Une nuit intense, comme chaque fois que je passe la nuit ici. Je connais désormais cet appartement par coeur, ça fait quasiment six mois que je passe une bonne partie de la semaine ici, chez Erin. Ou du moins, plusieurs nuits par semaine. J’arrive le soir vers 21h et je repars le matin sur les coups de six ou sept heures. Erin a toujours essayé de me retenir le matin, mais s’il y a bien une chose que je déteste, c’est qu’on me retienne. Dormir ici plusieurs nuits par semaine est déjà quelque chose que je m’étais interdit. Trop peu de liberté dans une relation sur le long terme. Ce matin quand je sors délicatement du lit d’Erin, elle attrape mon bras pour me retenir, usant de sa petite voix du matin tout à fait craquante. « Kyrah chérie reste encore un peu ce matin, on est dimanche… » « Y’a pas de dimanche pour moi… » Elle me sert sa bouille d’enfant persuasif. Parfois, j’ai l’impression que c’est elle qui a vingt ans et moi qui en ai le double. « Non s’il te plait, pas cette tête là… » « Pourquoi, ça pourrait t’inciter à rester un peu plus longtemps ? » Elle m’attire à elle et commence à glisser ses mains partout sur mon corps nu. « S’il te plait… une heure, juste une heure. » Et voilà. Une bouille de chat potté, et mes lèvres se retrouvent sur les siennes sans plus tarder. Elle aura ma peau, j’en ai bien peur. Alors pendant encore plus d’une heure, je suis à sa merci, parce que oui, personne depuis longtemps n’a réussi à me faire oublier que le temps passe. C’est alors sur les coups de dix heures du matin que je pars à la douche, avant d’entamer une journée, sûrement comme les autres. Je sors de la salle de bain quelques dizaines de minutes plus tard, entre dans le grand salon, entourée d’une simple serviette autour de mon corps frêle et musclé. Je passe par la cuisine pour avaler un morceau de pain, quand la porte de la maison s’ouvre. Je reste bloquée là, comme une conne, alors que je suis en plein milieu de l’entrée. Entrent deux enfants, suivis d’un jeune homme d’une trentaine d’années. Mon sang se glace. Qui est-il ? Mon coeur tambourine dans ma poitrine au moment où il pose son regard sur moi, alors que les enfants arrivent déjà auprès de moi. « Elioooo, c’est qui la dame ? » Je regarde le gamin, puis repose mon regard sur le jeune homme, qui semble encore sous le choc de voir quelqu’un ici. Je fais quelques pas sur le côté, doucement, pour essayer de me faufiler dans la chambre d’Erin qui n’est pas très loin, quand celle-ci sort de la chambre, enveloppée simplement d’un drap blanc « Kyrah chéri n’oublie pas de prendre ton… » Elle s’arrête net en voyant ces personnes dans sa maison. « Elio ! Qu’est-ce que tu… qu’est-ce que vous faites là ? » Elle semble surprise, pas autant que moi, mais presque. Je ne sais pas où me mettre. Je regarde tour à tour les enfants, puis le jeune homme. Mais c’est qui putain ? Je me racle la gorge et tout bas je m’adresse à Erin « Je vais m’habiller. » Elle me regarde, hoche à peine la tête et repose son regard sur le jeune homme, pendant que je m’éclipse. Elle s’adresse à lui avec un simple « Je reviens. », et me rejoins dans la chambre avant de fermer la porte derrière elle. Je suis déjà quasiment habillée, j’ai fait vite. Je me sens super mal à l’aise. « C’est qui ? » « C’est mon… c’est compliqué. » Je la regarde intensément. « Je croyais que j’étais la seule… » « La seule ? » « La seule à passer du temps avec toi pendant que ton mari n’est pas là. » J’insinue que je pensais être la seule avec qui elle trompait son mari. Je la fusille du regard et passe près d’elle mais elle m’attrape par le bras. « Kyrah. Elio est mon fils. » Je me retourne d’un seul coup, choquée. Quoi ? Quoiiii ??? Elle a un fils de mon âge, peut-être même plus vieux ! Oh mon dieu. Mon coeur tambourine encore plus fort dans ma poitrine. Il va me vendre à son père, il va vouloir me tuer, me lapider. Putain. Je ne trouve rien à dire, je retire mon bras de son emprise d’un geste sec. « Kyrah attends… » Je file droit vers la porte, prête à quitter très rapidement cette maison. Erin est à mes trousses. Je m’arrête net au niveau de la porte d’entrée, face à deux petites têtes rousses qui font une chaîne humaine pour m’empêcher de passer. Je me retourne vers leur père, leur frère, leur oncle, leur… j’en sais rien, enfin vers le fils d’Erin, silencieuse. « Elio, je vais t’expliquer. » Erin prend le relais et le jeune homme se tourne alors vers elle. Pendant ce temps, j’en profite pour soudoyer les petits gnomes. Je chuchotte. « Les garçons, si vous me laissez passer, je suis sûre qu’Erin vous donnera des bonbons ! » Ils secouent la tête à la négative. Putain, je suis maudite…

« Monsieur Harrington ? » Je grimace en entendant la voix à l’autre bout du fil. Je la connais malheureusement trop bien. « Monsieur le directeur, je pense que vous pouvez m’appeler Elio maintenant. » On est plus à ça prêt, puis si l’on est amené à se voire tous les jours autant que l’on fasse ami-ami. « J’imagine que vous savez pourquoi je vous appelle. » Evidement je sais. Dani et Scott ont encore une fois fait une connerie plus grosse qu’eux et il faut que je vienne les chercher. « Qu’est ce qu’ils ont fait cette fois ? » J’ai presque peur d’entendre la nouvelle trouvaille de ces deux terreurs. « Venez voir par vous même. » « J’arrive. » une fois le téléphone raccrocher c’est le branle-bas de combat pour expliquer une fois de plus au patron que je dois m’absenter pour des raisons familiales. Evidement il connait la rengaine - Evidement il me fait promettre que c’est la dernière fois tout en sachant très bien que ça ne sera pas le cas.

J’arrive à l’école et salut la réceptionniste qui me connait maintenant trop bien, rentrant de le bureau pour retrouver mes frères mouillés jusqu’à l’os et recouvert de farine. Je leur jette un regard noir alors que je vais m’assoir sur la chaise qui m’est réservée en face du directeur. « Je vous laisse deviner quel atelier ils avaient ce matin. » Pas le temps de répondre que les deux crapules sont déjà entrain de sautiller sur leurs chaises en criant. « Boulangerie. » « Oui trop cool la boulangerie. » C’est le regard noir de leur directeur qui les stoppe net.

Je passe les minutes suivantes à me faire passer un savon à leur place. « Les jumeaux ont besoins de stabilité. » Merci pour l’information. Ca ne se voit pas mais je fais au mieux pauvre con. Mais évidement c’est en silence que j’encaisse tout, j’ai l’impression d’être redevenu l’adolescent face à son père. Je l’emmerde ce directeur et ces bons conseilles, c’est sûr que c’est plus simple quand il y a quelqu’un à appeler des qu’ils ont fait une connerie. « Je dis ça pour vous aider. » Comme si ça m’aidait vraiment. « Tout à fait, ça ne se reproduira plus. N’est ce pas les garçons ? » Ils hochent la tête, leur sourire malicieux collé au visage et je sais que je peux toujours rêver.

Sur le chemin du retour je fais silence. Pour être honnête je ne sais même pas quoi dire, je devrais les engueuler sans doute mais je ne suis pas bien fort pour ça et je me contente d’un lasse. « Va falloir arrêter les conneries un peu ! » Qui reste dans le silence alors que Dani et Scott joue à je ne sais quel jeux où ils se pincent le dessus des mains. « Eliii ? » Je me tourne vers Scott qui me montre une bâtisse du doigt « C’est la maison de mamie ? » Je hoche la tête pour affirmer. « On peut s’arrêter ? » Je tente mon expression la plus féroce qui doit plutôt ressembler à un grimace d’écureuil. « Vous faites le bordel et après vous croyez que je vais vous faire plaisir ? » « S’il te plait ! » « Oui s’il te plait Eli, on sera sage. » Je finis par céder. De toute façon je finis toujours par céder, puis la baignoire est plus grande chez Erin je pourrais les doucher les deux d’un coup. Dommage qu’elle n’ait pas de jaser.

Après 10 bonnes minutes à choisir une place de parque qui plaise à ces messieurs nous finissons par rentrer dans l’appartement. Je sais qu’Erin est là et comme à mon habitude je frappe deux coups sur la porte et l’ouvre directement pour laisser les garçons rentrer Ce n’est qu’en pénétrant à mon tour dans l’appart que je prend conscience du spectacle qui s’offre à nous. « Elioooo, c’est qui la dame ? » Il y a une femme à moitié nu dans l’appart de mes parents… Une femme à moitié nue que je ne connais absolument pas.  Incapable de répondre je regard la jeune femme d’un air étonné alors que la voix d’Erin se fait entendre depuis la chambre. « Kyrah chéri n’oublie pas de prendre ton… » Mon sang ne fait qu’un tour en entendant ces mots, je sens d’ailleurs le rouge me monter au visage. « C’est quoi ce bordel ? » Ma belle mère semble surprise de me voir mais sans doute pas autant que moi. « Elio ! Qu’est-ce que tu… qu’est-ce que vous faites là ? » J’écarte les mains quelques secondes en secouant la tête. « D’après toi ? » Puis je montre les jumeaux pleins de farine à Erin. Les deux semblent avoir rechargé leurs batteries à fond et sautent dans tous les sens. Scott attrapant mon bras pour me demander pour la 15ème fois « C’est qui Eli ? C’est qui la fille. » Je voudrais pouvoir lui répondre.

Sans me donner d’explication les deux femmes s’isolent dans la chambre ce qui n’est pas plus mal car la vision de leurs deux corps nus commençait légèrement à me donner la nausée. « C’est une blague c’est pas possible. » Evidement les jumeaux ne comprenants rien ils répètent bêtement ce que je viens de dire. Puis se lassent vite. « Scott ? On joue aux gardes de château. » Heureux comme des coqs ils vont tous deux se poster devant la porte et je les laisser faire toujours sous le choc. C’est la jeune femme qui accompagne ma belle mère qui sort la première filant vers la porte où les garçons font barrage, Erin sur ces traces. « Est-ce que je peux l’avoir cette putain d’explication ? » J’entends Scott dans mon dos ricaner un petite « C’est pas beau les gros mot » mais je n’en tiens pas compte. « Elio, je vais t’expliquer. » Elle a plutôt intérêt oui, mais avant ça on a un petite détail à régler. « Dani ! Scott ! La douche est libre vous pouvez aller vous rincer. » Je me rapproche un peu d’eux pour initier le mouvement me postant à coté de la brune qui c’est rhabillée de toute évidence à la va-vite. «  Quand à toi ! Je ne sais pas qui tu es mais je crois que cette conversation te concerne aussi ! » Je n’aime pas les lâches, les fuyards. Si elle veut se taper ma mère elle assume tout ce qui va avec.

Je prends la place des jumeaux devant la porte et les regarde partir en courant vers la douche. « C’est pas ce que tu crois Elio. » Je laisse un rire nerveux sortir de ma bouche. « Ah bon ? Tant mieux alors parce que j’avais la nette impression que t’étais entrain de te taper une fille sous le toi que tu partages avec mon père. TON MARI ! Ca te rappelle quelque chose ? » Je sens la colère monter méchamment en moi. Ce n’est même pas que j’aime vraiment mon père où que je veux le défendre mais là ça me dégoûte. « En plus cette fille doit être à peine plus âgée que moi. » Je m’adresse à elle cette fois. « T’as quel âge ? Et t’es qui déjà ? Une prostituée ? T’as pas d’autres gens à aller dépouiller ? » Elle pourrait bien être ce qu’elle veut plus rien ne m’étonnerait à ce stade.

Je savais, pour une fois, j’aurai dû écouter mon intuition et ne pas rester plus longtemps ici quand Erin me l’a proposé. Maintenant, je suis dans la merde, et jusqu’au cou. « Est-ce que je peux l’avoir cette putain d’explication ? » Je sursaute presque. Moi qui ne suis pas du genre peureuse, sa voix m’a transpercée jusqu’à la moelle. Je ne fais pas attention, je laisse Erin prendre ses responsabilités. Après tout, je m’en fous, je n’ai rien à voir là dedans. Si Erin a des problèmes avec son mari et qu’elle veut prendre du bon temps ailleurs, c’est son problème. Pas le mien. Je pourrai très bien ne pas être au courant. Bon ok, je le suis. Mais on s’en fout. Je n’étais pas au courant qu’elle avait un fils de quasiment mon âge par exemple. D’ailleurs mais… Un rapide calcul dans ma tête. Impossible. Il doit être plus jeune, sinon elle l’aurait eu à 15 ans, n’importe quoi ! « Dani ! Scott ! La douche est libre vous pouvez aller vous rincer. » Parfait, il fait déguerpir ces petits montres enfarinés de devant mon échappatoire, et je ne perds pas de temps pour mettre la main sur la poignée, mais c’est sans compter le jeune homme qui se met en travers de mon chemin. Je lève les yeux vers ce grand gaillard - parce que oui, je ne suis pas bien grande - et le fusille du regard. Il compte vraiment m’interdire de passer ? «  Quand à toi ! Je ne sais pas qui tu es mais je crois que cette conversation te concerne aussi ! » Je me retiens de lui envoyer dans la gueule que j’ai autre chose à foutre, j’espère simplement qu’Erin le fera à ma place. Elle commence à me connaître depuis le temps, et elle sait ô combien je déteste être retenue contre mon gré, prise au piège. Je serre les mâchoires et regarde mon amante, croisant mes bras pour qu’elle prenne la parole. « C’est pas ce que tu crois Elio. » Je lève les yeux au ciel d’un air désespéré. Bah voyons. Il nous a vues quasiment nues, elle m’a donné un petit nom affectif, et il faudrait lui faire gober que ce n’est pas ce qu’il imagine. Bien joué Erin. Je soupire. « Ah bon ? Tant mieux alors parce que j’avais la nette impression que t’étais entrain de te taper une fille sous le toi que tu partages avec mon père. TON MARI ! Ca te rappelle quelque chose ? » « Hey ! » Je me retourne vers le jeune homme et le fusille du regard, les sourcils froncés. « Tu vas te calmer et lui parler sur un autre ton ok ? Un peu de respect merde ! » Il me regarde de haut en bas, s’en foutant royalement de ce que je viens de dire. La rage monte en moi. « En plus cette fille doit être à peine plus âgée que moi. » Il repose son regard sur moi, je ne le connais pas, mais je sens bien qu’il est à deux doigts d’exploser. Il ne me fait pas peur, si c’est ce qu’il essaie de faire. « T’as quel âge ? Et t’es qui déjà ? Une prostituée ? T’as pas d’autres gens à aller dépouiller ? » »Mais va t’faire foutre putain ! » J’hallucine complètement de la façon dont il me parle. Je ne suis pas une prostituée. Je ne me fais pas payer pour donner du plaisir à quelqu’un. « Ecoutez, calmez-vous un peu. Vous allez pas vous entretuer ! » Je tourne mon regard vers Erin et la fusille à son tour de mon regard, qui , aussi bleu soit-il, pourrait faire peur à n’importe qui. « Ok. Elio, je te dois des explications. Mais ça sert à rien de s’emporter. D’accord ? » Si elle essaie d’apaiser les tensions de cette façon, on est mal barrés. « Kyrah est… elle est… » J’attends qu’elle continue, et, marre d’attendre, je lui coupe la parole. « Je suis celle qui essaie de donner un peu de bonheur à ta mère ! » Je repose mon regard sur le jeune homme. « Ouais, on couche ensemble. » « Kyrah ! » « Ça t’fait peut-être chier mais c’est comme ça ! Si elle était heureuse avec son mari, si seulement il était là ne serait-ce que la moitié de l’année, elle aurait pas eu besoin de le tromper ! » Je n’y vais pas de main morte. « Et puis que ce soit moi ou quelqu’un d’autre, on s’en fout. Laisse-moi sortir maintenant ! J’ai de comptes à rendre à personne. » J’ai beau être toute petite face à lui, je ne compte pas me laisser marcher sur les pieds. Pas question. Qu’il dégage de mon passage pour je pourrai bien devenir violente.

J’ai l’impression qu’Erin se fout de ma gueule, royalement, et si il y a bien une chose que je n’aime pas c’est ça. Je parle fort – beaucoup trop fort me moquant des voisins ou des jumeaux qui juste à côté doivent sans doute tout entendre. « Tu vas te calmer et lui parler sur un autre ton ok ? Un peu de respect merde ! » Je me retourne pour fixer la jeune femme avec un rictus au coin des lèvres. Non mais qu’est ce qu’elle croit celle-là ? Qu’elle va me donner des ordres ? Me dicter la façon dont je dois me comporter avec Erin ? « J’ai aucun ordre à recevoir de toi ! » Je la regarde sans cacher mon dégout puis m’adresse une nouvelle fois à ma belle-mère finissant par lui demander qu’elle âge peut bien avoir sa petite pute. « Mais va t’faire foutre putain ! » La voir s’exaspérer m’amuse presque, je me fiche tellement de ces émotions à ce moment même qu’elle pourrait même fondre en larme que ça ne me toucherait pas. Mais ça n’a pas l’air d’être le style de la jeune femme. « Ecoutez, calmez-vous un peu. Vous allez pas vous entretuer ! Ok. Elio, je te dois des explications. Mais ça sert à rien de s’emporter. D’accord ? » J’ai vraiment envie de rire. Cette rencontre est comme une grosse arnaque et ça commence réellement à m’agacer. Je serre pourtant les poings assez forts pour ne pas me laisser submerger par le torrent d’émotions qui se déchainent en moi et entendre la suite de l’histoire. « Et bien vas-y donnes là moi cette explication je suis tout ouïe. » « Kyrah est… elle est… » Elle est quoi ? J’attends la suite avec le plus grand intérêt mais ce n’est pas elle qui me l’a donne. « Je suis celle qui essaie de donner un peu de bonheur à ta mère ! » Je manque de m’étouffer en écoutant ces mots et me retourne vers la jeune femme pour la fixer alors qu’elle enchaine. « Ouais, on couche ensemble. » « Kyrah ! » « Ça t’fait peut-être chier mais c’est comme ça ! Si elle était heureuse avec son mari, si seulement il était là ne serait-ce que la moitié de l’année, elle aurait pas eu besoin de le tromper !  Et puis que ce soit moi ou quelqu’un d’autre, on s’en fout. Laisse-moi sortir maintenant ! J’ai de comptes à rendre à personne. » Cette fois c’est bon elle a lâché la bête en moi et je ne bouge pas d’une pouce la fixant droit dans les yeux pour répondre. « Mais tu crois que t’es qui pour  juger notre famille ? Qu’est ce que tu connais de cette histoire ? Vas-y je t’écoute ! Tu crois qu’avec tes petites gambettes tu peux arranger la vie des gens ? Que tu peux faire intrusion dans leur vie et profiter du fait qu’ils soient faibles pour en faire ce qui t’arranges et n’avoir aucun compte à rendre ? Les suceurs de sang dans ton genre ne sont pas les bienvenues ici. » Le combat de regard qui nous oppose est méchamment électrisé et l’espace d’un instant je me sens presque défaillir. Cette fille a un truc dans le regard qui hypnotise, et je ne doute pas une seconde qu’elle utilise de ces charmes pour mener Erin en bateau. « ELIO ! Tu te tais maintenant ! Kyrah n’est pas ce que tu penses… » Putain j’ai envie de rire est de pleurer en même temps tellement cette situation est ridicule. Je me fais engueuler comme un gamin. Pris en sandwich entre deux maîtresses. « Non ! NON je me tais pas ! Ca fait combien de temps que tu couches avec cette fille ? Je paris qu’elle est arrivée pile après la mort de Leah je me trompe ? Tu vois pas qu’elle se sert de toi ? » J’en suis persuadé, je le sens au plus profond de moi cette fille n’est absolument pas ce qu’il faut à Erin pour remonter la pente. « Je suis assez grande pour savoir ce qui est bon pour moi. » Elle ne se rend donc pas compte qu’elle va juste lui briser le cœur et la laisser encore plus seule qu’elle ne l’était avant. « Dis moi qu’elle ne demande rien en retour, jamais ? » Je suis curieux de connaitre leur dynamique maintenant, comment cette briseuse de ménage s’y prend pour avoir ce qu’elle désire. Combien d’autres femmes passent dans ces bras avant qu’elle ne se couche près de ma mère. « Et toi, Kyrah c’est ça ? » Je demande mais en fait le « Kyrah chérie » de ma mère résonne toujours dans mes oreilles me donnant presque envie de devenir sourd tellement ça me brûle les tympans. « Ca a peut-être peu d’importance pour toi qui couche avec Erin mais ça en a pour moi ! Parce qu’une fille qui se permet de coucher avec une femme mariée et le revendique ne m’inspire pas confiance du tout ! Alors tu veux qu’on parles respect toi et moi ? On peut le faire mais je doute que ça soit moi qui gagne la palme du plus irrespectueux avec mes quelques gros mots et mon haussement de ton ! » Je remets le mariage dans l’équation mais au final ce n’est pas réellement ce qui me pose problème. Mon père est à mes yeux une ordure qu’Erin aurait dû quitter depuis longtemps. Le problème c’est cette Kyrah et son ton insolant, à sa place je me ferais toute petite plutôt que d’oser la ramener.

« J’ai aucun ordre à recevoir de toi ! » Je vais le tuer. Je crois que je vais le tuer, avant même de savoir s’il en vaut la peine ou pas. Je serre les mâchoires, je vais essayer de me contenir, même si je sens que ça va être très, très dur. Erin essaie de calmer les choses, mais ça ne sert pas à grand chose. Je n’ai pas besoin de connaître le jeune homme pour me rendre compte que sur un point, nous sommes semblables. Impulsifs. Sans plus attendre, je coupe Erin, voyant qu’elle n’arrive pas à se dépatouiller de la situation. Alors oui, oui je m’emporte, j’en dis sûrement trop, ou pas de la meilleure manière qui soit. Mais merde, il me gonfle lui avec sa grosse voix et ses sourcils froncés à juger à tout va. Merde ! Et là, c’est le drame. Son regard devient noir, brûlant. Il ferait presque peur. « Mais tu crois que t’es qui pour  juger notre famille ? Qu’est ce que tu connais de cette histoire ? Vas-y je t’écoute ! Tu crois qu’avec tes petites gambettes tu peux arranger la vie des gens ? Que tu peux faire intrusion dans leur vie et profiter du fait qu’ils soient faibles pour en faire ce qui t’arranges et n’avoir aucun compte à rendre ? Les suceurs de sang dans ton genre ne sont pas les bienvenues ici. » Je suis choquée par son discours, si bien qu’il m’a cloué le bec une seconde. « ELIO ! Tu te tais maintenant ! Kyrah n’est pas ce que tu penses… ». Je n’ai même pas le temps d’en placer une que déjà il s’en prend de nouveau à Erin. « Non ! NON je me tais pas ! Ca fait combien de temps que tu couches avec cette fille ? Je paris qu’elle est arrivée pile après la mort de Leah je me trompe ? Tu vois pas qu’elle se sert de toi ? » « Je suis assez grande pour savoir ce qui est bon pour moi. ». « Dis moi qu’elle ne demande rien en retour, jamais ? » Je suis hors de moi, j’ai envie de hurler, de lui foutre un poing dans la gueule. « Mais t’es qui pour juger putain ? Tu t’es pris pour qui ? Sous prétexte que t’es de la même famille qu’elle tu crois que tu sais tout mieux que tout le monde ? Mais t’es qu’un abruti ! Tu vois pas qu’elle a juste besoin d’attention ? Ça fait six mois que je viens ici plusieurs fois par semaine et j’ai jamais vu ta sale gueule de fils à papa ! Alors la ramène pas sur celui qui sait tout mieux que tout le monde ! » « Arrêtez maintenant, ça suffit ! » Je n’étends même pas la plainte d’Erin, je suis tellement concentrée sur la rage qui est montée en moi. « Et toi, Kyrah c’est ça ? Ca a peut-être peu d’importance pour toi qui couche avec Erin mais ça en a pour moi ! Parce qu’une fille qui se permet de coucher avec une femme mariée et le revendique ne m’inspire pas confiance du tout ! Alors tu veux qu’on parles respect toi et moi ? On peut le faire mais je doute que ça soit moi qui gagne la palme du plus irrespectueux avec mes quelques gros mots et mon haussement de ton !» Il me rend folle. Tarée. Je passe mes mains sur mon visage pour essayer de me calmer mais ça devient de plus en plus difficile. Si je pouvais lancer des flammes avec mes yeux, il serait déjà brûlé à vif. « Mais t’as vraiment rien compris. » Ma voix s’est calmée. Je le regarde avec dégoût. Je secoue la tête d’un air désemparé. « Tu fais des raccourcis de pauvre gamin. » « ÇA SUFFIT MAINTENANT !! » Je sursaute en entendant la voix en colère d’Erin. Je ne l’ai jamais vue que tendre. Je suis surprise, mais pas agréablement. Elle me pointe du doigt « Toi, tu arrêtes de le traiter de gamin, si tu savais ne serait-ce que le quart de ce qu’il a vécu, tu parlerais pas comme ça de lui. Et toi ! » Cette fois, elle pointe le jeune homme du doigt le fusillant du regard. « Je te permets pas de lui parler comme à une merde. Tu la connais pas, tu sais pas tout ce qu’elle fait pour moi. Donc maintenant je veux plus vous entendre vous hurler dessus comme des chiens enragés ! Je vais m’occuper des garçons, et je veux plus rien entendre ! » Elle nous regarde tour à tour et s’éclipse dans la salle de bain. Je repose mon regard sur le jeune homme, le fusillant toujours du regard. « J’me casse. J’ai rien à foutre là tant que t’es dans les parages. »

« Mais t’es qui pour juger putain ? Tu t’es pris pour qui ? » Je la regarde la bouche grande ouverte, je pense que si une personne ici n’a pas à juger c’est bien elle. Erin c’est ma famille, la femme qui m’a élevé - ou du moins qui a tenté. Alors que je ne sais toujours pas qui elle est. Qu’est ce qu’elle fait de sa vie à part profiter des autres et plus particulièrement d’Erin ? Je doute d’ailleurs qu’elle ait un vrai job. «  Sous prétexte que t’es de la même famille qu’elle tu crois que tu sais tout mieux que tout le monde ? Mais t’es qu’un abruti ! Tu vois pas qu’elle a juste besoin d’attention ? Ça fait six mois que je viens ici plusieurs fois par semaine et j’ai jamais vu ta sale gueule de fils à papa ! Alors la ramène pas sur celui qui sait tout mieux que tout le monde ! » Je sens la colère monter encore d’un cran. Elle me cherche ! « Je te conseille vivement de fermer ta grande gueule. » Comment ose t’elle juger ? Est ce qu’elle a ne serait-ce qu’une idée de ce qui c’est passé dans nos vies ces derniers mois. Est ce qu’elle sait qu’il y a encore peu de temps, la simple vue de ces petits enfants plongeait Erin dans des crises de larmes incontrôlables ? Est-ce qu’elle sait – elle – comme c’est dur d’allier tout ? J’en doute. Kyrah semble n’être qu’une profiteuse de bas étage. Le genre de fille qui se vente d’être libre et de faire ce qu’elle veut et se moque éperdument des gens qui l’entourent. Ce n’est pas mon cas, je ne me moque pas d’Erin, je ne me moque pas de ces sentiments et de ce qu’elle ressentira le jour où elle ouvrira les yeux sur sa petite camarade de jeux. Elle a assez souffert comme ça. J’entends d’ailleurs cette dernière nous demander une fois de plus d’arrêter mais je l’écoute à peine tellement je me sens bouillir. C’est comme si j’étais hermétique.  

« Mais t’as vraiment rien compris. Tu fais des raccourcis de pauvre gamin. » Sa voix est plus calme ce qui a le don de me calmer moi aussi, bien que je la fusille encore du regard. « ÇA SUFFIT MAINTENANT !! » Je n’ai pas l’habitude de voir Erin hausser le ton de la sorte. C’est une femme plutôt calme d’habitude, je crois même que c’est la première fois qu’elle semble aussi en colère ce qui me remet directement à ma place de petit garçon. « Toi, tu arrêtes de le traiter de gamin, si tu savais ne serait-ce que le quart de ce qu’il a vécu, tu parlerais pas comme ça de lui. » Je remercie intérieurement Erin dans ma tête mais bien vite c’est mon tour d’en prendre pour mon grade. « Et toi ! Je te permets pas de lui parler comme à une merde. Tu la connais pas, tu sais pas tout ce qu’elle fait pour moi. Donc maintenant je veux plus vous entendre vous hurler dessus comme des chiens enragés ! Je vais m’occuper des garçons, et je veux plus rien entendre ! » Je reste silencieux en la regardant partir. Je n’ai même plus envie d’ajouter un mot. Evidement son petit laïus n’a rien changé à ce que je pense. Ma belle mère est peut-être aveuglée mais ce n’est pas mon cas. « J’me casse. J’ai rien à foutre là tant que t’es dans les parages. » Elle parle mais je ne bouge pas d’un pousse bloquant toujours la sortie. « C’est ça casses-toi ! T’as rien à foutre là tout court. Puis ça a l’air d’être ton style de prendre la fuite. »

Je respire bruyamment comme si s’énerver de la sorte me demandait un effort important. « Et tu sais quoi ne reviens pas ! Personne n’a besoin de toi ici. » Je sais bien que je parle dans le vide mais je m’en moque. « Mais avant que tu partes je vais te dire une bonne chose. Si tu fais du mal à Erin, peu importe la façon, je te retrouverais et je te le ferais payer au quintuple. » Je plonge mes yeux dans les siens avec froideur pour bien lui faire comprendre que je ne rigole pas et me rapproche de son visage, bien plus proche que ce que les conventions sociales ne le voudraient « J’ai peut-être pas l’air effrayant avec ma sale gueule de fils à papa mais crois moi,  si je ne te fais pas peur aujourd’hui tu changeras vite d’avis. » Je libère mon bras pour la laisser sortir si elle en a envie mon regard toujours plongé dans le sien avec intensité. Ces yeux bleus ont quelque chose de réellement déstabilisants mais je tente de ne pas le laisser pas transparaitre.

« Je te conseille vivement de fermer ta grande gueule. » Ça c’est clair que lui et moi, on ne s’entendra jamais. JAMAIS ! C’est le genre de mec que j’ai juste envie de baffer. Franchement, s’il n’était pas de la famille d’Erin, rien ne me retiendrait et je lui aurai déjà mis ma main dans la figure. Quel connard ! Mais Erin nous arrête, net, je ne l’ai jamais vue comme ça. Et à en voir le jeune homme près de moi, il n’a pas l’air habitué lui non plus aux haussements de voix de la jolie blonde. Je ferme ma gueule, le coeur battant. Je me sens comme une enfant qu’on vient de remettre à sa place. Je l’ai sûrement mérité. Elle a l’air de tenir à lui pour le défendre de la sorte. Mais alors pourquoi elle ne m’en a jamais parlé ? Hein ? Pourquoi ? Sans plus attendre, une fois Erin disparue, je décide de quitter cet appartement. L’air est électrique, j’étouffe, j’ai besoin d’air. Les problèmes de famille, trop peu pour moi. Alors ouais, ouais je fuis, et j’en ai rien à foutre de ce qu’il peut bien penser, cet abruti. « C’est ça casses-toi ! T’as rien à foutre là tout court. Puis ça a l’air d’être ton style de prendre la fuite. » Je le fusille du regard, comme si c’était devenu un rituel. Je serre les mâchoires si fort que je sens une douleur jusque dans mes tempes. Personne depuis très très longtemps n’avait réussi à me mettre dans un état de nerfs aussi avancé. C’est dingue ça. Sa respiration bruyante me fait presque mal à la tête, j’ai envie de lui mettre un coup de boule. Mais dégage putain, laisse-moi sortir !« Et tu sais quoi ne reviens pas ! Personne n’a besoin de toi ici. » « C’est c’que tu crois… » « Mais avant que tu partes je vais te dire une bonne chose. Si tu fais du mal à Erin, peu importe la façon, je te retrouverais et je te le ferais payer au quintuple. » Cette fois, c’est un rire cynique qui sort d’entre mes lèvres. Je me fous de sa gueule, ouvertement. « Mais tu crois que j’ai peur de tes petits bras musclés et ta grande gueule ? Regarde-moi bien, personne ne me dit ce que je dois faire, je n’obéis à personne, et surtout pas à un gamin dans ton genre qui fait les gros bras mais qu’en a rien dans le calbard ! » Il se rapproche de moi. Je fais celle qui craint rien, qui n’a peur de rien, mais mon coeur s’accélère. Je ne bouge pas, si je recule, je joue la faible. Au fond, je sais qu’il ne me fera rien, Erin est encore dans le coin. Il ne ferait que s’attraper ses foudres. Je sens désormais son souffle sur mon visage. Mon regard est plus profond, plus intense, plus noir encore malgré la clarté de mes iris. « J’ai peut-être pas l’air effrayant avec ma sale gueule de fils à papa mais crois moi,  si je ne te fais pas peur aujourd’hui tu changeras vite d’avis. » Cette fois je ne ris pas, je me contente de sourire. Un espèce de petit sourire diabolique. Il retire son bras pour me laisser le champs libre. « Tu capitules. C’est bien. T’as vraiment que de la gueule alors.. » Mon sourire ne me quitte pas, je le provoque, j’en suis consciente, j’en joue, j’adore ça. Je ne vais pas m’en priver, j’ai trouver un bon camarade de jeu. Il ne s’en tirera pas comme ça. Et avant même que je n’ai passé le pas de la porte, les deux monstres reviennent à la charge. « Elle est toujours là la fille ? » « Kyrah ? » La voix d’Erin me paralyse presque sur place. Moi qui pensais que j’avais le ‘pouvoir’, que je décidais de qui, où, quand. Erin a tout changé, elle a fait pencher la balance. « Je suis là. » Elle s’approche de moi, lance un regard au jeune homme en passant et me prend pas la main pour m’amener dehors avec elle, avant de fermer la porte. « Je suis désolée de ne pas t’avoir parlé d’Elio. J’aurai dû. » « Tu me dois rien Erin. Si tu men as pas parlé c’est que tu voulais pas m’en parler, c’est tout. » Elle hoche la tête. « Reviens demain. » « Je crois pas non. » « A cause de lui ? Tu comptes pas revenir ? » Je secoue la tête. « J’ai pas envie de me faire tuer par ton mari si ton fils lui en parle. Je tiens à ma vie ! » « Mais non mais… » Au revoir Erin. Je dépose un baiser au coin de ses lèvres et fais demi tour pour quitter le couloir, puis l’immeuble. Je retrouve enfin ma rue, je respire. Erin quant à elle, entre de nouveau dans son appartement et repose son regard dans celui d’Elio. « Jure moi que tu ne lui diras rien. »

« C’est c’que tu crois… » Je serre un peu plus la mâchoire sans ajouter un mot. Si elle croit qu’elle est plus importante pour Erin que sa propre famille elle se met le doigt dans l’œil. Et je compte bien le lui prouver. Erin ne doit plus voir cette fille. J’en fais une affaire personnelle. « Mais tu crois que j’ai peur de tes petits bras musclés et ta grande gueule ? Regarde-moi bien, personne ne me dit ce que je dois faire, je n’obéis à personne, et surtout pas à un gamin dans ton genre qui fait les gros bras mais qu’en a rien dans le calbard ! » Un sourire presque sadique se dessine sur mes lèvres. C’est amusant comme les gens ont tendance à me sous estimer et c’est sans doute ce qui m’a toujours permis d’avoir une longueur d’avance quand je voulais mener la vie dur à quelqu’un. Mais la haine comme je la ressens maintenant, je ne crois jamais l’avoir vécue. « Tu capitules. C’est bien. T’as vraiment que de la gueule alors.. » Je secoue la tête à nouveau avec un sourire. Elle n’a décidément rien compris. « J’aimerais surtout que tu bouges ton cul d’ici ! » En même temps je n’ai plus de raison de la retenir. Je lui ai dit ce que j’avais à dire.

« Elle est toujours là la fille ? » « Kyrah ? » Je me retourne pour faire face às Erin et aux deux petits monstres douchés et tout propre. Quand la main de ma belle mère attrape celle de Kyrah je sens un relent de nausée me monter dans la gorge mais je ne dis rien, pas devant les jumeaux ils en ont déjà entendu bien trop. « C’est une copine à Erin la fille ? » Je sens que la colère redescend alors que je pose les yeux sur mes deux crapules préférées. « Non… Plus pour longtemps. » « Pourquoi ? » J’attrapa mon neveu pour le balancer sur mon dos comme un sac à patate. « T’es vraiment trop curieux toi ! Allez venez on s’en va. » Alors que je me dirige vers la porte Erin rentre à nouveau dans l’appartement son air blafard collé au visage. « Jure moi que tu ne lui diras rien. » Cette fois ma colère se reporte contre elle. Elle se fiche de moi ? « C’est tout ce que t’as à dire ? » Je laisse un soupire sortir de ma bouche alors que je repose Scott et que j’attrape les mains des deux garçons dans les miennes pour initier le mouvement. « Qu’est ce que ça peut te foutre de toute façon ? T’as trouvé une occupation bien plus intéressante. C’est pour ça que tu ne voulais pas nous voir ? Que tu nous rejettes depuis des mois ? » Je soutiens son regard avec puissance alors qu’Erin baisse les yeux. « Tu sais quoi réponds pas… Les jumeaux n’ont pas besoin d’entendre ça ! Dites au revoir à mamie les garçons. » Les deux petits tendent leur main libre vers leur grand mère pour dire au revoir. Je sens bien qu’ils sont tristes de la quitter déjà mais pour ma part je n’ai plus envie de rester. Pas maintenant, pas dans cet état de colère. Je sais qu’Erin et moi auront cette discussion, celle ou elle tentera de me convaincre de ne rien dire à mon père mais pas aujourd’hui.