.
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