| bringing in a brand new year (hassan) |
| | (#)Lun 15 Jan 2018 - 1:15 | |
| Tad en est arrivé à une période où faire la fête au Nouvel An n’est plus ce qui l’anime le plus. Rentrer torché. Décuver pendant trois jours. Envoyer sans le vouloir un texto à une ex. Se ridiculiser par la même occasion. Et pire, si c’est lui accueille la soirée, avoir à ramasser des cadavres de bouteilles pendant des jours parce que tout le monde les aura foutu dans des endroits incongru. Cette longue liste ne le tente pas et cette année, il n’y pas de fine équipe pour forcer à ce que la bande se réunisse quand même. Félix & Elio ont disparu. Charlie fête ça dans son coin. Nadia est très certainement avec Ariane. Cette année, Tad peut s’en vanter, il n’a rien prévu de spécial et là, maintenant, en quittant son appartement, il se réjouie qu’il rentrera chez lui dans un état raisonnable et que demain, il pourra se lever aux aurores pour embaucher à l’hôpital. Quel merveilleux sentiment que de s’épargner la cuite. Sa soirée, il a prévu de la passer avec Hassan, à boire de la bière sans alcool (parce que picoler seul, très peu pour lui) à bouffer de la viande grillé et ça, ça fait plaisir à son p’tit cœur de futur trentenaire. Pack en main, il débarque chez son ami à l’heure prévu, il entend déjà Spike le chien derrière la porte, l’odeur de barbecue est là, de quoi déjà lui donner faim. Il se permet de frapper à nouveau, se demander si du jardin, il l’a entendu. C’est pas que Tad est impatient, mais vu la chaleur, il aimerait ne pas traîner trop longtemps devant la porte. Ses gênes de roux ne se marient pas avec le soleil. Deuxième appel reçu, la porte s’ouvre, le chien débarque pour finalement constater que ce n’est que lui et partir dans la direction inverse. « Cet animal m’aime toujours autant à ce que je vois. » dit-il en commentant la scène qui vient de se produire, un peu abasourdi par un traitement aussi rude venu d’une bête censée être le meilleur ami de l’homme. Il ne reste pas vexé longtemps et entre dans la maison avant e faire du chichi. « ça va vieux ? » Qu’il demande avant de lui tendre le pack de bière qu’il a ramené, Tad n’ajoute rien en découvrant le salon d’Hassan, vraiment en désordre. « Merde ! T’as réussi à voler des enfants et ils ont foutu le souk chez toi ? » Parce que ça traîne partout, des legos aux poupées, en passant par la dinette. Il s’avance dans la maison, observant les dégâts en riant à moitié, il avait oublié qu’Hassan avait mentionné qu’il aurait ses neveux avec lui pour le Réveillon. Ce n’est pas chose déplaisante. L’un des monstres fait son apparition dans le salon, armé d’un jouet. « Mais Hassan ! Tu ne m’avais pas dit que tu avais invité Spider-Man chez toi ! » Et il fait l’étonné, le surpris, il joue assez bien le jeu peinant à réaliser que le petit garçon avait poussé depuis la probable seule fois où il l’avait vu des mois plus tôt. « J’imagine qu’on a plus qu’à se tenir à carreau maintenant ! » |
| | | | (#)Mer 31 Jan 2018 - 16:03 | |
| « J'ai les doigts tous collés. » avait fait savoir Ava d'un ton un brin boudeur, en levant ses mains pleines de restes de pâte à biscuits devant Hassan. « Y'en a un que ça n'a pas l'air de déranger. » De son coté du plan de travail, et toujours juché sur la chaise qui lui permettait d'être à hauteur convenable, Medhi léchait goulument la pâte collée entre ses doigts d'enfant, un air satisfait sur le visage. « Allez, les monstres, au lavage de mains, et après on pourra mettre ça au four. » La cinquième fournée de sablés serait aussi la dernière, et dieu merci car Hassan se demandait bien comment ils allaient en engloutir avant, même en ajoutant l'estomac de Tad aux trois leurs. L'activité aurait cela dit au moins eu le mérite de satisfaire les deux garnements qui réclamaient à grand renfort de regard de chien battu le droit de participer aux préparatifs du repas, sans que le brun ne puisse consentir à les laisser manier un couteau pour découper la viande ou transformer les pommes de terre en frites. Tandis qu'Ava atteignait le robinet depuis sa pointe de pieds, Medhi avait lui eu besoin qu'Hassan le soulève et le tienne pour être à hauteur d'évier, et entamait à peine de se sécher les mains lorsqu'on avait frappé à la porte. « Ah, ça doit être Tad. » Spike courant déjà ventre à terre jusqu'à la porte d'entrée en jappant, le brun avait indiqué « Je vais ouvrir, interdiction de s'approcher du four en mon absence, d'ac ? » Comptant sur le côté un brin autoritaire de la fillette pour qu'elle s'assure que son frère n'en fasse rien, Hassan avait rejoint le hall d'entrée au moment où on frappait une seconde fois, et avait ouvert la porte pour découvrir le rouquin espéré. « Ouh, je vois qu'on a apporté son laisser-passer. » n'avait-il pas manqué de plaisanter en désignant le pack de bières qu'il ne doutait pas être sans alcool, le berger allemand se chargeant lui de faire demi-tour avec désintéressement après s'être informé de l'identité du visiteur « Cet animal m’aime toujours autant à ce que je vois. » Laissant échapper un léger rire, le propriétaire du fautif avait assuré « Attends qu'il sente l'odeur de la viande grillée dans ton assiette, il aura à nouveau envie d'être ton meilleur pote. » avec amusement avant de se pousser pour laisser à Tad le champ libre pour rentrer « Ça va vieux ? » Débarrassant le rouquin de son pack de bières, il avait acquiescé « Tranquille, et toi ? J'te demande pas s’il fait chaud dehors. » Il suffisait d'avoir entrevu l'image d'un Tad donnant l'impression de fondre sur le pas de la porte pour avoir la réponse à cette question. « J'ai de la limonade et du thé glacé au frais si tu veux. » De quoi sans doute faire redescendre un peu son impression d'être une cocotte minute. « Merde ! T’as réussi à voler des enfants et ils ont foutu le souk chez toi ? » Plus doués pour semer leurs jouets que pour les ranger, Ava et Medhi avaient effectivement fait du salon leur nouvelle salle de jeu, les crayons de couleurs et les livres de coloriages abandonnés sur la table basse tenant compagnie aux figurines Marvel, legos et autre dinette en plastique abandonnés là au fil d'une attention qui se fixait rarement plus de vingt minutes sur la même activité. « Ouaaais, on m'avait promis des enfants sages comme des images, mais j'ai été un peu trompé sur la marchandise. » Prenant l'air faussement las, un sourire amusé fendait malgré tout son visage parce qu'en réalité le frère et la sœur étaient relativement sages pour des enfants avec une moitié Jaafari dans leur ADN. C'est l'instant qu'avait finalement choisi Medhi pour débouler dans la pièce, la cagoule de Spider-Man à nouveau sur la tête et son pistolet à eau - qu'Hassan lui faisait garder vide dès qu'il sortait des limites du jardin – braqué sur le nouveau venu « Mais Hassan ! Tu ne m’avais pas dit que tu avais invité Spider-Man chez toi ! » Gloussant de satisfaction sous son masque à l'idée d'être pris pour le véritable homme-araignée, le bambin s'était mis à sautillé tandis que Tad ajoutait « J’imagine qu’on a plus qu’à se tenir à carreau maintenant ! » avec le talent d'un prix d'interprétation à Cannes (ou presque). « La soirée chez Hulk lui faisait de l'œil, mais y'avait pas de frites au menu, pas vrai champion ? » La mention du repas à venir arrachant à Medhi un « OUI DES FRITES ! » qui ne laissait pas place au doute, il était ensuite venu attraper Tad par le bas de son tee-shirt en demandant « On pourra aller au feu d'artifice ce soir, hein ? Tonton a dit si tu étais d'accord, tu dis oui ? » Ava de son côté, se tenait dans l’encablure du petit bout de cloison qui séparait le salon de la cuisine et observait la scène avec timidité « Eh bah, n'ai pas peur. Tu ne te souviens pas de Tad ? » Peut-être pas au fond, à cet âge on ne fixait pas encore toujours très bien les visages des inconnus. « Et on verra si le marchand de sable n'est pas passé d'ici là, Spidey. » Le pack de bières toujours à la main, Hassan avait fait quelques pas en direction de la cuisine en indiquant à Tad « Je vais mettre la dernière plaque de biscuits au four, je reviens, installe-toi. Qui veut quelque chose à boire ? » Sitôt la question posée les deux enfants avaient voté en cœur pour un verre de thé glacé, sans surprise.
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| | | | (#)Ven 2 Fév 2018 - 9:46 | |
| « Ouh, je vois qu'on a apporté son laisser-passer. » commente Hassan, à peine Tad a-t-il posé le pack de bière sous ses yeux. Prendre du sans-alcool n’était pas dans ses habitudes, il avait même eu un peu honte au magasin mais, autant profiter du plaisir du houblon à deux plutôt que seul, et en apercevant les enfants un peu plus tard, Tad en est conforté de se dire qu’il a fait le bon choix. Le chient vient à sa rencontre, probablement vexé de ne pas avoir eu l’équivalent canin d’un pack de bière (aka, de la viande) il repart aussitôt. « Attends qu'il sente l'odeur de la viande grillée dans ton assiette, il aura à nouveau envie d'être ton meilleur pote. » « Et moi qui pensait que ce serait ma personnalité qu’il aimerait. C’est difficile d’être rejeté de la sorte. » Qu’il répond, une fausse pointe de tristesse dans la voix avant de s’avancer à l’intérieur de la maison pour profiter d’un peu de frais, ou au moins se retirer du soleil, qu’il lui causera un jour un cancer de le peau et une place toute trouvée au frigo à côté d’Hassan. « Tranquille, et toi ? J'te demande pas s’il fait chaud dehors. » Il hausse les épaules, l’air comme si ça ne le touchait pas alors qu’il est présentement en âge. Maman n’avait pas pu choisir un pays nordique pour émigrer, il avait fallu qu’elle choisisse l’Australie. La pensée le fait rager intérieurement. « Oh ça ? Je sors juste de mon bain turc et j’ai pas eu le temps de me sécher. D’où tu crois que je tiens ma peau de bébé. » Qu’il invente comme excuse, juste pour plaisanter un peu plus. Un coup de chiffon par-là, une bière et il sera comme neuf. Y'a pas à s’en faire, c’est le même calvaire chaque jour de l’année. « J'ai de la limonade et du thé glacé au frais si tu veux. » « Et tu en as assez pour m’en faire couler un bain ou bien … ? » Il demande, comme ça, mais ne finit pas sa phrase, interpellé par les jouets qui trainent dans la maison et en train de se demander si Hassan est devenu gaga ou s’il a finalement mis son plan à exécution et kidnappé des enfants. « Ouaaais, on m'avait promis des enfants sages comme des images, mais j'ai été un peu trompé sur la marchandise. » Qu’il répond, Tad enchaine. « Ouais, et je suppose que le service après-vente d’amazon fonctionne pas le 31 décembre ? » Il enchérit, avant d’admettre plus sérieusement. « J’avais oublié que tu m’avais parlé de tes neveux. Je me sens con maintenant, à force de les voir une fois par an à cette date, je vais éternellement être le copain qui pue à tonton. » Et ça, il le dit parce qu’il sait que dans chaque enfance, dès que les gens deviennent adulte, ils ont toujours en mémoire ce gars un peu sale, qui pique ou qui pue, que l’on devait supporter aux fêtes parce qu’ils sont amis avec tel membre de la famille. Dans son cas, il pue et il pique. Il est ravi, mais le petit Mehdi intervient avant qu’il ne trouve une solution à son problème et Tad joue rapidement le jeu que de flatter le petit, venu spécialement – ou pas – l’accueillir dans son dernier costume. « La soirée chez Hulk lui faisait de l'œil, mais y'avait pas de frites au menu, pas vrai champion ? » La mention du plat de résistance ne met pas longtemps à accueillir une réaction positive. « OUI DES FRITES ! » « Yeaah » s’écrie Tad, dans la même veine, avant d’adresser au garçonnet. « Hulk ne sait pas recevoir. J’espère que t’as dit à Iron Man de passer si lui aussi en veut, sinon, je mangerais tout ! » Il prendsa voix d’ogre, tandis que l’ainée, la petite nièce d’Hassan reste dans son coin. Réaction naturelle, après tout, elle ne se rappelle probablement que peu de lui. « On pourra aller au feu d'artifice ce soir, hein ? Tonton a dit si tu étais d'accord, tu dis oui ? » demande Mehdi quiest venu s’accrocher à son tee-shirt, et en le regardant, Tad se sent pris au piège de ses grands yeux d’enfant qui n’attendent que son accord pour quelque chose dont il n’a pas à décider. Un regard à Hassan, occupé à s’adresser à la petite l’empêche de répondre de suite. « Eh bah, n'ai pas peur. Tu ne te souviens pas de Tad ? » « Non mais tu vois, je t’ai dit, je suis le mec qui pue maintenant. » Qu’il trouve comme explication à la timidité de l’enfant, qu’il ne souhaite pas brusquer. « Elle me dira bonjour quand elle sera prête. » Qu’il répond, naturellement avant que l’attention d’Hassan ne revienne à Medhi. « Et on verra si le marchand de sable n'est pas passé d'ici là, Spidey. » « Ah tu vois ! C’est tonton qui décide. Mais, si le marchand de sable ne passe pas, tu pourras observer le feu d’artifice sur mes épaules. » Qu’il promet au gamin en lui adressant un clin d’œil, en soi, ça ne voulait pas dire qu’ils ne pourraient pas l’observer dans cette position du fond du jardin. « Je vais mettre la dernière plaque de biscuits au four, je reviens, installe-toi. Qui veut quelque chose à boire ? » « Baah, tu m’as parlé de limonade nan ? » Qu’il répond, parce que tout ça n’a pas encore réglé son problème de sudation. « Est-ce que tu veux que je te passe un coup d’main pour un truc. No way que t’aies réussi à préparer tout avec les petits monstres, ou alors, t’es shiva. » Qu’il commente, parce que s’occuper de deux enfants aussi petits et préparer le repas, ça relève du religieux. |
| | | | (#)Mer 21 Fév 2018 - 18:24 | |
| Toujours emballé lorsqu'il s'agissait de prendre son rôle de chien de garde au sérieux, Spike s'était égosillé de bon cœur avant de renifler le visiteur une fois son identité révélée et ce qu'il estimait être sa part de job terminée. « Et moi qui pensait que ce serait ma personnalité qu’il aimerait. C’est difficile d’être rejeté de la sorte. » La main sur le cœur Hassan avait ajouté à cela un air exagérément compatissant, contrastant avec la pointe de moquerie qui avait accompagné son « Roux ET détesté des animaux, tu cumules, ça va c'est pas trop dur à vivre ? » tandis qu'il le faisait entrer. Semblant accueillir avec un certain soulagement l'air climatisé de la maison, Tad donnait en effet l'impression d'avoir effectué sa propre traversée du désert, au sens climatique du terme. « Oh ça ? Je sors juste de mon bain turc et j’ai pas eu le temps de me sécher. D’où tu crois que je tiens ma peau de bébé. » Laissant échapper un rire, le brun lui avait plutôt proposé une boisson sortie tout droit du frigo, obtenant un « Et tu en as assez pour m’en faire couler un bain ou bien … ? » goguenard rapidement éclipsé par le désordre de jouets éparpillés au salon par les enfants et donnant à la pièce des allures de centre aéré. « Ouais, et je suppose que le service après-vente d’amazon fonctionne pas le 31 décembre ? » Et Hassan de hausser les épaules, faussement blasé « C'est ça. Je les aurait bien renvoyés directement au constructeur, mais paraît-il qu'il se la coule douce sur une plage de Nouvelle-Calédonie. » La constructrice également, d'ailleurs. « J’avais oublié que tu m’avais parlé de tes neveux. » avait repris Tad « Je me sens con maintenant, à force de les voir une fois par an à cette date, je vais éternellement être le copain qui pue à tonton. » Amusé mais avec malgré tout un brin de sérieux dans la voix, le professeur avait argué « Oh je suis sûr qu'ils trouveront rapidement le chemin de tes qualités pour compenser. » Et comme pour confirmer ses dires, Medhi avait déboulé au salon la seconde suivante dans son costume de Spider-Man, visiblement ravi que le rouquin joue le jeu à ce sujet, et l'un et l'autre justifiant en chœur de leur satisfaction à savoir que les frites étaient au menu du soir. « Hulk ne sait pas recevoir. J’espère que t’as dit à Iron Man de passer si lui aussi en veut, sinon, je mangerai tout ! » Gloussant tandis qu'Hassan envisageait de ne pas avoir deux mais bien trois garnements à table ce soir, Medhi ne perdait pas une seconde pour remettre sur le tapis le sujet du feu d'artifice tandis que sa sœur faisait elle timidement acte de présence dans un coin. « Non mais tu vois, je t’ai dit, je suis le mec qui pue maintenant. Elle me dira bonjour quand elle sera prête. » Probablement qu'elle ne se souvenait pas de lui, aussi, et Ava n'était pas aussi à l'aise que son frère avec les inconnus. Revenant d'ailleurs à Medhi Hassan n'avait pas mis son veto pour le feu d'artifice mais n'était pour autant pas certain que le bambin garde les yeux ouverts jusque-là. Minuit c'était plus que tard, à son âge. « Ah tu vois ! C’est tonton qui décide. Mais, si le marchand de sable ne passe pas, tu pourras observer le feu d’artifice sur mes épaules. » L'enfant semblant se satisfaire de cette réponse et du clin d'œil qui l'avait accompagnée, Hassan avait proposé de ramener à boire après s'être occupé des sablés, récoltant un consensus des enfants sur le thé glacé et un « Baah, tu m’as parlé de limonade nan ? » du côté de Tad. « Deux thés glacés et une limonade, c'est comme si c'était fait ! » - « Est-ce que tu veux que je te passe un coup d’main pour un truc. No way que t’aies réussi à préparer tout avec les petits monstres, ou alors, t’es shiva. » Le pack de bières à la main direction le frigo, Hassan avait décliné en assurant « Y'aura les pommes de terres à couper en frites tout à l'heure, mais c'est pas pressé. Ah et la vinaigrette pour la salade, mais pareil ça peut attendre encore un peu, ça nous occupera pendant que ces deux énergumènes décorent leurs sablés avec le glaçage. » Pour le reste Hassan avait su gérer son emploi du temps, autrement dit profiter des moments de sommeil des enfants couplés à sa propre insomnie la nuit dernière. Mais pas question de révéler son secret, et tandis qu'il frimait « Je suis un mec organisé, qu'est-ce que tu crois. » Ava s'était enfin décidée à rejoindre le canapé et avait questionné avec curiosité en s'installant à côté de Tad « C'est qui Shiva ? » Arrachant un rire à son oncle qui s'était enfoncé jusqu'à la cuisine, une oreille toujours tendue vers la réponse qu'y apporterait Tad. Sortant la dernière fournée de sablés du four, il avait mis la plaque à refroidir sur le bord de la fenêtre de l'évier, puis avait débarrassé les bières de leur carton pour les caser entre les légumes du bac prévu à cet effet. Sortant quatre verres du placard il en avait rempli deux de limonade et deux de thé glacé, avait rajouté des glaçons dans chaque et avait finalement rejoint le salon en tentant de ne rien renverser, Spike sur les talons comme s'il espérait trouver magiquement quelque chose à becter sur la table basse. « Les boissons de ces messieurs dames sont avancées. » Avancées et consommées presque aussitôt, la chaleur n'ayant au fond pas fait de Tad son unique victime. « Est-ce qu'on peut aller jouer dans le jardin ? » Ironiquement, Ava était la plus difficile à contenir sur la même activité plus de quelques minutes, mais l'idée désormais lancée Medhi avait bondi sur ses pieds à son tour « Avec une casquette sur la tête, oui. » Déjà sur le seuil de la cuisine les deux bambins s'étaient arrêtés lorsqu'Hassan avait ajouté « Et on ne grimpe pas à l'arbre … » - « … sans surveillance, oui oui. » Ava les gratifiant lui et Tad d'un regard qui criait Je ne suis plus un bébé, merci. Laissant échapper un soupir, Hassan s'était laissé retomber un peu plus sur le canapé. « Parfois ils m’épuisent, mais juste un peu. » Attrapant son verre, déjà aux trois-quarts vide, il en avait rebu une gorgée avant de reporter son attention sur Tad. « Alors, parait que les Street Cats reprennent du service ? » L'information ne lui étant pas parvenue par l'opération du Saint-Esprit, il avait expliqué « Ginny me l'a vaguement mentionné avant-hier, quand je suis allé l'aider un peu dans ses travaux. Paraît que tu as un nouveau fan chez les 7-10 ans. » Et par là il entendait Noah, qui d'autre.
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| | | | (#)Ven 23 Fév 2018 - 22:16 | |
| Et comme il devait s’y attendre, le rejeton d’Hassan, sous les traits d’un berger allemand prend la fuite dès son arrivée. Tad ne peut s’empêcher de penser avec nostalgie, à l’époque où il pensait que le chient était le meilleur ami de l’homme, que les canidés aimaient les humains peu importe leur nature. Décidément, la bête avait mis fin à toutes ses illusions dès le jour où elle avait fait son entrée dans sa vie et cette animosité, hormis quand il y’a possibilité de piquer dans l’assiette, existe toujours. « Roux ET détesté des animaux, tu cumules, ça va c'est pas trop dur à vivre ? » nargue Hassan, en le faisant entrer, vanne qui passe comme une lettre à la poste, parce que Tad oublie toute rancœur au moment où il goûte les joies de la fraîcheur et d’un endroit climatisé. « Un peu, mais j’essaie de rester fort pour toi. » Qu’il répond en ajoutant un clin d’œil, en se retenant d’entrer dans de grands discours, rapidement happé par le souk présent dans la maison et la réalisation qu’Hassan n’est pas seul ce soir (enfin, aujourd’hui, vu que ce soir, il est là aussi). Lego et autres jouets ont entièrement envahi la pièce, et les vannes commencent à y aller, quand Tad comprend que les neveux de son pote sont là. « C'est ça. Je les aurais bien renvoyés directement au constructeur, mais paraît-il qu'il se la coule douce sur une plage de Nouvelle-Calédonie. » « Ouais, les trafiquants d’enfants, c’est plus ce que c’était, de vrais feignants. » dit-il avant de suggérer l’idée que la prochaine fois, il devrait passer commande en Thaïlande, ou au Vietnam. Quoique, ce serait le coup de se retrouver avec la mauvais commande et un ladyboy à renvoyer dans son pays. Bref, sujet de conversation à éviter quand deux enfants se trouvent dans la pièce et plutôt que de faire preuve d’humour noir comme il sait si bien le faire, il s’attèle déjà à se mettre les deux enfants dans la poche. L’inconvénient qu’il pointe, c’est qu’il ne les voit jamais quand il est à son avantage. « Oh je suis sûr qu'ils trouveront rapidement le chemin de tes qualités pour compenser. » Des qualités. Pour ça, faudrait-il qu’il en ait qui intéresse les enfants parce qu’hormis celle qu’Ariane lui trouve et qui ne sont pas adaptés à un public de moins de dix-huit ans. Il ne sait pas trop ce qui les fera réagir. Fort heureusement, dès que le petit garçon se présente à eux, Tad sait immédiatement comment l’avoir dans sa poche et se lance assez rapidement dans un débat avec lui sur Hulk, débat qu’il serait parfaitement capable d’avoir aujourd’hui et qui ne lui demande pas de se mettre au niveau d’un enfant. La demoiselle est plus timide, mais il préfère ne pas la forcer à dire bonjour, ou même la brusquer. Avec les enfants, il faut que ça vienne d’eux. Peut-être que la perspective d’aller véritablement aux feux d’artifices allait lui faire gagner des points. Rien n’est moins sûr. Tenant ses promesses, Hassan finit par proposer à chacun de prendre un verre. Ce à quoi Tad ne se prive pas de répondre avec grande classe. « Deux thés glacés et une limonade, c'est comme si c'était fait ! » « En bain, bien sûr ! » Qu’il précise, faisant écho à sa précédente blague avant de suivre son ami jusque dans la cuisine, suivi des deux enfants de sorte à ce que ça fasse presque une démarche de dalton. Naturellement, il en vient à proposer ses services pour quelque chose. « Y'aura les pommes de terres à couper en frites tout à l'heure, mais c'est pas pressé. Ah et la vinaigrette pour la salade, mais pareil ça peut attendre encore un peu, ça nous occupera pendant que ces deux énergumènes décorent leurs sablés avec le glaçage. » « Ah oui, tu me rassures » Parce que bon, ça aurait été réellement divin qu’il parvienne à faire tout cela et ça, l’un des enfants va le relever. « Je suis un mec organisé, qu'est-ce que tu crois. » « Je vois ça, t’es bon à marier presque. Me reste à juger la limonade. » « C'est qui Shiva ? » demande la p’tite timide qui n’avait pas perdu une miette de la conversation. La question le rend perplexe. Il se gratte l’oreille, ignorant comment lui répondre sans qu’elle ne pose trop de question auquel il ne saura quoi dire. « C’est un mec, qui vit en Inde, il a tout plein de bras et ça l’aide à faire prendre de truc en même temps. » explique t-il, en mimant justement, comme s’il avait lui-même plusieurs bras. « Tu connais l’Inde ? » Qu’il demande en retour à l’enfant, histoire d’instaurer une bribe de discussion. Mais, Hassan intervient, ce qui est sûrement pour le mieux, muni des fameux que Tad va essayer de ne pas boire en une seule gorgée. Compliqué. « Les boissons de ces messieurs dames sont avancées. » Et il tente de garder la forme, mais après, ce ne sont pas des enfants qui jugeront sa gloutonnerie. Le verre est posé sur la table, que les enfants enchainent. « Est-ce qu'on peut aller jouer dans le jardin ? » Ah les enfants, ces êtres mignons qui ne savent pas encore à quel point la clim, c’est merveilleux. Il est presque ému devant tant de témérité. « Avec une casquette sur la tête, oui. » répond Hassan, dont la prévenance fait sourire Tad. « Et on ne grimpe pas à l'arbre … » - « … sans surveillance, oui oui. » Qui se joue ensuite, alors que tout ce qu’il trouve à commenter. « Je me demande si t’es aussi prévenant avec tes élèves adultes. C’est bien, de les avoir en vacance te fait pas perdre la main. » Il taquine, mais Hassan a raison de faire attention. « Parfois ils m’épuisent, mais juste un peu. » « Haha, t’adore ça ! » Il se moque, parce qu’il fait genre mais que ça se voit sur son visage, il adore avoir les gamins chez lui. « Alors, parait que les Street Cats reprennent du service ? » Qu’il enchaine, provoquant une réaction de Tad, une tape énergique, c’est vrai qu’il fait bien d’en parler. « Ouaip, pour le moment c’est bar miteux & open mic mais bon, on doit retrouver une dynamique de groupe. Puis bon, c’est pas simple avec Lou, parce que j’ai peur que le milieu la fasse vite plonger. » Qu’il admet, à défaut d’en avoir parler à la concernée que ne semble pas si mal partie que ça dans ses objectifs, ou du moins, elle le lui fait très bien croire. « On a un nouveau gars. Un peu vieux. Le genre héritier des blues brother. Il n’est pas tout mal, on attend de voir si ça donne plus. » Parce que le groupe, c’est un passe-temps mais que quelque part, le voir évoluer branche vraiment Tad. « Mais comment tu sais du coup ? » Parce qu’il avait souvenir de lui en avoir glisser un mot. « Ginny me l'a vaguement mentionné avant-hier, quand je suis allé l'aider un peu dans ses travaux. Paraît que tu as un nouveau fan chez les 7-10 ans. » AAh, Noah. C’est tellement mignon, quand il voit le gosse se prendre de passion par tout ce qu’il dit, tout ce qu’il fait. « Ouais, je suis un modèle. Moi, Taddeus Cooper, y’a un gamin qui veut juste être moi plus tard. C’est classe nan ? » Il se vante un peu. N’importe qui le vannerait sur ce sujet là. « Il m’a demandé de lui apprendre à jouer. C’est plutôt cool, je suis content que ce gosse soit sorti d’affaire et qu’il puisse mieux s’épanouir. » Qu’il avoue, sans trop de mal. « Enfin, travaux, môme, t’as bien réussi à occuper tes vacances d’été cette année, je suis fier de toi. » |
| | | | (#)Lun 12 Mar 2018 - 22:56 | |
| Il y avait bien eu ce moment de battement, l’année précédente, où la tradition qui accordait à Olivia et Qasim deux semaines de tranquillité loin d’une marmaille qu’ils laissaient sous la vigie de leur oncle avait failli partir en fumée. Où dubitatifs, les époux s’étaient sans doute demandés s’il y avait de la prudence dans le fait de laisser leurs enfants sous la garde de quelqu’un qui peinait à s’occuper de lui-même, et pour qui envoyer sa voiture s’écraser contre un tronc d’arbre était la réponse à un problème latent, fusse-t-il sans solution. Et puis finalement ils avaient repris le risque de lui faire confiance autant qu’Hassan avait pris le risque de se faire confiance, et le rituel de ses neveux qu’il couvait et gâtait sans honte pendant quinze jours avait repris sa place, les parents se dorant la pilule chez les voisins francophones quelques îles plus loin du caillou australien. « Ouais, les trafiquants d’enfants, c’est plus ce que c’était, de vrais feignants. » L’humour doucement acide du rouquin faisait son œuvre et le brun, comme si souvent, faisait état de son côté particulièrement bon public en laissant échapper un rire avant que l’irruption de Medhi dans les parages ne les dissuade de mener la plaisanterie plus loin. Et puisque tout le monde semblait d’accord pour dire que les frites étaient meilleures là que chez Iron Man ou n’importe qui d’autre, ne restait plus qu’à espérer qu’il en serait de même pour les rafraîchissements, que Tad exigeait « En bain, bien sûr ! » puisque sa nature de rouquin en faisait un fragile dès que le thermomètre extérieur s’affolait un peu trop dans les hauteurs. Et c’était bien sa veine, alors, de n’avoir rien à faire d’autre dans l’immédiat que de mettre ses pieds sous la table tant l’insomnie d’Hassan avait compensé le temps occupé à gérer l’hyperactivité des deux gnomes. Mais c’était plus flatteur de mettre tout cela sur le dos de son supposé sens de l’organisation « Je vois ça, t’es bon à marier presque. Me reste à juger la limonade. » Le rire lui échappant à nouveau il avait secoué la tête « Hmhm, évite juste de le mentionner à Fatima si tu la croises. Elle recommence à me suggérer les ‘très gentilles jeunes filles’ de ses amies, et je suis déjà à court d’arguments. » Et parfois il était vraiment à ça de supplier Yasmine de rentrer au bercail pour que sa mère recommence à lui chercher un mari potentiel, et concentre ses velléités de conseillère matrimoniale sur quelqu’un d’autre que lui. Laissant à Tad le soin de se dépatouiller avec les présentations entre Ava et Shiva, il était revenu de la cuisine avec des boissons que les deux mouflets avaient englouti en quelques secondes à peine pour mieux quémander ensuite le droit d’aller jouer dehors. « Je me demande si t’es aussi prévenant avec tes élèves adultes. C’est bien, de les avoir en vacance te fait pas perdre la main. » que s’était gentiment moqué Tad tandis que les deux garnements détalaient jusqu’au jardin, et sur le même ton Hassan avait ironisé « Mais mes élèves n’ont pas un père qui sait où j’habite, et qui pourrait m’enterrer suffisamment profond dans le jardin pour que même Spike ne me retrouve jamais s’il manquait un seul cheveu sur la tête de ses rejetons à son retour. » Et soit, gérer deux tornades trop vieilles pour encore accepter la sieste et ne lui laisser le temps de souffler qu’à la nuit tombée n’était pas la manière la plus reposante d’entamer ses vacances, mais comme l’avait si justement fait remarquer son pote « Haha, t’adore ça ! » et ça le brun ne pouvait pas le nier. Terminant son verre il avait repris un brin de sérieux et mis le sujet des Street Cats sur le tapis, non sans une certaine curiosité puisqu’il lui avait semblé fut un temps que ce groupe dont faisait partie Tad était définitivement mort et enterré. « Ouaip, pour le moment c’est bar miteux & open mic mais bon, on doit retrouver une dynamique de groupe. Puis bon, c’est pas simple avec Lou, parce que j’ai peur que le milieu la fasse vite plonger. » avait-il alors expliqué, le ton un peu songeur « On a un nouveau gars. Un peu vieux. Le genre héritier des blues brother. Il n’est pas tout mal, on attend de voir si ça donne plus. » Plissant les yeux, l’air faussement suspicieux, Hassan avait rétorqué « Définis vieux … ? » et qu’il se méfie de ce qu’il allait répondre, il était toujours temps pour le Jaafari de le remettre dehors et de laisser fondre en plein soleil pendant qu’il siroterait un second verre de thé glacé depuis le côté climatisé de la fenêtre. « Mais, une chance pour Lou d’avoir son bon vieux Tad pour surveiller ses arrières, dans ce cas. Tu me diras où vous jouez, à l’occas’ ? » Levant par ailleurs le mystère sur la façon dont il avait appris la reformation du groupe, le professeur en avait profité pour mentionner Noah et l’enthousiasme que le garçon semblait développer pour son guitariste « Ouais, je suis un modèle. Moi, Taddeus Cooper, y’a un gamin qui veut juste être moi plus tard. C’est classe nan ? » Sourire amusé, il avait laissé échapper un rire et commenté « Je ne sais plus lequel des deux je trouve le plus attendrissant, là tout de suite. » avant de le laisser continuer « Il m’a demandé de lui apprendre à jouer. C’est plutôt cool, je suis content que ce gosse soit sorti d’affaire et qu’il puisse mieux s’épanouir. » Et à cela il ne pouvait qu’acquiescer, Noah avait malgré son jeune âge vécu plus de déboires que certains chanceux n’en vivaient en toute une vie, et tout ce qu’on pouvait leur souhaiter à lui et à sa mère dans l’immédiat c’était un peu de répit. « Enfin, travaux, môme, t’as bien réussi à occuper tes vacances d’été cette année, je suis fier de toi. » La tête dodelinant avec incertitude, il avait admis à demi-mot « Ouais, enfin je ne sais toujours pas trop ce que je vais faire de ma peau une fois que Papa ours et Maman ours auront récupéré leurs deux terreurs, mais je vais bien finir par trouver … Et puis avec ABC à côté je ne suis pas en vacances à plein temps, c’est toujours ça de pris. » Et le voilà donc qui se réjouissait de ne pas être totalement en vacances, comme à peu près … personne de normalement constitué. « Et il me reste encore quelques heures pour faire une liste de résolutions pour la nouvelle année, que je tiendrais probablement à la perfection pendant, boh, deux ou trois semaines. D’ici là la rentrée sera presque arrivée. » Et s’il prenait le ton de la plaisanterie histoire de ne pas non plus tomber dans l’excès dramatique, il y avait malgré tout un fond de vérité dans ses propos. Un peu moins tandis qu’il reprenait, taquin « Tu dois bien avoir quelques résolutions à ne pas tenir qui trainent au fond d’un placard, toi aussi. » Technique consistant à se rassurer soi-même en se convaincant que l’on n’était pas seul à bord du navire de l’absence de volonté.
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| | | | (#)Mar 13 Mar 2018 - 20:10 | |
| Et évidemment, Hassan joue le rôle de l’hôte parfait, ce que Tad ne manque pas de faire remarquer avec des compliments quelque peu taquin, comme à son habitude avant de sauter sur le verre de limonade proposé par ses bons soins. Il essaie presque de faire l’adulte en buvant son verre à ne pas l’ingurgiter aussi vite que les enfants. C’est un peu raté et c’est bien pour ne pas amener Hassan à faire des allers-retours à la cuisine qu’il ne boit pas trop vite. « Hmhm, évite juste de le mentionner à Fatima si tu la croises. Elle recommence à me suggérer les ‘très gentilles jeunes filles’ de ses amies, et je suis déjà à court d’arguments. » Lui, ne voit pas trop où est le problème. Il aimerait bien lui, qu’on lui mette à portée de main de jeune et jolie célibataire. Il ne voit pas trop ce qu’Hassan trouve de mal à ça, sauf peut-être le côté implicite touchant au mariage et à une union sérieuse. Décidemment, les mamans. « T’inquiète, je lui répondrais que je suis un cœur à prendre aussi. » Et là, il est sûr et certain que la vieille femme changera de sujet pour tenter de savoir où en est Tad plutôt que d’exploiter l’idée de le caser. C’est étrange, mais les mères trouvent régulièrement qu’il fait un mauvais parti. Elles ne le disent pas, mais ça se sent dans le fond de leur voix. Rien qu’à voir les silences lorsqu’il passe chez sa mère quand elle prend le thé avec ses amies. « Mais mes élèves n’ont pas un père qui sait où j’habite, et qui pourrait m’enterrer suffisamment profond dans le jardin pour que même Spike ne me retrouve jamais s’il manquait un seul cheveu sur la tête de ses rejetons à son retour. » Et c’est peut-être con, mais à cela Tad n’arrive qu’à y penser que ce serait dommage de laisser Hassan pourrir dans son jardin quand il y’a de la place dans ses frigos. Et alors qu’il raconte ses déboires à canaliser les deux monstres, Tad ne trouve qu’à lui faire la remarque qu’il est en train d’adorer et qu’il pouvait, il les garderait plus que deux semaines par an. C’est peut-être même pour ça que Fatima cherche autant à le caser. De le voir aussi bien entouré d’enfant, elle ne doit que lui souhaiter d’avoir les siens. Il suppose. Tad ne connaissant pas assez la vieille femme pour en dire plus, ou pour se lancer dans cette conversation. Puis, Hassan le lance dans le Street Cat et Tad ne rate pas l’occasion de se réjouir ouvertement de reprendre du métier. C’était peut-être pas son métier, et peut-être même juste un passe-temps mais, y’a rien qu’il connait de plus exaltant que de fonder un band. « Définis vieux … ? » demande Hassan en écoutant ses propos, question qui ne manque pas de faire rire le légiste. C’est que parfois, il oubli leur différence d’âge et qu’il semble être un peu pointilleux à ce sujet. « Plus vieux que toi. » En espérant que la réponse suffise, parce que Tad n’est pas allé jusqu’à demander à Jack son âge. Mais pour avoir une gosse au lycée, il doit facilement avoir quarante piges nan ? « Mais, une chance pour Lou d’avoir son bon vieux Tad pour surveiller ses arrières, dans ce cas. Tu me diras où vous jouez, à l’occas’ ? » « Tu parles ! Elle s’en moque de son bon vieux Tad, mais pour l’instant, elle semble tenir le coup. » Qu’il rétorque, parce que malheureusement pour lui, la demoiselle continue d’agir en véritable peste, et c’est bien parce que ce trait de caractère lui manquerait qu’il le lui passe. Il n’empêche qu’il reste inquiet qu’un de ces jours, son insouciance couplée à son syndrome de Peter Pan ne la replonge dans de gros ennuis. « Ouais, bien sûr ! Je te filerais les updates en prime. » Qu’il assure, avec un clin d’œil avec. C’est qu’avec Ginny et Noah, il commence à se fonder un fan club. Hassan anticipe sur cette réflexion en mentionnant le petit garçon, provoquant un air empli de fierté chez le Cooper qui, on ne sait comment, a réussi à obtenir une place toute spéciale dans le cœur de l’enfant. C’est qu’il hésiterait presque à se vanter, si Hassan n’était pas au courant que Tad est une fraude et cache un sérieux brin d’idiotie. « Je ne sais plus lequel des deux je trouve le plus attendrissant, là tout de suite. » Qu’il ajoute, alors que Tad continue de lui raconter qu’il a été missionné pour apprendre au gamin à jouer de la guitare. C’est petit et innocent, mais c’est vraiment flatteur que de tous les modèles à sa disposition, ce soit lui empoche son admiration. « Probablement lui, j’ai dû lui commander le tee-shirt Street Cat en taille enfant. » répond Tad, en parlant de l’émotion que provoque la vue de Noah et en riant en pensant à la commande de l’unique tee-shirt pour enfant qu’il a du faire. « Quoique, on est cute quand on les porte à deux. Ginny n’a pas arrêté de vouloir nous prendre en photo. » Et probablement, qu’elle a déjà fait encadré le tout ou qu’elle l’a exhibé quelque part. On aurait dit des frères. Presque trop beau. Et parlant môme, Tad revient à désigner les deux garnements qu’on entend crier du salon. « Ouais, enfin je ne sais toujours pas trop ce que je vais faire de ma peau une fois que Papa ours et Maman ours auront récupéré leurs deux terreurs, mais je vais bien finir par trouver … Et puis avec ABC à côté je ne suis pas en vacances à plein temps, c’est toujours ça de pris. » Lui, proposerait de commencer par une grasse mat’ Parce que c’est sûrement la première chose que les parents ours se sont autorisés. « Tu peux apprendre à jouer du triangle et intégré le band ! » Une idée comme ça. Maintenant avec Jack, Hassan ne pourra que faire chuter la moyenne d’âge de toute. « C’est une solution. Tu peux y réfléchir, je n’attends pas de réponse dans l’immédiat. » Qu’il annonce, faisant comme si l’offre était professionnelle et sérieuse, alors que well, un triangle. « Et il me reste encore quelques heures pour faire une liste de résolutions pour la nouvelle année, que je tiendrais probablement à la perfection pendant, boh, deux ou trois semaines. D’ici là la rentrée sera presque arrivée. » « Tu veux dire, faire du sport, manger sain ? » Qu’il réplique, affichant une grimace quant à ces fameuses résolutions. Tad ne comprendra jamais pourquoi les gens attendent la fin de l’année pour changer leurs habitudes. Y’a pas de date pour procrastiné. « Je te dirais, de trouver un truc qui t’rend heureux cette année. Ça peut-être une nana, un passe-temps, une nouvelle voiture ou même la vidéo d’une chèvre qui reprend du Taylor Swift. » Il énumère, comme ça. Sans être sérieux, bien que malgré tout, il est certain que c’est ce qui lui manque. Un truc vraiment bien. Ne lui reste qu’à le découvrir. « Tu dois bien avoir quelques résolutions à ne pas tenir qui trainent au fond d’un placard, toi aussi. » Il soupire. Il ne le dit pas à haute voix, pour pas éveiller d’excitation chez lui mais, peut-être réussir à avoir une relation saine avec Ariane en est une. « Ouais, sans doute. » Qu’il lâche, en noyant un peu le poisson. « Avoir un band qui marche. » Mais là, ça parait couler de source. « J’aimerais évoluer au travail. J’aurais trente ans l’année prochaine et j’aimerais être autre chose qu’un assistant. » Qu’il lâche, surprise lui-même par cette pensée. Et pourtant, ça le creuse un peu. |
| | | | (#)Dim 22 Avr 2018 - 16:10 | |
| Il y avait cette volonté à peine voilée chez Fatima de le voir refaire sa vie au plus vite, comme dans un espoir muet de voir les choses revenir à ce qu'elles étaient avant, avant son divorce, avant sa maladie, avant toutes ces choses venues gripper une machine jusque-là trop bien huilée. Une volonté qui lui faisait se voiler la face et qui commençait à contaminer Qasim, qui voulait croire que la première venue serait capable de balayer ce qu'avaient provoqué la maladie, la dépression, et les tergiversations de son ex-épouse. Et ni la mère Khadji, ni Qasim ni aucune personne tentée de s'en mêler ne semblait envisager qu'Hassan ait eu son compte et n'ait plus ni envie ni énergie à dépenser dans une quelconque relation de couple. Il se connaissait, il avait suffisamment vécu de rencontres éphémères et d'histoires sans importance avant Joanne pour se persuader qu'il pourrait s'en contenter et ne pas chercher à nouveau à plus sérieux que cela. « T’inquiète, je lui répondrais que je suis un cœur à prendre aussi. » qu’avait alors argué Tad avec un brin d’humour, et qu'on se le dise le brun n'aurait aucun scrupule à renvoyer les prétendantes dégotées par Fatima vers le rouquin si l'occasion lui en était donnée. Sa vie sentimentale loin d'être son sujet de conversation favori il avait cependant dérivé sur Tad et la réapparition inespérée des Street Cats, qu'Hassan avait rangé dans la catégorie du définitivement enterré jusqu'à ce que Ginny ne lui mentionne le fait que le groupe semblait renaître de ses cendres. « Plus vieux que toi. » avait affirmé le légiste à propos de la nouvelle pièce rapportée du groupe, avant de rétorquer « Tu parles ! Elle s’en moque de son bon vieux Tad, mais pour l’instant, elle semble tenir le coup. » lorsqu'il avait été question de la chanteuse, dont l'absence avait précipité le dernier démantèlement du groupe. Ne connaissant cela dit la concernée que vaguement de vue il s’était épargné le fait de devoir forcer le trait en tentant de persuader le rouquin du contraire, et s’était plutôt contenté de poser une option sur le prochain passage sur scène. « Ouais, bien sûr ! Je te filerais les updates en prime. » Et Hassan s’en satisfaisait, tant par l’idée que son pote avait renoué avec quelque chose qu’il avait délaissé avec regrets que parce que cela lui ferait au moins une occasion de sortir et de mettre le nez dehors pour autre chose que ses cours. Probablement y verrait-il aussi une occasion de voir Ginny – et Noah – dans un autre cadre que celui d’une maison en plein travaux. « Probablement lui, j’ai dû lui commander le tee-shirt Street Cat en taille enfant. Quoique, on est cute quand on les porte à deux. Ginny n’a pas arrêté de vouloir nous prendre en photo. » Amusé, le professeur s’était entendu confirmer dans un léger éclat de rire « Oh, je sais, elle s’est empressée de me l’envoyer. C’est du plus bel effet accolé à ton nom dans mon répertoire. » Et si Hassan ne se donnait pas souvent la peine d’associer une photo à ses contacts, lorsqu’il le faisait il fallait forcément qu’il s’agisse de photos qui l’attendrissaient. La grimace de Ginny, le nez de Yasmine recouvert de ketchup et Qasim arborant une couronne de fleurs et un air dramatique étaient d’autres preuves. Parlant de Qasim, le brun n’avait encore pas la moindre idée de la manière dont il occuperait son temps une fois qu’Olivia et lui auraient récupéré leur progéniture. « Tu peux apprendre à jouer du triangle et intégrer le band ! » que lui avait alors suggéré Tad en plaisantant « C’est une solution. Tu peux y réfléchir, je n’attends pas de réponse dans l’immédiat. » Arborant le même air faussement sérieux que son ami, Hassan avait joué les soulagés et poussé le soupir qui allait avec « Ouf, j’ai eu peur que tu veuilles une réponse tout de suite. C’est que je dois encore en discuter avec mon agent, ce serait un véritable tournant pour ma carrière. » Bien sûr, bien sûr. Et à défaut de se lancer à corps perdu dans la pratique du triangle ou de tout autre instrument, Hassan avait tout de même ironisé sur la période qui voulait que l’on réfléchisse à ses bonnes résolutions. Sans les tenir, la plupart du temps, le savoir d’avance évitait au moins de se décevoir soi-même à ce sujet. « Tu veux dire, faire du sport, manger sain ? » Dubitatif, Tad avait grimacé avant de reprendre, à peine un brin de sérieux en plus « Je te dirais, de trouver un truc qui t’rend heureux cette année. Ça peut-être une nana, un passe-temps, une nouvelle voiture ou même la vidéo d’une chèvre qui reprend du Taylor Swift. » Et lui arrachant finalement un rire le légiste lui avait permis de faire remarquer « Question nanas et voitures l’expérience a prouvé qu’il valait mieux que j’arrête les frais … Du coup je crois bien qu’il ne me reste que la chèvre version Swift, ou le triangle chez les Street Cats. Est-ce que si je vous rejoins tu me laisseras quelques groupies ? » C’était assurément plus facile de jouer au lover en faisant de la guitare que du triangle. Et contre toute attente au moment de retourner la question vers lui Hassan ne s’était pas attendu à ce que Tad la prenne avec plus de sérieux, le « Ouais, sans doute. Avoir un band qui marche. » d’abord avancé rapidement suivi d’un « J’aimerais évoluer au travail. J’aurais trente ans l’année prochaine et j’aimerais être autre chose qu’un assistant. » plus songeur. Le brun ne se serait pas vraiment imaginé Tad comme quelqu’un d’inquiet quant à son avenir, au premier abord ; Il s’était bien douté au moment où Ariane et lui s’étaient séparés qu’une période de remise en question suivrait, mais pas que le côté professionnel en ferait aussi partie. « C’est vrai que tu rejoins bientôt le club des trentenaires. » avait-il d’abord mentionné d’un ton légèrement taquin, avant de reprendre lui aussi un peu de sérieux. « Changer d'endroit, du coup ? Ou bien tu peux monter en grade en restant à l’hôpital ? » Il ne savait pas trop comment fonctionnait le cursus dans la branche de Tad, pour lui un légiste était un légiste, même s’il se doutait bien que la réalité n’était pas aussi simple. « Ou alors … tu as décidé d’échanger tes patients silencieux contre des patients plus bavards ? » Lassé de faire face à ses frigos, peut-être ? Tad et lui plaisantaient souvent à ce sujet, lais en réalité Hassan savait bien que lui serait incapable de côtoyer la mort quotidiennement comme le faisait son ami.
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| | | | (#)Dim 29 Avr 2018 - 23:37 | |
| Les choses prennent un tournant de plus en plus officiel et la nouvelle semble circuler vite, ce qui ne manque pas de surprendre le légiste, parce que lui-même participer très peu à répandre la nouvelle: le Street Cat se remet sur les rails. C’est étrange en un sens, et de son point de vue, qu’un groupe aussi petit et dont la notoriété n’a pas non plus dépassé la ville soit attendu par autant de personne est assez ahurissant voir flatteur. Certes, avec Ariane, Charlie, Ginny & Hassan, ça ne faisait que quatre personnes et pratiquement la totalité de sa liste d’amis mais c’était déjà beaucoup et qu’on lui en cause le galvanise un peu quant aux possibilités qui s’ouvrent à eux. Dit comme ça, c’est presque le succès qui leur tend les bras. « Oh, je sais, elle s’est empressée de me l’envoyer. C’est du plus bel effet accolé à ton nom dans mon répertoire. » Répond Hassan, à propos de la photo (enfin, des photos, mais Hassan n’a dû voir que la gagnante du concours) de Tad et Noah, arborant fièrement leurs tee-shirt aux couleurs du groupe. Il ne le dira pas, mais elle été imprimée et avait désormais rejoint le portefeuille de Tad, aux côtés d’une vielle photo de Sully et lui enfant et de la fine équipe en entier. « Je t’appellerais plus souvent pour te donner l ‘occaz de la voir. Ce serait dommage que tu n’en profite pas autant » Annonce Tad, l’air un peu menaçant du mec qui s’apprête à stalker farouchement quelqu’un, avant de rire. C’était cute en vrai ce choix de photo de contact. Et la conversation tourne à la rigolade, toujours autour du Street Cat et des futurs hobbies d’Hassan. Tad a conscience que ce n’est pas évident pour le jeune homme, de voir à nouveau sa famille partir dans un autre Etat mais aujourd’hui, il reste incapable de proposer une option qui tienne la route au professeur. Il est plutôt sportif, alors que Tad, c’est uniquement derrière un écran. « Ouf, j’ai eu peur que tu veuilles une réponse tout de suite. C’est que je dois encore en discuter avec mon agent, ce serait un véritable tournant pour ma carrière. » Enchérit Hassan, sur la proposition pas du tout sérieuse du légiste. « Ouais, on pourra aller jusqu’à un cachet à 5 chiffres, mais 6 ce sera trop. » Et il fait mine d’être dans l’impasse, de supplier un peu, parce que ces jeux de comédie, c’est toujours très drôle et inévitablement, un jour de Nouvel An, le sujet des résolutions s’amènent sur la table. « Question nanas et voitures l’expérience a prouvé qu’il valait mieux que j’arrête les frais … Du coup je crois bien qu’il ne me reste que la chèvre version Swift, ou le triangle chez les Street Cats. Est-ce que si je vous rejoins tu me laisseras quelques groupies ? » Et la question le bloque, parce que très récemment, il a renoué avec Ariane et cette information a sa place dans sa réponse, mais loin de lui l’idée de faire une joie à son ami sur une nouvelle qui pourrait n’être qu’éphémère. « Tu en as plus besoin que moi. » Qu’il se contente d’ajouter, à raison et non sans se moquer de lui ou souligner le fait qu’il ne l’a pas vu au bras d’une femme depuis bien trop longtemps. « C’est vrai que tu rejoins bientôt le club des trentenaires. » Qu’il remarque, quand Tad passe à ses propres résolutions. Il n’avait jamais été le genre à se poser trop de question sur l’avenir. Il est plutôt le genre à laisser les évènements décider de ce qu’il devient, et pourtant, signe d’une maturité qui est enfin arrivé, cette année, il y a pensé. « Changer d'endroit, du coup ? Ou bien tu peux monter en grade en restant à l’hôpital ? » Demande Hassan, dont la curiosité a sûrement été éveillée par le peu d’information que le rouquin a partagé. « Ou alors … tu as décidé d’échanger tes patients silencieux contre des patients plus bavards ? » Il hoche la tête. Surtout pas. Non, il ne retournera pas en chirurgie. « Non, je pense que j’ai fait le bon choix en ne choisissant pas les vivants, mais j’aimerais pouvoir diagnostiquer plus que des embolies pulmonaires. C’est sympa les morts mais, je les aime plus mystérieux. » Qu’il avoue, ne sachant pas trop s’il doit préciser sa pensée ou non. C’est que, la réflexion est trop nouvelle pour être abordée et finalement, il se lance. « J’hésite à rejoindre la police scientifique. » Et ça sort, un peu de nulle part parce que jamais il n’avait abordé le sujet, mais faire parler les morts lui semblait bien plus épanouissant que de les laver. |
| | | | (#)Sam 26 Mai 2018 - 17:45 | |
| Il plaisantait, il plaisantait, mais en réalité l’idée que le groupe de Tad ait repris du poil de la bête lui faisait plaisir pour le jeune homme, qui semblait s’être lancé corps et âme dans l’idée de faire renaitre le phénix de ses cendres. Et l’optimisme en dents de scie uniquement lorsqu’il était question de lui-même, Hassan n’y voyait pas tant la possibilité d’une seconde désillusion pour son ami que la possibilité de se concentrer sur quelque chose de nouveau et de positif, comme il l’avait trop peu fait depuis sa rupture avec une certaine rousse. « Ouais, on pourra aller jusqu’à un cachet à 5 chiffres, mais 6 ce sera trop. » qu’avait en tout cas renchéri le concerné tandis que l’éventualité pour Hassan d’intégrer le band prenait des allures, sinon grotesques, au moins risibles. Et s’il y avait un tas de bonnes résolutions qu’il pourrait se forcer à prendre à l’aube de la nouvelle année qui s’annonçait, certaines plus essentielles et plus utiles que d’autres, reconvertir son temps libre dans le seul instrument de musique qu’il serait capable de jouer ne faisait pas partie de ses plans à court terme. « Tu en as plus besoin que moi. » que lui avait pourtant fait remarquer Tad, un brin de moquerie dans la voix, à propos des groupies qui allaient supposément de paire avec les groupes de musique. « Ah. Ah. » Roulant des yeux tout en affichant un sourire amusé, le brun s'était néanmoins laissé convaincre de revenir à un peu de sérieux lorsque le rouquin lui avait fait part de la trentaine qui approchait et des remises en questions professionnelles qui s'en accompagnaient. « Non, je pense que j’ai fait le bon choix en ne choisissant pas les vivants. » lui avait-il pourtant assuré lorsque le brun avait hasardé vers un retour au source question rapport médecin-patient. « Mais j’aimerais pouvoir diagnostiquer plus que des embolies pulmonaires. C’est sympa les morts mais, je les aime plus mystérieux. » Voyant à peu près où il voulait en venir, bien que personnellement incapable de s'imaginer travailler au milieu des morts toute la journée, il avait admis « Et généralement le mystère des tiens réside dans : il est probablement mort de ce qui l'a conduit à l'hôpital en premier lieu. Je vois. » Ni mystère ni surprise là-dedans, effectivement. Et avant que l'idée n'ait fait son chemin jusqu'à Hassan Tad avait pris les devants en annonçant « J’hésite à rejoindre la police scientifique. » La surprise le laissant songeur une seconde à peine, il avait fait remarquer « Oh, donc du Mystérieux avec un grand M. » et maintenant qu'il y songeait … Ouais, il n'avait pas de mal à imaginer Tad dans ce genre de situation. « Et qu'est-ce qui … » La question, malheureusement, s'était vue interrompre par les deux garnements débarquant du jardin armés des jouets de plage – pelles, seaux, râteaux – sur lesquels ils frappaient en rythme une révolution à l'unique revendication : « On a faim ! On a faim ! On a faim ! » - « On a faim ! On a faim ! On a faim ! » Et à en juger par les manifestations des estomacs des deux hommes peu après, les enfants n’étaient pas les seuls dans ce cas-là. Le repas englouti – rab de frites compris – et des trésors d’imagination pour garder occupés les deux enfants plus tard, la nuit avait commencé à tomber en même temps que Medhi s’était fait un plaisir de rappeler à ceux qui pensaient qu’il aurait oublié « Aloooors, on peut aller au feu d’artifice ? S’il te plaaaait ? » Surpris autant que fasciné par la réserve d’énergie que possédait encore le petit garçon du haut de ses cinq ans – cinq ans trois quarts, vous dirait-il – à onze heures du soir, Hassan avait néanmoins fait une promesse et n’allait pas s’en défiler « C’est d’accord. Mais seulement … » Et alors que le petit ouvrait de grands yeux en se demandant quelle serait la condition, le regard du brun avait dévié sur Tad, qu’Ava avait définitivement adopté au point de s’être installée sur ses genoux « Si Tad et Ava nous font le plaisir de conserver leurs costumes de dragons jusqu’à minuit. » Le sourire satisfait et les yeux papillonnant à l’intention du légiste, le brun s’était néanmoins pris à son propre piège lorsque son neveu, frappant dans ses mains avec enthousiasme et le costume de Spider-Man toujours sur le dos, avait malgré tout pris le temps de demander « Et toi oncle Hassan, tu vas te déguiser en quoi ? » parce que oui, il était le seul à y avoir échappé jusqu’à présent, et l’heure de mettre fin à sa résistance à l'envahisseur avait visiblement sonné. « Moi je sais ! » Quittant les genoux de Tad, son costume et la petite queue qui traînait derrière la faisant se dandiner quand elle marchait, Ava avait pris le chemin de l’étage bientôt suivie d’Hassan, non sans lancer un « Je te vois te marrer, Tad. » à son ami sans avoir besoin de se retourner pour vérifier s’il avait raison. Il avait forcément raison. Et voilà comment le quatuor avait finalement quitté la maison, Medhi ouvrant la marche avec impatience, Ava et Tad suivant dans leurs costumes assortis dont la taille adulte résultait d'une blague potache de secret santa dont avait hérité Qasim la semaine précédente, et Hassan fermant la marche affublé d’un chapeau de cow-boy moisissant jusque-là dans le barda du grenier et d’une chemise à carreaux nouée autour de sa taille, Spike tenu en laisse à côté de lui. Medhi avait bien tenté de lui attaché du ruban de papier cadeau autour du collier, mais peu enclin à jouer les peluches l'animal s’en était débarrassé la seconde suivante. « Medhi tu nous attends avant de traverser la route ! » lançant cela à la volée tout en tournant la clef dans la serrure, le brun avait quitté le jardin en quelques enjambées pour rejoindre la petite troupe en partance pour le Victoria Bridge – meilleur spot de Logan City pour admirer le feu d’artifice – mais avec un peu trop de précipitation le voilà qui s’était pris les pieds dans la queue du costume de Tad et s’était étalé de tout son long sur le trottoir. « Aoutch. » Se relevant sous les applaudissements d’une autre famille du quartier se rendant probablement au même endroit qu’eux – mais accoutrés normalement – Hassan avait effectué une révérence à l’aide de son chapeau « Merci, merci beaucoup, merci. » mais malgré tout massé son coude droit en grimaçant légèrement. « Tu t’es fait mal, oncle Hassan ? » Secouant la tête pour indiquer que non, le brun avait néanmoins réclamé « Ça va, mais je crois que ça irait encore mieux avec un bisou magique. » que la fillette s’était empressée d'exécuter lorsque son oncle s’était abaissé à sa hauteur. Reprenant leur marche, Hassan lâchant un peu de leste sur la laisse de Spike pour le laisser se dégourdir les pattes à sa guise et trottiner à côté de Medhi, il s’était penché vers Tad pour lui faire remarquer, la voix plus basse et le ton narquois « C'est pas tous les jours que tu pourras te vanter d’avoir fait trébucher quelqu’un avec ta queue. » avant de réajuster son chapeau sur sa tête, l'air de rien. Sans grande surprise ils n’étaient pas les seuls à avoir eu l’idée d’aller admirer le feu d'artifice, et les rues s’étaient peuplées de différents groupes à mesure qu’ils progressaient dans le quartier. Ayant malgré tout toujours en tête la conversation interrompue entre le légiste et lui plus tôt dans la soirée, Hassan avait alors questionné « J'ai pas eu le temps de finir ma phrase tout à l’heure. Qu'est-ce qui te fait hésiter à postuler à la scientifique ? » Il semblait pourtant avoir déjà fait une bonne partie du cheminement pour se décider, il avait identifié ce qui ne lui plaisait plus dans son boulot actuel … Le plus gros du travail était fait, dans un sens.
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| | | | (#)Jeu 28 Juin 2018 - 23:49 | |
| C’est la première fois qu’il en parle à voix haute bien que l’idée lui trotte dans la tête depuis plusieurs semaines. Il n’est pas surprenant qu’après deux ans à jouer les assistants, la curiosité naturelle de Tad le pousse à vouloir plus, à demander plus de challenge, à vouloir se sortir d’une petite routine qui l’ennuie, là où elle pourrait satisfaire bien du monde. Il aime son corps de métier. C’est curieux à dire comme ça mais la mort le passionne vraiment, il aimerait juste pouvoir s’exercer là où elle se fait plus passionnante. Là où il aura autre chose à confirmer que des cancers de la prostate. D’en parler à Hassan semble être le premier pas, ce dernier à la maturité pour le conseiller comme il faudrait et si Tad est déterminé, il peut néanmoins avoir besoin de se sentir rassuré dans ses entreprises, qu’on lui dise que ça n’est pas une connerie de quitter une place sûre pour un poste où il n’a peut-être pas les qualifications requises. « Oh, donc du Mystérieux avec un grand M. » Tad acquiesce, ce mystérieux-là effectivement. Celui qui permet vingt ans plus tard de faire des émissions sur des crimes résolus, celui qui – car il faut bien l’avouer – rend son emploi un poil plus fun. « Et qu'est-ce qui … » Il n’a pas le temps de terminer sa phrase que les deux petits monstres sont déjà de retour avec des estomacs qui crient visiblement famine. « On a faim ! On a faim ! On a faim ! » - « On a faim ! On a faim ! On a faim ! » Devant tant de protestation, les hommes partagent un regard communs indiquant que la conversation sera remise à plus tard quand les deux demi-portions auront mangé ce que leur oncle leur a préparé.
Quelques frites et jeux de société plus tard, c’est la voix de Mehdi qui interrompt la conversation pour rappeler la promesse faite un peu plus tôt par son oncle et que Tad avait bêtement pensé que l’enfant aurait oublié. « Aloooors, on peut aller au feu d’artifice ? S’il te plaaaait ? » Ava, Tad et Hassan se regardent en même temps. La petite, pour savoir si ce sera un oui, Tad et Hassan, pour se jauger mentalement et tenter de définir si c’est une bonne idée ou non. Tad finit par hausser les épaules, se disant que s’il y’a des endormis, ils seront au moins deux pour les ramener à la maison. « C’est d’accord. Mais seulement … » Et là, on sent les deux enfants qui s’apprête à exécuté les ordres de leur oncle, celui-ci n’ayant plus qu’à dire Jacques a dit. « Si Tad et Ava nous font le plaisir de conserver leurs costumes de dragons jusqu’à minuit. » Et son visage vers celui de la fillette, lui annonçant sans dire un mot qu’il consent à rester déguisé comme elle pour leur faire profiter du feu d’artifice. Puis bon, il ne l’avouera pas à haute voix mais ce truc est hyper doux à l’intérieur. « Et toi oncle Hassan, tu vas te déguiser en quoi ? » ajoute Mehdi, après avoir terminé sa danse de la joie. Visiblement, ça doit valoir le coup de rester éveillé. « Moi je sais ! » annonce Ava tout en se levant de ses genoux, où elle avait pris place pendant le jeu pour ouvrir la marche afin d’aller déguisé son oncle. Il faut dire que les costumes de dragons étaient déjà son idée. Tad se prend juste à espérer qu’Hassan n’a pas une perruque blonde qui traine quelque part, sinon, il risque de finir en Daenerys Targaryen pour les accompagner. « Je te vois te marrer, Tad. » Et effectivement, la scène dans sa tête est déjà en train de lui tirer la larme à l’œil. « Je ne vois pas de quoi tu parles. »
Hasan était revenu quelques minutes plus tard, dans ce qui s’apparente à un costume de cow-boy. Nul besoin de préciser que Tad avait été déçu de ne pas voir son ami attifé comme la mère des dragons. Le temps d’un rire gras de moquerie et tout le monde prend la direction de Victoria bridge afin d’aller admirer le feu. Ils n’ont même pas le temps de quitter l’allée qu’il constate que les costumes font déjà un certain effet dans la rue auprès des autres passants. « Medhi tu nous attends avant de traverser la route ! » indique Hassan avant de se précipiter vers le groupe que Tad garde bien en vue. La seule chose qu’il sait ensuite, c’est d’avoir senti qu’on tirait sur l’arrière de son costume et qu’il a entendu un boum derrière lui. C’est Hassan qui, trop pressé sûrement, semble s’être pris les pieds dans le costume. « Aoutch. » Plus de peur que de mal à première vue. Une famille du quartier passant par là se fait entendre à se moquer, les parents mettent visiblement bien moins d’effort à ne pas rire que Tad. « Merci, merci beaucoup, merci. » ajoute Hassan en se relevant, comme si tout ceci faisait partie d’une performance. « Tu t’es fait mal, oncle Hassan ? » demande Ava, devançant ainsi le légiste qui allait poser la même question mais qui préfère rester observateur, des fois que la chute ait été plus rude que ce que son bruit laisse présager. « Ça va, mais je crois que ça irait encore mieux avec un bisou magique. » Et sans attendre, la fillette détache sa main de celle de Tad pour partir embrasser son oncle. Les rues étant pleine de monde, chacun des adultes s’occupe d’un enfant à surveiller tandis qu’ils progressent vers ce qui commence à ressembler à un lieu de pèlerinage. « C'est pas tous les jours que tu pourras te vanter d’avoir fait trébucher quelqu’un avec ta queue. » balance Hassan en aparté, réplique qui ne manque pas de faire glousser Tad qui se reprend ne voulant pas attirer l’attention des enfants sur le potentiel comique de cette réplique. « Ne compte pas sur moi pour faire une mise en contexte quand je raconterais cette histoire, tu devras tout démentir. » Qu’il assure, parce que l’occasion sera trop belle d’utiliser ces exacts même mot et de faire croire n’importe quoi à quiconque de leur connaissance commune qui leur demandera comme s’est passé le nouvel an. « J'ai pas eu le temps de finir ma phrase tout à l’heure. Qu'est-ce qui te fait hésiter à postuler à la scientifique ? » ajoute t-il, revenant à la conversation précédemment interrompue. « J’ai l’impression qu’on me prendra pas au sérieux. » Qu’il répond, directement car l faut bien avoue que Tad est probablement la dernière personne qu’on qualifierait de mature. « Puis, je me dis que ça peut être optimiste à à peine trente ans, qu’il faudrait que je fasse mes marques encore. Le problème, c’est que dans la pratique, j’ai pas l’impression d’apprendre plus. » Forcément, le bon sens faudrait qu’il attende ce qu’on attend d’un légiste, de justifier des années de pratique mais en l’état actuelle, sa situation n’évoluera pas et si rester gonflera son chiffre d’expérience, il ne gonflera pas l’expérience en elle-même. « J’imagine que je dois avoir le syndrome de l’imposteur. Et bon, est-ce que c’est une bonne idée ? ça parait fun comme ça, mais je t’assure que quand la personne sur la table n’est pas un vieux qui a pu profiter de sa vie, ça fout un coup. Je dois savoir si je suis prêt à ça. » Parce qu’il avait refusé de finir chirurgien par peur de prendre le risque de tuer quelqu’un, mais sans être coupable, il est sûr que ça lui ferait un truc les personnes non-mortes de causes naturelles. |
| | | | (#)Dim 15 Juil 2018 - 12:13 | |
| Plus de peur que de mal pour Hassan et sa chute, bien que la sensation des aspérités du goudron qui vous rentraient dans les genoux et les paumes de mains ne soit pas la plus agréable qui existe, et après un bisou magique de circonstance le brun avait épousseté son jean et remis son stetson en place en s’autorisant une remarque grivoise destinée à Tad uniquement, lequel avait tenté de pouffer avec discrétion avant de lui assurer « Ne compte pas sur moi pour faire une mise en contexte quand je raconterai cette histoire, tu devras tout démentir. » - « J’en attendais pas moins de toi. » lui avait alors assuré Hassan dans un clin d’œil. Profitant de ce que leur trajet se fasse tranquillement et qu’Ava se soit décidée toute seule à attraper la main de son frère pour l’empêcher de s’éloigner sans eux, il en avait profité pour remettre sur le tapis la conversation que les estomacs des petits leur avait fait interrompre un peu plus tôt dans la soirée, à savoir les velléités de Tad à donner une nouvelle direction à son avenir professionnel. « J’ai l’impression qu’on me prendra pas au sérieux. » avait confié le rouquin pour expliquer ses hésitations. « Puis, je me dis que ça peut être optimiste à peine trente ans, qu’il faudrait que je fasse mes marques encore. Le problème, c’est que dans la pratique, j’ai pas l’impression d’apprendre plus. » S’apprêtant à lui faire remarquer qu’il ne saurait jamais si son « peut-être » avait une raison d’être s’il ne se jetait pas à l’eau, il avait été pris de court par Tad qui, après une courte pause, avait repris du ton de celui qui se cachait derrière de fausses excuses pour ne pas avoir à vivre avec la possibilité d’un échec. « J’imagine que je dois avoir le syndrome de l’imposteur. Et bon, est-ce que c’est une bonne idée ? Ça parait fun comme ça, mais je t’assure que quand la personne sur la table n’est pas un vieux qui a pu profiter de sa vie, ça fout un coup. Je dois savoir si je suis prêt à ça. » Sans aucun doute, et qu’on se le dise Hassan lui laissait volontiers son métier, côtoyer des cadavres à longueur de journées ce n’était pas un truc pour lequel il avait les tripes. « Mais y’a qu’en essayant que tu le sauras, uh ? » Il n’y avait pas trente-six manières pour Tad d’obtenir des réponses à ses questions selon lui « J’veux dire, t’as rien à perdre, au pire si tu te rends compte que c'est pas fait pour toi … Tu feras marche arrière ? Y’aura toujours des gens qui meurent dans un hôpital, que ce soit au Saint Vincent ou ailleurs. » Triste mais réaliste, le légiste faisait partie de ces professions qui auraient toujours de quoi travailler, à priori. Marquant quelques instants d’hésitation, et en profitant pour suivre ses neveu et nièce du regard, le professeur avait repris « C’est à cause de ton âge, que tu penses qu’on ne te prendra pas au sérieux … ou bien parce que tu as déjà changé de voie une première fois ? » Lui n’avait jamais connu Tad autrement que comme légiste, mais parce que ce dernier lui avait vaguement mentionné son changement de cap comme étant l’une des raisons de sa séparation avec Ariane il se sentait de devoir évoquer cela en prenant des pincettes. Mais ce qu’il en pensait, lui, c’était qu’il valait mieux se tromper que ne rien faire du tout et rester dans un sentiment d’insatisfaction. « Il faudrait que je me fasse à l’idée que ce ne soit pas tes douces mains qui s’occuperaient de moi si Madame L. revenait faire des siennes, mais, comme c'est pour toi je devrais pouvoir faire un effort. » Madame L., c’était comme ça qu’il nommait la leucémie lorsqu’il lui prenait l’envie d’exercer son humour noir, chose dont Tad ne s’offusquait pas contrairement à la majorité des proches du brun, pour qui le sujet ne prêtait pas à rire. Hassan, lui, s’estimait le mieux placé pour savoir s’il pouvait en rire ou non, mais enfin.
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| | | | (#)Mar 24 Juil 2018 - 23:29 | |
| Les petits avaient pris une légère avance et avançaient main dans la main, de quoi laisser un peu d’air à Tad et Hassan et surtout le loisir d’une conversation plus adulte qui ne tourne pas en débat entre ce qui est meilleur en les froot loops et les cheerios. Ils en étaient revenus à une conversation que Tad avait initiée en début de soirée. Il avait pris son mal en patience en attendant de reprendre le sujet avec Hassan, ça ne parait pas mais le garçon en avait parlé à lui avant tout autre personne parce qu’il avait besoin de l’avis d’une personne véritablement adulte et sage, en mesure d’arriver à cerner assez Tad pour juger de si ses envies ne mèneront à rien ou non. Grosso modo, ce qui motive ses doutes, ce serait sa grande conscience du monde réel et que pour bosser à la scientifique, on attend plus qu’un petit gars avec une petite trentaine qui n’a jusque-là décelé que des embolies pulmonaire et des tumeurs non soignées. « Mais y’a qu’en essayant que tu le sauras, uh ? » Point important. Il est vrai que c’est en gorgeant qu’on devient forgeron mais là, c’est du sérieux et il n’est pas convaincu que quelqu’un prendra le temps de le former. On ne forme pas, on désigne seulement là-bas. « J’veux dire, t’as rien à perdre, au pire si tu te rends compte que c'est pas fait pour toi … Tu feras marche arrière ? Y’aura toujours des gens qui meurent dans un hôpital, que ce soit au Saint Vincent ou ailleurs. » C’était un tort de Tad qu’Hassan venait de soulever : de penser que de changer de voie fermerait la porte. Dit comme ça, il est vrai qu’il peut déjà chasser la peur de ne pas savoir quoi faire s’il se rate. Le truc, c’est que s’il change, il sait déjà qu’il ne regardera pas en arrière. Tad n’est pas le genre à faire marche arrière. « C’est à cause de ton âge, que tu penses qu’on ne te prendra pas au sérieux … ou bien parce que tu as déjà changé de voie une première fois ? » Il a une légère hésitation, parce que la question soulève une information qu’il n’a pas placé dans son discours, mais définitivement, c’est son âge. En soi, décortiquer des morts pour un hôpital ou pour la police, ça reste assez similaire. Sauf que pour l’un, y’a une enquête derrière et que pour l’autre, emballé, c’est pesé, direction les pompes funèbres. « Je pense que c’est l’âge. Le changement est pas aussi énorme que lorsque j’suis passée des vivants aux morts et ce n’était pas mes compétences qui me posaient problème. » Non, parce qu’aussi idiot qu’il puisse être, Tad savait qu’il aurait pu être un bon médecin. C’était plus la réaction de son entourage qui avait motivé la période de doute. « Non mais t’as raison, qu’est-ce que je risque hormis l’ennui mortel si je reste ? » Pas grand-chose. Au pire des cas, il sait qu’il sera toujours assez bon pour vendre des frites au bord de la mer. « Il faudrait que je me fasse à l’idée que ce ne soit pas tes douces mains qui s’occuperaient de moi si Madame L. revenait faire des siennes, mais, comme c'est pour toi je devrais pouvoir faire un effort. » poursuit Hassan, pour alléger doucement l’atmosphère. Tad jette automatiquement un coup d’œil aux enfants, plutôt surpris qu’il blague sur le sujet en leur présence mais visiblement, la question de : est-ce que les fau d’artifice bleu vont plus haut que les rouges semblent capturer toute leur attention. « Bwarf tu sais ? T’es pas à l’abri de faire l’objet d’un meurtre et de finir anyway sur ma table. C’est ça la beauté de l’avenir, tu sais jamais quand tu meurs. » rajoute Tad, histoire de lui faire reprendre espoir en cette blague qui ne devrait plus en être une. « Nan mais, je vais y penser et voir si je tente le coup. T’imagine, j’aurais une de ses classes en soirée de dire que je suis flic. Puis, faudra m’acheter des lunettes de soleil, tout ça. » Oui, parce qu’il y’a de forte chance que les Who fassent un grand retour dans sa playlist, mais ça, il ne veut pas se jinxer en le faisant trop vite. Rapidement, ils arrivent à hauteur du pont, là où d’autres familles ont pensé à s’installer. « Au moins, ce qui est bien avec les costumes, c’est qu’on ne devrait pas les perdre. » dit-il en montrant du nez les deux enfants qui prennent sagement place dans la pelouse. Bien sûr, ce n’est qu’une question de minute avant qu’ils ne demandent des épaules mais Tad observe malgré tout qu’ils ont l’air moins emmerdé que d’autres parents. Le feu d’artifice éclate quelques minutes après, et même lui accorde de l’attention à qui va le plus hautre les bleu et les rouges. C’est Ava qui grimpe sur ses épaules pour observer le clou final et il n’aurait pas fallu que le spectacle dure quelques minutes de plus, parce qu’aussitôt rentré les enfants sont tombés de fatigue et Tad quant à lui n’a eu plus qu’à rentrer chez lui. |
| | | | | | | | bringing in a brand new year (hassan) |
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